Rapport de la première édition du forum Jeunes et sécurité
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Rapport de la première édition du forum Jeunes et sécurité
RAPPORT DE LA PREMIERE EDITION DU FORUM JEUNES ET SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? La faim et la malnutrition tuent en Afrique malgré l’abondance ! Les jeunes des zones rurales sont l’avenir de la sécurité alimentaire et de la réduction de la pauvreté rurale ! L’entreprenariat des jeunes dans les secteurs porteurs doit être accompagné et soutenu ! Message d’Aïssata - Aujourd'hui dans le monde, une personne sur huit a des problèmes liés à la faim ou la malnutrition. Chez moi, en Afrique de l’ouest, chaque minute qui passe, un enfant de moins de dix ans perd sa précieuse vie à cause de ces fléaux. La ré alité est alarmante. A nous de faire changer les choses et il est urgent de résoudre ces problèmes. La terre offre assez de nourriture de qualité pour que tout le monde puisse manger à sa faim. Refusons la faim et la malnutrition ! Remerciements Le présent rapport a été préparé par Mlle Aïssata DIAKITE, initiatrice du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Je tiens à remercie Mme CORDELLE Anne-Marie de l’association du Notariat francophone et son assistante Mme Anne PARROT ainsi que M. André-Franck AHOYO de ASCPE « Les Entretiens Eurafricains » qui ont accompagné l’organisation de ce forum. En second lieu, je remercie ASCPE « Les Entretiens Européens & Eurafricains » et l’association du Notariat Francophone avec qui ZABBAAN HOLDING a co-organisé le forum. Je remercie également le gouvernement du Mali pour sa disponibilité et son accompagnement à commencer par : Oumar Ibrahima TOURE, Ministre Commissaire à la Sécurité Alimentaire du Mali Oumar KEITA, ambassadeur du Mali auprès de l’UNESCO Tidiane TRAORE, ministre conseillé des ministres du Mali de l’ambassadeur du Mali en France Cheik Mouctary DIARRA, ambassadeur du Mali en France. Aboubacar DIANE, Consul général du Mali en France. Je remercie l’ensemble des panelistes, experts et entrepreneurs qui ont participé à cette première édition : Nadia LAMARKBI : Journaliste et coach en Développement Professionnel Dr. Tiefing Sissoko : Consultant International "Éducation, Formation, Emploi". Laurent DEJOIE : Président de l’ANF « Association du Notariat francophone » Claude FISCHER – HERZOG : Directrice d’ASCPE-Les Entretiens Eurafricains Philippe PIPRAUD, Chargé de mission Bureau du développement et des organisations internationales Ministère de l'Agriculture Marie-Jo DEMANTE, Directrice d’IRAM Paris. 1 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? Pape SAMB President de GYIN “Global Young Innovation Network”.Valérie BARRY, Fondatrice de la plate-forme de crowdfinding DiasporaSphere. Ibrahim Diabakhate Directeur et Créateur NX VISION, un dispositif visant à offrir un ensemble de services de paiement et de microfinance dématérialisés. Bandiougou KOUROUMA, Jeune Entrepreneur malien et fondateur de SERVICO. Bernard JOUAN, (Ex) Directeur de Recherches INRA, Agro Sans Frontière-Bretagne, Président de Pacé-Konna. Danielle BRICHE, Chargée de mission du programme International « Entrepreneurs en Afrique » de l’Agence Campus France. Mariam THIAM, Présidente nouveau front citoyenne. Enfin, l’ensemble des organisateurs de la première édition du Forum jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique remercie tous les participants du forum. 2 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? Sommaire Introduction .................................................................................................. 4 Contexte du Forum ........................................................................................... 5 Les enjeux de la sécurité alimentaire....................................................................... 7 L’innovation et l’entreprenariat agricole des jeunes en Afrique de l’ouest? ............................ 14 Les missions du forum....................................................................................... 16 Les résultats du Forum par rapport aux objectifs ........................................................ 19 Les grandes recommandations du forum ................................................................... 20 3 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? Introduction Lors de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique organisé par ZABBAAN HOLDING en partenariat avec ASCPE « Les Entretiens Européens et Eurafricains » et ANF « Association du Notariat Francophone » le 01 juin 2016 au CSN de Paris, ses deux grandes problématiques ont été développées par les orateurs: les enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique de l’ouest ? l’innovation et l’entreprenariat agricole des jeunes en Afrique? L’objectif de cette première édition préparatoire de la prochaine édition prévu en novembre 2016 en Afrique plus précisément au Mali, était de faire un brainstorming de la sécurité alimentaire en Afrique et de l’entreprenariat agricole des jeunes. En plus des exposés des panelistes, le cas de ZABBAAN HOLDING a été présenté ainsi que les outils de gyin « Global Youth Innovation Network” sur l’Innovation, le Leadership et l’Entreprenariat des jeunes dans le monde. La faim et la malnutrition sont une injustice : ensemble, luttons pour l’accès de tous à une bonn e alimentation ! 