BABYLONE PANIC / LIVE NOTES DE PRODUCTION
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BABYLONE PANIC / LIVE NOTES DE PRODUCTION
SORTIE NATIONALE LE 9 DÉCEMBRE 2013 (Louise Music) J’aime les guitares qui dégueulent, qui se lâchent… J’aime les batteries et les basses de voleurs de poule. J’aime les musiques de chiffonniers. Faut chercher le coup dur, « Le rock, c’est un lâché séminal. T’as remar- l’accrochage, le moment unique. qué comme la presse rock aime le mot séminal ? Doit y avoir une raison… Qu’on le « J’aime regarder les filles », après toutes veuille ou non, notre génération est la géné- ces années, quoi ? Les femmes sont toujours ration de ça. C’est notre truc . Notre vice de aussi intéressantes et je n’ai toujours rien forme. compris. Pareil pour la musique… je comBien sur, le temps nous a écrit sur la gueule. mence à peine à faire la différence entre Peut être même ailleurs… Mais tant qu’il nous un accord majeur et un accord mineur. Mais reste deux ou trois gouttes d’essence dans j’ai jamais eu besoin de ça pour casser mes le carbu, on accélère. Parce qu’on sait cordes, ou écouter les Stooges ou le Velvet… faire ça. Chercher le climax, la jouissance, Faudrait que je fasse une play list pour les à n’importe quel prix… Et merde, si t’es pas mômes qui cherchent des trucs à écouter… d’accord, fuck off. Pardon, je veux dire va Je suis content qu’on continue à s’amuser te faire foutre… sur “J’aime regarder les filles” ou “Fait moi jouir”… Même si ça semble prouver que coté Ce serait bien d’en finir sur un riff mouillé à transgression et liberté sexuelle, il ne s’est pas outrance. Mais faut pas croire après deux passé grand chose en 30 ans. Finalement ça heure de rock’n’roll, et quelques scotchs, rassure sur l’éternel humain. On a inventé des il ne reste plus grand monde. On se sent tas de truc, mais on se pose les mêmes quesmoins saignant. Plus introspectifs qu’avant. tions qu’il y a 2000 ans… y’a qu’à lire Platon… Je pourrais parler de Dieu, de Marx, de Krishna… L’Age quoi… C’est pas donné à tout Je n’ai strictement rien contre les artistes de le monde de mourir sur scène. la nouvelle vague… D’ailleurs, il y a des tas BABYLONE PANIC / LIVE NOTES DE PRODUCTION de chansons que je trouve bien et il n’y a jamais eu autant de technique et de talent qu’aujourd’hui. Mais les producteurs n’ont jamais été aussi nocifs. La norme, le format, c’est un chemin qui mène au néant créatif. Toutes ces filles et tous ces gars qui gâchent leur talent pour fabriquer la même cochonnerie, c’est une insulte à l’univers… C’est dommage… la vénalité, c’est une affaire de maquereaux, pas de producteur ou de manager… J’attends la naissance d’une nouvelle musique. Ca fait 100 ans qu’on torture le blues. Tout a été fait… Non, faudrait inventer un univers sonore diffèrent. D’autres gammes, d’autre rythmes. On va quand même pas débarquer sur mars avec le Pink Floyd en musique de fond ? Babylone Panic, je dis et j’insiste là dessus parce que je ressens l’occident en terrible désarroi. Devant lui même, devant le monde. Devant les aspirations de liberté qui montent sous des tas de formes, parfois même inacceptables. C’est pas facile de vendre de la liberté, du rêve, de la culture d’une main et de magouiller de l’autre pour garder ses avantages commerciaux, son pétrole, son uranium, ses marchés. Pas facile de vendre des voyages et d’arrêter les migrations… C’est toute la contradiction entre le commerce et l’échange, l’argent et le pouvoir. Le pouvoir peut être démocratique, pas l’argent. Ne serait ce que parce que l’argent peut acheter le pouvoir et corrompre la démocratie. Mais le pouvoir donne les moyen de faire de l’argent. C’est donc le capital qui est le poison. L’argent sans travail… Pourtant on se bat comme des diables pour garder ce privilège mortel… Avoir plus de richesse que nécessaire… Alors on joue les sorciers. L’occident essaye quelque chose en Libye, et pan dans la gueule. Il essaye quelque chose en Egypte. Pan dans la gueule. Il fait le malin en Syrie, même résultat… Après la longue litanie des guerres indignes, de l’Algérie, au Vietnam en passant par l’Irak, on se rend bien compte que plus personne ne sait quoi faire et que tout le monde essaye tout. Un matin la morale et la justice, le lendemain la real politique et les missiles... Que Babylone panique à ce point, c’est finalement mauvais signe, même pour un anar comme moi. Au bout du compte, tous ces gens là sont orphelins du mur de Berlin… Moi, c’est le Che qui me manque. J’aime vraiment jouer avec mon groupe actuel. C’est des gars pas faciles, mais ils savent en découdre quand l’occasion se présente. Ca m’a réveillé de jouer avec un groupe qui n’a pas de limites. Qui est meilleur à chaque