Quel porte-greffe choisir

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Arbres fruitiers
Pommier, pêcher, prunier, cerisier
Quel porte-greffe choisir ?
Texte de Michel Gautier
Que l’amateur fasse lui-même ses plants par greffage ou qu’il passe commande
à un pépiniériste, il devra choisir ses porte-greffes en fonction du milieu (sol et climat),
de la variété à greffer, de la conduite des arbres. Quelques notions sur les
caractéristiques des porte-greffes peuvent l’aider dans cette démarche.
Nous traitons ici en premier du rôle du porte-greffe et des qualités
qu’il doit présenter. Puis nous abordons les différents porte-greffes
du pommier, du pêcher, du prunier et du cerisier.
ne des premières préoccupations
de l’arboriculteur est de multiplier
les arbres afin d’obtenir des sujets
plus nombreux ou d’améliorer les performances d’une nouvelle obtention. Le choix
de la variété à greffer relève des goûts du
jardinier, et des opportunités. Mais le
La multiplication des arbres fruitiers fait
appel à deux méthodes : le semis et la
multiplication végétative.
Frédéric Didillon / MAP
U
porte-greffe ne semble pas retenir une attention particulière. Et pourtant, il doit
être soigneusement choisi…
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Le semis est le procédé naturel : on sème
des graines (pépins ou noyaux) contenues
dans le fruit. Appelés « francs de semis »
ou « sauvageons », les arbres obtenus par
semis sont toujours très vigoureux.
Les fruits que donne le franc ne ressemblent pas aux fruits dont sont issues les
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graines, sauf exception. En effet, la formation de la graine relève de la reproduction
sexuée, c’est-à-dire la fusion d’une cellule
mâle qui apporte les caractères du géniteur
mâle, et d’une cellule femelle porteuse des
caractères du géniteur femelle. Il en résulte
un brassage et une combinaison de caractères génétiques, de sorte que la graine
donnera un individu nouveau, original,
qui ne ressemble à aucun des parents, ni à
aucun autre plant issu du même semis.
Ainsi, la descendance d’un pommier ou
d’un poirier est toujours hétérogène.
Marcottage, bouturage, greffage font partie de la multiplication végétative.
On détache une partie de la plante initiale
(le pied mère) pour la faire vivre de façon
autonome. Les plants ainsi multipliés présentent fidèlement et intégralement les caractères du pied mère, et ils sont tous semblables entre eux. Ils constituent un clone
lorsqu’ils sont issus d’un pied mère unique,
appelé tête de clone. La multiplication végétative permet d’obtenir des plants réguliers et toujours identiques au pied mère.
Il existe, certes, des variétés qui se reproduisent par semis, telles, chez le pêcher :
Reine des Vergers, Grosse Mignonne, Précoce de Crawford, ou, chez le prunier :
prune d’Agen, Sainte Catherine, quetsches, mirabelles. Néanmoins, d’une manière générale, l’arbre fruitier cultivé résulte de l’assemblage d’un porte-greffe (le
sujet) et d’une variété (le greffon).
Le rôle du porte-greffe
Par son système racinaire, le porte-greffe
permet à l’arbre de s’implanter dans un
sol (ancrage plus ou moins solide) et de
s’adapter à ce sol. L’assemblage portegreffe et greffon forme le plant fruitier, appelé « scion » lorsque le greffage a lieu en
écusson sur un jeune sujet.
Les caractéristiques du porte-greffe sont
précieuses à connaître dans des cas difficiles : sols humides, battants, sols calcaires,
secs, de faible épaisseur…, climat froid…
Nous le montrerons à propos des portegreffes de quelques espèces fruitières.
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Que doit-on exiger d’un
porte-greffe ?
La première qualité d’un porte-greffe est
d’être compatible avec la variété greffée.
Dans l’ensemble, les francs issus de semis
sont compatibles avec les variétés de la
même espèce. Il n’en va pas de même des
porte-greffes clonaux multipliés par voie
végétative. En cas d’incompatibilité, le
porte-greffe rejette le greffon : le plant végète, ou dépérit et meurt.
La deuxième qualité d’un porte-greffe est
d’être sain, c’est-à-dire indemne de maladies à virus. En effet, les virus sont transmis par le greffage : un porte-greffe virosé
contamine ses descendants et les greffons
qui leur sont associés. Une fois installées,
les maladies à virus sont incurables. Le
seul moyen de lutte consiste donc à utiliser des porte-greffes et des greffons exempts
de virus.