4 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? Contexte du Forum L’Afrique ne pourra pas maintenir sa reprise économique actuelle si elle n’élimine pas la faim et la malnutrition qui touchent près d’un quart de sa population. La faim et la malnutrition tuent en Afrique de l’ouest malgré l’abondance ! Il est paradoxal que dans un monde d’excédent alimentaire, la faim et la malnutrition soient omniprésentes sur un continent aux richesses agricoles si variées. Autre contradiction frappante : la progression des taux de croissance économique en Afrique subsaharienne au cours des dernières années –entre 4 à 7% du PIB- est parmi les plus rapides au monde et se conjugue à l’augmentation de l’espérance de vie et de la scolarisation. Hélas, elle n’a pas conduit à des améliorations dans les mêmes proportions en matière de sécurité alimentaire. L’alimentation est le besoin le plus fondamental de l’homme. Elle est essentielle à la vie et au développement. C’est donc un droit de base. Il est réalisé lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de vivre une vie pleine et active. Le droit à l’alimentation est reconnu par les grandes institutions internationales, régionales et nationales, mais certains acteurs refusent encore de reconnaitre son caractère exécutoire. 5 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? Aujourd'hui dans le monde, 850 millions de personnes souffrent de la faim. Je fais donc un appel à tous les acteurs de la société civile: politiques, institutionnels, entreprises, ONG, association… pour reconnaître le caractère exécutoire de ce droit fondamental et de respecter pleinement les obligations qui nous incombent de le protéger comme il se doit. Pour y parvenir, nous avons besoin de renforcer les coopérations avec l'Europe et avec les pays du sud, car face au défi mondial du changement climatique, les problèmes du sud sont plus que jamais les problèmes du nord. Les jeunes des zones rurales sont l’avenir de la sécurité alimentaire et de la réduction de la pauvreté rurale Ils sont aussi le présent. Le nombre actuel d’adolescents et de jeunes, s’élève à 1,8 milliard : âgés entre 10 et 24 ans, ils vivent pour la plupart dans les pays les moins développés et dans des zones rurales. Cependant, ces jeunes rencontrent d’énormes difficultés pour se préparer et accéder à un travail décent, y compris dans le secteur agricole. Ces problèmes sont encore plus graves pour les jeunes de moins de 18 ans. Nombreux jeunes sont des travailleurs pauvres ou en sous-emploi, cette situation ne pourra qu’empirer si elle n’est pas abordée correctement, avec l’entrée de millions de jeunes sur le marché de l’emploi. Pour assurer la durabilité de l’agriculture et des moyens d’existence et parvenir à la sécurité alimentaire, il est indispensable d’introduire des pratiques plus efficaces et plus respectueuses de l’environnement. Les jeunes peuvent être le moteur d’une transformation agricole et rurale pouvant conduire à des systèmes alimentaires plus inclusifs et durables. Pour ce faire, les activités de type agricole doivent être des moyens d’existence viables, devenir rentables et répondre aux attentes des jeunes d’un travail intéressant et d’avenir meilleur. 6 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? Les enjeux de la sécurité alimentaire Situation, la sécurité alimentaire est devenue l’un des grands enjeux du développement des pays africains, et particulièrement pour les moins avancés d’entre eux. La faim constitue un élément majeur de l’insécurité alimentaire. Selon l’Indice de la faim dans le monde (l’indice de la faim dans le monde suit et mesure le niveau de la faim aux niveaux des pays, des régions et du monde. Il repose sur une combinaison de trois indicateurs : sous-nutrition, mortalité infantile et insuffisance pondérale chez l’enfant. Plus le score à l’indice est élevé, plus le degré de faim est grave.), l’Afrique est un « continent qui a faim » depuis longtemps. C’est en effet ce qui ressort des scores obtenus par les pays du continent sur cet indice, qui ont varié du niveau « modéré » au niveau « extrêmement alarmant » depuis 1990. La plupart des pays d’Afrique affichaient des scores de 20 à 40 pendant les années 1990 à 2012, ne montrant que de faibles réductions de leurs scores. Il convient de noter toutefois que, dans