Comprendre l`élargissement
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Comprendre l`élargissement
Commission européenne Comprendre l’élargissement La politique d’élargissement de l’Union européenne Avant-propos paix, de stabilité et de démocratie de notre continent et a renforcé l’économie européenne en élargissant les marchés, en créant de nouveaux débouchés commerciaux et en intégrant les économies en croissance rapide au marché unique. L’Union est actuellement la plus grande zone économique du monde. Le marché intérieur élargi et les nouvelles perspectives économiques ont renforcé la prospérité et la compétitivité des Européens. Réunis au sein du Conseil européen, les gouvernements démocratiquement élus des États membres de l’UE sont convenus que les élargissements à venir concerneraient les pays préparant déjà leur adhésion à l’UE – la Croatie, l’ancienne République yougoslave de Macédoine, l’Albanie, la Bosnie-et-Herzégovine, le Monténégro, la Serbie avec le Kosovo (en vertu de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies) et la Turquie. Chacun de ces pays n’adhérera à l’UE que lorsqu’il satisfera aux exigences requises. Un processus d’élargissement progressif bien géré profite à l’ensemble des pays concernés. Olli Rehn Membre de la Commission européenne chargé de l‘élargissement P endant un demi siècle, l’Union européenne a poursuivi une intégration sans cesse plus poussée tout en accueillant de nouveaux États membres. Le plus souvent, ces deux processus se sont déroulés de manière parallèle. En conséquence, l’Union d’aujourd’hui, forte de ses vingtsept États membres et d’une population de près de 500 millions de personnes, est bien plus sûre, plus prospère et plus influente que la Communauté économique européenne née il y a cinquante ans, qui comptait six pays membres et moins de 200 millions d’habitants. Cette brochure a pour but d’expliquer de manière claire et concise ce qu’est la politique d’élargissement de l’UE et comment elle est mise en pratique. Elle entend montrer au lecteur comment l’Union s’est élargie depuis sa création, où elle en est aujourd’hui à l’issue de son plus grand cycle d’élargissement de 2004 et 2007 et quelles sont les perspectives relatives à l’accueil des futurs nouveaux membres. La présente publication entend avant tout répondre à certaines questions souvent posées comme « Qui décide ? » ou « Comment un pays candidat devient-il un État membre ? ». Dès le début, l’augmentation du nombre d’adhésions était inscrite dans l’évolution de l’intégration européenne. Le débat autour de l’élargissement est aussi vieux que l’Union même. L’UE change chaque fois qu’elle accepte de nouveaux membres. Penser à ce que nous pourrions devenir nous oblige aussi à penser à ce que nous sommes aujourd’hui et à ce que nous entendons être demain. J’espère que la lecture de cette brochure sera instructive et agréable et qu’elle répondra à vos questions sur l’élargissement de l’UE. L’élargissement de 2004 et 2007 aux pays d’Europe centrale et orientale et de la Méditerranée a été un grand succès pour l’UE, même s’il a servi de bouc émissaire pour toutes sortes de problèmes sociaux et économiques qu’a connus l’Europe. En réalité, ce dernier cycle d’élargissement a étendu l’espace de Olli Rehn Table des matières De 6 à 27 États membres .......................................................................................... 4 Qui peut adhérer à l’Union européenne ? ................................................................... 6 Qui décide ? ............................................................................................................. 8 Comment se déroule le processus d’élargissement : satisfaire aux critères .................. 9 Aider les pays candidats à se préparer à l’adhésion ................................................. 14 L’avenir .................................................................................................................. 