MB - galerie cdp fr angl OK

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MB - galerie cdp fr angl OK
kamel mennour
47 rue saint-andré des arts
6 rue du pont de lodi
paris 75006 france
tel +33 1 56 24 03 63
fax +33 1 40 46 80 20
kamelmennour.com
MOHAMED
BOUROUISSA
HUSTLING
17 octobre – 5 décembre 2015
Ils sont des centaures urbains, des street-cavaliers qui galopent à la débrouille. Ils habitent un
quartier nord de Philadelphie, on les nomme les Riders de Fletcher Street. Ils montent leurs
chevaux au milieu des voitures, vont jusqu’au parc et reviennent mais se la jouent cow-boys de
western… Au cours d’une résidence artistique de neuf mois, Mohamed Bourouissa a partagé leur
quotidien. Et leur a proposé, dans son anglais balbutiant, d’organiser un « Horse Day » : une journée
de compétition où, alliés à des étudiants de l’école des Beaux-Arts de la ville, ils apprêteraient leur
monture en habit de parade. Les plus valeureux gagneraient. Une des vidéos montre les mois
d’approche et l’autre le fameux « Horse Day » avec la remise des trophées sculptés par l’artiste.
« Hustling », la troisième exposition personnelle de Mohamed Bourouissa à la galerie kamel mennour,
met en scène cette expérience en une installation où plateau et coulisses offrent de multiples
entrées. Tant sémantiques (rencontres, mythographies, classes et relations sociales) que formelles
(vidéo, sculpture, photographie, agencement)… La question centrale y est celle de l’altérité. Car
l’intérieur et l’extérieur, le centre et la périphérie, l’autre et le même sont au cœur du
questionnement de l’artiste franco-algérien. L’œuvre « Temps mort » (2009) avait marqué les
esprits. Un détenu ami de l’artiste lui envoyait, à l’aide d’un téléphone portable, des vues de sa
prison. La place du dehors et du dedans s’en trouvait déboussolée. Comme dans la série de
photographies « Périphérique » (2008) où les marges occupaient le centre et comme dans « All-In »
(2012), médailles à flux tendus entre la vénérable Monnaie de Paris et le rappeur français Booba.
Mohamed Bourouissa opère des translations entre différents mondes, des carambolages où se
heurtent des pans de vérité. Ces révélations bousculent la réel en y introduisant le pouvoir de
l’imaginaire. « L’imaginaire existe profondément, affirme le plasticien. Il permet de téléscoper le
présent pour produire des futurs. La question de l’imaginaire est fondamentalement politique. »
Car l’art interpète, rebat les cartes, rejoue les destins. Ici, les mythologies contemporaines sont
désossées en parcelles de vies. La voiture et la moto sont, comme le cheval, des prolongements
du corps, des puissances de déplacement et de faire-valoir. Éclaté en ailes, capots, portières, le
mythe devient support à des fragments d’existence. Le vrombissement des moteurs et le galop
des chevaux propulsent les corps et les paysages vers un imaginaire d’images de films, d’histoires de
cow-boys et d’Indiens, de peintures rupestres et de montures nobles peintes par Ucello et
Géricault…
Mais les chevaux de Fletcher Street ne sont pas des chevaux de premier rang. Ils évoluent dans une
économie du chacun pour soi au seuil de la pauvreté. La vidéo projetée sur un capot le montre.
C’est l’arrière-cour. On y entend l’échange crispé du maquignon et de son acheteur désargenté. Le
cheval est effrayé, il est victime de la transaction et de la tension. Juste à côté, Mohamed
Bourouissa a installé une sculpture. Le néon, corne lumineuse de la licorne, éclaire une autre
direction. L’animal fantastique ouvre la possibilité de l’utopie, de l’invention, du changement.
Comme Rossinante, le cheval efflanqué de Don Quichotte, elle trotte vers les visions qui
modifient les limites entre imaginaire halluciné et réel réinventé. Des frontières que Mohamed
Bourouissa ne cesse de déplacer en réécrivant le monde.
Annabelle Gugnon
_
Mohamed Bourouissa «Hustling» est
présentée à la galerie kamel mennour, 47
rue saint-andré des arts du mardi au
samedi, de 11 h à 19 h.