l’ensemble, la situation de la faim en Afrique était meilleure en 2012 qu’en 1990, indiquant une amélioration de la sécurité alimentaire. De 1990 à 2010, la valeur moyenne de la production alimentaire de l’Afrique était la plus faible de toutes les régions. C’est en Afrique australe, orientale, centrale et occidentale que les valeurs de la production alimentaire sont les plus faibles pour les périodes de comparaison. Sur une note plus positive, la valeur moyenne de la production alimentaire africaine a augmenté, ce qui implique une amélioration globale de cette production. Bien que la production alimentaire de l’Afrique ait augmenté, la montée et la volatilité des prix des denrées alimentaires ont affecté l’aptitude du consommateur à les acheter et ont condamné de nombreux agriculteurs africains à la pauvreté. À partir des années 1960, les prix alimentaires mondiaux ont baissé considérablement, exception faite d’une flambée au début des années 1970 (FAO, 2011). Cette baisse a continué jusqu’en 2002, année où les prix ont commencé à grimper, pour monter en flèche à 7 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? partir de 2006 (FAO, 2011). Ce phénomène a été la résultante de nombreux facteurs, y compris la hausse des coûts de production, la dépréciation du dollar américain, la promotion des biocarburants (entraînant une demande accrue en huiles végétales et en maïs), les chocs climatiques et le niveau insuffisant des stocks alimentaires, le tout conduisant à la crise alimentaire de 2007. Les efforts de relèvement ont été entravés par d’autres problèmes encore : les catastrophes naturelles, l’instabilité politique largement répandue, la forte croissance démographique et le nombre grandissant de réfugiés dans diverses régions. Il en a résulté que l’Afrique n’est pas parvenue à sortir entièrement de la crise, demeurant en grande partie dans une situation d’insécurité alimentaire depuis 2007. L’Afrique est restée importatrice nette de denrées alimentaires, et les pays dépendant d’importations d’aliments de base ont été très exposés à la volatilité des prix alimentaires. Cette volatilité, surtout en ce qui concernait les aliments de base, a entraîné de graves problèmes de sécurité alimentaire aussi bien pour les agriculteurs que pour les consommateurs africains, parce que ces aliments sont ceux qui sont cultivés en premier lieu par les petits exploitants et aussi parce qu’ils représentent une part importante des dépenses des consommateurs pauvres. L’insécurité alimentaire n’est pas une réalité nouvelle pour l’Afrique. Depuis plus de vingt ans, le continent est aux prises avec la faim et l’insécurité alimentaire. La sécurité alimentaire prévaut lorsque « toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels pour leur permettre de mener une vie active et saine ». La sécurité alimentaire comporte quatre dimensions principales : stabilité, disponibilité, accessibilité, et qualité/salubrité. Ces dimensions couvrent un large éventail de facteurs contributifs de la sécurité alimentaire, en allant des quantités et des types suffisants d’aliments, en adéquation avec les revenus des individus ou des ménages, et de l’aptitude continue à acheter ou à produire des aliments en quantités et en types suffisants, jusqu’aux méthodes de stockage, de transformation et de consommation. L’insécurité alimentaire existe donc à partir du moment où des aliments ne sont pas disponibles, où des individus ou des ménages ne disposent pas des moyens de se les procurer, 8 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? lorsqu’ils ne sont pas disponibles en tout temps, et lorsque des individus ou des ménages n’ont pas la possibilité de les consommer. L’Afrique a reçu sa première assistance alimentaire à la fin des années 1950. Depuis le milieu des années 1980, le nombre d’urgences alimentaires qui s’y sont présentées a triplé. De surcroît, l’insécurité alimentaire et les crises que celle-ci entraîne se produisent malgré une abondance de ressources, y compris en eau et en terres. Face à chaque crise il y a eu des interventions, mais ces crises n’ont cessé de se reproduire. Leur succession a empêché l’Afrique d’en être entièrement libérée, d’autant que ses efforts ont été entravés par l’inefficacité des interventions régionales et mondiales, le sous-développement de l’agriculture, le manque de modernisation, de mauvaises structures foncières, une pauvreté chronique et un manque de volonté et d’orientation politiques. Engagements et interventions récents visant à assurer la sécurité alimentaire, les problèmes de sécurité alimentaire en Afrique ont suscité de nombreuses interventions, aussi bien continentales qu’étrangères. Les gouvernements, les organisations régionales et les organisations internationales pour le développement poursuivent un travail important dans ce domaine. Cependant, les crises alimentaires qui surgissent périodiquement sur le continent montrent que de nouveaux engagements s’imposeront pour régler sa situation alimentaire. Aux niveaux régional et international, les engagements prennent le plus souvent la forme de fonds à affecter à l’agriculture ou de promesses gouvernementales de révision de politiques agricoles. La présente section examine certains des engagements qui ont été pris et des interventions qui ont été menées dans un passé récent pour relever les défis alimentaires de l’Afrique. Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA), Établi en 2003 par l’Union africaine, le PDDAA est une initiative entièrement africaine visant à améliorer la productivité agricole. Ce programme repose sur quatre piliers : extension des superficies bénéficiant d’une gestion durable des terres et d’une maîtrise fiable des eaux (pilier I) ; amélioration des infrastructures rurales et des capacités commerciales d’accès aux marchés (pilier II) ; accroissement de l’approvisionnement en aliments, pour réduire la faim et améliorer la réaction aux crises alimentaires (pilier III) ; 9 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? amélioration de la recherche agricole, de la diffusion et de l’adoption de technologies (pilier IV). Le PDDAA vise à éliminer la faim et à réduire la pauvreté grâce à une croissance agricole soutenue. À l’appui de cet objectif, les gouvernements africains se sont engagés à accroître leurs investissements dans l’agriculture en affectant à ce secteur au moins 10 pour cent du budget national afin de faire croître ce secteur à raison de 6 pour cent par année jusqu’en 2015. À juin 2012, plus de 40 pays avaient officiellement lancé la mise en œuvre du PDDAA, dont 30 qui avaient signé des pactes nationaux de PDDAA. Parmi eux, 24 avaient formulé des plans nationaux d’investissement dans l’agriculture et la sécurité alimentaire basés sur le PDDAA. Onze de ces pays avaient reçu un financement du Programme mondial sur l’agriculture et la sécurité alimentaire pour financer l’exécution de ces plans. Le PDDAA estime que 6 à 10 pays ont atteint ou dépassé la cible de 10 pour cent. Des donateurs y apportent un soutien financier par le biais du Fonds d’affectation multidonateurs du PDDAA ainsi que dans le cadre d’une assistance bilatérale aux niveaux continental, régional et national. Le fonds d’affectation a été établi en 2008 pour renforcer les capacités des institutions d’appui au PDDAA (en particulier la Commission de l’Union africaine, l’Agence de planification et de coordination du NEPAD et les communautés économiques régionales), à le mettre en œuvre. Six donateurs ont contribué au Fonds d’affectation, qui est administré par la Banque mondiale. En juin 2012, les engagements de contribution s’élevaient à environ 50 millions de dollars (dont 35,5 millions avaient été décaissés). Un soutien sera également apporté par de nouveaux instruments multilatéraux, notamment le Programme mondial sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, dont on prévoit qu’il constituera une source de financement de plans d’investissements nationaux. Programmes nationaux et régionaux de sécurité alimentaire de la FAO, ces programmes soutiennent les efforts nationaux d’éradication de la faim parmi les populations locales et de promotion de l’intégration régionale et du développement économique agricole de pays voisins. International Développement Entreprises (iDE), iDE est une organisation internationale engagée dans différentes activités de développement à travers le monde en développement 7. Elle vise à promouvoir la sécurité alimentaire en 10 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? stimulant une croissance agricole centrée sur les petits agriculteurs, qui vise à accroître les revenus et la production alimentaire, à favoriser la prospérité et à faire baisser les prix alimentaires sur les marchés locaux pour les consommateurs pauvres en milieu urbain. L’iDE a aidé de nombreux ruraux indigents à sortir d’une pauvreté liée à leur agriculture de subsistance en améliorant leur accès à des techniques de micro-irrigation abordables et à des marchés. Communautés économiques régionales, les communautés économiques régionales de l’Afrique sont en voie de finaliser leurs stratégies agricoles régionales, qui serviront de cadre à une gestion plus concertée et cohérente des priorités d’investissement (CEA, 2012). Ces travaux donneront lieu à des plateformes débordant du cadre national en vue d’échanger des expériences et des bonnes pratiques en matière de sécurité alimentaire. De fait, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a déjà défini une politique agricole régionale dont l’un des objectifs est d’assurer la sécurité alimentaire. Cette politique reconnaît également la nécessité et l’importance des partenariats régionaux et de