l`habitat - Allizé Plasturgie
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PLASTILIEN Le magazine d'Allizé-Plasturgie Juillet/Août 2010 n°69 Dossier p.12 Les Matériaux Polymères et le Secteur de l’habitat FISCALITÉ p.26 AIDES À LA REPRISE D’ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ DROIT DES AFFAIRES p.21 RUPTURE D’APPROVISIONNEMENTS EN MATIÈRES PREMIÈRES ET CAS DE FORCE MAJEURE SOCIAL p.46 LES CONGÉS PAYÉS EN 2010 e s p Tem cl y c de CEKVÅ E Ƃ H ' KNKVÅ D K P Q R U &K 2TQFWKTGCXGEGHƂECEKVÅ améliorez la qualité de votre production et réduisez vos coûts à l‘unité. C’est possible grâce à une productivité optimale associée à des temps de cycle très courts, des installations consommant peu d‘énergie et présentant une disponibilité maximale. ARBURG S.A.S. Z.I. Fosse à la Barbière 1 Rue Louis Saillant 93605 Aulnay-sous-Bois Tél.: +33 (0) 1 48 65 15 07 Fax: +33 (0) 1 48 65 13 54 e-mail: [email protected] www.arburg.fr ARBURG vous le propose à 100 % ! A la « Une » L’industrie plastique en manque de matières premières De plus en plus d'entreprises de la filière plasturgie connaissent depuis plusieurs semaines des ruptures d'approvisionnements de leurs matières premières. Une table ronde au Ministère de l'Industrie dans les plus brefs délais. Telle est la dernière doléance exprimée par les professionnels de la plasturgie de la région réunis au sein d'Allizé-Plasturgie. En cause, de sérieuses difficultés d'approvisionnement en matières premières éprouvées par de plus en plus d'entreprises de transformation. « Depuis le mois de mars, nos adhérents se plaignent de cette situation qui se traduit notamment par des allongements des délais de livraisons (de 12 semaines pour certaines entreprises) voire par des ruptures de livraisons » explique Thierry Charles, directeur des Affaires Juridiques d’Allizé-Plasturgie, « et ce qui nous gêne le plus aujourd'hui, c'est que la plupart des producteurs de ces matières premières expriment des cas de force majeure pour justifier une telle situation. Mais ce n'est pas une explication » «Les transformateurs ne peuvent pas jouer sur le même tableau et évoquer des cas de force majeure car ils perdent leur contrat mais aussi se voient récla- mer des dommages pour livraisons tardives voire une rupture de contrat ! ». Cette tension sur l'approvisionnement de certaines matières premières illustre le rééquilibrage au niveau de la planète entre les grands pays industriels et les états producteurs de matières premières. Au détriment de l'industrie française ou plus précisément d'une partie qui a du mal à résister à « l'aspirateur chinois ». Pour Thierry Charles, les états généraux de l'industrie n'ont pas assez pris en compte les menaces qui pèsent sur l'approvisionnement des matières premières pour l'industrie. Et en voyant fermer des raffineries en France mais aussi en Europe, les acteurs de la plasturgie auraient donc tout intérêt à se regrouper pour essayer de peser de tout leurs poids face à cette nouvelle donne industrielle. (Extrait de l’interview publié le 8 juin 2010 –Le Progrès) A lire en page 21 « Rupture d’approvisionnements en matières premières et cas de force majeure » n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 1 Sommaire Plastilien Juillet/Août 2010 n°69 ALLIZÉ-PLASTURGIE 01/ A LA UNE 54/ ÉPOQUE ÉPIQUE 05/ PROFESSION 56/ INNOVATION 01 L'industrie plastique en manque de matières premières 05 Rencontre avec les industriels et le grand public Lorrain 05 Les problèmes d’approvisionnements de matières plastiques s’intensifient 05 Le PVC dans tous ses états ! 06 L’électricité est-elle trop chère ? 08 Simplifier la réglementation pour préserver la compétitivité des entreprises 11/ CHRONIQUE 11 Une Rencontre Annuelle, 3 impératifs et des préconisations ! 21/ DROIT DES AFFAIRES 21 Rupture d’approvisionnements en matières premières et cas de force majeure 23 La délégation de pouvoir de licencier dans les SAS : un feuilleton juridique 26/ FISCALITÉ 26 Aides à la reprise d’entreprises en difficulté 28 Impact du crédit d’impôt recherche sur le calcul de la participation 54 Suite du « Petit guide de survie à l’usage des entreprises et des individus aussi » 56 Un carter d’huile géant en polyamide pour véhicules hors route 57 Un film alimentaire concilie performances et environnement 58 Le polyamide et la protection des piétons 60 Un polymère réduit de 15 % l’épaisseur des emballages thermoformés 61 Vers une amélioration des matériaux composites pour optimiser le procédé LCM p.21 p.46 64 La fusion laser : Bilan de 5 années d’applications pour l’outillage d’injection 68/ MATERIAUTECH 68 La matière du mois : Le Polyéthylène téréphtalate 70/ HSE Nouveau ! 70 Les achats « responsables » Plastilien est aussi accessible en ligne pour les adhérents d’Allizé-Plasturgie uniquement. Vous pouvez retrouver les numéros parus pour les télécharger, les transmettre à vos collègues et collaborateurs librement sur : www.plasticway.com, Espace Communauté, Base Economie, critère « Plastilien ». 72/ ÉCONOMIE 72 Conjoncture 30 Jean-Claude VOLOT et la hiérarchie des normes 32 Les entreprises de la plasturgie face à leurs charges 34 Comment développer des stratégies d’intégration et de fabrication de produits propriétaires ? 75 Le programme 2010 des journées de l’innovation 75 Le programme 2010 proposé par le PEP 64/ TECHNOLOGIE 30/ POINT DE VUE 32/ STRATÉGIE 75/ AGENDA DOSSIER DU MOIS ÌÌ Les matériaux polymères face aux défis de l’habitat et de l’énergie 40/ ORGANISATION 40 Le Lean Management 46/ SOCIAL 46 Les congés payés en 2010 52/ PLASTIFAF INFOS p.12 Plastilien est édité par : Cediplast Communication - Plastilien - 39, rue de la Cité - 69441 LYON cedex 03 - Tél. : 04 72 68 28 28 - Fax : 04 72 36 00 80 • Directeur de la publication : Anne de Lansalut • Comité de Rédaction : Dominique Appert / Amandine Authier / Thierry-Guillaume Bardin / Thierry Charles / Valérie Clayton / Christophe Contini / Benoît Dorsemaine / Marion Druet / Samir Fodil / Elisabeth Garnier / Guillaume Robert / Emmanuel Rossi / Joris Saint-Jeveint / Yannick Saint Roch / Ulrich Thomir • Secrétariat de rédaction : Christine Poupon • Graphisme, maquette et réalisation PAO : Cécilie Felt, Gérard Alonzo • Service publicité : Cediplast Communication • Impression : Ferréol • Routage : Routage Rhône-Alpes • Diffusion de ce numéro : 1 300 exemplaires - Tous droits réservés. 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En effet, les syndicats STR-PVC et le SFEC ont développé de nouveaux outils : le premier avec la mise en place d’une revue semestrielle « Parcours, le magazine des professionnels des tubes et raccords en PVC » et le deuxième en rénovant entièrement son site internet dont l’adresse est à présent www.solspvcpro.com Dans cette même volonté de redynamiser la communication autour du PVC, les producteurs et transformateurs de PVC pour le bâtiment, dans le cadre du Forum PVC France (qui regroupe avec des membres de PlasticsEurope, du SNEP, du SFEC et de STR-PVC) se sont concertés afin de mieux communiquer sur ce matériau performant et redorer le blason et mènent en travail avec une agence de communication, Selfimage, une action de presse. Le 22 juin dernier, Allizé-Plasturgie Lorraine organisait une rencontre avec les industriels et allait, avec le camion Destination Plasturgie au devant du grand public, à Maxéville (54). A l’occasion de cette manifestation, le Président d’Allizé-Plasturgie, Gilles NIEF et le Président d’Allizé-Plasturgie Lorraine, Jean-Loup SERGENT recevaient leurs confrères Lorrains pour leur présenter la nouvelle organisation régionale et également les synergies que celle-ci entend tisser avec les Pôles de compétitivité régionaux. Trois d’entre eux étaient ainsi présents ou représentés : Pôle de compétitivité Fibres Pôle de compétitivité Materalia Pôle de compétitivité Véhicule du Futur Et le programme Autoessor était également présenté. Pour le grand public et les écoles, cette journée était aussi l’opportunité de découvrir la plasturgie, ses métiers, ses formations, et ce, grâce au camion Destination Plasturgie et au « Serious Game » en 3D « Mission Plastechnologie » dévoilé en avant première. Les problèmes d’approvisionnements de matières plastiques s’intensifient Les tensions sur les approvisionnements qui ont débuté en mars/avril 2010 ont pris de l’ampleur et posent aujourd’hui de réels problèmes aux plasturgistes. Le phénomène concerne particulièrement le polypropylène et les polyamides (environ le 1/5 ème des volumes transformés en France) et risque de s’étendre au polyéthylène et à d’autres polymères. Les délais de livraison sont passés à 3 mois et les prix ont augmenté en un an, en moyenne, de 70%, dont plus de 30% depuis le début de l’année. Ceci frappe durement les industriels de la plasturgie principalement dans les secteurs de l’emballage, des pièces techniques (pour l’automobile notamment) et des productions saisonnières qui ne pourront être rattrapées : - fort allongement des délais de livraison jusqu’à 12 semaines, - problème d’homologation de nouvelles matières, - renchérissement du coût des matières difficile à répercuter compte tenu de la demande actuelle, - arrêts de lignes pour certains plasturgistes. Nous ne disposons pas aujourd’hui d’informations suffisantes qui nous permettraient d’estimer la durée du problème, de comprendre s’il est réellement imputable à des incidents techniques ou à des baisses de capacités de production en France qui met- traient en danger la sécurisation des approvisionnements sur le long terme. Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas un redémarrage brutal de l’activité économique qui est à l’origine de ce phénomène. S’il y a des signes de reprise dans certains secteurs, les volumes restent très loin de ceux d’il y a deux ans. En effet, les volumes produits ont baissé de 20% sur les 4 premiers mois de 2009 et n’ont enregistré qu’une progression de 9% sur les 4 premiers mois de 2010. La Fédération de la Plasturgie souhaite donc qu’une table ronde soit organisée avec les producteurs de matières. n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 5 P R O F E S S I O N Sylvie DOMENECH • Fédération de la Plasturgie • L’électricité est-elle trop chère ? Entretien réalisé avec : Sylvie DOMENECH Amplitude des hausses constatées dans la Plasturgie La Fédération de la Plasturgie s’est penchée sur la question du prix de l’électricité pour la plasturgie en France. Pourquoi ? SD : « La Fédération a été alertée par plusieurs entreprises de plasturgie qui constataient de très fortes hausses de leurs factures d’électricité, ainsi qu’une dégradation de leurs relations commerciales avec leur fournisseur d’électricité. Ces premières informations ont été confirmées par une enquête menée auprès de plus de 80 entreprises de plasturgie en mars 2010. En effet, en 2009, les entreprises disposant d’un tarif réglementé (74% des entreprises interrogées) ont indiqué une hausse moyenne de 10% du prix de leur consommation d’électricité, alors que la moyenne indiquée par EDF était de 5%. Par ailleurs, nous avons relevé d’importantes disparités concernant l’amplitude des hausses.» Parallèlement à ces hausses, quelles sont les autres problématiques rencontrées ? SD : « Outre ces fortes hausses qui pèsent sur leur 6 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 Source : Fédération de la Plasturgie compétitivité, les entreprises dénoncent également l’absence de lisibilité des facturations et des relations commerciales dégradées. Les entreprises regrettent notamment l’absence de négociation et la grande difficulté à trouver un interlocuteur en mesure de répondre à leurs questions. Certaines entreprises ont été également impactées par l’impossibilité de pouvoir diminuer leur puissance souscrite en période de crise sans courir le risque de pénalités en cas de retour à la croissance. Enfin, d’autres déplorent des ruptures d’approvisionnements de plus en plus fréquentes.» tance est d’ailleurs également mobilisé sur cette question.» Vous évoquez un mécontentement des industriels aujourd’hui. Cela implique-t-il qu’il s’agit d’une problématique propre au secteur de la plasturgie, ou identifiez-vous cela comme une problématique globalisée au secteur industriel ? Dans ce contexte, quelles ont été les actions mises en place par la Fédération de la Plasturgie ? SD : « Non, ces difficultés concernent un grand nombre d’industriels d’autres secteurs tels que la mécanique et la fonderie. Le Cenast (1) qui est le Comité National de la Sous-Trai- SD : « Depuis le mois de mars, la Fédération a alerté de ces difficultés la direction marketing d’EDF Entreprises et la Direction Générale de l'Energie et du Climat au Ministère du Développement durable, avec le Cenast. Elle a également exprimé ses inquiétudes concernant les fortes hausses des prix de l’électricité et la manque de P R O F E S S I O N transparence des facturations auprès du groupe d’études parlementaire de la plasturgie de l’Assemblée Nationale et du médiateur des relations interentreprises industrielles et de la sous-traitance.» Suite à sa rencontre avec EDF, une réunion d’informations et d’échanges avec les entreprises sera organisée à Paris le 15 juillet prochain. Parallèlement, un certain nombre d’actions ont été initiées, pour certaines de longue date, par la Fédération de la Plasturgie afin d’accompagner les entreprises dans l’optimisation de leurs consommations d’énergie. Il s’agit notamment de :- fiches pratiques d’aide à la réduction des consommations d’énergies, spécifiques aux techniques de plasturgie, - journées techniques gratuites organisées en régions, - formations et conseils avec une journée d’accompagnement sur site permettant à l’industriel d’avoir une « feuille de route énergie » avec un plan d’action ciblé, - du partenariat conclu avec CertiNergy permettant de financer les investissements par des CEE (Certificats d’Economies d’Energie). Par ailleurs, suite aux Etats Généraux de l’Industrie, et dans le cadre des prêts verts à taux bonifiés, la Fédération s’est mobilisée pour que les entreprises bénéficient de conditions favorables afin de pouvoir de nouveau investir dans des machines plus économes et plus compétitives. Une réflexion va également être engagée sur l’opportunité des cercles d’achats. Pour conclure, s’il fallait dresser les grandes lignes des solutions attendues par nos industriels, quelle en serait la teneur ? SD : « Alors que le projet de loi sur la Nouvelle Organisation des Marchés de l’Electricité arrive en discussion devant la représentation nationale, la Fédération de la Plasturgie tient à rappeler que les hausses tarifaires annoncées nuiraient gravement la compétitivité des entreprises françaises si elles n’étaient pas compensées. En 2009, le poids de l’électricité représentait de 5 à 10% de la valeur ajoutée des entreprises de la profession. aux petits consommateurs, à savoir : l’accès au médiateur de l’énergie en cas de litiges et la mise en œuvre d’une charte des bonnes pratiques comparable à la charte des fournisseurs d’électricité, mise en place pour les particuliers dans le cadre de la libéralisation du marché de l’électricité.» Contact Sylvie DOMENECH Responsable Economie Fédération de la Plasturgie T. 01 44 01 16 12 @ : [email protected] (1) CENAST : Centre National de la Il est également important de parvenir à une véritable transparence des facturations et que les PME puissent toutes bénéficier des mêmes services que ceux donnés aux particuliers ou Sous-Traitance qui réunit la Fédération de la Plasturgie, la Mécanique, les Fondeurs de France, le SNESE (sous-traitance électronique) et l’ACFCI (Association des Chambres de Commerce et d’Industrie) Plastdecor SECOND-HAND PLASTIC MACHINERY • ACHAT • VENTE DE MATÉRIEL D’OCCASION ASION POUR LA TRANSFORMATION DES MATIÈRES PLASTIQUES • IMPORT / EXPORT PLASTDECOR / ZI Sud – 741 Rue de l’ange / 01100 Bellignat / Tel : 00 33 (4) 74 81 80 98 / Fax : 00 33 (4) 74 77 93 90 / Mail : [email protected] PLASTDECOR / ZI S d 741 R e de l’ange / 01100 Bellignat / Tel 00 33 (4) 74 81 80 98 / Fa 00 33 (4) 74 77 93 90 / Mail contact@plastdecor com n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 7 P R O F E S S I O N Eric GRAVIER • Fédération de la Plasturgie • Simplifier la réglementation pour préserver la compétitivité des entreprises Afin de simplifier l’environnement législatif et réglementaire des entreprises françaises pour améliorer leur compétitivité, une mission parlementaire a été confiée à la députée UMP Laure de la Raudière. Un premier rapport d’étape étant prévu pour le 28 juin et le rapport final attendu pour le tout début septembre, la Fédération de la Plasturgie a obtenu une audition auprès de Madame Laure de Guerny. Lors de ce rendez-vous, programmé le 10 juin dernier, de nombreux exemples ont été exposés afin de décrire la «jungle» législative et réglementaire pesant sur les plasturgistes : • La simplification de la réglementation ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement) : le risque de généraliser des réglementations exigeantes mais parfois inadaptées. - Exemple : les arrêtés ICPE «enregistrement» plus draconiens que des arrêtés préfectoraux.) • Anticiper la mise en oeuvre de la réglementation européenne en matière d’environ- 8 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 Packaging Standars+ Prevention+ Relise ELV auto • Les réglementations françaises non conformes aux classifications techniques européennes : un risque de Materials Ressources Prevention saving Relcycling IPP Ecolabel REACH Waste Public EAE Environment WEEE RoHS PVC Recycling SCALE CPD ER3 ENVI anthalates Consumer Safety SUPER DIRECTIVE evolution reaction by products Worker Safety Material toys The EU regulatory environment for plastics processors Plastics Foodcontact Dual use Additives PVC Voluntary Charter Products bans EUPC Recycling Foodcontact Traceability Evolution Environment Incineration distorsion de concurrence et d’atteintes au principe de libre circulation. - Exemple : le classement franco-français des émissions de formaldéhyde comme CMR 1 ou 2. terdiction du BPA dans les biberons. nement : le risque de porter atteinte à la cohérence globale du processus REACH. - Exemple : l’interdiction franco-française des substances CMR 1 et 2 dans les produits du bâtiment et de l’in- Health Dangerous substances Antimony Mediane Products Lead Cadmium Framework Foodcontact Traceability CPD ER3 HEALTH Voluntary Phase out Active and intelligent packaging CPD ER2 FIRE P R O F E S S I O N • Associer toutes les parties prenantes à la définition des nouvelles réglementations techniques : l’exemple de la réglementation déchets. - Exemple : la définition des déchets variant entre deux ministères français et la non écoute des fédérations de producteurs de produits finis dans les projets de transposition. • Les dangers des marges d’interprétation importantes en matière douanière. - Exemple : les conséquences financièrement lourdes de l’interprétation des douanes sur les taux à appliquer. En conclusion, la Fédération de la Plasturgie a présenté ses propositions pour simplifier la réglementation actuelle et optimiser les futurs textes : 1- Une réglementation doit être interprétée et appliquée de façon identique par les autorités publiques sur l’ensemble du territoire. 2- Dans le processus d’élaboration des lois et réglementations relatives à une ou plusieurs filières industrielles, l’ensemble des acteurs doit être impliqué afin de garantir la pertinence des réglementations techniques. 3- Au-delà de ces aspects, il serait intéressant : - en premier lieu, de mieux contrôler l’application des législations et réglementations existantes avant de créer de nouvelles références; - ensuite, de privilégier le recours aux accords volontaires afin de mettre en oeuvre et de tester des projets de législations ou de réglementations. 4- Améliorer la visibilité réglementaire, si nécessaire aux industriels, en particulier aux PME, en veillant : - à ce que les réglementations françaises ne nuisent pas à la cohérence globale du cadre réglementaire européen (respect des prescriptions et de délais européens); - au respect des domaines respectifs du règlement et de loi fixé par la Constitution pour éviter des débats parlementaires, parfois déconnectés des réalités industrielles et sanitaires, sur des sujets très techniques relevant des compétences de l’administration; - au respect des avis des autorités sanitaires française et européenne par l’administration et le Parlement en matière d’autorisation de mise sur le marché de certaines substances ; dans de trop nombreux cas, la rumeur et l’émotion remplacent l’analyse scientifique et la décision rationnelle. Cette mission parlementaire qui sera donc suivie de près par la Fédération de la Plasturgie, avec des résultats espérés à la hauteur de l’enjeu. Contact Eric GRAVIER Responsable Département HSE T. 01 44 01 16 09 @ : [email protected] n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 9 C H R O N I Q U E EMMANUEL ROSSI Délégué Général d’Allizé-Plasturgie Une Rencontre annuelle, trois impératifs et des préconisations ! C’est désormais une tradition bien ancrée, la Plasturgie se retrouve chaque année début juillet, pour échanger sur les enjeux qui se présentent à la filière plasturgie. L’objectif de la Rencontre Annuelle 2010 de la plasturgie a été de définir les perspectives pour la profession, d’en prendre collectivement acte, et d’en retirer un plan d’action. Le message de bienvenue a exprimé le fort besoin de renforcer les synergies entre tous les partenaires de la filière : entreprises de transformation, bureaux d’études, moulistes, constructeurs de machines, donneurs d’ordre de taille internationale et fournisseurs européens… Ce message adressé à un auditoire de dirigeants et de personnalités politiques territoriales, comportait trois grands impératifs, imposés par l’évolution même des choses. Le premier impératif proposé, passe par le renforcement des liens entre les entreprises, leurs fournisseurs et leurs donneurs d’ordres, souvent internationalisés. C’est ce que les administrateurs d’Allizé-Plasturgie qualifient de nécessaire solidarité dans la filière. Dans un tissu composé en grande partie de PME, souvent familiales, l’avenir des entreprises réside dans une approche collective, faite de coopération, d’échange de bonnes pratiques, et de mutualisation. C’est une dynamique qu’entend insuffler la Profession au plan national, pour gagner la bataille de la valeur ajoutée. Le deuxième impératif, c’est l’innovation. Il s’agit au travers d’une démarche volontariste et pragmatique de débrider les moteurs de la croissance. Et le franc succès remporté par le « Pôle de compétitivité Plastipolis » à l’occasion de son deuxième forum est là pour le prouver. Le troisième impératif c’est de répondre à l’internationalisation grandissante du secteur afin d’accompagner l’intégration des PME dans un cadre commercial mondialisé. Le dynamisme dont font preuve des PME de la Plasturgie dans ce domaine peut être considéré comme une voie à suivre pour gagner de la compétitivité. Ces quelques réflexions ne sauraient bien sûr, prétendre être exhaustives. C’est ensemble que nous réussirons à bâtir une stratégie cohérente permettant de créer les conditions de développement de la filière Plasturgie. De fait, cette année la « Rencontre Annuelle » a été particulière, car elle est intervenue après un long tunnel de crise qui a touché l’industrie, et la plasturgie n’a pas été épargnée ! Refusant de tomber dans une ambiance pessimiste, ce rendez vous de la Plasturgie s’est calé sur une volonté d’affronter l’avenir avec opportunisme. En effet, les périodes de crise étant des moments propices à la réflexion, une étude Benchmarking « France - Allemagne Italie » sur les pratiques d’affaires en vigueur dans ces trois pays a été commandée au cabinet ACCENTURE. Pourquoi une telle étude* ? En effet, il peut sembler étrange d’imaginer que des différences sensibles existent entre 3 pays européens si proches et si interconnectés… Et pourtant ! Allizé-Plasturgie a ainsi voulu comprendre certains paramètres qui expliqueraient pourquoi les mêmes causes ne produisent pas forcément les mêmes effets partout. Vous constaterez en parcourant le document*, qu’il y a bien 3 systèmes différents et 3 évolutions très contrastées de la filière plasturgie. L’étude a mis en avant notamment, de nombreux facteurs de différenciation, à commencer par les pratiques commerciales. Si certains aspects étaient pressentis mais non démontrés jusqu’à présent, il apparaît des pratiques commerciales qui s’entendent davantage dans une logique partenariale en Allemagne en particulier… avec en amont du contrat, un vrai travail de partage des informations entre le DO et son soustraitant et un dialogue entre les équipes techniques (les achats n’interviennent souvent que dans un second temps). La conclusion a mis en exergue des préconisations au bénéfice de la Filière Française, afin de fixer le cadre de la nouvelle stratégie du secteur : - mettre en réseau les entreprises de la Plasturgie ; - mettre en place des accélérateurs d’innovation ; - faciliter l’accès au financement ; - faciliter les transmissions et reprises d’entreprises ; - mettre en place une entité « gestion de l’export » pour la filière ; - sans oublier de développer des pratiques commerciales vertueuses avec les DO. La profession dispose de trois ans pour déployer ces préconisations et les transformer en actions. Avec vous et tous ensembles nous réussirons. *Le dossier complet est à la disposition des adhérents. Contact : [email protected] n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 11 DOSSIER Les Matériaux Polymères et le Secteur de l’Habitat Des progrès et des nouvelles technologies apparaissent dans le domaine de la Construction et de l’Habitat pour des bâtiments économes en énergie, séduisants par le confort et la sécurité apportés, esthétiques, résistants dans le temps, conformes aux réglementations environnementales, thermique et incendie. colles, adhésifs, joints, peintures (époxy, acryliques, silicones…), les revêtements de toitures en terrasse, verrières et faux plafonds (élastomères, PVC, PC, PMMA), les lots techniques : canalisations, gaines, câbles, boitiers et compteurs (PE, PER, PVC, EPDM, PP…), les adjuvants de béton et d’enduits (acryliques), … La 28 édition des journées de l'innovation qui s’est déroulée à Lyon le 29 avril 2010 a permis d’illustrer quelques innovations mettant en œuvre les matériaux polymères pour des applications de l’habitat. ème Contact • Dominique APPERT CFP T.06 74 14 16 01 [email protected] • Guy Chrétien CFP et R&D T.06 70 47 62 80 [email protected] www.plasturgie-formation.com 12 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 Les matériaux polymères dans l’habitat Des fondations à la toiture, les matériaux polymères sont présents dans l’habitat pour des applications telles que les sols (PVC, PP, vernis PU, EPR), les cloisons et l’isolation (PVC, PS), les menuiseries (PVC), les parements décoratifs, les renforts, les matériaux polymères entrent dans des applications où l’on recherche des propriétés de résistance ou de rigidité spécifiques en rapport à une faible densité, des propriétés de stabilité à la corrosion, des propriétés d’isolation thermique ou de conduction, d’amagnétisme pour le confort ou la sécurité. On citera par exemple les profilés en composites pour éléments structuraux, les câbles de précontrainte, les composites à base de mousse expan- ©Arthur Péquin A l’échelle mondiale, les matériaux polymères représentent un fort potentiel pour le secteur du bâtiment. Ils sont incontournables par les avantages qu’ils offrent en rapport aux fonctions recherchées du bâtiment et par leur adaptabilité aux nouvelles attentes. Associés à des charges ou Vêtre de façade en Corian® Hôtel Seeko’o à Bordeaux sée, les composites laminés ou stratifiés pour le parement de panneaux sandwichs, les câbles et haubans de renforcement d’ouvrage pour la réalisation de structures tendues, les membranes tensibles pour les infrastructures de type salles de sport ou structures à caractère évènementiel, le renforcement des sols par le biais de géotextiles et géo membranes, etc. La Société DuPont de Nemours fait partie des entreprises qui ont développé des solutions innovantes utilisant des matériaux polymères pour des applications de l’habitat ou du bâtiment. Parmi ces solutions, il y a les vitrages de sécurité constitués de deux verres et d’un intercalaire en polymère. Le rôle essentiel de l’intercalaire est de garder la structure du vitrage en cas de casse du verre. Mais comparé aux intercalaires traditionnels, la solution DuPont apporte beaucoup plus de rigidité et de solidité et permet la réalisation de vitrages plus légers ou de vitrages de grandes dimensions. 