16 Ni la Commission européenne ni aucune personne agissant au nom de la Commission n’est responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations données ci-après. De nombreuses autres informations sur l’Union européenne sont disponibles sur Internet via le serveur Europa (http://europa.eu/). Des informations sur l’élargissement de l’Union européenne sont disponibles sur le site de la direction générale de l’élargissement (http://ec.europa.eu/enlargement/). Une fiche bibliographique figure à la fin de l’ouvrage. ISBN 978-92-79-06638-2 Commission européenne, Direction générale de l’élargissement, 2007 © Communautés européennes 2007 Reproduction autorisée, moyennant mention de la source. Imprimé en Belgique De six à vingt-sept États membres L e 25 mars 1957, les dirigeants de six pays se relevant à peine des ravages de la guerre se réunirent à Rome pour la signature officielle des Traités aboutissant à la naissance de ce que nous appelons aujourd’hui l’Union européenne. C’était une initiative sans précédent, de celles qui nécessitent courage et vision : des pays qui s’étaient battus pendant des siècles convinrent de prendre ensemble des décisions sur des questions essentielles pour leur avenir commun. Ils décidèrent également de transférer une partie de leur pouvoir vers un nouveau niveau, que nous appelons simplement aujourd’hui « Union européenne ». L’Union européenne est une réussite historique, qui a apporté à ses peuples la plus longue période de paix qu’ils aient jamais connue et un niveau de prospérité jamais atteint auparavant. Ce qui était au début une union à six rassemble aujourd’hui 27 pays avec près de 500 millions d’habitants. L’intégration de nouveaux membres était prévue dès le départ. Les pères fondateurs avaient suffisamment confiance dans leur vision pour laisser la porte ouverte à d’autres pays européens. Pour répondre aux changements observés dans le paysage politique européen au cours des cinquante dernières années, l’Union européenne a soutenu les pays ayant vocation à y adhérer en favorisant la croissance économique et la solidarité et en renforçant les forces démocratiques dans les pays qui sortaient de la dictature. Pays membres fondateurs en 1957 Nouveaux pays membres de l‘UE de 1973 à 2007 Pays candidats Finlande Pays candidats potentiels Suède Estonie Lettonie Irlande Royaume-Uni Pologne Pays-Bas Toutefois, l’Union européenne ne se résume pas à la richesse et un meilleur niveau de vie. L’Union est une communauté de valeurs, une famille de pays européens démocratiques déterminés à œuvrer ensemble en faveur de la paix et de la liberté, de la prospérité et de la justice sociale. Et nous défendons ces valeurs. Nous nous efforçons de promouvoir la coopération entre les peuples d’Europe tout en respectant et en préservant notre diversité. Les élargissements successifs L’organisation fondée en 1957 et connue aujourd’hui sous le nom d’Union européenne comprenait à l’origine six membres : l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. En 1973, le Danemark, l’Irlande et le Royaume-Uni les rejoignent. La Grèce adhère en 1981, suivie en 1986 par l’Espagne et le Portugal. L’Autriche, la Finlande et la Suède adhèrent en 1995. Lituanie Danemark L’Union européenne a apporté des avantages inestimables à tous les Européens : stabilité, prospérité, démocratie, respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de l’État de droit. Il ne s’agit pas de principes purement abstraits, mais d’un ensemble de conditions qui ont transformé la vie de millions de personnes. Le marché unique est une source de bienfaits évidente pour les consommateurs européens : croissance économique, création d’emplois, produits plus sûrs, prix plus intéressants et choix plus vaste dans de nombreux secteurs clés, dont les télécommunications, le secteur bancaire et le transport aérien, pour n’en citer que quelques-uns. Allemagne Belgique République tchèque Luxembourg France Autriche L’élargissement de 2004, le plus vaste qu’ait connu l’Union européenne, marque l’adhésion de Chypre, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de Malte, de la Pologne, de la République tchèque, de la Slovaquie et de la Slovénie. Slovaquie Hongrie Roumanie Slovénie Serbie Bosnie-etKosovo Herzégovine (en vertu Bulgarie Monténégro de la RCSNU 1244) Ancienne République yougoslave de Macédoine Italie Portugal