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Saoud Massi
Album
EL MUTAKALLIMUN
(MASTERS OF THE WORD)
30 mars 2015
Revue de presse
Booking
Fanny Prevet / [email protected]
10 rue Sénard - 76000 Rouen - France / Tel. : 02 35 88 75 74 - Fax : 02 35 89 20 33
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Souad Massi sera en tournée
en formule acoustique en 2017 et 2018.
Nouvel album à venir
Souvent considérée comme la plus belle voix féminine d’Afrique du Nord, Souad Massi reprend la
route dans un concert inédit, accompagnée de ses deux amis de coeur et de scène, le percussionniste Rabah Khalfa et le guitariste Medhi Dalil.
La réputation de Souad Massi s’est forgée au cours d’une carrière de plus de 15 ans, portée par
une détermination sans faille pour le combat politique et le maintien des valeurs que sont la liberté
et la justice. Ses chansons, empruntes d’amour, d’altruisme et de courage, sont autant de témoignages contre l’intolérance du monde d’aujourd’hui.
Lors de ce concert, Souad Massi proposera des titres de son 6ème album studio El Mutakallimûn
(Maître des mots), réponse aux menaces dont elle a fait l’objet, et dans lequel elle redonne vie à une
série de poèmes arabes remontant jusqu’au 6ème siècle. Le choix des textes transcendés par la
beauté de sa voix nous rappelle les valeurs qu’a portées le monde musulman au travers des générations.
Elle chantera également une sélection de ses plus grandes chansons telles que ‘Yemma’ (Maman,
je te mens), Deb, Amessa (Un jour viendra), ‘Hayati’ (Ma Vie)…
La connexion qui s’opère entre Souad Massi et ses musiciens relève pratiquement de la télépathie.
Respect et affection unissent ces trois êtres, et c’est avec un bonheur évident qu’ils se retrouvent
une fois encore sur scène.
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Dernier Album
EL MUTAKALLIMUN
(MASTERS OF THE
WORD)
30 mars 2015
Par Andy Morgan.
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Chaque personne qui a envie de vraiment comprendre la culture arabe tombera à un moment donné
inévitablement sur l’Andalousie et son héritage. Le souvenir de cette époque de tolérance semble
briller comme un signal dans l’obscurité d’une bigoterie d’aujourd’hui et d’un tribalisme religieux.
Ceci offre l’espoir que les nations musulmanes pourraient une fois encore, une fois la gouvernance
éclairée requise, conduire le monde dans le domaine des sciences, de la philosophie, de la littérature
et du pluralisme religieux.
Souad Massi a trébuché sur l’Andalousie aux environs de 4 heures du matin, une nuit sans sommeil
durant laquelle elle regardait un documentaire à la télévision sur l’âge d’or de Cordoue aux 9ème
et 10ème siècles. Sous l’autorité de la dynastie Omeyyade du Calife Abd ar-Rahman III et de ses
descendants, elle devint, pour un temps, la ville la plus peuplée et sophistiquée d’Europe. “J’avais
honte”, dit Souad, “Comment se faisait-il que j’étais allée partout dans le monde sauf là ? Comment se
faisait-il que personne ne parlait jamais de tous ces hommes de savoir... Avicenna, Ibn Arabi ?”
Ce n’était pas seulement les mathématiciens de Cordoue, les astronomes, les juristes, les théologiens
ou les poètes qui la stupéfiaient, non plus que les palaces somptueux, les mosquées, les synagogues,
les églises et les bains publics, non plus que sa librairie qui abritait un demi million de livres – la
plus grande en Europe à cette époque. C’était le fait que pendant presque deux siècles, tous les fils
d’Abraham – Juif, Chrétien, Musulman – semblaient vivre dans une paix et une harmonie relatives sous
une autorité musulmane, au moins jusqu’à ce que les rois de Castille commencèrent à reconquérir
l’Espagne aux 12ème et 13ème siècles. “Comment se sont-ils arrangés pour vivre ensemble ?” se
demandait Souad.
Les fruits intellectuels de l’Andalousie ont joué un rôle crucial dans le développement de la civilisation
européenne au moyen-âge et au-delà. Les universitaires islamiques et les traducteurs ont construit
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le pont qui relie le monde médiéval à la philosophie des anciens Grecs. Des savants de Cordoue tels
que Ibn Rushd (dit Averroes) – un Musulman – ou bien Moses Maimonedes – un Juif – ont mené une
tentative générale pour réconcilier le rationalisme d’Aristote avec les principes centraux du judaïsme
et de l’islam.
En Al-Andalus, et ailleurs dans le monde musulman du moyen-âge, appliquer la raison et la logique aux
thèmes les plus basiques de la vie – libre arbitre, nature de l’existence, nature de Dieu et de la foi –
fut la pratique des érudits de Kalam ou du “discours analytique”, connus chez les Arabes comme les
mutakallimun. Des scientifiques, des philosophes, des géographes, des historiens, des mathématiciens
et des poètes, tous pouvaient être considérés mutakallimun, ou “maîtres de la parole”. Ils tenaient
des assemblées où le savoir, la réflexion et l’habileté verbale étaient hautement récompensés. Dans
ces berceaux d’échanges et cette interaction sans crainte, s’est forgée la richesse intellectuelle de
l’Andalousie.
La révélation qu’une cité sous l’autorité d’un calife musulman fut autrefois le diadème intellectuel de
la civilisation européenne a entrainé Souad Massi dans un voyage de découverte personnelle. Elle a
passé des heures à rechercher l’histoire de Cordoue et à lire quelques-uns des grands classiques de
la littérature et de la science arabes, spécialement les oeuvres de l’historien et sociologiste musulman
du moyen-âge, Ibn Khaddun : “ Pour être honnête, quand j’ai lu ses livres, je me suis sentie humble.
Cela m’a fait du bien de le lire”.
Elle a aussi monté un nouveau groupe, Les Choeurs de Cordoue, avec le guitariste espagnol Eric
Fernandez et d’autres musiciens / danseurs d’Espagne et d’Afrique du Nord.