50 tonnes ont été économisées grâce à cet intercalaire en remplacement du PVB (polybuvynil buty- ral) pour les 5000 m² de balustrades et de paravents d’un cargo. Il y a aussi les vêtures de façade. Utiliser un matériau polymère pour des vêtures de façades peut paraître osé, mais à ce jour on compte quelques constructions de maisons ou d’hôtels avec des façades en Corian®, un matériau constitué pour 1/3 de polymère et 2/3 de matériaux naturels. n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 13 LES MATÉRIAUX POLYMÈRES ET LE SECTEUR DE L’HABITAT Lisse, non poreux, hygiénique, ce matériau a fait ses preuves depuis 20 ans dans les intérieurs d’habitat, salle de bains, cuisine, dans les lieux publics ou les lieux de la santé. Sa résistance aux UV, aux intempéries, sa durabilité en ont fait un matériau esthétique d’extérieur, capable de s’adapter à toute forme. En troisième exemple, nous citerons les panneaux Energain® qui contribuent à la performance énergétique du bâtiment. Ces panneaux de 5 mm d’épaisseur, sont constitués d'une substance à changement de phase, la paraffine, incorporée à 60 % dans un polymère. En changeant de phase, la paraffine absorbe beaucoup d’énergie. ©Arthur Péquin Posés sous les toitures ou vêtures d’habitat, ces panneaux vont donc absorber la chaleur venant de l’extérieur, augmentant ainsi le confort thermique par la diminution de la température moyenne à l’intérieur de la pièce. Lorsqu’il n’y a plus de chaleur venant de l’extérieur, l’énergie stockée par la paraffine est ensuite restituée. Vêtre de façade en Corian® Hôtel Seeko’o à Bordeaux 14 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 Les composites structuraux à matrice polymère Au Laboratoire LGCIE de l’Université de Lyon 1, on étudie les matériaux composites pour le secteur de l’habitat. Pourtant plusieurs facteurs s’opposent au développement des matériaux composites dans ce secteur. Il y a tout d’abord la durabilité des matériaux polymères qui est difficile à évaluer en regard à la durée de vie des bâtiments : 10 ans pour les constructions classiques et 100 ans pour les ouvrages d’art. Ensuite les matériaux traditionnels sont bon marché et les procédés de construction relativement fiables. S’ajoute à cela le fait que l’homme est en général conservateur. Mais, dans le contexte du Grenelle de l’Environnement, les procédés constructifs et les bâtiments existants doivent évoluer. Il est nécessaire de développer des nouveaux matériaux et en particulier de travailler sur des combinaisons de matériaux. Voici quelques études de cas : - Armatures de renforcement du béton armé en composites à matrice polymère pour limiter les ponts thermiques et éviter la corrosion. Il s’agit de profilés pultrudés. La conductibilité thermique sera 100 fois inférieure à celle d’éléments en acier. ©Arthur Péquin DOSSIER Toutefois la méconnaissance de la durabilité des matériaux composites impliquera l’utilisation de coefficients de pondération et de sécurité et nécessitera de les faire travailler à un niveau de charge relativement faible. Les perspectives de produc- tion des profilés pultrudés se situent entre 1500 et 2000 km par an pour la France. - Mise en sécurité de l’habitat vis-à-vis des risques sismiques par des techniques de renforcement par des composites à matrice polymère. La mise en conformité des bâtiments par rapport aux décrets avec des matériaux traditionnels sur des problèmes de corrosion ou de sollicitations de type choc ou sismique, prendrait 100 ans. Le principe est d’essayer d’utiliser les matériaux polymères couplés avec des charges de carbone pour renforcer les maçonneries, planchers, poutres, poteaux. L’évolution de ce marché est de 30% par an. - Le décret du 15 mars 2010 demande de multiplier par 10 l’utilisation de la quantité de bois mis en œuvre dans le domaine de la construction. Mais on peut prévoir d’ores et déjà que la qualité du bois ne sera pas toujours à la hauteur des attentes sur le plan stabilité dimensionnelle, structurelle, portance, pouvant induire des limites de portée, de flèche et de vibration. Des actions de Recherche et Développement s’intéressent au fait que l’on puisse renforcer des poutres en bois avec des plaques pultrudées de composites de verre ou carbone pour améliorer les performances. Le nid d’abeille de PVC La Société Solvay a développé un procédé original de fabrication en continue de nid d’abeille, basé sur le procédé d’extrusion filière plate. En utilisant la coextrusion, une paroi peut être ajoutée au nid d’abeille pour obtenir une plaque utilisable dans les applications du bâtiment. Ce procédé est adapté à une large gamme de thermoplastiques dont le PVC, matière de choix dans le bâtiment. Les applications potentielles du nid d’abeilles de PVC dans l’habitat sont nombreuses. Il peut permettre la réalisation des produits plans comme les plafonds, les sols, les cloisons verticales, les portes, le mobilier, les plans de travail. Selon la géométrie des alvéoles, le nid d’abeille peut épouser des formes variables, il peut être présenté en rouleau. C’est un produit thermoformable permettant la réalisation de cloisons cintrées. Des fibres de verre longues peuvent être ajoutées au matériau pour obtenir des plaques très rigides. Le nid d’abeille peut être constitué de PVC rigide et de PVC souple pour allier des propriétés de rigidité et d’absorption au choc. Le nid d’abeille peut être complété d’une paroi de PVC, d’un non tissé ou d’une paroi en aluminium. Le nid d’abeille doté de deux plaques constitue une plaque légère, possédant des propriétés d’isolation thermique par l’air contenu dans les alvéoles. Ces propriétés peuvent encore être améliorées en remplissant les alvéoles d’une mousse de polyuréthane. Le produit peut alors remplacer la mousse dans les applications de protection ou d’isolation des tuyauteries par exemple, le nid d’abeille apportant la tenue en compression et en flexion. Une autre application particulière concerne une plaque constituée de couches successives de PVC compact, nid d’abeille rempli de mousse, mousse seule, nid d’abeille rempli de mousse et PVC compact. La mousse au centre de la plaque permet de faire passer des câbles au sein de la structure ou des conduits. Le nid d’abeille PVC associée à de la mousse PU révolutionne le domaine du panneau dans l’habitat et devrait pouvoir ouvrir de nouveaux marchés. Photo extraite de documentation SOLVAY : panneau de nid d’abeille en PVC avec mousse PU Les matériaux plastiques de contrôle solaire et lumineux En été, on cherche à réduire la chaleur et la luminosité à l’intérieur de l’habitat. En hiver, au contraire on a besoin que tous les infrarouges passent à travers les vitrages pour apporter du confort intérieur. Il existe des solutions qui consistent à intercaler dans un double vitrage une couche métallique pour le confort d’été ou une couche d’oxyde pour le confort d’hiver. Mais avec de tels systèmes, on ne peut pas satisfaire dans le même vitrage à la fois le confort d’été et le confort d’hiver. La Société Polymage est spécialisée dans la conception et la mise au point de matériaux adaptatifs, capables de changer réversiblement de forme, de propriétés optiques, de propriétés électriques, sous l’effet d’une sollicitation externe comme la température, la lumière, la contrainte mécanique. n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 15 DOSSIER LES MATÉRIAUX POLYMÈRES ET LE SECTEUR DE L’HABITAT Dans l’application des vitrages pour l’habitat, Polymage a développé un procédé de réalisation de films flexibles pilotables. Ces films sont élaborés dans un matériau polymère d’ETFE, un copolymère éthylène – tétrafluroéthylène, qui présente une bonne transparence, une grande résistance chimique, une très bonne résistance au vieillissement. L’ETFE est léger, imprimable, recyclable. Il a de plus une bonne aptitude à la mise en œuvre et au soudage. On en fait des parois simples ou des parois doubles gonflées comme des coussins et fixées sur des architectures métalliques comme pour la piscine olympique de Pékin par exemple Pour rendre le film d’ETFE adaptable c’està-dire lui permettre de changer d’état (transparence, opaque) sous l’effet de la température, il est nécessaire de l’équiper de petits capteurs pour détecter le soleil, d’incorporer dans le film un milieu actif, et de doter le film d’un système de commande où l’obtiendra, selon la stratégie souhaitée, une température ou un éclairage constant à l’intérieur de la pièce. Le milieu actif est obtenu par l’une des trois technologies : des particules dispersées dans un gel qui vont s’orienter sous l’effet d’une tension et donc moduler la lumière, des électrochromes inorganiques ou des cristaux liquides. Les essais réalisés sur ces films adaptables sont très prometteurs. Placés sur les vitrages, les films pourraient contribuer à réduire la consommation d’énergie dans l’habitat. Ils présenteraient de bonnes aptitudes de durabilité. D’autres perspectives existent, en particulier l’utilisation de ces films en combinaison avec des films bistables ou des films réflecteurs. La réglementation feu dans le secteur du bâtiment Concernant la réglementation au feu dans le secteur du bâtiment, de nouvelles normes ont été décidées au plan européen. Il s’agit des Euroclasses qui ont pour objectif uniformiser les essais, de permettre l’obtention d’attestation de conformité et d’autorisation de marquage CE et de 16 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 Photo extraite de documentation SOLVIN : tube en PVC après réaction au feu permettre le libre échange des produits en évitant la répétition des essais car jusquelà, les normes étaient bien souvent différentes d’un pays européen à un autre. Les produits de construction tels que les revêtements muraux, les revêtements de sol, les produits d’isolation, les panneaux sandwichs, les joints et systèmes de calfeutrement des pénétrations sont concernés par les Euroclasses. Toutefois le classement M est conservé pour les produits d’aménagement. Dans le système Euroclasses, le premier test des produits de construction est le test à la petite flamme permettant d’obtenir le classement E si le test est passé avec succès. A partir de là les produits peuvent prétendre passer à un deuxième niveau de sollicitations thermiques : - Les revêtements de sol sont soumis au panneau radiant de sol, simulant une source de chaleur radiante en position inclinée à 45°. Le volume de production de fumée générée par la combustion des échantillons est évalué et donne le classement S1 ou S2. - Pour les produits de construction autres que les revêtements de sol, il s’agit de reproduire l’attaque d’une flamme sur le produit posé en coin dans les conditions prévues lors de son usage, par exemple un produit d’isolation testé derrière ses parements ou une tuyauterie testée dans l’inclinaison prévue avec son système de montage et de fixation, … On obtiendra le classement A2, C ou D en fonction du pouvoir calorifique du produit et de la propagation de flamme, le classement S1 à S3 selon la génération de fumée et le classement D0 à D2 en fonction de la chute de débris. Si les essais précédents sont concluants, un troisième niveau de sollicitations thermiques simulant un feu pleinement développé dans la pièce peut être testé avec deux essais : la mesure du pouvoir calorifique supérieur qui permet d’obtenir le classement A1 ou A2, et l’essai de non combustibilité. Malheureusement les matériaux polymères sont des produits facilement inflammables dans la plupart des cas, pouvant générer des fumées toxiques et épaisses, avec un risque de chute de gouttes enflammées. Il y a à adapter les produits aux changements de référentiel, à adapter la stratégie d’ignifugation en fonction des tests à passer, et bien prendre en compte le fait que les produits d’ignifugation incorporés dans une matrice polymère peuvent avoir des conséquences néfastes sur les propriétés mécaniques, sur le comporte- ment au vieillissement, sur l’aptitude à la mise en œuvre et sur le coût. Le PVC est un matériau de choix dans les applications du bâtiment, en raison de son bon comportement au feu comparé aux autres matériaux polymères. Le PVC a un pouvoir calorifique de 9 à 18 MJ/kg, bien inférieur aux autres polymères. Le PVC rigide est auto extinguible, il lui faudrait un environnement contenant 45 à 55 % d’oxygène pour maintenir la flamme sur l’échantillon. Les tubes PVC de formule standard obtiennent généralement un classement B, s3 en raison de la fumée produite, et d0 par l’absence de chute de gouttes enflammées. Toutefois, pour éviter que le feu se propage vers la pièce voisine, la réglementation française prévoit pour les tubes qu’il y ait une obturation en cas d’incendie. La Société Solvin qui développe et commercialise le PVC démontre que lors de la combustion du PVC, il y a naturellement une expansion du polymère, appelé meringage, permettant dans le cas des canalisations d’obtenir une obturation, et ceci sans système particulier. Parmi les systèmes ignifugeants adaptés aux matériaux polymères, on distingue : - les hydroxydes métalliques incorporés à un taux de charge assez élevé, 40 voire 60 %. Ils vont permettre de refroidir le système en générant de l’eau à travers des réactions hydro thermiques. Ils ne génèrent aucune fumée toxique et opaque et contribuent à diminuer le débit calorifique. - Les dérivés halogénés (chlorés ou bromés, parfois azotés) qui vont générer des gaz inertes diluant les gaz inflammables. La limitation de la propagation des flammes et de l’inflammation du produit est obtenue à des taux de charges relativement raisonnables, mais on est confronté au problème de toxicité et d’opacité des fumées générées lors de la combustion des produits. Les dérivés halogénés peuvent être utilisés seuls ou en complément aux hydroxydes métalliques. - Les systèmes intumescents : formation d’un bouclier carboné en surface des matrices polymères qui vont permettre de protéger les matières organiques non bru- lées des sources de chaleur et des gaz de pyrolyse. Ils sont peu générateurs de toxiques. Le centre de recherche et d’essais du CREPIM peut accompagner les entreprises dans leurs développements technologiques et dans l’amélioration des matériaux pour répondre aux nouvelles exigences. Le cas des câbles en situation d’incendie dans un bâtiment Le cas des câbles est particulier. Un câble est fait pour transporter un signal ou une énergie et doit continuer à fonctionner même pendant l’incendie. On considère que le câble doit jouer un rôle actif contre l’incendie en aidant à l’évacuation et en permettant le fonctionnement des systèmes de sécurité. La résistance au feu du câble ne tient donc pas à son intégrité physique ou à son isolation thermique comme pour les autres matériaux de construction. instabilité propre, de l’interaction avec l’environnement (lumière et chaleur), de sollicitations mécaniques, ou d’une combinaison de plusieurs de ces causes. Le vieillissement physique du matériau est lié à l’évolution de sa structure physique (cristallinité, contraintes, relâchement de contraintes). Le vieillissement chimique peut être classé en fonction des sollicitations : - la température, en usage de -30°C à 60°C, et jusqu’à 300°C lors de la transformation, - la lumière avec la variation des longueurs d’onde >295nm pour l’environnement climatique et > 340 nm en intérieur, - les rayonnements ionisants dans certaines zones, - les produits chimiques. Le vieillissement chimique peut être classé aussi en fonction du type de réaction : l’oxydation (le principal phénomène dans le cas des polymères) pouvant entraîner la rupture des chaînes macromoléculaires, la dépolymérisation, la réticulation ou l’hydrolyse. La Société Nexans a travaillé sur une nouvelle technologie pour répondre à ces exigences tout en alliant la sécurité et la facilité d’installation. Le produit obtenu est deux fois plus flexible que la solution utilisant le ruban mica et est bien plus rapide à dénuder et plus dur qu’un silicone. Le principe de cette nouvelle technologie est le suivant : lors d’un incendie, la partie superficielle du câble en polyéthylène brûle. La fragilité d’un polymère au vieillissement chimique dépend de la facilité d’arracher à la molécule de polymère un atome d’hydrogène. La spectroscopie infra rouge permet de mettre en évidence ce phénomène de vieillissement. Le développement des matériaux polymères n’aurait pu être possible sans la présence d’additifs capables de stopper les réactions en chaîne du vieillissement. Ces additifs sont les absorbeurs UV, les antioxydants, les réducteurs d’hydropéroxydes. Puis on atteint une couche de polyéthylène contenant des charges inorganiques qui sous l’effet de la combustion du polymère, vont permettre la formation d’une céramique. C’est cette céramique qui garantit le maintien des fonctionnalités du câble. Dans cette technologie, le polyoléfine est le matériau de choix pour ses propriétés élargies obtenues en jouant sur la structure : thermoplastique ou réticulé. La simulation et l’accélération du vieillissement permettent d’obtenir dans des délais courts des estimations de durabilité d’un produit. Le CNEP, Centre National d’Evaluation de Photoprotection, a développé une approche ultra accélérée sur des enceintes où l’irradiance atteint 320 W/m² et la température 70°C. La durabilité des matériaux polymères Ceci permet de répondre aux applications du bâtiment dont les garanties sont de 10 ans, voire 30 ans, tout en ayant des durées d’irradiation acceptables pour les industriels, et en vérifiant que les résultats sont représentatifs de la réalité. Le vieillissement est une évolution lente et irréversible du matériau sous l’effet de son n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 17 DOSSIER LES MATÉRIAUX POLYMÈRES ET LE SECTEUR DE L’HABITAT Développement des matériaux non métalliques pour le BTP. Rétrospective et tendances En 2009, 3 axes de développement concernant les matériaux polymères ont été identifiés : les bioplastiques, les nanomatériaux et les matériaux composites de nouvelles générations. Le tissu scientifique travaille en lien avec le tissu industriel. Puis un process industriel se développe avec des phases pilotes et pré productions. Il y a ensuite le transfert vers un secteur de pointe (une technologie de laboratoire qui diffuse vers l’aéronautique par exemple). Et enfin il y a la dissémination vers les autres secteurs comme le BTP. Dans le BTP, Oséo apporte des aides pour le développement des matériaux et des technologies, et la tendance est au développement des matériaux non métalliques dans l’objectif par exemple d’alléger les structures ou d’améliorer l’efficacité éner- gétique. Mais il est important de ne pas oublier la dimension ventilation, hygiène et sécurité, qualité de l’air intérieur, qualité de vie, régulation et contrôle du confort intérieur, l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite… Très peu de projets également vont concerner la dimension service autour du bâtiment. Par ailleurs, la rénovation de demain est un enjeu majeur qui doit se préparer aujourd’hui. ment, rénovation et fin de vie - déconstruction. Notre industrie BTP a toujours été basée sur une industrie de la conception neuve, alors qu’il faudrait dissocier construction neuve et rénovation. Le cycle de vie d’un projet dans le BTP aujourd’hui, c’est 5 étapes clés : conception, construction, exploitation du bâtiLe CFP remercie les intervenants de la journée du 29 AVRIL 2010, par ordre d’intervention à la journée : Pr Patrice HAMELIN (UNIVERSITE LYON 1 / Laboratoire LGCIE), Pr Jacques LACOSTE (CNEP), Mr Skander KHELIFI (CREPIM), Mr Arnaud PIECHACZYK (NEXANS Research Center), Mr Joël FUMIRE (SOLVIN), Mme Dominique GRANDJEAN (SOLVAY), Mr Pierre SIXOU (POLYMAGE), Mr Laurent DUBOIS (DUPONT DE NEMOURS), Mr Jacques ROSEMONT (OSEO). Le CFP remercie également la Drire et le Conseil Régional de Rhône-Alpes pour leur soutien à cette manifestation. Améliorer vos compétences qhf zefji ef dhzfhushd Améliorer votre performance industrielle de vos produits et de vos procédés ! "# $ Directeur d'entreprise: Responsable de bureau d'études: Responsable Qualité: ( % & * & +$ $ , -&# , # 0 () & , .1,*$+$ - % Responsable de production: ! "# $ % & Responsable de maintenance: " & ' # ) www.akeoplus.com Une synergie pour & ./ $ 0+ $',- ' - , '' .! ,# * &-' " , - 1&. / $,-+$ 2.-/034565470(0 118 2.