L’organisation réalisée par l’Inra*, le
CTIFL** et le SPV*** permet de livrer sur
le marché des porte-greffes et des greffons
débarrassés des virus. Ce matériel végétal
contrôlé porte une étiquette spéciale INFEL
avant arrachage (double étiquette pour les
scions : porte-greffe et variété).
Outre son adaptation au sol, le portegreffe confère à la variété une certaine vigueur, peut modifier l’avance ou le retard de maturité aux fruits. Ces caractères
sont à prendre en considération lors du
choix du porte-greffe.
Où se procurer
le porte-greffe ?
Le jardinier peut s’adresser à un ami ou
un voisin pour greffer la variété choisie.
Dans ce cas, il lui fait entière confiance
quant à l’identité du porte-greffe et à son
état sanitaire ! Prélever ses porte-greffes
sur des drageons (de prunier par exemple) est formellement déconseillé : c’est la
meilleure façon de propager les maladies
à virus.
L’amateur passe commande à un pépiniériste qui peut (ou ne peut pas) fournir
quelques garanties : présenter un certificat d’authenticité (par exemple, qu’il
s’agit bien du franc de pêcher GF 305 et
non d’un semis quelconque), et un certificat de bon état sanitaire (étiquette INFEL).
Les plants certifiés ont un coût plus élevé,
mais ils garantissent l’identité du portegreffe et son état sanitaire.
Porte-greffes du
pommier
Pendant longtemps, on ne connaissait que
trois porte-greffes du pommier : le Paradis, de faible vigueur, le Doucin, de vigueur assez forte, et le Franc, très vigoureux. Dans chaque catégorie, il existait
plusieurs types : Paradis noir, Paradis
jaune de Metz, Doucin de Fontenay, Doucin de Holstein… Il en est résulté une effroyable confusion ! Aujourd’hui, grâce
aux travaux d’amélioration, les choses se
sont nettement éclaircies (voir encadré 1).
Voici quelques porte-greffes habituellement utilisés :
Les francs
Les francs sont issus de semis. On les
trouve encore dans les vergers de plein
vent, où ils forment des arbres de haute
tige, qui vivent longtemps. Leur enracinement pivotant et puissant assure un ancrage solide. Leur affinité est excellente
avec toutes variétés de pomme. La mise à
fruits est lente à venir. Les francs s’accommodent de sols médiocres. Leur principal
inconvénient réside dans l’hétérogénéité
des semis. Il existe de nos jours quelques
sélections homogènes de francs de pommier : Bitten Felder, semis de Rose de Bénauge, semis de Reinette du Mans, Clozeau, qui sert d’intermédiaire et donne un
fût droit.
Les porte-greffes clonaux
Ils sont obtenus par multiplication végétative et appartiennent à des types différents. Les plus employés sont les M 9, M
26, M 7, M 106.
* Institut national de la recherche agronomique. ** Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes. *** Service de la protection des végétaux
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26 Les travaux de mise en ordre et d’amélioration de ces porte-greffes ont été entrepris essentiellement en Grande-Bretagne.
- Dès 1912, M. Hatton réunit à la station d’East Malling 70 lots de porte-greffes provenant de quatre pays, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Pays-Bas. Ces portegreffes sont regroupés en 16 sujets distincts, qui sont désignés par les numéros de
I à XVI (chiffres romains) : East Malling I ou EM I, EM II… C’est la série des East
Malling, ou EM.
- Vers 1920, la station de recherche John Innes, située alors à Merton, réalise des
croisements entre les porte-greffes existants et la variété Northern Spy, résistante
au puceron lanigère. Ce ravageur représente à l’époque un problème majeur pour
les Britanniques. Ces hybridations ont donné naissance à la série des Merton Immune, ou MI. Seul, le MI 793 a été retenu.
- Après la Seconde Guerre mondiale, les sélections effectuées à East Malling aboutissent à une troisième série, les Malling Merton, ou MM : MM 101, MM 106… Les
porte-greffes de cette série se caractérisent par la résistance au puceron lanigère, la
résistance (variable) à la pourriture du collet (phytophtora), l’absence de virose au
départ d’East Malling.
- De nos jours, par souci de simplification, les porte-greffes clonaux du pommier,
quelle que soit leur origine, sont désignés par la lettre M, suivie d’un nombre en
chiffres arabes : M 9, M 27, M106, M 111…
Le M 9
Le M 26
Le M 9 est largement répandu en Europe
occidentale : c’est en fait un Paradis jaune
de Metz. Dès 1652, l’abbé Legendre citait
le Paradis comme porte-greffe (Malus pumila Miller, Malus paradisaca Medikus).