L’ “épiphanie” de l’Andalousie a donné naissance à une autre impulsion : “Je n’en pouvais plus de
ces images associées à la culture arabe en général”, dit Souad. “Je voulais rendre hommage à ces
mutakallimun parce qu’ils nous ont laissé beaucoup de belles choses. Je voulais partager tout cela
avec les gens qui ne connaissent pas vraiment la culture arabe.”
Les médias qu’elle choisit furent la musique, la calligraphie et la poésie. Depuis les temps pré-islamiques,
quand les tribus d’Arabie avaient l’habitude de tenir des compétitions annuelles de poésie et
d’accrocher les vers gagnants, brodés sur de la soie avec du fil d’or, sur le rocher noir et sacré de
Kaaba à La Mecque, la poésie s’est profondément ancrée au cœur de la culture arabe. “Comme
l’histoire des odes accrochées l’illustre, rien n’était valorisé aussi haut que le langage lui-même, le
langage inévitablement complexe et contradictoire de la poésie”; écrivait le professeur Maria Rosa
Menocal dans son essai perspicace Culture in the time of tolerance; Al-Andalus as a model for our
time (Yale Law School, 2000), “Rien n’était plus à même de devenir de l’or et d’être placé au centre
de La Mecque elle-même. Au moins jusqu’à ce que le monothéisme sans compromis du prophète ait
vidé la place païenne de ses idoles, mais, peut-être de manière incongrue, n’ait laissé ce qui pouvait
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avoir été la plus puissante des idoles, la poésie elle-même.
Souad Massi s’installa dans sa tâche tel un détective. A côté des lectures qu’elle faisait autant qu’elle
le pouvait, elle fit aussi des contacts avec des poètes, académiques ou amateurs de poésie, à travers
les réseaux sociaux et des rencontres en face à face. Elle avait lu de la poésie arabe lorsqu’elle était
adolescente et jeune fille, mélangée avec les oeuvres de Victor Hugo et les paroles de Léonard Cohen,
mais l’orientation de ses études concernait plutôt les sujets pratique et technique. Il y avait beaucoup
à rattraper. “Je me suis vraiment cassé la tête”, dit-elle, “Il y a des poèmes qui sont clairs, mais pour
comprendre le vieil arabe, il faut un dictionnaire spécial... C’est très compliqué.” Elle se rendait aussi
compte qu’en se concentrant sur la poésie arabe, elle négligeait la moitié de son identité, la partie
amazigh ou berbère.
Mais s’attaquer aux deux en un seul projet semblait trop accablant. Ainsi réserva-t-elle la tradition
berbère pour un projet futur.
Le projet requérait de la conviction. Hassan, le frère de Souad Massi, un musicien également très
talentueux et une sorte de mentor pour Souad dans sa jeunesse, lui dit qu’elle était folle d’essayer de
mettre ces vénérables vers anciens dans un cadre de pop music. Mais une fois qu’elle embarqua de
tout coeur pour sa mission, Souad rencontra une certaine fluidité dans son travail, même si cela prit
plusieurs années à mûrir. Elle appelle le projet son “troisième bébé”, les deux autres étant ses deux
jeunes filles. “J’étais comme un éléphant, parce que les éléphants mettent au moins deux ans à faire
un bébé et qu’ils font tout eux-mêmes.”
Avec l’injonction de l’islam contre la peinture de formes humaines, la calligraphie est devenue le
véhicule suprême de l’expression visuelle de la beauté divine dans le monde musulman. Combien
pertinent est-il que les mots soient transformés en art de cette manière.
Traditionnellement, les outils du calligraphe étaient sa plume à encre – qualam en arabe – et son
papier. Il appliquait l’une à l’autre en un acte qui était de dévotion plutôt qu’esthétique, requérant des
années de pratique et une complète soumission de l’égo à la pureté de l’acte lui-même.
Lorsqu’elle choisit le calligraphe Mohammed Bourafai et son fils Ayman Bourafai pour illustrer les
poèmes qu’elle avait sélectionnés, Souad découvrit un monde nouveau. Elle admirait l’audace dans
leur travail, la façon dont laquelle ils s’efforçaient d’élargir le langage visuel de la calligraphie en y
incluant un contenu contemporain – fil de fer barbelé, papier brûlé, évolution humaine.
Comme elle fouillait plus loin dans son projet, des merveilles continuaient à surgir. Elle découvrit
le poète irakien du 9ème siècle Al-Mutanabi, le “Prophète autoproclamé”. “Il y a des miracles dans
ses poèmes”, dit-elle. “Personne n’a atteint de tels sommets. Il est juste impossible d’arriver à une
telle beauté”. Elle découvrit les “odes accrochées” du poète préislamique Zouhaïr Ibn Abi Salma et
la profondeur étonnante dont la langue arabe était capable en certains mots qu’il utilisait. Des mots
tels que sa’imtou : “Il signifie plus que “Je suis fatigué”.” Quand on l’utilise, on y met toutes les années
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que l’on a vécues. Je me souviens que lorsque j’étais une enfant, ce fut le seul mot qui laissa vraiment
une empreinte sur moi. Lorsque j’avais du mal à avancer, j’avais toujours une pensée discrète pour
sa’imtou.»
Elle découvrit Majnun Layla –“ L’homme possédé par Layla” -, la réponse arabe à Roméo et Juliette,
l’histoire d’un jeune homme appelé Qays, qui tomba amoureux d’une fille appelée Layla, mais qui
devint fou et mourut de faim à cause de son père qui le désapprouvait, et parcequ’il ne pouvait l’avoir
: “Je me suis dit que ce n’était pas possible de mourir d’amour, juste comme ça. Cela n’existe pas.
Mais, bon, oui... cela existe.” Elle découvrit Le son du rossignol siffleur (“Sawtou safiri el boulbouli”)
par le poète du 9ème siècle Asmaï, avec ses raffinements lyriques complexes et ses jeux de mots
franchement intraduisibles.