l’harmonisation des efforts agricoles visant à tirer le meilleur parti possible des partenariats. De tels efforts régionaux ont pour but de combiner les atouts et l’expérience des participants pour assurer le succès des investissements agricoles. C’est pour cette raison que les pays africains auraient tout avantage à collaborer avec les communautés économiques régionales existantes. Efforts internationaux Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition, la sécurité alimentaire figure en bonne place à l’agenda des dirigeants mondiaux, ceux du G8 compris. Depuis 2008, plusieurs rencontres et forums de haut niveau se sont penchés sur la question de la sécurité alimentaire. Au sommet du G8 de 2012 aux États-Unis, les chefs d’État africains et ceux du G8 ont pris l’engagement de lancer une nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition visant à accroître les investissements privés dans l’agriculture africaine. Le gouvernement américain a annoncé à cette occasion son engagement à consacrer 3 milliards de dollars à l’allègement de la faim et à l’accroissement de la sécurité alimentaire en Afrique. Ces fonds seront affectés en premier lieu au développement de méthodes de marché pour 11 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? favoriser la production des petits agriculteurs africains, qui sont appelés à jouer un rôle clé dans l’augmentation de l’approvisionnement mondial en denrées alimentaires. Alliance mondiale pour l’amélioration de la nutrition, initiative conduite par des organisations de la société civile, l’Alliance mondiale pour l’amélioration de la nutrition a été établie en vue de créer des partenariats public-privé consacrés aux problèmes de la nutrition sur toute la chaîne de valeur des produits agricoles en vue d’améliorer la situation nutritionnelle sur le terrain, et notamment celle des femmes et des enfants. Cette initiative a procédé à l’évaluation de chaînes de valeur agricole particulières, touchant aux cultures de base, à l’horticulture et à l’élevage laitier au Kenya et au Mozambique. Sur la base de ces résultats, l’initiative aide actuellement les donateurs et les planificateurs de projets à repérer les améliorations présentant le meilleur rapport coût-rendement et l’impact le plus élevé possible pour s’attaquer à la sous-nutrition (CEA, 2012). …. Malgré toutes ses initiatives en matière de sécurité alimentaire et sa volonté de réussir, l’Afrique se heurte aux problèmes persistants causés par les hausses et les fluctuations des prix alimentaires et par des sécheresses répétées. Aujourd’hui, la situation n’est guère meilleure. En fait, les problèmes du passé sont devenus plus nombreux et plus complexes, et ont aggravé l’insécurité alimentaire. Les méthodes agricoles en Afrique sont sous-développées et des agriculteurs ont commencé à quitter leur terre à la recherche de meilleurs moyens de subsistance. Les effets du changement climatique sont plus prononcés en Afrique qu’ailleurs, et la population augmente à un rythme tel que les pays risquent de ne pas pouvoir produire la nourriture dont ils ont besoin. 12 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? Comme ces problèmes ne sont toujours pas résolus et que la situation alimentaire se détériore, la réalisation par l’Afrique de certains des objectifs du Millénaire pour le développement est loin d’être assurée. La relation dynamique qui existe entre l’insécurité alimentaire et une éducation insuffisante, un médiocre état de santé ainsi que la pauvreté peuvent durer des générations, suscitant un cycle vicieux aux multiples ramifications. Par exemple, les enfants qui ont faim possèdent des systèmes immunitaires insuffisamment fonctionnels et meurent prématurément de maladies transmissibles qu’il est normalement possible de prévenir et de traiter, telles que la dysenterie, le paludisme et les infections respiratoires. Même quand ils survivent, ces enfants commencent l’école tardivement, apprennent moins et abandonnent leur scolarité. Les mères mal nourries courent un plus grand risque de mourir en couches et de mettre au monde des bébés de poids insuffisant, qui souvent ne survivront pas à l’enfance. Les bébés insuffisamment nourris qui survivent à l’enfance subiront souvent des retards de croissance, des affections débilitantes et dont l’espérance de vie sera réduite. Parvenus à l’âge adulte, ils risquent fort de donner naissance à une nouvelle génération d’enfants de poids insuffisant, perpétuant le cycle vicieux du faible degré de développement humain et de la pauvreté. Un secteur agricole pauvre et techniquement sous-développé. Bien que l’agriculture soit le premier secteur économique de l’Afrique et qu’elle contribue à plus de 50 pour cent du PIB de la plupart des pays africains, elle ne parvient toujours pas à assurer la sécurité alimentaire de nombre de ces pays. Cette circonstance s’explique par le sous-développement du secteur. De nombreux paysans africains continuent à utiliser des méthodes traditionnelles et rudimentaires, qui donnent lieu à de faibles rendements. Les orateurs de la première table ronde qui ont exposé sur les enjeux de la sécurité alimentaire sont : Oumar Ibrahima TOURE, Ministre Commissaire à la Sécurité Alimentaire du Mali Philippe PIPRAUD, chargé de mission Bureau de la mondialisation et de la sécurité alimentaire Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt de la France. Marie-Jo DEMANTE, Directrice d’IRAM Paris. 