Objectif Doctrine 37 - CDEF
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Objectif Doctrine 37 - CDEF
COMMANDEMENT DE LA DOCTRINE ET DE L’ENSEIGNEMENT MILITAIRE SUPERIEUR DE L’ARMEE DE TERRE OBJECTIF DOCTRINE LES OPÉRATIONS AÉROPORTÉES AIRBORNE OPERATIONS N°37 Edition bilingue Bilingual edition C•D•E•S C OMMANDEMENT DE LA D OCTRINE ET DE L’ E NSEIGNEMENT MILITAIRE S UPÉRIEUR DE L’ARMÉE DE TERRE Sommaire/Summary EditoriaL Doctrine / Doctrine p. 4/5 Le concept national des opérations aéroportées Lexique/Lexicon L’Armée de l’air et les opérations aéroportées Les opérations aéroportées L’action du 1er Régiment du Train Parachutiste : un apport incontournable dans les opérations aéroportées L’équipement des troupes aéroportées p. 8 p. 12 p. 14 p. 22 p. 28 p. 32 The national concept for airborne operations The Air Force in airborne operations Airborne operations The action of the 1st airborne transport battalion: an essential contribution to airborne operations The airborne units equipment p. 9 p. 15 p. 23 p. 29 p. 33 Libres Réflexions / Freedom of speech KOSOVO 1999 - Le renouveau du rôle stratégique des TAP p. 34 KOSOVO 1999 - The strategic role revival of Airborne Troops p. 35 Etranger / Foreign Studies Les opérations aéroportées dans l’armée allemande Les opérations aéroportées - La doctrine britannique p. 42 p. 50 The airborne operations in the German armed forces Airborne operations - British doctrine p. 43 p. 51 Cahiers du RETEX n° 12 • Quelques enseignements des principales opérations aéroportées françaises pendant la guerre d’Indochine (1945-1954) • Some lessons learned from major French airborne (ABN) during the Indo-China war (1945-1954) • L’opération aéroportée « LEA » • The « LEA » airborne operation • Les enseignements de Kolwezi - Mai 1978 • Lessons learned from Kolwezi - May 1978 • L’opération MARKET GARDEN, le plus grand engagement aéroporté de tous les temps • The « MARKET GARDEN » operation, the largest airborne engagement ever DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : GÉNÉRAL JEAN-MARIE VEYRAT Rédacteur en chef : lieutenant Stéphane Carmès Traductions : colonel (CR) Pierre-Yves Lemerle, colonel (CR) Robert Travaillot, lieutenant-colonel (CR) Jacques de Vasselot, lieutenant-colonel (CR) Daniel Sillon, lieutenant-colonel (CR) Jean-Claude Laloire - Relecture des traductions : général (2s) Pierre Dejean - Maquette : Christine Villey Schémas : Geneviève Yahiouche - Photos : ECPAD (p. 13, 41), lieutenant-colonel Justine - collection personnelle (p. 24, 25), DEP/EAT (p. 30, 31), colonel (D) Belde - collection personnelle (p.44, 45) - Photogravure : Saint-Gilles (Paris) - Gestion du fichier des abonnés : lieutenant Stéphane Carmès - Diffusion : bureau courrier du CDES Impression : Section Conception Impression du CDES - Tirage : 1 900 exemplaires - Dépôt légal : à parution - ISSN : 1293-2671 - Tous droits de reproduction réservés. Conformément à la loi «informatique et libertés» n° 78-17 du 6 janvier 1978, le fichier des abonnés à OBJECTIF DOCTRINE a fait l’objet d’une déclaration auprès de la CNIL, enregistrée sous le n° 732939. 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De nombreux officiers, français et alliés, se sont exprimés dans ses colonnes et le CDES remercie tout particulièrement le directeur du Centre d’enseignement supérieur aérien qui a bien voulu apporter sa contribution à ce point fait sur les opérations aéroportées actuelles. Le concept national des opérations aéroportées, approuvé le 26 avril 2002 par le chef d’état-major des armées, est, comme le concept national et la doctrine nationale des opérations amphibies, le fruit des travaux d’une commission interarmées, la commission interarmées des études aéroportées (CIEAP), prenant bien sûr en compte le retour d’expérience des opérations du passé et des exercices. L’armée française possède depuis la 2e guerre mondiale et surtout la guerre d’Indochine (1945-1954) une longue expérience des opérations aéroportées de tout type. En effet, les unités françaises formées par les alliés ont participé à la plupart des grandes opérations alliées, de la Normandie à la Hollande. Ensuite, au cours du conflit indochinois, les troupes aéroportées et l’Armée de l’air ont conduit ensemble près de 250 opérations dont beaucoup ont été des succès complets, tant au plan opérationnel (atteinte des objectifs) qu’au plan purement technique, si important dans de telles opérations, qui sont par nature complexes et toujours risquées. Plusieurs opérations françaises en Indochine restent des modèles du genre1 et pourraient être à nouveau menées telles quelles dans le cadre du concept national actuel. En effet, le CNOAP de 2002, qui donne aux opérations aéroportées trois objectifs majeurs (préparation du déploiement d’une force plus importante, couverture, appui ou soutien de la manœuvre générale et opération ponctuelle de durée et d’ampleur variables telle qu’un coup de main, une évacuation de ressortissants 2), envisage l’engagement d’un échelon principal pouvant aller jusqu’à 1 500 hommes environ, toujours précédé par un échelon avancé formé d’un groupement de commandos parachutistes. On trouve là beaucoup de similitudes avec les principales OAP d’Indochine menées au niveau du groupement aéroporté à 2 ou 3 bataillons. En revanche, le concept actuel donne aux OAP " une place majeure dans le cadre de la projection de puissance sur l’ensemble d’un théâtre d’opération (…) " et considère qu’elles concourent surtout " à la réalisation d’un effet stratégique ou opératif majeur "3, ce qui a été rarement le cas en Indochine. 1 voir l’article sur les principales OAP françaises en Indochine dans les Cahiers du RETEX. 2 voir CNOAP p. 4. 3 dito. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.4 Since the Second Word War, and more particularly since the war in Indochina (1945-1954), the French Army has acquired a wide experience of airborne operations of all kinds. As a matter of fact the French units, trained by allied forces, have taken part in most large-scale Allied operations, from Normandy to the Netherlands. Later on, during the Indochina conflict, the airborne troops and the Air Force together carried out some 250 operations; many of which have been totally successful, both from an operational point of view(reaching objectives) and from a purely technical one, so important in such operations, complex and always risky by nature. E The French national concept of airborne operations, approved April 26, 2002 by the Armed Forces Chief of Staff is, like the national concept and the amphibious operations doctrine, the result of the work of a joint committee, the Joint Committee for Airborne Studies (Fr abbr.: CIEAP), of course considering the lessons learnt from past experiences and from exercises. ditorial A fter Objectif Doctrine nr 36 fully dedicated to amphibious operations, this 37th issue, along with its RETEX pullout, is entirely on airborne operations, the second operational field related to " theater deep operations " within the Land doctrine classification. Many French and Allied officers have expressed their views on the topic throughout these columns and the CDES1 extends its special thanks to the Higher Air Training Center Director for contributing to this update on current airborne operations. Several French operations in Indochina are still considered models of their kind2 and could again be carried out unchanged within the framework of the current national concept (Fr. abbr. CNOAP). The 2002 CNOAP, sets three major objectives for airborne operations (preparing for the deployment of more significant forces, covering, supporting or sustaining the overall maneuver, and carrying out some limited operations variable in length and scope such as a hit and run action, or an evacuation of nationals3) and indeed envisages the commitment of a main echelon up to 1500 men strong, always preceded by a forward echelon made up of an airborne commando task force. A lot of similarities can be found between the present concept and the main Airborne Operations in Indochina that have been carried out at the level of an ABN Task Force with two to three battalions. The current concept however gives Airborne Operations " a key place in the framework of power projection throughout a TOA (…) " and considers that they contribute mostly to " achieving a major strategic or operational effect "4, which has rarely been the case in Indochina. 1 2 3 4 Translator's note: Army Doctrine and Higher Military Education Command. see the RETEX pullout issue about the main French AOs in Indochina. see CNOAP p. 4. ditto. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.5 L’OAP reste une opération interarmées complexe dont le succès découle de plusieurs facteurs qui doivent être impérativement réunis. Deux d’entre eux (coordination air et air–terre, interopérabilité interarmées et multinationale) incluent l’organisation du commandement, fonction opérationnelle fondamentale et point crucial pour la réussite d’une OAP, qui est, à ce titre, largement développée dans le concept4. La future doctrine des opérations aéroportées, qui va maintenant être déclinée par la CIEA à partir du CNOAP, devra proposer aux futures autorités préparant et conduisant de telles opérations des règles claires, fixant plusieurs types possibles d’organisation du commandement, et surtout parfaitement compatibles avec les dispositions prévues dans les documents de l’OTAN, interarmées comme l’AJP 1, l’AJP 3, ou de composantes comme l’AJP 3-2 et l’AJP 3-35. Ces deux derniers documents donnent surtout des principes d’organisation, mais précisent bien que l’unité de commandement est essentielle pour la réussite de l’opération. Unité de commandement et coopération permanente sont en effet essentielles à tous les niveaux, chaque chef, interarmées, terrien ou aviateur, devant détenir aux moments et aux endroits nécessaires, l’autorité voulue (OPCOM, OPCON, TACOM ou TACON) pour préparer et conduire son action au sol ou dans les airs, surtout si elle se place dans un cadre multinational. Les articles présentant les concepts ou doctrines de nos alliés montrent combien nos conceptions des OAP sont proches, même si certaines sont plus globales, en associant de manière plus étroite les OAP, les opérations héliportées et les opérations aéromobiles. Dans les années qui viennent, avec l’arrivée d’avions et d’hélicoptères de transport plus performants, le concept français des OAP devrait lui aussi évoluer vers un concept plus global des opérations dans la profondeur du théâtre, déjà bien pris en compte dans la doctrine des forces terrestres françaises. La rédaction 4 4 pages sur les 15 que compte le document. 5 AJP 1 - doctrine alliée interarmées - AJP 3 - doctrine des opérations interalliées - AJP 3-2 - doctrine des opérations terrestres - AJP 3-3 doctrine des opérations interarmées dans l’air et l’espace. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.6 An Airborne Operation remains a complex joint operation, the success of which depends on various factors that must be met imperatively. Two of them (air coordination and air to ground joint and combined interoperability) include the command and control organization which is an essential operational function and crucial to the success of an Airborne Operation, and therefore addressed at length in the concept5. The future airborne operations doctrine, that is now to be worked out by the joint committee for airborne studies (CIEA) from the joint national concept for airborne operations (CNOAP), will have to put forward clear rules to the authorities that will be in charge of preparing and conducting such operations, by establishing several possible types of C2 organizations, and above all perfectly compatible with the measures planned in the NATO documents, either joint as in AJP1, AJP3, or separate as in AJP 3-2 and AJP 3-36. These last two documents are essentially on organization principles, but they do specify that unity of command is essential to the success of the operation. Unity of command and permanent cooperation are essential at every level, each Commanderjoint, land, or air - must, at the right time and in the right place, detain the necessary authority (OPCOM, OPCON, TACOM, or TACON) to prepare and conduct his ground or air action, especially if it takes place within a multinational framework. The articles presenting the allied concepts or doctrines clearly demonstrate how close they are to our conceptions of Airborne Operations, even when some are more global, by combining more closely Airborne Operations with heliborne operations and airmobile operations. In the years to come, with the arrival of more efficient transport aircraft and helicopters, the French concept of Airborne Operations should also evolve to a more global concept for theater deep operations, already well taken into account in the doctrine of the French land forces. The Editorial Staff 5 4 pages out of 15. 6 AJP1 - Allied Joint Operations Doctrine - AJP3 - Combined Operations Doctrine - AJP 3-2 - Land Operations Doctrine - AJP 3-3 - Air and Space Operations Doctrine. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.7 Doctrine Le concept national des opérations aéroportées par le lieutenant-colonel AURIAULT, du CREDAT/B3 ujourd’hui, la nouvelle typologie des conflits et les engagements récents (…) donnent une place particulière à la manœuvre dans la profondeur et aux actions de débordement ; ces opérations peuvent et doivent être valorisées par les armées occidentales, dont les capacités leur permettent de tirer tout le profit possible de leur supériorité technologique, en particulier dans le domaine aérien. Dans ce cadre, une opération aéroportée (OAP)1 tient une place majeure dans la projection de puissance sur l’ensemble d’un théâtre d’opération, le cas échéant, à partir de la métropole " 2. "A Cette phrase extraite du concept national des opérations aéroportées (CNOAP) rappelle la nécessité qu’avait l’armée française en 1998 de définir un nouveau concept des OAP avec l’évolution du cadre géostratégique et des conditions d’engagement. La commission interarmées des études aéroportées (CIEAP 3), qui relève du chef d’état-major des armées, avait reçu pour mandat de rédiger ce document qui vient d’être approuvé en avril 2002. Ce concept des opérations aéroportées, document national, s’inscrit cependant dans un cadre global, interarmées et multinational. " Outil permettant (…) au décideur politique ou militaire de marquer, sans délai, sa volonté par une action, dont la dimension médiatique et psychologique est particulièrement significative "4, l’OAP, excellente illustration de l’application des principes de la guerre et qui vise " à la réalisation d’un effet stratégique ou opératif majeur " 5, s’inscrit parfaitement dans le cadre d’emploi des forces actuel. Spécifique par son environnement et complexe dans son déroulement, elle nécessite une organisation du commandement unique pendant tout la durée de la préparation et de la conduite de l’action. Excellente illustration des principes classiques de la guerre6 , l’OAP s’inscrit parfaitement dans le cadre d’emploi des forces actuel. De fait, l’opération aéroportée confère au commandement une liberté d’action accrue : elle lui permet d’agir sur l’ensemble du théâtre et elle accroît la mobilité des forces qui prend ainsi une dimension stratégique. En outre, bénéficiant de l’effet de surprise, ce type d’opération renforce la capacité de déception des forces et permet, si nécessaire, au commandant de la force (COMANFOR) de concentrer rapidement ses efforts. L’OAP participe enfin à l’économie des moyens en offrant la capacité d’aller frapper directement les centres de gravité de l’adversaire, concourant ainsi à la réalisation d’un effet stratégique ou opératif majeur. D’autre part, l’OAP s’intègre parfaitement dans le cadre actuel d’emploi des forces. Adaptées aux cas d’urgence, aux situations pour Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.8 lesquelles la discrétion est impérative ou lorsque les conditions d’accessibilité du lieu d’intervention sont difficiles voire impossibles par des voies classiques, les OAP visent principalement à : •préparer le déploiement d’une force plus importante, •assurer la couverture ou le soutien de la manœuvre générale, •mener une action ponctuelle de durée et d’ampleur variables, parmi lesquelles une mission humanitaire ou une évacuation de ressortissants. E l l e s d e m e u re n t u n e c a p a c i t é opérationnelle à affichage politique certain à privilégier face à une situation d’urgence imprévue. Ce type d’opération peut intervenir dans un cadre national - elle peut alors constituer une opération à part entière - ou multinational, en particulier européen, ce qui explique que le CNOAP soit interopérable avec les concepts et doctrines alliés. Dans ce cas, l’OAP s’inscrit généralement dans une opération plus vaste. La France veut pouvoir y exercer les responsabilités de nation-cadre, quels que soient la nature et le cadre de l’engagement aéroporté. 1 L’OAP est un terme générique qui désigne un ensemble de modes d’actions concourant à la réussite d’une action aéroportée. 2 Concept national des opérations aéroportées, contexte général p.4. 3 CIEAP, coprésidée par le général commandant la doctrine et l’enseignement militaire supérieur de l’Armée de terre et par le sous-chef " opérationslogistique " de l’état-major de l’Armée de l’air. 4 CNOAP p 4. 5 Dito. 6 Rappel : Liberté d’action, concentration des efforts et économie des moyens (Dans le sens : bonne utilisation des moyens). Doctrine The national concept for airborne operations by lieutenant-colonel AURIAULT, CREDAT/B3 owadays, the recent conflicts and engagements new typology (...) gives a specific role to the in-depth maneuver as well as to outflanking actions. Western forces may and must take advantage of these operations because their capabilities enable them to benefit as much as possible of their technological superiority, especially in the aerial domain. In that context, an airborne operation (OAP1) plays a major role within power projection over a whole theater of operations, albeit from continental France.2 ” “N That sentence, a quotation of the “ National Concept for Airborne Operations ” (CNOAP) reminds the requirement that existed in 1998 for the French Armed Forces to define a new concept for airborne operations as a result of the evolution of the geostrategic environment and of the engagement conditions. The joint commission for airborne studies (CIEAP3) that reports directly to the Armed Forces Chief of staff had been tasked with drafting this document,which has just been approved in April 2002. This concept for airborne operations is a national document, but it is falling within a more global joint and multinational framework. The Airborne operation - “ A tool that enables the political or military decision-maker to demonstrate immediately his will by taking actions that will have a very significant media or psychological impact ”4 - constitutes an excellent demonstration of the principles of war enforcement and is also aiming at “ achieving a major strategic or operative effect ” thus perfectly in line with the current force employment framework. Being very specific because of its environment and complex in its development, the OAP requires unity of command during the entire duration of the action preparation and conduct. An excellent demonstration of the classical principles of war 5; the OAP is perfectly coming w i t h i n t h e c u r r e n t fo r c e employment framework. As a matter of fact, an airborne operation provides the Commander with an increased freedom of action. It enables him to conduct actions all over the theater and it improves the mobility of forces, which thus get a strategic dimension. In addition, by taking advantage of the surprise factor, this type of operations improves the deception capabilities of the Forces and, if required, enable the Force Commander (COMANFOR) to concentrate quickly his efforts.The OAP participates in the economy of the means by providing the force with the capability to strike directly the opponent’s centers of gravity, thus participating in the achievement of a strategic or operative major effect. Moreover, the OAP is in perfect keeping with the current force employment framework. Well adapted to emergency situations for which discretion is paramount or when practicability Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.9 conditions for reaching the intervention area are difficult or even impossible by classical ways, the ABN Operations are mainly aiming at: • preparing the deployment of a more important Force, • providing the overall maneuver with covering or supporting operations, • conducting a selective action, the duration and the extent of which being variable, among them humanitarian mission or NEO, ... OAPs constitute operational capabilities that have a true political dimension, they must be favored when confronted to an unforeseen emergency. That type of operations may occur within a national framework - it is then a full operation - or within a multinational, especially European, framework, which explains that the CNOAP is interoperable with the allied concepts and doctrines. In that case, the OAP is generally part of a wider operation within which, France wants to assume the lead- nation’s responsibilities whatever might be the nature or the context of the airborne commitment. 1 OAP (Abn Ops) is a generic terminology that designates a set of courses of actions that concur to the success of an airborne operation. 2 National concept for airborne operations, general framework, page 4. 3 CIEAP, co-chaired by the general chief of Army Doctrine and Higher Studies and by the Deputy " operationslogistics " of the Air Force HQ. 4 CNOAP p.4. 