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Le journal du groupe FOSS dédié aux technologies d’analyse des produits agroalimentaires, laitiers et agricoles Vol. 31, No 1, 2007 La prochaine innovation analytique en vinification Mesure de l’état sanitaire du raisin Le nouvel Infratec™ RINA™ simplifie les opérations d’analyse In Focus « In Focus », le journal du groupe FOSS dédié aux techniques instrumentales et analytiques s’intéresse à l’analyse nutritionnelle, au contrôle qualité et à la recherche dans les secteurs alimentaire, laitier, agricole et connexes. « In Focus » est distribué gratuitement, sur simple demande écrite. Ecrivez à notre service lecteur, www. foss.dk/ infocus, et vous recevrez automatiquement cette revue. Un marché de plus en plus ouvert Je lisais la presse du dimanche récemment, lorsque je me suis arrêté à la rubrique des vins. Un vin chinois, désormais commercialisé au Danemark, y avait une critique particulièrement bonne. Du vin de Chine, c’est quelque chose de nouveau, mais néanmoins tout à fait logique. Qu’il s’agisse de la Chine, de la Californie ou de l’Europe, le savoir-faire partagé et la technologie de production disponible permettent aujourd’hui de faire des produits de qualité dans le monde entier. Et, dans un marché mondial de plus en plus ouvert, c’est à nous, consommateurs, de décider en définitive quels produits parviennent sur notre table. Mais, indépendamment de leur origine, nous voulons la garantie d’une qualité constante, et ce besoin peut être satisfait à un coût viable, non seulement pour le vin, mais dans tous les domaines et tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Et je suis heureux de voir dans cette édition d’In Focus de nombreux exemples montrant que les solutions analytiques aident les producteurs et les transformateurs à être à la hauteur de cette exigence. Mais pour moi, c’est l’annonce d’un nouveau logiciel en réseau qui montre le mieux comment FOSS apporte des réponses à l’évolution des exigences. Cette solution, RINA (Remote Internet Analysis), permet de réaliser une analyse NIR sans se heurter aux problèmes locaux, comme la maintenance des calibrations et la performance des appareils. Les appareils individuels sont connectés en réseau à un centre de gestion de la qualité, où des experts NIR assurent à distance le contrôle et la gestion des analyseurs. Le concept RINA peut être mis en œuvre par les grandes entreprises mondiales ou à plus petite échelle, et l’intérêt de cette solution a été démontré. Je suis particulièrement heureux d’avoir reçu les commentaires positifs de l’un de nos grands clients, un fabricant de produits alimentaires qui possède des usines dans le monde entier et une forte stratégie de marque. L’application de RINA a permis une plus grande constance de la qualité des produits, tout en diminuant les besoins en personnel qualifié pour la gestion des appareils NIR. Ce qui se traduit par un retour sur investissement de moins de six mois. Des solutions comme RINA sont vraiment adaptées à un monde qui se rétrécit, où les besoins en solutions analytiques simples et fiables pour assurer une qualité constante sont les mêmes, quels que soient le lieu de production et l’échelle d’opération. Je crois fermement que l’innovation dans l’analyse jouera un rôle de plus en plus important à mesure que le concept de mondialisation devient réalité dans les rayons de notre supermarché local. Meilleures salutations, Torben Ladegaard, Directeur Général, FOSS Responsable de la publication : FOSS Analytical AB, Equipe éditoriale : Rédacteur en chef : Richard Mills ([email protected]) Designer / Coéditeur : Åsa Österberg ([email protected]) Adresse : FOSS 69, Slangerupgade DK-3400 Hilleroed Danemark E-mail [email protected] Imprimé en Suède : CA Andersson, Malmö Copyright 2007 par FOSS. Tous droits réservés. Image de couverture : Raisins prêts à être vendangés, Rioja, Espagne. Remarque à nos auteurs Vos propositions d’articles techniques sont les bienvenues. Vous pouvez les expédier à [email protected], en précisant que le texte est disponible pour la publication et en indiquant s’il a été déjà publié ou proposé à la publication ailleurs. Un honoraire est payé pour chaque article original publié. Sommaire : Actualité FOSS Le nouvel Infratec™ 1241, présenté à la réunion européenne des réseaux. L’analyse NIR simplifiée avec RINA (Analyse à distance par Internet) 4-7 WineScan™ – du vignoble à la bouteille Le Soxtec™ contribue à l’analyse nutritionnelle au Laboratoire Japonais de Recherches Alimentaires 9 10 Le contrôle qualité des procédures analytiques est un principe essentiel pour le Laboratoire japonais de Recherches Alimentaires, essentiellement pour les analyses nutritionnelles complexes Soxtec™ et SoxCap™, étude collaborative 12 La prochaine innovation analytique en vinification 14 Des solutions en temps utile pour répondre aux exigences analytiques De meilleurs kebabs avec le Foodscan™ 17 Mesure de l’état sanitaire du raisin 19 Des paiements loyaux encouragés entre producteurs et coopératives grâce au GrapeScan™ Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la chimiométrie – sans oser le demander 21 L’analyse des aliments pour animaux sous contrôle par Internet 24 A la recherche des bonnes matières grasses 27 Un réseau basé sur Internet simplifie et améliore les opérations NIR. Page 24. Actualité FOSS Infratec™, l’appareil révolutionnaire, a vingt ans Le célèbre analyseur Infratec™ fête ses vingt ans cette année. En 1987, Infratec™ venait révolutionner l’analyse des céréales en proposant un procédé rapide et fiable sans préparation des échantillons, une caractéristique très intéressante pour son tout premier utilisateur, le Laboratoire suédois d’analyse des Céréales situé à Svalöv, dans le Sud de la Suède. Henrik Johansson, Directeur général à cette époque, nous explique que le laboratoire devait faire face à une demande accrue d’analyses pour le paiement des céréales. La Suède a été l’un des premiers pays à introduire un système de paiement basé sur l’analyse, à partir de 1984 pour le blé complet, 1986 pour l’orge et 1987 pour l’avoine. C’est pour pouvoir analyser l’avoine entière sans préparation d’échantillon que le laboratoire a acheté son premier Infratec. « Nous avions des broyeurs pour préparer les échantillons et une analyse par infrarouge », explique Henrik Johansson. « Mais la charge de travail augmentant, le broyage posait vraiment problème. Nous avions besoin d’analyser des grains entiers, et l’Infratec était idéal pour cela.» Aujourd’hui, le nouveau modèle d’Infratec, le 1241, est utilisé au laboratoire, et la popularité de l’Infratec dans l’industrie des céréales et farines en général est peut-être plus grande que jamais, avec les développements en cours, tels que les calibrations ANN prêtes à l’emploi et la capacité de mise en réseau, grâce auxquelles l’analyse des céréales répond aux demandes d’une industrie en perpétuelle évolution. Plus de 10 000 appareils Infratec sont installés dans le monde, dont environ 7000 sont reliés en réseaux. Le Laboratoire Suédois des Céréales fait partie de la société de sélection végétale Svalöf-Weibull, détenue conjointement par Lantmännen et BASF. Ce laboratoire procède à des analyses avancées sur l’amélioration de la qualité des échantillons provenant de Suède, mais aussi d’autres pays comme l’Allemagne, l’Angleterre, la France et l’Espagne. Ce laboratoire travaille en étroite collaboration avec des universités dans toute l’Europe. Quelques points fort de la carrière de l’Infratec™ 2002: Etablissement des quatre premiers réseaux de farine en Scandinavie. Homologation de l’Infratec 1241 par le LNE (France). 1987: 2003: Transmittance dans le proche Infrarouge (NIT) avec calibrations PLS (Partial Least Square) Approbation en Australie par la Commission Nationale des Normes pour les tests de protéines 1989/90: 2003: Approbation par le Service Fédéral d’Inspection des Céréales (USA) pour les tests officiels de protéines et huile dans le soja et le maïs, et de protéines dans le blé (1990) EU 2003, homologation du Module de contrôle du poids spécifique en application de la Directive du Conseil Européen 71/347/CEE pour la détermination de la masse volumique des céréales 1991: 2004: Etablissement au Danemark du premier réseau de contrôle céréalier Homologation NTEP (USA) pour les tests de protéines et de l’huile. 1996: 2004: Introduction des puissantes calibrations ANN (Artificial Neural Network) 4 GIPSA (USA) approuve les calibrations FOSS ANN. Vol. 31, No 1, 2007 Actualité FOSS Le nouvel Infratec™ 1241 présenté à la réunion européenne des réseaux, à Budapest FOSS organise régulièrement des rencontres européennes pour les réseaux céréaliers, et l’édition de cette année a permis, cette fois encore, de s’informer dans une ambiance conviviale sur les dernières nouveautés de l’analyse des céréales. A cette occasion, une nouvelle version d’Infratec™ 1241 a été présentée. D’autres sujets ont été traités, comme la gestion des risques concernant les mycotoxines, les biocarburants écologiques, les routines efficaces de standardisation ou encore l’analyse en ligne des céréales. Cette rencontre s’est tenue chez Sandor Nogradi de Servitec, en Hongrie. Le nouvel analyseur de céréales Infratec™ 1241 Avec un rendement amélioré de 25 % et une plus grande capacité, le nouvel Infratec 1241 répond aux exigences d’efficacité d’analyse et d’automatisation à la réception des céréales. La largeur de bande de 570 – 1100 nm est désormais livrée en standard, ce qui supprime la nécessité d’un module de couleur additionnel pour l’analyse de paramètres de plus en plus demandés, comme la brillance de l’orge, la chlorophylle dans les graines de colza et la blancheur de la farine, en sus du taux de cendres. « Nous voulons éliminer l’obstacle des coûts de développement des applications dans les années à venir », a expliqué le Directeur Marketing, Jan-Åke Persson. Les nouveaux outils de communication et gestion des données, comme le port USB et les mises à jour du logiciel de traitement des données, ont attiré l’attention des congressistes. Kim Bonde Petersen du réseau danois des céréaliers y voit de nouvelles possibilités pour simplifier la logistique informatique. « Vous pouvez faire la même chose avec la version existante, mais il semble que cela deviendra beaucoup plus facile et rapide » commente-til. Gestion des risques mycotoxines La possibilité d’utiliser l’analyse NIR pour Vol. 31, No 1, 2007 mesurer les taux de mycotoxines a été retenue par la coopérative céréalière suédoise Lantmännen, qui a développé une calibration pour Infratec 1241 basée sur l’ergostérol – un alcool stéroïde présent dans les moisissures. L’ergostérol a été choisi parce que c’est une substance spécifique des champignons, qu’il existe une méthode de référence établie, et que la corrélation avec de nombreuses mycotoxines a été établie. Le système doit être considéré comme intégré dans une démarche plus large de gestion des mycotoxines, comprenant des stratégies de labourage et un historique sur les conditions de croissance. « Nous parlons d’un moyen rapide d’estimer la moisissure par un outil d’évaluation des risques », explique Thomas Börjesson qui dirige ce projet. Analyse des céréales et avenir des biocarburants Selon les prédictions, la production d’éthanol devrait atteindre 60 milliards de litres en 2010 