13 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? L’innovation et l’entreprenariat agricole des jeunes en Afrique de l’ouest? Développer la culture de l'entrepreneuriat chez les jeunes et apporter de l’aide aux jeunes entrepreneurs dans les secteurs porteurs est les défis majeurs du Forums Jeunes et Sécurité Alimentaire. Les secteurs porteurs comme : l’agriculture, l’agroalimentaire, l’agrofourniture, les énergies renouvelables, les TICs… doivent être valorisés, l’’Afrique étant le continent le plus jeune du monde avec prés de 70% de sa population ayant moins de 25 ans (OECD, 2011), l’Afrique peut se vanter d’avoir une main d’œuvre abondante. Malheureusement la jeunesse africaine fait face à un sérieux problème de chômage qui ralentit considérablement la croissance du continent. En effet 60% des chômeurs africains sont des jeunes. L’entrepreneuriat fait augmenter la concurrence sur les marchés avec la création d’entreprises, ce qui a des répercussions positives sur la productivité de tout le secteur. L’apport d’innovation redynamise le secteur et pousse les autres entreprises à se perfectionner. A long terme l’efficacité du secteur privé se voit renforcer, ce qui augmente sa contribution au PIB (Produit intérieur brut). Mis à part la création d’emploi qui contribue déjà à la réduction de la pauvreté, ces dernières années le phénomène d’entreprenariat social s’est énormément développé. Ce dernier a pour but spécifique de lutter contre la pauvreté, et les inégalités sociales. L’entrepreneuriat peut jouer un rôle important dans la croissance économique de l’Afrique mais pour atteindre cet objectif, les gouvernements, les preneurs de décisions et les organisations internationales doivent se focaliser sur certains 14 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? points vitaux: la promotion de l’entrepreneuriat, l’instauration d’un environnement favorable à la création d’entreprise, faciliter l’accès au financement et assurer le suivi des entreprises. Cependant, l’entrepreneuriat est encore peu développé chez les jeunes et les créateurs d’entreprise se heurtent à des difficultés considérables, notamment au manque d’accès à des financements abordables, à des services d’accompagnement et de conseil et à des actions de formation, auquel s’ajoutent des obstacles. Afin de promouvoir l'esprit d'entreprise, les orateurs ont insisté sur le besoin de renforcer la base d’entrepreneurs via le partage d’expériences et 90% des orateurs de cette table ronde étaient des entrepreneurs dans les secteurs suivants : agricole, finance, nouvelle technologie de l’information…qui ont partagé leurs expériences avec les participants. Pour apporter une valeur ajoutée aux exposés concrets des entrepreneurs du panel, 10% des panelistes étaient composés d’experts. Au cours de la prochaine décennie, les principaux débouchés économiques viendront des Africains qui montent des entreprises, créent des emplois et de la richesse, et saisissent les opportunités de croissance. L’Afrique de l’Ouest a tout le potentiel pour renforcer son secteur agricole cela se fera grâce à un soutien ciblé de l’action publique pour améliorer la sécurité alimentaire dans la région. D'après monsieur Bernard JOUAN, (Ex) Directeur de Recherches INRA, Agro Sans Frontière-Bretagne, Président de Pacé-Konna, qui plus de 20 années d’expériences en Afrique nous annonce dans son exposé qu’il est essentiel de stimuler la productivité, d'encourager la compétitivité et d'assurer aux petits agriculteurs un meilleur accès aux marchés pour permettre à l'Afrique de l'Ouest de réaliser pleinement son potentiel agricole. Les faits et chiffres d’Afrique ci-dessous qui ont marqué le forum : Créer des emplois décents pour les jeunes est l’un des défis les plus urgents de l’après-2015 en Afrique. La moitié de la population de la région à moins de 25 ans. 15 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? L’Afrique subsaharienne devrait connaître la plus forte croissance de la population en âge de travailler du monde jusqu’en 2030. Entre 2015 et 2030, il faudra créer chaque année 5 millions d’emplois rien que pour suivre le rythme de l’augmentation de la main d’œuvre. L’Agenda 2063 de l’Union africaine – L’Afrique que nous voulons – réaffirme que le