Un pommier présentant des analogies
avec le Paradis a été observé en 1828 par
M. Dieudonné, pépiniériste à Metz. Depuis cette époque, plusieurs pays entreprennent son amélioration.
M 9 et ses sélections sont des porte-greffes
de faible vigueur, ce qui les rend populaires dans les petits fruitiers. On le reconnaît facilement à ses racines jaunes et cassantes, ainsi qu’au fort bourrelet de greffe
du plant. Il convient aux sols limoneux ou
argileux, et redoute les terres sèches. Sa
culture exige le tuteurage ou le palissage,
l’ancrage étant superficiel. Il demande une
taille régulière. La mise à fruits est rapide.
Le Pajam 1 (PAradis JAune de Metz) ou Lancep est un type de faible vigueur. Le Pajam 2,
ou Cepiland, est plus vigoureux. Les Pajam
ont l’inconvénient d’émettre des rejets et des
broussins (excroissances ligneuses, sur le
tronc ou les branches). Le M 9 EMLA est une
sélection anglaise de même force que Pajam
2, mais ne donnant ni rejets ni broussins.
C’est un croisement entre M 16 et M 9. Sa
vigueur est légèrement supérieure à celle
de M 9, et il doit être tuteuré. La bonne
hauteur de greffage du M 26 est 10 cm. Ce
porte-greffe s’accommode assez bien des
sols médiocres, mais craint les situations
extrêmes : sols squelettiques ou trop humides. La mise à fruits est rapide.
Le M 7
M 7 est une sélection du Doucin vert. De
vigueur moyenne, il présente un enracinement puissant et profond, s’avère intéressant pour former de petits buissons en
sol profond. Ce porte-greffe se plaît en sol
limoneux ou argileux, il résiste au froid et
s’adapte donc bien aux pays nordiques.
Le M 106
Porte-greffe de vigueur supérieure à M 7.
L’enracinement est traçant. Le comportement de M 106 varie avec la nature du sol
et la variété greffée. Ainsi, en sol léger, la
croissance est très faible. Il faut éviter aussi
les sols lourds et humides. Belle de Boskoop ou Reinette du Canada associées à M
106 présentent une croissance réduite, tandis qu’Idared se développe avec vigueur.
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Arnaud Descat / MAP
Hughes / MAP
Les porte-greffes clonaux du pommier
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Signalons encore le M 2, qui est une sélection du Doucin de Fontenay, mais plus
guère utilisée.
greffes sont sensibles à l’asphyxie radiculaire (excès d’eau) : les M 7, M 106, le
franc.
bien drainés et non calcaires (moins de 7
pour 100 de calcaire actif). Les francs ne
supportent pas le gel d’hiver (dégâts au
collet).
Quel porte-greffe choisir ?
Porte-greffes du pêcher
Le pêcher GF 305
Les francs de pêcher
Les francs confèrent aux arbres une forte
vigueur. Ils se montrent sensibles à l’humidité du sol et au calcaire, et on leur réservera de préférence les terrains sains,
Arnaud Descat / MAP
D’une manière générale, un porte-greffe
faible induit une mise à fruits plus précoce
et un taux de nouaison plus élevé. Quant
à l’adaptation au milieu, le pommier se
montre tolérant au calcaire (contrairement
au poirier). En revanche certains porte-
Les porte-greffes du pêcher appartiennent
à plusieurs groupes d’espèces : les pêchers, les pruniers, les hybrides pêcher X
amandier. Jusque vers les années 1950, on
utilisait traditionnellement le pêcher de
semis, et deux pruniers : le Damas noir de
Toulouse et le Saint Julien d’Orléans.
L’Inra de Bordeaux, à la Grande Ferrade,
a entrepris un travail considérable de sélection qui a renouvelé la gamme des
porte-greffes du pêcher.
Ce pêcher est sélectionné par la Grande
Ferrade à partir d’une ancienne variété de
pêche de Montreuil. Les semis se révèlent
très homogènes, et leur compatibilité avec
les variétés est excellente. Très bonne mise
à fruits avec ce porte-greffe, mais il est très
sensible à l’asphyxie radiculaire.
Les pruniers porte-greffes
Les pruniers sont largement utilisés
comme porte-greffes des arbres à noyau :
pêcher, abricotier, pommier, pêcher (voir
encadré 2). Les pruniers porte-greffes du
pêcher sont des pruniers européens (Prunus domestica).