et FOSS est actif dans ce domaine, par exemple aux USA où l’Infratec 1241 est utilisé par plus de 60 % des usines de production d’éthanol pour obtenir un rendement optimal et tester les extraits secs de distillerie destinés à l’alimentation animale. L’analyse avec les appareils FOSS fait également partie d’un projet appelé « Green Grain » lancé par l’ADAS, Institut du Végétal au Royaume-Uni. Ce projet a pour objectif de démontrer l’intérêt de sélectionner des variétés de blé qui demandent moins d’engrais azotés, présentent une plus forte teneur en amidon et provoquent moins d’émissions d’azote, sans sacrifier le rendement. Réduire le travail de standardisation avec les calibrations globales ANN En France, l’utilisation de calibrations globales ANN pour les protéines dans le blé et l’orge au lieu des calibrations PLS (Partial Least Square) a aidé Agroreso, organisme coopératif de recherche, à réduire de façon significative le travail de standardisation nécessaire pour gérer un réseau de 1098 appareils, dont 1014 Infratecs. Une étude sur trois ans menée par Agroreso a montré qu’il était possible de gagner du temps sur la standardisation complète de la plupart des appareils – près de 90 % des appareils mesurant les protéines du blé et 80 % des appareils mesurant l’orge. Cette simplification ne peut s’appliquer qu’aux Infratecs utilisant les calibrations ANN. Analyse du grain en ligne Un nouveau système d’analyse basé sur l’Infratec 1241 aide Meneba, céréalier international, à contrôler la qualité des matières premières livrées. Au lieu de prendre un échantillon manuellement sur les bateaux pour l’analyser en laboratoire, les échantillons sont prélevés directement dans le silo et conduits à un Infratec qui procède automatiquement à l’analyse toutes les dix minutes. L’Infratec n’étant pas classé ATEX, l’appareil est logé dans une petite salle près du silo. Ce système permet au laboratoire de gagner du temps et fournit des mesures plus représentatives. Meneba attend un retour sur investissement rapide par l’utilisation de données de qualité réelles sur le blé et les mélanges à la réception. Nouveauté produits Les mises à jour des produits comprennent des améliorations du logiciel de gestion des données FOSS pour le transfert des données de l’Infratec au PC. Le nouveau logiciel, simple à installer et à utiliser, offre la possibilité de gérer plusieurs appareils. Un nouveau module de mesure du poids spécifique pour Infratec 1241 facilite le travail de l’opérateur et permet de tester les graines de colza. Ce module a déjà été homologué en Suède (SP:37 90 02, émis le 27 Mars 2007) par Richard Mills 5 Actualité FOSS L’analyse NIR simplifiée avec RINA™ (Analyse à distance par Internet) FOSS hosted RINA™ est un logiciel fonctionnant par Internet qui permet de réaliser une analyse NIR sans se préoccuper des problèmes inhérents à la maintenance des calibrations et à la performance des appareils. Des services centralisés Le logiciel RINA permet de connecter via le réseau Internet des appareils de mesure à un centre de contrôle. Les experts NIR du centre assurent les tâches de gestion à distance, permettant à l’utilisateur local d’effectuer des opérations d’analyse de routine en toute sécurité, sachant que l’appareil fonctionne parfaitement et fournit des résultats fiables. Le dépannage à distance est également possible, l’expert n’a plus à se déplacer sur le site. Actuellement, le logiciel RINA hébergé FOSS fonctionne avec les appareils suivants : FOSS InfraXact™, FOSS NIRSystems™ II et FOSS XDS™. Des données constantes et fiables Toutes les calibrations et les produits sont définis dans RINA une fois à la disposition du réseau. Les modifications et mises à jour se font facilement et sont appliquées à tout le réseau grâce à un programme de synchronisation, ce qui assure l’intégrité du système d’analyse. Les 6 opérations de calibration centralisées offrent une protection contre l’utilisation non autorisée et le piratage des données de calibration. Des niveaux de service en option L’utilisateur peut opter pour le niveau de service correspondant aux exigences de l’entreprise. Certains peuvent choisir le niveau supérieur, permettant aux experts NIR du serveur central de configurer, gérer et assurer la maintenance de leurs appareils. D’autres peuvent choisir d’exploiter uniquement la partie routeur de RINA, utilisant leurs propres ressources pour opérer et contrôler les appareils connectés. L’expression RINA hébergé FOSS reflète le fait que c’est FOSS, plutôt que le client, qui prend en charge la gestion du réseau. Une autre version, appelée « RINA Hébergée chez le Client » a été lancée précédemment. Comme son nom l’indique, cette version est destinée aux organismes et sociétes souhaitant gérer eux-même leur réseau RINA. Vol. 31, No 1, 2007 Actualité FOSS Le paramètre couleur permet de gagner du temps dans l’analyse des vins La couleur est un paramètre de qualité important pour le vin, utile à la fois pour la production et le marketing, les consommateurs étant de plus en plus connaisseurs et exigeants. Avec son nouveau module couleur, l’analyseur WineScan™ permet aux laboratoires et aux viticulteurs d’économiser du temps d’analyse. Au lieu d’utiliser un appareil séparé pour l’analyse des couleurs ou de se fier au jugement visuel, l’intensité de la couleur peut être mesurée par le WineScan en même temps que les nombreux autres paramètres disponibles, comme l’éthanol, l’acidité totale, l’acide volatile, l’acide malique, le pH, l’acide lactique, le glucose, le fructose et les sucres réducteurs. Ce module installé par FOSS est très simple à utiliser, et les résultats des tests de couleurs sont livrés avec les autres paramètres. Les résultats de tous les paramètres du vin sont obtenus en 30 secondes. Caséine – la clé d’une meilleure production fromagère Une méthode plus directe de mesure de la caséine dans le lait de vache et de bufflonne a été développée en Italie à partir de l’analyse par Transformée de Fourier (FTIR) En Italie, 80 % de la production laitière sert à fabriquer du fromage. La teneur en caséine joue donc un rôle primordial. Par exemple, pour les fromages à pâte pressée cuite longuement affinés, comme le Grana Padano ou le Parmigiano Reggiano, un écart de 0,1 % dans le taux de caséine (caséine / protéines totales) se traduit par 0,30 kg de fromage en plus ou en moins pour 100 kg de lait mis en œuvre. Depuis des années, ce taux de caséine, qui exprime la teneur en caséine en pourcentage fixe de la teneur totale en protéines, était considéré comme un indicateur adéquat. Plus récemment, le travail de laboratoires italiens a montré qu’il y a une variation significative dans la relation entre les protéines totales et la caséine, ce qui a induit le développement d’une méthode plus directe. Avec le MilkoScan™ FT 6000 FTIR, des laboratoires d’analyse du lait comme l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale della Lombardia, à Brescia, mesurent désormais la caséine directement. Le laboratoire propose le taux de caséine comme paramètre de paiement pour les coopératives laitières depuis 2003. Avec cette mesure plus précise de la caséine pour le paiement, les fermiers qui fournissent un lait à fort taux Vol. 31, No 1, 2007 de caséine sont récompensés. La caséine est également un paramètre important pour évaluer le lait de bufflonne, qui entre dans la composition de la mozzarella de bufflonne. Le Dr G. Bolzoni, responsable du Centre National de Référence de la qualité du lait de vache de l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale della Lombardia explique : « Depuis 2003, nous avons mesuré la teneur en caséine d’environ 120 000 échantillons de lait en vrac, avec des moyennes annuelles entre 2,55 et 2,64 g/100 ml ; ce qui correspond à des variations de l’indice de caséine de 0,762 à 0,781. L’expérience acquise au cours des années a montré que la teneur en caséine varie selon les périodes de l’année, principalement selon la source de lait. Dès lors, la détermination de la valeur de caséine par une formule mathématique dérivée de la teneur en protéines du lait est inappropriée. » Pour plus de renseignements sur l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale della Lombardia, consultez le site : www.bs.izs.it Extrait de la Newsletter FOSS 50 diffusée par E-mail , N° 11, 2006 7 Actualité FOSS Les gagnants de septembre devant le Glacier Russel. (Anja Eiben est assise en haut à gauche) Les gagnants de notre concours découvrent les vastes horizons groenlandais Le concours organisé l’an dernier par FOSS pour son jubilé a connu un grand succès, surtout pour les gagnants qui ont goûté à l’aventure au Groenland – un pays aux vastes horizons le jour et aux splendides lumières boréales la nuit. Ces voyages sont terminés, laissant d’inoubliables souvenirs aux heureux gagnants. Mme Anja Eiben, de Rücker GmbH, en Allemagne, a participé au voyage de septembre 2006. « La végétation était clairsemée, avec des tons dominants de rouge, jaune et brun, et pas un seul arbre », raconte-t-elle. « L’excursion vers un glacier de 70 mètres de hauteur, le safari au bœuf musqué et le voyage sur la calotte glacière étaient passionnants. » « J’ai aussi aimé le côté international du groupe », ajoute Mme Eiben. Il y avait des gagnants de Nouvelle Zélande, Finlande, Espagne et des Pays-Bas. Anja Willumsen, du siège danois de FOSS, a accueilli le groupe et participé à l’encadrement de ce voyage au Groenland. Un deuxième voyage a eu lieu en février avec un autre groupe de gagnants, qui ont par- couru les paysages du Groenland confortablement installés dans des traîneaux à chiens. Ils ont pu admirer de magnifiques lueurs boréales au cœur de la nuit. Si le Groenland séduit par ses paysages magnifiques, y vivre toute l’année semble être une autre affaire. « Pour un court voyage, c’est parfait, mais pas pour toute une vie », conclut Mme Eiben. Gardez le contact Vous êtes intéressé par des nouvelles régulières du monde de l’analyse ? Abonnez-vous à notre Newsletter FOSS Section Actualité sur www.foss.dk 8 Vol. 31, No 1, 2007 WineScan™ – du vignoble à la bouteille Foster’s Wine Estates, en Australie du Sud, a été l’un des premiers utilisateurs de WineScan™ FOSS en Australie. Eric Wilkes, chimiste du groupe, est maintenant responsable de quatre WineScans. Il explique comment leur utilisation tout au long de la production de vin permet d’assurer une qualité constante d’année en année. Foster’s Wine Estates est le plus grand producteur de vins supérieurs du monde, avec des marques comme Wolf Blass, Beringer, Lindemans, Penfolds, Rosemount et bien d’autres, et un total de 24 caves, 7 unités d’embouteillage, 15 800 ha de vignes et 350 millions de litres de vin produits chaque année. Eric Wilkes, chimiste du groupe, est chargé de 15 sites avec au total quatre WineScans FOSS. Trois WineScans™ ont remplacé 10 postes de travail « Nous avons acheté notre premier WineScan™ FOSS en 2002, et je crois que c’était le deuxième WineScan vendu en Australie. Aujourd’hui, nous avons un WineScan à un poste de réception du raisin et trois dans les labos. Les trois WineScans de nos laboratoires ont remplacé 10 postes de travail, et analysent trois à quatre fois plus d’échantillons que ces 10 postes de travail. Un jour de travail normal, un appareil fournit 200 analyses. » Choisir le bon moment pour vendanger « Nous utilisons