-(9/*.:(0(0 8 2(9955(:(/22(456(0(0 12 18 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 Une plate-forme puissante 8QHGHVOLJQHVGHSURGXFWLRQPRQGLDOHVOHVSOXVSXLVVDQWHVHWHIÀFLHQWHV au niveau énergétique Lorsque le high-tech japonais rencontre l’engineering allemand, le résultat ne peut être qu’exceptionnel ! Trois technologies d’entraînement – hydraulique, hybride et tout électrique – sont basées sur une plate-forme commune et couvrent une gamme de forces de fermeture de 250 à 20.000 KN. Combinées avec un très large catalogue d’options, elles apportent ODVROXWLRQjFKDFXQHGHYRVGHPDQGHVVSpFLÀTXHVHWjFKDFXQ de vos besoins de production. www.sumitomo-shi-demag.eu D R O I T Thierry CHARLES D E S A F F A I R E S • Allizé-Plasturgie • Rupture d’approvisionnements en matières premières et cas de force majeure « Sommes-nous de connivence Ou le dernier coquelicot ». AB de s’exonérer elle-même auprès de son client d’une obligation contractuelle de son inexécution, ou de son retard d’exécution, ainsi que par voie de conséquence, du paiement de dommages et intérêts et/ou de pénalités de retard. Les entreprises de la filière plasturgie connaissent depuis plusieurs semaines une situation difficile quant à leurs approvisionnements en matières premières.1 Ils sont en effet confrontés à des ruptures de livraison pour des cas soi-disant de « force majeure » de la part des producteurs de matières premières (ces derniers oubliant que l’existence des faits invoqués doit pouvoir être prouvée). A ces ruptures répétées d’approvisionnement, s’ajoute une rationalisation de certaines matières annoncées souvent avec un préavis très court, à l’origine d’arrêts de travail et surtout de graves tensions avec les clients, notamment de la grande distribution. Le risque pour les industriels est de provoquer une rupture de production chez leurs clients avec de lourdes conséquences économiques, sociales et financières : pénalités de retard de la part des clients, voire rupture des relations commerciales au tort du fournisseur du fait du non respect des délais de livraison. Mais les effets conjugués de l’allongement des délais de livraison des matières premières (jusqu’à 12 semaines), et du renchérissement de leur coût, difficile à répercuter auprès des clients, entrainent également des arrêts de lignes pour certains plasturgistes, avec un risque à court terme de recourt au chômage partiel et une nouvelle tension sur l’emploi. Face cet état de nécessité, on peut légitimement s’interroger sur la possibilité pour l’entreprise, faute d’être livrée pour cas de « force majeure » ( ?), Rappelons en effet que ce cas d’exonération de responsabilité qui trouve son fondement à la fois dans l’article 1147 et 1148 du Code civil, constitue en droit français le droit commun et, par conséquent, l’exception de force majeure n’a pas besoin d’être énoncée dans les contrats relevant de la loi française pour s’appliquer (à l’inverse la présence d’une clause de force majeure est indispensable dans le droit de common law et d’une façon plus générale les contrats internationaux, les cas invo- 1 : Lire http://www.leprogres.fr/fr/article/3277375/L-industrie-plastique-enmanque-de-matieres-premieres.html n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 21 D R O I T qués devant être exhaustivement énumérés). Reste que trois conditions doivent être remplies pour que la survenance d’un cas de force majeure soit exonératoire : l’événement invoqué doit être imprévisible au moment où l’obligation concernée a été contractée, irrésistible i.e. insurmontable avec des moyens ordinaires et extérieurs à la sphère d’action du débiteur (ces trois caractères devant être réunis). Pour autant, on ne saurait trop conseiller les entreprises de prévoir désormais dans leur contrat une clause relative à la force majeure qui énumère aussi exhaustivement que possible les événements rendant matériellement et juridiquement impossible l’exécution des obligations en cause, et parmi elles « l’impossibilité de se procurer des matières premières ». Dans le même esprit, elles privilégieront également la rédaction d’une « clause d’adaptation de sauvegarde ou d’imprévision (hardship) » qui permet à l’une des parties d’exiger de l’autre la renégociation de leur accord à exécution successive lorsque l’équilibre économique qui existait lors de sa conclusion a disparu par suite d’un bouleversement des circonstances techniques, économiques ou politiques (à ne pas confondre avec la force majeure). D’autant qu’en droit privé français, droit civil et commercial, la Cour de cassation a pris sur la question de l'imprévision une 22 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 D E S position extrêmement ferme en faveur de la force obligatoire des contrats et de la sécurité des transactions et rejette la « théorie de l'imprévision ». En effet, dans un arrêt de principe « Canal de Craponne » du 6 mars 1876 qui fonde cette jurisprudence, elle interdit au juge de prononcer la résiliation de convention ou de réviser des contrats pour raison d'imprévision quelque soit les conséquences pour le débiteur. Il est bien évident que la force majeure est extrêmement limitée et ne peut, en toute hypothèse, pas consister en une force majeure économique.2 Le fait de modifier le cadencement de livraison peut constituer une rupture des relations commerciales établies, ainsi le juge des référés est en principe parfaitement compétent. A F F A I R E S niers mois, contre la grande distribution notamment. Enfin, dans un avis de la Commission d’Examen des Pratiques Commerciales (avis 1004 du 18/02/2010), à la question concernant la livraison-limitation : « est-il légal pour un fournisseur de contingenter (limiter les livraisons), unilatéralement ses livraisons, notamment sur des produits incontournables et ce malgré les termes de la commande ? », la CEPC répond : « Le fait de ne pas honorer une commande passée conforme au contrat engage la responsabilité contractuelle du vendeur sauf s’il est en droit d’invoquer un cas d’inexécution justifiée ou un cas de force majeure. Mais surtout, s’il s’agit d’un « contingentement », l’Autorité de la concurrence paraît pouvoir intervenir eu égard l’effet sur le marché. Un fournisseur peut toujours introduire dans ses CGV une disposition se réservant la possibilité de contingenter ses livraisons (par exemple au regard de sa capacité de production). Par contre, dans le cas où la vente peut être qualifiée de parfaite (acceptation par le fournisseur de la livraison de 100 au moyen, par exemple, d’un accusé de réception), le fait de ne livrer qu’une quantité de 80 constitue clairement un manquement à ses obligations contractuelles. Quant au Ministre de l’économie, s’il met rarement en œuvre son action autonome prévue par L 442-6 du Code de commerce, il a quand même agi à deux reprises dans les six der- Avant de saisir le juge pour obtenir du fournisseur la bonne exécution du contrat ou une réparation du préjudice éventuellement subi, encore conviendrait-il d’interro- Peut-être même des regroupements d’action pourraient être mise en œuvre, de quoi mettre la pression sur les négociations. 2 : Lire à ce propos Luc-Marie Augagneur, « La répercussion d’une baisse d’activité sur les fournisseurs et sous-traitants constitue-t-elle une rupture partielle des relations commerciales établies ? », JCP / La semaine juridique, édit. Entreprise et affaires n°18, 30 avril 2009, p.32 et suiv. ger ce dernier sur les raisons de son manquement à ses obligations, surtout dans le cas où celui-ci revêt un caractère exceptionnel. Il ne serait pas illégitime que le fournisseur en cause gère cette pénurie momentanée en appliquant, par exemple, des quotas de livraisons proportionnels aux volumes commandés par ses clients. En cas d’incidents répétés de cette nature, il n’est alors pas impossible qu’ils découlent d’une stratégie délibérée de la part du fournisseur visant à privilégier sans raisons objectives certains distributeurs ou circuits de distribution. Dans une telle situation, cette stratégie pourrait relever du droit des pratiques anticoncurrentielles ». A l’heure où la sécurisation des approvisionnements en matières premières de l’industrie est à nouveau posée, sujet qui devra nécessairement faire l’objet d’une « Table ronde » à la suite des Etats Généraux de l’Industrie, un dispositif contractuel spécifique devra être envisagé par les industriels pour faire face à de tels bouleversements dans l’attente d’une intervention législative (réforme de la loi n°75-1334 du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance ?) ou d’une évolution de la jurisprudence sur l’imprévision. D R O I T Valérie CLAYTON D E S A F F A I R E S • Allizé-Plasturgie • La délégation du pouvoir de licencier dans les Sociétés par Actions Simplifiées (SAS) : Un feuilleton juridique La délégation du pouvoir de licencier dans les SAS est soumise à un formalisme inédit. En effet, la Cour d’appel de Versailles dans un arrêt du 24 septembre 2009 et la Cour d’appel de Paris, dans un arrêt du 10 décembre 2009 exigent l’inscription des délégations de pouvoirs au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) sous peine de nullité des licenciements. Il est fréquent que le représentant légal d’une société ne soit pas signataire des lettres de licenciement. Pour des raisons organisationnelles, des salariés de la société, en particulier le directeur des ressources humaines, peuvent en effet notifier les licenciements en ayant reçu délégation de pouvoir à cet effet. Sans remettre en cause cette pratique, la cour d’appel de Paris la soumet à un formalisme particulièrement rigoureux dans les sociétés par actions simplifiées (SAS). En effet, dans un arrêt du 10 décembre 2009, la Cour d’ap- pel a jugé que les licenciements notifiés aux salariés de SAS sont nuls si les délégations et subdélégations du pouvoir de licencier n’ont pas été prévues dans les statuts et mentionnées sur l’extrait K-bis de la société. Pour ce faire, la Cour d’appel de Paris a estimé que la SAS est représentée à l’égard des tiers par son Président désigné dans les conditions prévues par les statuts et que ces statuts peuvent prévoir les conditions dans lesquelles une ou plusieurs personnes autres que le Président, portant le titre de directeur général ou de directeur général délégué, peuvent exercer les pouvoirs confiés à ce dernier. Au cas d’espèce, le président d’une SAS avait délégué à son directeur général ses pouvoirs en matière de gestion de personnel, et en particulier le pouvoir de mettre fin aux contrats de travail. Le directeur général a lui-même subdélégué ce pouvoir au directeur du personnel. Cette subdélégation n’ayant pas été mentionnée sur l’extrait Kbis, la Cour d’appel a considéré que le directeur du personnel n’était pas fondé à signer la lettre de licenciement. En conséquence, elle a prononcé la nullité du licenciement. La position de la Cour d’appel de Paris, reprise par d’autres cours d’appel, ne paraît pas juridiquement fondée. L’argumentation de la cour repose sur le fait que le salarié est un tiers par rapport au contrat de société – solution conforme au courant jurisprudentiel actuel (CA Paris, 3 déc. 2009, n° 09-05422 ; CA Versailles, 24 sept. 2009, n° 0802615), sous réserve d’un arrêt dissident (CA Paris, 22ème ch. C, 10 avr. 2008, n° 06/10899). Selon cet arrêt du 10 avril 2008, la notion de tiers ne concernerait que « les relations externes de l’entreprise, en tant qu’entité économique ». n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 23 D R O I T D E S A F F A I R E S first choice in temperature control Ainsi, les salariés ne pourraient pas se prévaloir des conditions de forme posées à l’article L. 227-6 du Code de commerce. Or, aux termes des dispositions de l’article L. 227-6 du Code de commerce, la SAS est représentée à l'égard des tiers par son président ou, si les statuts le prévoient, par son directeur général ou son directeur général délégué. La cour en déduit que la lettre de licenciement doit émaner soit du président de la SAS, soit de la personne autorisée par les statuts à recevoir délégation pour exercer le pouvoir de licencier. Ce formalisme statutaire systématique n’est pourtant pas requis pas l’article L. 227-6, qui oblige uniquement à définir statutairement les conditions d’exercice du pouvoir général de représentation éventuellement accordé au directeur général ou au directeur général délégué. Un salarié de la société devrait donc pouvoir licencier par « simple » mandat spécial donné à cet effet. Par ailleurs, la cour considère que les délégations de pouvoir consenties doivent être mentionnées sur l’extrait Kbis de la SAS, conformément à l’article R. 123-54, 2°, a du Code de commerce. Or, cet article ne concerne que les associés et tiers ayant le pouvoir d’engager « à titre habituel » la société, c’est-à-dire ceux exerçant un pouvoir général de représentation. Il ne devrait donc pas s’appliquer à une délégation ou subdélégation de signature circonscrite à un objet limité, telle que celle accordée à un DRH en matière de licenciement. Cette analyse a été validée récemment par la Cour d’appel de Versailles dans un arrêt du 5 mai 2010. Selon la Cour, les dispositions du Code de commerce qui limitent les délégations de pouvoir au sein des SAS ne s’appliquent pas aux relations du travail. Elle considère donc qu’il n’est pas nécessaire que la délégation du pouvoir de licencier accordée à un DRH 24 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 soit inscrite dans les statuts et mentionnée au K-bis. La cour relève, par ailleurs, que sanctionner l’absence de ces formalités par la nullité du licenciement créerait une distinction injustifiée entre les SAS et les autres formes de société au regard de la législation sociale applicable à la notification des licenciements (CA Versailles, 5 mai 2010, n° 09-02869). Ces arrêts, bien que non encore confirmés par la Cour de Cassation sont importants eu égard notamment au formalisme qu’ils imposent. Cependant au regard des arguments juridiques exposés, une censure de ces arrêts de Cour d’appel par la chambre sociale de la Cour de cassation serait logique. Dans l’incertitude, il convient toutefois de sécuriser les procédures de licenciement. Ainsi, il est recommandé de faire signer les lettres de licenciement par le président de la SAS ou à défaut, d’inscrire dans les statuts les délégataires et subdélégataires du pouvoir de licencier ainsi que leur faculté à déléguer ce pouvoir, et de les déclarer au Registre du Commerce et des Sociétés avec une mention sur l’extrait K-bis de la SAS. Les pâtes « al dente » demandent à la fois une température de cuisson précise et un timing exact. Ce qui est vrai pour la cuisson des pâtes l‘est également pour la régulation thermique des moules. Les thermorégulateurs SINGLE sont puissants tout en restant peu gourmands en énergie – appareils à eau jusqu‘à 200°C et à huile jusqu‘à 350°C. Ils possèdent un affichage du débit, une commande multilingue ainsi que de nombreuses interfaces et options. Avec SINGLE, prenez goût aux économies. www.single-temp.de Sinon, en cas de nullité des licenciements, les conséquences seraient lourdes pour l’employeur ; les salariés pouvant obtenir soit leur réintégration, soit le versement de dommages et intérêts d’un montant au moins égal à 6 mois de salaire (en plus des indemnités de rupture). ard stand es. reils miqu o t. Appa n o c é ssan cts et ntére i a x p i r m /p co alité .eu temp ort qu Rapp www.easi BEWE – PLAST Z.I. 15, rue des Cressonnières B.P. 123 – F - 95505 Gonesse Cedex Tél. : +33 (0)1 39 87 06 60 Fax : +33 (0)1 39 87 14 32 [email protected] www.beweplast.com E N V I R O N N E M E N T n°68 • Juin 2010 Plastilien 25 F I S C A L I T É Valérie CLAYTON • Allizé-Plasturgie • Aides à la reprise d’entreprises en difficulté La France a été condamnée par la Cour de Justice des Communautés Européennes (CJCE) pour non-récupération des exonérations d’Impôt sur les Sociétés illégalement accordées pour la reprise d’entreprises en difficulté en vertu des dispositions de l’article 44 septies en vigueur jusqu’en 2003 (CJCE 13 novembre 2008, aff. 214/07). Cette exonération était accordée en cas de cession ordonnée par le tribunal de commerce en application des articles L 621-83 et suivants du Code de commerce ou, à défaut de mise en œuvre de la procédure de redressement judiciaire, sur agrément, à raison des bénéfices réalisés au cours de leurs vingt-quatre premiers mois d'activité et régulièrement déclarés. Aucun plafonnement n'était prévu. Les sociétés concernées étaient également dispensées du paiement de l'IFA au cours de cette période et pouvaient bénéficier d'exonérations d'impôts locaux. 26 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 ©Andres Rodriguez - Fotolia.com Sur le rappel de l’ancien régime des reprises d’entreprises L’ancien article 44 septies du CGI prévoyait un régime d'exonération d'impôt sur les sociétés au profit des sociétés créées pour reprendre une entreprise industrielle en difficulté. Ce dispositif de l'article 44 septies du CGI a été soumis à la Commission européenne dans le cadre de la procédure formelle d'examen prévue au paragraphe 2 de l'article 88 du traité de l'Union européenne. Par une décision du 16 décembre 2003, la Commission a conclu à l'incompatibilité de l'ensemble du régime d'exonération prévu à l'article 44 septies avec le marché commun (Inst. 5 mars 2004, 4 H-204 n° 2). Dans sa décision du 16 décembre 2003, la Commission européenne a notamment indiqué que le régime n'était pas susceptible d'être autorisé au titre des dispositions relatives aux aides au sauvetage et à la restructuration des entreprises en difficulté dans la mesure où il ne garantissait pas que les aides versées étaient limitées au strict nécessaire en vue de mener à bien le sauvetage ou la restructuration de l'entreprise concernée. En effet, poursuit-elle, « s'agissant d'exonérations de l'impôt sur les sociétés, le montant de l'aide dépend uniquement de la capacité de l'entreprise à générer des bénéfices ». Elle a considéré par ailleurs que le bénéfice du régime n'étant pas limité aux petites et moyennes entreprises, il ne pouvait être approuvé au titre du règlement du Conseil sur les aides en faveur des petites et moyennes entreprises. F I S C A L I T É La décision de la Commission européenne du 16 décembre 2003 rappelle que peuvent être déclarées compatibles avec le marché commun les aides octroyées au titre de ce régime qui remplissent les critères prévus par les lignes directrices sur les régimes d'aides à finalité régionale, de même que les aides octroyées conformément aux règlements CE 69/2001 relatifs aux aides de minimis et CE 70/2001 relatif aux aides d'Etat en faveur des petites et moyennes entreprises (Inst. 5 mars 2004, 4 H-2-04 n° 3). La décision du 16 décembre 2003 a produit des incidences sur deux plans. La Commission a, d'une part, ordonné la suppression du dispositif prévu à l'article 44 septies du CGI. D'autre part, elle a fait usage du délai d'action qui lui est conféré en matière d'aide d'Etat par le règlement 659/1999 en demandant la récupération des aides incompatibles perçues depuis 1993. L'administration a publié dès le 5 mars 2004 une instruction informant les contribuables de l'arrêt de l'application des dispositions condamnées, pour les exercices clos depuis le 31 décembre 2003 (Inst. 5 mars 2004, 4 H-2-04 n° 4 à 6). S'agissant des aides perçues dans le passé, la Commission a initialement précisé que les exonérations fiscales constituant une aide d'Etat incompatible avec la réglementation communautaire doivent faire l'objet d'une restitution dès lors qu'elles ont été accordées aux entreprises après septembre 1991. Dans une décision du 25 octobre 2006, la Commission a fait part de sa décision de poursuivre la France devant la CJCE afin de l'enjoindre à obtenir la restitution des sommes concernées (Communiqué 25 octobre 2006, IP/06/1471). La France vient d’être mise en demeure par la Commission européenne d’exécuter la décision rendue par la CJCE, notamment à l’encontre de l’un de ses principaux bénéficiaires, étant précisé que sur plus de 200 bénéficiaires, seules 27 entreprises ont remboursé les sommes concernées tandis que pour 9 entreprises en faillite, la créance correspondante a été dûment enregistrée. A défaut de justifier dans les 2 mois de l’exécution de la décision, la Cour de Justice serait à nouveau saisie : la France encourt, cette fois-ci, des sanctions financières. Note IP/10/529 du 5 mai 2010 Source Francis Lefebvre n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 27 F I S C A L I T É Valérie CLAYTON • Allizé-Plasturgie • Impact du crédit d’impôt recherche sur le calcul de la participation L’Administration fiscale, par un rescrit publié le 13 avril 2010, apporte une précision concernant l’impact du crédit d’impôt recherche sur les modalités de détermination du montant de la réserve de participation des salariés aux résultats de l’entreprise. minoré du montant du crédit d'impôt recherche imputé sur cet impôt ainsi que, le cas échéant, du montant de ce crédit d'impôt remboursé. ©Szymon Apanowicz - Fotolia.com Aussi, pour la détermination de la réserve spéciale de participation, la restitution du crédit d'impôt recherche, notamment en application de l'article 95 de la loi n° 2008-1143 de finances rectificative pour 2008, est susceptible de générer un impôt négatif aboutissant à une majoration du bénéfice servant au calcul de cette réserve. La réponse de l’Administration est la suivante : « Conformément à l'article L. 3324-1 du code du travail, le montant de la réserve spéciale de participation est calculé sur le bénéfice imposable diminué de l'impôt correspondant. 28 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 La doctrine administrative référencée 4 N 1121 précise à cet égard que l'impôt sur les sociétés retenu pour le calcul de la réserve s'entend après imputation de tous crédits ou avoirs fiscaux afférents aux revenus inclus dans le bénéfice imposable et qu'il en est notamment ainsi du crédit d'impôt recherche, qu'il ait été imputé ou restitué à l'entreprise. En application de ces principes, l'impôt venant en déduction du bénéfice retenu pour le calcul de la participation s'entend donc de l'impôt En revanche, le remboursement de créances de crédit d'impôt recherche est sans incidence en cas de résultat déficitaire dès lors qu'en l'absence de bénéfice, aucune participation n'est due en application de la formule légale de participation ». Vos économies d'aujourd'hui sont vos investissements de demain Notre objectif est d'aider les dirigeants d'entreprises à améliorer leur rentabilité sans remettre en cause leur organisation ni leurs effectifs. Alma Consulting Group vous propose d'agir directement sur vos leviers de croissance par département : • Finance, fiscalité et comptabilité Optimisation des impôts, taxes et redevances, génération de liquidités • Ressources Humaines Réduction des coûts sociaux, gestion des risques professionnels et de l'absentéisme, maîtrise des enjeux de la protection sociale • Achats Rationnalisation du coût des frais de fonctionnement • Recherche & Développement Développement des alliances scientifiques et financement des projets innovants Pour nous contacter Tél : 01 41 49 41 00 www.almacg.fr CA 2009 : 271 M€ 1600 collaborateurs 24 années d’expérience 12 implantations à l’international Alma Consulting Group s’engage, chaque fois que cela s’avère nécessaire et aux fins d’impératifs techniques ou légaux, à faire appel à tout cabinet d’avocats ou d’experts indépendants choisi en accord avec ses clients. P O I N T Thierry CHARLES D E V U E • Allizé-Plasturgie • Jean-Claude Volot : et la hiérarchie des normes Alors que Christian ESTROSI, ministre chargé de l’Industrie, effectue le 7 juin 2010, un déplacement en Moselle (57) en compagnie de Jean-Claude VOLOT, médiateur de la sous-traitance sur le thème : « Mettre fin aux pratiques abusives de grands groupes vis-à-vis des PME/PMI », dans les Echos du 7 juin 2010 (« Sous-traitance : le recours collectif privilégié »), le médiateur fait le point sur les premiers dossiers déposés qui révèlent des pratiques ne respectant ni la loi, ni les savoir-faire et la valeur ajoutée d’entreprises qui assurent pourtant une partie essentielle de la production industrielle française. En effet, selon le principe huit (« Relations mutuellement bénéfiques avec les fournisseurs »), un organisme et ses fournisseurs sont interdépendants et des relations mutuellement bénéfiques augmentent les capacités des deux organismes à créer de la valeur. Parmi les avantages, la norme met notamment en avant l’aptitude accrue à créer de la valeur pour les deux parties ; la souplesse et rapidité des réactions face à l'évolution du marché ou des besoins et des attentes du client ; l’optimisation des coûts et des ressources. Deux mois après sa mise en place, la médiation « interentreprises industrielles et de la sous-traitance » , qui ne couvre pas la grande distribution mais s'étend toutefois au bâtiment, enregistre une douzaine de réclamations collectives… seulement ! L’article précise que «(…) les entreprises, parfois soutenues par leur fédération ou leur syndicat professionnel, semblent ainsi privilégier le regroupe- 30 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 ment face à un client ou un groupe de client : à côté de ces procédures collectives, la médiation n'a enregistré qu'une cinquantaine de réclamations individuelles. Les fournisseurs ont peur d'être sanctionnés, je n'imaginais pas que cela en était à ce point, observe Jean-Claude Volot ». Le précédent échec du « Centre de Médiation de la filière automobile » aurait dû pour- Quant aux aspects découlant de l'application dudit principe huit, il s’agit d’établir des relations qui équilibrent les gains à court terme et des considérations à long terme ; la mise en commun des acquis et des ressources avec les partenaires ; identifier et choisir les fournisseurs clés ; une communication claire et ouverte ; le partage d'information et des plans futurs ; établir des activités communes de développement et d'amélioration ; inspirer, encourager et reconnaître les améliorations et les réalisations des fournisseurs. tant alerter les pouvoirs publics. A un niveau plus institutionnel, le médiateur souhaite par ailleurs faire évoluer les « normes » ( ?). A plusieurs reprises en effet, le nouveau médiateur de la sous-traitance a évoqué d’une part la possibilité de travailler sur la négociation de « chartes de bonnes pratiques », d’autre P O I N T part de faire évoluer la réglementation – voire la loi comme celle de 1975 « qui est dépassée » -, et enfin de « travailler avec l’Afnor pour créer un dispositif sur la qualité relationnelle entre les donneurs d’ordre et leurs fournisseurs ». Dans une interview à « l’Usine Nouvelle » du 8 juin 2010, JeanClaude Volot souhaite « que l’on aborde la relation entre clients et fournisseurs comme une processus qualité. J’ai, pour ce faire, rencontré les personnes de l’Afnor et l’ISO afin que l’on crée une entrée de plus dans l’ISO 9000 : un point « qualité relationnelle avec les fournisseurs ». Il est bien sûr essentiel de pouvoir tout se dire, mais il faut aussi créer un espace d’écoute et instaurer une relation de qualité. Notre objectif à la médiation est que chaque entreprise nous remonte ses problèmes, qu’elle nous raconte quel type de problème elle rencontre ». Reste que la réflexion sur la modification des « normes » n’est pas nouvelle : le concept est d’autant moins original que les « Relations Mutuellement Bénéfiques » (RMB), qui augmentent les capacités d'un organisme et de ses fournisseurs à créer de la valeur, sont eux-mêmes issues du huitième principe de la norme ISO 9000. Ce sujet fondamental était sensé modifier les modes de management dans les entreprises et les relations clientsfournisseurs en mettant D E V U E 1 : Vincent Rocken, « Travailler avec les entreprises victimes de maltraitance », Le Progrès, 10 juin 2010 2 : Fascicule de documentation FD X 50-193 : Relations mutuellement bénéfiques : moteurs de croissance durable. 3 : Lire « Relations clients – fournisseurs / Des relations mutuellement bénéfiques », édit. Afnor, 2006. 