Mais peut-être le plus encourageant fut qu’elle découvrit que les prouesses poétiques des anciens
avaient survécu jusqu’aux temps modernes, réincarnées en des poétes tels que le tunisien Abou
el Kacem Chebbi, qui écrivit l’hymne irrésistiblement provocant Aux tyrans du monde (“Ela Toghat
al-Alaam”), avec ses vers prophétiques : “Prends garde ! Que ni le printemps ne te trompe / Ni la
clarté du ciel, ni la lumière du jour”. Sans surprise peut-être, le poème fut utilisé comme un hymne par
les manifestants des révolutions en Tunisie, en Egypte et d’autres endroits en 2011. Ou bien Ahmed
Matar, le poète irakien qui fut obligé de fuir sa cité d’adoption au Koweit et de s’installer à Londres
dans les années 1980. En 2011,Matar a écrit sur le pouvoir de la poésie et des mots, un pouvoir
même plus grand que les forces qui secouent en ce moment le monde arabe : “La poésie n’est pas
un régime arabe qui sombre avec la mort du chef. Et ce n’est pas une alternative à l’action. C’est
une forme d’art dont la mission est de perturber, d’exposer, et de témoigner de la réalité, qui aspire
au-delà du présent. La poésie vient avant l’action... Alors la poésie se rattrape. La poésie éclaire le
chemin, et guide nos actions”.
Perturber, exposer, et témoigner de la réalité qui aspire au-delà du présent, tout cela figure ici dans
l’ouvrage que vous tenez dans vos mains. Dans leur perception du monde, les Arabes sont pris entre
le diable et la mer d’un bleu profond. Entre l’extrémisme et la caricature que les médias véhiculent :
“C’est vrai que l’on se sent piégé”, dit Souad. “Et c’est bouleversant, car, au bout du compte, je ne peux
pas être réduite à ça. Je me suis baignée dans une immense beauté à travers la poésie, à travers
la tolérance, et maintenant ils essaient de nous dépeindre comme des animaux dont le cerveau ne
s’est pas développé convenablement, alors que ce furent mes ancêtres qui inventèrent la médecine.
Je ne peux pas l’accepter.”
Et la perception de l’intérieur ? Il y a des jeunes hommes et des jeunes filles musulmans partout dans
le monde qui sont pris dans un tourbillon de politiques d’identité, affaiblis, désorientés et enclins à
une rhétorique apocalyptique. En France, où Souad vit à présent, le problème est aigu. “Ici, les jeunes
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n’ont rien. Ils sont conduits à se sentir comme des étrangers. Tout ce qu’ils ont sont des terrains
de football, parce que l’état a coupé toutes les subventions pour toutes les activités dans les cités.
Donc, soit tu deviens champion de football, soit tu n’es rien. S’il y avait un endroit où se rencontrer et
quelqu’un pour dire “Regarde tes ancêtres... comme Ibn Firnas, le premier homme à essayer de voler.
Il venait de l’Andalousie musulmane. Ou tous ces hopitaux qui portent le nom Avicenna. Il s’agit d’Ibn
Sinna, un Musulman. Cela leur donnerait déjà un peu de confiance, cela leur permettrait de s’orienter
vers quelque chose.
Le combat est énorme et peut-être que cet album sera seulement une petite contribution à cette
“religion de l’amour” professée par Ibn Arabi. Mais la poésie sera toujours là, inestimable dans sa
grandeur, prête à être découverte, à inspirer, à reconnecter les âmes perdues avec un passé qui est
digne de fierté. “Quand tu lis des poèmes comme ceux-là, cela te rend humble”, dit Souad. “Tu penses
que tu as écrit, que tu as composé, mais tu n’as rien fait du tout. Il y a des génies qui ont laissé des
merveilles derrière eux. Nous ne sommes rien en comparaison avec eux. Et tout ce que j’essaie de
faire est de tâcher de sensibiliser quelque personne, à travers la pop, à un beau poème, et peut-être
cette personne sera-t-elle attirée par cette culture, cette beauté, et fera son chemin. C’est mon
but”.
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Biographie
On dit d’elle que c’est la Tracy Chapman du Maghreb. Loin de la vague déferlante du raï, Souad Massi,
guitare en bandoulière, inspiration folk, apporte un son nouveau à la musique algérienne.
Souad Massi naît le 23 août 1972 à Bab el-Oued, dans le quartier de Saint-Eugène d’Alger. Issue
d’une famille modeste de six enfants, son père travaille à la Compagnie des eaux et écoute la
musique traditionnelle algéroise, sa mère plutôt Brel et James Brown. Ses oncles sont jazzmen, ses
frères musiciens. La petite Souad découvre d’abord les chansons du maître du chaâbi El Hachemi
Guerouabi. Puis vient le rock dont ses cousins sont fervents et la musique américaine, le r’n’b et la
pop qu’elle découvre au gré des passages à la radio. Naturellement têtue et rebelle, c’est alors un
vrai garçon manqué et elle préfére jouer au football avec ses camarades que de s’occuper de tâches
ménagères.
Son frère aîné, qui est compositeur, va l’inscrire à l’association de l’Ecole des beaux-arts d’Alger pour
y apprendre la guitare pendant trois ans. Elle suit des études de musique classique, de solfège et de
musique araboandalouse.
Ces années d’études lui apprennent la rigueur des compositions et le sens de l’instrumentation
juste.
Un ami qui possède une collection de vieux disques country des années 40 lui fait alors découvrir
cette musique et elle va s’inspirer de la reine de la country music des années 80, Emmylou Harris,
pour parfaire son style.
Triana d’Alger
En 1989, elle commence par arpenter les scènes, guitare à l’épaule. Parrallèlement, elle accompagne
le groupe de flamenco Triana d’Alger avec lequel elle fait des spectacles et des apparitions à la
télévision algérienne. Mais dans ces années noires de l’Algérie (94-96), rien n’est facile pour les
artistes avec le couvre-feu, moins de lieux pour se produire et les salles de spectacles qui ferment les
unes après les autres. Souad est alors découragée et prête à abandonner sa carrière.