nos WineScans FOSS à tous les stades de la vinification. Dans les vignes, ils nous aident à déterminer le meilleur moment pour vendanger. En combinant les données du WineScan avec les images aériennes et satellites, nous avons la possibilité de redéfinir les zones de vignoble et d’optimiser nos schémas de gestion des raisins. Cela nous permet d’avoir des matières premières plus stables et plus prévisibles… et un meilleur vin .» Les bons raisins pour le bon vin « Lorsque le raisin est cueilli, il est livré à la presse. Ici, les WineScans nous aident à contrôler le travail de presse pour obtenir un produit plus uniforme. La fermentation est l’étape suivante de la vinification. Traditionnellement, on contrôle essentiellement les sucres en cours de fermentation, mais grâce à nos WineScans, nous pouvons en même temps contrôler les taux d’acides, d’azote et d’alcool. Le retour d’information nous permet de modifier les conditions de fermentation pour les adapter à nos objectifs sur ce vin. Lorsque le vin fermenté est réparti et mélangé, il est tou- Vol. 31, No 1, 2007 Eric Wilkes, chimiste chez Foster’s Wine Estates en Australie du Sud jours possible d’utiliser les analyses WineScan pour assembler les vins afin d’optimiser l’utilisation… un facteur clé pour générer des bénéfices dans la fabrication des vins. » Vieillir avec grâce « Rien que chez Wolf Blass, nous avons 2000 cuves et 30 000 barriques d’une capacité totale de stockage de 80 millions de litres. Il est clairement vital de tester en permanence l’intégrité des produits en cours de maturation et de stockage. Imaginez que nous devions déclasser une cuve de vin de 7 $ à 2 $ le litre… c’est ce qui arrive parfois quand on ne surveille pas bien l’évolution. Nos WineScans nous permettent de faire des centaines d’analyse par jour, ce qui évite de devoir déclasser quelques litres de vin vers la distillerie. » De la barrique à la bouteille « Notre travail de viticulteur n’est pas terminé avant que le vin soit embouteillé et expédié… et parfois même, cela va au-delà. Nous surveillons étroitement le transfert du vin vers les unités d’emballage et nous avons mis en œuvre des systèmes d’avertissement proches du temps réel pour réduire les pertes et les temps d’arrêt. Même lorsque le vin a quitté les sites de production, nos WineScans nous rendent grand service. L’empreinte spectrale FTIR peut être utilisée pour combattre la fraude par mélange. » L’avenir ? Encore plus d’analyses… « Je crois que l’industrie du vin est en retard par rapport à d’autres industries alimentaires dans l’emploi de la technologie pour améliorer les produits et le rendement. Notre défi est de produire des vins encore plus constants, plus stables, meilleurs et bon marché – adaptés aux goûts des consommateurs. La technologie a montré qu’elle pouvait largement nous y aider, et nous voulons l’utiliser de façon plus intense. Dans les six mois à venir, nous allons tripler le nombre d’échantillons analysés chaque jour dans nos principaux laboratoires – avec les quatre WineScans dont nous disposons. Plus tard, nous introduirons le contrôle en ligne. » Le facteur humain « Je ne pense pas que la technologie pourra un jour rendre le facteur humain obsolète, mais elle est appelée à occuper de plus en plus de place dans notre industrie. A ce stade, seules les grandes caves ont accès à des appareils comme le WineScan FOSS. Mais quand il y aura des options adaptées aux petits producteurs, il sera de plus en plus difficile aux caves non équipées de la technologie moderne de rester dans la course. Je suis sûr que nous allons assister à cette évolution dans les prochaines années. » par Casper Reeslev, Ideas Unltd, pour FOSS dans la région du Pacifique 9 Soxtec™ Une aide essentielle à l’analyse au Laboratoire Japonais de Recherches alimentaires Le contrôle qualité des procédures analytiques est un principe essentiel pour le Laboratoire Japonais de Recherches Alimentaires (JFRL), surtout pour les analyses nutritionnelles complexes. Mr Takahito Nakasato, Directeur de la Section Analyse Nutritionnelle du JFRL, explique à ‘In Focus’ son approche opérationnelle et présente une étude comparative entre les méthodes Soxtec™ et Soxhlet. Les Laboratoires Japonais de Recherche Alimentaire contribuent à la sécurité alimentaire par des analyses impartiales d’aliments et de nombreux autres produits. L’intégrité des procédures analytiques est donc essentielle pour notre activité. Nous travaillons sur un principe strict de respect de la qualité défini en trois phrases : • Nous analysons de façon impartiale et indépendante • Nous analysons précisément dans le temps • Nous sommes toujours impliqués dans la promotion de nos techniques pour assurer la qualité. Contrôler le cycle complet d’analyse des produits alimentaires Dans l’analyse des produits de l’alimentation humaine ou animale, nous rencontrons souvent des défis tels que la difficulté à obtenir des échantillons représentatifs, ou la grande 10 variation de densité de composants comme la matière grasse et les protéines, de 1 % à 100 %. Il faut des procédures de contrôle de qualité, non seulement en termes de contrôle des données, mais aussi par rapport à l’organisation, aux installations, aux opérations quotidiennes, aux instruments, à la manipulation de réactifs chimiques et à la formation du personnel de laboratoire. Enfin, un engagement général à délivrer des résultats de la plus haute qualité en temps utile est vital pour soutenir notre activité. L’analyse automatisée peut jouer un rôle important pour atteindre nos objectifs, en simplifiant et en accélérant l’analyse Soxhlet de matière grasse – une méthode qui peut poser des problèmes en raison de la durée d’extraction et des problèmes de sécurité liés à l’utilisation et à la conservation de solvants organiques inflammables. Chez JFRL, nous utilisons côte à côte la méthode traditionnelle Soxhlet et le Soxtec™. Soxhlet Soxtec™ Temps d’extraction 8 ~ 16 H Environ 1,5 H Sécurité Faible Intégrée Condition d’extraction Elution répétée avec un solvant froid Extraction par ébullition et rinçage Fonction de récupération du solvant Non Disponible Tableau 1 : Différences entre les méthodes Soxhlet et Soxtec™ Vol. 31, No 1, 2007 Soxtec™ Soxhlet Matériels Moyenne (g/100g) CV (%) Ebullition ~ 20 min Moyenne (g/100g) CV (%) Ebullition ~ 30 min Moyenne (g/100g) CV (%) Chips 28.36 0.5 28.05 0.5 27.99 0.3 Pâtes instantanées 17.46 0.3 17.38 0.6 17.34 0.4 Mayonnaise 73.52 0.4 73.31 0.9 72.99 0.3 Tableau 2: Résultats des méthodes Soxhlet et Soxtec™. Tests Soxtec™ avec 20 et 30 minutes d’ébullition et 60 minutes de rinçage. Et bien sûr, la solution automatisée doit être comparable à la méthode traditionnelle. C’est dans cet esprit que nous avons mené notre étude comparative, dont les résultats sont présentés ici. Comparaison entre la méthode Soxhlet et la méthode d’extraction rapide automatique avec Soxtec™ 2050 Le Soxtec 2050 FOSS est conçu pour une extraction rapide automatique, en remplacement de la méthode Soxhlet. Le Tableau 1 montre les différences entre les méthodes Soxhlet et Soxtec. Dans cette étude, nous avons comparé les résultats d’analyse du Soxtec avec ceux de la méthode Soxhlet. 1. Matériels et méthodes 1) Matériels Nous avons analysé des pâtes instantanées, des chips et de la mayonnaise, parce la teneur en matière grasse de ces produits est élevée et que la méthode Soxhlet est appropriée. 2) Méthodes Méthode Soxhlet : Nous avons analysé les produits à tester selon les tableaux standards de la composition des aliments au Japon, 5ème édition révisée et complétée et du Manuel d’Analyse. Soxtec : Nous avons analysé les produits à tester avec le Soxtec 2050 FOSS. Nous avons fait des tests avec différents temps d’extraction à chaud et de rinçage à froid. De plus, nous avons fait une série de tests avec 30, 40 et 60 minutes de rinçage et 60 minutes d’ébullition. 2. Résultats Les tableaux 2 et 3 illustrent les résultats. Dans les séries de tests Soxtec avec 20 et 30 minutes d’ébullition et 60 minutes de rinçage, les deux méthodes ne diffèrent pas de façon significative avec P = 0,05 lors du test t. Dans les séries de tests Soxtec avec 30, 40 et 60 minutes de rinçage et 60 minutes d’ébullition, les deux méthodes ne diffèrent pas de façon significative, sauf pour les chips. Dans ce cas, il y a des différentes significatives entre les méthodes Soxtec et Soxhlet dans les séries de tests Soxtec avec 30 et 40 minutes de rinçage et 60 minutes d’ébullition, mais les deux méthodes ne diffèrent pas de façon significative dans les tests Soxtec avec 60 minutes de rinçage. Nous en avons conclu que les meilleures conditions d’analyse Soxtec pour ces échantillons sont 60 minutes de rinçage et 20 minutes ou 30 minutes d’ébullition. Chips Pâtes instantanées Mayonnaise par M.Takahito Nakasato, Directeur de la Section Analyse Nutritionnelle, Japan Food Research Laboratories Soxtec™ Soxhlet Matériels Le Laboratoire Japonais de Recherches Alimentaires Le Laboratoire Japonais de Recherches Alimentaires analyse les produits d’alimentation humaine et animale, mais aussi les médicaments, produits cosmétiques, appareils médicaux, produits chimiques d’entretien ménager et l’environnement. Le Laboratoire Japonais de Recherches Alimentaires répond aux besoins divers de sécurité et santé des sociétés, des industries et des consommateurs. Fondé en 1957, ce laboratoire est le premier laboratoire d’analyses au Japon. Cet organisme a pour mission de contribuer au bien-être de la société par ses activités d’analyse. Il consacre son énergie à répondre rapidement par des données précises, avec l’impartialité d’une structure indépendante, soumise au secret professionnel. Rinçage 30 min Rinçage 40 min Rinçage 60 min Moyenne (g/100g) CV (%) Moyenne (g/100g) CV (%) Moyenne (g/100g) CV (%) Moyenne (g/100g) CV (%) 28,36 17,46 0,5 0,3 28,00 17,32 0,3 0,4 27,73 17,30 0,9 0,4 28,20 17,49 0,4 0,7 73,46 0,4 73,01 0,5 73,38 1,7 73,30 0,2 Tableau 3: Résultats des méthodes Soxhlet et Soxtec™. Tests Soxtec™ avec 30, 40 et 60 minutes de rinçage et 20 minutes d’ébullition. Vol. 31, No 1, 2007 11 Soxtec™ et SoxCap™, étude collaborative Une solution validée pour l’analyse de la matière grasse totale Dans les produits de l’alimentation humaine et animale, ainsi que dans les céréales, les matières premières se présentent souvent sous forme de phospholipides, glycolipides ou lipoprotéines. Ces formes composées ne sont pas couvertes par les procédures d’extraction avec les solvants standards, elles doivent d’abord être libérées par hydrolyse acide. L’hydrolyse acide est habituellement réalisée par ébullition de l’échantillon dans de l’acide hydrochlorique à 3-4 M. Après filtration et rinçage, le résidu de filtration est séché, puis est soumis à l’extraction par solvant. Cette procédure est longue et comporte des transferts d’échantillon qui peuvent provoquer des pertes, principales sources d’erreurs. FOSS a simplifié le processus à l’aide de son concept intégré SoxCap™, qui supprime l’étape de transfert d’échantillon[1]. Ce processus, largement validé par de nombreuses études en laboratoire[2], n’avait pas encore été validé par une étude internationale collaborative. C’est maintenant chose faite, grâce à une étude inter-laboratoires pour la révision de la norme ISO 7302[3] : le système SoxCap a été étudié en collaboration en uti- 12 lisant les mêmes échantillons