5 reminder: Freedom of action, concentration of the efforts and economy of the means (i.e. sound use of the means).. Doctrine L’OAP se caractérise par la spécificité de son environnement et la complexité de son déroulement. Une OAP obéit à des principes spécifiques dont le respect est impératif pour obtenir le succès. En particulier, la menace doit être connue avec précision, grâce à une action de renseignement permanente, et rester acceptable au regard de l’enjeu, avec une prise de risques calculée au plus juste. La surprise doit être obtenue par la rapidité d’exécution et le secret dans la préparation et le déclenchement de l’opération. La planification de l’opération, menée au niveau stratégique, et l’engagement, au niveau stratégique ou opératif, imposent une interopérabilité interarmées et multinationale poussée. La conduite au niveau tactique doit faire largement appel au sens de l’initiative des échelons élémentaires. Dans l’exécution, deux procédés, le plus souvent combinés, prédominent d a n s l e c a d r e d ’ u n e OA P : l’aérolargage7 et le poser d’assaut8. Ils sont souvent complétés par un aérotransport 9 ou une action aéromobile10, bénéficient des appuis et des soutiens adaptés et s’effectuent e n s û r e t é , ave c u n e p a r f a i t e coordination air-terre. Une telle opération reste soumise à de nombreuses contraintes d’ordre opérationnel, environnemental et météorologique. Précédée le plus souvent par des actions en amont, elle intègre en général des actions conduites par des forces avancées, une action principale et des actions d’appui tactique et de soutien logistique. Elle ne doit être déclenchée qu’après une analyse et une planification exhaustives afin de garantir les meilleures chances de succès. Dans ce but, lorsque le principe d’une OAP a été ar rêté, le commandant de l’opération (COPER) rédige une " directive initiale ". Elle précise notamment les objectifs assignés, les limites de l’engagement, l’organisation et la composition de la force ainsi que la structure de commandement de l’OAP. Il appartient ensuite au COMANFOR de la décliner en une " instruction complémentaire ". Une organisation du commandement unique et valable pour toute la préparation et la conduite de l’opération. S’appuyant sur l’instruction 2000 de l’EMA, l’organisation du commandement mérite une attention toute particulière. Elle doit ainsi respecter certaines modalités comme l’unicité du commandement ou la nécessité de veiller au maintien de la même structure de commandement pendant toute la durée de l’opération. Le contrôle opérationnel (OPCON) est conservé par le COMANFOR tandis que les commandants de composante conservent le commandement tactique (TACOM) de leurs unités. Ainsi, si l’OAP s’intègre dans une opération de plus grande ampleur, le COMANFOR commande au travers des structures existantes soit en mettant sur pied une cellule de coordination11 de l’OAP, soit en s’appuyant directement sur elles. De même, si l’OAP est une opération autonome, donc plutôt conduite dans un cadre national, la chaîne de commandement s’articule sur deux niveaux : celui du CEMA et celui du COMANFOR. Ce dernier conserve le contrôle opérationnel et s’appuie sur ses adjoints d’armée pour la planification et la conduite de l’opération. Outre les capacités spécifiques inhérentes à ce type d’opération, le soutien logistique doit être pris en compte dès le début de la phase de planification afin de le rationaliser au plus tôt par son " interarmisation ". Celle-ci doit permettre de pallier en partie tant les contraintes de capacité Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.10 d’emport des vecteurs aériens que celles des appuis et de la force logistique terrestre dans ce domaine spécifique. Les troupes aéroportées constituent des unités de grande valeur capables de donner au chef interarmées la souplesse et l’ubiquité dont il a besoin pour faire face à des situations de plus en plus instables. Leur action doit aujourd’hui s’inscrire dans un environnement complexe et utiliser les techniques les plus avancées pour pouvoir agir efficacement sur des théâtres où la mise en œuvre des principes de la guerre nécessitera d’excellentes facultés de réaction. C’est pourquoi, dans le prolongement du concept national des opérations aéroportées, afin de définir les organisations et les modes d’action possibles d’une force aéroportée, le c h e f d ’ é t at - m a j o r d e s a r m é e s demande maintenant à l’Armée de terre et à l’Armée de l’air, en liaison avec tous les organismes qui ont participé à l’élaboration du CNOAP, de constituer un groupe de travail en vue de rédiger la doctrine des opérations aéroportées ◗ 7 Aérolargage : Transport de troupes spécialisées ou de matériels dont la mise à terre se fait par un largage sur des zones généralement situées en territoire hostile. 8 Poser d’assaut : Phase finale d'un aéroportage (Dans le cadre de la manœuvre tactique, transport par voie aérienne du personnel ou du matériel dans un environnement hostile) d'assaut, comportant des dispositions techniques propres aux troupes aéroportées, destinées à accélérer les opérations de débarquement et de déchargement. 9 Aérotransport : Transport par voie aérienne sans caractère tactique. 10 Action aéromobile : soit sous forme d’appui aéromobile indirect qui correspond à une action autonome des moyens aéromobiles ; soit sous forme d’appui aéromobile direct qui correspond à une action conjuguée avec celle des forces au sol (ALAT 100). 11 Abn.CC : Airborne Co-ordination Cell. Le chef de cette cellule représente en permanence le COMANFOR. A ce titre, il est l’autorité de coordination de l’OAP et, le cas échéant, l’OPCON peut lui être délégué. Doctrine The OAP is characterized by the specificity of its environment and by the complexity of its development. An OAP follows specific principles which must be respected imperatively to achieve success. In particular, the threat must be known accurately thanks to a permanent intelligence process; and remain acceptable when compared to what is at stake, with a minimum risk taking. Surprise must be achieved through speedy execution and by keeping the preparation and the launching of the operation secret. The operation planning conducted at strategic level, and the engagement at strategic or operative level, imply a broad joint and multinational interoperability. The conduct of operations at tactical level must extensively call for initiative taking by subordinate echelons. As far as execution is concerned, two types of processes, most often combined one with the other, are mainly used for OAPs: air dropping6 and assault landing7. They are often complemented by an airlift8 or an airmobile action 9 and benefit from adapted CS (combat support) and CSS (combat service support).They are carried out in safely and with a total air-ground co-ordination. Such an operation remains bound to several operational, environmental and meteorological constraints. Most often preceded by prior actions, it generally combines actions conducted by forward forces, one main action and tactical support or logistical support actions. It can only be launched after a complete analysis and planning in order to guarantee the best chances for success. With that goal in mind, when an OAP is decided, the operation Commander (COPER) issues an initial directive, which states specifically the assigned objectives, the limits of the engagement, the OAP task organization and command relationship. It is then the FC’s responsibility to develop it into a “ complementary directive ”. One command and control organization valid for the entire duration of the operation’s planning and conduct. Based on the 2000 joint directive, the command and control organization must be very carefully designed. It must pay a particular attention to specific characteristics such as unity of command or to the requirement for keeping the same command structure during the entire operation. The Force Commander (COMANFOR) is keeping operational control (OPCON) while the Component Commanders keep tactical command (TACOM) of their units. Airborne units constitute high value forces providing the joint Commander with the flexibility and ubiquity he needs to face situations each time more and more volatile. Today their actions must come within a complex environment and use the most advanced techniques in order to be able to act efficiently on TOAs where enforcing the principles of war will require a high degree of reactivity. That is the reason why, as a consequence of the national concept for airborne operations, and in order to define the possible organizations and courses of actions for an ABN TF, the Armed Forces Chief of staff is now requesting the Army and the Air Force, in liaison with all the organizations that took part in the development of the CNOAP, to set up a working group intended to draft the airborne operations doctrine ◗ So, if the OAP is part of a wider operation, the FC (COMANFOR) should exercise his command through existing structures either by setting up an OAP coordination cell10 or by using directly the existing ones. If the OAP is an autonomous operation, rather conducted within a national framework, the Chain of Command is organized with two levels: the one of the Armed Forces COS and the FC one. The latter keeps the OPCON and relies on his component deputies for planning and conducting the operation. In addition to the specific capabilities inherent to that type of operation, the logistical service support must be taken into account at the very beginning of the planning process in order to rationalize it in a “ joint ” way as early as possible .This helps to partly compensate for the transportation loading limitations of the air assets as well as for the ones of the combat support assets and of the Land Logistic Force in that very specific domain. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.11 6 air dropping: transportation of specialized forces or equipment, which landing is performed by dropping over zones generally located in an hostile territory. 7 Assault landing: final phase of an assault air transportation (within the framework of a tactical maneuver, transportation by air of personnel and equipment in an hostile environment), including technical processes specific to the airborne units, and intended to speed up the landing and disembarking operations. 8 Airlift: Air transportation with no tactical characteristics. 9 Airmobile action: either as an indirect airmobile support that corresponds to an autonomous action of the airmobile means or as a direct airmobile support that corresponds to an action which is combined with the ground forces one (ALAT 100). 10 Abn.CC: airborne coordination cell. This cell’s chief represents permanently COMANFOR. On his behalf, he is the OAP coordinating authority and, if necessary, OPCON could be delegated to him/ Doctrine PETIT LEXIQUE DES OPÉRATIONS AÉROPORTÉES LEXICON DANS LA PROFONDEUR AIRBORNE AIRLANDING AIRLIFT AIRDROPPABLE AIR ASSAULT DEEP OPERATIONS AIR EQUIPMENT SUPPORT BATTALION ALLOWABLE LOAD PACKAGING FORWARD AIR CONTROLLER (FAC) JUMPMASTER HIGH ALTITUDE LOW OPENING PARACHUTIST LONG RANGE OBSERVATION TEAM LONG RANGE RECONNAISANCE PATROL (LRRP) FAIRE LA JONCTION AVEC GROUPEMENT AÉROPORTÉ LARGAGE LARGAGE LOURD LARGAGE PAR GRAVITÉ LIVRAISON PAR AIR MESSAGE D’ALLOCATION DE MOYENS AÉRIENS OPÉRATION AÉRIENNE DE SOUTIEN LOGISTIQUE OPÉRATIONS SPÉCIALES ORIENTEUR MARQUEUR BALISEUR PLATE-FORME DE LARGAGE PLANEUR PC VOLANT PALETTE D’AÉRONEF PARACHUTE EXTRACTEUR POINT DE RÉCUPÉRATION ROTATION SUPÉRIORITÉ AÉRIENNE TRANSPORT AÉRIEN TACTIQUE VOILURE ZONE DE DÉFENSE AÉRIENNE ZONE DE SAUT TO LINK UP WITH AIRBORNE TASK FORCE AIRDROP PLATFORM DROP GRAVITY EXTRACTION AIR DELIVERY AIR ALLOC AIR LOGISTIC OPERATION SPECIAL OPERATIONS PATHFINDER AIRDROP PLATFORM GLIDER AIRBORNE COMMAND POST AIRCRAFT FLAT PALLET EXTRACTION CHUTE RECOVERING POINT TURN-ROUND AIR SUPREMACY TACTICAL AIR TRANSPORT CANOPY AIR DEFENSE AREA DROPPING ZONE (DZ) AÉROPORTÉ AÉROPORTAGE AÉROTRANSPORT AÉROLARGABLE ASSAUT VERTICAL ACTIONS DANS LA PROFONDEUR BASE OPÉRATIONNELLE AÉROPORTÉE (BOMAP) CHARGE OFFERTE CONDITIONNEMENT CONTRÔLEUR AIR AVANCE CHEF LARGUEUR CHUTEUR OPÉRATIONNEL EQUIPE D’OBSERVATION DANS LA PROFONDEUR EQUIPE DE RENSEIGNEMENT ET D’ACTION Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.12 Doctrine Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.13 Doctrine L’Armée de l’air et les opérations aéroportées par le général TISSERAND, directeur du CESA (centre d’enseignement supérieur aérien) " 5 000 ballons pouvant transporter chacun deux hommes ne coûteraient pas plus de cinq cargos. Aucun souverain ne serait en mesure de répartir les troupes de son pays de telle sorte qu’il ne puisse empêcher 10 000 soldats ennemis tombant subitement des nues, de causer de graves dommages en de multiples endroits du pays, avant même qu’on puisse rassembler des forces pour les en chasser. " Si les troupes aéroportées furent utilisées pour la première fois lors de la seconde guerre mondiale, l’idée même de " tomber du ciel " pour attaquer l’ennemi est bien plus ancienne puisque, dès 1784, Benjamin Franklin imaginait la supériorité de cette stratégie. Combinant stratégie terrestre et stratégie aérienne, les opérations aéroportées se placent d’emblée dans un cadre interarmées. Toutefois, la gestion des conflits récents a montré l’intérêt de privilégier avant toute chose l’action aérienne, action dans laquelle s’intègre l’OAP. Par conséquent, même si les objectifs de l’OAP sont au sol, cette dernière est une manœuvre avant tout aérienne, partie d’une manœuvre d’ensemble dans la troisième dimension plus générale, devenue particulièrement complexe, qui ne peut obéir qu’à une logique de milieu air dans un cadre élargi à l’interallié. Les objectifs de l’OAP sont au sol… C’ est grâce au développement de l’aéroplane que l’idée vient de " larguer " via la troisième dimension des soldats en territoire ennemi. Ces opérations sont donc d’emblée interarmées. Au départ, la conception d’emploi de troupes aéroportées fut strictement limitée à d e s o p é ra t i o n s tactiques qui pouvaient être exécutées par des petits groupes d’hommes1. C’est seulement avec l’évolution de la technique et des capacités d’emport que ce concept sera amplifié. En effet, lors du débarquement de Normandie en juin 1944, les Alliés firent un emploi massif et audacieux des forces aéroportées : à l’ouest, les 82e et 101e divisions aéroportées américaines et, à l’est, la 6 e division aéroportée britannique. Ces divisions avaient pour mission essentielle de s’emparer des passages sur l’Orne et sur le canal de Caen et de bloquer la région immédiatement. L’assaut aéroporté, ajouté aux cinq divisions qui arrivaient par mer, avait donc pour objectif de favoriser la percée du cordon des défenses côtières et de créer une tête de pont, dotée de la puissance nécessaire, pour repousser toutes les contreattaque s immédiates, et assez profonde pour que les troupes puissent s’y déployer. La mission Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.14 avait été remplie avec succès malgré le handicap du saut de nuit et de la grande dispersion à l’arrivée au sol. Ainsi, la définition de l’OAP, telle qu’elle est transcrite dans le Concept national des opérations aéroportées, du 26 avril 2002 : " Une opération aéroportée est une opération aéroterrestre, spécifique et complexe, comportant un changement de milieu. Conduite en général dans un contexte non sécurisé, elle implique la mise à terre de forces et/ou de ravitaillement, principalement par des aéronefs à voilure fixe ", aurait pu être celle des premières opérations aéroportées qui eurent lieu durant la seconde guerre mondiale. Les aérolargages de personnel lors du débarquement en Normandie sont l’archétype même de la m i s s i o n t ra d i t i o n n e l l e d ’ u n e opération aéroportée, à savoir la préparation et le déploiement d’une force plus importante. 1 Adopté, dès 1925, par l’Armée de l’air russe, le parachute est utilisé dans l’exécution de nombreuses missions. Les armées françaises, de leur côté, tardent bien plus à employer cet outil. En effet, une difficulté persiste alors, en France, pour définir précisément le rôle de l’Armée de l’air et celui de l’Armée de terre à l’égard de ce nouveau matériel. C’est seulement au premier trimestre 1936 que le ministre de la Guerre donne son accord à la création d’une première compagnie de parachutistes qui appartiennent à l’Armée de terre mais qui sont, pour l’exécution de leurs missions, dans un environnement Armée de l’air. Doctrine The Air Force in airborne operations by general TISSERAND, CESA director (Higher Military Air Training Center) " 5,000 balloons able to lift two men each would not cost more than five cargo ships. No monarch will be able to deploy the troops of his country in a way to prevent 10,000 enemy soldiers suddenly falling from the sky from inflicting severe damages in many places throughout the country, before it will be possible to gather forces to drive them out. " If airborne troops have been used for the first time during the Second World War, the very idea of " falling from the sky " to attack an enemy is rather much older since, as soon as 1784, Benjamin Franklin envisioned the superiority of such a strategy. Combining ground and air strategies, airborne operations take place in a joint framework from the outset. However, the management of recent conflicts has pointed out the interest of favoring Air operations into which airborne operations fit. Therefore, even if the objectives of an airborne operation are on the ground, this is first of all an air maneuver, a part of an overall maneuver in the more general third dimension, that turned out exceptionally complex, and that can be governed only by an air logic within a framework enlarged to a combined environment. The objectives of an airborne operation are on the ground … immediate counterattack, and deep enough for troops to deploy. The mission had been successfully carried out despite the handicap of a night drop and of a wide scattering when arriving on the ground. I The definition of an Airborne Operation, as laid down in the national concept for airborne operations, dated April 26 2002: " An airborne operation is an airland, specific, and complex operation, that includes a change of environment. Usually carried out in a nonsecured context, it implies the landing of forces and/or supplies, mainly by using fixed wing aircraft," could have been that of the first airborne operations which took place during World War II. t is because of the development of the airplane that the idea came to “ drop ” soldiers from the third dimension on the enemy territory. Therefore those operations are straightaway joint ones. At the outset, the employment concept of airborne troops has been strictly limited to tactical operations that could be carried out by small groups of men1. It is only with the development of techniques and of airlift capacity that this concept will get a wider scope. As a matter of fact, during the Normandy landings in June 1944, the Allies massively and boldly used airborne forces: West - the 82nd and 101st US Airborne divisions; East the 6th British Airborne division. The primary mission of these divisions was to seize the bridges over the Orne River and over the canal of Caen and to immediately lock the area. The o b j e c t i ve o f t h e a i r b o r n e assault, added to the five divisions arriving from sea, was to further a breakthrough in the string of coastal defenses and to create a bridgehead strong enough to repel all Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.15 Airdropping of personnel during the Normandy landings are the very archetype of an airborne operation’s traditional mission, that is to say the preparation and the deployment of a more important force. 1 Adopted from 1925 by the Russian Air Force, the parachute is used for carrying out many missions. As for the French Armed Forces they have been much longer to use that tool. Actually, one difficult point is remaining at that time, in France, to accurately define the role of the Air Force and that of the Army concerning this new asset. It is only during the first term of 1936 that the War Minister gives an agreement to the creation of a first company of paratroopers who are Army men but are placed in an Air Force environment to carry out their missions. Doctrine Mais l’OAP peut servir aussi à la couverture, à l’appui ou au soutien d’une manœuvre générale. Ainsi, dans l’opération Market Garden2, une triple mission avait été confiée aux troupes aéroportées : s’emparer des ponts, établir une tête de pont suffisante pour permettre aux unités du XXXe corps de se déployer au nord du Rhin inférieur, enfin, au c o u rs d e s o p é ra t i o n s q u i s e déroulent immédiatement à l’atterrissage du premier convoi, de faire en sorte que tout soit mis en œuvre pour assurer le passage des convois suivants en détruisant les positions allemandes au voisinage des zones de largage et de débarquement. Enfin, l’OAP peut être ponctuelle avec une durée et avec une ampleur variables dans le cadre d’opérations spéciales, de missions humanitaires ou de missions d’évacuation de ressortissants... En 1997, l’opération Pélican a permis la mise en place d’un dispositif de protection à Brazzaville et l’évacuation de 5 800 ressortissants dont 1 830 Français. Le tout s’est effectué en onze jours et en 209 rotations. Ces exemples montrent bien tout l’intérêt que peut avoir la manœuvre aéroterrestre pour la réussite de la mission au sol. Comme l’affirme le lieutenant-colonel Miksche, officier de l’armée tchécoslovaque, dans son ouvrage Paratroupes 3 , “ l’arme aérienne a ajouté à la bataille une troisième dimension. Elle ne se livre plus sur un plan mais dans tout un espace. Le talent des chefs militaires se mesure à leur capacité de " penser " cet espace et d’agir dans les trois dimensions ”. En conséquence, parce qu’elle évolue dans la troisième dimension jusqu’à la mise à terre, l’opération aéroportée est avant tout une opération aérienne. … la manœuvre est avant tout aérienne, Le 16 janvier 1991, dans le Golfe, le premier jour des hostilités, ce sont des B-52 partis de Louisiane qui lancèrent les missiles de croisière ALCM. Cette capacité d’allonge et de déplacement rapide, seule l’arme aérienne la détient. De plus, grâce à l’autonomie développée par l’utilisation du ravitaillement en vol, il est dorénavant possible de parcourir de longues distances et d’effectuer des manœuvres interthéâtres, partant de transporter rapidement les troupes d’un point à un autre. Les théâtres d’opération, du fait de leur éloignement de plus en plus grand (Afrique centrale, Asie centrale), imposent l’existence de moyens techniques plus performants. L’Armée de l’air a d’ores et déjà pris conscience de ces impératifs avec l’arrivée prochaine de l’A400M, nouveau gros porteur qui répondra aux nouvelles exigences (Rayons d’action de l’A400M : 3 700 km avec une charge de 31,5 tonnes, 5 500 km avec une charge de 22 tonnes, 8 900 km à vide). Par ailleurs, le milieu aérien est le seul à être doté d’une continuité. Quelles auraient été les difficultés s’il avait fallu traverser l’Europe entière, contourner la mer Noire, puis la mer Caspienne pour accéder à l’Afghanistan par voie terrestre ! Au commencement de la guerre du Golfe, le premier jour de l’attaque, 2 430 avions ont été massés au pourtour du théâtre d’opération. C’est la preuve même que l’arme aérienne peut concentrer rapidement ses forces pour jouer de l’effet de surprise et pour jouer de la déception des forces de l’ennemi, autrement dit : intervenir vite et loin. Car “ le mouvement est inhérent à sa nature "4. " La décision de la guerre peut alors résulter seulement d’un déséquilibre dans la puissance de l’attaque, déséquilibre qu’il s’agira, pour chacun des adversaires, de produire le premier, à son avantage. ”5 Napoléon lui-même affirmait que dans une bataille, l’avantage va à celui des belligérants qui bouge le plus vite et qui fixe le tempo à son adversaire. Cette capacité d’allonge peut en outre être utilisée dans le cadre d’une intervention en arrière et au Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.16 cœur de l’ennemi. Très tôt, les chefs ont pris conscience de la souplesse apportée par ces deux tactiques : l’aéroportage et l’aérolargage. Dans la revue Forces aériennes françaises de mars 1949, le colonel Ailleret s’exprime ainsi : " Que ce soit celle de ces commandos légers de quelques dizaines d’hommes, lancés au petit jour sur les arrières de l’ennemi avec une mission précise de destruction ou une mission générale de harcèlement et qui, leur travail terminé, s’efforcent de regagner leurs lignes ; que ce soit enfin celle des agents des services spéciaux envoyés en territoire ennemi ou occupé par l’ennemi, qui sautent en pleine nuit sur des terrains inconnus où clignotent quelques lampes de poche discrètes maniées par un comité de réception clandestin lorsque ce n’est par la police et ou la gendarmerie ennemie. "6 Aujourd’hui, les moyens modernes de leurrage, l’utilisation de l’imagerie, les brouillards radar permettent d’accomplir ces différentes missions avec un niveau de sécurité et avec une précision7 bien plus grands. En outre, l’Armée de l’air a aujourd’hui développé une compétence reconnue sur la scène internationale dans la récupération de ses hommes en territoire ennemi pour éviter qu’ils ne tombent aux mains " de la police ou de la gendarmerie ennemie " (mission RESCO sous l’égide de l’Armée de l’air depuis 1994). 2 L’opération Market-Garden consista à s’emparer des ponts menant au Rhin avec des troupes aéroportées. Les alliés échouèrent à Arnhem, le 17 septembre 1944, où des divisions SS sous le commandement de Model étaient au repos. Les paras n’avaient que des armes légères à opposer aux blindés. Les renforts qui devaient les atteindre furent retardés et ce fut le massacre. Moins du quart des effectifs en réchappa. 3 Lieutenant-colonel F.O. Miksche, Paratroupes : l’histoire, l’organisation et l’emploi tactique des forces aéroportées, Payot, 1946, p. 148. Édition française établie par le lieutenant-colonel Combaux avec une préface du capitaine Liddell Hart. 4 Lieutenant-colonel F.O. Miksche, op.cit. p. 148. 