Heureusement, ayant suivi les conseils de sa mère, elle a passé son bac et obtenu un diplôme d’état
d’urbanisme.
Elle commence à travailler dans un bureau d’études d’urbanisme tout en écrivant et composant ses
propres chansons, des poèmes d’amour souvent tristes.
Elle qui adore le folk, la country, Kenny Rogers et Stevie Wonder est contactée par le groupe de rock
algérois, tendance hard, Atakor. En pleine crise d’adolescence, elle devient la guitariste égérie du
groupe, découvre AC/DC et Metallica, apprend le rock, la pop et joue dans les festivals. Le groupe
sort une première cassette en 1997 qui atteint des records de ventes. Ce passage dans Atakor sera
la thérapie dont Souad a besoin pour revenir à ses premiers amours musicaux.
Mais les affaires se compliquent pour Souad qui n’arrive pas à concilier vie professionnelle (elle
continue de travailler dans son cabinet d’urbanisme) et carrière artistique. Elle décide donc de quitter
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sa carrière d’ingénieur.
Souad
En 1998, Souad sort sa première cassette au titre éponyme sur le marché algérien qui renferme
six titres où elle revient à la country music. Cette cassette est une oeuvre intimiste, à l’ambiance très
folk et d’où se dégage le titre «Bye Bye My Love» aux couleurs des… bayous de la Louisiane, ballade
country de haut vol chantée en arabe et anglais. Une vraie première en Algérie pour ce style de
musique.
En pleine vague de jeel music (pop orientale), Souad Massi fait preuve d’une originalité qui étonne,
n’hésitant pas à pasticher le célèbre «Crocodile Rock» d’Elton John et à mettre une touche de
flamenco de ses débuts dans un Tequiero (Je t’aime) à l’ambiance calypso-salsa. Auteur de ses
textes, compositeur de ses chansons, Souad est toute étonnée d’attirer parmi son nouveau public,
des quadragénaires amateurs de protest songs et qui avaient découvert Joan Baez dans les années
70 lors de sa visite dans l’Algérie socialiste.
En janvier 1999, lorsqu’elle est invitée à Paris pour participer à un festival intitulé Femmes d’Algérie,
Souad Massi ne sait pas que son destin est en train de basculer. Cette première édition de ce festival
parisien se déroule dans l’ambiance festive du Ramadan. Des artistes venues de toutes les régions
d’Algérie se retrouvent pour chanter et militer contre les intégrismes. Le répertoire et le charisme
de Souad font un tel tabac que ses qualités arrivent aux oreilles du directeur artistique d’un des labels
d’Universal Music (Island-Mercury) qui n’hésite pas à signer cette jeune inconnue pour la réalisation
d’un premier album.
Raoui
Après deux années de maturation, «Raoui» (Le conteur) sort en mars 2001, objet musical tout
en douceurs et inquiétudes, enraciné dans les tourments de l’Algérie et les plaisirs mélodiques
de l’Occident. En quinze jours elle enregistre dans les conditions du live ce premier album avec la
complicité du producteur Bob Coke qui a notamment travaillé avec Ben Harper. Naviguant entre rock
et traditions, cet album révèle au grand public une artiste qui aborde des styles aussi éloignés que le
chaâbi et le folk rock américain, mélangeant instruments électriques et acoustiques aux mélopées
qu’elle chante de sa voix pure et bouleversante.
Dès les premières notes de «Raoui», la chanson qui offre son titre à l’album, Souad Massi nous
emporte dans son orientalisme si désorientant, comme le dit son amie tunisienne Amina [1]. Mais
on trouve aussi des effluves de reggae dans «Khsara Aalik», des parfums des îles du Cap-Vert dans
«Hayati», des épices de raggamuffin dans «Denya» comme la beauté d’une ballade chantée en
français «J’ai pas le temps» que n’aurait pas renié Françoise Hardy.
Après ce premier album, Souad Massi écume les scènes de l’Hexagone, enchaînant les premières
parties (Idir, Saez, Orchestre National de Barbès, Geoffrey Oryema), donnant plus de 200 concerts.
D’ailleurs, après avoir fait salle comble à La Cigale de Paris, elle se retrouve six mois plus tard en
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vedette à l’Olympia.
Avec plus de 80.000 exemplaires vendus, ce premier opus réalisé en Europe est une véritable
réussite et le talent de Souad est reconnu puisqu’elle reçoit en 2002 le Prix de la Chanson Etrangère
décerné par l’Académie Charles- Cros ainsi que le Prix du Haut Conseil de la Francophonie pour son
album «Raoui».
Pour se faire connaître auprès d’un plus large public, sa maison de disques l’incite à enregistrer des
duos avec des artistes de son catalogue. Le premier est enregistré en 2001 avec Marc Lavoine [2]
sur le titre «Paris» de son album éponyme, un des grands succès de l’année 2002. Souad enregistre
ensuite avec Ismaël Lô [3] une reprise fort réussie de «Noir et Blanc» de Bernard Lavilliers [4].
Puis, elle reprend avec Florent Pagny [5] «Savoir aimer», sur son album-compilation 2 dans lequel il
réinterprète ses grands succès avec les plus jolies voix du moment.
2003 : «Deb»
«Deb», qui devait s’intituler initialement «Moudja», sort en France le 25 mars 2003. Ce deuxième
album est un mélange des univers musicaux qui ont baigné sa carrière. Musique arabo-andalouse,
chaâbi, rock, folk sont toujours présents, mais Souad modernise cette fois-ci sa «world music» et cet
album devrait lui permettre une véritable reconnaissance internationale, notamment dans les pays
anglo-saxons où «Raoui», son premier album a été très bien accueilli.