chômage, particulièrement celui des jeunes, doit être éliminé de notre continent et que les populations africaines aient pleinement accès à l’éducation, à la formation, aux compétences et aux technologies – à l’emploi et aux opportunités économiques. Les orateurs de la première table ronde qui ont exposé sur les enjeux de la sécurité alimentaire sont : Valérie BARRY, Fondatrice de la plate-forme de crowdfinding DiasporaSphere Ibrahim Diabakhate Directeur et Créateur NX VISION, un dispositif visant à offrir un ensemble de services de paiement et de microfinance dématérialisés. Bandiougou KOUROUMA, Jeune Entrepreneur malien et fondateur de SERVICO Bernard JOUAN, (Ex) Directeur de Recherches INRA, Agro Sans Frontière-Bretagne, Président de Pacé-Konna. Les missions du forum 16 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? La promotion de l’entrepreunariat des jeunes africains dans les secteurs porteurs, pour accélérer sa transformation économique et créer des emplois décents, l'Afrique doit promouvoir l'esprit d'entreprise chez les jeunes. Avec des millions de jeunes Africains qui ont du mal à trouver un emploi dans l’économie formelle, il est essentiel pour l’Afrique de favoriser l’entrepreneuriat pour mettre leur énergie au service de la transformation économique et du développement industriel du continent. La création d'emplois, d’emplois décents, pour la population en forte croissance de l'Afrique reste l’un des défis majeurs de tous les états africains. L’instauration d’un environnement favorable à la création d’entreprise des jeunes, l’idée est tout d’abord d’assainir le climat des affaires, mettre en valeur les projets porteurs et structurés et ensuite favoriser la création des entreprises, tout en se basant sur la formation. Une bonne régulation du secteur privé accompagnée des subventions et des avantages particuliers accordés aux entrepreneurs, telles sont les pratiques qui peuvent encourager la création d’entreprise. La mise en œuvre des politiques ayant toujours été un problème particulier en Afrique, il est triste de constater que la grande partie des aides et subventions annoncées ne se fait pas voir sur le terrain. Remédier à ce genre de pratique serait vraiment bénéfique au continent et accélérerait le développement de l’entrepreneuriat : le Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique invite toutes les parties prenantes de la société civile pour créer une synergie au tour de l’entreprenariat agricole et des secteurs porteurs en Afrique. Faciliter l’accès au financement, l’Afrique étant le continent le plus pauvre, le problème de financement est l’un des plus grands obstacles rencontré par l’entrepreneur africain notamment les PEM. Dans les pays développés, tout entrepreneur bénéficie d’avantages particuliers et de subventions par rapport à son domaine d’activité; ce qui n’est pas le cas en Afrique. Avec un système financier qui n’encourage pas vraiment la création d’entreprise il est très difficile à l’entrepreneur africain de pouvoir financer ses projets. Les banques et micro finances africaines doivent se pencher sur le problème tout en favorisant les entrepreneurs par rapport aux prêts et aux différents types de soutiens dont ils auront besoin. Diminuer les cautions et garanties bancaires exigées pour les prêts, adapter la durée de remboursement aux activités, et rabaisser les 17 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? taux d’intérêt sur les prêts accordés aux entrepreneurs, telles sont les pratiques que le système financier peut utiliser pour encourager l’entrepreneuriat. Assurer le suivi et l’accompagnement des entreprises, enfin mais pas le moindre un organisme de suivi doit être mis en place pour veiller à la durabilité de toute activité entreprise par exemple des incubateurs. Il aura le rôle d’accompagnateur et de régulateur des projets. Avec le suivi des projets il serait plus facile d’agrandir les différentes entreprises créées et de réduire considérablement les risques de faillite. Ce faisant l’entreprenariat jouerait le rôle tant désiré dans le développement de l’Afrique. En somme, l’entrepreneuriat en soit peut parfaitement exploiter le potentiel africain. Occupant une place de plus en plus grandissante en Afrique, il peut s’avérer être le moteur même du développement africain si les moyens sont mis en place pour le promouvoir et le soutenir. Réduire le chômage, éliminer la pauvreté, relancer le secteur privé, et booster la croissance, tels sont les avantages que l’entrepreneuriat peut apporter au continent africain. Renforcer les partenaires entre les acteurs du nord et du sud, dans ce monde mondialisé, les problèmes du nord sont des problèmes du sud. Pour lutter contre la pauvreté, la faim, la malnutrition, l’exode rural et le sous-emploi des jeunes en Afrique dont les conséquences sont visibles en Europe il faut une