Croatie Espagne Turquie En janvier 2007, la Bulgarie et la Roumanie font leur entrée dans l’Union européenne qui compte désormais 27 membres. Albanie Grèce Chypre Malte Candidate Countries 2007 Potential Candidate C Qui peut adhérer à l’Union européenne ? L es critères d’adhésion à l’Union européenne se sont précisés au fil de la construction européenne afin d’en améliorer la compréhension par les citoyens de l’Union et de guider dans leurs démarches les pays désireux d’y adhérer. En vertu de l’article 49 du traité sur l’Union européenne, tout pays européen peut demander à devenir membre de l’Union s’il respecte les principes de la liberté, de la démocratie, du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ainsi que de l’État de droit. 1. au niveau politique, l’existence d’institutions stables garantissant la démocratie, l’État de droit, les droits de l’homme, le respect des minorités et leur protection ; Quelle est la situation actuelle ? 2. au niveau économique, l’existence d’une économie de marché viable ainsi que la capacité de faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché à l’intérieur de l’Union ; L’Union européenne a accordé le statut de pays candidat à la Turquie et à la Croatie et a ouvert des négociations d’adhésion avec ces pays le 3 octobre 2005. 3. l’aptitude à assumer les obligations découlant de l’adhésion, notamment de souscrire aux objectifs de l’union politique, économique et monétaire ; À cette fin, il doit obligatoirement remplir tous les critères d’adhésion, définis une première fois par le Conseil européen réuni à Copenhague en 1993 et renforcés en 1995, qui sont les suivants : L’ancienne République yougoslave de Macédoine a acquis le statut de pays candidat en décembre 2005. 4. l’adoption de l’intégralité du corps législatif européen et son application effective grâce à des structures judiciaires et administratives appropriées. En 2003, les chefs d’État ou de gouvernement de l’Union européenne ont adopté l’« agenda de Thessalonique », confirmant la perspective d’une adhésion future pour tous les pays des Balkans occidentaux. Dès lors, l’Albanie, la Bosnie-et-Herzégovine, le Monténégro et la Serbie (y compris le Kosovo en vertu de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies) sont considérés comme des pays candidats potentiels. L’Union européenne doit en outre être en mesure d’intégrer de nouveaux membres. Elle se réserve donc le droit de déterminer le moment auquel elle sera prête à les accueillir. Article 6, paragraphe 1, du traité sur l’Union européenne Certains pays européens n’ont pas encore matérialisé leurs aspirations européennes par une adhésion à l’Union européenne. La Croatie, la Turquie et l’ancienne République yougoslave de Macédoine sont aujourd’hui des pays candidats et l’Union européenne a déjà entamé des négociations d’adhésion avec les deux premiers. Les autres pays des Balkans occidentaux – l’Albanie, la Bosnie-et-Herzégovine, le Monténégro et la Serbie (y compris le Kosovo en vertu de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies) – s’efforcent également de se conformer aux critères établis afin de passer aux étapes suivantes. Le rythme de progression de chaque pays dépend uniquement des progrès que chacun accomplit sur la voie de nos objectifs communs. « L’Union est fondée sur les principes de la liberté, de la démocratie, du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ainsi que de l’État de droit, principes qui sont communs aux États membres. » Article 49 du traité sur l’Union européenne « Tout État européen qui respecte les principes énoncés à l’article 6, paragraphe 1, peut demander à devenir membre de l’Union. » Pays candidats 1 Croatie 2 Ancienne République yougoslave de Macédoine 3 Turquie Pays candidats potentiels 4 Albanie 5 Monténégro 6 Bosnie-et-Herzégovine 7 Serbie 8 Kosovo (en vertu de la RCSNU 1244) 1 7 6 5 8 4 2 3 2007 Qui décide ? Les nouveaux membres sont admis par accord unanime des gouvernements démocratiquement élus des États membres de l’Union européenne, réunis soit en Conseil des ministres, soit en Conseil européen. l’ouverture et de la clôture des négociations d’adhésion avec les pays candidats