Souad Massi entamme dès le début mars une grande tournée française qui passe le 30 avril à
l’Olympia, avant qu’elle ne reprenne la route jusqu’à la fin de l’année pour une tournée qui outre
l’Hexagone, passe par le Cameroun, le Soudan, la Hongrie, la Pologne, l’Espagne, le Canada et les
Etats-Unis.
«Deb» est en 2003 l’album de «world music» le plus vendu en France, et il est nominé aux Victoires de
la Musique 2004 dans la catégorie Meilleur album world. Alors que dans l’Hexagone sa renommée
n’est plus à faire, Souad Massi repart en février 2004 écumer les pays du monde entier : les pays
d’Europe occidentale (Italie, Allemagne, Belgique, Espagne, Portugal…), puis l’Australie et la NouvelleZélande. Dans les pays anglosaxons, la critique qualifie sa musique à la croisée des chemins entre
musique algérienne et chanson française.
La présence sur son album de collaborations et de rythmes africains incite même certains
commentateurs à voir en Souad Massi un symbole de ce que peut être le melting pot parisien.
Exil et nostalgie
Lors d’une escale en Tunisie, Souad l’exilée retrouve un peu des sensations de sa jeunesse algérienne.
De retour en France, la nostalgie qui ne l’a jamais quitté ressort au grand jour, l’artiste décide d’en faire
le thème central de son troisième album. Celui-ci s’appelle alors «Mesk Elil», l’odeur du chèvrefeuille,
cette plante méditerranéenne qui au printemps, révèle au promeneur son odeur subtile.
Elle y parle de la maison de son grand père dans «Dar dgedi», de son frère resté au pays pour
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s’occuper des charges de la famille («Ilham»), de ce que peuvent ressentir deux anciens amants
lorsqu’ils se revoient («Denya Wezmen»). Cet album est aussi traversé par la douleur de l’exil et de
l’éloignement comme sur le raï de «Khalouni», ou encore avec la chanson «Kilyoum». Mais cet album
est aussi le fruit de cet exil, et des rencontres qu’il a rendu possible : ainsi «Kilyoum» est un chaâbi
algérois métissé de morna capverdienne. On retrouve sur cet album les voix de Daby Touré, Manu
Katché et Pascal Danae. Le grand percussionniste Mino Cinelu et le guitariste de Salif Keïta, Djely
Moussa Kouyaté ont aussi participé à cet album.
«Mesk Elil» se démarque alors des précédents opus par un environnement musical beaucoup plus
riche et ouvert sur le monde que Souad Massi n’a pas cessé de parcourir ces dernières années.
Souad se produit le 21 novembre au Casino de Paris. Puis débute une tournée au début de l’année
suivante.
En 2006, Souad Massi décroche la Victoire de la musique du meilleur album dans la catégorie
«Musiques du monde». En 2007, elle revisite son répertoire en version acoustique lors de plusieurs
concerts qu’elle capte pour enregistrer un premier disque live et intimiste nommé «Acoustic : The
Best of Souad Massi».
2010 : «Ô Houria»
Son quatrième album studio paraît en novembre 2010. Surprise, il a été réalisé sous la houlette de
Francis Cabrel [6] et de son fidèle guitariste et producteur Michel Françoise. «Ô Houria» marque une
évolution dans les choix artistiques de la «folkeuse algérienne» : la plupart des chansons est chantée
en français, pour remercier ses fans qui ne parlent pas arabe, explique alors Souad Massi. Elle et le
chanteur de «Je l’aime à mourir» s’offrent un duo franco-arabe : «Tout reste à faire», hymne à l’amitié
entre les peuples coécrit et interprété par les deux artistes.
Souad Massi emporte cet album tout en guitares acoustiques et en pureté vocale sur scène dès le
9 novembre 2010 à la Cigale puis en tournée française et internationale en 2011 (avec notamment
des dates en Jordanie, en Palestine et au Liban).
Depuis 2010, Souad en compagnie du guitariste Eric Fernandez propose aussi « Choeurs de Cordoue
», spectacle dans lequel, accompagnés de trois musiciens et une danseuse, ils unissent leur talent
pour une relecture de la musique arabo-andalouse.
Souad Massi est revenu en 2015 avec «El Mutakallimûn» un album aux sonorités très musiques du
monde, dans la lignée de son disque Mesk Elil. Son fameux « folk rock algérien » y croise musiques
africaines, bossa et traditionnel algérois… Les textes sont issus des oeuvres des grands poètes arabes,
parmi lesquels le libanais Abou Madi, le tunisien Abou El Kacem El Chabi, l’irakien El Moutanabi ...
Elle sera de nouveau sur scène en 2017 avec un nouvel album à venir.
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Marianne 17 au 23 avril 2015
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www.theguardian.com 16 avril 2015
https://www.theguardian.com/music/2015/apr/16/souad-massi-el-mutakallimun-review
Souad Massi: El Mutakallimûn (Masters of the Word) review – thoughtful settings of classic and contemporary Arab poetry | Music | T...
Souad Massi: El Mutakallimûn (Masters of
the Word) review – a welcome and
thoughtful comeback
(Wrasse)
Robin Denselow
Thursday 16 April 2015 19.00!BST
Algeria’s !nest female singer returns with an ambitious set in which she uses her
gently exquisite, languid voice to rework an intriguing set of Arabic poems that
stretch from the present day back to the sixth century. Contemporary protest is mixed
with reminders of classic poetry from across the Arab world, and though she sings in
Arabic, this is an album that should have a far wider appeal – her gently sturdy
melodies are in"uenced by western balladry, jazz and reggae, and translations of the
poems are thankfully provided. Massi’s last album, O Houria, !ve years ago, was
marred by some unremarkable musical settings, but here she is helped by a band that
includes oud, banjo and piano, with guitar work from the inspired Jean-François
Kellner. She should have got rid of the electric piano, but this is a welcome and
thoughtful comeback.