4 : Selon la définition officielle donnée par l'Afnor en 1987 dans son fascicule de documentation X 50-300 : « Peuvent être considérées comme activités de sous-traitance industrielle toutes les opérations concourant pour un cycle de production déterminé, à l'une ou plusieurs des opérations de conception, d'élaboration, de fabrication, de mise en oeuvre ou de maintenance du produit en cause dont une entreprise dite donneur d'ordre, confie la réalisation à une entreprise dite sous-traitant ou preneur d'ordre tenue de se conformer exactement aux directives ou spécifications techniques arrêtées en dernier ressort par le donneur d'ordre ». notamment en commun des acquis et des connaissances avec les partenaires. A cet égard, l’ouvrage de l’Afnor « Relations clients-fournisseurs – Des relations mutuellement bénéfiques », paru en 2006 , rassemblait déjà les normes indispensables aux entreprises qui souhaitaient optimiser leur capital client en abordant tous les aspects : achats et approvisionnements, évaluation de la conformité d'un fournisseur, essais comparatifs et démonstration de produits, satisfaction clients, sous-traitance industrielle, maintenance, analyse de la valeur. traitance pratiquées dans le domaine industriel. Le document traitait ainsi des relations clients-fournisseurs, et outre l’objet, le domaine d’application et les références, il donnait des définitions de la sous-traitance industrielle, de la délégation de production, de la sous-traitance de fonction, de la sous-traitance de capacité et de la sous-traitance de spécialité. Il n’empêche que toute cette « littérature » à propos de la qualité est restée vaine, n’en déplaise aux auditeurs de tout poil : « le reste est silence » (Hamlet / 1601, V, 2). Quant au fascicule de documentation de l’Association française de normalisation (Afnor / 1987 fascicule X50 – 300), il avait déjà pour objet de clarifier, par des définitions et des commentaires la notion de sous-traitance industrielle ainsi que de certaines notions relatives aux relations de sous- n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 31 S T R A T É G I E Partenariat ALMA CONSULTING GROUP & ALLIZÉ-PLASTURGIE Les entreprises de la plasturgie face à leurs charges Selon une récente enquête, les entreprises sont plus nombreuses cette année à avoir mené un plan d’économies en interne, estimant que c’est un véritable moyen de traverser la crise. Evolution des dépenses de R&D dans le contexte de la crise 31,4% dépenses et charges des PME de la plasturgie. 42,7% 3,4% 22,5% Augmentation Diminution Maintien NSP Répartition parmi les réponses positives 34,8% TPE/PME 26,3% grandes entrprises 27,1% grands groupes En effet, la bonne maîtrise des coûts s’avère une action stratégique pour la pérennité et le développement de l’entreprise, enjeux cruciaux en période de crise. Cependant, pour pouvoir déterminer des axes d’économies, il faut 32 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 connaître ses dépenses et tous les leviers d’optimisation possibles… Alma Consulting Group, leader européen dans l’optimisation de coûts, dans le cadre de son partenariat avec Allizé-Plasturgie, a voulu en savoir plus sur les Alma Consulting Group a donc interrogé 518 PME de la plasturgie en mars 2010 sur leurs principaux postes de coûts (hors achats stratégiques) afin de déterminer les leviers possibles d’optimisation. Nous vous en livrons un rapide aperçu en avant première dans Plastilien, qui consacrera en septembre un dossier spécial sur les économies… A l’échelle nationale, en 2009, les entreprises françaises tous secteurs confondus, ont multiplié les axes d’économies. Les PME ont privilégié, cette année, les pistes d’optimisation des frais de fonctionnement : (72%), la recherche de subventions et l’obtention de crédits d’impôts (43%), et l’optimisation des frais financiers (créances crédits bancaires) à 40%. A la différence des grandes entreprises, les PME ont besoin de cash à très court terme pour financer leurs investissements. Les PME de la plasturgie ont-elles suffisamment saisi l’importance de ces leviers ? Ont-elles identifié ces nouvelles ressources accordées par l’Etat ? Nous avons choisi, en avant première, 4 grands axes de charges, qui dressent le « portrait robot » des principales dépenses des plasturgistes : Un poste R&D stable mais un CIR adopté par moins de la moitié des plasturgistes Concernant leur politique R&D, les entreprises de la plasturgie ont prévu de recruter pour 30% ou de maintenir stable leur effectif pour 41% d’entre elles. 4% des entreprises interrogées consacrent plus de 10% de leur C&A à la R&D, ce qui explique sans doute le fait que moins de la moitié des entreprises (47%) ont déclaré un CIR en 2009. S T R A T É G I E 2 > 5 NOVEMBRE Le N°1 mondial des salons de sous-traitance industrielle * Travailler ensemble Un délai de paiement moyen en ligne avec la LME, mais le danger des défaillances persiste Le délai moyen de paiement pour les entreprises de la plasturgie est de 55 jours, un chiffre en droite ligne avec la LME qui fixe le délai de paiement à 60 jours nets. Il faut tout de même noter que 9% des entreprises restent fragilisées avec des créances qui dépassent 60 jours, qu’une entreprise sur 5 a passé ses créances en perte du fait des défaillances des entreprises donneuses d’ordres. Des accidents du travail Des accidents du travail oui 34% Vous… non 64% … cherchez une solution performante pour un projet en cours ? … souhaitez référencer de nouveaux sous-traitants ? … voulez rencontrer vos fournisseurs en une journée ? … vous informez des mutations économiques et technologiques ? Trouvez des réponses efficaces et compétitives en 4 jours de rencontres. 2% NSP Plus de la moitié des répondants, soit 64%, considère que les accidents de travail ne sont pas en augmentation Ce résultat peut-être mis en parallèle aux différentes obligations réglementaires des entreprises en matière de Santé et Sécurité au travail de leurs collaborateurs. Celles-ci maîtriseraient ainsi mieux leurs risques professionnels et par conséquent les accidents de travail Tous les savoir-faire de la sous-traitance industrielle mondiale en un même lieu : Transformation des métaux Transformation des plastiques, caoutchouc, composites Électronique / Électricité Microtechniques Traitements de surfaces Fixations industrielles Services à l’industrie ■ ■ ■ ■ ■ ■ ■ Des charges sociales maîtrisées, avec un travail sur les seniors nécessaire Bonnes élèves quant à l’emploi des handicapés puisqu’elles sont 85% à le faire, elles sont moins performantes vis-à-vis des seniors où seules 38% emploient cette population. 76% des entreprises ont eu moins de 10 AT (accidents du travail) les trois dernières années. Un taux relativement bas, dû à une prise de conscience et des actions mises en place, depuis plus longtemps que dans d’autres secteurs… Portrait robot de la facture moyenne des frais de fonctionnement dans la plasturgie • Le montant moyen des dépenses en électricité est de 227 865 € • Le montant moyen des dépenses en eau est de 88 564 € • Le montant moyen des dépenses en téléphonie fixes 15 056€ • Le coût moyen des dépenses en location de véhicules est de 29 526 € • Le montant moyen dépensé en propreté est de 20 320 € • Le nombre d’intérimaires moyen : 13 collaborateurs MIDEST 2009 en chiffres : 1 700 exposants, dont 40 % d’étrangers venus de 37 pays 39 710 professionnels de 78 pays et de tous les secteurs d’activité Près de 100 conférences techniques, stratégiques et économiques. ■ ■ ■ Demandez votre badge d’entrée gratuit sur www.midest.com Code : PZ simultanément avec n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 33 S T R A T É G I E Lionel CHARPENTIER • Réseau Expert Allizé-Plasturgie • Comment développer des stratégies d’intégration et de fabrication de produits propriétaires ? Interview réalisée par Claude COMET journaliste indépendante Lionel CHARPENTIER : Ingénieur conseil. Depuis plus de 18 ans, il accompagne des TPI comme des groupes industriels pour le développement de leurs nouveaux produits. Spécialiste des matériaux et de la conception par l’usage, expert OSEO, consultant référencé dans l’Ecole du développement produit du Groupe SEB. Devise : innovons sur l’essentiel www.polarise.fr Que signifie développer un « produit propre » ? Cela signifie créer une activité dont l’entreprise sera propriétaire. Elle disposera de la propriété intellectuelle (brevets, marques, modèles…) et également d’un fonds de commerce. Cette stratégie correspond à un besoin légitime d’indépendance aux donneurs d’ordres. L’objectif est de créer « son propre chiffre d’affaires » et à terme de valoriser des actifs matériels et immatériels : capital client, capital connaissances, propriété industrielle… en vue de transmission. 34 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 nelle à partir de brevets ou de systèmes dont on maîtrise l’exclusivité. La société PLEX en ISERE, a su créer des supports de faisselle pour sa propre clientèle agroalimentaire. Certains sous traitants de l’industrie s’engagent dans cette voie et je connais également des artisans, des bureaux d’étude, des designers, des architectes, des journalistes qui cherchent et trouvent, eux aussi, ces activités complémentaires dont ils sont les propriétaires. C’est un mouvement général, de fond. Beaucoup ont le désir de fidéliser une clientèle et de se projeter dans le long terme en dépassant les effets temporaires de la crise, parfois par des produits ou des services un peu décalés ou alternatifs. Les bénéfices financiers directs sont généralement à moyen terme mais les bénéfices indirects sont réels sur le court terme : amélioration de l’image auprès des clients existants, accroissement des compétences et des réseaux, affaires nouvelles… Comment faire ? Pour simplifier disons qu’il existe deux grandes voies : Le dispositif PLEX est né d’une insatisfaction du dirigeant qui constatait avec regret une véritable destruction de la forme du fromage blanc en renversant le pot… L’une des clés est de donc connaître les « besoins du client du client » ! - La deuxième est de créer un produit grand public. C’est l’aventure de la société FDI France Médical en ISERE, avec laquelle nous travaillons depuis 20 ans. FDI était à l’origine un sous traitant fabricant de bâtons de ski qui a su se reconvertir en fabriquant des aides à la marche avec sa gamme propre. FDI est maintenant leader européen. - La première est de fidéliser sa propre clientèle profession- Dans ce cas l’investissement est plus important et on peut le S T R A T É G I E comparer au décollage d’un avion, très consommateur en carburant, autant le dire. Cette stratégie est proche de la création d’une entreprise car elle va créer un nouveau domaine d’activité stratégique, avec ses règles, ses modalités, ses clients. C’est une décision importante. lisation des affaires et des marges. - La quatrième phase est la préparation du futur et le renouvellement de l’offre car rien n’est jamais acquis. Une bonne vision du marché et des attentes est alors nécessaire. Les diagnostics stratégiques sont alors utiles. Existe-t-il une méthode ? Un processus oui, avec beaucoup d’itérations car on apprend à développer tout en se diversifiant. C’est un cycle long de plusieurs années et c’est un processus en spirale : ( schéma ci-contre) C’est une banalité de dire qu’il existe quatre grandes phases dans la maîtrise d’une offre nouvelle. - La première phase, la préparation, est souvent désordonnée, ce qui normal. Elle permet d’aboutir à un projet d’affaire, parfois soumis à une demande de financement OSEO. Je veux rappeler dans cet article l’importance de cette préparation. - La deuxième phase correspond à la conception développement et il faut faire appel à un processus plus linéaire et organisé pour définir le produit. Des dispositifs comme APPIC innovation ( www.apic-innovation.com) aident considérablement à cette maîtrise. - La troisième phase est la réa- Alors, quel est le point de départ de la spirale ? Il est difficile pour un sous traitant de devenir visionnaire sur un nouveau marché, notamment grand public, parce que sa propre expérience dans ce marché est très faible : les succès réels ont souvent débuté par des rencontres, par des hasards, on a envie dire par de la chance… Il faut décoller à partir du concret, des opportunités, souvent par des rencontres de personne à personne. Mais le point de départ de l’idée est souvent simple, évident… c’est alors un bon signe. Comment favoriser la chance dans cette phase de démarrage ? C’est un vrai sujet ! Autrefois personne ne s’intéressait à cela. Maintenant les consul- tants, les agences arrivent à donner des points de repères, des balises pour favoriser la chance en conjuguant l’expérience à des travaux dits académiques. Créer un produit propre ne ressemble plus à l’expédition de Christophe Colomb : il existe des phares, des systèmes de prévisions météo. Dans notre région, des écoles comme GEM1 ou EM LYON2, le laboratoire de sociologie de UJFG 3 ont fait des apports considérables et sont de véritables phares qui éclairent les routes. Mon rôle de conseil est de savoir utiliser des instruments parfois très conceptuels pour fournir des cartes et des positionnements en temps réel. Mais malgré tout, cela reste toujours une aventure avec ses difficultés qu’il faut apprendre à traverser. En tant qu’expert OSEO, je sais qu’un projet a plus de chances de réussir lorsque l’équipe a su franchir « la vallée du désespoir ». Pour cette raison, le choix de l’opportunité est important : elle doit plaire et rester un stimulant dans les moments durs. Concrètement comment réussir cette phase de préparation du projet ? Nous allons rencontrer plusieurs étapes. Favoriser la chance. Maquetter l’objet technique. Ecouter la voix des clients. Elargir l’équipe. Réaliser le plan d’affaire. Favoriser la chance : quelques modalités… parmi bien d’autres Traquer les signaux faibles c'està-dire les alertes précoces : Certains dirigeants auraient ils la capacité de prévoir l’avenir ? A partir d’expériences, Sylvie BIANCO nous explique comment certains dirigeants savent utiliser des alertes qui présentent apparemment peu de structure : ce sont des alertes fragmentaires, d’une faible visibilité, peu familières, d’une faible utilité immédiate etc. Ces dirigeants sont capables de s’en saisir de les confronter à d’autres informations pour leur donner du sens. Je dis souvent que, autour de nous, « nous disposons déjà des réponses à des questions que nous ne nous posons pas encore » , ce sont ces alertes sous forme de flashs… Il faut, pour les percevoir, garder un regard toujours neuf et se « défaire constamment des certitudes » ; 1 : Grenoble Ecole de Management. Sylvie BIANCO, Daniel RAY … 2 : Ecole de Management de Lyon. Paul MILLEZ 3 : Université Joseph Fourier. Travaux sur l’usage de Philippe MALLEIN n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 35 S T R A T É G I E pound, à injecter des SEBS en shore zéro, pour réaliser des coussinets de confort. Inventer avec les moyens disponibles localement : chez FDI un petit atelier permet de tester, maquetter, construire des objets . Avec quelques moules prototypes en aluminium, des polymères de coulée, il est possible de réaliser de nombreuses variantes de solutions. Nous faisons les essais à partir de matières proposées dans un environnement très proche souvent à moins de deux heures de route : SEBS, latex naturel, PUR thermoplastiques ou thermo durs… Notre Région est exceptionnelle de ce point de vue et des agences comme ARDI Matériaux favorisent les ouvertures techniques. Maquette de lampe en résine C’est ainsi que nous avons pu entamer des recherches sur de nouvelles diffusions de la lumière dans les polycarbonates bien avant l’arrivée massive des Leds dans l’automobile. Pourtant au départ l’approche était dénuée de sens mais des sérigraphies luminescentes pour de l’affichage commercial nous avaient intrigué. Mobiliser ses ambassadeurs : Les ambassadeurs sont les personnes qui vont parler de votre entreprise en termes justes. Il y a peu de temps, j’étais dans un centre d’ergothérapie et lorsqu’un cadre m’a parlé d’un outil de rééducation réalisé avec des technologies coûteuses, j’ai immédiatement pensé à la société FDI pour engager une groupe de travail sur cet objet. Je suis « ambassadeur FDI » parce que je connais bien la réactivité de mon client sur certains sujets et sa stratégie. Il est intéressant de se poser cette question : quels sont mes ambassadeurs, comment suis-je disponible pour eux, que savent ils de mon affaire et surtout de mes attentes, et enfin comment sont ils récompensés ? 36 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 Réaliser des rapports d’étonnement : Il est possible de s’étonner partout : En dehors des heures de travail, en vacances, devant les linéaires… Ainsi l’usage des matières plastiques est un sujet d’étonnement dans beaucoup de produits grands publics. ALLIZÉPLASTURGIE a d’ailleurs beaucoup investi sur ce sujet. Pendant le travail : les retours de non qualité, les insatisfactions clients sont des mines à exploiter à condition de « changer de regard et de traitement ». Un prospect m’avait interrogé sur le thème suivant : « nous fabriquons des vêtements de sport avec des textiles de qualité mais nous constatons souvent des dégorgements : pouvez nous aider à construire une petit laboratoire de contrôle qualité des textiles achetés ? » Je lui ai immédiatement proposé de réaliser une étiquette de traçabilité, cousue sur le vêtement pour contrôler à l’usage le respect des préconisations de lavage. Nous avons ainsi transformé l’investissement dans procédure coûteuse en un produit physique qui apporte un ser- vice… notamment au détaillant. Une bonne R&D commence par une bonne question ! Maquetter l’objet technique avec « ce qui est à portée de main ». Oser dépasser les limites : un spécialiste de la plasturgie saura aller au-delà des limites connues de son procédé, c’est l’une de ses forces et sa valeur ajoutée. Ainsi FDI a été la première société ; en liaison avec son fournisseur de com- L’heure des « monstres ». A ce stade, il est peu utile d’investir dans des calculs complexes. Nous restons au niveau des ordres de grandeur pour définir l’invention, avec un « monstre de laboratoire ». Il existe quelques rares bureaux d’étude susceptibles de vous aider à ce stade pour co concevoir et réaliser en quelques journées, une maquette, un objet fonctionnel. Investir pour réduire les incertitudes les plus fortes. Dans les inventions, la solution technique se trouve souvent dans un mixte entre système mécanique, matériaux, jeux des surfaces, systèmes d’assemblages, aspects sensoriels… Le savoir du concepteur plasturgiste est conjuguer tout cela en une seule pièce : les assemblages par des clips, les frottements fonctionnels par S T R A T É G I E de bonnes tolérances, les contraintes structurelles par les bons renforts, les attentes sensorielles par des préparations de surface des moules… Donc si le savoir-faire technique est élevé, si l‘incertitude technique est faible il faut, à contrario, éviter de démontrer une faisabilité technique par un investissement en outillages avant la phase conception. S’il reste des incertitudes techniques, on peut les évaluer ou les réduire en partie mais vraiment à moindre coût. Il est aujourd’hui assez facile de faire financer les coûts des études technologiques dans la phase suivante. Le vrai risque. A ce stade de la préparation du projet , il est indispensable de protéger son invention mais on peut éviter de surinvestir dans l’objet technique, dans une esthétique de forme ou des démonstrations avec des outillages. Le vrai risque est celui de « passer en autoallumage» ou «auto centré» et isolé des besoins des clients, des partenaires potentiels, des ressources technologiques externes… très exigeants, surtout en ce moment… Pour tester les clients, de simples croquis sont parfois suffisants, n’investissez pas encore dans un design coûteux. En retour d’écoute , les fonctionnalités proposées par votre invention pourront se classer en cinq niveaux de satisfaction4 … • Indifférence, cela arrive souvent, • Rejet des fonctionnalités : cela arrive aussi, • Nécessaire et normal ; ce qui signifie que le client n’est pas prêt à investir un euro, L’objectif de ces écoutes est de révéler un centre d’usage client, les fonctionnalités déterminantes et de surtout savoir sur quoi il faudra investir dans le produit ! externes (études techniques et commerciales), les alliés qui partagent les risques (investissements + résultats), les financiers : banques, OSEO… le commando ou force de renseignement commerciale en avant vente, etc.. FDI est une TPI de 12 personnes en intra et 7 collaborateurs externes réguliers, 2 alliés fournisseurs, 3 financeurs, 2 ambassadeurs… Transformer le projet en un plan d’affaire Le modèle OSEO a le mérite d’une bonne exigence formelle. Nous voulons attirer l’attention : Si vous connaissez mal votre marché, si votre invention modifie les usages, si l’offre est nouvelle, passez en mode « écoute du client… » pour réduire l’incertitude commerciale. • Attractive : cela surprendra mais l’invention sera une nouveauté de courte durée de vie • Central dans l’usage : ce qui signifie que votre invention apporte une fonctionnalité déterminante et peut devenir une innovation. Ecouter la voix du client Donc avec un tel filtre de la part des clients, la porte est étroite ! Pourquoi faire ? L’objectif de l’écoute est de transformer un « objet technique à forte valeur brevet » en « un objet fonctionnel à forte valeur d’usage ». La valeur d’usage est une notion qui renvoie à la satisfaction du client, mais les clients sont Il existe deux approches : - L’écoute collective ou « Focus groupe » que je ne pratique plus. On peut trouver des focus groupe pour 2 500 €. - L’écoute individuelle que j’utilise à partir de ma propre méthodologie. Les coûts proposés par les cabinets peuvent aller de 4 000 à 20 000 €, suivant la qualité des signatures des deux parties, le champ de l’enquête… Toutes les méthodes d’écoute amont sont regroupées sous le nom de conception en écoute des marchés ou CEM. 4 : Méthode du professeur japonais KANO Etendre l’entreprise pour conquérir Cet aspect est souvent peu décrit : pourtant les meilleurs innovateurs ont su coopérer, généralement discrètement, avec un réseau étendu. Vous pouvez véritablement évaluer votre force de conquête en vous rappelant les personnes qui jouent ces rôles et leur niveau d’activité. Ces rôles n’ont rien à voir avec le statut professionnel, privé ou public des personnes concernées : les ambassadeurs, voir plus haut, les collaborateurs internes, Sur les investissements : - En général, les investissements techniques sont bien évalués, notamment parce qu’ils rentrent dans les assiettes de financement. - Les investissements commerciaux sont, eux, généralement sous évalués. Si vous êtes nouvel entrant dans un marché, l’investissement commercial sera à bien évaluer, c’est le fameux ticket d’entrée commercial. Sur le modèle d’affaire : J’invite mes clients, dirigeants de PMI, à rester prudents devant les modèles qui leur sont présentés lors de conférences brillantes : NINTENDO, APPLE, SWATCH, DECATHLON… peuvent bousculer les codes du marché et des usages parce que ces marques ont la légitimité pour le faire. Qui pouvait présenter une voiture à deux places, une tente deux secondes qui ne n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 37 S T R A T É G I E rentre pas dans un sac à dos, des produits « atypiques », sinon des marques connues et légitimes ? Si vous êtes nouvel entrant sur un marché, votre capacité à modifier les usages est plus limitée, vous devrez utiliser d’autres codes stratégiques pour porter votre innovation et vous introduire. dans un désir collectif de réussite. A ce stade c’est « go – no go » mais les investissements ont été limités. Rappelons-nous que la valeur perçue d’une innovation dépend beaucoup du porteur… Pourquoi parlez vous si peu d’innovation dans cet article ? Parce que, bien souvent, on perd de vue que, si l’on est nouvel entrant, il faut d’abord « mettre un pied dans le marché ». Ne pas confondre diversification et innovation. client. Le client découvre d’abord la valeur d’image par la communication produit, puis la valeur perçue sur le linéaire, puis la valeur d’usage en employant le produit. En résumé ? Suivre la route de la valeur conduit à la fidélisation du Le concepteur travaille en sens inverse : détermine la valeur d’usage en phase pré- Où en est-on à la fin de cette phase ? Le dirigeant est passé du désir personnel à l’idée puis à l’objet technique puis à l’objet fonctionnel avec des perspectives d’affaires. Il a défini son projet et mobilisé une équipe Si c’est « yes ! » la phase suivante de « conception développement » va transformer cet objet fonctionnel en un véritable produit. Plastique, le matériau du XXIe siècle paration du projet, investi sur la valeur perçue en conception développement, investi sur la valeur d’image dans le lancement commercial. Pas étonnant que les plastiques soient le matériau du XXIe siècle ! Depuis que le premier d’entre eux a été mis au point, il y a environ un siècle, les plastiques ont révolutionné notre vie quotidienne. La communication, les voyages, les loisirs, l’habitat, l’hygiène, la santé ou bien encore la protection de l’environnement, toutes les activités humaines sont redevables à ce matériau. Car les plastiques nous rendent la vie plus confortable et parfois plus agréable et, en plus, ils sont bien meilleurs pour l’environnement qu’on ne le croit. Chaque jour, les chercheurs continuent d’élargir les frontières du savoir, des nano technologies à la médecine, et dans tous les domaines où les plastiques peuvent nous aider. Ils travaillent sur des solutions que nous sommes encore incapables d’imaginer, mais qui feront, bientôt, notre quotidien. 38 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 ALLIZÉ-PLASTURGIE Nouvelle énergie Capteur d'innovations catalyseur de compétences l'énergie d'Allizé-Plasturgie c'est l'accélérateur de votre développement. 