sur chaque chapitre examiné, tout comme il leur appartient de déterminer à quel moment les négociations sont achevées de manière satisfaisante. Bien avant l’ouverture de négociations d’adhésion, la conclusion de tout accord entre l’Union européenne et un État membre potentiel – par exemple les accords de stabilisation et d’association avec les pays des Balkans occidentaux ou l’union douanière avec la Turquie – est soumise à l’approbation préalable des États membres de l’Union. Le projet de traité d’adhésion doit être approuvé et signé par chaque État membre et par l’État candidat concerné avant que celui-ci ne devienne un pays en voie d’adhésion. Il doit ensuite être ratifié par chacun des États membres et par le pays en voie d’adhésion suivant leurs procédures constitutionnelles respectives. L’approbation du Parlement européen, dont les membres sont directement élus par les citoyens de l’Union, est également indispensable. Lorsqu’un pays introduit une demande d’adhésion à l’Union européenne, les gouvernements des États membres, représentés au sein du Conseil, décident, après avoir reçu l’avis de la Commission, d’accepter ou non sa candidature et de lui accorder ou non le statut de pays candidat. De même, ce sont les États membres qui fixent la date et les conditions de L Comment se déroule le processus d’élargissement : satisfaire aux critères Négociations d’adhésion a politique d’élargissement de l’Union européenne garantit une bonne gestion du processus d’adhésion, de sorte que l’élargissement profite tant à l’Union qu’aux pays qui en deviennent membres. Les pays candidats doivent démontrer qu’ils seront capables de remplir pleinement leur rôle d’État membre. Ils doivent, pour cela, s’assurer un vaste soutien populaire et veiller à être en conformité avec les normes politiques et techniques de l’Union européenne. Tout au long du processus, de la candidature à l’adhésion, l’Union applique des procédures d’approbation par paliers. Tout d’abord, il est à noter que le terme « négociations » peut prêter à confusion. Les négociations d’adhésion portent sur les conditions et le calendrier d’adoption, de mise en œuvre et d’application des quelque 90 000 pages de réglementation communautaire par le pays candidat. Et cette réglementation (également appelée « l’acquis ») n’est pas négociable. Il s’agit essentiellement pour le pays candidat de convenir de la méthode et du moment opportuns pour adopter et mettre en œuvre les règles et procédures communautaires. Pour l’Union européenne, il s’agit d’obtenir des garanties sur la date et sur la mise en œuvre effective dans chaque pays candidat. Un pays qui souhaite devenir membre de l’Union européenne soumet sa candidature à l’adhésion au Conseil, où sont représentés les gouvernements de tous les États membres. Ce dernier invite la Commission à évaluer l’aptitude du candidat à remplir les critères d’adhésion. En cas d’avis favorable de la Commission et si le Conseil adopte à l’unanimité un mandat de négociation, des négociations sont officiellement ouvertes entre le pays candidat et tous les États membres. L’Union mène des négociations avec chacun des pays candidats séparément, selon un rythme déterminé par les progrès réalisés par le pays concerné pour satisfaire aux critères établis. Les pays candidats ont, par conséquent, tout intérêt à mener les réformes requises avec rapidité et efficacité. Certaines de ces réformes requièrent des transformations majeures et parfois délicates des structures politiques et économiques nationales. Aussi, il importe que les gouvernements exposent de manière claire et convaincante les raisons de ces réformes à leurs citoyens. Le soutien de la société civile est indispensable dans ce processus. Une stratégie de préadhésion est alors mise en place pour aider le pays à se préparer à sa future adhésion. Elle inclut divers éléments essentiels, notamment des accords visant à établir ses droits et ses obligations (par exemple les accords de stabilisation et d’association dans le cas des Balkans occidentaux) et des mécanismes spéciaux de coopération tels que les partenariats pour l’adhésion ou les partenariats européens, qui définissent