5 Général Douhet, La Guerre de l’air, Le journal " Les Ailes ", Paris, 1932, p. 103. 6 Colonel Ailleret, “Aéroportés”, Forces aériennes françaises, mars 1949, p.789. 7 " C’est la précision sans précédent de la campagne aérienne plutôt que le volume d’explosifs largués qui explique ses résultats spectaculaires [issue des guerres du Golfe et du Kosovo]. ", E.N. Luttwak, Le grand livre de la stratégie, Odile Jacob, septembre 2002. Doctrine However an airborne operation can also be used to cover, to support or to sustain an overall maneuver. Thus, in the Market Garden2 operation, the airborne troops were tasked with a threefold mission: to seize the bridges, to establish a bridgehead large enough for the XXX Corps' units to deploy North of the lower Rhine, and, finally, during the operations carried out immediately as the first convoy was landing, to do everything possible in order to ensure the crossing of the following convoys by destroying the German positions in the vicinity of the air or sea landing areas. Finally an airborne operation could be a selective one with variable duration and extent within the framework of special operations, of humanitarian or NEO s’ missions… In 1997, the Pélican operation allows the positioning of a protective disposition in Brazzaville and the evacuation of 5,800 various nationals among which 1,830 French. The whole operation has been achieved within eleven days and 209 turn-rounds. Those examples demonstrate the great interest of the air-land maneuver for the success of the mission on the ground. As it is put by lieutenant-colonel Miksche, an officer of the Czechoslovak Army, in his book entitled " Paratroopers "3, « air forces have added a third dimension to the battle. The latter is no more played in a single dimension but within the whole space. The talent of military Commanders is now measured against their ability to " think " that space and to act in all three dimensions ». As a result, because it is operating through the third dimension until landing, an airborne operation is first of all an air operation. … it is predominantly an air maneuver On January 16 1991, in the Gulf, on the first day of hostilities, the B-52s that took off from Louisiana did deliver the ALCM cruise missiles. This range and swiftness capability is detained by air forces only. Moreover, thanks to an operating range increased by the use of in-flight refueling, it is now possible to cover long distances and to carry out intertheater maneuvers, and therefore to rapidly transport troops from one place to another. TOAs, located more and more far away (Central Africa, Central Asia), require more and more performing technical assets. The Air Force already has become aware of those imperatives with the future fielding of the A400M, a new jumbo aircraft that will meet these new requirements (A400M operating ranges: 3,700 km with a 31,5 tons payload; 5,500 km with a 22 tons load; 8,900 km empty). On an other hand, the air environment is the only continuous one. What should have been the difficulties if we had to cross the entire Europe, to get round the Black Sea, and then round the Caspian Sea to reach Afghanistan by land! At the beginning of the Gulf War, on the first day of the attack, 2,430 aircraft were gathered in the areas surrounding the TOA. That is the very proof that air forces are able to quickly concentrate in order to surprise and to deceive enemy forces, in other words: to operate rapidly and far away. Because " movement is inherent to their nature."4 " the outcome of the war may result only from an imbalance in the strength of the attack; each opponent will try to trigger it first, for its advantage. "5 Napoleon himself declared that, during a battle, the advantage goes to the warring party that moves quicker and that sets the tempo onto his opponent. What is more, this operating range capability can also be used in the framework of an intervention in the rear and at the heart of the enemy disposition. Quite soon Commanders Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.17 have understood the flexibility introduced by those two tactical operating modes: air transport and airdrop. In the March 1949 issue of the Forces aériennes françaises magazine, colonel Ailleret made this statement: " That flexibility exists whether when operating with light commandos about some dozens of men, dropped at sunrise on the e n e my r e a r s w i t h a p r e c i s e destruction mission or a general mission of harassment, and trying to get back to friendly positions once the job is done; or when Special Operation Forces’ agents sent on enemy or enemy-occupied territory, jump in the middle of the night on unknown places where some discreet flashlights are handled by some underground reception committee when not by the enemy police or gendarmerie. " 6 Today, the modern deception means, the use of imaging, the radarjamming make possible to carry out those various missions with a much higher security and accuracy level7. In addition the Air Force has now developed a worldwide recognized ability to rescue its men on enemy territory in order to prevent them from being captured " by the enemy police or gendarmerie " (CSAR mission, under the aegis of the Air Force since 1994). 2 The Market Garden operation consisted in seizing bridges on the way to the Rhine River with airborne troops. The Allies failed in Arnhem, on September 14 1944, where the SS divisions under command of Model were on rest. The paratroopers only had light weapons to oppose tanks. The reinforcements that were planned to reach them have been delayed and it was a massacre. One out of four only went through it alive. 3 Lieutenant-colonel F.O. Miksche, Paratroopers: history, organization, and tactical employment of airborne forces, Payot, 1946, p. 148. French edition set by lieutenant-colonel Combaux, preface by captain Lidell Hart. 4 Lieutenant-colonel F.O. Miksche, op. cit. p. 148. 5 General Douhet, La Guerre de l'air, (Air Warfare), " Les Ailes " newspaper, Paris, 1932, p. 103. 6 Colonel Ailleret, " Aéroportés ", Forces Aériennes françaises, March 1949, p.789. 7 " It is the unprecedented accuracy of the air campaign rather than the quantity of dropped explosives that explains its spectacular results [outcome of the wars in the Gulf and in Kosovo] ", E.N. Luttwak, Le grand livre de la stratégie, Odile Jacob, September 2002. Doctrine Les conflits récents ont prouvé qu’une OAP se menait dans ce contexte plus large où la supériorité aérienne est nécessaire et primordiale ; de manière générale, le combat aérien précède les missions aéroportées et n’est plus simultané comme lors du débarquement de juin 1944. Il est donc toujours indispensable, pour assurer la sécurité des troupes terrestres, d’acquérir la maîtrise de l’environnement, notamment par la destruction des moyens de défense adverses air-air et sol-air. Pour ce faire, l’Armée de l’air participe pleinement à la chaîne de renseignement grâce aux moyens qu’elle met en œuvre. Ses avions de reconnaissance remplissent toujours des missions d’observation qui permettent de placer avec précision les troupes aux endroits stratégiquement définis. Ces missions étaient celles qu’assumaient les aéroplanes lors de la première guerre mondiale avec un succès très inégal. Dorénavant, l’utilisation simultanée de l’avion, de l’UAV et du satellite permet de préserver l’homme et de l’aéroporter en lui donnant toutes les chances de remplir sa mission au sol. Comme le souligne le colonel Ailleret, " l’opération aéroportée se compose de deux phases distinctes et même successives, mais implique impérieusement une unité totale de conception "8. Par conséquent, les décisions pour la conduite du combat terrestre dépendent en grande partie des données relatives à la bataille aérienne grâce, notamment, à l’exploitation du renseignement air, qui permet à tout moment de retarder voire d’annuler sans délai une mission jugée alors trop dangereuse et qui donne à l’ensemble une grande souplesse d’emploi. l’AWACS9 qui peut annoncer les menaces et les Combat Air Patrol (CAP) qui assurent la suprématie aérienne dans un secteur, des patrouilles Close air support (CAS) peuvent assurer l’appui feu et des patrouilles SWEEP10 la protection rapprochée des avions tactiques. Ces différentes manœuvres réclament un entraînement particulier. Aussi, désormais, les escadrons de transport tactique manœuvrent-ils avec les escadrons de chasse pour parfaire leurs techniques de parade face aux menaces et pour s’intégrer dans la bataille aérienne. C’est donc avec un maximum d’acteurs (unités aéroportées, AWACS, avions de combat…) qu’est assurée la formation tactique des leaders de dispositifs qui dirigent les missions aéroportées. Ces exercices correspondent à l’un des objectifs du programme du système de commandement et de conduite des opérations aériennes (SCCOA) : permettre un emploi optimal, en temps de paix, de crise et de guerre, des forces aériennes défensives, offensives et de soutien (détection aéroportée, transport, ravitaillement en vol, guerre électronique, SAR…). Aussi la démarche incrémentielle du SCCOA se poursuit-elle avec le niveau de capacité " aérotransportable " qui permet de disposer d’un système de théâtre et de gérer les PC base et les escadrons mobiles, le centre de commandement des opérations aériennes de théâtre (CCOAT). Lors de l’exercice ODAX 2001, cet élément mobile du SCCOA a permis de planifier, de programmer, de gérer et de contrôler jusqu’à 600 sorties par jour d’appareils appartenant à une vingtaine de forces aériennes différentes. Cela permet de mener une opération aéroportée avec un niveau de dangerosité acceptable. Cette maîtrise de l’espace aéroterrestre ne peut être effectuée que par l’arme aérienne car elle seule, de par sa nature, a la compétence à la fois t e c h n i q u e e t h u m a i n e. O u t re … très complexe, elle obéit à une logique de milieu air dans un cadre élargi interallié. L’OAP n’est qu’un mode d’action possible dans cet ensemble devenu Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.18 très complexe qu’est le théâtre d’opération. Ce théâtre se développe dans les trois dimensions, voire dans l e s q u a t re. S o n vo l u m e p e u t englober un continent, plusieurs pays ; les moyens en matériel et en personnel qui l’occupent sont considérables ; les mutualiser est devenu une nécessité. Les opérations sont donc aujourd’hui interalliées. Dans cette sphère, aucune opération de mise à terre d’envergure à partir d’aéronefs n’est possible sans la maîtrise du ciel et de l’espace, d’où l’extrême importance d’un entraînement régulier dans le cadre des opérations aériennes générales nécessairement menées en interalliés. C’est la raison de ces exercices multilatéraux (Red Flag au Nevada, Cope Thunder en Alaska, Maple Flag au Canada…). Dans ce cadre, la logique de milieu air entre alliés prédomine et c’est précisément ce qu’ont démontré toutes les opérations récentes. Lors de l’opération Courlis en mars 1993, la France, grâce au C-160 Transall, fut le premier pays à s’allier à la mission américaine Provide Promise. Cette formation interalliée composée de 8 aéronefs (C-130 Hercules et C160 Transall) permit de réaliser des missions d’aérolargage de fret humanitaire au profit des populations de Bosnie, à la demande de l’ONU. De la même façon, dans le cadre de l’opération Héraclès en Afghanistan, les aéroportages se sont déroulés du 2 au 26 février 2002 sous l’impulsion du Centre d’opérations interarmées (COIA) pour transporter tout le matériel nécessaire au déploiement français à Ganci Air Base au Kirghizistan, base internationale de la coalition. 8 Op. Cit. p. 802. 9 Airborne Warning And Control System. 10 Mission antiaérienne offensive en territoire ennemi destinée à détruire ou à détourner les défenses airair ou sol-air de l’adversaire avant le passage de vols strike (destruction de grosses infrastructures) ou de reconnaissance, ou bien avant une offensive terrestre dans la zone. Doctrine Recent conflicts proved that an airborne operation is to be carried out in a wider context where air superiority is necessary and essential; in a general way, air operations come before airborne operations and are no more simultaneous as they were during the June 1944 landings. In order to ensure the security of ground forces it is still essential to acquire the environment mastering, notably through the destruction of the air to air or ground to air enemy air defense assets. To do so, the Air Force fully participates in the intelligence gathering with its own assets. Its reconnaissance aircraft still carry out observation missions that make possible to deploy troops into strategic positions with accuracy. During WW I these missions were performed as well by airplanes with very different and uncertain results. By now, the simultaneous use of aircraft, UAVs, and satellites allows to save human resources and to airborne soldiers with all chances of success to achieve their mission on the ground. As stressed by colonel Ailleret "an airborne operation is composed of two distinct and even successive phases, but it imperiously implies a complete unity of concept"8. As a result, the decisions made to conduct the ground battle largely depend on data related to the air battle and particularly on air information processing, which permits to immediately delay or even cancel a mission when assessed as too dangerous and that gives the whole process a great employment flexibility. It gives the possibility to carry out an airborne operation with an acceptable risk level. This air-ground space mastering can only be performed by air forces because they are the only ones, by nature, to get the required human and technical expertise. In addition to the AWACS9 that is able to give early warning about threats and the Combat Air Patrols (CAP) that achieve air supremacy in a sector, Close Air Support (CAS) patrols can ensure fire support missions and S W E E P 10 p a t r o l s t h e c l o s e protection of tactical aircraft. Those various operating modes require s p e c i f i c t r a i n i n g s. N o w a d a ys, tactical transport squadrons use to train with the fighter squadrons to perfect their parry techniques answering the threats and to become integrated into the air battle. So, the tactical training of formation leaders in charge with airborne operations is carried out with a maximum number of players (airborne units, AWACS, combat aircraft,…). Those exercises match one of the objectives included in the program of the Air Operations Command and Control System: i.e. to allow an optimal employment, in peace, crisis, and war of defensive, offensive, and combat support Air forces (airborne detection, transport, air refueling, electronic warfare, SAR…). The incremental process of the SCCOA is conducted with the " air transportable capability " that provides a T h e a t e r S ys t e m , t h e T h e a t e r Combined Air Operation Center (CCOAT)11, able to manage airbase CPs and mobile squadrons12. During the ODAX 2001 exercise, this mobile element of the SCCOA has been able to plan, schedule, manage and control up to 600 sorties per day for aircraft coming from about twenty different Air forces. … very complex, it obeys an air environment logic within an enlarged combined framework. An airborne operation is only but one possible COA (course of action) in that almost more complex ensemble that is now a TOA. This theater is extending over the three dimensions, if not four. Its volume could encompass one continent, several Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.19 countries; the materiel and personnel deployed there are very significant; so sharing them has become a necessity. Therefore today's operations are combined. In that domain, no large-scale air landing operation is possible without air and space supremacy, that is why it is so important to regularly train within the framework of general air operations that have to be jointly exercised. That is the reason for multilateral exercises (Red Flag in Nevada, Cope Thunder in Alaska, Maple Flag in Canada…). Within this framework, the air environment logic is prevailing among the Allies, that is precisely what all recent operations have proved. During the Courlis operation in March 1993, Fr a n c e, t h a n k s t o t h e C - 1 6 0 Transall, has been the first country to take part to the Provide Promise American mission. This combined formation composed of eight aircraft ( C - 1 30 H e r c u l e s a n d C - 1 6 0 Transall) allowed to carry out, on UN request, airdrop missions of humanitarian loads to help populations in Bosnia. In the same way, within the framework of the " Héraclès " operation in Afghanistan, air drops have been organized from the 2nd to the 26th of February 2002 at the instigation of the Joint Operations Center to lift all the equipments necessary to the French deployment in Ganci Air Base, Kirghizstan, the coalition international base. 8 Op. Cit. p.802. 9 Airborne Warning And Control System. 10 Offensive counter air mission over enemy territory, aiming to destroy or to divert the opponent's airto-air or ground to air defense assets before the strike (destruction of large infrastructures) or reconnaissance flights, or before a land offensive action in the area. 11 Translator’s note: In a NATO environment France wuld deploy one CCOAT only if entrusted with the responsibility of an air sector. Il would then be equivalent to the NATO Combined Air Operation Center (CAOC). Ref. TTA 106 approved June 2002. Doctrine Mais déjà, le 6 janvier, dans la matinée, le premier avion d’aide humanitaire, un Hercules C-130, s’était posé sur la piste de l’aéroport de Mazar-e-Charif avec à son bord 13 tonnes de fret. Le même jour dans la soirée, 119 soldats français avaient quitté par avion la base aérienne d’Istres dans les Bouchesdu-Rhône et avaient rejoint Kaboul dès le lendemain afin d’intégrer la Force internationale d’assistance pour la sécurité (FIAS) en Afghanistan. C’est à bord d’un avion de la Force aérienne de projection (FAP) de l’Armée de l’air que le contingent français a gagné tout d’abord Douchanbé au Tadjikistan. La liaison Douchanbé-Bagram a également été assurée par les avions de la FAP (C-160 Transall et C-130 Hercules). Ainsi, en mars 2002, la force aérienne de projection avait déjà effectué plus de 350 mouvements d’avion de transport vers, au départ et au-dessus du théâtre afghan (Manas, Douchanbé, Mazare-Charif, Kaboul, Bagram) au profit, entre autres, de la force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS). Ces différentes missions étaient placées sous le commandement de structures interalliées, le CAOC (Combined Air Operations Center) situé à Al-Kharj en Arabie saoudite. L’Europe de la défense se fixe pour objectif de mettre sur pied un véritable corps de projection autonome, constitué initialement d’une force de réaction immédiate (FRI). Ce corps doit comprendre 1 500 hommes et 2 000 tonnes de matériel pouvant être déployés à plus de 5 500 km du territoire dans un délai de 72 heures. Cette FRI peut être, par la suite, renforcée par une force de réaction rapide (FRR) qui porterait le déploiement sur le théâtre à 5 000 hommes et 8 000 tonnes de matériel en dix jours. Ce déploiement de force serait assuré par une projection interthéâtres constituée entre autres de gros porteurs de l’Armée de l’air ou de ceux affrétés auprès de compagnies étrangères, qui seront naturellement intégrés dans la bataille aérienne. Dans un cadre élargi à d’autres forces alliées, la manœuvre serait encore plus spécifiquement aérienne. Conclusion Comme l’exprime le Lieutenantcolonel Miksche, " c’est dans la première phase de combat que l’action aérienne, et particulièrement celle du soutien à distance, prend le plus d’importance. Avant que les forces aéroportées puissent prendre pied, occuper le terrain et s’y mouvoir, il faut absolument qu’au-dessus de la zone d’opération l’espace aérien ait été conquis. La suprématie aérienne est la clef de la bataille moderne. "11 Cela montre bien que toute l’opération aérienne, dans le cadre d’une opération aéroportée, tend vers un même but : retarder, aussi longtemps que possible, le moment où les forces aéroportées seront prises à partie, dans l’air et sur terre, par les forces du défenseur, et permettre ainsi aux " paratroupes " d’atterrir et de se déployer avec un minimum de risques. Cet impératif de sécurité fait que, depuis 1978, pas une seule grande opération de parachutage n’eut lieu. Le pouvoir politique, à l’écoute de l’opinion publique, n’accepte plus une mise en danger déraisonnable et massive de ses forces vives (comme ce fut le cas lors du débarquement de Normandie : 450 000 hommes dont 200 000 tués)12. A noter que pour la seule journée du 6 juin 1944, 3 881 soldats alliés ont été tués, blessés ou ont disparu. Les missions de parachutage se limitent donc à des opérations spéciales ponctuelles, très définies et souvent nocturnes. Mais l’opération aéroportée ne se limite pas à l’aéro- Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.20 largage de troupes, elle demeure un mode d’action possible, si et seulement si on a la maîtrise du ciel, pour mettre à terre, en un point précis, dans des délais brefs, des hommes et des matériels. En conséquence, l’opération aéroportée se compose de deux phases distinctes et même successives, et exige de ce fait une unité totale de conception avec le demandeur. Le tout s’effectue dorénavant, et le plus souvent, dans un cadre interallié où prévaut la logique de milieu, comme l’affirmait déjà le général Bouscat : " Le commandement des armées de surface sent, de plus en plus, qu’il ne peut engager ses forces sans la garantie de la supériorité aérienne préalable. Et la doctrine des opérations combinées, avec prééminence de l’aviation, est née de cet impératif "13◗ 11 Op. cit. p.154. 12 NDLR : Il s’agit du coût humain de la bataille de Normandie pour les forces allemandes et non pour les Alliés. 