L’arboriculteur, professionnel ou amateur,
peut recourir au prunier dans des cas particuliers :
Arnaud Descat / MAP
Pour les francs, il n’y a aucun problème de
compatibilité avec les variétés. Les portegreffes clonaux du pommier présentent
une bonne affinité avec la majorité des variétés, sauf quelques exceptions. Belle de
Boskoop manifeste une mauvaise affinité
avec M 7 et M 2. Il est préférable de greffer une variété de faible vigueur sur un
porte-greffe vigoureux, et une variété
forte sur un porte-greffe faible, par exemple Golden sur M 9.
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Arbres fruitiers
- sol lourd, peu perméable,
- sol calcaire, de pH supérieur à 7,5
- replantation de verger ayant déjà porté
des pêchers greffés sur francs.
Les pruniers sont sujets à deux graves inconvénients : ils dégénèrent, suite aux maladies à virus, et ils se montrent incompatibles avec certaines variétés, d’où
irrégularité des plants. L’emploi de portegreffes indemnes de virus et appartenant
à de nouveaux types atténue ces défauts.
Le Saint Julien d’Orléans
Ce prunier est une vieille variété cultivée
depuis fort longtemps dans la moyenne
vallée de la Loire et le centre de la France.
Elle est multipliée par semis. L’Inra a créé
deux Saint Julien hybrides qui présentent
une très bonne compatibilité avec le pêcher, et se comportent correctement en sol
lourd.
Le Damas noir de Toulouse
Les hybrides pêcher X amandier
Très anciennement connu, ce prunier est
un hybride entre le prunier européen
(Prunus domestica) et le prunellier (Prunus spinosa). Il montre une grande rusticité, drageonne beaucoup, s’avère incompatible avec quelques variétés de
pêchers et nombre de variétés de nectarines.
Ces hybrides autorisent la culture du pêcher sur sols calcaires. Dans l’ensemble, ils
se montrent compatibles avec les variétés
de pêches et confèrent au plant une vigueur plus grande que le franc du pêcher.
Leur résistance à la chlorose calcaire est
nettement plus importante que celle des
francs du pêcher. L’Inra a diffusé deux sélections : le GF 577 et le GF 677.
La sélection Damas 1869 est un clone
sain, exempt de viroses graves. Il s’adapte
à différents types de sol et offre une très
bonne résistance à l’asphyxie radiculaire.
S’il se montre compatible avec la plupart
des variétés de pêches, en revanche, il n’a
pas d’affinités avec beaucoup de nectarines. L’emploi du Damas 1869 exige impérativement la connaissance de la compatibilité ou de l’incompatibilité de la
variété greffée.
Le genre Prunus et les arbres fruitiers
Le genre Prunus comprend de nombreuses espèces fruitières à noyau (variétés et
porte-greffes).
Prunus et variétés
Cerisier
Prunus avium = cerisiers à fruits doux (bigarreaux, guignes)
Prunus cerasus = cerisiers à fruits acides (griottes, amarelles)
Prunus avium X Prunus cerasus = cerises vraies (cerises anglaises,
cerises royales)
Pêcher
Prunier
Prunus persica
Prunus salicina = prunier japonais
Prunus domestica = prunier européen (prune d’Ente, quetsches,
Reine Claude…)
Prunus insititia = mirabelles
Prunus armeniaca
Prunus amygdalus
Abricotier
Amandier
Porte-greffes
du cerisier Prunus avium = merisier
Prunus Mahaleb = Sainte Lucie
du pêcher Prunus persica = franc de pêcher (GF 305, Monclar)
Prunus domestica = prunier européen (GF 43)
Prunus persica X Prunus amygdalus = hybrides GF 577 et GF 677
du prunier Prunus domestica = prunier européen
Prunus cerasifera = myrobolan
Prunus marianna = Marianna
Prunus insititia = Saint Julien
Prunus domestica X Prunus spinosa = Damas noir de Toulouse
28 JARDINS DE FRANCE SEPTEMBRE 2009
Quel porte-greffe choisir ?
Selon les problèmes dominants du sol,
nous proposons le choix suivant :
- sol sain, profond, non calcaire : franc du
pêcher.
- situation à tendance asphyxiante (sol
lourd, humide) : prunier Damas 1869.
- sol calcaire, chlorosant : hybride pêcher
X amandier GF 677.
- risque de pourridié (sol humide) : prunier Damas 1869.
- replantation de pêcher sur pêcher : hybride pêcher X amandier GF 677.