des objectifs de réforme concrets que doivent atteindre les pays candidats et candidats potentiels. Un autre aspect important des stratégies de préadhésion concerne l’aide financière dispensée par l’Union européenne. Les négociations d’adhésion ont lieu entre les États membres de l’Union et les pays candidats, au niveau des ministres ou de leurs représentants, c’est-à-dire les représentants permanents pour les États membres, et les ambassadeurs ou les négociateurs en chef pour les pays candidats. Pour faciliter les négociations, l’ensemble du droit européen est divisé en « chapitres », correspondant à des domaines spécifiques. La première étape des négociations consiste en un « examen analytique » ou « screening », qui a pour objet de recenser les domaines dans lesquels un ajustement de la législation, des institutions ou des pratiques du pays candidat est nécessaire. Les chapitres de l’acquis 1. Libre circulation des marchandises 18. Statistiques 2. Libre circulation des travailleurs 19. Politique sociale et emploi 3. Droit d’établissement et libre prestation de services 20. Politique d’entreprise et politique industrielle 4. Libre circulation des capitaux 21. Réseaux transeuropéens 5. Marchés publics 22. Politique régionale et coordination des instruments structurels 6. Droit des sociétés 7. Droit de la propriété intellectuelle 8. Politique de concurrence 9. Services financiers 10. Société de l’information et médias 11. Agriculture 12. Politiques vétérinaire, phytosanitaire et de la sécurité alimentaire 13. Pêche 14. Politique des transports 15. Énergie 16. Fiscalité 17. Politique économique et monétaire Avant l’ouverture du processus de négociation proprement dit, la Commission établit un « rapport de screening » pour chaque chapitre et chaque pays, qu’elle soumet ensuite au Conseil. Il appartient à la Commission de recommander d’ouvrir les négociations sur un chapitre donné ou de subordonner l’ouverture des négociations au respect de certaines conditions (ou « critères d’évaluation »). Dès que l’Union européenne a adopté une position commune sur un chapitre de l’acquis et que le pays candidat a accepté cette position commune, les négociations sur le chapitre concerné sont closes – mais uniquement à titre provisoire. Les négociations d’adhésion sont basées sur le principe selon lequel « il n’y a d’accord sur rien tant qu’il n’y a pas accord sur tout ». Par conséquent, la clôture définitive des chapitres n’intervient qu’au terme de l’ensemble du processus de négociation. Le pays candidat soumet ensuite sa position de négociation. Sur la base d’une proposition de la Commission, le Conseil adopte une position commune qui autorise l’ouverture des négociations. 23. Appareil judiciaire et droits fondamentaux 24. Justice, liberté et sécurité 25. Science et recherche 26. Éducation et culture 27. Environnement 28. Protection des consommateurs et de la santé 29. Union douanière 30. Relations extérieures 31. Politique étrangère, de sécurité et de défense 32. Contrôle financier 33. Dispositions financières et budgétaires 34. Institutions 35. Divers 10 Rapport de screening sur la Croatie, chapitre 20 – Politique d’entreprise et politique industrielle « III. Évaluation du niveau de conformité et de la capacité de mise en œuvre Dans l’ensemble, la Croatie a atteint un niveau satisfaisant d’alignement sur l’acquis. Elle doit finaliser sa stratégie industrielle, renforcer sa capacité d’évaluation de la compétitivité de son industrie et améliorer l’analyse et la formulation de ses politiques […]. » 11 Rapports et suivi La Commission tient le Conseil et le Parlement européen dûment informés des progrès accomplis par les pays candidats au travers de documents stratégiques annuels et de rapports de suivi annuels par pays. Elle s’assure également du respect des critères d’évaluation et des engagements pris. Rapport de suivi 2006 pour la Turquie, chapitre 25 – Science et recherche De la signature du traité d’adhésion à l’adhésion Le suivi se poursuit jusqu’à l’adhésion. Il permet d’offrir aux pays candidats des conseils supplémentaires pour assumer les responsabilités liées à l’adhésion et de garantir aux États