More album reviews
Topics
World music
Pop and rock
1 sur 1
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www.francetvinfo.fr 6 avril 2015
http://geopolis.francetvinfo.fr/souad-massi-convoque-les-poetes-arabes-a-la-cigale-57973
"El Mutakallimum", un album coup de coeur
© Miguel Medina/AFP
Il faut remonter à Fayrouz pour trouver une chanteuse arabophone qui a
ainsi su créer son propre univers. L'ancienne hard-rockeuse ne s'est
jamais assagie, elle continue d'explorer des contrées oubliées,
ignorées. Elle est en concert ce mercredi 8 avril 2015 à Paris.
La brune longiligne aux yeux rieurs prend tous les risques à chaque album,
au risque de bousculer ses fans. Elle a tout pour elle, le verbe ciselé, l'audace
et cette voix qui vous invite à la complicité. «La Joan Baez arabe» pour
certains, «Tracy Chapman d'Afrique », Souad Massi a dépassé depuis
longtemps les étiquettes et les clichés. Esthète, sobre, cultivée, l'ancienne
architecte urbaine tend vers l'universalité. Son nouvel album «El
Mutakallimun» (Les Orateurs) donne à voir une autre facette de la culture
arabe.
Votre album sonne comme une réponse au long hiver né du Printemps
d'arabe. En conviant tous ses poètes, votre objectif est de faire
découvrir l'autre monde arabe ?
L'idée de chanter de la poésie arabe me hantait depuis un moment, j'avais
envie de mettre en musique certains grands classiques de la poésie arabe et
de faire découvrir des joyaux de cette culture. Je suis agacée par les clichés
et stérotypes. Le monde arabe est très vaste et je suis triste qu'on l'associe
souvent au terrorisme. J'ai vécu la guerre civile en Algérie dans ma chair, j'ai
souffert du terrorisme comme beaucoup de concitoyens. C'est injuste de
nous associer à cette image, injuste pour tous les journalistes qui sont
derrière des barreaux. Je voulais parler de la face cachée du monde arabe.
Vous redonnez vie au poète tunisien Abdou El Kacem El Chebbi (décédé
en 1934), devenu l'idole de la jeunesse arabe. Deux de ses vers ont été
ajoutés à l'hymne national tunisien. «Lorsque le peuple un jour veut la vie/
Le destin se doit de répondre/Aux ténèbres de se dissiper/ Aux chaînes de se
briser». Ennahdha voulait les supprimer car «non conformes à l'islam». La
poésie est-elle aussi une forme de résistance ?
Je ne vois pas dans ces vers ce qui peux être non conforme a l'islam. Les
poètes tout comme les journalistes et les artistes peuvent véhiculer des idées
et être un moteur de réflexion, d'analyse et de réaction.
Vous n'êtes pas très prolifique, vous avez peu d'albums...Est-ce un
choix des majors ou une volonté de vous faire discrète ?
Cet album est un coup de coeur et de folie. Il a demandé beaucoup de
recherche et de travail. Je voulais prendre mon temps. Je n’ai plus de maison
de disque, j'ai produit et réalisé mon album avec mes propres moyens. Je
pense qu'on a besoin d'un certain temps pour écrire, composer la musique et
surtout attendre que l’inspiration soit au rendez vous ....
Par Mohamed Berkani | Publié le 06/04/2015 à 12H01, mis à jour le 06/04/2015 à 12H10
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Jeune Afrique 5 au 11 avril 2015
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© El Watan avril 2015
Entichée des grands classiques de la poésie arabe
El Wartan 4 avril 2015
Souad Massi revisite l'Andalousie
le 04.04.15 | 10h00
A l’occasion de la sortie de son dernier disque consacré à la poésie arabe du XIIe siècle et à la beauté de
l’Andalousie, Souad Massi donnera le 8 avril à Paris un concert pour rendre hommage aux grands poètes
arabes, parmi eux Al Mutanabbi.
Al Moutakalimoune (littéralement Les parleurs en français), c’est le titre du dernier album de Souad Massi en vente à partir du 6 avril
en France.
La chanteuse «folk» algérienne rend hommage aux grands noms de la poésie arabe, comme le poète abbasside Al Mutanabbi ou le
Tunisien Abou Al kacem Al Chabbi ou celui de la période primitive, Zouheir ben Abi Selma.
Tous ont donné à la poésie arabe ses lettres de noblesse et enrichi la culture universelle. «Je voulais rendre hommage à la beauté
des classiques du XIIe siècle et aux poètes qui m’ont marquée lorsque j’étais à l’école, notamment le meilleur d’entre eux, Al
Mutanabbi. J’ai même appris certaines de leurs poésies», a-t-elle confié à El Watan. En plus de rendre hommage aux ciseleurs
arabes du verbe, l’album de Souad Massi se veut aussi un voyage en musique à travers l’Andalousie heureuse.
Cette région du sud de l’Espagne qui a connu son apogée culturelle et architecturale entre les XIIe et XVe siècles grâce aux apports
des Arabes et des Berbères.
La poésie arabe mise en musique : c’est lors d’une visite en Andalousie, dans le cadre d’un projet artistique avec le chœur de
Cordoue, que Souad Massi a découvert la beauté architecturale et la richesse culturelle de cette région. «Je me suis demandé tout de
suite pourquoi je ne fais pas de chansons avec la poésie arabe», a ajouté la chanteuse algérienne. Suit alors un véritable travail de
recherche. Il fallait d’abord sélectionner les auteurs et poètes arabes, choisir ensuite un des poèmes les plus populaires à chanter et
enfin apprendre à les réciter convenablement, en faisant attention à la diction et à la conjugaison.
Pour mener ce projet, Souad Massi s’est entourée de linguistes et spécialistes de la littérature arabe, de sociologues et d’historiens.
Au final, un album riche en musicalité et en texte. Un produit thématique de qualité, mais que les majors (maisons de disques)
n’ont pas voulu soutenir, estimant que «le produit n’était pas assez commercial et mettait trop en avant la culture arabe».
«Je rêve de chanter dans mon pays, en Algérie.»