Pour toute information complémentaire,
vous pouvez contacter Jessy MansuyLeydier, Marie-Sophie Eiché, Claudia Milic
et Emma-Charlotte Gobry-Laurencin par
tél : +33 1 56 24 03 63 ou par email :
[email protected].
Né en 1978, Mohamed Bourouissa vit à Paris.
Son travail a été présenté au sein de nombreuses expositions personnelles et collectives en
France comme à l’étranger entre autre a la Haus der Kunst de Munich en Allemagne, au Bal, à Paris,
France, au Museo Riso Albergo dei Poveri, Palerme au Centre Pompidou (Festival Hors Pistes
2013), au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, au Palais de Tokyo, à la Galerie Édouard
Manet à Gennevilliers, au Palazzo Grassi - François Pinault Foundation à Venise, au MAXXI à
Rome, au New Museum of contemporary art à New York, au Philadelphia Museum of
Art, au SCAD d'Atlanta, au Finnish Museum of Photography d’Helsinki, au Muzeum Sztuki à Lodz,
au Fotomuseum à Rotterdam, à la Nikolaj Kunsthal de Copenhague, au KW Institute for
Contemporary Art de Berlin ainsi que dans le cadre de la Biennale de Berlin et de la dernière
Biennale internationale d’art contemporain de Venise.
Son travail est actuellement présenté dans le cadre de la Biennale de Lyon.
Speaker au sol, salle 1
MENTEUR
X : On va tous passer et c’est la merde pour bouger et puis le cheval est habillé comme ça
Mohamed : tu as rencontré l’artiste, tu as vu le truc et tu as dis oui.
Tim : Je n’ai pas dit que le truc n’était pas bien, mais je ne dis pas que l’autre truc qui pend sur le
cheval, quand tu le montes
X : merde !
Tim : Et tu peux mettre le truc sur le cheval et le laisser manger ou je ne sais quoi (…) c’est
dangereux pourquoi tu ne peux pas comprendre ça ?
Mohamed : je comprends.
Tim : non tu ne comprends pas parce que tu essayais de la changer, tu veux que ce soit à ta
manière, c’est dangereux on prend des risques
Mohamed : Ce n’est pas moi
Tim : je t’ai juste demandé si tu monterais, tu as dis non parce que tu n’allais pas prendre…
Mohamed : Ce n’est pas mon..
Tim : Ce n’est pas ton quoi ?
Mohamed : Pas mon…
Tim : Pas ton quoi ?
Mohamed : Pas mon travail entre les cavaliers et l’artiste, mon travail et pas moi. Regarde par
exemple toi, tu travailles avec Calvin, vous travaillez ensemble et vous trouvez des solutions
ensemble.
Clavin : Je n’ai pas travaillé avec lui.
Mohamed : Tu travailles avec lui, tu étais là.
Tim : C’est le premier jour où je l’ai rencontré Mohamed, ne mens pas, ne mens pas, ne mens pas,
ne mens pas
Mohamed : Je ne mens pas.
Tim : C’est le premier jour où je l’ai rencontré, je ne travaille pas avec lui
Mohamed : pourquoi tu ne prends pas ton temps avant de partir ?
Tim : tu as juste menti, tu as menti
Mohamed : Je ne mens pas, arrête de dire ça. Je ne mens pas j’ai dis que tu commençais à bosser
avec lui.
Tim : Non, tu viens juste de dire ça.
Mohamed : Derrick travaille avec un artiste aussi
Tim : commencer et travailler c’est deux choses différentes. Tu viens de dire que je travaillais
avec lui.
kamel mennour
47 rue saint andré des arts
6 rue du pont de lodi
paris 75006 france
tel +33 1 56 24 03 63
fax +33 1 40 46 80 20
kamelmennour.com
MOHAMED
BOUROUISSA
HUSTLING
17 October– 5 December 2015
They are urban centaurs, street horsemen galloping with what they’ve got. They live in a
northern suburb of Philadelphia and they are known as the Riders of Fletcher Street. They
mount their horses among the cars, ride out to the park and back, but act like cowboys out of a
Western. Over a nine-month residency, Mohamed Bourouissa spent time with them and
suggested, in his fumbling English, organising a ‘Horse Day’: a competition in which, paired-up with
students from Pennsylvania Academy of the Fine Arts, each rider would dress up his steed in
parade gear—and may the most valorous win. One video shows the months of the lead-up and
another the famous ‘Horse Day’, with trophies sculpted by the artist.