39 rue de la Cité - 69441 Lyon cedex 03 Tél. : 04 72 68 28 28 Email : [email protected] www.plasticway.com - www.allize-plasturgie.org O R G A N I S A T I O N Yvon MOUGIN • CAP Entreprise • Le Lean Management entrepreneurs. Aux Etats Unis, au début du 20ème siècle, apparait l’OST (Organisation Scientifique du Travail) qui fonde les bases de cette recherche. La composante chargée d’optimiser et de standardiser le travail de l’ouvrier est le service Méthodes. L’objectif est de produire des objets à faible coût. Les outils de cette fonction support sont : Vite fait et bien fait La recherche de la productivité (aujourd'hui nous utiliserions pudiquement le terme de performance) est une préoccupation naturelle de toute organisation humaine et cela commence par les plus petites. Un artisan pâtissier qui met deux heures pour faire une tarte aux fraises sera obligé de la vendre 60 euros pour se faire un salaire correct. Or à ce prix là, il n’en vendra pas beaucoup et il devra, soit changer de métier, soit se débrouiller pour élaborer sa pâtisserie plus rapidement (sans détériorer la qualité bien entendu). • L’analyse de procédés pour identifier les opérations et la chronologie d’une fabrication. • L’analyse de poste pour identifier les gestes nécessaires pour une opération. • Les observations instantanées pour déterminer l’occupation des équipements et des personnes. • Le chronométrage pour mesurer les temps de travail. Avec l’avènement des industries et de l’économie de marché, cette recherche est devenue une obsession des • Le MTM (Méthod Time Measurment) pour évaluer les temps de travail à partir de standards prédéterminés, etc. Ces méthodes analysent le détail des opérations de production et permettent une organisation du travail de série. Ces outils sont efficaces dans un environnement stable avec des produits dont la durée de vie est longue et dont la taille des séries est importante. Toutes les entreprises des pays industrialisés ont mis en œuvre ces méthodes tout au long du vingtième siècle jusque dans les années quatre-vingts. Le soleil se lève La recherche de la productiVALEUR AJOUTÉE CLIENTS LES GASPILLAGES ATTENTES PRODUCTION EXCESSIVE MANUTENTION PRODUCTION DÉFECTUEUSE MOUVEMENTS INUTILES TRANSPORTS STOCKS LES OUTILS FLUX TIRÉ SMED 40 RÉSOLUTIONS DE PROBLÈMES MISE EN LIGNE Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 TPM KANBAN ISO 90001 vité s’est radicalisée dans les années septante (comme disent nos amis Suisses) avec l’arrivée des japonaiseries en Europe (et principalement des automobiles). Les japonais étaient - comme nous l’avons toujours été en France et comme nous le sommes toujours - sans richesse naturelle. Or un pays, c’est comme un être humain. Celui qui nait sans le sou est obligé de travailler pour gagner sa vie. Ils l’ont compris et ils ont fait de la recherche systématique de la performance un dogme absolu, celui du Lean Management. Nous, occidentaux, prenons alors conscience des techniques et des outils qui leur permettent de produire des objets de bonne qualité à des prix concurrentiels et principalement dans le secteur automobile. Lean signifiant « maigre » en Anglais, le Lean Management est la chasse aux travaux sans valeur ajoutée. Le terme de « Lean » a été inventé par le MIT (Massachussetts Institute of Technology) en 1987 après que ce concept ait fait son apparition sur le sol américain via l’implantation d’usines Toyota. Le Lean est né au Japon en 1972 dans cette entreprise, après une vingtaine d’années de gestation et de mise en œuvre dans toute la chaine de production. Audelà d’un simple concept, il Une athlète compacte ENGEL duo pico Nouve au: co – duo pi nible L E G N E ispo . nant d mainte ir de 350 tns t r a àp Un maximum de puissance dans un minimum d’espace. Voici ce qui fait depuis des années le succés des machines ENGEL duo. ENGEL duo pico introduit désormais les performances éprouvées des grosses machines à partir de 350 tonnes de force de fermeture. > encombrement minimal grâce au système de fermeture à deux plateaux compact > fiabilité et qualité des pièces moulées grâce à un guidage des plateaux stable et à un parallélisme hautement précis > la machine à deux plateaux la plus rapide du marché avec un temps de cycle à vide de seulement 2,5 secondes > évolutive grâce à de nombreuses options telles que plateaux élargis et combi M powerful inside. compact outside. pico. La nouvelle petite ENGEL duo. be the first. ENGEL FRANCE S.A. 15, Rue Marcelin Berthelot F-91320 Wissous, e-mail: [email protected] tel: +33 1 69 75 12 12, fax: +33 1 60 13 95 39 www.engelglobal.com O R G A N I S A T I O N s’agit en fait d’une école de gestion nommée TPS (Toyota Production System). LEAN La pensée « Lean » La pensée « Lean » s’appuie sur quatre niveaux d’analyse qui sont : La valeur • Une valeur ajoutée identifiée du point de vue du client et un écoulement de cette valeur tout au long de la chaîne de production (Zéro stock). L’organisation de la production • Une production en flux tiré selon la demande réelle du client et non en flux poussé selon des prévisions de ventes. • Une standardisation des tâches et la suppression de celles sans valeur ajoutée. • Un partenariat avec les fournisseurs pour les associer aux méthodes. La valeur L’organisation de la production Le management La valeur ajoutée Flux tiré Elimination des problèmes Long terme Chaîne de valeurs Standardisation des tâches Implication des personnes Excellence Le Lean est plus qu’une approche organisationnelle celles-ci ne sont pas gratuites. Il faut donc que nous définissions ce qu’est la valeur ajoutée car il ne s’agit pas de celle des comptables (honorable profession au demeurant). un euro mais il a apporté une valeur (esthétique) audit objet. Le poste de travail suivant est tenu par un collègue dont la tâche consiste à transporter le stylo que je viens de décorer La recherche de la valeur ajoutée Marge Le management • Une élimination des causes réelles des problèmes dès que ceux-ci apparaissent. • Une implication des personnels dans cette chasse au gaspillage en organisant des chantiers d’amélioration continue (Kaizen). • Un management par le terrain car c’est « celui qui fait qui sait ». • Des décisions par consensus. La stratégie • Une prédilection pour les enjeux du long terme. • Une recherche permanente de l’excellence. La recherche de valeur ajoutée C’est le postulat de base de la pensée Lean. Toute activité met en œuvre des ressources humaines et matérielles et 42 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 La stratégie Transports Manutentions Coût de revient Marge idéale Non qualité N Prix de vente Stocks Production P au plus juste Pour être clair, prenons un exemple : Je suis ouvrier et je travaille dans une entreprise qui produit des stylos feutres. Mon boulot consiste à déposer un film sur le corps du stylo pour le décorer. Cette tâche dure une minute est cela correspond à un coût d’un euro (mon salaire et les charges). Avant que le stylo n’arrive sur mon poste, il est noir. Après mon intervention, il est décoré joliment. Mon travail a couté Valeur ajoutée Coût de revient idéal vers un magasin de stockage. Ce travail duré également une minute et coûte en conséquence un euro (comme le mien). Lorsque cette action est terminée, le prix de revient du stylo a augmenté d’un euro mais sa valeur n’a pas changé. L’objet est le même après ce déplacement qu’avant. Première conclusion : mon opération coûte un euro et apporte une valeur, celle de mon collègue coûte un euro et n’apporte aucune valeur. Seconde conclusion et credo du Lean : il faut supprimer tous les travaux sans valeur ajoutée autrement dit les gaspillages (Muda en Japonais). En production, ils sont légion. Par exemple les manutentions, les réglages de machines, les stockages, les contrôles, la supervision. L’école du Lean en propose sept catégories qui sont : Productions excessives, attentes, transports et manutentions inutiles, stocks, mouvements inutiles et productions défectueuses. L’implication des personnels du terrain La performance se concrétise sur le terrain en production. Avec notre système hiérarchique et le management descendant (c’est le chef qui sait et qui commande) et avec l’héritage Taylorien des siècles précédents (c’est l’ingénieur qui pense et qui organise), nous avons beaucoup de mal à donner de l’initiative et de l’autonomie aux gens de terrain. Or O R G A N I S A T I O N le Lean implique avant tout un changement fondamental d’attitude. Tout un chacun à son poste doit se rappeler que la productivité se matérialise dans les fonctions de production et que, en conséquence, tout le monde doit travailler pour faciliter la tâche de ceux qui sont au front. Pour expliquer cette relation nouvelle, on pourrait établir un parallèle avec les courses de Formule 1. La voiture représente l’équipement de l’entreprise, ses machines et le pilote représentent le personnel de production. L’assistance technique, qui est très organisée et surtout très visible lors des arrêts des véhicules aux stands, serait représentée par les services supports (méthodes, qualité, logistique, informatique, achats, etc.). Dans les entreprises, à l’instar d’une compétition de F1, ces services doivent réellement apporter une aide à la production et mettre toutes leurs compétences à son service. C’est la voiture et le pilote qui gagnent la course (et l’argent). La pensée Lean se différencie ainsi fondamentalement de l’école américaine (ancienne) de l’OST avec ses techniciens qui implantent les machines, organisent les postes de travail sans concertation avec le personnel de base. Le Lean en production Historiquement, le Lean a d’abord concerné l’organisation des ateliers de production. C’est le concept des cinq zéro (stock, papier, défaut, délai, panne) que l’on met en place. De nombreux outils sont inventés, principalement au Japon, pour aider les personnels de tous niveaux à chasser les gaspillages : • Le kanban qui est un système de production en flux tiré signalant à l’aide d’étiquettes les besoins des opérations en aval à partir de la livraison au client. • Les méthodes de résolution de problèmes qui utilisent des techniques simples d’identification, d’analyse des causes et de mise en œuvre de plans d’actions. • Les 5S (Seiri : débarrasser, Seiton : ranger, Seiso : nettoyer, Seiketsu : ordre, Shitsuké : rigueur) qui apportent propreté et rangement et éliminent les temps perdus en recherche d’outils. • Le SMED (Single Minute Exchange Die) qui permet des réglages rapides et réduit les temps de changement de série. • La TPM (Total Productive Maintenance) qui permet d’optimiser le rapport homme/machine dans les ateliers de production automatique. • Le KJ (du nom de son inventeur Kawakita JIRO) ou diagramme d’affinités qui permet d’exprimer concrètement des problèmes complexes et ainsi faciliter leur traitement. Cette liste n’est pas exhaustive bien entendu et n’est qu’un aperçu de la panoplie des méthodes mises à la disposition des sympathisants du Lean Management. Le Lean déborde aujourd'hui de son lit d’origine (la production) car les entreprises qui étaient auparavant constituées essentiellement de main d’œuvre directe (ouvriers) comptent de plus en plus de fonctions support (main-d’œuvre indirecte). La complexité de notre environnement socioécono- mique nécessite de la logistique, de l’informatique, du commercial, du marketing, de la gestion de la qualité, de la recherche et développement, du management de ressources humaines, etc. et il faut reconnaitre que, du point de vue du Lean Management, ces activités de support sont à priori sans valeur ajoutée. Bien entendu, il est difficile de les supprimer car elles doivent, soit répondre à des exigences réglementaires (comptabilité, juridique, paie, santé et sécurité, etc.), soit permettre une plus grande performance en production. Or il s’avère que ce sont dans ces activités que, très souvent, les sources de productivité sont les plus nombreuses. En effet, les fonctions support ne peuvent être surveillées comme on le fait en production à travers des indicateurs et des objectifs. Comment évaluer la performance d’un service RH ou d’un service informatique ? Les activités de support ne s’auto régulent pas Les activités de main d’œuvre directe ont déjà fait l’objet de recherche de productivité à de maintes et maintes reprises et il ne reste pas grand chose à gagner de ce coté. Cela ne signifie pas que des améliorations ne sont pas encore possibles, mais ce n’est plus la priorité car, de plus, il existe un phénomène qui limite de manière naturelle le gaspillage dans ce genre de travail. Une activité qui ajoute de la valeur (une activité de production) s’auto limite. Par exemple, si nous prenons le cas d’un coiffeur, le travail à valeur ajoutée est représenté par la coupe de cheveux, le shampoing ou la coloration. Même si le coiffeur ou la coiffeuse ne travaillent pas de façon performante, même s’ils travaillent extrêmement lentement, la tâche sera terminée à un moment ou à un autre. Lorsque les cheveux auront été lavés, l’opérateur ne va pas faire un troisième ou un quatrième shampoing. Lorsque les cheveux auront été coupés à la taille souhaitée, le coiffeur ou la coiffeuse aura terminé sa tâche. Dans un autre registre, le garagiste ne démontera pas deux fois la roue pour réparer la crevaison pour le plaisir. Ces activités s’auto limitent d’elles mêmes parce que le travail direct a toujours un début et une fin. A contrario, le travail indirect, celui qui n’ajoute pas de valeur peut être répété à l’infini. Le comptable qui analyse les résultats de la gestion de l’entreprise peut faire des milliers de tableaux comparatifs, l’informaticien peut développer des logiciels sans limite, le technicien de surface nettoyer et nettoyer encore, le manutentionnaire déplacer les palettes d’une niche à une autre, etc. Avec le temps, ces fonctions support ont souvent pris du « gras » et le Lean commence à s’intéresser à ces tâches qui n’apportent pas une valeur directe au client. Il existe maintenant du Lean Office qui s’adressent aux activités de services qu’elles soient privées ou publiques. Aller de l’aval vers l’amont Il existe autant d’approches Lean que de situations d’entreprises et il est difficile, voire impossible, de proposer une n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 43 O R G A N I S A T I O N méthode standard de mise en place d’un Lean Management. Outre des formations pour initier au concept, il est souvent nécessaire de procéder à un diagnostic pour identifier les problèmes majeurs de l’entreprise afin de démarrer par une mise en place d’outils adaptés. Telle entreprise de plasturgie qui connait des problèmes de retard de production ne commencera pas un projet Lean de la même manière qu’un bureau d’études qui s’épuise dans des devis avec des faibles taux de retours. Cependant, d’une manière générale, nous pouvons, en l’absence de problème grave, proposer une approche classique consistant à démarrer de l’aval par une identification des exigences des clients puisque c’est en fonction de ces exigences que la valeur ajoutée se définit. Tout ce qui apporte une satisfaction aux exigences est porteur de valeur et tout ce qui est en dehors est inutile. Il faut donc appréhender le Lean à travers une vue systémique de l’organisation. Il ne sert à rien de réduire des tâches qui semblent inutiles sans se préoccuper de l’amont et de l’aval. Chacun travaille dans une chaîne de valeur qui conduit au client et le principe est de donner à celui-ci uniquement ce qu’il attend. Pas plus pas moins. En conséquence, le premier constat à faire est d’identifier parfaitement les exigences des clients et des autres éléments contraignants de notre milieu environnant s’il y a lieu (réglementation, technologie, etc.). 44 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 Aller de l’aval vers l’amont Fonction de 4ème niveau Fonction d 2 ème niveaue Fo 3 èmne ct i nivon d ea e u Il s’agit de conserver les exigences des clients tout au long de la chaîne de production de on eau i t nc iv Fo ème n 2 Chaque fonction produit ce qui est strictement nécessaire Fon 1 er ction niv de eau Client Ensuite, nous identifierons les composantes (les services, les fonctions, etc.) qui sont en « front office » c'est-à-dire au contact direct des clients et qui fournissent les prestations attendues. Nous identifierons les sorties de chacune des composantes de l’organisation autrement dit ce qui est livré au client. En effet, nous devrons vérifier que ce qui est produit par les composantes du « front office » correspond exactement à ce qui est attendu par le client (ni plus, ni moins). Si ce n’est pas le cas, nous éliminerons alors tout ce qui est superflu (la surqualité). Puis, à partir des composantes du « front office », nous remonterons en amont vers ceux qui les alimentent en éléments d’entrées (matières, informations, etc.). Nous demanderons alors aux composantes du « front office » de définir leurs besoins stricts en éléments entrants, ceux qui sont nécessaires pour leur permettre de fournir leurs clients au plus juste. Nous comparerons ces besoins avec ce qui est fourni par les fonctions ou services en amont. Nous éliminerons tout ce qui n’est pas utile ni nécessaire. Utiliser des outils spécifiques Plus tard, dans un second temps, nous nous intéresserons au chemin parcouru par les prestations effectuées (les produits). Pour cela, il nous faudra un décamètre, une feuille et un crayon. Lorsque nous aurons dessiné le chemin parcouru par les objets que nous produisons, nous raccourcirons impitoyablement les circuits. Les chariots élévateurs, les stocks intermédiaires, les manutentions et les transports en général sont des ennemis de la per- formance. Nous mettrons en œuvre des outils spécifiques selon les problèmes constatés. Si le désordre et la saleté sont des ennemis majeurs, nous aurons recours aux 5S. Si les performances des machines de productions sont défaillantes, nous aurons recours à la TPM. Si les commandes des clients diminuent en tailles et si cela réduit la productivité de l’atelier, nous ferons du SMED. Si des stocks existent en production, nous mettrons les machines et les postes de travail en ligne. Si les fonctions supports n’apportent pas les services attendus, nous agirons pour changer les manières de travailler. Les premiers outils que nous utiliserons dans notre recherche de productivité seront des outils standards et simples de résolution de problèmes auxquels tous les personnels auront été formés. O R G A N I S A T I O N Nous écouterons les collaborateurs qui sont au contact avec les clients pour identifier les problèmes qu’ils constatent et subissent régulièrement et nous les règlerons au fur et à mesure de leur détection et en fonction de leur importance. Nous agirons sur les causes pour éradiquer ces dysfonctionnements de manière définitive. Les autres outils particuliers comme les 5S, le SMED, le KANBAN ou la TPM demandent souvent des formations un peu plus pointues et seront sélectionnés et mis en œuvre selon un plan d’actions global et cohérent. Changer le management Nous changerons la culture des cadres et des agents de maîtrise. Ils sont au service de leurs personnels. Ils doivent les former, les aider, à la manière d’un capitaine d’une équipe sportive qui est devant, qui est derrière, qui est sur tous les fronts et qui permet à son équipe de donner la meilleure performance. Nous changerons la culture des fonctions supports qui, elles aussi, doivent être au service de la production. Elles ne doivent produire que des éléments qui aident les fonctions de production à accomplir leurs tâches au plus juste. Il ne faut pas faire du Lean que dans les fonctions de production car il y a souvent plus à gagner dans ces composantes là (support) que dans celles que l’on organise depuis des décennies (production). La réduction des activités de supervision (sans valeur ajou- Changer le management Production Soutien du management Aides des fonctions support Profits et performance tée je le crains) est conditionnée par une plus grande autonomie des personnels de terrain. Le Lean met à profit le principe de subsidiarité qui demande que les personnes soient investies de l’autorité nécessaire à résoudre les problèmes qu’ils sont amenés à constater dans leur travail quotidien. Autrement dit, il ne faut pas que la hiérarchie soit consultée chaque fois que quelque chose ne se passe pas bien. Ce mode de fonctionnement a donné naissance aux équipes autonomes de productions qui, à partir d’objectifs de production, gèrent elles mêmes leur organisation du travail. La mesure de la performance Toute l’efficacité d’une action Lean dépendra de la fiabilité des mesures des performances de l’entreprise. Actuellement, les mesures de productivité sont souvent suivies par le biais de tableaux de bord regroupant divers indicateurs. L’un pour les coûts de production, un autre pour la qualité, un troisième pour les délais, etc. Dans ce contexte, il arrive souvent que des performances soient améliorées sur certains paramètres au détriment d’autres. On améliore les délais au détriment de la qualité. On améliore la productivité directe au détriment de la sécurité, etc. Il convient donc dans un premier temps d’installer des indicateurs synthétiques qui montrent une performance globale (efficacité et efficience) dont les variations dans le temps indiqueront avec certitude une amélioration de la performance de l’entreprise. Il faut rappeler en guise de conclusion que c’est la production qui est responsable des résultats obtenus (résultats économiques en termes d’efficacité et d’efficience). Les responsables de production doivent s’engager sur des résultats et pour atteindre ceux-ci, ils doivent se faire aider par toutes les fonctions support qui sont à leur service. Etre responsable, c’est avoir le souci des résultats et AGIR pour que ces résultats soient atteints ou tout au moins avoir tous les efforts nécessaires en ce sens. Contact Yvon MOUGIN BLOG : http://yvonmougin.blogspot.com Nous installerons ces indicateurs synthétiques dans chaque service concerné par l’opération Lean (services avals) sachant que cette opération devra se déployer ensuite dans l’ensemble des fonctions de l’entreprise. La mesure des performances Quantité QUANTITÉ PRODUITE et dans les coûts prévus ET dans les délais prévus ET conformes aux exigences ET sans accident ET sans panne ETC. Coûts Délais Conformité Sécurité Fiabilité Mesurer la performance globale de l’organisation tion n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 45 S O C I A L Chantal BEDARRIDE • Allizé-Plasturgie • Les congés payés en 2010 Thème d'actualité de l'été, les congés payés restent un sujet d'interrogation au sein des entreprises. Si les usages et les pratiques en ce domaine varient d'une société à l'autre, il existe des règles communes à tous les salariés, celles issues des articles L. 3141-1 à L. 3141-31 du Code du travail. La loi Aubry II du 19 janvier 2000 sur les 35 heures a apporté des assouplissements et des adaptations à ces dispositions. Elle a notamment ouvert la possibilité pour les salariés de prendre leurs congés payés par anticipation (sans attendre la fin de la période de référence) ou de les reporter. La loi du 20 août 2008 a réduit la durée minimale de travail de un mois à 10 jours pour ouvrir un droit à congé. Enfin, l'ordre des départs en congé doit tenir compte non seulement de la situation de famille des salariés mais également, le cas échéant, de leur activité chez un ou plusieurs autres employeurs. À ces règles légales d'ordre public régissant les congés payés peuvent s'ajouter des dispositions spécifiques, issues de conventions et 46 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 accords collectifs de branche (la CCN de la Plasturgie de comporte pas de contraintes particulières) ou d'accords d'entreprise, du contrat de travail ou d'un usage, plus favorables aux salariés. communautaire proscrit l’existence d’une condition de durée minimale d’activité pour bénéficier d’un congé payé. Une mise en conformité du code du travail avec les prescriptions communautaires est envisageable. Droit à congés payés 10 jours de travail effectif Cette durée s'apprécie indépendamment de l'horaire pratiqué. Bénéficiaires Tout salarié des établissements industriels, commerciaux, (...), a droit chaque année à un congé payé à la charge de l’employeur, quelque soit son statut (donc y compris les cadres dirigeants). Ouverture du droit à congé Le droit aux congés est ouvert si le salarié a travaillé chez le même employeur pendant un temps équivalent à un minimum de 10 jours de travail effectif (au lieu d'un mois, avant la loi du 20 août 2008). Cette période de 10 jours de travail est un minimum. Le salarié qui a travaillé moins de 10 jours dans l'entreprise n'a droit à aucun congé payé (sous réserve que le salarié ne soit pas titulaire d’un CDD) Remarque : la jurisprudence Toutes les périodes de suspension de contrat, pendant lesquelles aucun travail n’a été accompli (arrêt maladie, AT, maternité…) ne sont pas prise en compte. Bien que la loi assimile certaines périodes d’absence à du temps de travail effectif pour déterminer la durée du congé, ces mêmes périodes ne sont pas prises en compte pour déterminer l’ouverture du droit à congé. Période de référence Jusqu'à la loi du 20 août 2008, l'article L. 3141-3 du code du travail précisait que la durée des congés était calculée selon le nombre de mois de travail effectué au cours de l'année de référence. La mention sur la période de référence a été supprimée de l'article L. 3141-3 par la loi du 20 août 2008 qui fixe les conditions d'ouverture du droit à congé et les modalités de calcul de la durée de congés payés. Concernant les modalités de calcul de la durée des congés, l'absence de toute mention à une période de référence pour le calcul de la durée du congé pose problème. Il paraît difficile d'un point de vue pratique, de ne plus se fonder sur une période de référence pour déterminer le nombre de congés acquis par le salarié. L'allusion à la période de référence est, par ailleurs, maintenue dans l’article R. 3141-3 du code du travail : « Le point de départ de la période prise en compte pour le calcul du droit au congé est fixé au 1er juin de chaque année. ». L'année de référence est en général la période comprise entre le 1 er