Qu’à cela ne tienne, car avant même sa sortie, le disque a bénéficié d’une publicité positive. En Allemagne, ils sont emballés par ce
projet. En France, les inconditionnels de Souad Massi l’attendent avec impatience. Sans oublier l’Algérie, où Souad Massi rêve de
revenir chanter un jour. «Depuis 1999, je n’ai chanté que deux fois. Depuis, je ne me suis plus produite en Algérie. Je ne sais pas
pourquoi. Peut-être que j’avais un problème avec Khalida Toumi (l’ancienne ministre de la Culture en Algérie, ndlr) où alors je ne
faisais pas partie de son cercle. Je suis comme ça. Je dis ce que je pense», a avoué Massi à El Watan. Et d’ajouter : «J’espère que les
choses vont changer avec la nouvelle ministre de la Culture.» Sollicitée de partout, sauf par son propre pays, Souad Massi, qui se
considère comme une chanteuse populaire et proche des gens, regrette sa mise à l’écart injustifiée. Cependant, elle se console
grâce au soutien et à l’amour que lui vouent ses admirateurs, car elle est avant tout une chanteuse populaire et proche des gens.
D’ailleurs, c’est ce que lui dit toujours sa maman : «Souad, tu es une chanteuse populaire. Les gens t’aiment et ça, c’est le plus
important pour moi.» Yacine Farah © El Watan
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www.humanite.fr 3 avril 2015
www.humanite.fr/souad-massi-met-en-lumiere-les-poetes-arabes-dhier-et-daujourdhui-570345
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Souad Massi met en lumière lesDepoètes
arabes d’hier
quoi meréjouirais-je!? Je n’ai ni famille ni patrie / Ni ami fidèle ni vin ni
le moindre confident / Qu’ai-je à espérer de mon époque!?!»
et d’aujourd’hui
FARA C. VENDREDI, 3 AVRIL, 2015 L'HUMANITÉ
Envolées de luth oud
Souad Massi met en lumière la saisissante actualité de ce
corpus. Elle rappelle!: «!Al Mutanabbi a osé prétendre qu’il
était le Prophète et a été assassiné à l’âge de cinquante
ans.!» Son nom, Al Mutanabbi, signifiant «!celui qui se dit
prophète!», lui avait été attribué, quand, enfant, il affirmait que
alors qu’il avait à peine dix printemps allait déclencher une
rébellion sept ans plus tard et payer de sa vie sa langue
affranchie.
Sophie LE ROUX [email protected]
On lui doit, aussi, le Cheval et la Nuit, où il profère, sans peur
Avec le somptueux CD El Mutakallimun(les orateurs), la
douce diva algérienne répond à la stigmatisation
et sans reproche!: «!Je m’endors à poings fermés laissant
libres mes rimes (") / Vos actes répugnent aux lois de
l’hospitalité.!» Disponible dans la version d’un boîtier simple
islamophobe par la puissance et la beauté du verbe.
(incluant toutes les traductions), le CD existe en outre sous la
Audacieuse, Souad Massi a autoproduit et réalisé le splendide
disque El Mutakallimun (les orateurs), consacré à de grands
poètes arabes de l’ère préislamique à nos jours. Comme en
écho aux insurrections populaires qui ont éclaté dans des
forme d’une présentation plus luxueuse!: le livret de 32 pages
contient des calligraphies (de Mohamed Bourafai), qui
reproduisent, pour chaque poème, à la fois l’ensemble des
vers et, par la forme du dessin, le thème abordé. Pour le
Cheval et la Nuit, il s’agit précisément d’une calligraphie en
pays arabes et maghrébins, elle a porté son choix sur des
auteurs contestataires ou anticonformistes, qui ont inscrit la
poésie arabe en lettres d’or dans le patrimoine culturel
universel. Une initiative pertinente, visant à mieux faire
comprendre la richesse et la subtilité de cette culture, alors
que la stigmatisation touche de plein fouet les musulmans.
forme de cheval. Ce travail éditorial somptueux ajoute une
incontestable valeur à l’objet disque.
Souad Massi revisite deux bijoux d’Ahmed Matar, poète
irakien (né en 1954), que sa critique sociale a contraint à un
long exil. Dans Ayna (visite), il évoque la disparition soudaine
d’un ami qui avait demandé à un dirigeant!: «!Votre Excellence
«!Quand on connaît une culture, on appréhende plus
justement les gens qui lui sont liés, nous confie la douce diva
algérienne. Avec cet album, j’ai souhaité fournir des clés de
compréhension et partager la sérénité que me procure la
votre Excellence / Où est le pain où est le lait / Et la garantie
du logement / Où est l’emploi pour tous / Et la gratuité des
soins!?!»
poésie. Quand je ne vais pas très bien, je lis des poèmes.
La fine fleur des musiciens participe à la réussite de l’album!:
De quoi meréjouirais-je!? Je n’ai ni famille ni patrie / Ni ami fidèle ni deux
vin nicomplices de longue date, Jean-François Keller (guitare)
le moindre confident / Qu’ai-je à espérer de mon époque!?!»
et Rabah Khalfa (percussions), Jean-Philippe Rykiel, peintre
des claviers, l’éminent tandem rythmique formé par Mokhtar
Samba (batterie) et Guy Nsangué (basse), etc. Folk, pop,
fragrances africaines, délectables envolées de luth oud ou de
Envolées de luth oud
banjo, pulsations caribéennes, arabesques mélodiques, les
styles s’articulent parfaitement, grâce à la pertinence des
Souad Massi met en lumière la saisissante actualité de ce
arrangements. Le poète tunisien Aboul Kacem Chabbi 1909-1934) du monde) :
corpus. Elle rappelle!: «!Al Mutanabbi a osé prétendre qu’il
était le Prophète et a été assassiné à l’âge de cinquante
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ans.!» Son nom, Al Mutanabbi, signifiant «!celui qui se dit
prophète!», lui avait été attribué, quand, enfant, il affirmait que
http://www.huffpostmaghreb.com/ 2 avril 2015
http://www.huffpostmaghreb.com/2015/04/02/souad-massi-chante-une-face-cachee-du-monde-arabe-ses-poetes-_n_6990268.html
Souad Massi chante une "face cachée du monde arabe": ses poètes
La chanteuse algérienne Souad Massi rend hommage aux grands poètes arabes en
mettant en musique quelques-uns de leurs textes dans un nouveau disque, disponible
(
lundi, visant à faire découvrir une "face cachée du monde arabe".