13 R. Bouscat, L’Aviation et la guerre de demain, manuscrit SHAA Z 11617, 1948. Doctrine However, on January 6 in the morning, the first one humanitarian aid aircraft, one C-130 Hercules landed on the Mazar-e-Charif airport strip, with onboard 13 tons of freight. On the same day, by night, 119 French soldiers had taken off from the Istres air base (Southern France) and landed in Kabul on the following day in order to join the International Assistance and Security Force in Afghanistan. On board an aircraft of the French Air Projection Force (Fr. abbr.: FAP), the French contingent first reach Duchambe, Tajikistan. The liaison Duchambe-Bagram too was carried out by FAP aircraft (C-160 Transall and C-130 Hercules). So, in March 2002, the Air Projection Force had already performed more than 350 transport aircraft movements to, from, and over the Afghan theater (Manas, Duchambe, Mazar-e-Charif, Kabul, Bagram) for, among others, the International Assistance and Security Force. These various missions were placed under command of combined structures, the CAOC (Combined Air Operation Center) located in Al-Kharj, Saudi Arabia. Europe common defense has set as an objective to establish a really selfsufficient and independent projection Corps, initially made of an Immediate Reaction Force (IRF). That Corps should comprise 1,500 men and 2,000 tons of equipments that could be deployed more than 5,500 km away from the territory within a 72 hours time frame. That IRF could be reinforced, later on, by a Rapid Reaction Force (RRF), that would, in ten days increase the theater deployment strength to 5,000 men and 8,000 tons of equipments. This force deployment would be achieved through an inter-theater projection constituted, among others, of Air Force jumbo aircraft or of charters from foreign companies that, would be naturally integrated into the air battle. Within a framework open to other allied forces, the maneuver would be even more specifically an Air one. Conclusion As stated by lieutenant-colonel Miksche, " It is during the first phase of the battle that the Air action, and especially long range support operations, are becoming essential. Before airborne troops can land, occupy the terrain, and move in, it is absolutely necessary to conquer the airspace over the area of operations. Air supremacy is the key to a modern battle. "13 This shows well that the whole air operation, within the framework of an airborne operation, is aiming at the same goals: to delay, as long as possible, the moment when airborne troops will be engaged by enemy forces, in the air and on the ground, and so to enable the " Airborne Troops ” to land and to deploy with minimum risks. This security imperative makes that, since 1978, no major dropping operation has occurred. The political power, sensitive to public opinion, does not accept any more an unreasonable and massive endangering of the country lifeblood (as it had been the case during the Normandy landings: 450,000 men among which 200,000 killed14). It is worth noting that during the only day of June 6 1944, 3,881 allied soldiers were killed, wounded or missing. Dropping missions are thus limited to selective and precise special operations, often by night. However an airborne operation is not limited to dropping troops, it remains a possible course of action, when and only when air supremacy is gained, to land men and equipments in a precise location, within a very short time frame. As a result, an airborne operation is made of two distinct and even successive phases, and therefore requires a Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.21 complete unity of concept with the requesting party. Today, all of this is most often performed within a combined framework where the air environment logic is prevailing, as already stated by general Bouscat: " The command of surface armed forces is increasingly feeling that it cannot commit its forces without a guarantee of a prior air superiority. And the combined operations’ doctrine, with a preeminence of air forces, arose from this imperative " 15 ◗ 13 Op. cit. p.154. 14 Editor's note: That is the human cost of the Normandy Battle to the German forces and not to the Allies. 15 R. Bouscat, L'aviation et la guerre de demain, (The air forces and the war in the future) manuscript SHAA Z 11617, 1948. Doctrine Les opérations aéroportées par le lieutenant-colonel JUSTINE, chef d’état-major de la 11e brigade parachutiste par suppléance - une opération de durée et d’ampleur variable : coup de main, mission humanitaire, évacuation de ressortissants, opérations spéciales, etc… GENERALITES (cf CNOAP1) Définition Une opération aéroportée (OAP2) est une opération terrestre spécifique et complexe, comportant un changement de milieu. Elle implique la mise à terre sur une plate-forme non sécurisée, de forces et de leur soutien spécifique, principalement à partir d’aéronefs à voilure fixe. Contexte général Conformément au Concept d’emploi des forces, l’engagement des forces conventionnelles est destiné à prévenir, contenir et contrôler étroitement l’escalade de la violence et, si nécessaire, imposer par la force, la volonté des autorités politiques nationales ou celle de la communauté internationale, en vue d’amener l’adversaire à renoncer à ses objectifs. Elle demeure une capacité opérationnelle à affichage politique fort qui en fait un outil privilégié face à une situation d’urgence imprévue. Cadre d’emploi Deux hypothèses sont envisageables : H1 : dans un cadre multinational, participation en tant que nation contributrice ou nation cadre à une opération aéroportée inter alliée. H2 : dans un cadre national, face à un adversaire disposant de capacités militaires plus limitées, réalisation d’une OAP de façon autonome, éventuellement dans l’urgence. Aujourd’hui, la nouvelle typologie des conflits et le retour d’expérience des engagements récents rendent de plus en plus improbable la notion de confrontation linéaire ou frontale ; cette perspective donne ainsi une place particulière à la manœuvre dans la profondeur et aux actions de débordement. Compte tenu de ses capacités et notamment de sa volonté d’inscrire résolument son action dans un contexte européen, la France veut pouvoir exercer les responsabilités de nation cadre, quels que soit la nature et le cadre de l’engagement aéroporté. Dans ce cadre, une opération aéroportée tient une place majeure dans le cadre de la projection de puissance sur l’ensemble d’un théâtre d’opération, le cas échéant, à partir de la métropole. Elle permet, en outre au décideur politique ou militaire de marquer, sans délais, sa volonté par une action à la portée médiatique et psychologique particulièrement significative. Enfin, elle concourt surtout à la réalisation d’un effet stratégique ou opératif majeur. Les contraintes La menace tant aérienne que terrestre doit rester à un niveau acceptable au regard de l’enjeu ; en conséquence la supériorité aérienne locale doit être acquise impérativement pendant les phases aériennes de l’OAP. En ce qui concerne la menace terrestre il sera décisif de privilégier l’effet de surprise, de sécuriser, au minimum, la zone de mise à terre et d’utiliser l’appui aérien rapproché pour compenser la vulnérabilité initiale du dispositif. L’OAP vise trois objectifs majeurs : Dans le cas particulier d’un aérolargage il faut souligner le caractère difficilement réversible de l’opération, une fois que la mise à terre est engagée. - la préparation du déploiement d’une force plus importante : saisie et protection d’une tête de pont, d’une zone aéroportuaire, etc… Enfin, le choix chronologique du déclenchement de l’opération devra toujours intégrer le facteur météorologique qui conditionnera le succès de l’OAP. - la couverture, l’appui ou le soutien de la manœuvre générale : conquête d’un point de passage essentiel, mise en place d’une force de couverture, etc… 1 Concept National des opérations aéroportées. 2 L'OAP est un terme générique qui désigne un ensemble de modes d’actions concourant à la réussite d’une action aéroportée. Finalités Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.22 Doctrine Airborne operations by lieutenant-colonel JUSTINE, temporary chief of staff, 11th Abn Brigade - An operation with unsettled duration and scope: raid, humanitarian mission, NEOs, Special Operations,... GENERAL REMARKS (ref CNOAP1) Définition An airborne operation (OAP2) is a complex and specific land operation which includes a changing of environment. It entails the landing of forces with their specific support on a non-secured platform, mainly by means of fixed wings aircraft. General framework In accordance with the Forces Employment Concept, the commitment of conventional forces is intended to prevent, contain and keep strictly under control the violence escalation and, if required, to coercively impose the will of the national political authorities or the one of the international community in order to lead the opponent to give up its goals. Nowadays, the current conflict typology and the experience feedback drawn from the recent commitments make the notion of linear or frontal confrontation more and more unlikely; this perspective is thus providing a specific place to deep maneuver and outflanking actions. Within this framework, an airborne operation holds a key position in power projection over all a theater of operations, and if need be, from home territory. In addition, it enables the political or military decision-makers to immediately mark their will through a very significant action as far as media and psychological effects are concerned. And last, it participates to the realization of a major strategic or operative effect. Objectives The airborne operations aim at three major objectives: It remains an operational capability with a strong political impact that makes it one of the best tools when confronted to an emergency and unforeseen situation. Employment framework Two assumptions can be envisioned: 1- within a multinational framework as contributing nation or as framework nation for a combined airborne operation. 2- within a national framework, confronted to an enemy with more limited military capabilities: carrying out an airborne operation autonomously, possibly in emergency. Taking into account its capabilities, and especially its will to act resolutely within an European context, France wants to be able to carry out the lead nation responsibilities, whatever might be the nature and the framework of the airborne commitment. Constraints The air and ground threats must remain at an acceptable level with respect to the stakes; as a consequence it is mandatory that local air superiority must be acquired during the air phases of the airborne operation. As far as the ground threat is concerned, it will be essential to favor the surprise factor, to secure, at least, the dropping zone and to use Close Air Support in order to compensate for the deployment’s initial vulnerability. Concerning the specific case of an air dropping, we must stress the almost irreversible nature of the operation once the dropping has started. And last, choosing the right time to start the operation will always have to take into account the weather factor that will be a decisive condition for the success of the airborne operation. - Preparing the deployment of a larger force: seizing and protecting a bridgehead, an airport area,... - Covering or supporting the overall maneuver: conquest of a key critical point, delivery of a covering force,... 1 = National Concept for Airborne Operations. 2 OAP (Airborne Operations) is a generic term that designates a set of courses of actions that concur to the success of an airborne action. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.23 Doctrine Les formes de l’OAP En fonction de la mission, de l’effet à obtenir, de l’urgence, des moyens consentis, deux modes opératoires permettent de réaliser une OAP : - l’aérolargage ou assaut vertical par parachutage d’hommes et de matériels qui autorise la mise en place d’une force en s’affranchissant de toute plate-forme aéroportuaire ; la vulnérabilité pendant cette phase restera toujours très sensible. - Le poser d’assaut, nécessitant des savoir-faire spécifiques - l’unicité du commandement se traduisant par un contrôle opérationnel et tactique fort, notamment si cette opération est conduite de manière indépendante (poste de commandement au plus près, liaisons de données tactiques), - une réactivité élevée au regard de la situation (décision de variantement en cours d’action pouvant aller jusqu’à l’annulation au dernier moment de la mise à terre, simplicité, boucle décisionnelle courte, etc...), - une structure de commandement identique pendant toute l’opération, - une planification parfaitement intégrée pour limiter les risques de décalage voire de rupture entre la planification et la conduite, - une coordination air-terre maximale, surtout dans les actions clés de mise à terre et d’appui (besoin en expertise interarmées, en détachements de liaison). LA 11e BRIGADE PARACHUTISTE Echelon stratégique d’urgence complexes de coordination avec l’Armée de l’air ; c’est une mise à terre plus rapide et plus sûre mais qui impose une infrastructure aéroportuaire, même sommaire. Ces deux modes opératoires sont, dans la plupart des cas, combinés. Capacités Les moyens aéroportés s’articulent généralement autour de : - un échelon avancé, composé d’un groupement de commandos parachutistes (GCP)3 de 50 à 100 hommes, indispensable pour préparer et faciliter l’engagement de l’échelon principal et pour donner les dernières informations sur la situation locale ; - un échelon principal pouvant compter jusqu’à 1 500 hommes environ ; ce groupement, principalement à base de forces terrestres, est engagé avec ses matériels et une autonomie initiale de 2 à 3 jours ; - éventuellement, un échelon de renforcement, portant la force à un effectif d’environ 5 000 hommes4, indispensable pour renforcer l’échelon principal, si l’opération à terre est appelée à durer. Organisation du commandement Compte tenu des spécificités de ce type d’opération, et quel que soit le contexte d’emploi, l’organisation du commandement de l’opération aéroportée doit garantir : En raison de ses aptitudes, la brigade parachutiste a vocation à constituer l’échelon stratégique de première urgence dans le cadre de la prévention comme de l’action, soit en autonome, soit en élément de projection initiale d’une force adaptée. La souplesse des structures, la diversité des équipements et la maîtrise de nombreux savoir-faire lui permettent de s’adapter à l’évolution stratégique d’une crise et facilitent la transition entre la prévention et l’action. Ainsi, l’emploi en échelon d’urgence de la composante aéroportée est conforme à sa vocation spécifique. Il participe à la conservation de la liberté d’action stratégique du gouvernement et du commandement. Le PC aérolargable de la 11e BP Apte à s’engager de manière conventionnelle avec l’ensemble de ses moyens comme les autres brigades, la 11e brigade parachutiste est la seule grande unité capable de réaliser des opérations aéroportées et la seule à disposer à cet effet d’un PC aérolargable apte à assurer d’emblée le commandement de l’échelon principal projeté, soit en autonome pour une action limitée, soit en harpon d’une force plus importante. Elle est aussi apte à assurer le commandement de l’ensemble de la force projetée dès l’arrivée de ses moyens " lourds " avec l’échelon de renforcement. 3 GCP : groupement de commandos parachutistes. 4 Cf IM 8 000. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.24 Doctrine The airborne operation’s types THE 11TH AIRBORNE (ABN) BRIGADE Depending upon the mission, the effect to be achieved, the emergency, the means available, two operating modes exist: - The airdropping or vertical assault through parachuting men and equipment, which will allow the deployment of a force free from any APOD; during that phase the vulnerability will always remain very sensitive. - The assault landing that requires very specific and complex know-how regarding the co-ordination with the Air Force; it constitutes a faster and more secure landing but it requires some kind of airport facility, even a very basic one. Emergency strategic echelon Due to its capabilities, the parachute brigade is dedicated to become the first emergency strategic echelon, either for prevention or for action, either autonomously or as an initial projection element of a tailored force. Its structures’ flexibility, the diversity of its equipment and the mastering of many know-how allow it to adapt to the strategic evolution of a crisis and facilitate the transition between prevention and action. So, using the airborne component as an emergency echelon is perfectly consistent with its specific vocation. It participates in preserving the strategic freedom of action for the government and the military authorities. Capabilities The airborne means are generally organized around: - An advanced echelon, composed of an airborne commando group (GCP3), 50 to 100 soldiers strong, essential to prepare and facilitate the commitment of the main echelon and to provide updated intelligence about the local situation, - A main echelon that can total up to 1500 soldiers, this task force, mainly composed with land forces, is committed with its equipment and an initial operating range of 2 to 3 days. - And, possibly a reinforcement echelon, which will bring the force to a strength of about 50004 soldiers, essential to reinforce the main echelon, if the land operation is due to last. The 11th Abn Brigade’s air droppable CP Able to be committed in conventional operations with all its assets as the other brigades, the 11th Abn Brigade is the only major unit able to perform airborne operations and the only one to be equipped with an air droppable CP able to ensure immediately the deployed main echelon’s C2, either autonomously for a limited action, or as a harpoon for a larger force. It is also able to assume command of the entire projected force from the arrival of its “heavy” assets with the reinforcing echelon. Command and Control (C2) organization Due to the specificities linked to that type of operation and whatever might be its framework of employment, the C2’s organization must guarantee: - The unity of command through a strong operational and tactical control, especially if the operation is conducted autonomously (Command Post as close as possible of the action, tactical data links), - A high level of reactivity regarding the situation (decision to change the COA during action which could even include canceling the landing at the very last moment, simplicity, short decision-making cycle,…), - A C2 structure that will not change during the entire operation, - A completely integrated planning process in order to reduce the risks for discrepancies or even a break between planning and execution, - An utmost air-ground co-ordination, especially during the key actions: landing and combat support (need for joint expertise and liaison detachments). 3 GCP : parachute commandos group. 4 reference/Ministerial Instruction 8 000. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.25 Doctrine La phase préliminaire de l’OAP consiste en la projection des forces avancées dont la mission est la préparation de la mise à terre de l’échelon principal. Pendant cette phase pouvant durer 4 à 5 jours, le GCP est placé sous OPCON du CDT de l’OAP qu’il renseigne directement. Le PC aérolargable G0085 de la brigade, mis en place en BOA6, poursuit ses travaux de planification en bénéficiant des renseignements actualisés du GCP via le CDT OAP. Pendant la phase de vol précédant la mise à terre du PC G008, le Général commandant la Brigade, " commandant des TAP ", reste en liaison avec le commandant de l’OAP par le biais des moyens radios air des ATT7. Dès la mise à terre, le G008 établit les liaisons selon la configuration de l’engagement (cadre national ou multinational) avec le CDT d’OAP ainsi qu’avec les unités larguées. Il reprend également, en règle générale, sous OPCOM le GCP. Conclusion Depuis la deuxième guerre mondiale les exemples d’opérations aéroportées de tous types, ayant conditionné la réussite d’opérations limitées ou de grande envergure sont nombreux et variés. La maîtrise de ce mode opératoire reste l’apanage de quelques pays occidentaux, dont la France, qui entend tenir son rang en Europe, dans un domaine d’action et d’expertise reconnus. La mise en service de l’A 400 M devrait encore renforcer cette capacité opérationnelle grâce à une allonge stratégique permettant des projections interthéâtres ◗ L’état-major de la 11e BP et son unité de commandement et de transmissions sont donc capables de mettre sur pied : - Initialement un détachement de commandement du GCP avec les moyens de transmissions associés (liaisons organiques et de commandement/renseignement vers le haut) et un PC de type G 008 à 60 personnels (état-major, transmissions, quartier général et poste de secours) capable de se projeter par OAP et de commander sans renforcement pendant 3 jours une force de 1000 à 1500 hommes (soit un à trois GTIA) et un GAM. - Dès la mise à terre de l’échelon de renforcement, un PC principal assurant la totalité des liaisons (VHF, HF, UHF) et disposant d’un système d’information capable de commander une force dans la durée, sous deux configurations possibles (sur roues ou sous blindage), pouvant dériver en permanence un PC tactique pour assurer la conduite d’une action particulière. 5 G008 : PC aérolargable. 6 BOA : Base Opérationnelle Avancée. 7 ATT : avion de transport tactique. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.26 Doctrine The preliminary phase of an Airborne operation consists in deploying the advanced forces, the mission of which being to prepare the main echelon’s landing. During that phase that may last 4 to 5 days, the GCP is placed under OPCON of the airborne operation Commander and directly provide intelligence to him. The air droppable CP, delivered on the Operational Advanced Base continues to plan while taking advantage of the GCP’s intel through the Airborne Operation Commander. During the in-flight phase preceding the landing of the air droppable CP, the General commanding the brigade, “ airborne troops commander ”, remains in contact with the Airborne Operation Commander through the Tactical Transport Aircraft’s5 radio assets. From the landing, the air-droppable CP establishes the liaisons with the Airborne Operation Commander, as well as with the other air dropped units, in accordance with the type of commitment (national or multinational framework). It usually also regains the GCP under its OPCOM. Conclusion Since the end of WW2, the very different examples of airborne operations being the decisive condition for the success of operations, either limited in scope or very large ones, are numerous and varied. Mastering that operating mode remains the pride of some Western countries, including France, which intends to keep its position in Europe within that well recognized field of action and expertise. The A 400 M (tactical transport aircraft) fielding should even reinforce this operational capability thanks to its strategic range that will allow inter-theater deployments ◗ The 11th Abn Bde’s staff and its HQ and signals unit are thus able to set up: - Initially, a GCP C2 detachment, equipped with communication assets (organic C2 and Intel liaisons toward highest echelons) and an air - droppable CP consisting of 60 people (staff, communications, HHQ and advanced medical station) able to be dropped and to command without any reinforcement during 3 days a force comprising 1000 to 1500 men (i.e. from one to three combined arms task forces) plus an airmobile group. - As soon as the reinforcement echelon has landed; a main CP providing the entire scope of liaisons (VHF, HF, UHF) and equipped with a data system able to command and control a force in the long term, with two possible organizations (wheeled or armored), and able to set up at any time a tactical CP to conduct a specific action. 5 TTA : Tactical Transport Aircraft. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.27 Doctrine L’action du 1er Régiment du Train Parachutiste : un apport incontournable dans les opérations aéroportées par la Direction études et prospective « Mouvements-Ravitaillements » de l’école d’application du train L’histoire des opérations aéroportées quoique encore récente est déjà fort riche des succès qui lui ont donné ses lettres de noblesse. Que ce soit pour la conquête d’un point clé comme le village de Sainte-Mère-l’Eglise en amont du débarquement en Normandie, pour la saisie d’une zone aéroportuaire comme en 1956 lors de la crise de Suez ou encore pour l’évacuation de ressortissants menacés comme en 1978 à Kolwezi, les opérations aéroportées sont un mode d’action à maîtriser par les armées modernes ayant vocation à agir dans un cadre multinational ou exclusivement national au-delà de leurs frontières. R égiment regroupant les professionnels de la 3e dimension, experts pour la mise à terre des personnels et des matériels et pour le soutien aux ravitaillements des unités aéroportées, le 1er RTP participe à toutes les étapes d’une opération menée par voie aérienne. Présent dès la phase de conception de l’opération, son détachement d’appui, véritable centre de mise en œuvre (CMO), est chargé de la rédaction de " l’ordre à la livraison par air ". Cependant, une opération aéroportée (OAP) ne se limite pas au seul largage de parachutistes. C’est une opération interarmées complexe qui implique la mise à terre, par différentes techniques, sur une plate-forme non sécurisée, de forces et de leur soutien spécifique, principalement par des aéronefs à voilure fixe. Elle se traduit alors par une combinaison de plusieurs modes d’action comme l’aérolargage et l’aéroportage ou le poser d’assaut, en vue de la mise à terre des parachutistes ou de la livraison par air pour fournir aux unités sur le terrain les ravitaillements dont elles ont besoin pour mener leur action. En amont, le régiment de livraison par air est chargé des opérations de conditionnement des matériels à larguer, de la préparation (mise en condition personnel ou matériel) et du chargement des avions. La diversité des aéronefs pouvant être utilisés, Transall, Antonov ou encore Iliouchine…, exige du personnel des compétences variées et sans cesse actualisées. Experts confirmés et reconnus, ils doivent pouvoir conseiller et renseigner le commandement sur les conditions techniques optimales de leur emploi. " Par le ciel, partout, pour tous ! " : la devise du 1er Régiment du Train Parachutiste résume parfaitement le caractère universel de ce régiment, unique dans l’Armée de terre, dont la vocation est de participer à l’engagement des forces dans l’urgence par la 3e dimension en assurant la continuité des acheminements. Les chefs-largueurs personnel et matériels avec leurs équipes livraison par air (LPA) présents pendant toute la phase de transport participent ensuite aux opérations de mise à terre. Les troupes sont en général d’abord aérolarguées avec leurs matériels d’appuis comme par exemple les mortiers et les moyens du génie. Apte à travailler sur tous les terrains et sur toutes les infrastructures aéroportuaires, le 1er RTP concourt donc à la liberté d’action d’une force opérationnelle terrestre sur le théâtre des Insigne du 1er RTP opérations. Au cœur de l’exécution de l’OAP, il agit dans un cadre interarmées et interallié avec une vocation affirmée d’interface entre les organismes de transport aérien (civils et militaires, nationaux et étrangers) et les unités bénéficiaires. C’est un acteur incontournable pour la maîtrise des flux dans son métier d’appui à la projection et du soutien aux ravitaillements par voie aérienne. Puis dès que possible, au cours de la phase de consolidation, le groupement parachutiste est renforcé par l’échelon motorisé. Là encore les équipages LPA participent aux opérations de poser d’assaut puis ensuite à l’aérotransport pour assurer la livraison des matériels et des ressources indispensables. Enfin, pour assurer le soutien au combat des troupes engagées dans la profondeur, le 1er RTP peut prendre part aux largages des munitions, des vivres, des médicaments, etc. Ce sont les missions classiques de ravitaillement par voie aérienne (RVA) pouvant être complétées par des missions de largage humanitaire. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.28 Doctrine The action of the 1st airborne transport battalion: an essential contribution to airborne operations by the Policy Directorate for «Movement & Supply» of the Transportation Branch School The history of airborne operations, although it is a recent one, is already full of successes that established its credibility. Be it to conquer a key point such as the village of Sainte-Mère-l'Eglise in the initial stages of the Normandy landings, to seize an airport area as it was in 1956 at the time of the Suez crisis or as in 1978 in Kolwezi to evacuate nationals, airborne operations are courses of action to be mastered by modern armed forces intended to operate abroad within an international or exclusively national framework. However, an airborne operation is not the mere dropping of paratroopers. It is a complex joint operation that implies the landing on a non-secured platform, through various techniques, of forces along with their specific support elements, using mainly fixed-wing aircraft. Then it is a combination of various courses of action such as airdrop and air-landing or assault landing, in order to land airborne troops or to provide by air delivery the involved units on the ground with the supplies they need to carry out their mission. " From the air, everywhere, for everybody! ": the motto of the 1st airborne transport battalion (1st RTP) perfectly summarizes the all-purpose nature of this battalion, the only such one within the Army, which vocation is to take part in hasty commitment of forces from the third dimension by ensuring a continuous routing flow . Able to work on all existing airfields and all ground installations, the 1 st RTP then participates in the freedom of action of a committed operational land force over the TOA. At the heart of the execution of an airborne operation, it works within a joint and combined framework with a resolute interface vocation between the air transport organizations (civilian 1st RTP Badge and military; national and foreign) and the concerned units. In its expertise for projection and air logistic support it is an unavoidable player in mastering air supply. A s a battalion gathering professionals about the 3rd dimension, experts on landing of personnel and equipments and on supplying airborne units,the 1st RTP participates in every stage of operations carried out by air. Actively involved from the concept development, its combat support detachment,a real implementation center,is in charge of drafting the " air delivery order ". During the initial stages, the airdrop delivery battalion is responsible for packaging equipments, for preparing specifically for it personnel or materiel, and for loading aircraft. The variety of aircraft that could be used, Transall, Antonov, or else Iliouchin…, requires personnel with varied and continuously updated skills. Confirmed and recognized experts, they must be able to advise and to inform the command level about the optimum technical conditions of employment. Jumpmasters for personnel and equipment,along with their air delivery teams, who are present all along the transportation phase, then participate to the landing operations. Troops usually are air dropped first with their combat support equipments such as mortars and engineer assets. Then, as soon as possible, during the strengthening phase, the airborne taskforce is reinforced with the motorized echelon.At that time again air delivery teams participate in the assault landing operations and later on in the air transport to deliver the essential equipments and resources. Finally, to support the troops committed in the depth, the 1st RTP may take part in dropping ammunition, food, medicines, etc. Those are usual air delivery missions that could be supplemented by air-drop humanitarian ones. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.29 Doctrine Selon le type de mission, le régiment articulé en 3 escadrons de Commandée par un état-major tactique du RTP, elle regroupe au sein livraison par air, a une capacité instantanée opérationnelle de différents secteurs fonctionnels, commandement, livraison par air et soutien, tous les moyens en personnel et en matériel nécessaires à importante : l’entretien d’une OAP. Elle réceptionne les ressources venant par voie - pour ce qui concerne l’aérolargage, il peut préparer 24 avions de aérienne, en assure la répartition aux différents régiments en vue de transport tactique (ATT) en largage de matériel et 16 ATT pour le leur distribution et de leur livraison. parachutage de personnel, Mise en œuvre chacune par un escadron de livraison par air (ELA), elle dispose donc de l’ensemble des moyens de gestion des flux, de - 40 ATT par jour pour l’aéroportage, participation au transit, de conditionnement des charges, de leur manutention et de leur transport par voie terrestre, ainsi que pour - 36 avions de transport stratégique (ATS) par jour en version l’entretien de l’ensemble des matériels de parachutage et de largage. passager et 12 ATS par jour en version cargo pour les opérations de transit, Exemplaire unique dans l’Armée de - et 270 tonnes le premier jour, puis 50 tonnes en continu les jours terre et partenaire suivants, pour le ravitaillement par voie aérienne. privilégié de la force aérienne de La mission du régiment du train parachutiste qui consiste à appuyer projection, agissant la projection des forces et à assurer le soutien aux ravitaillements par sous les ordres du voie aérienne des unités déployées dans la totalité de la zone CFAT au sein de la d’opérations ne se limite pas uniquement à la participation aux 11e BP et sous les opérations de largage. ordres du CFLT A 400 M : largage matériel pour les opérations En fonction des scénarios d’engagement, une à trois bases d’opération de soutien aux ravitaillements ou encore sous TACON du COTIA dans aéroportée (BOAP) peuvent être déployées sur ou à proximité de le cadre du SINTROPS1 pour le renforcement de districts ou de plates-formes aéroportuaires, préétablies ou de circonstance. Héritière détachements de transit aériens (DITIA ou DETIA), le 1er Régiment des bases aéroportées (BAP) pour le soutien des opérations du Train Parachutiste est le régiment chargé de l’appui à la projection aéroportées en Indochine ou en Algérie, modulaire et de composition et du soutien aux ravitaillements par voie aérienne. variable en fonction de l’effet à obtenir, la BOAP assure l’appui Acteur majeur de la maîtrise des flux et du transit de personnels, de technique de la mise à terre de la force pour l’ensemble de l’OAP. matériels et de ressources dans l’engagement, il entretient en permanence ses savoir-faire en participant au quotidien aux missions de transit aérien sur DITIA DEPLOIEMENT BOAP tous les théâtres (Tadjikistan, Afghanistan, Kirghizstan) et lors des grands exercices interalliés (Exercice Tanzanite 2002, Exercice EBE Ukraine DETIA 2002,…). Son action et son BOAP1 Aérotranspor t DETIA efficacité en tant qu’interface terre-air pourraient encore être BOAP2 optimisées dans le cadre d’un Aérolargage commandement unique des Po s e r d ' a s s a u t transits interarmées ◗ VO I E A E R I E N N E S T R AT E G I Q U E (interthéâtres) VO I E A E R I E N N E TA C T I Q U E (intrathéâtre) Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.30 1 SINTROPS : Système Interarmées des Transits Opérationnels. Doctrine Controlled by a tactical HQ from the 1st RTP, its regroups within various operational functions, command and control, air delivery and support, all necessary means either in personnel or materiel, to sustain an airborne operation. It receives resources delivered by air, carries out their allotment for the various battalions with a view to distributing and delivering them. Depending on the type of mission, the battalion that is task organized with 3 air delivery companies, shows a significant instant operational capability: - as far as air drops are concerned, it can prepare 24 tactical transport aircraft (Fr. abbr.:ATT) for materiel air delivery and 16 ones for personnel air- drop, - 40 ATT per day for airlift, - 36 strategic transport aircraft (Fr. abbr.: ATS) in a passenger version and 12 a day in a cargo version for transit operations, - and 270 metric tons on the first day, and then a continuous flow of 50 tons during the following days, for air supply. The mission of the airborne transport battalion that is to support force projection and air supply of units deployed on the whole area of operations is not limited to the only participation in air-drop operations. Each Base is operated by one air delivery company, thus it has available all the necessary means to manage the flow of supplies, to participate in transit operations, to take care of load packaging, handling, and land transportation, as well as the maintenance of all parachute and drop equipments. The only such one unit within the Army, privileged partner of the Air Projection Force (FAP), operating under the authority of the Land Force Command (CFAT) within the 11th ABN BDE and under the responsibility of the Land Logistic Command (CFLT) for supply operations support, or even under TACON of the COTIA (Joint Transit Operation Center) within the SINTROPS 1 framework to reinforce air transit districts or detachments (DITIA or DETIA), the 1st airborne transport battalion is the one in charge to support force projection and air supply. Main actor in mastering logistic flows and transit of personnel, equipments, and supplies during the action, it permanently keeps up its know-how expertise by participating in air transit missions in all theaters (Tajikistan, Afghanistan, Kirghizstan) and in major combined exercises (Tanzanite 2002, EBE Ukraine 2002, …). Its action and effectiveness as Land to Air interface could be further optimized within the framework of a unified joint transit command structure ◗ Depending on the commitment scenario, one to three Airborne Operation Bases could be deployed on or next to pre-established or 1 Joint system of operational transit contingency airport facilities. Heir to D I T I A ( J o i n t A i r Tr a n s i t D i s t r i c t ) the airborne bases Airborne Operation Base used to support (BOA) airborne operations Deployment in Indochina or in Algeria, modular ( J o i n t A i r Tr a n s i t D e t a c h m e n t ) DETIA and tailored BOAP1 according to the Air transpor t DETIA intended effect, the BOAP2 Airborne Operation Air drop Base ensures the Assault landing technical support of the force landing throughout the wh o l e a i r b o r n e S T R STRATEGIC A T E G I CAIRA I R T A CSTRATEGIC T I C A L AIR AIR theater) ( i n (inter-theater) ter-theater ( i n(int h eater) operation. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.31 Doctrine L’équipement des troupes aéroportées par le lieutenant-colonel MACE, STAT/TAP La période actuelle est riche en changements pour l’équipement des troupes aéroportées : une petite révolution dans le mode de pliage des parachutes hémisphériques, le remplacement de trois types de parachutes, de l'ouvreur de sécurité, la réalisation d’un nouveau chantier de conditionnement et de transit projetable précèdent l’arrivée de l’A400M. Les opérations d’armement qui concourent à ce renouvellement doivent obéir aux exigences suivantes : - augmentation de la discrétion et de la sécurité ; - augmentation des masses mises à terre ; - économie. - l’argent : la centralisation et la rapidité de traitement dans la CMAP permettra d’acheter moins de parachutes hémisphériques. L’étude en commun des besoins des trois armées et de la gendarmerie réduit les études et la diversité des matériels. La simulation est prévue dans deux domaines : à l’ETAP, un simulateur de dérive sous voile entraînera les équipes de chuteurs opérationnels à cette technique difficile à pratiquer dans l’espace aérien encombré de l'Europe. La formation au largage lourd de l’A400M et l’entraînement correspondant bénéficieront des simulateurs de soute prévus au programme de l'avion. Le futur chantier de conditionnement remplace du matériel de la génération Nord 2501 : avoir fait l’économie de celle du C160 ne dispense pas de se préparer à l’A400M. Les TAP ont depuis peu un concept d’emploi. Développé en doctrine, il permettra de définir les équipements futurs des unités parachutistes. Cette réflexion aura un caractère interarmées affirmé, des premières études à la maintenance des équipements ◗ SANS AVIONS, PAS DE PARACHUTISTES … LES APPAREILS ACTUELS DE LA FAP * Une brève description de ces opérations le fait apparaître. POIDS TOTAL CHARGE UTILE NB PARACHUTISTES (tonnes) (tonnes) (saut opérationnel avec gaine) TRANSALL C160 51 14 57 HERCULES C130H 70,2 20 60 HERCULES C130H30 70,2 18 82 AVIONS L’ EPC (ensemble de parachutage du combattant) remplacera le parachute hémisphérique actuel. La hauteur de largage opérationnel s’abaissera de 125 m à 100 ou 80 m. Ce gain concourt à la sécurité de l’avion tout en réduisant la vulnérabilité du parachutiste et la dispersion de la mise à terre. La masse totale du parachutiste équipé (MTE) passera de 130 à 160 kg. Le parachutage de néophytes ou de grosses charges fragiles est permis par le parachute biplace. L’actuelle BT80 ne répond pas aux besoins spéciaux. Le parachute biplace opérationnel qui la remplacera à partir de 2004 permettra le saut opérationnel à très grande hauteur (sous oxygène au dessus de 3 600 m et jusqu'à 9 000 m) à une MTE de 250 kg. Ces performances préfigurent celles du système de mise à terre des chuteurs opérationnels qui remplacera le G9 vers 2010. * Force Aérienne de Projection. A TITRE DE COMPARAISON … Les économies sont cherchées sur le temps, le personnel et l’argent : - le personnel : la centralisation du traitement des parachutes des trois armées dans la CMAP (cellule de maintenance automatisée des parachutes) qui sera mise en service en 2004 à Montauban permettra de réduire le personnel affecté à cette fonction tout en augmentant le taux d’entraînement des unités. Ce concept novateur combine l’application de techniques de stockage existantes, le pliage semi-automatisé des voilures et le transport dans des conteneurs - magasins où la validité du pliage est conservée. LES APPAREILS DE LA GUERRE D’INDOCHINE POIDS TOTAL CHARGE UTILE NB PARACHUTISTES (tonnes) (tonnes) (saut opérationnel avec gaine) JUNKERS 52 10,5 1,5 à 1000 km 16 DAKOTA C47 13,6 3 à 1000 km 25 AVIONS Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.32 Doctrine The airborne units equipment ♦ Money: the CMAP centralization and handling speed will allow a reduction of the number of hemispheric parachutes to be bought. The joint research for the three services plus gendarmerie’s requirements reduces the studies as well as the equipment diversity. by lieutenant-colonel MACE, STAT/TAP Simulation is envisioned in two domains: at the ETAP2, a canopy drift simulator will train the HALO teams to that technique difficult to practice in the pretty overcrowded European airspace. The A400M heavy airdrop training will take advantage of the cargo compartment simulators included in the aircraft program. The upcoming packaging equipment replaces equipment that still belongs to the Nord 2501 generation: forgetting the C160 generation does not prevent from getting ready to the A400M one. Nowadays, the airborne units equipment is changing dramatically, it goes through a small revolution in the following domains: the hemispheric parachutes packaging process, the replacement of three types of parachutes, the automatic opening device, the fielding of a new deployable packaging and transit equipment that foreruns the A400M’s arrival. The equipment programs that are part of this renewal must meet the following requirements : - increase in concealment and security ; - increase of the landed weights ; - saving. The airborne troops recently got an employment concept. Developed into a doctrine, it will permit to identify the airborne units’ future equipment. This process will have definitely to be a joint one from the earliest stages of the studies to the equipment maintenance ones ◗ 1 High Altitude Low Opening. 2 Airborne school. A short description of these operations shows that. NO AIRCRAFT, NO AIRBORNE … T he combatant parachute kit (EPC) will replace the current hemispheric parachute. The operational dropping altitude will then come down from 125 m to 100 or 80 m. That improvement participated to the aircraft security while reducing the airborne soldier’s vulnerability as well as the dispersion of the landing. The fully equipped airborne soldier’s weigh (MTE) will go from 130 to 160 kg. The air dropping of neophytes or the one of heavy and fragile cargo is permitted thanks to the two-seater parachute. The current BT80 does not meet these special requirements. The operational two-seater parachute that will replace it starting in 2004 will permit very high altitude operational jumps (with oxygen assistance above 3600 m and up to 9000 m) with a 250 kg MTE. These figures forerun those of the HALO1 jumper’s landing system that will replace the G9 by 2010. THE AIR FORCE PROTECTION AIRCRAFT TOTAL WEIGHT PAYLOD « PARATROOPER S» (tons) (tons) (operational jump with leg-bag) TRANSALL C160 51 14 57 HERCULES C130H 70,2 20 60 HERCULES C130H30 70,2 18 82 AIRCRAFT Savings are looked for in the domains of time, personnel and money : ♦ Personnel: the centralization of the parachute maintenance for the three services in the CMAP (parachutes automated maintenance cell) that will start functioning in 2004 in Montauban, will permit the reduction of the number of personnel dedicated to that task while increasing the units’ training rate. That innovating concept combines the implementation of the current storage techniques, the canopy semi automatic folding and the parachute transportation in specific storage containers where the folding stability is guaranteed. JUST TO COMPARE … INDOCHINA WAR AIRCRAFT TOTAL WEIGHT PAYLOD « PARATROOPER S» (tons) (tons) (operational jump with leg-bag) JUNKERS 52 10,5 1,5 at 1000 km 16 DAKOTA C47 13,6 3 at 1000 km 25 AIRCRAFT Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.33 Libres Réflexions KOSOVO 1999 Le renouveau du rôle stratégique des TAP1 par le lieutenant-colonel DELION, professeur de groupe au CSEM rois ans après l’entrée au Kosovo, le temps de l’analyse historique est désormais venu. Cette crise, nouvel avatar du long soubresaut balkanique, a vu les différentes puissances mondiales, en ou hors des organisations internationales, s’affronter à fleurets mouchetés, tout en affichant une détermination commune face au pouvoir serbe, soit pour affermir leur leadership au sein d’une coalition, soit pour effectuer un retour stratégique sur la scène internationale. Parmi la palette des possibilités d’action militaire alors offertes aux décideurs politiques, les troupes aéroportées ont tenu un rôle majeur, les forces blindées mécanisées restant toutefois chargées de l’effort principal. A l’heure où les différents PC de niveau 1 (HRF2) développent des capacités " d’entrée en premier " sur un théâtre et où l’avenir des GFIM pourrait évoluer rapidement suite à la Functionnal Review de l’OTAN ainsi qu’au Sommet de Prague, la réactivité des TAP, leur symbolique mythique, ainsi que leur réelle aptitude à la projection d’urgence sont plus que jamais un atout majeur pour une Armée de terre. T Rappel historique Les prémices de la crise avaient vu globalement les puissances occidentales se ranger du coté de la minorité kosovare albanaise, les puissances slaves s’en tenant à leur rôle séculaire de protecteurs de la communauté orthodoxe. Une mission de vérification au Kosovo (KVM3) appuyée par une force d’extraction à vocation aéromobile stationnée en Macédoine se déploya fin 1998. Après plusieurs mois de tergiversations politiques, l’ultimatum posé par les alliés conduisit aux bombardements aériens de mars 1999, précurseurs d’une offensive terrestre de grande ampleur. Les différentes puissances massèrent donc des troupes en Macédoine, chaque nation en profitant pour déployer ses moyens de combats les plus puissants et les plus modernes. Le char français LECLERC connut d’ailleurs à cette occasion son premier engagement opérationnel. Le blocage de la "solution terrestre" Penchés sur les cartes d’état-major de ce théâtre de moyenne montagne, propice à la guerre d’embuscade et peu généreux en axes de progression, les différents planificateurs faisaient preuve d’une relative réserve quant au bon déroulement de l’offensive terrestre. Suite aux accords passés à Kumanovo, la probabilité de combats contre les forces serbes devint relativement faible. L’attaque se transformant alors en une curieuse et inhabituelle opération de relève, il devenait donc d’une importance capitale pour chaque pays contributeur de " montrer son drapeau 4 " en participant, si possible en première ligne, à l’offensive. Le goulet d’étranglement de la passe de Kakcanik ne permettant qu’un débit relativement faible, les troupes des différentes nations risquaient de se succéder avec un cadencement inadmissible pour les responsables politiques. 1 Les troupes aéroportées seront clairement distinguées des forces spéciales dans la suite de cet article. 2 High Readiness Force = force de réaction rapide. 3 Kosovo Verification Mission = mission de vérification au Kosovo. 4 To show the flag = littéralement " montrer le drapeau " (expression OTAN). Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.34 Freedom of Speech KOSOVO 1999 The strategic role revival of Airborne Troops1 by lieutenant-colonel DELION, group instructor at the CSEM (French General Staff Course) hree years after entering Kosovo, time has come for an historical analysis. This crisis, an other one episode during the lengthy Balkan turmoil, has made the various World Powers, within or outside the international organizations, confronting each other through discussions full of barbed remarks while showing a common determination regarding the Serb authority, either to strengthen their leadership inside a coalition, or to make a strategic comeback on the international scene. Within the range of military options proposed to the political decision makers, the airborne troops had a predominant part, while mechanized armored forces were still in charge with the main effort .At the time when the various first level HQs (HRF2) are building up theater " first entering " capabilities, and when the future of the CJTF could quickly evolve as a consequence of the NATO Functional Review and of the Prague Summit, the responsiveness of the airborne troops, their mythical symbolism, as well as their real ability to emergency projection are, now more than ever, a major asset to an Army. T After several months of political indecision, the ultimatum set by the Allies lead to the March 1999 air bombings, first step to a large-scale ground offensive. Then the various Powers went on building up forces in Macedonia, each nation using this opportunity to deploy its most powerful and up to date combat equipments. The LECLERC, French main battle tank, has been committed first on this occasion. The blocking of the "land solution" When considering the survey maps of this medium altitude theater, favorable to ambushes and quite poor in matter of ways of approach, the various planners showed some reservations about a smooth running of a ground offensive. Historical reminder As a result of the Kumanovo agreements, the probability of fighting the Serb forces became relatively low. As the offensive action was turning into a strange and unusual relief operation, it became most important to each contributing nation to " show the flag " by taking part in the offensive, as much as possible in the first echelon. As the Kakcanick pass bottleneck only let a rather low traffic flow, the different military contingents could be compelled to move forward one after the other at a rate not acceptable to the political authorities. At the beginnings of the crisis the Western Powers went along with the Kosovo Albanian minority, when the Slav Powers were sticking to their age-old role of protecting the Orthodox community. A Kosovo Verification Mission (KVM) was deployed by the end of 1998 supported by an airmobile Extraction Force positioned in Macedonia. 1 In this article the airborne troops will be clearly distinguished from the Special Forces. 2 High Readiness Force Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.35 Libres Réflexions La solution française de dernière minute, héritière des valeureux combats menés par le Corps Expéditionnaire Français en Italie lors de la 2e Guerre mondiale, permit d’offrir un second axe de progression à la brigade LECLERC, en pleine montagne. Toutefois, dès la progression commencée, le risque de minage sur l’itinéraire paralysa la colonne. L'emploi des TAP Héritières des unités de la KVM, unités essentiellement aéromobiles, les troupes stationnées à la frontière serbe comprenaient presque toutes des unités à vocation aéroportée et/ou aéromobile. Les parachutistes français et américains sont les seuls à avoir été mis en place par la 3e dimension en hélicoptères de manœuvre, les distances ne nécessitant pas de retenir l’option d’un largage. Les TAP françaises Devant le risque de minage, et au vu de la baisse du rythme de progression créée par le nécessaire déminage, l’EMA décida la projection d’urgence d’un groupement d’hélicoptères de combat à dominante hélicoptères de manœuvre ainsi que d’un état-major tactique à deux compagnies fourni par le 3e RPIMa. Plusieurs solutions d’héliportage furent alors étudiées pour relancer le rythme de la progression, soit initialement sur demande des Britanniques en s’emparant des hauteurs de la passe de Kakcanik, soit ultérieurement pour devancer les Russes sur l’aérodrome de Pristina. La manœuvre retenue fut une manœuvre aéromobile " en précurseur " des troupes amies qui conduisit le 3e RPIMa jusqu’à Leposavic et le fameux Gate One5, zone la plus au nord du déploiement des forces de l’OTAN. C e t t e m a n œ u v re a é ro m o b i l e ex t r ê m e m e n t dynamique, parfaitement cohérente avec la doctrine d’emploi et d’entraînement en synergie entre les brigades parachutiste et aéromobile permit de relancer l’action terrestre, un temps engluée. Cette action fut à l’époque abondamment médiatisée. Kakcanik puis à prendre le contrôle de la ville de Pristina, capitale régionale de la province du Kosovo. La 4 UK ARMD BDE était quant à elle chargée de s’emparer de la région de Podujevo, région frontalière avec le reste de la république serbe au nord-est du Kosovo. Il est intéressant de noter que les premières images des patrouilles des soldats de Sa Gracieuse Majesté dans les rues de Pristina montraient obligeamment les bérets amarantes des soldats du 3e Para. Là encore, la très forte symbolique du béret amarante semble avoir été sciemment recherchée par les communicateurs britanniques. Les TAP américaines La manœuvre américaine, prévue en deuxième vague à J + 2 était caractérisée par la faible distance à parcourir, la future zone d’implantation se situant au sud du dispositif de la KFOR. Au sein de la Task Force FALCON, une classique manœuvre aéromobile d’enveloppement vertical avait été donc planifiée par un détachement de parachutistes de la 82e division aéroportée. Un héliportage massif des parachutistes US a eu lieu sur les arrières des parachutistes français 36h après l’entrée au Kosovo. Leur zone de déploiement se situait à cet instant entre la première ligne française et la frontière avec la Macédoine, soit en deuxième échelon de la force internationale. Là encore les troupes aéroportées américaines ont été utilisées en précurseur des unités blindées mécanisées. Les TAP russes Passés maîtres dans l’art de la " maskirovsk6 ", les Russes ont réussi un retour en scène magistral sur la scène internationale. En appui de leur pression diplomatique, la mise en alerte de leurs troupes aéroportées ainsi que le raid mené par leur bataillon parachutiste issu de la SFOR, ont pris de vitesse les puissances occidentales. Les TAP britanniques La 5 UK AB BDE, brigade parachutiste britannique fut employée en complément de la 4 UK ARMD BDE, brigade blindée chargée de l’effort principal. Sa mission consistait à sécuriser la région de la passe de 5 Gate One = littéralement " Porte Un ", l’un des points de passage à la limite administrative entre le Kosovo et le reste de la Serbie. 6 Art de la dissimulation. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.36 Freedom of Speech The last minute French solution, heir to the valorous battles carried out by the French Expeditionary Corps in Italy during the Second World War, permitted to open a second one way of approach to the LECLERC Brigade, right through the mountain. However, from the beginning of the advance, the danger of mines along the route bound the column. The employment of airborne troops Heir to the KVM units, mostly airmobile ones, nearly all the troops positioned on the Serb border included airborne and/or airmobile units. The French and US paratroopers were the only ones brought to positions through the 3rd dimension by utility helicopters (UH), as the distance to cover was not such as to consider an airdrop. The French Airborne troops Because of the risk of mines, and considering the reduced rate of advance due to the necessary mine clearing, the General Joint Staff made the decision to urgently project an helicopter Combat Task Force, UH heavy, and one tactical HQ with two companies from the 3rd RPIMa (Marine Airborne Infantry battalion). Then various lift options were considered to boost the advance tempo, either initially, at a British request, by seizing the Kakcanik pass high grounds, or later on to get to the Pristina airport ahead of the Russians. An airmobile operation was selected acting as an “ advance party ” to friendly troops, that took the 3rd RPIMa to Leposavic and to the famous “ Gate One 3”, in the most northern part of the NATO forces deployment. This very dynamic airmobile maneuver, fully consistent with the employment and training doctrine and in synergy with the airborne and airmobile brigades allowed to revive the ground action, bogged down for some time. At that time this action has been much covered by the media. Its mission was to take control of Pristina, the Kosovo district capital city. As for the 4th ARMD BDE (UK), it had been tasked with seizing the Podujevo area, a border zone to main Serbia in the northeastern part of Kosovo. It is worth noting that the first videos of patrolling soldiers of Her Gracious Majesty in the streets of Pristina were very kindly showing the 3rd RPIMa paratroopers’ red berets. Here again it seems that the very high symbolism of the red beret has been deliberately sought by the British communicators. The US airborne troops The short distance to move characterized the American maneuver, planned during D+2 with the second wave, their future deployment area being located in the South of the KFOR disposition. Inside the FALCON Task Force, a conventional airmobile maneuver of vertical envelopment had been planned by a team from the 82nd ABN DIV. A massive helicopter lift of US airborne troops took place on the rear area of the French paratroopers 36 hours after entering Kosovo. At that time their deployment area was located in between the French front line and the Macedonian border, that is to say as a second echelon of the international force. On this occasion again the US airborne troops have been used as an advance party to the mechanized and armored troops. The Russian airborne troops Masters in the art of "maskirovska4 ", i.e. the art of concealment, the Russians achieved a brilliant come back in the light of the international scene. Backing their diplomatic pressure, the activation of their airborne troops as well as the raid carried out by their airborne Battalion coming from the SFOR, outstripped the Western Powers. The British airborne troops The 5th ABN BDE (UK) has been used to supplement the 4th ARMD BDE (UK) tasked with the main effort. 3 One of the crossing points on the border between Kosovo and main Serbia. 4 Art of concealment . Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.37 Libres Réflexions Au terme d’un raid motorisé mené avec l’accord plus que tacite des autorités serbes, la prise de l’aérodrome de Pristina, l’un des points clés du théâtre kosovar permit aux autorités russes de peser de tout leur poids dans les négociations internationales. La signature des accords d’Helsinki le 18 juin fut la conséquence de ce coup de force et permit une participation russe dans chaque secteur de la KFOR. La chronologie de l’opération fut la suivante : le 11 juin à 09h30 démarrage de l’élément de tête, trajet autoroutier en Serbie via Belgade et Nis, franchissement de la limite administrative du Kosovo à 21h30, puis arrivée et prise de contrôle de l’aérodrome de Pristina le 12 juin à 03h30 (soit environ 500 km en 17 heures). Pendant ce temps une force de 300 parachutistes et de 6 IL 76 restait en alerte permanente. Cette manœuvre, la plus symbolique de toutes, associa en permanence l’action au sol menée par le bataillon issu de la SFOR avec la menace d’une action aéroportée de renforcement. La médiatisation des parachutistes " au pied des avions " montra clairement la détermination du pouvoir russe dans cette crise. Il est également intéressant de noter que le bataillon parachutiste, initialement stationné à Ugljevik était fortement " surencadré " (29/6/135 pour l’élément de tête !) et effectua son opération directement sous les ordres du général Victor Zavarine. Conclusion Le Général LEWAL, dans son Introduction à la partie positive de la stratégie publiée en 18927, écrivait déjà : " On est bien obligé de le reconnaître, avec les anciens philosophes, de Maistre, Spinoza, etc., la guerre est un des actes inhérents à l’existence des êtres. Tant qu’il y aura des hommes ils se battront. Les moyens se modifieront, la lutte subsistera, c’est bien évident. " Créées juste avant le second conflit mondial, les troupes aéroportées se sont depuis distinguées sur tous les champs de bataille. Si Arnhem et la Crête laissent le souvenir de deux désastres sanglants, à la démesure des combats de la deuxième guerre mondiale, les troupes aéroportées ont apporté depuis des solutions novatrices aux combats menés tant en Indochine qu’en Algérie, trouvant alors leur pleine mesure dans les actions à caractère d’urgence dans des zones d’accès très difficiles et situées à grande distance. L’archétype de ce genre d’action fut celle menée en 1978 à Kolwezi par le 2e Régiment étranger de parachutistes. Aujourd’hui où la maîtrise de la violence semble avoir (temporairement ?) estompé l’action de coercition de forces, le retour à une stratégie d’action impose de disposer du plus grand éventail de capacités possibles. Si demain de véritables actions de coercition devaient avoir lieu, les troupes aéroportées fourniraient une précieuse capacité d’action indirecte en complément de l’action majeure menée par une force blindée mécanisée. Les troupes aéroportées pourront être employées suivant les principes de l’amiral Labouérie que sont l’incertitude et la foudroyance. Dans les conflits d’aujourd’hui sans combats que sont les opérations de maintien voire d’imposition de la paix, toutes les ruses, pressions et intimidations sur les belligérants, les opinions et décideurs adverses sont de mise. Cette dimension psychologique de la guerre admirablement développée par Clausewitz semble d’ailleurs souvent mésestimée devant le progrès technologique. Dans ce contexte d’une société plus médiatique que jamais, les troupes aéroportées offrent alors une opportunité d’action complémentaire tant au chef militaire qu’au décideur politique. Le premier y trouvera une palette d’options plus grande pour répondre à l’incertitude de l’engagement tactique et préservera ainsi sa liberté d’action, le second pourra à la fois graduer sa réponse et afficher clairement sa résolution en utilisant une troupe à la symbolique forte. L’inexpliqué largage des Rangers américains audessus de l’Afghanistan lors de l’éphémère " Opération Liberté " ne fait que confirmer cette tendance ◗ … 7 Edition annotée et commentée par le Col A. BERNEDE, Economica. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.38 Freedom of Speech On completion of a motorized raid carried out with a more than tacit agreement from the Serb authorities, the seizure of the Pristina airfield, one of the key points of the Kosovo theater enabled the Russian authorities to weigh heavily on the international negotiations. The signing of the Helsinki agreements on June18 was the consequence of this coup and allowed a Russian participation in every KFOR area. all WW II battles, later on the airborne troops have brought in innovative solutions to combat operations carried out in Indochina as well as in Algeria, and showed the full extent of their talent in emergency operations carried out in rough terrain and within far range . The archetype of this kind of operation being the one carried out by the 2nd REP (foreign legion parachute infantry battalion) in Kolwezi in 1978. The chronology of the operation was as follows: on June 11, 0930, the leading element started its highway movement in Serbia via Belgrade and Nis, crossed the Kosovo administrative border at 2130 hours, then arrived and took control over the Pristina airfield on June 12, 0330 (That is about 500 km within 17 hours). Meanwhile one task force, 300 paratroopers strong along with 6 IL 76 aircraft, was standing combat ready. Today when violence mastering looks shading out (temporarily ?) force coercion, coming back to an action strategy requires the availability of the widest range of possible capabilities. If tomorrow coercive actions showed necessary, the airborne troops would provide a valuable capability of indirect action to supplement the main effort carried out by a mechanized and armored force. The airborne troops could then be used according to Admiral Labouérie's principles that are uncertainty and suddenness . This maneuver, the most symbolic, consistently combined the ground action carried out by the battalion coming from the SFOR to the threatening of a reinforcing airborne operation. The use of the media showing paratroopers ready for boarding clearly demonstrated how determined the Russian Power was when facing this crisis. It is also interesting to note that the airborne battalion, initially located in Ugljevik was heavily " overstaffed " (29-6-135 for the leading element !) and carried out the operation under direct command of a general officer: Victor Zavarine. Conclusion General LEWAL, in his introduction to the positive part of the strategy published in 18925, could already write: "We are compelled to recognize it, together with the old philosophers, de Maistre, Espinoza, etc., war is inherent to the human being. As long as men will live, they will fight each other. The means will evolve, the struggle will remain, that is quite obvious." Designed just before the second world conflict, the airborne troops became famous on all battlefields . If Arnhem and Crete remain in the minds as two bloody disasters, in the line of the excessiveness noted during In the nowadays conflicts without combat operations such as peace keeping or peace enforcement, every trick, pressure and intimidation of the warring parties, public opinions, and adverse decision makers are appropriate. Nevertheless this psychological dimension of war, brilliantly discussed by Clausewitz, seems to be underestimated in comparison with the technological advances. In the context of a society more subject than ever to the medias, the airborne troops offer an additional option to the military commander as well as to the political decision maker. The first one will find there a larger range of options to meet the uncertainty of a tactical commitment and so will preserve his freedom of action, the second will be able to adjust a flexible response and to clearly show his resolve by using highly symbolic troops. The unexplained US Rangers airdrop over Afghanistan at the time of the short-lived " Liberty Operation " does nothing but to confirm this trend ◗ … Summary map issued by HQ KFOR/Geo September 19, 1999. 5 Edition with notes and comments from Col. A BERNEDE, Economica. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.39 Libres Réflexions Carte récapitulative publiée par le HQ KFOR/Géo 19 septembre 1999 Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.40 Freedom of Speech Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.41 Etranger LES OPÉRATIONS AÉROPORTÉES DANS L’ARMÉE ALLEMANDE par le colonel BELDE, officier de liaison allemand auprès du CDES Le concept national des opérations aéroportées (les fondements) Les fondements des engagements pour des opérations aéromobiles (Luftbewegliche), qui comprennent à la fois les opérations aéromécanisées (Luftmechanisierte) et les opérations aéroportées (Luftlande), sont définis au chapitre 35 du HDv 100/100. Ils sont approuvés par les nations alliées et par les autres forces armées allemandes. Les principes généraux L’aéromobilité permet l’emploi de l'espace aérien pour : - le commandement/l’appui au commandement, généralement pas emporter leurs équipements principaux, ce qui réduit leur efficacité au combat. Les forces aériennes et, le cas échéant, la marine et l’aéronavale soutiennent les opérations aéromobiles de plus grande ampleur de l’Armée de terre par la prise en charge des tâches de transport et d’appui au combat. La supériorité aérienne dans la zone de l'engagement, limitée dans le temps, est en général la condition indispensable pour le succès des opérations aéromobiles. L’Armée de terre peut soutenir des opérations des forces aériennes, navales et aéronavales au moyen d'opérations aéromobiles. Les forces aéromécanisées et les forces spéciales peuvent participer à la neutralisation de la défense antiaérienne ennemie, ainsi qu’à l’interdiction dans la profondeur. Le parfait usage de l’aéromobilité représente une forte contrainte pour le commandement comme pour les hommes. Il s’agit constamment de synchroniser les opérations aéromobiles et les opérations au sol. - la reconnaissance, - le combat, - l’appui au combat, - le soutien aux opérations. Dans les opérations aéromobiles, le feu, les forces, les équipements et les ravitaillements sont rapidement portés sur l’ennemi ou sur un lieu prévu, même sur de grandes distances. Ceci permet une mise en place et un déplacement rapide des centres de gravité, de surmonter des crises et de profiter des succès. Comme les forces aériennes, les alliés et l’aviation civile, l’Armée de terre utilise l’espace aérien avec ses propres hélicoptères ou vecteurs aériens. Les forces aéromobiles de l’Armée de terre sont composées : - des unités aéromécanisées et des unités de transport de l'aviation légère de l’Armée de terre, - des troupes aéroportées, - des unités aérotransportables provenant des bataillons de chasseurs et chasseurs alpins. Lorsque des unités appartenant à d’autres armes doivent être transportées par voie aérienne, elles ne peuvent Afin de réduire au maximum les dangers, les mouvements des troupes aéromobiles se font en coordination avec la défense antiaérienne, l’artillerie et les mortiers. Il en va de même pour l’engagement de l’Armée de l’air, à coordonner en particulier avec la défense antiaérienne. Il est difficile de mettre en place un soutien au combat qui soit à la fois durable et efficace pour les forces aéromobiles. Ce soutien doit se faire au moyen d’hélicoptères, et il implique beaucoup de moyens de transport aérien lorsque les opérations sont de plus grande ampleur. Le temps passé par les hélicoptères dans la zone des engagements se réduit avec l’augmentation de la portée de l’opération aéromobile. Elle peut être prolongée par l’apport, en temps opportun, de soutien au combat apporté par voie terrestre. La parfaite coordination de l’engagement de toutes les forces doit être assurée par une organisation de commandement adaptable et par la liaison des systèmes d’information et de commandement. Les opérations aéromobiles de plus grande ampleur doivent être approuvées en même temps que les plans de l’Armée de l’air, à un niveau plus élevé. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.42 Foreign Studies THE AIRBORNE OPERATIONS IN THE GERMAN ARMED FORCES by colonel BELDE, German liaison officer to the CDES1 The national concept for airborne operations (fundamentals) The fundamentals for the commitment of airmobile operations (Luftbewegliche), that include both air- mechanized (Luftmechanisierte) and airborne (Luftlande) operations, are defined in the HDv document 100/100, chapter 35. They have been approved by the allied nations and by the other German Services. General principles Air mobility makes possible to use the air space for: The Air Force and, if need be, the Navy and the Naval Aviation support the Army larger airmobile operations by handling transportation and combat support tasks. Air superiority in the engagement zone, limited within time, is usually a necessary condition to the success of airmobile operations. The Army can support Air Force, Navy, and Naval Aviation operations with airmobile operations. The aeromechanized forces and the Special Forces can take part in suppressing the enemy air defenses, and in deep denial operations. The perfect use of air mobility sets heavy constraints on the command structure as on the men. It is necessary to permanently synchronize airmobile and ground operations. - command/command support, - reconnaissance, - combat, In order to minimize the risks, moving airmobile troops is coordinated with Air Defense, Field Artillery, and mortars. It is the same for Air Force commitment that is to be coordinated with Air Defense in particular. - combat support, - combat service support in operations. In airmobile operations, fires, forces, equipments, and supplies are quickly delivered over the enemy or in a planned location, even with large distances. It makes possible to swiftly position and move the gravity centers, to overcome crises, and to take advantage of successes. Similarly to the Air Forces, the Allies, and the Aviation, the Army makes use of the air space with its own helicopters or its air vectors. The airmobile forces of the Army are made up of: - the Army Aviation aero-mechanized and trans- portation units, - the airborne troops, - the air transportable units from mechanized Infantry and Mountain Infantry " jäger " battalions. When units from other army branches have to be airlifted, generally they cannot keep their main pieces of equipment thus limiting their combat efficiency. It is difficult to position a lasting and efficient combat service support to the airmobile forces. Helicopters must achieve this support; it implies a lot of air transportation assets when dealing with large-scale operations. The time spent by helicopters in the area of operations is reduced when the range of the airmobile operation is increased. It can be extended by bringing in by land some combat support means in due time. A total coordination of the commitment of all forces should be ensured by an adjustable command and control organization and through linking the information and command systems. Large-scale airmobile operations should be approved at the same time as the Air Force plans, at a higher level. 1 French Army Doctrine and Higher Military Education Command (Translator's note).. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.43 Etranger Les opérations aéromécanisées Les forces aéromécanisées (hélicoptères de combat) se battent dans les airs et à partir des airs soit dans le cadre d’opérations aéromobiles autonomes et se déroulant sur de grandes distances, soit en appui des forces au sol ou des forces aéroportées et de l’infanterie aérotransportable pendant et après une opération aéroportée. Les opérations aéroportées Dans les opérations aéroportées, on engage • des unités aéroportées ou d’infanterie, en les déposant au sol, si possible dans leur organisation de combat prévue, dans leur zone d'engagement ou à proximité de cette dernière au moyen d’hélicoptères ou d’avions de transport Les opérations aéroportées peuvent s’adapter à tous les types de combat, jusqu’au niveau de la grande unité. Elles sont particulièrement adaptées à la production d’un effet de surprise sur l’ennemi, et à l’obtention de la victoire malgré une infériorité numérique. A l’exception des compagnies de parachutistes légères mécanisées, les unités aéroportées sont peu mobiles une fois au sol. Elles sont vulnérables et n’ont qu’une force de frappe limitée. Une fois qu’elles sont en place, il est difficile de les retirer. En s’appuyant sur des hélicoptères immédiatement disponibles, il est possible d’améliorer leur mobilité. C’est la raison pour laquelle le commandant de l’opération doit décider de la mise en œuvre d’une opération aéromobile uniquement lorsque : ou • des parachutistes en les larguant. - les objectifs ne peuvent pas être atteints par d’autres forces, ou qu’ils ne le seraient pas en temps utile, - les faiblesses des troupes aéroportées sont compensées par l’effet de surprise sur l’ennemi ou les caractéristiques du terrain, L’objectif des opérations aéroportées peut être : - les unités aéroportées peuvent être renforcées, retirées, remplacées ou relevées par d’autres unités, - les moyens d'appui au combat nécessaires sont garantis, - de se porter sur des zones importantes du terrain, de s’en emparer et de les tenir, afin de créer les conditions favorables à la poursuite du combat par d'autres forces, notamment des forces blindées, - de mener des coups de main et des opérations spécialisées, - d’évacuer ou de mettre en sécurité du personnel ou du matériel menacés, - de mener des opérations de déception. - il y a suffisamment de temps pour la planification et la préparation de l’opération. Les résultats de la reconnaissance, provenant des échanges d’informations doivent le plus souvent être complétés par les renseignements de situation recueillis par les troupes aéroportées. Cette reconnaissance s’étend aux voies d’approche, aux zones d’atterrissage et aux zones d’atterrissage de dégagement, ainsi qu’à la capacité à engager le combat immédiatement après le poser. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.44 Foreign Studies - to achieve hit and run as well as specialized operations, Air-mechanized operations - to evacuate or to secure at risk personnel or Air-mechanized forces (attack helicopters) fight in and from the air either in the framework of long-range autonomous airmobile operations, or in support of ground or airborne forces and of the air-transportable infantry during and after an airborne operation. equipment, - to carry out deceptive operations. The airborne operations can fit any kind of combat, up to a major formation level. They are particularly suited to surprise the enemy, and to win despite a strength inferiority. With the exception of the light mechanized parachute companies, airborne units are not so mobile once landed. They are vulnerable and get a limited strike capability only. Once positioned, it is difficult to withdraw them. With the support of the immediately available helicopters their mobility can be enhanced. That is the reason why the operation Commander must make the decision of carrying out an airmobile operation only if: - the objectives cannot be reached by other forces, or not in due time, - the weaknesses of the airborne troops are compen- Airborne operations sated for by a surprise effect on the enemy or by the terrain features, Are committed in airborne operations: • Airborne or Infantry units, by landing them, as far as possible in their normal combat task organization, in their engagement area or next to it by means of transport helicopters or aircraft. - the airborne units can be reinforced, withdrawn, replaced, or relieved by other units, - the necessary combat support assets are guaranteed, - there is sufficient time for planning and mounting the or operation. • dropped paratroopers The aim of airborne operations could be: - to go to important key areas, to seize and to hold them, with the purpose of creating favorable conditions to the continuation of combat by other follow-on forces, notably armored. The reconnaissance results, coming from information exchange most often have to be supplemented by current local intelligence collected by the airborne troops. That reconnaissance is extended to the axes of approach, to the main and alternate landing areas, as well as to the capability to get into combat action immediately after landing. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.45 Etranger La liaison avec les autres forces déjà engagées à proximité de la zone d’atterrissage est particulièrement importante. La reconnaissance et l’information ne doivent en aucun cas mettre en danger l’effet de surprise sur l'ennemi. Les opérations aéroportées doivent, en règle générale, être soutenues par l’Armée de l'air. Ses tâches peuvent comprendre : - le transport aérien, - la création de la supériorité aérienne pendant le vol et au moment de l'atterrissage, - la neutralisation de la défense antiaérienne ennemie, - l’appui aérien rapproché pendant l’atterrissage et le combat qui s’ensuit, spécialisées ". Avec le nouveau commandement des forces spéciales, elles forment la division des opérations spécialisées. Dans cette division se trouvent donc concentrées les capacités de commandement des opérations aéroportées. La division a adapté sa planification pour les engagements aux fondements conceptuels, aux conditions des missions et aux forces disponibles, et elle en a déduit des procédures et des hypothèses d’engagements. La division des opérations spécialisées (DSO) est la grande unité de l’Armée de terre allemande dont les forces doivent assumer les quatre missions opératives suivantes (opérations spécialisées), comprenant les missions des forces spéciales : - l’isolement des forces ennemies dans la profondeur. • la conduite d’opérations d’évacuation ; Dans le cas des opérations aéromobiles se déroulant à proximité des côtes, les forces navales peuvent également apporter un appui direct au moyen de tirs à partir des bâtiments. • la conduite d’opérations de protection et de combat contre des forces non-régulières ; En plus de l’appui au combat propre aux unités aéromobiles, les unités aéroportées comptent le plus souvent sur l’appui des autres armes de l’Armée de terre. Les unités aéromécanisées sont particulièrement adaptées à cette mission. L’appui des troupes aéroportées doit être réglé avec et dans l’espace de transport aérien pour le transport des blessés et le repli d’urgence. Les véhicules et matériels lourds doivent être acheminés le plus rapidement possible. Afin de planifier et de préparer une opération aéroportée, et plus particulièrement afin de régler l’interaction de toutes les forces, le commandant de l’opération met généralement sur pied un état-major d’engagement aéromobile, dans lequel tous les états-majors impliqués sont représentés. Cet état-major met au point le plan d’opération, qui servira de fondement aux ordres du commandant. Pour des opérations aéroportées de plus grande ampleur, avec des avions de transport appartenant à l’Armée de l’air, on verra le plus souvent la création d'un groupement interarmées, généralement placé en soutien du commandant des troupes aéroportées. Si aucune disposition contraire n’a été prise, ce dernier est responsable de la planification et de la conduite de l’opération, ainsi que de la préparation du chargement, du déchargement et de la conduite des troupes après leur arrivée au sol. Les missions, l’organisation et l’emploi de la division des opérations spécialisées • la conduite d’opérations préliminaires et de désengagement rapides ; • dans le cadre de la protection de l’Alliance, la participation aux opérations dans la profondeur. La division des opérations spécialisées doit être en mesure d’assurer : • deux opérations géographiquement indépendantes se déroulant simultanément dans la zone de crise recouvrant le bassin méditerranéen, le Proche-Orient, le Moyen-Orient et la mer caspienne, dans le cadre de la prévention ou de la résolution de crises, • une opération d’évacuation, n’importe où dans le monde. La division des opérations spéciales doit être une grande unité intégralement aéroportée, c’est-à-dire que tout ce qui peut être engagé doit pouvoir être transporté par voie aérienne grâce aux moyens de transport aériens disponibles. La norme employée est toujours l’avion de transport C160. Un certain nombre d’éléments doivent pouvoir être transportés en CH-53, et les unités à engager doivent pouvoir être parachutées. Après l’atterrissage, les unités engagées doivent être motorisées, afin : • d’être mobiles lors de la conduite des opérations, Les missions • d’être efficaces, L’Armée de terre allemande a réorganisé les anciennes 31e et 26e brigades aéroportées, pour en faire des " forces • d’être capables de durer. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.46 Foreign Studies The liaison with other forces already committed next to the landing zone is very important. Reconnaissance and information collection never might jeopardize the surprise effect on the enemy. As a general rule, the airborne operations have to be supported by the Air Force. Its tasks can include: - air transportation, - build up of air superiority during the flight and for landing, - suppression of the enemy air defenses, -close air support for the landing and for the combat to follow, from them. Along with the new Special Forces command, they constitute the specialized operations division. In that division are then concentrated all command capabilities for airborne operations. The division has adapted its commitment planning method to the conceptual bases, to the conditions of the missions, and to the available forces, and it has deduced from there commitment procedures and possible courses of action. The specialized operations division (SOD) is the German Army major formation, which forces have to take on the following four operational tasks (specialized operations) that include the Special Forces’ missions: • controlling evacuation operations; - isolation of enemy forces in the depth. • controlling protection and combat operations against In case of airmobile operations carried out next to the coasts, the naval forces also can provide direct support with fires from the ships. In addition to the combat support specific to airmobile units, the airborne units most often rely on support from the other Army branches. The air-mechanized units are especially well fitted to this mission. Supporting airborne troops should be regulated with and in the space dedicated to the air transportation of casualties and to emergency withdrawal. Vehicles and heavy equipments should be forwarded as soon as possible. To plan and prepare for an airborne operation, and more specifically to set the interaction rules for all the committed forces, the operation Commander usually establishes a contingency HQ for the airmobile commitment, in which all concerned staffs are involved. This HQ works out the operation plan that will be used as a basis for the commander's orders. For larger scale airborne operations, with Air Force transport aircraft; most often a joint task force will be set up, usually acting in support of the airborne troops’ commander. If no contrary step has been taken, this one is responsible for planning and conducting the operation, as well as for the preparation of the loading and unloading, and for commanding the ground forces after landing. non-regular forces; • controlling quick preliminary and withdrawal operations; • within the framework of NATO Alliance protection , participating in deep operations. The specialized operations division must be up to carry out • two geographically independent missions taking place at the same time in the crisis area that covers the Mediterranean Basin, the Near-East, the Middle-East, and the Caspian Sea, in the framework of crisis prevention or resolution. • one evacuation operation wherever in the world. The specialized operations division has to be a fully airborne major formation, i.e. all that is likely to be committed must be able to be air-lifted with the air transportation assets available. The current standard is still the C 160 cargo aircraft. A number of elements have to fit a CH-53 lift, and the units to be committed must be droppable. The missions, the organization, and the After landing, the committed units have to be motorized employment of the specialized operations in order: division • to be mobile during the conduct of the operations, The missions • to be efficient, The German Army has reorganized the former 31st and 26th airborne brigades, to make " specialized forces " • and to be able to last. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.47 Etranger L’efficacité opérationnelle dans le cadre des opérations spécialisées ne peut être obtenue que par l’intégration dans l’Armée de terre, avec les forces spéciales et avec les autres armées. Les unités de la division des opérations spécialisées doivent être équipées pour des engagements de jour comme de nuit, sous tous les climats, même sans installations fixes. Les engagements de la division des opérations spécialisées se déroulent principalement en temps de paix, et les règles d’engagement et le respect du droit humanitaire sont donc décisifs pour l’engagement. Ceci a des conséquences sur l’équipement et l’armement aussi bien que sur l’entraînement. • la 310e compagnie de reconnaissance aéroportée, • la 270e compagnie du génie aéroporté, • la 4e compagnie de transmissions, • l’unité de quartier général de la division des opérations spécialisées, • la 200e compagnie de reconnaissance lointaine et la 310e compagnie de reconnaissance aéroportée qui ne sont subordonnées à la division que pour les engagements. L’emploi de la division L’organisation de la division Afin de mener ses missions à bien, la division des opérations spécialisées dispose d’environ 8 000 hommes. Pour les opérations spécialisées, il est généralement nécessaire de faire appel à d’autres compétences spécifiques, dont ne disposent pas les unités organiques de la division des opérations spécialisées. Le concept d’emploi de la division des opérations spécialisées prévoit à cet effet la création de " modules pour les opérations spécialisées ". Le noyau de ces modules est mis sur pied à partir d’un dispositif défini par la division des opérations spécialisées, dépendant de la situation et de la mission, mais il doit être renforcé par des capacités spécifiques détenues par des unités appartenant à d’autres domaines d’organisation. On voit ici un exemple de module pour les opérations spécialisées. Ce sont les unités spécialisées de la division des opérations spécialisées qui en forment le noyau. Pour les soutenir, des unités d’appui au commandement, des forces spéciales et du service de santé sont mises en place. Sont subordonnés à la division : • les 26e et 31e brigades aéroportées, comprenant chacune 2 régiments parachutistes et un régiment d’appui aéroporté, Si on les compare aux opérations aéroportées classiques (Normandie, Arnhem), les procédures au sol demeurent inchangées, mais les hélicoptères et la qualité des parachutes ont pris une dimension toute particulière. Avec les forces aérotransportables que l’on peut engager à l’avant, seules les opérations aéroportées dans le cadre de l'Alliance, conduites dans le cadre de grandes unités, peuvent être efficaces et prometteuses. Au vu de la réduction des effectifs de l’infanterie, notable dans toutes les armées, les forces à haute réactivité, pouvant être rapidement engagées, surtout sur de grandes distances, sont d’une importance prépondérante, et même accrue ◗ • le commandement des opérations spéciales et, en tant qu’élément organique divisionnaire, la 200e compagnie de reconnaissance lointaine, Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.48 Foreign Studies Operational efficiency in the context of specialized operations can only be gained through integration within the Army, with the Special Forces and with the other Services. The units of the specialized operations division have to be equipped for combat by day and night, under any climate, and even without hard facilities. The commitments of the specialized operations division mainly occur in peacetime, the ROE and respect for human rights law are decisive factors for the engagement. It has some consequences for armaments and training. The division organization To successfully carry out its missions, the specialized operations division is about 8,000 men strong. Subordinate to the division are: • the 26th and 31st airborne brigades, each one including 2 airborne battalions and one airborne support battalion, • the special operations command, and as a division base element, the 200 th long range reconnaissance company, The core of those modules is established from a system defined by the specialized operations division, depending on the situation and on the mission, however it has to be reinforced by specific skills proper to units pertaining to other organization fields. Here is an example of a module for specialized operations. The core of it being SOD specialized units. To support them, command support units, Special Forces, and medical units are deployed. • the 310 airborne reconnaissance company • the 270 airborne engineer company, • the 4th Signal company, • the specialized operations division HHC, • the 200th long range reconnaissance company and the 310th airborne reconnaissance company are subordinated to the division only for commitment . The division employment If compared to the conventional airborne operations (Normandy, Arnhem), ground procedures are unchanged, but helicopters and the performance of parachutes are now more significant. With the air transportable forces that can be committed forward, only airborne operations within NATO, carried out in a major formation framework, can be efficient and promising. In view of the Infantry reduction in strength, notable within all armed forces, high reactivity Forces, with high readiness alert status, and moreover with a long-range capacity, are predominantly and even increasingly important ◗ For specialized operations, it is generally necessary to call in other specific abilities, which the division base units of the SOD (specialized operations division) do not get. In this regard, the SOD forces commitment concept plans for creating " specialized operations modules " Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.49 Etranger Les opérations aéroportées - La doctrine britannique par le lieutenant-colonel ATD LERWILL (infanterie légère) Officier de liaison britannique auprès du CDES Depuis leur création lors de la 2e Guerre Mondiale, les forces aéroportées ont apporté au Commandement plus de souplesse d’emploi grâce à leur allonge et à leur capacité de réaction rapide. La seule menace de leur engagement peut forcer l’ennemi à hypothéquer des troupes pour contrer cette menace. Les troupes aéroportées ont une organisation spécifique et sont spécialement entraînées pour remplir leur mission, mais elles sont dotées d’équipements légers et ne disposent que d ’appuis feu limités et d’une mobilité réduite. Leur capacité à poursuivre les opérations après l’assaut initial dépend du rythme des ravitaillements par voie aérienne, de leur capacité à s’emparer d’un point d’entrée ou d’effectuer une jonction avec une force terrestre. Les Allemands avaient identifié ces restrictions lors de leur assaut sur la Crète (1941), amenant par la suite le Haut Commandement allemand à employer les unités parachutistes dans un rôle purement terrestre. De la même façon, l’opération MARKET GARDEN (1944) avait battu de l’aile en raison de l’incapacité d’assurer avec précision des ravitaillements par voie aérienne à l’intérieur de périmètres de plus en plus petits, condamnant ainsi fatalement toute jonction avec les forces terrestres. Les opérations aéroportées conduites lors de la crise de Suez (1956) ont souligné les difficultés de manœuvre une fois à terre et les difficultés d’ extraction de la Force pour des opérations ultérieures. En conséquence, les forces aéroportées ont été perçues comme un outil à employer au niveau opérationnel et, pour cette raison, conservées au niveau du corps d’armée. endant la Guerre Froide, les forces aéroportées n’ont pas été employées dans leur rôle principal. Elles se sont retrouvées le plus souvent déployées comme de l’infanterie conventionnelle – en Irlande du Nord et aux Malouines –et progressivement les hélicoptères ont commencé à offrir au Commandement des capacités d’allonge et de réaction rapide. A présent, les unités d’hélicoptères donnent au Commandement une plus grande souplesse d’emploi aux niveaux tactique et opératif tout en étant P plus viables en raison de leur puissance de feu et de leur polyvalence. L’arrivée de l’hélicoptère d’attaque, Apache, a permis de développer cette capacité grâce à la force de manœuvre aérienne créée à partir de la fusion des brigades aéromobile et aéroportée. La nouvelle formation, la 16e brigade d’assaut, sera capable de remplir les fonctions essentielles, à savoir trouver, fixer et frapper, dans le cadre opérationnel des opérations dans la profondeur, au contact ou sur les arrières ; elle aura une part essentielle dans la poursuite des opérations dans la profondeur. Elle deviendra aussi un moyen de plus en plus important pour saper la volonté et la cohésion de l’ennemi par l’attaque de ses moyens d’action de précision dans la profondeur, par sa capacité à poursuivre les opérations et par des systèmes clefs de C2ISR (Commandement, Contrôle, Renseignement, Surveillance et Reconnaissance). La doctrine émergente traitant de la manœuvre aérienne donnera au commandant de la composante terrestre (LCC) la capacité d’accroître sa zone d’Influence et par là-même sa zone d’opérations. Pour cette raison, la manœuvre aérienne est élaborée en tant que capacité d’effort principal concentrée sur les actions de combat et taillée pour porter l’effet décisif exactement comme l’était auparavant l’emploi des unités aéroportées. Bien que les hélicoptères d’attaque soient au cœur de la manœuvre aérienne, un potentiel de combat encore plus important est offert par l’intégration de l’infanterie d’assaut par air, des éléments d’appui et de soutien ainsi que des moyens interarmées indispensables. Parmi les autres missions possibles, les forces de manœuvre aérienne seront bien adaptées pour agir en tant qu’élément précurseur d’une formation plus importante en prenant le contrôle de points d’entrée, d’itinéraires et de zones de regroupement. Ces tâches nécessiteront de l’infanterie et l’ensemble du concept de manœuvre aérienne recouvreune gamme d’opérations faisant actuellement référence aux opérations de livraison par air, aéroportée, aéromobile, aéromécanisée et d’assaut vertical. Les unités aéroportées restent indispensables pour conduire avec succès ces opérations. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.50 Foreign Studies Airborne operations - British doctrine by lieutenant-colonel ATD Lerwill (Light Infantry) British Liaison Officer to the Doctrine and Higher Military Education Command (CDES) Since their conception during World War 2, Airborne Forces (AB) have given Commanders flexibility by virtue of their reach and responsiveness. The very threat of their use may cause the enemy to earmark forces to counter the threat. They are uniquely organised and specially trained for the role, but are lightly equipped and have limited Fire Support and ground mobility. Their capability to sustain operations after the initial assault is governed by the rate of air resupply, their ability to seize a port of entry or to effect a link-up with a Ground Force. The Germans identified these limitations during their assault on Crete (1941) causing the German High Command, thereafter, to use Parachute Units in a purely ground role. Similarly, Operation MARKET GARDEN (1944) floundered on the inability to ensure air resupply accurately within diminishing perimeters and fatally to effect Ground Force link up. The Airborne Operations conducted during the Suez Crisis (1956) underlined the difficulties of manoeuvre once on the ground and Force extraction for subsequent operations. Airborne Forces, therefore, came to be seen as a tool at the Operational level of warfare and, accordingly, retained at the Corps level. D uring the Cold War, AB forces were not used in their primary role. They found themselves more often deployed as conventional infantry – in Northern Ireland and the Falklands - and gradually the Helicopter Arm started delivering Reach and Responsiveness to the Commander. Helicopter forces now increased the Commander’s flexibility at both tactical and operational levels as well as being more sustainable, having greater firepower and being multi task capable. The arrival of the Attack Helicopter (AH), Apache, has seen this capability developed into an Air Manoeuvre Force granted the resources by merging the Air Mobile and Airborne Brigades. The new formation, 16 Air Assault Brigade, will be capable of conducting the core functions of finding, fixing and striking, throughout the operational framework of Deep, Close and Rear operations; it will be especially significant in the prosecution of deep operations. It will also become an increasingly important means of attacking the enemy’s will and cohesion through attack of long-range precision attack assets, the ability to sustain operations and key C2ISR (Command, Control, Intelligence, Surveillance & Reconnaissance) systems. The emerging Air Manoeuvre doctrine will provide the Land Component Commander (LCC) with an ability to increase his Area of Influence and hence his Area of Operations. Accordingly, Air Manoeuvre is being developed as a Main Effort Capability focused on warfighting and shaped to deliver decisive effect just as previously the use of airborne units were designed to do. Although AH is key to Air Manoeuvre, greater potential arrives from integration with Air-Assault infantry, Combat Support (CS) and Combat Service Support (CSS) elements and essential joint assets. Amongst other missions, Air Manoeuvre forces will be well suited to act as an advance party for a larger formation such as securing ports of entry, routes and concentration areas. These tasks would require infantry and the overall Air Manoeuvre concept embraces a range of operations currently referred to as Air-Delivered, Airborne, Airmobile, Air-Assault and Air-Mechanised. Airborne units remain essential to successfully conduct these operations. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.51 Etranger Pour cette raison, les troupes aéroportées ont l’obligation de maintenir une capacité opérationnelle pour la totalité du spectre des opérations possibles. Cette obligation impose à son tour une doctrine. Bien que peu de choses aient évolué depuis la révision limitée effectuée en 1981, la doctrine britannique actuelle définit les opérations aéroportées comme étant " une opération impliquant le mouvement par air de forces de combat et de moyens de soutien logistique à l’intérieur d’ une zone d’objectifs " (AAP-6). Lors de la phase d’assaut d’une opération, les forces aéroportées peuvent être introduites dans la zone par parachutage, au cours d’une opération aéroterrestre ou par une combinaison des deux (Air et Terre), soit sur l’objectif lui-même ou sur des zones adjacentes de largage, de poser ou de terrains d’aviation. La force de combat peut être autonome pour des opérations de courte durée ou nécessiter des appuis et des soutiens. Il est à noter que le succès des opérations aéroportées dépend d’une planification interarmées et d’une protection du secret absolue pour obtenir l’effet de surprise. Elles peuvent être engagées de manière indépendante ou en liaison avec les forces opérant sur le terrain afin de préparer, accélérer, compléter ou étendre leur action. Une limitation d’emploi est parfaitement reconnue : elles ne sont réalisables que si l’on dispose de la supériorité aérienne. Capacités Les forces aéroportées sont utilisées pour les opérations dans la profondeur et sont capables de frapper les centres de gravité ennemis. Pour atteindre cet objectif, elles doivent être capables d’utiliser la voie aérienne pour se déployer rapidement sur des distances importantes afin de s’affranchir des obstacles et, ce qui est plus important, pour aller au-delà de la ligne des contacts (FLOT). Leur mérite est d’obtenir la " surprise opérationnelle " en masquant l’intention véritable de l’opération. La menace même de leur emploi entraîne un effet psychologique important contraignant le Commandement ennemi à garder suffisamment de forces en réserve pour contrer leur déploiement. Enfin, elles doivent être capables de se déployer comme de l’infanterie conventionnelle. Les opérations aéroportées seront montées par le bataillon parachutiste désigné, dénommé groupement tactique parachutiste (Air Borne Task Force - ABTF). Cette force se compose du bataillon lui-même appuyé par une batterie d’artillerie et une unité du génie, et renforcé par deux équipes chirurgicales de l’avant et une section logistique. Pour transporter le groupement tactique parachutiste, la Royal Air Force fournit 15 avions de transport Hercules C-130 dont un est dévolu au groupe d’orienteurs-marqueurs et cinq ou six réservés pour les largages des charges lourdes. Le reste des appareils transportera le gros de la Force vers la zone d’objectifs. Ces appareils seront chargés avec leurs armements d’appui (antichars, mortiers et défense solair) arrimés sur la rampe d’accès pour sortir en premier et arriver sur la zone de largage en même temps que chaque " stick ", assurant ainsi une capacité opérationnelle totale dans les plus courts délais. Le groupement tactique parachutiste est en permanence prêt à faire mouvement sur préavis de 5 jours. Le groupe d’orienteurs-marqueurs sera au préalable discrètement inséré dans la zone (éventuellement par dérive sous voile) pour marquer la zone de largage ou de poser et recueillir les renseignements sur la situation locale essentiels pour la planification de l’opération. La taille de l’appui feu disponible sera fonction de la capacité d’emport aérien, bien qu’en fonction du scénario, de l’artillerie LRM ou des feux de la Marine puissent être prévus. Si l’appui de l’artillerie reste limité, un besoin d’appui spécifique en hélicoptères d’attaque et en appui aérien offensif (OAS) sera nécessaire. Les moyens de défense antiaériens, vitaux pour la protection des points clefs et pour la sécurité des opérations de recomplètement par voie aérienne, seront inclus dans l’articulation des forces. Des équipes de guerre électronique devront être également déployées pour participer au plan de déception, annihiler les défenses antiaériennes ennemies et dégrader la capacité de réaction adverse. Une unité du génie sera nécessaire pour aider à la construction de terrains d’atterrissage et pour en réparer les dommages. Le renforcement en moyens Santé avec deux équipes chirurgicales de l’avant est justifié par les difficultés d’évacuation des blessés. Le groupement tactique parachutiste se déploiera avec 72 heures de consommation journalière en munitions : le soutien logistique ultérieur sera soit planifié, soit à la demande. Opérant aux niveaux tactique, opératif ou stratégique avec pour caractéristique l’audace de leur manoeuvre et de son exécution, les forces aéroportées peuvent recevoir pour mission d’exécuter des raids aéroportés sur les PC, positions d’artillerie, lignes de communications et installations logistiques ennemies dans la zone des arrières ; elles devront alors saisir et tenir des points de débarquement et des centres stratégiques tels que des points-clés ou des zones clefs sur le terrain jusqu’à ce que la jonction soit opérée; Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.52 Foreign Studies Therefore, a requirement for Parachute troops to maintain a capability across the full spectrum of warfare remains. This in turn requires a doctrine. Though little has evolved since a limited review carried out in 1981, current British Doctrine defines Airborne Operations as “ an operation involving the movement of combat forces and logistic support into an objective area by air ” (AAP-6). During the assault phase of an operation, Airborne forces may be inserted by parachute, in an Air-Land operation or by a combination of both, either directly onto the objective or onto adjacent DZ/LZ or airfields. The combat force may be self-supporting for short-term operations or it may require CS/CSS support. It is noted that success of AB operations depends on joint planning and strict security to achieve surprise. They may be initiated independently or in conjunction with forces operating on the ground in order to prepare, expedite, supplement or extend their action. A limitation is recognised that they are normally only feasible under air superiority. Capabilities AB forces are a tool of the Deep Operations Battle and able to strike at an enemy’s Centre of Gravity. To achieve this they must be capable of movement by air to deploy quickly over considerable distances in order to cross obstacles and, more importantly, the Forward Line of Own Troops (FLOT). Their value, through masking the true intention of the operation, is to achieve “ operational ” surprise. The mere threat of their use provides a strong psychological effect by forcing the enemy Commander to retain sufficient forces in reserve to counter their deployment. Finally they must be capable of conventional infantry deployment. AB operations will be mounted by the in-role Parachute Battalion, known as the Airborne Task Force (ABTF). This force consists of the Battalion itself, supported by an artillery battery, and engineer troop, reinforced (2) Forward Surgical Teams and a logistic platoon. To deliver the ABTF, the Royal Air Force commits 15 x C-130 Hercules transports with one dedicated to the Pathfinder Group and 5 or 6 committed to the heavy drop requirement. The remainder will transport the Main Body to the objective area. These aircraft will be “ wedge ” loaded; that is with Support Weapons (Antitank, Mortars and Air Defence) loaded on the ramp, will exit first and be on the DZ simultaneously with each “ stick ” thereby allowing full operational capability in the shortest time possible. The ABTF is held at a constant 5 days Notice To Move. The Pathfinder Group will be inserted covertly early on to mark DZ/LZ and to gather local information that is essential for planning the operation. The airlift capability will determine the size of fire support available though, depending on the scenario, Long Range Rocket Artillery (LRRA) or Naval Gunfire (NGF) may be available. If artillery support remains limited, there will be a requirement for dedicated OAS and AH support. AD assets, vital for the protection of Key Points and security for air resupply will be included in the Task Organisation. Electronic Warfare (EW) troops should also be deployed to aid the deception plan, suppress the enemy AD and to degrade the enemy’s capability to react. The engineer troop will be required to assist in the construction of airfields and damage repair. The augmentation of medical services to 2 x FST is in recognition of the difficulty of casualty evacuation. The ABTF will d e p l oy w i t h 7 2 h o u r s D a i l y A m mu n i t i o n Consumption Rates (DACR): follow up logistic support will either be pre-planned or on-call. AB operations will be mounted by the in-role Parachute Battalion, known as the Airborne Task Force (ABTF). This force consists of the Battalion itself, supported by an artillery battery, and engineer troop, reinforced (2) Forward Surgical Teams and a logistic platoon. To deliver the ABTF, the Royal Air Force commits 15 x C-130 Hercules transports with one dedicated to the Pathfinder Group and 5 or 6 committed to the heavy drop requirement. The remainder will transport the Main Body to the objective area. These aircraft will be “ wedge ” loaded; that is with Support Weapons (Antitank, Mortars and Air Defence) loaded on the ramp, will exit first and be on the DZ simultaneously with each “ stick ” thereby allowing full operational capability in the shortest time possible. The ABTF is held at a constant 5 days Notice To Move. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.53 Etranger elles pourront aussi recueillir du renseignement et des informations, renforcer des troupes encerclées, assurer une flanc-garde et constituer une réserve de théâtre pour contrer les opérations ennemies dans la profondeur. Elles pourront également conduire des opérations d’interdiction aérienne conçues pour entraver ou empêcher des opérations ennemies dans des zones particulières de terrain difficile. Le groupement tactique parachutiste sera vraisemblablement utilisé comme unité de réaction immédiate pour une opération d’extraction de ressortissants nationaux sur court préavis. A cet égard, le succès de l’action récente de sauvetage des otages en Sierra Leone constitue un bon exemple. Une autre méthode utilisée par les troupes aéroportées pour s’emparer d’un point de débarquement consiste en une opération de poser tactique (TALO : Tactical AirLanded Operation). Deux Hercules C-130, chacun chargé d’un véhicule blindé léger Scimitar CVR(T), d’une Land Rover équipée radio et d’une section renforcée se poseront sur une piste d’atterrissage rampe ouverte ; les véhicules et les troupes débarquent et l’avion redécolle sans arrêter ses moteurs ; immédiatement la force mise à terre prend le contrôle de points défensifs afin de permettre aux gros de débarquer. Les moyens utilisés par cette tactique peuvent être doublés (jusqu’à quatre C-130) si la piste d’atterrissage le permet. Toutefois les limites reconnues pour toute opération aéroportée – dépendance vis-à-vis de la RAF pour le transport, suppression impérative des capacités de défense antiaérienne ennemies, conditions météo, manque d’appuis feu intégrés, viabilité limitée, renforcements indispensables, mais surtout son extraction et son redéploiement – laissent à penser que les futures opérations aéroportées seront conduites dans des environnements de faible intensité, relativement bénins, dans lesquels il sera possible de soutenir, de récupérer, et de réemployer les troupes engagées. Il est vraisemblable aussi que, au fur et à mesure que la gamme des conflits évoluera vers un environnement de haute intensité, les forces aéroportées seront alors intégrées dans la bataille de la manœuvre aérienne. lieu en 1981 constituant la base de la doctrine décrite cidessus. Aujourd’hui, l’Armée de terre britannique a identifié le besoin de conserver une capacité aéroportée. A cet effet, et pour rester cohérent avec la pensée actuelle, les principes régissant l’emploi des forces aéroportées vont faire l’objet d’une mise à jour dans les deux années à venir. Les buts poursuivis seront les suivants : • Identifier les capacités d’emport aériennes futures (cellules des aéronefs) ; un exercice de validation sera conduit en Afrique du Sud plus tard cette année. • Redéfinir la chaîne de commandement ; placer aux ordres du commandant des opérations aériennes le groupe de reconnaissance et les moyens de destruction des défenses antiaériennes ennemies ; préciser à partir de quel endroit sera exercé le Commandement : depuis un PC traditionnel basé à terre ou d’un PC volant aéroporté ? • Développer le concept et la doctrine d’emploi des forces aéroportées ◗ Documents de référence : A.Manuel de l’Armée de terre, les opérations combinées 1ère partie, chapitre 8 – Les Opérations Aéroportées. B.Bureau Para, Ministère de la Défense, Londres. C.Poste de Commandement régimentaire du " Parachute Régiment ". Conclusions Bien que la doctrine concernant les opérations aéroportées n’ait pas évolué en profondeur depuis celle utilisée lors de la crise de Suez, une révision limitée a eu Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.54 Foreign Studies The Pathfinder Group will be inserted covertly early on to mark DZ/LZ and to gather local information that is essential for planning the operation. The airlift capability will determine the size of fire support available though, depending on the scenario, Long Range Rocket Artillery (LRRA) or Naval Gunfire (NGF) may be available. If artillery support remains limited, there will be a requirement for dedicated OAS and AH support. AD assets, vital for the protection of Key Points and security for air resupply will be included in the Task Organisation. Electronic Warfare (EW) troops should also be deployed to aid the deception plan, suppress the enemy AD and to degrade the enemy’s capability to react. The engineer troop will be required to assist in the construction of airfields and damage repair. The augmentation of medical services to 2 x FST is in recognition of the difficulty of casualty evacuation. The ABTF will deploy with 72 hours Daily Ammunition Consumption Rates (DACR): follow up logistic support will either be pre-planned or on-call. Operating at the tactical, operational or strategic levels and characterised by boldness of concept and execution, AB forces may be tasked to conduct AB raids on enemy HQs, fire support positions, LoCs and CSS installations in the rear areas; to seize and hold ports of entry and strategic centres such as Key Points and key terrain until link up occurs; collect intelligence and information, reinforce encircled forces, provide flank protection and theatre reserve to counter enemy deep operations. They may also be tasked to conduct Air Interdiction operations designed to hinder or prevent enemy operations in specific areas of difficult terrain. The ABTF is likely to be used as the immediate response for a National Extraction Operation (NEO) with a short lead-time. A good example of this was the recent successful hostage rescue action in Sierra Leone. Another AB method of seizing a port of entry is by TALO (Tactical Air-Landed Operation). 2 x C-130, each with a CVR(T) Scimitar and FFR Land Rover and a reinforced platoon embarked will land on an airstrip with its ramp down; the vehicles and troops disembark and the aircraft takes off without stopping; the ground force now secures defensive points in order to allow the Main Body to land. This tactic can be doubled up (to 4 x C-130) if the airstrip permits it. However, the recognised limitations imposed on any AB operation - RAF dependant for transport, need to suppress enemy AD capability, weather, the lack of sufficient integral fire support, sustainability, reinforcement and, more importantly, extraction and redeployment - suggests that future AB operations are likely to be conducted in relatively benign environments where troops can be supported, are recoverable and reusable. It is more likely that, as the spectrum of conflict moves towards the High Intensity environment, AB forces will be incorporated in the Air Manoeuvre battle. Conclusions Though Airborne Operations Doctrine has not profoundly evolved from that used in the Suez Crisis, a limited review was conducted in 1981 and underpins the doctrine outlined above. Today the British Army recognises the need to retain the AB capability and for this to be coherent with current thinking, AB policy is to be updated over the next two years. Its aim will be to: • Identify the future delivery capability (airframe); a validation exercise will be conducted in South Africa later this year. • Refine the chain of command; under command of the Air Operations Commander, the Reconnaissance Group, SEAD; will it be commanded from a traditional ground based CP or an AB CP? • Develop the concept and doctrine of employment of AB forces ◗ Reference Documents: A. Army Field Manual, Combined Operations Part 1 Chapter 8 – Airborne Operations. B. AB Branch, Ministry of Defence, London. C. Regimental Headquarters of the Parachute Regiment. Objectif Doctrine N° 37 ▼ p.55 Dans ce site : On this site : - Le CDES et ses organismes : présentation du CDES et des organismes qui le composent. - La base documentaire : sont regroupés dans cette base des documents de doctrine de l’Armée de terre. - Forum Doctrine : un lieu modéré où échanger des points de vue et des informations sur la doctrine militaire française. - Les grandes lignes de la doctrine militaire française : permet une première introduction à la doctrine militaire française. Ce texte reprend les bases de la doctrine et, grâce à des liens hypertextes, permet d’accéder à des définitions de termes militaires et d’aller plus en profondeur. - Les matériels : plus de 150 fiches techniques et une douzaine de vidéos sur les matériels de l’Armée de terre. - The French CDES (French command Army Doctrine and Higher Military education) and its different components: presentation of the CDES as well as of the different agences which are part of it. - The documentary database: doctrine documents about the French Army are grouped in this database. - The headlines of the French military doctrine: it enables to get a first approach to the French military doctrine. This text encompasses doctrine basics, and thanks to hypertext links, it also enables to have access to the definitions of military terms and to deepen this approach. - Assets: more than 150 technical sheets and a dozen videos pertaining to the French Army assets.
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