juin de l'année écoulée et le 31 mai de l'année courante. La période de référence des salariés entrés en cours d'année débute à leur date d'entrée. Situations particulières - Les salariés à temps partiel S O C I A L © Dmitry Ersler - Fotolia.com ont les mêmes droits à congés payés que les salariés travaillant à temps plein. Ainsi, même réduite à deux ou trois heures, leur journée de travail sera considérée comme journée de travail effectif pour l'application de la réglementation des congés. - Les salariées de retour d'un congé de maternité ou d'adoption ont droit à leur congé payé annuel, quelle que soit la période de congés payés retenue par accord collectif ou par l'employeur pour le personnel de l'entreprise. Ainsi, les salariés dont le congé de maternité ou d'adoption aura coïncidé avec la période de prise des congés payés applicable dans l'entreprise pourront tout de même prendre leurs congés payés à leur retour dans l'en- treprise, même si ladite période est expirée. - Les salariés sous CDD ont droit à une indemnité compensatrice de congés payés au titre du travail effectivement accompli durant ce contrat, quelle qu'ait été sa durée, dès lors que le régime des congés applicable dans l'entreprise ne leur permet pas de les prendre effectivement. Durée légale des congés 2,5 jours par mois de travail Le salarié a droit à 2,5 jours ouvrables par mois de travail accompli au cours de l'année de référence, soit 30 jours ouvrables ou cinq semaines pour une année complète de travail. La durée du congé s'obtient donc en multipliant le nombre de mois de travail par 2,5. Si le nombre de jours ouvrables ainsi calculé n'est pas un nombre entier, la durée du congé est portée au nombre immédiatement supérieur. Ainsi, un salarié qui travaille cinq mois a droit à 12,5 jours arrondis à 13 jours de congés payés. Le salarié à temps partiel a droit à un congé dont la durée ne doit pas être réduite à proportion de son horaire et est égale à celle d'un salarié à temps plein. Ce n'est qu'en cas d'absence au cours de l'année de référence que la durée des congés peut être réduite. Les salariés d'une même entreprise peuvent ainsi ne pas avoir la même durée de congés, dès lors qu'ils ont été absents ou embauchés en cours d'année. Assimilation de certaines absences Pour le calcul de la durée des congés, certaines périodes d'absence sont assimilées à du travail effectif, notamment : - les congés payés de l'année précédente ; - les congés de maternité, de paternité, d'adoption ; - les repos compensateurs prévus en cas d'heures supplémentaires, les jours de repos acquis au titre de la RTT ; - les périodes de suspension du contrat pour cause d’accident du travail ou maladie professionnelle, dans la limite d'une durée ininterrompue d'un an ; n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 47 S O C I A L - les congés de formation, de bilan de compétences, de formation économique, sociale et syndicale ; - le temps de formation des représentants du personnel au CHSCT ; - les congés exceptionnels pour événements familiaux. Les autres périodes d'absence ne sont pas légalement assimilées à des périodes de travail effectif pour la détermination de la durée du congé : par exemple, les absences pour maladie, ou encore les arrêts de travail pour accident de trajet. Attention : la durée des périodes de chômage partiel doit être prise en compte en totalité pour le calcul de la durée des congés payés, jusqu’au 1er janvier 2011. Cette dérogation ne s’applique qu’aux entreprises adhérentes de fédérations relevant du Medef, de la CGPME et de l’UPA., en application de l’ANI 8 oct. 2009 étendu par arr. 15 déc. 2009 : JO, 27 déc. Dates de départ en congés Période des congés La période de congés payés est fixée par les conventions ou accords collectifs de travail, ou à défaut, par l'employeur, en se référant aux usages et après avis des délégués du personnel et du comité d’entreprise. La période des congés payés doit comprendre dans tous les cas la période du 1er mai au 31 octobre de chaque année. L'employeur doit porter à la connaissance du personnel la période de congés payés au 48 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 moins deux mois avant le début de celle-ci. Congé proncipal et cinquième semaine Ordre des départs en congés Pour déterminer l'ordre des départs en congés et en application du code du travail, l'employeur doit tenir compte : - la situation familiale du salarié ; - la durée de services (ancienneté) ; - et son activité chez un ou plusieurs autres employeurs. Les congés payés doivent être pris au moins en deux fois : un congé principal, d'une part, et une cinquième semaine, d'autre part, qui, en principe, ne doit pas être accolée aux quatre autres. Le congé principal peut, lui-même, être fractionné. Modification de la période ou de l'ordre des départs Sauf circonstances exceptionnelles (raisons impérieuses de service pour l’employeur), l'ordre et les dates de départ fixés par l'employeur ne peuvent pas être modifiés par lui moins d’un mois avant la date prévue du départ. Respect des dates par les salariés Le salarié doit respecter les dates de départ et de retour fixées par son employeur. Un départ sans l'accord de son employeur, comme un retour tardif, peuvent constituer une cause de sanction disciplinaire, pouvant aller jusqu’au licenciement pour faute grave et ce, quelles que soient les conséquences qui en découlent pour l’entreprise. Congés par anticipation Dès lors qu'il a travaillé pendant au moins quatre semaines, le salarié peut prendre les congés payés qu'il a acquis « dès l’ouverture des droits », sans attendre la période du 1er mai au 31 octobre suivant l'année d'acquisition des congés. Il doit cependant obtenir l’accord de son employeur. Congé principal Le congé principal pouvant être pris en une seule fois ne peut dépasser 24 jours ouvrables. Il peut être dérogé individuellement à cette disposition pour les salariés qui justifient de contraintes géographiques particulières. Ce congé doit être pris entre le 1er mai et le 31 octobre. Si le congé principal ne dépasse pas 12 jours ouvrables, il doit être pris en continu. Si le congé principal a une durée supérieure à 12 jours ouvrables et au plus égale à 24 jours ouvrables, il peut être fractionné par l'employeur avec l’accord du salarié. Dans ce cas, le salarié doit prendre au moins 12 jours ouvrables en continu, compris entre deux jours de repos hebdomadaires et ce, entre le 1er mai et le 31 octobre. Les jours de congés restants peuvent être pris en une ou plusieurs fois en dehors de cette période. Le fractionnement du congé principal ouvre droit à l'attribution de : - un jour ouvrable de congé supplémentaires lorsque le nombre de jours de congés pris en dehors de la période (1er novembre - 30 avril) est compris entre trois et cinq jours ; - deux jours ouvrables lorsque ce nombre est au moins égal à six. L'employeur est ainsi en droit de subordonner son accord à la prise du congé au-delà du 31 octobre, à la renonciation par le salarié aux jours supplémentaires de congé. La renonciation doit résulter d'un accord individuel exprès du salarié ou d’un accord d’entreprise. En tout état de cause, la renonciation aux jours supplémentaires ne se présume pas, et l'employeur doit en rapporter la preuve, c'est-à-dire fournir un écrit Cinquième semaine de congé Sauf contraintes géographiques particulières, la cinquième semaine ne doit pas être accolée aux quatre autres. Cependant, un accord individuel entre employeur et salarié est toujours possible. La cinquième semaine de congés payés peut être prise en dehors de la période légale du 1er mai au 31 octobre. Elle peut être, elle-même, fractionnée, notamment à la demande de l'employeur lors d'une fermeture d'entreprise. Ce fractionnement n'ouvre pas droit à des jours de congé supplémentaires. Décompte des jours de congés La loi prévoit que les jours de congés sont calculés en jours ouvrables. Mais le décompte peut aussi être effectué en jours ouvrés. S O C I A L Calcul en jours ouvrables Sont considérés comme jours ouvrables tous les jours de la semaine, à l' exception du jour de repos hebdomadaire (généralement le dimanche) et des jours fériés légaux non travaillés. Calcul en jours ouvrés Si la loi prévoit le décompte en jours ouvrables, l'employeur peut cependant décider de calculer les congés payés en jours ouvrés, c'est-à-dire en jours normalement travaillés dans l'entreprise, à condition que ce mode de calcul garantisse au salarié des droits au moins égaux à ceux résultant de la loi. Salariés à temps partiel Pour les salariés à temps partiel, qui ont les mêmes droits à congé que les salariés à temps plein, le décompte s'effectue comme pour ces derniers. Exemple : Lorsque le décompte des congés se fait en jours ouvrés, le nombre de jours de congés pris par le salarié est égal au nombre de jours d'ouverture de l'entreprise couvrant sa période de congés. Lorsque l'horaire de travail est réparti sur 5 jours, une semaine de congés du lundi au dimanche comporte 5 jours ouvrés. Lorsqu'un salarié à temps partiel ne travaille que sur 4 jours, il a droit à 25 jours ouvrés de congés et, il lui sera décompté 5 jours ouvrés de congés lorsqu’il prend une semaine de vacances. Indemnité de congés payés Pendant les congés payés, le salarié a droit à une indemnité : l'indemnité de congés payés. Celle-ci doit être calculée de deux manières, le mode de calcul le plus favorable au salarié devant être retenu : - soit un dixième de la rémunération brute totale perçue par le salarié entre le 1 er juin de l'année précédente et le 31 mai de l'année en cours ; - soit le salaire qu'il aurait perçu si, au lieu d'être en congé, il avait travaillé. Les dispositions du Code du travail qui déterminent le mode de calcul de l'indemnité de congés payés sont d'ordre public. La règle du dixième L'indemnité est égale au dixième de la rémunération totale perçue par le salarié entre le 1er juin de l'année précédente et le 31 mai de l'année en cours. La rémunération annuelle comprend le salaire brut, avant déduction des charges sociales, et tous les accessoires ayant le caractère de salaire. Sont ainsi inclus dans cette rémunération : - l’indemnité de congés payés de l'année précédente, les indemnités afférentes au repos compensateur ; - le salaire fictif correspondant à des périodes de repos ou d'inactivité assimilées à un temps de travail ; - les majorations de salaire pour heures supplémentaires, travail de nuit ou travail le dimanche ; - les indemnités allouées pour le repos d'un jour férié ; - les avantages accessoires et des prestations en nature dont le salarié ne continuerait pas à jouir pendant la durée de son congé. Le code du travail et la jurisprudence exclut du salaire de référence certains éléments, notamment : - les remboursements de frais professionnels réellement exposés par le salarié qui ont disparu pendant la période de congés. Il peut s'agir de primes de transport, de primes de panier destinées à rembourser les frais engagés. - les primes et gratifications versées globalement couvrant l'ensemble de l'année, période de travail et période de congés. Les inclure dans le calcul de l'indemnité de congés aboutirait à les faire payer partiellement une seconde fois. Il peut s'agir des primes suivantes : mois double, 13 e mois, pourcentages sur le chiffre d'affaires, primes de récompense, primes d'assiduité et de rendement, primes forfaitaires, primes exceptionnelles ; - les primes d'intéressement et de participation aux résultats de l'entreprise, car elles ne constituent pas une rémunération. le plus favorable au salarié. Il appartient à l'employeur d'établir une comparaison entre les deux modes de calcul pour chaque salarié. Le maintien du salaire Le salarié doit recevoir la rémunération qu'il aurait perçue s'il avait travaillé pendant cette période. Le salaire maintenu se calcule à la fois : - en fonction du salaire gagné pendant la période précédant le congé ; - et de la durée du travail effectif de l'établissement. La période à retenir est celle qui précède immédiatement le congé, soit le salaire du mois précédent. Cas des salariés n'ayant pas droit à la totalité du congé Mode de calcul le plus favorable Le code du travail impose que soit retenu le mode de calcul La fermeture de l'établissement doit être réelle. Elle doit être totale et concerner l'ensemble de l'effectif. Seul peut Fermeture de l’établissement Formalités préalables L'employeur peut décider de fermer son établissement pendant la durée des congés, après consultation : - du comité d’entreprise, la question intéressant la marche générale de l'entreprise ; - des délégués du personnel, si l'employeur fixe en même temps la période des congés ou l'ordre des départs. Fermeture de l'entreprise moins de 24 jours consécutifs L'employeur peut fermer l'entreprise moins de 24 jours consécutifs, à condition d'avoir obtenu l’avis conforme des délégués du personnel, ou, en leur absence, l'agrément des salariés. Chômage partiel En cas de fermeture d'un établissement pour congé annuel du personnel, tout salarié qui n'a pas acquis suffisamment de droits à congé, peut ouvrir droit, quel qu'ait pu être son statut antérieur, quelle que soit son ancienneté dans l'entreprise, au bénéfice de l'allocation de chômage partiel pour congés payés. n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 49 S O C I A L être toléré le maintien d'un service minimum (sécurité, maintenance interne). L'initiative de la demande Les allocations de chômage partiel congés payés sont versées par l’employeur, qui en obtient le remboursement par l'État en accomplissant certaines formalités. C'est à l’employeur, saisi d'une demande du salarié en ce sens, qu'il appartient de transmettre cette demande au service de la DIRRECTE (ex DDTEFP), et non au salarié d'effectuer les démarches nécessaires auprès de l'administration pour en obtenir paiement. Indemnisation des salariés Le nombre de journées indemnisées au titre du chômage partiel s'obtient en déduisant du nombre de jours de fermeture le nombre de jours de congé effectivement pris par le salarié, ainsi que le nombre de jours ayant éventuellement donné lieu à indemnité compensatrice par un autre employeur, au titre de la même année de référence. Incidence de certains événements Maladie Le salarié tombe malade pendant ses congés Le salarié absent pour maladie pendant toute la période des congés ne peut exiger ni un report de ses congés payés ni une indemnité « compensatrice » de congés payés. L'employeur doit lui verser l’indemnité de congés payés sans en défalquer les indemnités journalières de sécurité sociale, puisque toutes deux peuvent se cumuler. En 50 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 revanche, l'employeur n'a pas à lui verser les indemnités complémentaires de maladie éventuellement mises à sa charge par une convention collective. Le salarié déjà malade au moment de son départ en congé Le salarié conserve son droit à congé pour la part de congés « perdus » en raison de sa maladie et peut demander à son employeur à en bénéficier ultérieurement. L'employeur n'est pas libéré de son obligation d'accorder le congé et doit permettre au salarié d'exercer ce droit pour la part de congé non prise du fait de l'arrêt de travail. Par exception, la convention collective de la Plasturgie, prévoit un report pour les autorisations d’absence liées à un décès. L’article 18 des clauses générales, précise que «si le décès survient au cours d’une période de congés payés, les jours d’absence sont reportés à une date ultérieure fixée d’un commun accord entre l’employeur et le salarié intéressé, étant toutefois précisé que ce dernier doit reprendre le travail à l’expiration de son congé, sauf le cas ou le décès aurait eu lieu dans les trois jours précédant la date prévue de reprise de travail». Rupture du contrat Se calquant sur la jurisprudence européenne, la Cour de cassation, considère désormais que « lorsqu'un salarié s'est trouvé dans l'impossibilité de prendre ses congés payés annuels au cours de l'année prévue par le code du travail ou une convention collective en raison d'absences liées à une maladie, un accident du travail ou une maladie professionnelle, les congés payés acquis doivent être reportés après la date de reprise du travail. Si le contrat de travail a pris fin, le salarié a droit à une indemnité compensatrice de congés payés ». La Cour de cassation étend à la maladie la solution déjà adoptée en cas d'accident du travail et de maladie professionnelle et en cas de maternité. Événements familiaux Si l'événement a lieu pendant les congés, le salarié ne peut prétendre, ni à une indemnisation, ni à une prolongation de son congé. Pendant les congés L'employeur peut décider de licencier un salarié pendant ses congés. Mais l’entretien préalable ne peut avoir lieu durant les congés et le délai de préavis ne commence à courir qu'à la fin des congés. De même, le préavis de démission ne commence à courir qu'à compter du jour du retour. Avant le départ en congé En cas de rupture avant le départ en congé par l'une ou l'autre des parties, le préavis commence à courir à compter de la notification de la rupture, mais sera en principe suspendu pendant la durée du congé, si les dates de congé ont été fixées antérieurement au licenciement. Salarié et employeur peuvent convenir que les congés seront pris pendant la période de préavis ; dans cette hypothèse, le préavis ne sera pas prolongé d'autant. Si l'employeur dispense le salarié de préavis, il lui versera l’indemnité compensatrice de préavis et l'indemnité compensatrice de congés payés. Lorsque son contrat de travail est résilié avant qu'il ait pu bénéficier de la totalité du congé auquel il avait droit, le salarié doit recevoir pour la fraction de congé dont il n'a pas bénéficié une indemnité compensatrice, calculée selon les mêmes modalités que l'indemnité de congé payé (règle du dixième ou maintien du salaire). L'indemnité est due au fait que la résiliation du contrat de travail résulte du fait du salarié ou de celui de l’employeur, dès lors qu'elle n'a pas été provoquée par la faute lourde du salarié. Sur ce florilège des congés payés, le service juridique d’Allizé-Plasturgie vous souhaite un très bel été. Pour plus d’informations : 04 74 73 42 33 ou [email protected] P L A S T I F A F Plastifaf infos Contrat de professionnalisation : de nouvelles mesures incitatives pour certains publics La loi du 24 novembre 2009 a défini des publics "prioritaires" éligibles aux contrats de professionnalisation. Sont toujours éligibles -les jeunes de 16 à moins de 26 ans, -les personnes de + de 26 ans ayant un statut de demandeur d'emploi inscrit à Pôle Emploi. Sont désignés publics prioritaires générant des conditions particulières de prise en charge - les jeunes de moins de 26 ans non détenteurs d'une qualification équivalente au baccalauréat, - les bénéficiaires de minima sociaux (revenu de solidarité active, allocation de solidarité spécifique, allocation d'adultes handicapés), - les personnes ayant bénéficié d'un contrat unique d'insertion. Pour ces personnes prioritaires - la prise en charge forfaitaire de PLASTIFAF pour financer les actions de formation est portée à 15 €HT par heure réalisée quel que soit le thème de la formation (rappel pour les autres publics : 9,15 €HT par heure pour les formations transversales non techniques et 12 €HT par heure pour les formations techniques industrielles), - les coûts relatifs à l'exercice de la fonction tutorale si le tuteur qui encadre ces personnes a suivi la formation " tuteur en plasturgie" sont pris en charge par PLASTIFAF à hauteur de 345 €HT par mois pendant 6 mois maximum (rappel pour les autres publics : 230 €HT par mois pendant 6 mois maximum). Enfin, pour tous les publics, si le tuteur désigné dans le contrat est âgé de plus de 45 ans et a suivi la formation "tuteur en plasturgie", la prime liée à l'exercice de la fonc- tion tutorale est également fixée à 345 €HT par mois pendant 6 mois maximum. Vous recrutez ou souhaitez recruter à la rentrée une personne en contrat de professionnalisation: contacter PLASTIFAF en région. Antenne Auvergne Rhône-Alpes • à Oyonnax : 04 74 12 19 35 • à Lyon : 04 72 68 28 29 Antenne PACA Languedoc Roussillon • à Marseille : 04 91 14 30 83 Antenne Bourgogne Franche Comté • à Dijon : 03 80 77 85 88 ou Marie BESSOUD, développeur Alternance au sein de PLASTIFAF au 06 19 36 96 00 ou au 04 72 68 28 29. Fête de l'alternance en Auvergne Le Medef Auvergne a organisé la fête de l'alternance le jeudi 17 juin à Vulcania. Des ateliers thématiques, auxquels a participé PLASTIFAF, se sont déroulés sur différents sujets : le tutorat, la sécurisation du parcours de l'alternant, les nouvelles formes d'alternance... Une remise de trophées a récompensé deux entreprises plasturgistes : CTL PACKAGING sur le thème du recrutement, et PLASTYROBEL pour la valorisation de la fonction tutorale (22 salariés formés pédagogiquement au tutorat sur un effectif total de 80 personnes). Nous félicitons nos deux adhérents et nous les encourageons à poursuivre ces démarches de qualité. 52 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 P L A S T I F A F Fin des parcours CQP dans le cadre de l'ADEC 2009/2010 : remise des certificats aux salariés formation CQP cofinancés par l'Etat, le Fonds Social Européen et Plastifaf et réussi aux épreuves finales. François Braillon (Plastifaf) et Sandra Louis (Allizé-Plasturgie Rhône-Alpes) entourés des stagiaires et employeurs après la remise des diplômes Ambiance conviviale le 31 mai dans les locaux du Centre de formation de la plasturgie à Lyon, à l'occasion de la remise des Certificats de Qualification Professionnelle Plasturgie aux salariés des entreprises qui ont suivi les parcours de En effet, les parcours CQP du projet "mobilité et compétences Plasturgie en RhôneAlpes" 2009/2010 sont arrivés à leur terme en avril, et afin de marquer la fin et la réussite de cette opération, nous avons réuni l'ensemble des partenaires - entreprises et salariés, les représentants de la DIRECCTE, les représentants de la Branche -. Espérons que la nouvelle opération ayant débuté en mai, sera, elle aussi, couronnée de succès ! Lorsque l’acheminement de vos pièces est aussi important que leur fabrication Ventilateurs de refroidissement Automatismes Comptage Détecteur de métaux Goulotte rotative Plat, angulaire ou col de cygne Modulaire et flexible S’adapte à vos besoins Diverses options O#>#ÆAZ8]VcVnÇ"7#E#( +.,'%H6>CI7DCC:I9:BJG: Ia#/ ((%),-)%-&('";Vm/ ((%),-)%,.,( :"bV^a/^c[d@[Vge^#[g"mmm$\Whf_$Yec n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 53 E P O Q U E Yvon MOUGIN E P I Q U E • CAP Entreprise • Epoque épique ... « Nous vivons une époque épique et nous n’avons plus rien d’épique.» Léo FERRE Vive la subsidiarité Une petite définition selon WIKIPEDIA pour commencer : « Le principe de subsidiarité est une maxime politique et sociale selon laquelle la responsabilité d’une action publique, lorsqu’elle est nécessaire doit être allouée à la plus petite entité capable de résoudre le problème. Il va de pair avec le principe de suppléance, qui veut que, quand les problèmes excèdent les capacités d’une petite entité, l’échelon supérieur a alors le devoir de la soutenir, dans les limites du principe de subsidiarité. » Il est applicable bien entendu à tous les systèmes humains et il est un des éléments majeur de survie des organismes vivants. Par exemple, lorsque ma main se pose sur une plaque brulante, elle décide elle-même de se sauver rapidement. Elle ne demande pas la permission au grand chef (en l’occurrence au cerveau). Cela prendrait trop de temps car le circuit entre main et cerveau est assez long (surtout chez certains individus de ma connaissance) et il est plus rapide d’avoir la décision prise 54 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 ide Suite du « Petit gudes de survie à l’usage idus div entreprises et des in é aussi » Résum … des chapitres 11 et 12 au niveau de la colonne vertébrale. Dans les entreprises, nous recherchons tous la souplesse, la réactivité, d’aucun utilisent le terme d’agilité. de l’organisation, c'est-à-dire chaque direction, chaque service, chaque fonction, chaque processus et au premier niveau, chaque individu. Comment une entreprise dans laquelle toutes les décisions sont prises par les chefs et très souvent par des grands chefs, comment cette entreprise peut-elle être réactive ? Or le pouvoir de décision est ce qui se délègue le moins dans la vraie vie. Or c’est dans l’organisation des responsabilités et autorités que se cache le secret des organisations performantes. Chaque composante de l’organisation doit avoir le pouvoir de décision pour résoudre les problèmes qui apparaissent à son niveau. Chaque composante Plutôt que de concocter des fiches de poste qui ne servent à rien, sauf à coûter du temps donc de l’argent, réfléchis- sons à des fiches de décisions. Vive les autres Aujourd’hui, nous nous apercevons que pour fonctionner dans un monde qui bouge nous avons besoin les uns des autres. A l’instar des composantes du corps humain, nous avons besoins des autres dans nos entreprises. Chaque service a besoin des autres services, chaque individu à besoin de ses frères humains pour E P I Q U E L’alliance des compétences E P O Q U E accomplir une bonne besogne. Pourrions-nous prendre conscience que chacun d’entre nous fonctionne comme une mini-entreprise. Pour travailler nous avons besoin d’éléments en provenance de collègues. Et lorsque nous avons ingurgité ces éléments, après que nous les ayons analysés, nous faisons jouer nos compétences et à notre tour, nous produisons. Si ceux qui nous fournissent nous donnent des éléments faux, erronés, en retard, etc. alors nous aurons un peu de mal à faire un travail correct et surtout à rendre un résultat qui sera utilisable par ceux qui sont en aval. Nous vous appor tons : t t t notre savoir-faire, le meilleur choix, le service le plus complet du marché... Etablissons des