sortie. Entre la musique, le son, l’ambiance, j’ai trouvé un petit monde qui donne envie d’être sur la route. En Rolls, si possible.» Propos recueillis par L.M. L’ALBUM Au départ, il s’agissait de quelques concerts pour la sortie du Bleu, en 2011. Gilles Michel, coréalisateur de l’album et arbitre des élégances, réunit un groupe ou Coutin retrouve Eric Lafont, qui était déjà sur le Live de 2001, et François Bodin. Avec Gilles Michel à la basse et Coutin au chant et à la guitare, cela donne un combo de rock qui a un peu de gueule, en tous cas quelques références… Mais les deux soirées au Réservoir et les quelques dates qui suivent montrent que ce groupe a aussi un son, une énergie, qui oscille entre le trauma blues et le crash landing du rock le plus outrageusement “garage”… De cette énergie primale, sortira très vite de nouveaux morceaux, comme pour mieux permettre à ces requins du riff de jeter aux chiens tout leur savoir faire… Toute leur hargne. Ces nouveaux titres ont donné l’album Babylone Panic (pochette de Libératore). “Rends-moi mon coeur, Gamine” culmine en tête des charts radio. 1990 • Sortie de l’inédit, censuré en 1980 par Epic, “Fais-moi jouir” (250 000 exemplaires). Naissance de Louise. 1993 • Cinquième album : Live (Dancetaria). Festival de Bourges, les Francofolies, etc. 1994 • Sixième album Aimez vous les uns les autres (New Rose). New Rose Fnac fait faillite pendant la sortie. 1996 • S’installe à Austin Texas, dans les studios Pedernales (studio privé de Willie Nelson). Produit et réalise Trop Heureux des Wampas, Plein soleil et Vivre comme ça, pour Dick Rivers. 2000 • Septième album Industrial Blues. « Coutin transgresse les lois, se fout des modes et surtout, fait ce qu’il veut. Mine de rien, il vient de balancer un album magnifique. Mieux, intemporel. » Crossroads De 2001 à 2010 • Coutin prend le large en Méditerranée à bord de son Sloop Irwin 52. 2008 • Texte et remix “J’aime regarder les filles” par Bob Sinclar dans le livre objet Et soudain, ils se parlèrent (Le cherche midi). Entre 2002 à 2008 • il est en questionnement. Un peu étranger à la musique, sans rien à dire. Et puis un jour, il a envie de se de dire que tout va bien. Qu’on s’en fout. Et juste faire de la musique. Avec un ami. 2010 • Huitième album Le bleu / Coutin, enregistré dans sa cuisine. « Belle réussite, sans doute une de ses plus belles et un des meilleurs disques de l’année. » COUTIN/BIOGRAPHIE 21 mars 1952 • Naissance à Sfax, Tunisie. Zebrock. Il rencontre ceux avec qui il partira en Mai 1968 • Arrivée à Paris. 1969 • Première guitare, pour impression- tournée (Les rockers ont du coeur, Fête de l’Huma..) et qui lui inspireront le prochain ner sa voisine. album. 1970 • Bac de Philo, inscription à la Sor24 avril 2012 • Album Babylone Panic. bonne en philosophie et arts plastiques. Cover : Liberatore. Concerts à la Boule 1972 • Lit Karl Marx et le petit livre rouge avec les Rolling Stones, Hendrix, Cream et noire, au Bus Palladium, etc 9 décembre 2013 • Album Babylone Pales Doors en bande sonore. 1974 • Concerts du Greateful Dead à Paris nic Live. Avec Gilles Michel (Basse, chant), Eric Lafont (Batterie chant), François Bodin puis à Londres. Part pour la Californie. 1976 • Retour à Paris, Aéroport du Bourget. (Guitare), Fabien Haimovici (Batterie). Enregistré et mixé par Jean Philippe Lajus. 1980 • Enregistrement du 1er album et Concert d’ouverture au Sunset. du titre “J’aime regarder les filles” au studio du Château d’Hérouville. Refus des LOUISE MUSIC maisons de disques. Plus d’un million de Production - label singles à ce jour. 1981 Sortie de l’album J’aime regarder JPL Artists les filles chez Epic. Election de François Jean Philippe Lajus Mitterrand. Explosion des radios libres. Management - concert 1983 • Second album chez Epic Un étranger dans la ville, enregistré au Château d’Hérouville avec Dan Ar Braz et les musiciens de Jacques Higelin. 1985 • Troisième album chez Epic L’heure bleue. Coutin n’aime pas cet album, pourtant produit à Londres avec les musiciens de Live Wire. Le single Le groupe a continué sa vie, plus ou moins chaotique, entre les diverses activités de chacun, d’apparitions rares en apparitions rares… Une sorte de tournée sans fin des clubs (Réservoir, Boule noire, International, Bus Palladium, Epicerie, etc.) et des scènes rock un peu décalées (Fête de l’Humanité, les Rockeurs ont du coeur à Nantes, La salamandre à Strasbourg...). Jean Philippe Lajus a eu l’intuition qu’il fallait garder une trace de cette rencontre, de ces concerts, de cette énergie et il les a enregistré de manière sommaire. Ce sont ces bootlegs qui sont aujourd’hui réunis dans ce Babylone panic live, enregistré d’Octobre 2011 à Janvier 2013, mixés au printemps 2013.