que pour l’ISO 7302, conformément aux règles de l’IUPAC/ ISO pour la conception et l’évaluation des résultats[4]. Validation Les huit laboratoires de Chine, du Danemark, d’Allemagne, du Japon et de Suède participant à cette étude ont reçu onze échantillons d’aliments pour animaux, céréales et produits céréaliers, à analyser en double aveugle : Echantillon 1 : Riz précuit Echantillon 2 : Graine de blé complet Echantillon 2 : Farine de seigle Echantillon 4 : Graine de sorgho Echantillon 5 : Couscous (blé dur) Echantillon 6 : Farine mixte (plusieurs céréales) Echantillon 7 : Croûtons Echantillon 8 : Pain de maïs Echantillon 9 : Aliment pour bétail Echantillon 10 : Aliment pour poulets Echantillon 11 : Aliment pour porcs Les échantillons ont été soumis à la mesure de l’humidité, de matière grasse brute (M.G.A, par extraction directe à l’éther de pétrole) et matière grasse totale (M.G.B. après hydrolyse acide en utilisant le SoxCap). Le tableau 1 indique les résultats. En raison de la quantité limitée d’échantillons, seuls cinq laboratoires ont pu analyser l’échantillon 9. Un laboratoire n’a fourni de résultats que pour les cinq premiers échantillons. Certains résultats ont dû être éliminés comme valeurs aberrantes de Cochran ou de Grubbs sur la base des analyses statistiques. La Figure 1 décrit les performances sous la forme d’erreur relative (coefficient de variation de répétabilité et reproductibilité). Comme on pouvait s’y attendre, l’erreur relative augmente lorsque la teneur en matière grasse diminue. Tous les participants ont utilisé des échantillons de 1 g. Doubler cette quantité pour les échantillons à bas taux de matière grasse devrait visiblement améliorer la précision. Les valeurs sont comparables à celles obtenues par d’autres méthodes. Précision La précision de la méthode SoxCap a pu être vérifiée par comparaison avec la méthode ré- Vol. 31, No 1, 2007 Echantillon Paramètres 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Nombre de labos participant après élimination des valeurs aberrantes 8 8 7 7 7 7 7 6 4 7 7 Teneur moyenne en matières grasses totales, g/100 g (basée sur la matière sèche) 1,093 2,207 1,692 3,451 2,014 12,031 15,922 26,15 14,149 6,705 3,814 Ecart-type de répétabilité (sr), g/100 g matière grasse totale 0,047 0,066 0,073 0,076 0,066 0,134 0,281 0,265 0,098 0,109 0,221 4,3 3,0 4,3 2,2 3,3 1,6 1,8 1,0 0,7 1,6 5,8 Limite de répétabilité r [ r = 2,8 x sr ], g/100 g matière grasse totale Ecart-type relatif de répétabilité % 0,132 0,185 0,205 0,213 0,185 0,544 0,786 0,742 0,276 0,305 0,618 Ecart-type de reproductibilité (sR ), g/100 g matière grasse totale 0,315 0,260 0,149 0,289 0,139 0,743 0,870 0,919 0,447 0,598 0,644 Ecart-type relatif de reproductibilité % 28,8 11,8 8,8 8,4 6,9 6,2 5,5 3,5 3,2 8,9 16,9 Limite de reproductibilité (R) [R = 2,8 x sR ], g/100 g matière grasse totale 0,882 0,729 0,417 0,810 0,388 2,079 2,436 2,572 1,252 1,675 1,802 Tableau 1 : Résultats de l’étude de validation visée prEN ISO/DIS 7302, puisque les mêmes échantillons ont été utilisés et les analyses réalisées à peu près en même temps. La figure 2 illustre les résultats. Comme on le voit, il n’y a pas de différences significatives entre les deux méthodes dans l’analyse de la teneur en matières grasses totales. Toutes les valeurs, à l’exception de celles du sorgho, sont dans les limites de l’écart type de reproductibilité. Une analyse statistique (Test t de moyennes) montre qu’il n’y a pas de différence dans les valeurs entre prEN ISO/ DIS 7302 et SoxCap dans 98 cas sur 100. Matière grasse totale versus matière grasse brute Comme l’illustre la Figure 3, la teneur en matière grasse totale est considérablement plus élevée que la teneur en matière grasse obtenue par extraction directe. Les différences sont spécialement élevées pour les produits « natuErreur relative Relative error total totale fat Mat. Grasse rels » et moins prononcées pour les produits transformés, dans lesquels la matière grasse est ajoutée en cours de production. Il y a des différences substantielles et significatives dans la teneur en matière grasse totale et matière grasse brute pour le riz (+ 187 %), les graines de blé complet (+ 33 %), la farine de seigle (+ 25 %), le couscous (+ 157 %), les croûtons (+ 14 %), l’aliment pour bétail (+ 19 %) et l’aliment pour porcs (+ 23 %). On trouve des différences moins significatives pour le sorgho (+ 2 %), la farine mixte (+ 6 %), le pain de maïs (+ 6 %) et l’aliment pour poulets (+ 7 %). La Figure 3 illustre l’importance de la mesure de la matière grasse totale. Conclusion Pour la première fois, une solution simplifiée, disponible dans le commerce pour la mesure de la teneur en matière grasse totale a fait l’objet d’une étude en collaboration. L’exactitude y = 17,755x -0,4061 R2 = 0,5686 Comparison ISO 7302 / SoxCap et la précision sont comparables à celles des méthodes standards internationales actuellement en usage. Ces résultats sont importants pour les laboratoires intéressés par la validation et l’homologation de méthodes de mesure des matières grasses totales pour les analyses de routine de céréales, produits céréaliers et aliments pour animaux. Référence : [1] www.foss.dk [2] FOSS Notes d’Application pour le système SoxCap™ [3] prEN ISO/DIS 7302 Céréales et aliments pour animaux – Mesure de la teneur en matière grasse (publication prévue en 2007) [4] ISO 5725-2 Exactitude (justesse et préci sion) des méthodes de mesures et des ré sultats: 2ème partie : Méthode de base pour déterminer la répétabilité et la repro ductibilité d’une méthode de mesure stan dard. par le Dr Jürgen Möller, FOSS 30 35 25 30 20 Relative differences Fat B/Fat A Différences relatives M.G.B / M.G.A 20 sr% 15 ISO 7302 15 180 SoxCap 160 sR% 10 140 10 5 rel diff % %erreur %error 25 5 120 100 80 60 0 40 0 he B at lé moyenne %(m/m) mean%(m/m) 30 y = 6,4584x -0,4207 R2 = 0,3634 SRe yeig le So rgSo hurg m ho CC ouo sucs ocuo Fa s us Frli onue rm m iixxt CC e ror uot û PaC ontos n s ionr ndb e Al rem ada Cim ïs at e tlent CA b feepou hil é d r cim kee tail nn p fet ep Al oul dour imP et eign s tfepe po odu rc r s 20 R R ic iz e 10 W 0 % totalgrasse fat % de matière totale Fig. 1 : Erreur relative dans la détermination de la matière grasse totale exprimée en fonction de la teneur en matière grasse totale, avec SoxCap™ Vol. 31, No 1, 2007 Fig. 2: Valeurs moyennes de teneur en matière grasse totale (% M.G.) déterminées par prEN ISO/DIS 7302 et SoxCap™ (les barres d’erreur illustrent l’écart type de reproductibilité) 20 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Sample Echantillon Fig. 3: Différences relatives entre la teneur en matière grasse totale (M.G.B) et la matière grasse brute (M.G. A) 13 Comment naissent les innovations analytiques Albert Einstein a dit un jour « Je ne pense jamais à l’avenir – cela viendra bien assez tôt. » Mais penser à l’avenir, c’est justement ce que doivent faire les développeurs de produits FOSS pour assurer le relais, après 50 années de création de solutions adaptées aux demandes d’analyses. Kim Vejlby Hansen, Vice-Président, Développement Produits, explique. 14 Vol. 31, No 1, 2007 L’idée d’une nouvelle solution analytique dédiée FOSS peut provenir de différentes sources : d’un client en France, d’un ingénieur travaillant en Suède, ou d’un commercial quelque part sur la route en Australie. Mais la décision de travailler ou non sur une idée se réfère toujours aux besoins du client. Comme l’explique Kim Vejlby Hansen : « Lorsque nous examinons une idée, la première chose que nous nous demandons est quelle valeur nous pouvons ajouter aux process et aux activités de nos clients ». Le processus démarre avec le groupe de « Business development», qui réunit les données provenant des clients existants et potentiels sur leurs problèmes et leurs exigences. Les tendances du marché sont étroitement surveillées, et d’autres sources de renseignements, comme les statistiques, sont examinées d’un œil analytique : « Ainsi, nous pouvons faire des évaluations basées sur des faits », commente Kim. De la pépinière à la production Kim décrit comment le développement de produits ne se résume pas à un ingénieur devant une feuille de papier. Une fois la condition préalable économique vérifiée, il faut décider comment satisfaire le besoin du client de la façon la plus efficace. Cela peut impliquer un projet entièrement nouveau, mais peut aussi passer par l’acquisition d’une société ou d’un partenaire qui travaille avec une technologie appropriée. Cela peut aussi impliquer l’utilisation d’une solution qui existe déjà dans notre gamme de produits. Un exemple récent de cette approche est le domaine des biocarburants, où certaines solutions analytiques sont déjà adaptées aux exigences de ce secteur industriel en forte évolution. Un autre groupe, appelé « Pépinière » joue un rôle important dans cette seconde phase. Ou, parfois, c’est de lui que vient l’idée, par sa connaissance des nouvelles évolutions technologiques. « L’équipe Pépinière développe le concept de la solution » explique Kim. Ce groupe examine les exigences pour résoudre un problème particulier, les moyens de développer le concept, et fournit une estimation des coûts de développement. Il y a beaucoup d’idées, mais Kim insiste sur le critère strict des investigations. Beaucoup d’idées sont éliminées lors d’un premier examen. Il y a typiquement trois ou quatre idées de solutions initiales à considérer chaque mois. L’équipe Pépinière est également un partenaire novateur dans le processus de développement. Cette équipe comporte des généralistes qui ont une connaissance des technologies Vol. 31, No 1, 2007 « Lorsque nous examinons une idée, la première chose que nous nous demandons est quelle valeur nous pouvons ajouter aux process et aux activités de nos clients ». adaptées et peuvent voir les opportunités. Ce groupe dépose régulièrement des demandes de brevet. Pas moins de dix demandes de brevet ont été déposées au premier semestre 2006. « De temps en temps, nous sommes obligés de défendre nos brevets », ajoute Kim. « Jusqu’à ce jour, nous n’avons pas perdu une seule fois.» Le développement des concepts retenus est ensuite confié aux équipes de développement de matériel et logiciel. Le test des produits en cours de développement est aussi un point critique. En particulier à cause des spécifications pointues et des hauts niveaux de fiabilité qui font naturellement partie de toute solution FOSS : ces exigences impliquent une qualité de haut niveau. Le travail de test est intégré dès la phase de développement du concept, où l’on définit comment s’assurer qu’une solution sera conforme à ses spécifications. Les tests spécifiques comportent un test de fiabilité où le produit est utilisé jusqu’à ce qu’il ne fonctionne plus. Il y a également des tests environnementaux d’humidité, de poussière, de chauffage ou refroidissement, d’émissions électriques, etc. selon les homologations EMC, IP et CE. Les tests de terrain sur les sites des clients assurent que le produit est utilisable dans des conditions données, comme lorsque le milieu comporte des vibrations et un fort taux d’humidité. Les tests sur les paramètres de mesure sont réalisés pour tous les paramètres disponibles. Même si un client ne veut mesurer que quelques paramètres particuliers, les autres calibrations seront disponibles et pré-testées, pour le cas où elles seraient