Porte-greffes du prunier
Beaucoup d’espèces du genre Prunus sont
employées comme porte-greffe du prunier :
prunier européen (Prunus domestica), myrobolan (Prunus cerasifera), prunier Saint Julien
(Prunus insititia), pêcher (Prunus persica), hybrides entre espèces Damas de Toulouse (Prunus domestica X Prunus spinosa).
Les myrobolans (Prunus cerasifera)
Le myrobolan représente le porte-greffe le
plus répandu notamment dans la zone méditerranéenne. C’est un porte-greffe vigoureux qui s’adapte à différents types de sol. Il
s’accommode des sols médiocres : pauvres,
secs, ou au contraire humides, à tendance asphyxiante. La mise à fruits est assez rapide à
venir, et les fruits sont plutôt petits. Les myrobolans sont multipliés par semis, bouturage ou par drageons.
Myrobolan de semis
Ces semis sont hétérogènes. Les pruniers
européens sont compatibles avec les myrobolans. Cependant, l’affinité de Reine
Claude d’Althan est variable. La compatibilité avec les prunes japonaises (Prunus
salicina) est incertaine.
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Quel porte-greffe choisir ?
Reine Claude Violette
Arnaud Descat / MAP
La compatibilité est bonne entre :
- myrobolan de semis et les prunes européennes,
- franc de prunier GF 43 et les prunes européennes,
- Marianna GF 81 et les prunes japonaises,
- hybride pêcher X amandier GF 677 et les
prunes japonaises, ainsi que prune d’Ente.
Vis-à-vis du sol, le choix est le suivant :
- sols secs, caillouteux : myrobolan GF 31,
- sols argilo-calcaires, chlorosants : hybride pêcher X amandier GF 677,
- sols à tendance asphyxiante : Marianna
GF 81,
- sols de texture moyenne, bien drainés,
peu humides : francs de prunier européen
et myrobolans.
Friedrich Strauss / MAP
Les porte-greffes
du cerisier
En France, on utilise couramment deux
porte-greffes pour multiplier le cerisier :
le merisier et le Mahaleb ou Sainte Lucie.
De nouveaux porte-greffes, plus ou moins
nanisant, ont fait leur apparition.
Le merisier (Prunus avium)
Myrobolan GF 31
Marianna GF 81
Ce porte-greffe s’accommode de sols secs
et caillouteux. C’est un hybride de myrobolan et de prunier japonais. Il donne de
bons résultats avec prune d’Ente, mais est
à déconseiller sur Reine Claude.
Cette sélection de la Grande Ferrade possède des qualités remarquables :
- bonne affinité avec presque toutes les variétés de prunes : prune d’Ente, mirabelles,
quetsches, Reine Claude, prunes japonaises… Seule Reine Claude d’Althan est
incompatible,
- adaptation à tous les types de sols,
- très bonne résistance à l’asphyxie radiculaire,
- bonne résistance au froid. Il se comporte honorablement dans l’est de la
France.
Myrobolan B
Excellente affinité avec prune d’Ente. Incompatible avec Reine Claude d’Althan et
Reine Claude d’Oullins.
Les Marianna (Prunus marianna)
Ce prunier est considéré comme un hybride de Prunus cerasifera X Prunus munsonniana. Il a été découvert vers 1880 chez
G. Fitze à Marianna dans le Texas (USA).
Étant multiplié par bouturage, il constitue
un matériel homogène.
Le Marianna se plaît dans les terres fraîches
et siliceuses. Sa compatibilité est quasi parfaite avec les prunes japonaises, mais demeure hasardeuse avec certaines variétés de
prunes européennes : Reine Claude d’Oullins, Bleue de Belgique, Czar, Monsieur hâtif.
Les pruniers Damas et Saint Julien
Ces pruniers porte-greffes du pêcher sont
aussi utilisés comme porte-greffes du prunier (voir plus haut).
Hybride pêcher X amandier GF 677
Porte-greffe commun au pêcher et au prunier. Compatible avec les pruniers japonais et la prune d’Ente. Pas d’affinité pour
Reine Claude.
JARDINS DE FRANCE SEPTEMBRE 2009
Le merisier présente une excellente affinité avec les cerises douces : bigarreaux et
guignes. Il confère aux arbres une forte vigueur et une grande longévité, mais la
mise à fruits se fait attendre. Le merisier
aime les terres profondes, fraîches et bien
drainées. Les terrains secs, pauvres ou calcaires ne lui conviennent pas. Il se montre
sensible aux rayons du soleil.