solidarité et une mobilisation de tous les acteurs de la société civile. Ce forum a mettra en place un espace B to B entre les structures locales et internationales. Appuyer le développement des filières agricole, bien que l’agriculture soit le premier secteur économique de l’Afrique et qu’elle contribue à plus de 50 pour cent du PIB de la plupart des pays africains, elle ne parvient toujours pas à assurer la sécurité alimentaire de nombre de ces pays. Cette circonstance s’explique par le sous-développement du secteur. De nombreux paysans africains continuent à utiliser des méthodes traditionnelles et rudimentaires, qui donnent lieu à de faibles rendements. Le secteur se caractérise par une agriculture primaire et de subsistance, marquée par un manque de mécanisation, un recours limité aux intrants agricoles et une faible valeur ajoutée. 18 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? ….. Les résultats du Forum par rapport aux objectifs L’objectif de cette première édition qui prépare les prochaines édition prévu en fin d’année 2016 en Afrique plus précisément au Mali, était de faire un brainstorming de la sécurité alimentaire en Afrique et de l’entreprenariat agricole des jeunes. En plus des exposés des panelistes, le cas de ZABBAAN HOLDING a été présenté ainsi que les outils de gyin « Global Youth Innovation Network” sur l’Innovation, le Leadership et l’Entreprenariat des jeunes dans le monde. Les objectifs de cette première édition ont été atteints, le forum a reçu plus de 150 participants et 20 orateurs, les analyses des panelistes ainsi que les questions des participants étaient de très haut niveau. 19 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? Les grandes recommandations du forum Nous devons urgemment penser ensemble au développement du secteur agroalimentaire sur toute la chaine de valeur et favoriser l'emploi des jeunes en Afrique. Nous devons investir massivement et innover dans le domaine de la formation pour améliorer et renforcer les capacités techniques des lieux de formation. Nous devons mettre en place des campagnes de communication, de sensibilisation sur les causes et conséquences de la faim et la malnutrition en Afrique. Nous devons appuyer le niveau de formation des ruraux et des agriculteurs plus des lieux de formation agro-alimentaire sous-équipés. Nous devons renforcer les coopérations entre l’Afrique et l'Europe et avec les pays du sud, car face au défi mondial du changement climatique, on estime à des centaines de millions de réfugiés climatiques d'ici 2050, les problèmes du sud sont plus que jamais les problèmes du nord. Enfin, pour lutter contre la pauvreté, la faim, la malnutrition, l’exode rural et le sous-emploi des jeunes en Afrique dont les conséquences sont visibles en Europe, il faut une solidarité et une mobilisation de tous les acteurs : politiques, entreprises, associations, ONG, institutions internationales… 20 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? Conclusion Il incombe aux pays d’Afrique de s’attaquer entièrement aux causes profondes et aux répercussions de l’insécurité alimentaire : agriculture anémiée, politiques défavorables et piètres infrastructures, conditions climatiques défavorables marquées par des catastrophes naturelles, conflits civils, poussées démographiques, effets associés à l’urbanisation, insuffisances infrastructurelles, prix alimentaires élevés, pauvreté chronique et problèmes liés à l’occupation de la terre. Certains pays africains ont recouru à des interventions et à des méthodes qui les ont aidés à atteindre la sécurité alimentaire. Mais il reste encore beaucoup à faire, et les interventions réussies devront être répliquées afin d’optimiser les résultats. Amadou Hampâté BA, disait qu’il n’y a pas de petit feu, il n’y a pas de grand feu, tout est une question de combustible ». La jeunesse est ce combustible ! Pour assurer la durabilité de l’agriculture et des moyens d’existence et parvenir à la sécurité alimentaire, il est indispensable d’introduire des pratiques plus efficaces et plus respectueuses de l’environnement. Les jeunes peuvent être le moteur d’une transformation agricole et rurale pouvant conduire à des systèmes alimentaires plus inclusifs et durables. Pour ce faire, les activités de type agricole doivent être des moyens d’existence viables, devenir rentables et répondre aux attentes des jeunes d’un travail intéressant et d’avenir meilleur. La dixième édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique est prévue au Mali soit : du 24 au 26 novembre ou du 01 au 03 décembre, une date sera retenue d’ici juillet 2016. 21 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ? 22 Rapport de la première édition du Forum Jeunes et Sécurité Alimentaire en Afrique. Le thème : l’entrepreunariat agricole des jeunes face aux enjeux de la sécurité alimentaire en Afrique ?