demandées. L’étape finale – la production, fait partie intégrante du processus de développement. A la suite des modèles fonctionnels et prototypes utilisés sur les sites de tests des clients, le processus de développement se termine par la production réussie d’une série 0 : c’est la première solution réalisée sur les fondements de la production finale. Elle garantit que le produit peut réellement être fabriqué avec les installations de production. Investir là où il y a un interêt économique clair Le processus de développement peut être coû- teux, il est donc crucial de prendre les bonnes décisions sur le lieu et le moment des investissements. Dix pour cent du CA annuel est réinvesti en recherche et développement, dans les sites du Danemark, de Suède et des USA. Mais ce pourcentage peut être plus élevé si une opportunité commerciale garantit l’investissement. « Nous sommes une société solide financièrement, et nous avons la possibilité de réagir à une opportunité », explique Kim. La décision de développer ou non une solution dépend en grande partie du type de compétence qui entre en jeu. Si une solution repose sur une technologie comme le NIR (Proche Infrarouge), par exemple, où FOSS possède de solides compétences, les ressources internes seront employées. D’un autre côté, pour une technologie nouvelle pour FOSS, il peut être préférable de recourir à une collaboration avec des partenaires extérieurs. Tout cela nous ramène à une notion clé du succès du développement des solutions analytiques FOSS depuis cinquante ans – « dédiées ». « En clair, l’important n’est pas le choix de la technologie, mais le fait que la solution soit dédiée à des exigences particulières et qu’elle se prête à une utilisation de routine », développe Kim. Suite page 16 La première innovation de FOSS, le Cera Tester, lancé en 1956 : le principe de développer des appareils d’analyse répondant aux exigences particulières des utilisateurs est toujours en vigueur. 15 « Cela montre comment une technologie Smart peut connaître des applications élargies. » Suite de la page 15 Un terrain de jeux pour scientifiques Pour Kim, FOSS est un terrain de jeux pour scientifiques. « Nous avons des gens qui travaillent dans la chimie, l’optique, la chimiométrie, toutes sortes de domaines technologiques, et nous recherchons toujours la meilleure technologie et les meilleures compétences que nous puissions avoir », commente-t-il. « Nous choisissons les généralistes, nous choisissons les spécialistes, et nous choisissons également ceux qui peuvent travailler de façon interdisciplinaire, avec la production, par exemple ». La plupart ont une formation scientifique, au moins de niveau universitaire. Plusieurs ont des doctorats. Beaucoup d’énergie a été investie pour trouver un processus de développement dans lequel ces personnes peuvent utiliser leurs compétences avec la meilleure efficacité, en collaboration avec les autres. Cela peut impliquer que les gens travaillent sur plusieurs projets, par exemple, un bon spécialiste de l’optique peut fournir une contribution limitée sur un projet, et une contribution majeure sur d’autres projets où son expertise revêt de la valeur. La nature du travail et, en particulier, la perspective de travailler sur des projets passionnants motive régulièrement les candidatures d’ingénieurs danois et étrangers. « Nous avons des gens qui ont entendu parler de notre société dans leur pays, » commente Kim. « Par exemple, l’un de nos salariés vient des EtatsUnis. Il s’était même entraîné pour passer son entretien d’embauche en danois, et il s’est très bien débrouillé ! ». La formation continue joue un rôle important dans le développement des compétences des salariés. Bien sûr, il s’agit d’un sujet d’intérêt mutuel, car la capacité de la société à rester à la hauteur des exigences des clients dépend en grande partie de la capacité de ses salariés à tirer parti des ressources des dernières évolutions technologiques. A la poursuite de la prochaine Solution Analytique Dédiée Au bout de quatre ans et demi chez FOSS, Kim Vejby Hansen est particulièrement fier de la mise en œuvre d’un processus de développement de produits modulaires. Cela peut s’illustrer dans la pratique par le développement de logiciels. S’il 16 Le WineScan™ FOSS: un exemple concret d’application d’une technologie avancée sous une forme utilisable. reste un certain nombre de plateformes logicielles qui sont conservées parce qu’elles existent sur des produits anciens, tout nouveau développement de logiciel se fait désormais sous forme d’une solution rationalisée qui fonctionne indépendamment du matériel. Cette approche modulaire a pour conséquence directe une meilleure qualité, une plus grande efficacité, un bon rapport qualité-prix du développement, et un gain de temps extrêmement appréciable. « Il est plus facile de concevoir de nouvelles solutions dédiées en appliquant des modules » explique Kim. Kim décrit comment, dans cette perspective, l’ensemble de la société est novatrice à tous les niveaux. Le processus de développement et la décision d’attribution des crédits sont nécessairement stricts et cela restera ainsi. Mais toute idée est prise au sérieux, ce qui se traduit régulièrement par de nouvelles créations sur le tableau des appareils d’analyse. Pour Kim, un bon exemple est le WineScan™, un appareil basé sur la même technologie que l’analyse du lait. « Il s’agit de prendre une technologie connue et de l’appliquer à un problème – en l’occurrence l’analyse du vin, qui prenait des heures – pour résoudre ce problème. Cela illustre comment une technologie Smart peut connaître des applications élargies. » Et il existe bien d’autres exemples de ce type : analyse simple et fiable des céréales, analyse compositionnelle du lait et mesure de la teneur en matière grasse de la viande. Bien sûr, il y a quelques ratés dans ces développements. Kim se souvient d’une application pour l’analyse du fromage qui, reconnaîtil, était allée assez loin dans le processus avant qu’il décide de tout arrêter. Mais il est tout disposé à l’admettre. Le concept était solide, mais, simplement, dans ce cas particulier, la technologie n’était pas assez mûre pour répondre aux besoins du client. Kim sait bien par ailleurs que c’est cette recherche constante de nouvelles solutions qui permet à FOSS de rester en tête de la compétition pour répondre aux nouvelles demandes d’analyse. Pour l’avenir, Kim voit de nouveaux défis, dont la nécessité de suivre le rythme sans précédent de l’évolution technologique. L’aptitude à anticiper sera essentielle pour répondre à ces défis, qu’ils portent sur la connectivité des logiciels, la mise en réseau ou les petites solutions incluant plus de fonctionnalités. C’est en définitive le savoir-faire qui permettra de faire la différence sur un marché compétitif. « Il s’agit essentiellement de savoir utiliser la technologie pour offrir au client la bonne solution analytique dédiée – c’est ce savoir-faire qui fait la différence » conclut Kim. par Richard Mills, FOSS. Vol. 31, No 1, 2007 De meilleurs kebabs avec le FoodScan™ Meetab, producteur de kebabs à Linköping, en Suède, rencontrait des problèmes liés à la variation de la teneur en matière grasse des livraisons de viande. Mais tout a changé avec l’acquisition d’un FoodScan™ en 2006. Maintenant, la viande est analysée 30 fois par jour, avec des effets positifs: diminution des coûts, amélioration qualité et satisfaction des clients. « Auparavant, notre viande était testée en laboratoire plusieurs fois dans l’année », explique Tibet Ukus, Directeur de Meetab. « Chaque jour, nous cuisinions et goûtions nos produits, mais cela ne nous donnait pas l’information précise sur la teneur en matière grasse de la viande que nous produisions. Cela était bien évidemment peu satisfaisant, pour nous comme pour nos clients – il était clair qu’il fallait faire quelque chose. » Le Foodscan™ est utilisé pour analyser les matières premières à la réception, principalement de la viande de bœuf et de la matière grasse. A partir des résultats d’analyse, différents mélanges de viande à kebab sont élaborés. Meetab utilise la calibration pour viande qui est livrée avec le Foodscan, après ajustement aux différents mélanges d’épices qui sont ajoutés à la viande. Il y a trois points d’analyse : la matière première, la matière en cours de transformation et le mélange final, ce qui fait environ 30 analyses par jour. Tous les résultats sont collectés et une copie est jointe aux livraisons, ce qui fournit une documentation précise sur la marchandise livrée. Des clients satisfaits « Depuis que nous possédons le Foodscan, nos clients sont nettement plus satisfaits de nos produits » explique Ukus. Des réunions avec les fournisseurs de Meetab sont également prévues pour discuter des variations des matières premières livrées. « Nous serons très heureux de montrer avec quelle efficacité nous travaillons désormais avec le contrôle de qualité et la documentation des produits. » ajoute Ukus dans un sourire. par Line B. Petersen, FOSS en Scandinavie « Je ne peux que recommander le Foodscan™. Cet appareil fonctionne à la perfection et les avantages de mesures rapides et quotidiennes sont énormes. » Tibet Ukus, Directeur, Meetab Meetab est un producteur de kebabs installé à Linköping, en Suède. Cette société, qui emploie douze personnes, est née en 2005 de la fusion de deux autres sociétés. La production, d’environ 1000 tonnes de viande par an, est en augmentation. Vol. 31, No 1, 2007 17 Allemagne : Mesure de l’état sanitaire d Dans le commerce de raisin ou de moût, il est toujours difficile de fixer un prix objectif. Il est délicat de définir des systèmes de paiement corrects et incitatifs entre producteurs et coopératives. La transformée de Fourier en Moyen et proche Infrarouge (FT-MIR) et le GrapeScan FOSS peuvent aider à trouver une solution. Si la qualité des vins finis peut déjà être évaluée par la dégustation, jusqu’à présent, le degré Brix était le seul paramètre pour mesurer la qualité des raisins et moûts. Mais le degré Brix ne suffit plus pour décrire le potentiel qualitatif réel. Le Département de Viticulture et Oenologie du DLR Rheinpflaz a donc offert son soutien à un doctorant pour évaluer le développement de l’analyse FT-MIR pour mesurer l’état sanitaire du raisin. Dans le commerce de raisin ou de moût entre le producteur et la cave de vinification, il est toujours difficile de fixer un prix objectif. Il est également délicat de définir des systèmes de paiement corrects et incitatifs entre producteurs et coopératives. C’est ici que le FT-MIR et le GrapeScan FOSS peuvent contribuer à trouver une solution. Commen évaluer l’état sanitaire du raisin ? C’est un défi particulier d’évaluer avec précision l’état sanitaire réel du raisin. Une pre- 18 mière approche peut être donnée par l’examen visuel, subjectif, des raisins vendangés à la main. Mais, quoi qu’il en soit, l’examen visuel de l’état du raisin présente un inconvénient majeur, puisqu’une infection fongique ne peut être détectée que lorsque le développement visible du champignon est réalisé, alors que son impact négatif sur la qualité peut se produire à un stade plus précoce. En fonction des températures en automne, de l’humidité et des précipitations, un développement substantiel de levures sauvages, de bactéries acétiques et lactiques se produit dans les raisins attaqués