membres que les nouveaux venus remplissent les conditions d’adhésion. À la signature du traité d’adhésion, le pays candidat devient un « pays en voie d’adhésion » et a droit à certains privilèges provisoires jusqu’à ce qu’il devienne un État membre de l’Union européenne : il peut commenter les projets de propositions, de communications, de recommandations ou d’initiatives de l’UE et acquiert le « statut d’observateur actif » dans les agences et les organes de l’Union, au sein desquels il jouit du droit de parole, mais non de vote. Au terme de la procédure de ratification, le traité d’adhésion entre en vigueur à la date prévue et le pays devient alors un État membre. Le traité d’adhésion Lorsque les négociations sur tous les chapitres sont achevées à la satisfaction des deux parties, les résultats sont incorporés dans un projet de traité d’adhésion, qui, sous réserve de l’approbation de la Commission, du Conseil et du Parlement européen, est signé et ratifié par le pays candidat et tous les États membres. « La politique en matière de recherche de la Turquie s’est traduite par un accroissement important des budgets alloués à la recherche et au développement : les niveaux de 2002 ont été quasiment multipliés par cinq. De nouvelles universités ont été ouvertes dans 15 villes. Des améliorations ont été également réalisées en ce qui concerne les capacités de la Turquie en matière de science et de recherche, notamment au travers de sa participation de plus en plus fructueuse au 6e PC [sixième programme-cadre de recherche]. Le taux de réussite de la Turquie pour le 6e PC s’est amélioré et se situe désormais aux alentours de 17 %. Il reste toutefois inférieur à la moyenne de l’UE, qui est d’environ 20 %. En termes de financement, la Turquie s’est surtout montrée efficace dans l’obtention de petits projets. La valorisation des moyens financiers fournis par l’UE n’est toutefois pas optimale. Compte tenu des mesures que la Turquie a prises concernant la mobilité des chercheurs, la science et la société, ainsi que des 3 % du PIB consacrés aux mesures du plan d’action pour les sciences et technologies, la Turquie est déjà bien intégrée dans l’espace européen de la recherche. » 12 13 Aider les pays candidats à se préparer à l’adhésion L e rythme de progression du processus d’adhésion à l’Union européenne dépend de l’efficacité avec laquelle le pays candidat met en œuvre les réformes requises pour satisfaire aux critères d’adhésion. L’Union européenne soutient les pays candidats dans leurs préparatifs à l’adhésion. leurs réseaux de transport. Ces pays ont la possibilité de participer aux programmes européens, par exemple dans les domaines de la santé publique ou de la recherche, et sont également admis au bénéfice des aides et des prêts accordés par les institutions financières internationales. Cette expérience leur apprend à gérer le type de fonds dont ils pourront bénéficier après leur adhésion et leur permet de se familiariser avec les politiques et les instruments européens. Les liens formels des pays candidats avec l’UE peuvent être consacrés dans différents accords. Pour la Turquie, par exemple, il s’agit d’un accord signé pour la première fois en 1963 (« l’accord d’Ankara ») et actualisé à plusieurs reprises par la suite, ainsi que d’une union douanière conclue en 1995. Croatie Dans le cas des pays des Balkans occidentaux, un processus spécifique a été mis en place en 2000 : le processus de stabilisation et d’association (PSA). Le PSA poursuit trois objectifs, à savoir la stabilisation et la transition rapide vers une économie de marché, la promotion de la coopération régionale et la perspective d’une adhésion à l’Union européenne. Il aide les pays de la région à renforcer leurs capacités en vue de l’adoption et de l’application des normes européennes. Dans le cadre de ce processus, l’Union propose à ces pays des concessions commerciales, des relations contractuelles et une assistance économique et financière. Le montant de l’aide européenne octroyée aux pays des Balkans occidentaux depuis 1991 s’élève à quelque 12 milliards d’euros, une des aides par habitant les plus élevées à l’échelle internationale. des