‘Hustling’, Mohamed Bourouissa’s third solo show at galerie kamel mennour, displays the facets of
his experience in Philadelphia in an installation where backstage and front of stage offer up
multiple points of entry, as much semantic (encounters, myths, social and class relations…) as
formal (video, sculpture, photography, layout)… The central question is one of alterity. For the
inside and the outside, the centre and the periphery, the other and the same are at the heart of
the Franco-Algerian artist’s enquiry. His work, ‘Temps mort’ [Dead Time], for which a friend in
gaol sent him images of his prison with a mobile phone, left a deep impression in 2009. The place
of the inside and the outside was thrown out of kilter. Likewise in the series of photographs,
‘Périphérique’ (2008), where the margins are given centre place, and in ‘All-In’ (2012), with its
one-off medallions manufactured at the venerable Paris Mint and bearing the profile of French
rapper Booba.
Mohamed Bourouissa translates between worlds, a player making carom shots where it is two
planes of reality that collide. The resulting revelations hustle the real, plugging it with the power
of the imaginary. ‘The imaginary exists profoundly,’ the artist affirms. ‘It’s what allows you to fold
up the present to produce futures. The question of the imaginary is fundamentally political.’
Because art interprets, shuffles the cards, gives the wheel of fortune another spin. Here
contemporary mythologies are deboned and carved into parcels of life. Cars and motorbikes,
like horses, are extensions of the body, powers of displacement and value. Exploded into wings,
bonnets, doors, the myth becomes the medium for fragments of existence. The motors’ roar
and the horses’ galloping propel bodies and landscapes towards an imaginary made up of images
from films, stories of cowboys and Indians, rock paintings and noble steeds from the brushes of
Uccello and Géricault…
But the horses of Fletcher Street are no thoroughbreds. They live at the poverty line in an
economy of every-man-for-himself. The video projected on the car bonnet shows this. We are
in a rear courtyard. We can hear the strained exchange between the horse dealer and the
moneyless buyer. The horse is frightened, a victim of the transaction and its tension. Just to the
side, Mohamed Bourouissa has installed a sculpture. Its neon, a luminous unicorn horn, lights up
another direction. The fantastic animal opens the way to the possibility of utopia, invention,
change. Like Rossinante, Don Quixote’s nag, it trots towards visions that modify the limit
between the hallucinated imaginary and the reinvented real. Borders that Mohamed Bourouissa
endlessly redraws as he re-writes the world.
Annabelle Gugnon
_
Mohamed Bourouissa « Hustling » is
on show at galerie kamel mennour from
Tuesday to Saturday, 11am to 7pm.
For further information, please contact
Jessy Mansuy-Leydier, Marie-Sophie Eiché,
Claudia Millic and Emma-Charlotte
Gobry-Laurencin, by phone: +33 1 56 24
03 63 or by e-mail:
[email protected].
Born in 1978, Mohamed Bourouissa lives in Paris.
His work has been exhibited worlwide, including at the Haus der Kunst in Munich, Germany, at
the Bal, in Paris, France, at the Museo Riso Albergo dei Poveri, Palermo, at the Centre
Pompidou (Festival Hors Pistes 2013), at the Musée d’art moderne de la Ville de Paris, at the
Palais de Tokyo, at the Galerie Édouard Manet in Gennevilliers, at the Palazzo Grassi - François
Pinault Foundation in Venise, at the MAXXI in Rome, at the New Museum of contemporary art
in New York, at the Philadelphia Museum of Art, the SCAD d'Atlanta, the Finnish Museum of
Photography in Helsinki, the Muzeum Sztuki in Lodz, the Fotomuseum in Rotterdam, the Nikolaj
Kunsthal in Copenhague, the KW Institute for Contemporary Art in Berlin, as well as at the
Berlin Biennale International Venice Biennale.
His work is currently on show at the Lyon Biennale.