par la moisissure, et cela peut fortement réduire la qualité des fruits, quel que soit le résultat de l’examen visuel. L’analyse FT-MIR proposée par le GrapeScan FOSS, déjà appliquée dans de nombreuses coopératives, fournit un moyen simple et rapide d’examiner le moût. Notre étude porte sur la capacité de cette technologie à tester l’état sanitaire du raisin. Le premier stade consiste à générer plus de 1500 échantillons de moût, avec un degré exactement défini de pourriture, entre 0 et 100 pour cent, du raisin sain au raisin pourri. Malheureusement, ni l’indice d’état sanitaire basé sur les raisins du Sud de la France et de l’Espagne, fourni par FOSS, ni l’indice que nous avons développé nous-même ne pouvait nous donner des valeurs correspondant d’une ma- nière satisfaisante au degré d’infestation déterminé par l’examen visuel. Pour résoudre cet écart entre les résultats d’analyse et l’aspect visuel, nous avons examiné la teneur de raisins pourris à 100 pour cent peu après l’infection par Botrytis, puis deux ou trois semaines plus tard. Nous avons trouvé que, bien que les raisins examinés aient été évalués visuellement comme étant pareillement infectés à 100 pour cent par la pourriture, les paramètres de glycérol et acide gluconique utilisés pour déterminer la pourriture par voie chimique peuvent varier jusqu’à 400 pour cent selon la durée de l’infection par Botrytis (voir Fig. 1 et 2). Un raisin pourri à 10 pour cent peut contenir, après une courte période d’infection 0,4 g/l de glycérol, un autre raisin, également infecté à 10 pour cent de pourriture, peut contenir, après une plus longue période d’infection, 2,5 g/l de glycérol. Le facteur décisif pour la qualité du vin n’est pas l’apparence extérieure des raisins, mais l’effet de la pourriture sur sa composition, et donc sur le vin lui-même. Ainsi, des raisins pourris à une température de 25 °C fin septembre peuvent contenir jusqu’à 1 g / l d’acidité volatile, tandis que des raisins pourris à une température de 8 °C fin octobre ont une teneur en acide volatile parfaitement normale. Comme l’évaluation visuelle des raisins n’est pas reliée directement à l’analyse, et Vol. 31, No 1, 2007 du raisin que ce mode d’évaluation ne peut permettre de contrôler les changements de composition des raisins ou du moût, l’état des raisins a été défini de manière analytique depuis l’automne 2003 en référence à des paramètres chimiques tels que : acide gluconique, glycérol, éthanol, acidité volatile et rapport glucose / fructose. Comme les levures de vinification, la plupart des micro-organismes dégradent de préférence le glucose. Le rapport glucose / fructose change donc selon le degré et la durée d’infection au Botrytis. Les viticulteurs et les caves de vinification ne sont pas encore familiarisés Professeur Ulrich Fischer avec cette interprétation des résultats analytiques autres que les acides volatiles. Nous avons donc défini des domaines pour chacun des paramètres, pour permettre une classification des raisins selon leur état. Ces domaines permettent une classification des raisins dans les catégories suivantes : sains, légèrement perceptible, perceptible, très perceptible, extrêmement perceptible. Il est important de prendre l’analyse globale en considération. Si seule la teneur en glycérol est élevée, cela ne réduit pas la qualité d’un échantillon, dès lors que les résultats pour les autres paramètres restent à un niveau satisfaisant. Le tableau 1, qui présente les résultats pour le Riesling, le Pinot Noir et le Pinot Blanc, illustre l’application pratique de cette analyse. Les résultats pour le Riesling et Pinot Noir montrent une nette dégradation qualitative. De plus, le faible rapport acide tartrique / malique du Pinot Noir indique un certain manque de maturité. Malgré un très fort degré de maturité, le Pinot Blanc est d’excellente qualité et les paramètres d’état sanitaire ne sont pas particulièrement élevés. Suite page 20 35 Glycérol Glycerol Courte Frühesinfestation Befallsstadium 12 Longue infestation Spätes Befallsstadium Acide Gluconique Gluconic acid 30 20 15 10 5 0 Fig. 1 : Niveaux de gycérol déterminés par des enzymes après une courte (jaune) ou une longue (brune) période d’infestation par Botrytis (N=22, vendanges 2004) Vol. 31, No 1, 2007 Acide Gluconique Gluconic acid [g/l][g/l] Glycérol Glycerol[g/l] [g/l] 25 Courte infestation kurzer Befall Longue langerinfestation Befall 10 8 6 4 2 0 Fig. 2 : Niveaux d’acide gluconique déterminés par des enzymes après une courte (bleue) ou une longue (rouge) période d’infestation par Botrytis (N=22, vendanges 2004) 19 Les solutions FOSS WineScan™ proposent : WineScan™ Grape pour l’analyse dédiée du moût de raisin. Suite de la page 19 20 La teneur en azote durant la maturation Le tableau 3 montre des valeurs basées sur la validation d’une calibration réalisée ces dernières années avec des échantillons inconnus. Les paramètres mesurés sont l’azote aminé fermentescible (FAN), dérivé des aminoacides, 250 200 5 N (amino-acids) N (ammonium) N (total) Amino-N / Ammonium 4 150 3 100 2 50 1 0 23. 30. 6. 13. 23. 30. 6. 13. Août Août Aug Aug Sept. Sept Sept. Sept 20. 27. 20. 27. Sept. Sept Sept. Sept 04. 04. Oct. Oct 11. 11. Oct. Oct 18. 18. Oct. Oct 0 Rapport (ammonium) Ratio ofNN(aminoacides) (amino-acids)sur to NN(ammonium) Teneur en azote et levures La teneur en azote est un paramètre décisif pour le bon déroulement du processus de fermentation : en effet, lorsque les levures ne disposent pas de composés azotés en quantité suf- fisante, il se forme du sulfure d’hydrogène, ce qui dégrade le vin. La disponibilité de l’azote est une question de survie pour plusieurs générations de levures, la quantité d’azote utilisable étant en corrélation directe avec la biomasse des cellules de levure. Les cellules de levure ont besoin d’azote en particulier pour la configuration des différents enzymes et transporteurs qui maintiennent un pH neutre à l’intérieur des cellules et forment des transporteurs de sucre actifs. Les principales sources d’azote sont l’ammonium et les acides aminés. Ces derniers sont également importants pour la formation des alcools supérieurs et esters qui affectent les qualités sensorielles des vins, tout particulièrement pour les vins blancs jeunes. N (ammonium) en mg/l, N (aminoacides) en mg/l N (ammonium) in de mg/l, N en (amino-acids) in mg/l Valeur Brix °Oe Brix value in °Oe Si nous utilisions un système de « feux verts » pour mettre l’accent sur les valeurs critiques, il serait facile de décider si les niveaux dans les vins analysés sont perceptibles. Ces moûts ont été soumis à une fermentation séparée et il y a nettement des défauts de qualité, sous forme de goût fongique et de moisi dans le Riesling et le Pinot Noir, tandis que le Pinot Blanc présente une excellente qualité. Si l’état sanitaire du raisin doit être évalué par analyse et si les résultats d’analyse doivent affecter les prix, l’analyse doit être précise et fiable. Cela est beaucoup plus difficile à atteindre pour l’acidité volatile par exemple, qui ne se produit qu’en petites quantités, que pour d’autres paramètres comme le degré Brix et les taux d’acides totaux. Tout jugement fiable sur la qualité d’une mesure doit reposer sur une validation, c.à.d. une vérification indépendante de la calibration de l’appareil d’analyse, en utilisant des échantillons inconnus qui n’entrent pas dans la calibration. L’écart maximum révélé au Tableau 2 indique, avec un niveau de confiance de 95 %, l’erreur maximale prévisible entre les valeurs prédites et les valeurs de référence. R² décrit la corrélation entre les valeurs de référence et celles du GrapeScan. Dans l’idéal, lorsque les deux valeurs sont identiques, R² = 1,0. Pour prendre en compte l’écart maximal, des valeurs de seuil ont été attribuées à chaque paramètre. Dans le cas de l’acide gluconique, du glycérol et de l’éthanol, une valeur ne sera prise en compte que si elle est supérieure à un seuil de 1 g/l; pour les acides volatiles, le seuil est de 0,2 g/l. l’azote dérivé de l’ammonium, aisément assimilé par les levures, et l’azote total, qui est la somme des deux. Le niveau de confiance est, ici encore, de 95 %. En limitant l’étude à du raisin mûr, récolté après le 20 septembre, l’écart-type est considérablement réduit (voir tableau 4). En termes absolus, la concentration en composés azotés mesurée est à la limite des capacités d’analyse du GrapeScan, mais la précision est parfaitement à la hauteur des exigences des caves. La Figure 3 montre que l’ammonium diminue avec la maturation des raisins, tandis que les taux d’acides aminés augmentent. Le rapport aminoacides / ammonium augmente avec la maturation des raisins (R² = 0,94) et se développe parallèlement au degrés Brix qui augmente (R² = 0,94). La figure 3 montre également que les raisins plus mûrs n’ont pas forcément plus d’azote total utilisable pour les levures, mais qu’il y a une nette tendance avec la maturation à une plus grande quantité d’azote utilisable provenant des acides aminés. Cela pourrait indiquer que l’apparition d’un goût indésirable, l’arôme atypique de vieillissement, que l’on rencontre avec les vendanges peu mûres, pourrait s’expliquer en partie par un manque d’azote utilisable provenant des aminoacides. En même temps, le rapport aminoacides / ammonium pourrait être utilisé comme paramètre de maturation à l’avenir. Fig. 3 : Teneur en azote du raisin en cours de maturation Vol. 31, No 1, 2007 La teneur en azote durant la fermentation La teneur en azote du raisin est primordiale pour la nutrition des levures. Grâce au WineScan de FOSS, il est désormais possible de contrôler la fermentation dans chaque barrique sur une base quotidienne à l’aide d’une analyse rapide et simple, ce qui permet aux vinificateurs, non seulement de suivre le processus de fermentation de façon exacte en termes de sucres résiduels, d’acides volatiles, d’acide malique et tartrique, mais aussi d’obtenir des informations cruciales sur l’alimentation des levures en azote. Cela permet une détection précoce des déficiences, auxquelles on peut remédier par addition de sels d’ammonium, ce qui permet d’éviter la formation de sulfure d’hydrogène et les arrêts de fermentation. Résumé La technologie FT-MIR permet désormais de connaître rapidement la composition du raisin, mais aussi de mesurer les métabolites produits par le Botrytis et d’autres moisissures, ainsi que les levures sauvages et les bactéries dans les raisins pourris. Le contrôle simultané d’un certain nombre de paramètres (glycérol, acide gluconique, éthanol et acides volatiles) défavorables à la qualité ultérieure du vin permet d’obtenir une évaluation objective de la qualité sanitaire du raisin. Le dépassement de seuils établis pour ces paramètres fournit une preuve évidente de perte de qualité due à la pourriture. L’inspection visuelle de l’état sanitaire du raisin ne suffit pas pour évaluer ces changements dans la composition, alors qu’ils sont décisifs pour la qualité ultérieure du vin. Maintenant, grâce au FT-MIR, les coopératives et caves ont à leur disposition des appareils utiles pour l’évaluation rapide et complète de la qualité des raisins à réception. A l’aide de cette technologie, une base objective pour la fixation des prix pourra être développée, de sorte que les opérations depuis les vignes jusqu’à la récolte pourront être correctement rétribuées. Cet article est basé sur la Conférence Viti-vincole FOSS donnée à Barcelone, en juin 2006, et dont le texte a été publié dans Der Deutsche Weinbaum, N°. 