sortes de liens qui unissent les différentes composantes et sont autant de circuits visibles de communications internes. Une bonne communication entre les composantes d’une organisation est le gage d’une plus grande souplesse et d’une plus grande réactivité. ® u! Nouvea Contact Yvon Mougin CAP Entreprise Mail : [email protected] Blog : http://yvonmougin.blogspot.com Système de détection des métaux intégré dans la chambre de coupe ® ...dans le domaine du broyage et du recyclage de vos matières plastiques . ALBRO Technologies - ZAC de la Donnière - 69970 France Tél : 04 78 02 66 00 - Fax : 04 78 02 66 13 - e-mail : [email protected] L’alliance des compétences Nous travaillons pour des clients qui sont souvent des clients internes. Si nous souhaitons accomplir un travail efficace, la première chose à faire est de prendre contact avec ces clients pour savoir ce qu’ils attendent de nous. I N N O V A T I O N Un carter d’huile géant en polyamide pour véhicules hors route Grands comme une baignoire, les quatre plus gros carters d’huile en polyamide jamais produits à ce jour sont destinés à des moteurs diesel du secteur dit « hors route ». Capables de supporter un contact de 24.000 h avec des huiles à 120°C, ils sont 40 à 50 % plus légers que leurs homologues en fonte d’aluminium. Explications. de doter ses moteurs de la série 1.600 d’un carter d’huile en polyamide Ultramid A3HG7 Q17 (PA 66) de BASF développés et fabriqués en petite série par Hummel Formen GmbH à Lenningen (Allemagne). Quatre exemplaires ont déjà été produits. MTU Friedrichshafen, filiale de Tognum, fabrique des moteurs dont les cylindrées vont de 10,5 à 21 litres pour une puissance de 270 à 730 kW. Leur production en grande série a débuté à l’automne 2009 avec la version V12 destinée à des générateurs de secours et à courant constant. Dans un second temps, ces moteurs équiperont des engins agricoles, industriels et de chantier tels que des moissonneuses-batteuses, des broyeurs et des grues. Pour le secteur dit « hors route », l’industriel a fait le pari 56 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 Il s’agit des plus gros carters d’huile en polyamide jamais produits à ce jour. En se substituant à leurs classiques homologues en fonte d'aluminium coulée sous pression dans ce type d'application, ils génèrent un gain de poids qui est de l'ordre de 40 à 50 %. Pour satisfaire au strict cahier des charges, la résine doit non seulement posséder une bonne aptitude à l’écoulement, mais supporter en outre un contact de 24.000 heures dans diverses huiles à 120 °C. De plus, comme il arrive que le moteur soit posé sur le carter d’huile, le matériau doit impé- rativement offrir une rigidité suffisante tout en étant capable d’absorber les chocs et les vibrations. La réussite de la mise au point repose notamment sur le logiciel de simulation universel Ultrasim de BASF qui a permis aux spécialistes d’étudier directement par ordinateur la pression d’éclatement statique ainsi que la montée en température du carter sous tension, mais aussi le remplissage, le gauchissement, le fluage, la fréquence propre et les analyses modales. Parallèlement, la pièce a été soumise à des essais physiques. Les essais effectués sur le pot vibrant de BASF ont prouvé que la résine était capable de satisfaire aux critères extrêmement sévères de tenue au vieillissement dans l’huile. En effet, 1.000.000 de chocs dans chaque direction spa- tiale et sous différentes accélérations, tout cela en contact avec de d’huile chaude, n’ont pas altéré les carters d'huile ni provoqué de fuites. Selon la variante des trois moteurs en V à laquelle se destine le carter d’huile (V8, V10 ou V12), il suffit de changer les inserts pour transformer rapidement le moule polyvalent de Hummel Formen. Ces pièces de MTU marquent une nouvelle avancée dans l’histoire des carters d’huile en matière plastique Ultramid. Elles avaient été précédées en 2003 par le premier carter d’huile de camion en polyamide du Mercedes Actros BR 500, puis par le carter d’huile des moteurs Avalon de Cummins et celui du Ford Scorpio en 2009. I N N O V A T I O N Un film alimentaire concilie performances et environnement Outre ses propriétés barrière contre l’humidité et l’oxygène supérieures à celles du marché et une faible température de scellage, le film d’emballage alimentaire Torayfan présente 2 particularités qui entraînent une réduction significative des coûts et de l’empreinte carbone de l’ensemble des acteurs impliqués. Inaugurée début mai, la nouvelle ligne de production de groupe Toray, implantée à Saint-Maurice de Beysnost (Ain), est dédié à la fabrication de films polypropylènes biorientés (BOPP) pour l’emballage alimentaire. Le film Torayfan constituera le produit phare de cette unité d’une capacité de 20.000 t/an. En effet, il présente des propriétés barrières record et répond à des critères exigeants de performance environnementale. Le Torayfan a une incidence sur la qualité des produits conditionnés. Il permet en effet de conserver la fraîcheur des aliments plus longtemps avec à la clé, un allongement de leur durée de conservation grâce à une barrière à l’humidité inférieure à 0,15 gr/m2/j contre 0,6 gr/m2/j pour un film traditionnel et une barrière à l’oxygène inférieure à 15 CC/m2/j contre 60 CC/m2/j pour un film traditionnel. Ces performances permettent de mieux isoler les aliments des contaminants extérieurs et de la lumière. 15 µm permet de réduire de près d’un quart le poids d’un mètre carré d’emballage. Autre innovation, ce film de nouvelle génération est conditionné en bobines de 1.000 mm alors que, là encore, les standards du marché ne dépassent pas 800 mm. Avec pour résultat 23.000 mètres linéaires supplémentaires par bobine. De plus, avec une température de scellage abaissée à 85°C au lieu, habituellement, de 105°C, et une efficacité d’environ 5N/25mm, il offre des performances de scellage améliorées, ce qui permet d’accélérer le processus d’emballage. Les conséquences de ces deux évolutions sont directes sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement provoquant cumulativement, pour l’ensemble des acteurs impliqués, une réduction significative des coûts et de leur empreinte carbone, sans sacrifier les performances du produit. Alors que les standards du marché se situent en moyenne autour de 20 microns d’épaisseur, Torayfan est proposé avec des épaisseurs de 12.5, 15 ou 17.5µm. C’est au niveau de ce paramètre que l’aspect environnement entre en ligne de compte. En effet, un film de polypropylène bi-orienté (BOPP) de Ainsi, chez Toray Films Europe, pour une production annuelle de 25 millions de mètres carrés, les approvisionnements amont en polypropylène et matières premières diverses seront réduits de 237 t, soit 23 %. Pour les transformateurs, l’épaisseur de Torayfan et son conditionnement en bobines de 1.000 mm auront une incidence directe sur la production, le nombre de bobines diminuant de 852 unités. Les changements de bobines sur la ligne pourront alors être effectués à une fréquence moins soutenue, les opérations de raccords et les déchets induits par ces manipulations s’en trouvant ainsi diminués. Enfin, au niveau du client final, le nombre de bobines de complexe livrées (600 m linéaires) diminuera sensiblement. Enfin, les caractéristiques du film Torayfan auront aussi des conséquences sur le poste transport tout au long de la chaîne : -10 % pour l’approvisionnement de Toray en matières premières et -12 % pour les livraisons au transformateur (soit une réduction des émissions de CO2 d’environ 17 t pour une rotation moyenne des camions de 1.500 km), sans compter -40 % pour la livraison du complexe chez l’utilisateur final. n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 57 I N N O V A T I O N Le polyamide et la protection des piétons Pour la quatrième fois, Opel a choisi un polyamide, l’Ultramid, pour le renfort de parechoc avant d’un de ses modèles. Avantages : une rigidité plus élevée, un gain de poids de 66 % et une pièce 50 % plus étroite au point le plus large par rapport à un polypropylène-modifié choc. Ce matériau s’était déjà distingué dans le système d'absorption d'énergie de Montaplast destiné à la BMW série 7. Suivant les traces de l’Opel Corsa et de l’Opel Insignia, l'Opel Astra s’est dotée quelques mois plus tard d’un renfort de pare-choc avant en matière plastique Ultramid CR de BASF. Et la nouvelle version du monospace Opel Meriva, elle-même lancée au Salon de l'Automobile de Genève en mars 2010, adopte à son tour un renfort de pare-choc en Ultramid. Ce composant est conçu pour satisfaire à la toute dernière législation sur la protection des piétons et exige à ce titre des matériaux extrêmement performants. Le polyamide a été spécialement optimisé pour son comportement au crash et a déjà fait ses preuves sur d’autres pièces automobiles. 58 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 Si, en 2006, le renfort de parechoc de l’Opel Corsa était une nouveauté en matière de protection des piétons, les ingénieurs chargés du développement de l’Opel Insignia ont pu s’inspirer de cette expérience antérieure pour dessiner un composant particulièrement mince et léger, capable de s’ajuster à l’espace disponible. Ils sont parvenus à prendre en compte simultanément la forme et la fonction pour chaque application. Étant donné les concepts stylistiques totalement différents des Opel Astra et Meriva, d’une part, et Insignia, d’autre part, chacun de ces modèles possède des lignes avant différentes. Par conséquent, aucune des quatre pièces ne ressemble à l’autre. BASF a mis au point toutes les versions du renfort de parechoc par informatique, en s’aidant de son programme de simulation ULTRASI. Entretemps, l’évolution constante des possibilités de cet outil a permis de combiner et d’auto- matiser des données exactes sur les caractéristiques spécifiques d’un composant donné, à l’aide de méthodes d’optimisation numérique. Inaugurée pour l’Opel Insignia, la technologie dite de morphing, c’est-à-dire l’optimisation de la forme en phase de calcul, est devenue la norme du logiciel BASF pour de telles pièces. Sa capacité de prédiction nettement plus précise évite la plupart du temps d’avoir à construire des prototypes multiples et coûteux. De nos jours, il serait difficile de se passer de tels outils informatiques pour concevoir des composants en matière plastique aux caractéristiques exigeantes. Une comparaison effectuée avec un renfort de pare-choc en polypropylène modifié choc (PP) provenant d’un autre constructeur automobile a montré que le renfort en Ultramid B3WG6 CR de l’Opel Insignia est environ 50 % plus léger que la version en PP (1 kg contre 1,6 kg) et 50 % plus étroit au point le plus large. Des études complémentaires menées sur les deux pièces montrent que le renfort Opel présente une rigidité et une absorption d’énergie près de trois fois supérieure. Comptetenu du prix du matériau, un renfort en Ultramid CR offre donc à l’utilisateur final un gain de poids d’environ 66 %, pour un coût et une absorption d’énergie équivalents. Une qualité importante, en particulier lorsque la place est comptée et les critères de poids très stricts. Un système innovant d'absorption d'énergie primé par la SPE Déjà, il y a quelques mois, parmi les systèmes automobiles en matière plastique qui ont reçu un prix "Society of Plastics Engineers " (SPE) Division Automobile 2009, la catégorie "Compartiment Motopropulseur " comptait une solution innovante pour laquelle BASF a non seulement fourni la I N N O V A T I O N résine Ultramid, mais également apporté des méthodes complexes de développement. Pour le moteur 6 cylindres diesel 3 l de la BMW Série 7, Montaplast et BASF ont développé conjointement un cache-style actif avec filtre à air intégré, occupant ainsi la 2ème place sur le podium dans la catégorie "Compartiment Motopropulseur ". N O U VE A U Grâce à l'analyse modale assistée par ordinateur, à l'optimisation empirique de géométrie et à l'analyse dynamique de composant menée chez BASF, ainsi qu'à un système innovant d'absorption d'énergie de Montaplast, il a été possible de remplir le cahier des charges exigé pour cet organe. Les grandes pièces en thermoplastique sont fabriquées en Ultramid B3WGM24 HP, un matériau résistant et stable dimensionnellement qui possède, de plus, de bonnes caractéristiques d'amortissement acoustique et offre une telle qualité de surface que le cache-style pourrait passer pour un objet design. Le système d’absorption d’énergie pour la protection des piétons en cas de choc se compose de deux parties : les deux coques télescopiques du corps en Ultramid sont élastiques mais suffisamment rigides pour pousser, en cas de collision frontale, plusieurs éléments coniques dans des bagues de géométrie spéciale en Elastollan (TPU - polyuréthane thermoplastique, Elastogran). Dans ce cas, le TPU ne joue pas uniquement le rôle de matériau jointif mais également d'absorbeur d’énergie intégré. Si l'énergie dégagée par la collision dépasse un certain seuil, le molleton inférieur du filtre à air s'écrase, et joue le rôle ainsi d'amortisseur supplémentaire. On obtient donc un système d'absorption graduée d'énergie qui, comparé aux cachesstyle dits "actifs", offre des avantages considérables en terme de coût, intègre plusieurs fonctions, présente un bel aspect et se monte facilement sans outils, par simple encliquetage. Montaplast fabrique cette pièce inédite et son filtre à air intégré par la technique de moulage par injection bi-composant (Ultramid et Elastollan). Système RotoPaq Profils thermiques pour le rotomoulage Système embarqué pour mesurer la température lors des cycles de chauffe et de refroidissement dans les phases de transformation de la matière • Précision ± 0,3°C • Dix voies de mesure max. • Lecture et analyse en direct par transmission radio • Protection thermique • Léger et compact • Optimisation des procédés de rotomoulage CONTACTEZ-NOUS : Datapaq Ltd, Deanland House, 160 Cowley Road, Cambridge, CB4 0GU, UK Tel: +44 1223 423141 • E-mail: [email protected] • www.datapaq.fr n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 59 I N N O V A T I O N Un polymère réduit de 15 % l’épaisseur des emballages thermoformés Pour la fabrication d’emballages alimentaires thermoformés, le transformateur danois Faerch Plast a opté pour un nouveau grade homopolymère qui lui a permis de réduire l’épaisseur des pièces, diminuant ainsi sa consommation d’énergie et son empreinte carbone. tiques techniques, ni la modernité du design. Fondée en 1969 à Holstebro, au Danemark, le transformateur Faerch Plast s’est ménagé une position solide sur le marché au fil des années et est réputé pour le développement et la fabrication d’emballages alimentaires de haute qualité sous atmosphère modifiée. Il extrude des films et thermoforme des emballages 24 heures sur 24 et 365 jours par an. L’un de ses principaux défis est de produire des emballages plus respectueux de l’environnement, sans sacrifier leurs caractéris- 60 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 Merete Rosendahl, directrice du développement chez Faerch Plast, explique : " Nos clients recherchent un emballage léger possédant un design attrayant et un fort impact. Grâce à la gamme SABIC-PP pour le thermoformage, nous pouvons satisfaire et même dépasser ces exigences, et donc favoriser et améliorer la notoriété de la marque de nos clients. " Mais, outre le design, l'aspect " vert " de l'emballage revêt une importance croissante pour les consommateurs, qui sont de plus en plus nombreux à choisir délibérément d’acheter des produits et emballages respectueux de l’environnement. D’après Tjerk Lenstra, responsable du marketing technique de SABIC : " le SABIC- PP 527K de grade homopolymère permet de réduire l’épaisseur du plastique et d’améliorer la rentabilité de la transformation, entraînant une réduction considérable de l'empreinte carbone pour nos clients. Cette nouvelle génération de matériau pour le thermoformage permet aux transformateurs de réduire l’épaisseur du plastique jusqu'à 10 ou 15 %, ce qui représente des économies de matériaux et d’énergie significatives. Les produits de grade PP constituent le choix idéal pour qui se préoccupe de la production et de la consommation durables, mais refuse de transiger sur la qualité et la sécurité ", ajoute-t-elle. La gamme de produits PP de SABIC composée d'homopolymères, de copolymères d’impact et de polymères aléatoires est largement utilisée dans l’industrie de l’emballage à paroi fine. Chez SABIC, nous comprenons non seulement les défis auxquels font face les transformateurs, mais aussi les motivations fondamentales de leurs clients, les propriétaires de marque, poursuit Tjerk Lenstra. Les sélectionneurs d’échantillons et les transformateurs comme Faerch Plast demandent des solutions taillées sur mesure pour leur stratégie de marché, solutions que notre gamme est susceptible de leur fournir. I N N O V A T I O N Vers une amélioration des matériaux composites pour optimiser le procédé LCM Désormais finalisé, le projet PreCarBi qui a impliqué onze partenaires de neuf pays, avait pour objectif principal le développement d’une nouvelle génération de matériaux composites à base de fibres sèches activables et d’outils de simulation associés pour le procédé Liquid Composites Molding (LCM). Le point sur le projet. matériau souffre d’un coût élevé, d’une formabilité réduite, d’une mise en œuvre de fabrication compliquée, chère et longue, et d’une durée de stockage limitée. Aujourd’hui, les fabricants de pièces en composites avancés utilisent soit des couches de pré-imprégnés (prepegs) pour former le stratifié, soit des textiles secs infusés (procédé " Liquid Composites Molding " ou LCM). En général, les pré-imprégnés ont une meilleure rigidité, résistance mécanique et comportement en fatigue grâce a des résines durcies et des taux de fibres élevés, cela avec des fibres bien reparties dans une architecture organisée. Cependant, ce type de Les technologies LCM parviennent à surmonter ces inconvénients mais le procédé LCM utilise des résines à faible viscosité pour l’infusion et souffre du désalignement des fibres du textile, source de performance mécanique médiocre et inacceptable pour nombre d’applications structurelles aéronautiques. C’est la raison pour laquelle le projet PréCarBi (Pre-impregnated Carbon Binder Yarn Pre-form Composites ) initialisé par ESI GmbH, il y a 3 ans, a été monté afin d’améliorer les matériaux composites pour le procédé LCM. Le consortium européen de recherche PréCarBi coordonné par ESI GmbH a réuni deux fabricants d’avions (Airbus et Eurocopter), un fournisseur de premier rang (FACC), trois fabricants de matériaux (Toho Tenax Europe, Sigmatex et Huntsman Advanced Materials GmbH), un éditeur de logiciels de simulation numérique (ESI Group) et quatre universités et instituts de recherche (Cranfield University, IPM Latvia, Université de Patras et SICOMP). haute température, ou encore l’ajout local à haute température de mèches. La recherche issue du consortium est considérée comme une contribution importante aux technologies avancées d’infusion de résine liquide (Liquid Resin Infusion , LRI) pour venir concurrencer les technologies onéreuses et complexes des pré-imprégnés. Dans ce cadre, ESI a procédé à l’analyse du formage, de l’infusion et de la mécanique de composants de l’industrie aérospatiale fabriqués par le procédé LRI. Prise en compte de 3 matériaux principaux Le projet PreCarBi a pris en compte trois matériaux principaux : L’objectif scientifique du consortium PreCarbi était de développer des matériaux composites à base de fibres sèches activables permettant aux préformes d’être fabriquées et mises en forme à • les nouveaux matériaux composites à base de fibres de carbone sèches activables élaborés par Tenax au cours d’un processus itératif pour n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 61 I N N O V A T I O N obtenir les performances requises ; • des résines compatibles développées par Huntsman ; • des composites à base de fibres sèches activables convertis en préformes (en tissé ou sans ondulations) produits par Sigmatex et Airbus Operations GmbH. De nombreux travaux supplémentaires de caractérisation et d’essai ont été effectués par d’autres partenaires de la recherche afin d’évaluer et de quantifier les améliorations à mesure que les nouveaux matériaux devenaient disponibles. Test de diverses stratégies de drapage et d’injection Par ailleurs, ESI a adapté les solutions de simulation de ther- moformage et de fabrication de matériaux plastiques et composites (PAM-QUIKFORM et PAMRTM) à la simulation industrielle du drapage et du procédé LRI des composites à base de fibres sèches activables. Ensuite, dans la deuxième partie du projet, les partenaires industriels ont testé les nouveaux matériaux en les appliquant à des composants industriels choisis, traditionnellement fabriqués en préimprégnés. À ce stade est intervenue une collaboration étroite entre ESI et les partenaires industriels afin d’aider à la conception numérique et à la validation des structures industrielles. Finalement, l’Université de Patras a travaillé au dévelop- pement des outils d’analyse des coûts pour quantifier les réductions de coûts obtenues par rapport à la fabrication par pré-imprégnés. Différentes stratégies de drapage et d’injection ont enfin été testées sur trois composants industriels de démonstration utilisant les nouveaux matériaux et la faisabilité de fabrication LCM a été analysée au cours du projet de recherche. " Les composites sont devenus le matériau de choix pour bon nombre d’applications structurelles aéronautiques avancées, mais la recherche doit se poursuivre pour identifier des procédés de fabrication plus économiques et des outils de simulation permettant d’op- timiser leur fabrication et leur conception, a déclaré Dr. Anthony Pickett, directeur scientifique chez ESI GmbH. Le projet PreCarBi a apporté une contribution significative aux composites à base de fibres sèches activables qui auront un impact important sur la fabrication de pièces composites et plus globalement sur l’industrie aéronautique. " Source de la veille : Techniques de l’ingénieur Tél. : 00 33 4 74 77 26 97 - Fax : 00 33 4 74 77 46 12 - www.lifocolor.fr Où que vous soyez nous avons la solution pour vos idées LIFOCOLOR 01100 Bellignat - 62 Appareils Électriques Articles de Jardin Articles Ménagers Automobile Bâtiment & Construction Électrique / Électronique Emballage Film Jouet Mobilier Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 LIFOCOLOR FARBEN Lichtenfels, Allemagne LIFOCOLOR FARBPLAST Bydgoszcz, Pologne LIFOCOLOR s.r.o Brno, République Tchèque T E C H N O L O G I E Guillaume VANSTEENKISTE • Pôle Européen de la Plasturgie • La fusion laser : Bilan de 5 années d’applications pour l’outillage d’injection Après plusieurs années de développement et mise au point, le procédé de mise en forme par fusion laser métallique convint et séduit de plus en plus d’outilleurs dans le milieu de la plasturgie. Les nouvelles possibilités, qu’il offre, en termes de conception de canaux de refroidissement permettent une optimisation et un meilleur contrôle de la thermique des moules d’injection. Cette partie, souvent trop négligée vis-à-vis des surcoûts de l’outillage induits, a pourtant la capacité de réduire de manière importante les coûts de production des pièces injectées (réduction du temps de cycle et de la monopolisation des machines d’injection de 10 à 50%). Photo : Pièce SECO injectée, avec inserts de démonstration bruts Principe de la fusion laser Métallique Contrairement à l’usinage, procédé par ablation, le procédé de fusion laser travaille par addition de matière, procédé dit additif ou génératif : partant d’une poudre fine de métal (granulométrie située entre 10 et 40µm, matière généralement un acier Maraging 1.2709 pour le domaine de l’outillage), ces particules vont être agglomérées les unes aux autres jusqu’à l’obtention de la pièce complète. 64 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 Pour arriver à ce résultat et à la géométrie souhaitée, le procédé de fusion laser travaille couche par couche étalées successivement les unes sur les autres (épaisseur de couche entre 20 et 60µm). Entre chaque étalement de couche, un laser infrarouge scanne les surfaces correspondantes aux tranches de la pièce. Les poudres situées dans la zone soumise au balayage du laser fusionnent et s’agglomèrent aux couches précédentes pour former un bloc d’acier dense et cohésif (densité du matériau de 99.8%, équivalent à l’acier laminé). Le processus terminé, la poudre non fusionnée est retirée du bac pour être réutilisée. La pièce en acier Maraging sortie machine présente les caractéristiques suivantes : - une rugosité Rz de 50µm, provenant du travail couche par couche, d’où la nécessité de reprendre les pièces en polissage ou en usinage, - une précision dimensionnelle de l’ordre de 0.1mm en fonction de la taille de la pièce, - une dureté de 35-37 HRC pouvant monter jusqu’à 52-56 HRC après traitement thermique du matériau. Intérêt de la technologie fusion laser appliquée à l’outillage d’injection Les procédés génératifs apportent une grande liberté dans la conception des pièces, dont la fabrication de zones creuses non réalisables en usinage. Ceci permet la T E C H N O L O G I E création de canaux de refroidissement à section évolutive aux plus proches des surfaces moulantes. La fusion laser optimise ainsi les échanges thermiques entre la pièce injectée et le liquide de refroidissement, concept nommé « conformal cooling ». Appliqué sur les inserts correspondants aux points chauds d’un moule, le conformal cooling supprime la zone critique limitant le temps de refroidissement de la pièce au cours de son cycle d’injection. Des gains en temps de cycles non négligeables (10 à 50%) ont été obtenus sur les différentes applications moules séries menées au Pôle Européen de la Plasturgie (PEP) depuis plus de 5 ans. D’autres points positifs ont été constatés avec la fusion laser : - une mise en régime plus rapide du moule avec réduction du temps de réglage des paramètres d’injection au cours de la mise au point, - une meilleure homogénéité thermique de la pièce en sortie de presse, offrant moins de déformations, moins de rebus et un meilleur état de surface. Ces constats induisent une demande croissante de fabrication d’inserts fusionnés, comme en témoigne le tableau ci-dessous reportant le nomNbre d’applications 6 15 49 (sur les 5 premiers mois) + ou - 50 bre d’applications moules traitées depuis 2007 au PEP. Pour suivre cette tendance, le PEP va intégrer, en plus de son équipement EOS M270 actuel, dès Novembre 2010, une seconde machine de fusion laser métallique de nouvelle génération, la Phenix System PXL 2010, répondant à 4 axes d’amélioration : - la production avec des objectifs de temps de fabrication réduits de plus de 50%, ayant un impact significatif sur le coût des pièces, - une meilleure précision dimensionnelle, avec une réduction des problèmes liés aux déformations des pièces après libération des contraintes mécaniques, - des tailles de pièces plus grandes avec un bac de fabrication plus important en hauteur (passage d’un volume de construction de 250x250x200 mm à 250x250x300 mm), notamment pour la fabrication de broches, - la protection de l’opérateur, avec le traitement automatique par recyclage des poudres non fusionnées à l’intérieur de la machine. 