Composé de dix chansons traduites en anglais et en français accompagnées
d'élégantes calligraphies, "El Mutakallimun" ("Les maîtres de la paroles") mêle les
époques, avec par exemple un poète du VIe siècle et un auteur tunisien du début du
XXe siècle dont les vers furent repris par les manifestants lors du Printemps arabe en
2011, explique à l'AFP la chanteuse de 42 ans installée à Paris.
L'artiste d'origine kabyle, qui a grandi et étudié à Alger, s'est fait connaître en France
en 2001 avec un premier album, "Raoui" ("Le conteur"), salué par la critique et
distingué cette année-là par l'Académie Charles-Cros.
En 2006, son troisième album "Mesk elil" avait reçu la Victoire de la musique dans la
catégorie musiques du monde.
Ce nouveau projet est un prolongement du spectacle "Choeurs de Cordoue" dans
lequel, depuis quatre ans, Souad Massi rend hommage à la ville de Cordoue des IXe et
Xe siècles. Une période qui la fascine par son bouillonnement
intellectuel, artistique et architectural mais surtout, dit-elle, de "tolérance religieuse"
avec une cohabitation entre musulmans, juifs et chrétiens.
C'est en se plongeant dans cette période que la chanteuse a redécouvert des classique
de la littérature arabe et a eu envie de mettre en musique ses grands poètes. Ce qui a
parfois nécessité l'aide de spécialistes pour comprendre certains textes en arabe
ancien.
"C'était un coup de folie", confesse celle qui décrit son parcours musical comme
"inclassable", entre folk et musiques du monde.
"En lettres d'or" à La Mecque
"Vous savez, je suis Algérienne, maghrébine, et on est souvent considérés dans le
monde arabe comme plus Européens qu'Arabes. Mais j'avais envie de faire ce que
j'aime. Je suis d'origine kabyle, mais j'aime l'arabe et j'avais envie de partager sa
beauté, son ouverture d'esprit", poursuit la chanteuse aux longs cheveux noirs.
"Je suis agacée par les clichés. Le monde arabe est très vaste et je suis triste
qu'on l'associe souvent au terrorisme. J'ai vécu la guerre civile en Algérie, j'ai
souffert du terrorisme comme beaucoup de gens. C'est injuste qu'on nous associe
à cette image, injuste pour tous les journalistes qui sont derrière des barreaux. Je
voulais parler de la face cachée du monde arabe",
continue-t-elle.
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Souad Massi s'est d'abord attaquée à un classique de la littérature arabe, la légende
"Majnun Layla" qu'elle présente dans le livret de l'album comme "l'équivalent pour
tout l'Orient musulman de Tristan et Iseut ou Roméo et Juliette". Une romance
qu'on l'associe souvent au terrorisme. J'ai vécu la guerre civile en Algérie, j'ai
souffert du terrorisme comme beaucoup de gens. C'est injuste qu'on nous associe
à cette image, injuste pour tous les journalistes qui sont derrière des barreaux. Je
voulais parler de la face cachée du monde arabe",
continue-t-elle.
Souad Massi s'est d'abord attaquée à un classique de la littérature arabe, la légende
"Majnun Layla" qu'elle présente dans le livret de l'album comme "l'équivalent pour
tout l'Orient musulman de Tristan et Iseut ou Roméo et Juliette". Une romance
adaptée dans la chanson baptisée "Fa Ya Layla", sur un air de bossa soutenu par des
chapelets de notes au piano et une guitare
andalouse.
La chanteuse rend hommage à des auteurs des VIIIe et IXe siècles et même à un plus
ancien encore, Zouhaïr Ibn Abi Salma. Auteur du VIe siècle, avant la naissance de
l'islam, ce dernier représente une époque où l'on honorait les plus grands poètes en
brodant leurs textes en "lettres d'or sur un tissu de soie" et en les suspendant à La
Mecque. Son texte, "Sa'imtou", est la plainte
d'un vieux sage au soir de sa vie.
Mais Souad Massi s'intéresse aussi à des auteurs plus récents comme le Tunisien
Abdou El Kacem El Chabbi (1909-1934), dont l'un des poèmes constitue "la base de
l'hymne national tunisien". Un poète à l'écriture étonnamment contemporaine
("Prends garde! Que ni le printemps ne te trompe/Ni la clarté du ciel ni la lumière du
jour") et dont les vers furent repris "comme hymne par
les manifestants des révolutions en Tunisie, en Egypte et dans d'autres pays en 2011",
précise le livret du disque.
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Souad Massi sera en concert mercredi 8 avril à la Cigale, à Paris.
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LA BANDE PASSANTE (/EMISSION/BANDE-PASSANTE/)
Le printemps des poètes de Souad Massi
Par Alain Pilot (/auteur/alain-pilot/)
Diffusion : mercredi 1 avril 2015
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Rencontre avec Souad Massi pour son nouvel album «Al Mutakalimûn».
Artiste phare de la nouvelle génération d’artistes algériens, belle, généreuse, sensible et émouvante, Souad Massi déborde de talent
et d’humanité. De sa voix douce et pure, elle fait chanter la langue arabe sur des musiques proches du folk-rock. Elle revient avec
un nouvel album «Al Mutakalimûn», dont les textes sont issus des oeuvres des grands poètes arabes, parmi lesquels le Libanais
Abou Madi, le Tunisien Abou El Kacem El Chabi, l'irakien El Moutanabi...
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