normes alimentaires, ou restructurer les institutions existantes : démilitarisation des forces de police, renforcement des organes chargés de veiller à la protection environnementale et à la sécurité nucléaire ou renforcement de l’autonomie du ministère public dans la lutte contre la corruption. Ces réformes requièrent généralement de lourds investissements financiers et techniques. L’Union européenne prévoit donc un large éventail de programmes et de mécanismes complémentaires destinés à fournir une aide financière et une assistance technique pour la mise en œuvre de ces réformes. Consciente des difficultés que peuvent représenter ces changements pour les citoyens des pays candidats, l’Union européenne soutient aussi des stratégies visant à aider la population à mieux comprendre le processus d’adhésion, notamment au travers d’un dialogue entre les États membres et les pays candidats au niveau de la société civile : syndicats, associations de consommateurs et autres organisations non gouvernementales. Les pays candidats doivent souvent mener des réformes d’envergure pour assurer que le droit européen est non seulement adopté mais aussi mis en œuvre de manière appropriée. Ils doivent parfois créer de nouveaux organes, par exemple une autorité de concurrence indépendante ou une agence Un aspect important de l’assistance européenne concerne le renforcement des capacités institutionnelles, ou « renforcement des institutions », par l’amélioration des structures ou la formation du personnel chargé de la mise en application des réglementations européennes dans le pays candidat. Des accords de « jumelage » – le détachement d’experts des États membres dans les pays candidats – et l’organisation d’ateliers temporaires sont les moyens les plus fréquemment utilisés pour dispenser des conseils sur la mise en œuvre de l’acquis. Préparer les pays candidats à l’adhésion c’est aussi les aider à consolider leurs infrastructures, notamment par la construction d’installations d’élimination des déchets solides ou par l’amélioration de Turquie 14 l’égalité des sexes, à soutenir le développement de la société civile, à encourager la coopération régionale et à promouvoir le développement durable et la lutte contre la pauvreté. Il vise également à aider les pays candidats à adopter et à appliquer les critères d’adhésion. L’aide octroyée dans le cadre de l’IAP s’élèvera à un montant total de 11 468 millions d’euros (prix courants) pendant la période 2007–2013. Le montant des enveloppes spécifiques sera fixé chaque année. L’Union européenne a créé un nouvel instrument financier – qui prévoit toute une série de conditions et d’incitations destinées à garantir un usage optimal des fonds européens – pour financer son aide aux pays qui se préparent à l’adhésion. Cet « instrument d’aide de préadhésion » (IAP) unique, entré en vigueur le 1er janvier 2007, remplace l’ensemble des anciens programmes d’aide communautaire, tels que Phare, CARDS et Sapard. L’IAP contribue notamment à renforcer les institutions démocratiques et l’État de droit, à réformer l’administration publique, à mettre en œuvre les réformes économiques requises, à promouvoir le respect des droits de l’homme et des minorités et Ancienne République yougoslave de Macédoine Cadre financier indicatif pour l’instrument d’aide de préadhésion (IAP) jusqu’en 2010 (en millions d’euros, prix courants) 2007 2008 2009 2010 Turquie 497,2 538,7 566,4 653,7 Croatie Ancienne République yougoslave de Macédoine 138,5 146,0 151,2 154,2 58,5 70,2 81,8 92,3 Serbie 186,7 190,9 194,8 198,7 Monténégro 31,4 32,6 33,3 34,0 Kosovo (en vertu de la RCSNU 1244) 68,3 64,7 66,1 67,3 Bosnie-et-Herzégovine 62,1 74,8 89,1 106,0 Albanie Total 15 61,0 70,7 81,2 93,2 1260,2 1383,3 1480,4 1621,7 L’avenir L es futurs élargissements concerneront les pays du sud-est de l’Europe. Il est dans l’intérêt de l’Europe tout entière de promouvoir la démocratie et de renforcer la stabilité dans les Balkans occidentaux et en Turquie. du droit européen. Chaque pays sera évalué sur la base de ses mérites propres. Pour que l’élargissement soit une réussite, il est indispensable qu’il recueille le soutien des citoyens à la