13/2006. Pour plus d’information, contactez les auteurs : ulrich.fischer@ dlr.rlp.de. Nous remercions pour son soutien le Ministre de l’Economie, des Transports, de l’Agriculture et de la Viticulture du Land allemand de Rhénanie-Palatinat. par le Professeur Ulrich Fischer et Thomas Berger, Département de Viticulture & Œnologie, DLR-Rheinpfalz, Allemagne Vol. 31, No 1, 2007 Tableau 1: Etat sanitaire des raisins, Récolte 2004 Paramètre Riesling Pinot Noir Pinot Blanc Brix [°Oe] 87 86 111 Rapport acide tartrique / malique 0,7 0,55 0,75 Rapport glucose / fructose 0,95 0,95 0,95 Glycérol [g/l] 3,0 2,1 0,0 Ethanol [g/l] 3,0 2,8 0,5 Acide gluconique [g/l] 3,6 0,1 0,0 Acides volatiles [g/l] 0,5 0,2 0,0 Extrêmement perceptible Perceptible Sain Interprétation Tableau 1 Tableau 2 : Correspondance entre GrapeScan™ et les méthodes de référence, paramètres analytiques de l’état sanitaire des raisins Paramètre Unité Nb d’échantillons Domaine R² Ecart maximal¹ Acide gluconique g/l 240 0 − 7,0 g/L 0,768 ± 1,2 g/l Glycérol g/l 255 0 − 7,0 g/L 0,933 ± 0,9 g/l Acides volatiles g/l 58 0 − 1,6 g/L 0,926 ± 0,13 g/l Ethanol g/l 174 0 − 4,0 g/L 0,849 ± 0,8 g/l ¹exprimé comme deux fois la racine carrée moyenne de l’erreur de prédiction (RMSEP x 2) Tableau 2 Tableau 3 : Correspondance entre GrapeScan™ et les méthodes de référence, paramètres concernant l’azote, récolte 2004 Paramètre Unité Nb d’échantillons Domaine R² Ecart maximal¹ Amino-azote (N-OPA) mg/l 673 34 − 282 0,889 29 mg/l Amino-azote (après 20 Sept. 04) mg/l 301 34 − 277 0,956 19 mg/l Ammonium mg/l 669 18 − 425 0,974 22 mg/l Ammonium (après 20 Sept. 04) mg/l 296 18 − 194 0,963 15 mg/l Azote Total mg/l 669 64 − 515 0,909 48 mg/l Azote Total (après 20 Sept. 04) mg/l 297 64 − 430 0,960 28 mg/l ¹exprimé comme deux fois la racine carrée moyenne de l’erreur de prédiction (RMSEP x 2) Tableau 3 Tableau 4 : Correspondance entre GrapeScan™ et les méthodes de référence, paramètres de fermentation, récolte 2004 Paramètre Unité Nb d’échantillons Domaine R² Ecart maximal¹ Amino-azote mg/l 34 14 − 160 0,820 33 mg/l Ammonium mg/l 34 0 − 197 0,959 15 mg/l Azote Total mg/l 34 15 − 341 0,922 36 mg/l ¹exprimé comme deux fois la racine carrée moyenne de l’erreur de prédiction (RMSEP x 2) Tableau 4 21 Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la chimiométrie – sans oser le demander La plupart d’entre nous a déjà entendu le terme « Chimiométrie ». Nous savons peut-être que c’est un élément essentiel de la calibration des appareils NIR ou IR. Mais comment fonctionne ce concept dans la pratique ? Poul Erik Petersen, du groupe de développement FOSS, répond à nos interrogations. La chimiométrie La chimiométrie est l’application des méthodes mathématiques ou statistiques aux données chimiques. La Société Internationale de Chimiométrie (ICS) propose la définition suivante : la chimiométrie est la discipline de la chimie qui utilise les méthodes mathématiques, statistiques ou autres employant une logique formelle : 1. pour concevoir les procédures et équi pements de mesure optimaux et 2. pour fournir un maximum d’informa tions pertinentes par l’analyse des don nées chimiques. La recherche chimiométrique porte sur un vaste domaine de méthodes différentes qui peuvent s’appliquer à la chimie. Il y a des techniques pour collecter les bonnes données (optimisation des paramètres expérimentaux, plans d’expérience, calibration, traitement du signal) et pour extraire l’information de ces données (statistiques, reconnaissance des formes, modélisation, estimation des relations structure-propriété). 22 On peut dire que ceux d’entre nous qui étudient la chimiométrie observent les données de la même façon que les spécialistes des sciences humaines étudient l’histoire de la littérature. Les catégories, les époques et les styles sont utilisés pour interpréter les œuvres littéraires. Pareillement, la chimiométrie a développé différents outils pour interpréter les données à étudier. Avec ces outils chimiométriques, il est possible de créer des classifications qui apportent une information sur ce que l’on étudie. Lorsque nous examinons les données à travers les lunettes de la chimiométrie, nous pouvons souvent identifier des connexions et des informations entièrement nouvelles. Le monde des sciences naturelles prétend souvent « voir » le monde autour de nous comme le résultat de l’étude des données, et il est bien naturel que les personnes engagées dans ce domaine aient adopté des méthodes pour analyser les données qui leur sont fournies. La chimiométrie peut donc être vue comme une discipline d’analyse générale des données, qui est à la fois plus exploratrice et moins formelle que les statistiques. Calibration D’une manière générale, la calibration consiste à amener un appareil à fournir des prédictions précises. En termes de chimiométrie, nous faisons cela en employant des modèles mathématiques à plusieurs variables. Pour créer une calibration, il nous faut à la fois le spectre infrarouge (IR) des échantillons analysés et les analyses chimiques de référence correspondantes. L’un des principaux problèmes que nous rencontrons dans la calibration est celui des interférences. La figure 1 illustre trois spectres IR pour la matière grasse, les protéines et le lactose dans le lait. Comme on le voit, il y a quelques points avec des signaux élevés pour chaque courbe, mais ils sont plus ou moins recouverts par les signaux des autres composants. De plus, un pic individuel n’est pas adéquat pour déterminer un matériau complexe et changeant comme la matière grasse. La calibration est donc basée sur l’identification d’une équation mathématique qui Vol. 31, No 1, 2007 0.45 Lactose 0.4 Laktos e Matière F at grasse 0.35 Absorbance 0.3 0.25 Protéine P rotein 0.2 0.15 0.1 0.05 0 -0.05 300 Chargement d’un échantillon dans l’analyseur FoodScan™ Les outils chimiométriques permettent de créer des classifications qui apportent une information sur ce que l’on étudie. pourra, par exemple, rendre les résultats de la matière grasse lisibles indépendamment des variations du lactose et d’autres interférents éventuels, comme dans le lait. Malheureusement, il n’est habituellement pas possible d’identifier une seule longueur d’onde pour un composant donné ; il faut donc élaborer un « modèle » de calibration. Méthodes Les deux principales méthodes de calibration utilisées en chimiométrie sont le PLS (Partial Least Squares) et l’ANN (Artificial Neural Network = réseau de neurones), selon la nature des problèmes à résoudre. La calibration PLS est souvent utilisée lorsque le spectre est linéairement proportionnel à la concentration d’un composant. L’ANN est une technique de calibration plus puissante, mais qui nécessite une grande quantité de données (plus de 1000 échantillons). Il existe une méthode plus basique pour gérer et classifier les données : l’ACP (Analyse en Composante Principale). De plus, il y a un Vol. 31, No 1, 2007 400 500 pinaxis 600 700 800 Figure 1: Spectre IR pour la matière grasse (rouge), les protéines (vert) et le lactose (bleu) grand nombre de méthodes pour déterminer les valeurs aberrantes, standardiser les appareils, sélectionner les longueurs d’onde et optimiser les opérations. Validation Pour évaluer la qualité d’un modèle de calibration, on procède à une validation. La meilleure façon consiste à tester un nouveau lot d’échantillons externes apportant de la variabilité. A partir de ces lots d’échantillons indépendants, la validation établit la précision et la répétabilité d’une calibration. La précision est une mesure de l’écart entre les valeurs prédites en appliquant la calibration (c.à.d. le résultat de l’appareil) et les résultats de l’analyse chimique correspondante. La répétabilité est la mesure de l’écart entre les résultats prédits lorsqu’un même échantillon est analysé à plusieurs reprises. créer des calibrations qui conservent leur précision dans le monde entier. Une calibration ne doit donc pas être trop sensible aux effets physico-chimiques tels que les écarts de température, le degré d’homogénéisation, les variations saisonnières, les conservateurs, l’humidité, etc. Bien que FOSS valide ses calibrations globales de différentes façons, c’est en définitive la satisfaction du client avec ses échantillons spécifiques qui détermine la qualité d’une calibration, et souvent, il est nécessaire de développer de nouvelles versions de calibration adaptées aux clients, lorsque les calibrations générales ne répondent pas totalement à leurs besoins. La calibration peut donc jouer un rôle important dans la fourniture d’une solution analytique dédiée. par Poul Erik Petersen, FOSS Personnalisation Avec FOSS, la stratégie globale consiste à 23 L’analyse des aliments basée sur une gestion Internet Le grand laboratoire européen MasterLab, situé aux Pays-Bas, connaît bien l’art de contrôler de multiples appareils d’analyse NIR. Aussi, lorsque l’idée d’utiliser un réseau Internet pour simplifier et améliorer les opérations d’analyse NIR a été soulevée, le laboratoire s’est empressé de tester ce concept. Le nouveau système, appelé RINA™ (Remote INternet Analysis), est maintenant mis en service, avec de grandes attentes pour optimiser le fonctionnement des analyseurs et le service après-vente. ‘In Focus’ a rendu visite à MasterLab pour en savoir plus. MasterLab BV, une société du groupe Trouw Nutrition International/Nutreco, est l’un des premiers laboratoires européens dans le secteur de l’alimentation humaine et animale et des produits pharmaceutiques. Des experts comme Jos Zegers, spécialiste en Microscopie et Proche Infrarouge, responsable des analyses NIR, sont chargés de l’analyse qualité et des services à la clientèle. Depuis qu’il utilise le nouveau logiciel de mise en réseau RINA, ses objectifs sont devenus plus simples à atteindre, car ce logiciel simplifie les opérations et permet un meilleur contrôle des différents appareils NIR. 24 Pourtant, le concept de gérer un ensemble d’appareils depuis un site central n’est pas nouveau pour MasterLab. Ce principe a été mis en œuvre pour la première fois en 1992, avec le logiciel ISI et des appareils PS 6250. Aujourd’hui, le réseau MasterLab regroupe 17 appareils NIRSystems clients. Certains sont situés au sein de la société-mère Nutreco, d’autres sur des sites de clients externes, tels que des usines agroalimentaires relativement proches (Belgique et Allemagne) ou plus lointaines (Russie, Mexique et Brésil). Le serveur de réseau est installé dans les locaux de MasterLab à Boxmeer. Jos Zegers est à la fois administrateur de ce réseau et gestionnaire du réseau pour les 17 appareils connectés. La nouveauté avec RINA, c’est que ce logiciel intègre de nouvelles fonctions qui facilitent et simplifient le fonctionnement du réseau, dont une fonction « gestionnaire de réseau » installée entre le serveur et les appareils clients, qui permet de gérer et contrôler simplement les appareils à distance depuis un poste central. En plus du réseau local MasterLab, il y a également une ligne depuis le serveur vers le site Nutreco en Norvège – le centre de recher- Vol. 31, No 1, 2007 Sous un oeil attentif: le contrôle central permet de configurer tous les modèles de prédiction et tous les produits une fois pour toutes pour