Le merisier F 12-1
Ce merisier est une sélection anglaise. Il
émet beaucoup de rejets vers l’âge de 5/6
ans. Il résiste au chancre bactérien.
Le Mahaleb ou Sainte Lucie (Prunus
cerasus Mahaleb)
On rencontre ce Mahaleb à l’état spontané
en Provence, dans le Languedoc, le Dauphiné, la Champagne. Prunus Mahaleb a
été introduit en France il y a environ 600
ans dans la Meuse, sur une hauteur voisine de Sampigny près du lieu où autrefois se trouvait le couvent des Minimes de
Sainte Lucie. D’où son nom.
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Arbres fruitiers
Le Sainte Lucie se reconnaît aux caractères
suivants :
- réputé de faible vigueur, il peut dans certaines situations prendre une force comparable à celle du merisier,
- l’affinité est bonne avec les cerises acides :
griottes, amarelles, mais médiocre avec les
cerises douces,
- il s’accommode des sols pauvres, mais
redoute les terres humides ; on l’exclura
des terrains lourds ou mal drainés,
- il induit une mise à fruits rapide, et
donne des fruits de bonne grosseur,
- la multiplication par semis produit des
types disparates.
Une sélection clonale de Mahaleb, le SL
64, présente une grande régularité et une
bonne vigueur. Bonne affinité avec les cerises acides et les cerises anglaises, de
même avec les bigarreaux Burlat et Géant
d’Hedelfingen.
Quelques bonnes adresses
Les pépiniéristes sont légion, sans compter les jardineries de tous calibres. Nous signalons ci-dessous quelques-uns susceptibles de fournir des plants fruitiers aux
amateurs et/ou professionnels. La liste est loin d’être exhaustive.
- Pépinières Davodeau-Ligonnière, 75 av. Jean Joxé, 49100 Angers, tél. 02 41 34 83 83,
www.dalicom.com
- Pépinières Ogereau, 5 rue des Noyers, 49700 Ambillou-Château, tél. 02 41 59 30 84,
www.pepinieres-ogereau.fr
- Pépinière Burte & Fils, 367 route de Saint-Denis-en-Val, 45590 Saint-Cyr-en-Val,
tél. 02 38 69 77 60.
- Pépinières & Roseraies Georges Delbard, 9 route de Commentry, 03600 Malicorne,
tél. 04 70 64 87 41, www.delbard-direct.fr
- Pépinières Toulemonde, Mas Demian, Route de Comps, 30300 Jonquières-SaintVincent, tél. 04 66 74 60 00, www.toulemonde.fr
- Pépinière Demols, RN7, 84430 Mondragon, tél. 04 90 40 82 46.
- Pépinières Lafond, chemin Barthelasse, BP 126, 84603 Valréas cedex, tél. 04 90 37 45 06.
greffes nanisant du cerisier. Le type Damil
semble le plus prometteur.
Ces porte-greffes d’introduction récente
réduisent plus ou moins le développement des cerisiers greffés.
de 20 à 40 % par rapport au merisier. La
compatibilité est bonne avec la plupart
des variétés. Ce porte-greffe s’adapte à
différents types de sol. Il nécessite cependant de bonnes conditions de culture.
Maxma Delbard 14
Sélection du Grand-Manil
CTIFL, Centre technique interprofession-
Cet hybride Prunus Mahaleb X Prunus
avium induit un développement inférieur
En Belgique, la station du Grand-Manil, à
Gembloux, a réalisé la sélection de porte-
nel des fruits et légumes
22 rue Bergère, 75009 Paris
Tél. 01 47 70 16 93
Le Centre possède une importante documentation sur les fruits et légumes. Il peut
donner d’intéressantes informations sur la
certification des variétés et porte-greffes,
et fournir la liste annuelle des pépinières
contrôlées.
www.ctifl.fr
Les porte-greffes nanisant du cerisier
Frédéric Didillon / MAP
Cerise bigarreau Burlat
Association Les Croqueurs
de Pommes
Maison des Associations, Rue J.P. Melville
BP 80043
90001 Belfort cedex
Tél. 03 84 21 41 70
L’association se propose d’assurer la sauvegarde du patrimoine génétique fruitier
(variétés régionales ou méritantes). Elle
comporte de nombreuses associations locales et régionales. L’association édite de
nombreuses brochures relatives aux arbres fruitiers.
www.croqueurs-de-pommes.asso.fr Frédéric Didillon / MAP
30 Pour en savoir plus
JARDINS DE FRANCE SEPTEMBRE 2009