fois des États membres de l’Union et des pays candidats et candidats potentiels. Pour s’en assurer et faire de notre évolution ensemble un projet commun, il importe de mieux communiquer les points positifs et les défis de l’élargissement. En décembre 2006, le Conseil européen a renouvelé son consensus sur l’élargissement. L’Union européenne a tenu compte des préoccupations de ses citoyens concernant le rythme de l’élargissement. La politique en la matière repose sur la « consolidation », c’est-à-dire que l’Union honore ses engagements envers les pays pour lesquels le processus est déjà en cours, mais se montre prudente vis-àvis de tout nouvel engagement. Une conditionnalité stricte s’applique à tous les pays candidats et candidats potentiels. La date possible de leur adhésion dépend de leur avancement dans la mise en œuvre des réformes politiques et économiques ainsi que dans l’alignement de leur législation sur l’ensemble L’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie en janvier 2007 a clos le cinquième cycle d’élargissement, qui avait débuté en 2004, portant ainsi le nombre d’États membres de 15 à 27. Aucune vague d’élargissement d’une telle ampleur n’est prévue dans un proche avenir. L’Union devrait continuer de s’élargir à un rythme qui sera déterminé par ses citoyens et par les progrès accomplis par les pays candidats dans l’application des critères établis. L’Union européenne est dynamique. Elle a considérablement progressé ces dernières années et poursuit aujourd’hui sur sa lancée. Elle s’est engagée à assurer le bon déroulement des négociations. Tout au long du processus d’intégration de nouveaux membres, nous travaillerons ensemble pour accroître la prospérité et la sécurité tout en renforçant la solidarité. Le pouvoir de transformation du processus qui mène à l’adhésion bénéficie tant à l’Union européenne qu’aux pays concernés. 16 Chronologie des élargissements 1957 Signature du traité de Rome et institution de la Communauté économique européenne (CEE) par l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. 1963 Signature de l’accord d’Ankara avec la Turquie. 1973 Adhésion du Danemark, de l’Irlande et du Royaume-Uni. 1981 Adhésion de la Grèce. 1986 Adhésion de l’Espagne et du Portugal. 1987 Candidature à l’adhésion de la Turquie. 1990 Intégration de l’ancienne République démocratique allemande à la suite de la réunification de l’Allemagne. 1993 Définition des critères d’adhésion lors du Conseil européen de Copenhague. 1995 Adhésion de l’Autriche, de la Finlande et de la Suède. Union douanière avec la Turquie. 1999 Confirmation du statut de pays candidat de la Turquie lors du Conseil européen d’Helsinki. 2000 Confirmation du plein engagement des pays des Balkans occidentaux en faveur du processus de stabilisation et d’association lors du sommet de Zagreb. 2003 Candidature à l’adhésion de la Croatie. Réaffirmation de l’engagement de l’Union européenne en faveur de l’intégration potentielle à l’Union des pays des Balkans occidentaux lors du sommet de Thessalonique. 2004 Adhésion de Chypre, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de Malte, de la Pologne, de la Républiquen tchèque, de la Slovaquie et de la Slovénie. Candidature à l’adhésion de l’ancienne République yougoslave de Macédoine. 2005 Ouverture des négociations d’adhésion avec la Turquie et la Croatie . Lancement du « screening » pour la Turquie et la Croatie. 2006 Ouverture et clôture provisoire du premier chapitre des négociations avec la Turquie et la Croatie. 2007 Adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie en janvier. 17 Vous trouverez de plus amples informations concernant l’élargissement sur le site de la direction générale de l’élargissement de la Commission européenne. http://ec.europa.eu/enlargement/ NI-78-07-352-FR-C Commission européenne – Direction générale de l’élargissement Unité A 2 : Information et communication Adresse du bureau : Rue de la Loi 200 B-1049 Bruxelles Tél. : (+32-2) 299.06.66 Fax : (+32-2) 299.17.77 Pour obtenir des informations sur tout aspect de la politique de l’Union européenne, téléphonez au service Europe Direct de n’importe où dans l’UE : 00800 6 7 8 9 10 11