tout le réseau. che sur la nutrition aquatique ARC (Aqua feed Research Centre) de Stavanger, où une autre installation du logiciel de gestion du réseau est utilisée pour gérer un groupe séparé d’appareils chez des clients locaux. Des opérations simplifiées Le fait d’utiliser le logiciel de gestion de réseau directement sur son ordinateur permet à Jos Zegers de gagner beaucoup de temps et d’avoir un bien meilleur contrôle. Avant, il devait envoyer 17 E-mails avec des fichiers attachés pour chaque mise à jour de calibration. Il devait également faire confiance à ses interlocuteurs pour faire bon usage des fichiers et procéder correctement à la mise à jour des appareils. « Parfois, les choses ne se passent pas bien, et vous n’avez aucun moyen d’en être informé », explique-t-il. Maintenant, il suffit d’une seule mise à jour pour tout le monde. « Avec RINA, je peux contrôler tout ce qui se passe dans le réseau depuis le serveur » commente Monsieur Zegers. « Et qui plus est, il est désormais plus simple de protéger les calibrations et données du piratage. ». Un aspect important de RINA est qu’il permet à Monsieur Zegers de voir ce qui se passe sur les différents sites. « Avec RINA, vous avez une vue d’ensemble ». Ainsi, il peut voir les diagnostics de tous les appareils, surveiller comment ils fonctionnent et si les routines quotidiennes sont respectées, comme l’analyse des échantillons de contrôle le matin avant de lancer les analyses. Garder un œil sur les valeurs Hors-normes lui permet également de voir comment les échantillons se comportent dans la base de données pour une calibration donnée. « Il peut arriver que certains clients aient des produits déviants, et vous pouvez le surveiller, ce qui permet de contrôler plus facilement Administrateurs du serveur MasterLab, Pays-Bas Gestionnaire de réseau MasterLab, Pays-Bas Gestionnaire de réseau Nutreco, site de recherche, Norvège Appareils sur les sites clients Appareils d’analyse sur place Le réseau MasterLab : les modifications et les mises à jour se font facilement et sont appliquées dans tout le réseau grâce à un programme de gestion de réseau. Vol. 31, No 1, 2007 les calibrations et les paramètres », explique Monsieur Zegers. Cette fonction peut aider à protéger l’image de MasterLab. Avant, si une calibration n’était pas utilisée correctement, cela avait des répercussions négatives pour MasterLab. Maintenant, personne ne peut critiquer à tort l’appareil ou la calibration, puisque MasterLab sait exactement ce qui se passe. Un meilleur service au client Le réseau RINA permet également d’offrir un meilleur service au client, puisqu’il permet de faire plus de mesures et d’avoir des services NIR plus souples. Albert Swinkels, Directeur de Production, raconte comment, auparavant, les clients n’envisageaient d’acheter une calibration que pour les produits importants, soumis à des analyses fréquentes, et non pour des produits contrôlés occasionnellement. RINA peut changer la donne, parce qu’il permet de proposer de façon plus pratique et à un coût plus adapté des options plus souples. Par exemple, si un client MasterLab ne doit mesurer un certain produit qu’une fois par mois, il peut utiliser une calibration basée sur le serveur RINA au lieu d’acheter cette calibration pour l’utiliser sur place. Swinkels ajoute : « Même une petite usine agroalimentaire peut faire de nombreuses analyses – en choisissant entre l’accès libre à une calibration pour un montant forfaitaire annuel ou une option de paiement à l’unité. » L’avantage de ce concept est que le client est assuré d’avoir toujours des mesures basées sur la plus récente mise à jour des calibrations. Inévitablement, la demande en calibrations et en paramètres augmente, et la possibilité Suite page 26 25 MasterLab, Boxmeer, Hollande, www.masterlab.nl Suite de la page 25 de garder un œil sur la performance des calibrations est essentielle. « Bien sûr, les clients veulent beaucoup de choses différentes, et cela peut être difficile à gérer », ajoute Swinkels. « Mais maintenant, nous pouvons le gérer grâce à RINA. » De nouvelles frontières à l’analyse L’objectif actuel de RINA est d’inclure les 17 appareils, mais de nombreuses autres possibilités sont envisagées pour l’avenir, grâce au fonctionnement du réseau RINA. Qu’un appareil soit situé dans le laboratoire même aux Pays-Bas ou sur un autre site au Mexique ou en Europe de l’Est, il sera tout aussi simple de Le concept RINA Le logiciel RINA permet de connecter des appareils de mesure à un centre de contrôle via le réseau Internet. Les experts NIR du centre assurent les tâches de contrôle et de gestion à distance, permettant à l’utilisateur local d’effectuer des opérations d’analyse de routine en toute sécurité, sachant que l’appareil fonctionne parfaitement et fournit des résultats fiables. Le dépannage à distance est également possible, l’expert n’a plus à se déplacer sur le site. Tous les modèles de prédiction et les produits sont définis dans RINA une fois pour toutes, pour tout le réseau. Les modifications et mises à jour se font facilement et sont appliquées dans tout le réseau grâce à un programme de gestion de réseau, ce qui assure l’intégrité de tout le système d’analyse. Les 26 procéder à des mises à jour et de contrôler que tout fonctionne correctement. Cela sera particulièrement important à l’avenir, avec l’extension du réseau, explique Jos Zegers. « Plus le réseau se développe, plus vous avez de choses à faire sur une base quotidienne ». Klaas van Schalm, Directeur Général, évoque un autre avantage de RINA : vous n’avez pas à vous soucier de la disponibilité des laboratoires locaux et de l’expertise en analyse NIR lorsque vous établissez un nouveau site. Par exemple, RINA peut fournir une base parfaite pour la fabrication d’aliments pour animaux aquatiques, un secteur en forte expansion, avec opérations de calibration centralisées offrent en outre une protection contre l’utilisation non autorisée et le piratage des données de calibration. RINA peut être hébergé chez le client, ou chez FOSS MasterLab utilise un système RINA hébergé chez le client. Comme son nom l’indique, la version « Customer hosted RINA » est destinée aux organismes de grande ampleur qui souhaitent gérer eux-même leur réseau RINA. Une autre version « FOSS Hosted RINA», est désormais disponible pour les clients qui voudraient utiliser les services de FOSS pour gérer en partie ou entièrement les tâches liées à un réseau d’analyse NIR. la possibilité d’installer des appareils standardisés qui seront contrôlés à distance depuis un site central. La situation géographique ou le manque d’expertise en analyse NIR ne sont plus un obstacle. « C’est également une aide que FOSS fournisse des appareils standardisés d’usage simple comme l’InfraXact », ajoute van Schalm. RINA a de l’avenir Pour l’avenir, MasterLab souhaite utiliser le réseau RINA pour améliorer son approche globale de la qualité en portant les opérations NIR à un niveau supérieur plus rapidement qu’avec les outils et la technologie actuels. MasterLab souhaite développer une approche plus complète de l’analyse NIR, avec des opérations plus efficaces et un service clientèle amélioré, qui pourrait par exemple favoriser l’accès des petits fabricants à cette technologie. Une plus large utilisation des calibrations est attendue, avec une progression de 20 % des mesures effectuées dans les années à venir. Dans une vision plus large, RINA possède un grand potentiel pour soutenir les opérations Nutreco, avec une plate-forme opérationnelle pour les analyses NIR dans les marchés émergents. Albert Swinkels, Directeur de Production, souligne l’importance croissante de RINA. « Plus nous nous développons à l’international, plus il devient important pour nous d’avoir des solutions comme RINA » explique-t-il. par Richard Mills Vol. 31, No 1, 2007 A la recherche d’un lait plus sain avec le MilkoScan™ 6000 et le MilkoScan™ FT2 Les solutions analytiques FOSS jouent un rôle de pionnier pour garantir au lait une teneur en matière grasse plus saine. La coopérative laitière Campina, avec plus de 500 membres producteurs, souhaite produire un lait contenant des matières grasses plus saines, les solutions FOSS jouant un rôle important dans cette évolution. Aujourd’hui, toutes les matières grasses ne sont plus égales. Les consommateurs veulent naturellement des matières grasses non saturées plutôt que saturées, et ils sont très bien informés sur les bienfaits pour la santé des acides gras Oméga 3. Pour relever ce défi, Campina a trouvé un moyen efficace d’améliorer le lait par un meilleur contrôle de l’alimentation des vaches laitières. Un projet pilote a porté sur 26 producteurs membres de Campina. Il a été montré qu’une alimentation plus riche en herbe et légumineuses donnait du lait avec les matières grasses désirées. Et qui plus est, les vaches soumises à ce régime semblent en meilleure santé. Cette façon de produire du lait est actuellement étendue à 500 producteurs qui fourniront chaque année 200 millions de litres de lait au marché néerlandais. Le nouveau lait contient 10 % d’acides gras saturés en moins, 20 % Vol. 31, No 1, 2007 d’acides gras insaturés en plus et deux fois plus d’acides gras Oméga 3. Ce qui est essentiel dans ce projet, c’est la capacité de mesurer dans le lait cru la teneur en acides gras insaturés et Oméga 3 – exigence nouvelle dans l’histoire de l’analyse du lait, sur laquelle se penche actuellement la Station de Contrôle du Lait des Pays-Bas, à Zutphen. La station de contrôle travaille depuis 3 mois sur un MilkoScan™ FT 6000 et un MilkoScan FT2, afin de valider ces appareils pour le test de la teneur en acides gras insaturés et Oméga 3. « Les résultats sont plutôt encourageants pour les acides gras insaturés », commente Harrie van den Bijgaart, Directeur technique de la Station de Contrôle du Lait des Pays-Bas. « Nous allons appliquer la calibration préliminaire désormais disponible pour le MilkoScan FT6000 dans des tests de routine à partir du printemps 2007 et poursuivre nos efforts sur l’optimisation de l’application. » Aujourd’hui, il apparaît que le test spécifique sur les Oméga 3 devra encore être réalisé par des méthodes traditionnelles. « Dans l’état actuel des choses, l’analyse des acides gras Oméga 3 doit toujours reposer sur la chromatographie en phase gazeuse », ajoute Harrie van den Bijgaart. Une fois mis en œuvre, les tests sur toutes les livraisons aideront les producteurs à optimiser l’alimentation du troupeau laitier en fonction des valeurs cibles d’acides gras insaturés dans le lait cru. En même temps, les solutions FOSS seront utilisées pour le paiement, à partir des moyennes mensuelles. Le MilkoScan FT6000 et MilkoScan FT2 sont déjà utilisés au laboratoire pour les tests standard du lait. 27 Infratec , la relève ™ Saviez-vous qu’une erreur de 0,1 % sur l’analyse en protéine peut entraîner jusqu’à 14 000 Euros de perte? C’est pourquoi nous accordons une telle importance à la précision inégalée de l’Infratec™. Avec le nouvel Infratec™ 1241, réduisez votre temps d’analyse de 25 % pour une meilleure efficacité durant la moisson. Le nouveau logiciel simplifie le transfert de données vers votre LIMS ou système de paiement, par une intégration plus rapide des rapports. Comment une erreur analytique de 0,1 % affecte-t-elle mon bénéfice ? 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