3.Conception des canaux aux plus proches des surfaces moulantes, répondant aux critères de tenue mécanique. 2.Identification des zones à concevoir en usinage traditionnel et celles par fusion laser. 4.Validation par simulation fluidique du bon écoulement du liquide de refroidissement : absence d’eau stagnante et Photo : Canal de refroidissement boite SECO Nappe de refroidissement couvercle SECO Outillage SECO intégrant les 2 inserts polis ( en haut couvercle, en bas boite ( sur presse BILLION) Méthodologie Une procédure d’accompagnement a été mise en place au PEP avec une cellule dédiée composée de 4 experts pour assurer une utilisation optimale de la fusion laser par les outilleurs de la plasturgie. Les étapes de cette méthode sont : 1.Mise en évidence des zones comportant des points chauds, éventuellement via l’utilisation de système de thermographie infrarouge (système disponible sur demande au PEP) dans le cas des moules existants et nécessitant une amélioration. n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 65 T E C H N O L O G I E équilibrage des canaux dans le cas de réseaux parallèles. Applications types 7.Validation du bon écoulement des canaux par mesure sur banc d’essai de la perte de charge en fonction du débit (ces valeurs sont archivées et pourront faire l’objet de comparaisons à différentes étapes de vie de l’insert). Les applications types, mais non limitatives, en fusion laser sont tous les inserts de types broches, noyaux ouvragés, reçus de buses compris ou décomposés en éléments dans un encombrement d’ordre de grandeur 100x100x100mm (90% des inserts fusion laser ont un poids situé entre 500g et 1Kg). Cette limitation en taille est une consigne pour éviter les déformations. Elle varie en fonction de la géométrie exacte des pièces et doit être étudiée aux cas par cas. Par exemple, la faisabilité de broches de hauteur 200mm a été vérifiée. 8.Dans le cas de réseaux en parallèles, les mesures de débit sur banc de test sont complétées par une mesure en cycle de chauffe et de refroidissement pour dépister la présence d’éventuelles obstructions en fonction du temps de réponse thermique de l’insert. Ces applications touchent des domaines variés tels que : l’automobile (pièces habitacle cf. Plastilien n°53, p45-47 et pièces sous capots moteurs), le bouchonnage, l’emballage haute cadence, les parois fines, le médical, les dispositifs électriques… 5.Concertation avec le mouliste sur l’intégration dans la CAO des surépaisseurs de reprise en usinage et des systèmes de référencement. 6.Fabrication de l’insert par fusion laser.` 9.Livraison de l’insert prêt à être repris en usinage. Pour atteindre les duretés situées au dessus de 35HRC, un traitement thermique de vieillissement est intégré dans la gamme opératoire avant ou après usinage. Cas d’application Moule SECO : haute cadence – parois minces Le cas d’application SECO, présenté en démonstration au FIP 2009, est un outillage pour barquette alimentaire en poly- Le programme, Fusion lASer pour la THERmique outillage, a pour objectif de diffuser la technologie de fusion laser auprès des moulistes et des transformateurs comme solution à un problème thermique dans le développement d’une pièce industrielle. Le but final est de permettre aux plasturgistes de retrouver de la compétitivité par la réalisation de moules à forte valeur ajoutée. Ce projet, regroupant 16 partenaires industriels, est soutenu par le pôle de compétivité PLASTIPOLIS, et est financé par le Conseil Régional Rhône-Alpes et la DREAL Rhône-Alpes. 66 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 propylène. L’objectif de cette application était de descendre à un temps de cycle inférieur à 4s avec des inserts en acier, c'est-à-dire fournir une alternative aux matériaux de base Cuivre, dont l’impact de l’usinage sur la santé des opérateurs est sujet à controverses. Les zones chaudes étant situées au niveau des noyaux de la barquette et de son couvercle, ces parties sont conçues en fusion laser, selon le protocole présenté précédemment, c'est-à-dire : dessin des canaux, validation fluidique, traitement thermique pour une dureté de 56 HRC, reprise d’usinage, polissage jusqu’à obtention d’un poli miroir. 100x100x100mm, - la problématique de nettoyage des canaux de formes complexes, - le manque de capitalisation d’informations sur le comportement mécanique des matériaux fusionnés… Le Pôle Européen de la Plasturgie, via des projets de recherche en cours et en montage (exemple le projet FASTHER, cf. Plastilien n°55, p45-46), répond à ces points et accompagne les plasturgistes pour repousser toujours plus loin les limites de la technologie de fusion laser métallique. Les résultats sont un temps de cycle de 3,9s répondant aux attentes et une mise en régime rapide du moule. Le gain en temps de cycle est désormais limité par des contraintes autres que thermiques qui devront être optimisés pour utiliser la pleine capacité de refroidissement des inserts en fusion laser. Conclusion Le procédé de fusion laser est à considérer comme un complément et non un substitut aux procédés de mise en forme utilisables par les moulistes. Il a déjà fait ses preuves sur plusieurs applications industrielles « série ». Tout de même, ce procédé est encore en voie de maturation et des améliorations de certains points sont attendues : - les déformations conséquentes des pièces ayant un encombrement supérieur à Contact Guillaume VANSTEENKISTE, chef de projet Fusion Laser Pôle Européen de Plasturgie @ : [email protected] M A T E R I A U T E C H Samir FODIL • Materiautech • Le Polyéthylène téréphtalate Le polyéthylène téréphtalate, représenté par l’abréviation PET, est un polymère thermoplastique ayant soit une structure amorphe ou une structure semi-cristalline et fait partie de la famille des polyesters. Ce matériau est souvent utilisé dans l’emballage alimentaire ou autre packaging, le textile, l’électroménager ou bien encore l’audiovisuel. Le motif constitutif répété n fois du PET est le suivant : Le PET est polymérisé par une réaction de polycondensation à partir d’un acide téréphta- à l’aide de fibres de verre. Dans le cas d’une application pour film ou feuille, le PET peut être métallisable. C’est un matériau qui possède quelques inconvénients comme sa sensibilité aux UV, à l’eau bouillante et aux bases fortes. Il est facilement hydrolysable et nécessite donc un étuvage avant transformation. allongement à la rupture est compris entre 30 et 70 %, il a une contrainte à la rupture entre 40 et 70 MPa. Sa résistance au choc Charpy sur éprouvette entaillée est d’environ 3 kJ/m2, sinon, sur éprouvette lisse, pas de résultat car elle ne casse pas. sa température de transition vitreuse est de 73°C. Son coefficient de dilatation linéaire est compris entre 6 et 8.10-5 K-1. Le PET possède une température de ramollissement Vicat B de 185°C et une large plage de température d’utilisation entre -60 et +130°C. Propriétés thermiques lique et d’un éthylène glycol C’est un matériau qui peut être recyclable. Le symbole que l’on retrouve généralement sur les produits commercialisés est La température de fusion du PET est de l’ordre de 255°C et dans le cadre d’une obtention d’un PET homopolymère. Il est possible d’obtenir un PET copolymère lorsqu’il est utilisé deux acides avec un diol ou un acide avec deux diols comme le copolyester PETG. Il est donc composé d’atomes de carbone, d’oxygène et d’hydrogène et d’un noyau aromatique benzène. Le PET présente en général de bonnes propriétés thermomécaniques, électriques et optiques et peut être renforcé 68 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 Selon l’essai UL94 qui présente le comportement du PET au feu, ce matériau est classé HB et peut être classé V0 à l’aide d’un agent ignifugeant. Propriétés chimiques Propriétés mécaniques Le PET possède de bonnes propriétés de bonnes propriétés mécaniques avec un module de Young allant de 2000 à 3500 MPa pour un PET non chargé et de l’ordre de 12 000 MPa pour un PET chargé 30 % fibres de verre. Son Echantillon GEM® de la Matériautech en polyéthylène téréphtalate moulé par injection Le PET possède généralement une bonne résistance aux produits chimiques (produits aromatiques, esters, alcools,…) à température ambiante. Il a une faible perméabilité aux gaz comme le dioxyde de carbone et a une bonne résistance aux intempéries. Le PET présente également quelques inconvénients puisqu’il devient hydrolysable au-delà de 70°C et peut être attaqué par les cétones, les hydrocarbures chlorés ou M A T E R I A U T E C H aromatiques ainsi que les bases fortes. Il est aussi sensible aux ultras violets. tion standard. Le PET étant hygroscopique, il est nécessaire de l’étuver à l’aide d’un dessicateur. Le PET présente de bonnes propriétés électriques. Son caractère isolant est très efficace. Sa rigidité est comprise entre 25 et 60 kV/mm, sa résistance à l’arc est de l’ordre de 75 à 125 secondes et sa résistivité électrique est comprise entre 1015 et 1017 Ω.cm. Applications Ces propriétés baissent en fonction de la température et de la teneur en humidité. C’est un matériau pouvant être mis en œuvre facilement par des procédés de transforma- Noms commerciaux Le PET peut subir des techniques d’assemblage, d’usinage, de collage, de vissage, rivetage et soudage par ultrasons. A l’inverse, le soudage haute fréquence est impossible. Propriétés électriques Mise en œuvre films, feuilles, plaques - Extrusion-soufflage ; - Co-extrusion ; - Rotomoulage. - Injection ; - Injection-soufflage ; - Thermoformage ; - Extrusion de fibres, filaments, Le Polyéthylène téréphtalate est fabriqué par de nombreux producteurs de matières plastiques, en voici quelques exemples : Arnite®, Impet®, Kopel®, Polyclear®, Rynite®, Skyrol®, Valox®, Wellpet®… Du fait de ses bonnes propriétés, le PET est utilisé dans différents marchés : - Automobile ; - Electrique & Electronique ; - Electroménager ; - Textile ; - Emballage alimentaire ; - Audiovisuel ; -… A N A LY S E T H E R M I Q U E P O U R L A C A R A C T E R I S AT I O N D E S M AT I E R E S P L A S T I Q U E S Fusion Cristallisation Polymérisation Tr a n s i t i o n Te m p s i n d u c t i o n o x y d a t i o n Stabilité thermique Décomposition Réticulation P o u r t o u t b e s o i n d e F O R M AT I O N o u d e P R E S TAT I O N D ’ A N A LY S E n’hésitez pas à nous contacter I n s p i r i n g I m a g i n a t i o n f o r SETARAM INSTRUMENTATION 7 rue de l’Oratoire 69300 Caluire - France Téléphone : 04 72 10 25 25 Fax : 04 78 28 63 55 [email protected] www.setaram.fr M a t e r i a l S c i e n c e n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 69 E N V I R O N N E M E N T Marion DRUET • Allizé-Plasturgie • Les achats responsables Recyclable, recyclé équitable, bio, vert, propre, … Le consommateur, l’acheteur n'échappe plus aujourd'hui aux nombreuses allégations et recommandations le poussant à mieux consommer. Après l'ère de la consommation de masse, le voici donc dans l'ère de la consommation responsable ou durable… Mais même conscient de cette réalité, le consommateur acheteur a de quoi être perdu. Moins consommer ? Mieux consommer c'est-à-dire consommer autant mais autrement ?... Aujourd'hui, les services achats ont pour objectif principal de presser les prix d'achat à la baisse. Pourtant de nouveaux enjeux sociétaux et environnementaux sont désormais au coeur de plus en plus de politique d'achat. Les nouveaux enjeux à prendre en compte par les services achats ? • Les conditions de travail dans les entreprises sous traitantes qui fournissent des produits ou services. On peut demander des engagements écrits ou faire appel à des cabinets d'audit social qui vérifient que les conditions de 70 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 travail sont conformes aux normes de l'OIT (organisation international du travail). • Les délais de paiement doivent tenir compte des contraintes de sous traitants plus fragiles ? • Passer d'une logique de réduction des coûts permanente à une logique de partenariat durable et gagnante. Une meilleure connaissance réciproque permet par exemple d'ouvrir la voie à des propositions de produits plus adaptés ou à des innovations adaptées. • Surveiller l'origine des produits achetés. Par exemple une entreprise utilisant du bois comme matière première peut amorcer une démarche de responsabilité environnementale en vérifiant le pourcentage de ses achats venant de forêt gérée de manière durable et respectant les labels officiels. • Le mode de production des produits achetés doit respecter autant que possible des © Wojciech Gajda - Fotolia.com La direction des achats d'une entreprise détient de nombreux leviers déterminants pour toute démarche de responsabilité sociétale. Cela va de la politique de prix pratiquée vis à vis des fournisseurs, au choix des modes de transport des marchandises et bien entendu à la sélection des produits éco responsables. certifications environnementales telles que l'ISO 14001. • L'analyse des transports doit privilégier des partenaires locaux minimisant la distance parcourue et des modes de transport plus respectueux de l'environnement comme le rail. L'impact des achats sur le bilan environnemental doit intégrer comme axe de prise de décision le cout global c'est-à-dire la somme de son coût d'achat mais aussi de son coût actualisé de consommation (électricité, carburant...), de maintenance et d'entretien et de mise au rebus. Cette démarche d'achat responsable est encore volontaire, pourtant il est judicieux de l'intégrer rapidement afin d'anticiper l'évolution d'une réglementation plus contraignante. Comment vendre en interne une démarche d’achats durables ? L’acheteur fait donc face aujourd’hui à de nombreux enjeux, il est un des pivots de la supply chain. Pour convaincre les différents acteurs en externe (founisseurs et soustraintants) et en interne, des arguments existent sur lesquels s’appuyer : E N V I R O N N E M E N T • Coûts: le concept d’analyse des coûts du cycle de vie permet de démontrer que les achats durables sur le moyen et long terme ne coûtent pas plus chers, ils permettent même de dégager des économies par rapport à des achats de produits ou services standards. • Gestion du risque et conformité réglementaire : l’acheteur s’assure que ses partenaires agissent dans le cadre réglementaire, de manière à réduire les risques potentiels générés par leurs activités. • Impact environnemental : réduction des consommations d’énergie, d’eau, de matières premières, des pollutions, préservation de la biodiversité… : autant d’objectifs auxquels peuvent contribuer les achats durables. • Social : caractérisée par les achats éthiques, solidaires et équitables, cette dimension prend de plus en plus d’importance et peut aussi participer à la réduction des coûts. • Compétitivité : la démarche d’achats durables permet de développer un avantage concurrentiel : élément différenciateur dans les réponses aux appels d’offre publics ou privés et amélioration de l’image de l’entreprise. La mise en place d’une stratégie d’achats durables est une action transversale, elle doit amener les différents acteurs de l’entreprise (R&D, marketing, vente, …) à adopter de nouveaux comportements à travers une analyse des besoins plus fine. Par ailleurs, la démarche permet également de construire avec les parties prenantes en amont de la supply chain, des relations pérennes « gagnantgagnant ». En effet, si l’entreprise en interne est convaincue du bien –fondé de cette stratégie, elle pourra ainsi la promouvoir auprès de ces parties prenantes, en externe, par le biais de la communication environnementale. L’impact positif de l’achat responsable se répercute sur l’impact environnemental du produit final, et il est important pour l’entreprise de pouvoir communiquer de façon juste et compréhensible auprès de son client ou du consommateur. En effet malgré sa complexité, la communication environnementale reste un enjeu fort pour l’avenir. Elle peut être un élément différenciant important. Si de nombreux sondages révèlent que les Français sont désireux de consommer durable, ceux-ci montrent que de nombreux freins persistent notamment au niveau de l'information. Les messages délivrés par les entreprises sont jugés peu fiables. Selon une enquête réalisée par Ethicity récemment, 54 % des personnes interrogées déclarent être méfiantes sur le discours des marques et des entreprises en matière de développement durable, 53 % pensent qu'il y a trop de messages publicitaires sur la consommation durable.Finalement, 62 % disent ne pas pouvoir juger de la meilleure qualité des produits durables. Parallèlement, trois quarts des personnes interrogées pensent que les entreprises ne leur donnent pas assez d'information sur les conditions de fabrication de leurs produits origine des matières premières, lieu de fabrication, impact sur la biodiversité. Les consommateurs souhaitent donc une information plus claire, plus large et surtout plus fiable, autrement dit contrôlée. Ce contrôle de l’information passera par l’instauration d’un affichage environnemental homogène et adapté au produit. Cet affichage est développé dans le cadre de la loi grenelle. Des règles sont actuellement développées sur le format de l’affichage pour qu’il soit identique partout. L’indicateur CO2 sera incoutournable. Tous les produits devraient avoir une information objective sur les émissions de gaz à effet de serre dont ils sont à l’origine. Il s’agit d’une mesure ou d’un calcul physique indépendamment d’autres engagements vertueux des producteurs. Il ne peut s’agir d’une déclaration d’engagement d’amélioration que pourraient prendre des. De la même manière, un producteur qui compenserait les émissions de CO2 par ailleurs ne pourrait les répercuter sur cette mesure. Autrement dit, nul ne pourra jamais afficher « Effet de serre : 0 geCO2 ». En effet, un indicateur unique CO2 risquerait de générer des transferts de pollution : en s’efforçant de l’améliorer, un producteur risquerait de détériorer l’environnement d’une autre manière. C’est pourquoi d’autres indicateurs, en nombre limité, seront développés en fonction des impacts des catégories de produits auxquels ils se rapportent. Par exemple, il pourra s’agir de la toxicité pour un détergent, ou de l’épuisabilité de la ressource pour un poisson. Pour que le consommateur puisse comprendre l’information, il faut qu’elle soit ramenée aux unités de choix auquel il est habitué : par exemple les impacts pourraient être ramenés au kilo pour les produits alimentaires, au litre pour les jus de fruit, au nombre de lavages pour les lessives… L’entré en vigueur de cet affichage environnemental devait démarrer au 1 er janvier 2011 par catégorie de produits, mais suite à un amendement cette date est repoussée au 1er juillet 2011 et ce sera en fait le début d’une période d’expérimentation d’une durée d’un an au minimum et dont le retour d'expérience permettra, le cas échéant, d'élaborer des textes d'application. D’autres indicateurs propres et adaptés par catégorie de produit viendront en complément de l’indicateur CO2. n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 71 E C O N O M I E Sylvie DOMENECH • Fédération de la Plasturgie • Plasturgie tendances Juin 2010 Evolution de la production mensuelle ( indice base 100 = 2005 ) Source : Fédération de la Plasturgie - selon INSEE à partir de données brutes en volume Après un mois de mars particulièrement favorable (hausse de 17% de l’indice de production de la plasturgie), la production était en retrait de 7% au mois d’avril par rapport au mois de mars. Les premières estimations pour le mois de mai faisaient état d’une relative stabilisation par rapport à avril. Sur les 4 premiers mois de l’année, la production de l’ensemble de la plasturgie en 72 Plastilien Juillet/Août 2010 • n°69 volume s’est accrue de près de 9% par rapport à la même période en 2009. A rappeler cependant qu’en 2009 le recul de la production avait atteint 20% sur cette période à un an d’intervalle. Par marché, les principales évolutions en volume sont les suivantes : ( voir tableau ci-contre) Pour le mois de mai, la tendance était à une amélioration pour les éléments pour la construction et les produits de consommation courante. En revanche, la situation semblait plus délicate pour les secteurs des pièces techniques et de l’emballage. E C O N O M I E Evolution des cours des principales matières plastiques ( indice base 100 décembre 2003 ) Source : Fédération de la Plasturgie - selon ICISPRICING Avec un prix des matières plastiques de 30% (PA 66) à 70% (PP) supérieur à son niveau de 2009, les taux de marge des entreprises sont fortement impactés. Face à une tension particulièrement forte sur les approvisionnements de polypropylène notamment, certains industriels ont d’ores et déjà dû réduire leur production et craignent de se trouver en rupture avec les risques de pénalités inhérents. Cours des principales matières plastiques :Cette tension sur les approvisionnements intervient alors que les niveaux de production n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant crise et que le tissu industriel demeure fragilisé comme en témoigne le nombre des entreprises en liquidation judiciaire qui est toujours 3 fois supérieur à ce qu’il était sur les 5 premiers mois de 2009 et 2008 Evolution de l’indice des prix à la consommation en mai (source Insee) : Evolution des défaillances d’entreprises ( en nbre ) Source : Fédération de la Plasturgie - selon l’Observatoire de la Plasturgie En données brutes : + 0,1% à un mois et + 1,6% à un an. En données CVS (Corrigées des Variations Saisonnières) : 0,1% à un mois et + 1,7% à un an. Contact Sylvie DOMENECH Responsable Economie Fédération de la Plasturgie T. 01 44 01 16 12 @ : [email protected] La situation est également difficile pour les polyamides et le polyéthylène basse densité. Aujourd’hui, les entreprises ont en outre une visibilité réduite sur les volumes de matières dont elles pourront véritablement disposer à court terme. n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 73 SAS MONDON ZI de Courtanne 2 F- 43620 SAINT-PAL-DE-MONS Tél. : +33 (0)4 71 75 14 50 Fax : +33 (0)4 71 66 18 36 A G E N D A Les journées de l’innovation 2010 Les Journées de l’Innovation du CFP sont destinées aux dirigeants, acheteurs, ingénieurs, concepteurs de produits, chefs de projet, techniciens, plasturgistes des entreprises « donneurs d’ordre », des entreprises transformatrices de matières plastiques, des entreprises productrices de matériaux polymères et des bureaux d’étude, chercheurs, étudiants, enseignants. Pour en savoir plus : www.plasturgie-formation.com/journees-innovation.html • Matériaux polymères et transport - Oyonnax, 14 septembre Innovations matériaux et procédés au service de ce secteur. Journée co-organisée CFP et ARDI • Conjuguer plasturgie et eco-conception - Dijon, 28 septembre Concevoir, re-concevoir, fabriquer des produits plastiques innovants et respectueux de l’environnement; • Matériaux polymères et emballage - Lyon, 5 octobre Innovations matériaux et procédés au service de ce secteur. Journée co-organisée CFP et ARDI • Matériaux polymères et électricité/ électronique - Dijon, 23 novembre Innovations matériaux et procédés au service de ce secteur. YEARS EXPERIENCE ON DEGRADATION AND STABILIZATION OF POLYMERS / BLENDS AND COMPOSITES Les journées techniques du Pôle Européen de Plasturgie Le PEP organise une Journée Technique en lien avec chacune des thématiques de ses lignes programmes qui constituent ses axes prioritaires de R&D et d’expertise. • 21 octobre : Plastronique • 9 décembre : Bioplastiques 30 September 29th – 30st 2010 Aubière (Clermont-Ferrand), France Ensemble Universitaire des Cezeaux 63174 Aubiere Cedex (France) (33) (0)4 73 40 53 00 Contact : Prof. Jacques LACOSTE Centre National d'Evaluation de Photoprotection Phone : (33) (0)4 73 40 78 51 Fax : (33) (0)4 73 27 59 69 Mail : [email protected] http://www.cnep-ubp.com Pour tout contact et inscription aux Journées Techniques du PEP : Tél. : 04 74 81 92 60 / [email protected] Salons • K Trade Fair - Dusseldorf 27 octobre au 3 novembre 2010 • MIDEST ‐ Paris 2 au 5 novembre 2010 • FIP Solution Plastique® - Lyon 24 au 27 mai 2011 L’agenda mondial des salons professionnels est en ligne sur : www .eventseye.com/salons.html n°69 • Juillet/Août 2010 Plastilien 75 ! " ERLYS sas - 320, A venue Berthelot - F - 69371 L yon cedex 08 - France T +33 678 920 627 - email : [email protected]
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