garantir la competence professionnelle pdf format
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par Marty Thomas et Lisa Ostiguy, Programme de loisirs thérapeutiques, Université Concordia L'expression « La valeur d'une entreprise est égale à celle de ses employés » n'a jamais été aussi vraie. En tant que fournisseurs de services, nous savons qu'un personnel compétent et bien formé est la pierre angulaire de la capacité de notre organisme à offrir des loisirs de qualité. Au moment où les services de loisirs se remettent avec difficulté du « régime minceur » vécu pendant les années 1990, ils sont confrontés à des normes d'efficacité sans cesse croissantes avec, tout au mieux, de légères augmentations de budget. Dans le climat actuel, où il faut " en faire plus avec moins tout en le faisant mieux ", il est facile de comprendre pourquoi les employeurs mettent de plus en plus l'accent sur des méthodes qui permettent de garantir la compétence et le rendement. Les organismes qui œuvrent dans le domaine des loisirs thérapeutiques possèdent une grande expérience des normes, des indicateurs de résultats et des programmes d'assurance de la qualité. De nombreux organismes professionnels provinciaux ont établi des normes de pratique et des exigences pour les membres, mais ces dernières n'ont pas été appliquées uniformément partout au pays. Il y a peu de temps que le domaine des loisirs thérapeutiques possède un organisme national de représentation, la Canadian Therapeutic Récréation Association (CTRA). Sous l'égide de la CTRA et grâce à l'appui financier de l'Université Concordia, nous avons examiné les facteurs qui s'appliquent à la création d'un programme national d'attestation pour les loisirs thérapeutiques. Nous avons tenté de définir les questions soulevées par l'établissement d'un programme d'attestation fondé sur la compétence et de déterminer s'il est possible de mettre un programme national d'attestation (présentant des normes nationales) en œuvre étant donné les différences qui existent partout au pays entre les régions et la diversité des mandats en ce qui a trait aux loisirs thérapeutiques. L'objet de cet article est de vous communiquer une partie de ce que nous avons appris lors de cette enquête. La CTRA a été fondée en 1993, en grande partie pour réagir au mouvement qui prônait un plus grand professionnalisme et une plus grande responsabilisation dans le domaine. On a identifié l'attestation comme une excellente méthode permettant de garantir la compétence professionnelle au moyen de mesures comme les normes de travail, les indicateurs de performance et les indicateurs de résultats. L'attestation s'applique habituellement au processus par lequel les associations reconnaissent formellement qu'une personne possède certaines qualifications préétablies. Elle comprend une évaluation de la compétence, qui est réalisée au moyen d'une mesure valide et fiable fondée sur des normes de pratique et des codes d'éthique clairement définis (Nogradi, 1994). Définir la compétence Le terme " compétence " est polyvalent, complexe et chargé de valeur. Selon MacNeil, Teague et Cipriano (1989), la compétence : • est fondée sur trois éléments interdépen dants, soit la connaissance, les aptitudes et le rendement; façon individuelle afin de tenir compte des différents antécédents des spécialistes, de leur degré d'habileté et de la vaste gamme de postes qu'ils occupent (Stumbo, 1989). Presque tout ce que nous savons à propos de la compétence professionnelle a été découvert aux États-Unis. Bien que l'expérience de nos voisins du sud soit utile, elle est fondée sur un modèle de soutien gouvernemental et quasi-gouvernemental très différent (services correctionnels, hôpitaux, foyers de personnes âgées, etc.). Au Canada, le loisir thérapeutique joue un plus grand rôle dans la prestation des services à la co lectivité. La diversité des loisirs thérapeutiques rend très difficile l'identification des normes unifiées (Robertson, 1989). Il y a plus de dix ans, Hare et Frisby (1989) critiquaient le manque de normes canadiennes globalement acceptées. C'est encore vrai mais des progrès ont été réalisés. Nogradi, Wiele et Iles (1991) ont identifié les besoins en apprentissage des spécialistes ontariens des loisirs (y compris les spécialistes œuvrant dans le domaine des loisirs thérapeutiques). Les aptitudes nécessaires étaient, par ordre d'importance : • la gestion des ressources humaines, • la planification, • les relations publiques, ne tient pas compte des connaissances récentes, ce qui fait que les aptitudes peu vent être rapidement dépassées; • la formation, • la collaboration, • l'autogestion, • est caractérisée par l'habileté de trans former des projets en action efficace; • la maîtrise de l'informatique. • est appuyée par des possibilités d'éduca tion continue. • Lorsqu'on lit cette définition, il est clair que les mesures qui visent à garantir la compétence doivent être mises en œuvre en souplesse et de En 1994, Nogradi a évalué l'incidence d'un programme d'attestation fondé sur la compétence et commandité par la Fédération des parcs et loisirs de l'Ontario On a découvert, après avoir recueilli les données fournies par 323 questionnaires et 41 groupes de discussion, qu'un programme d'attestation fondé sur la compétence bénéficierait d'un appui général. Selon les personnes interrogées, les éléments clés d'un tel programme sont un apprentissage continu, des normes de rendement et de déontologie acceptables, un objet et un mandat clair pour la profession, des compétences particulières pour le travail et des évaluations objectives de ces compétences (Nogradi, 1994). En 1992, la Saskatchewan Récréation Society (SRS) a identifié les compétences nécessaires aux membres des professions des loisirs thérapeutiques. Les 24 domaines de compétences, dont l'étiologie des maladies, l'anatomie humaine et la préparation de fiches médicales, révèlent les besoins des spécialistes qui oeuvrent en milieu clinique. Cette étude démontre qu'il est nécessaire que les établissements d'enseignement postsecondaire participent au programme. Si on élabore un programme national d'attestation, la prochaine étape du processus pourrait consister à encourager l'accréditation des instructions de programme. Des projets d'attestation des loisirs thérapeuaques sont en cours de réalisation au Canada. Sous l'égide de Parks and Récréation Ontario (PRO), l'organisme Therapeutic Récréation Ontario (TRO) a tenu quatre ateliers dans cette province afin de recueillir des commentaires locaux à propos d'un programme d'attestation. L'organisme a établi une série de normes qui reflètent la nécessité d'accroître la responsabilisation tout en demeurant attentif à la diversité des pratiques au pays. Ces normes ont été adoptées par des associations provinciales du Québec, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique. La CTRA étudie en ce moment la possibilité d'adopter les normes ontariennes dans le but de normaliser la pratique des loisirs thérapeutiques à l'échelle nationale. Prochaines etapes L'élaboration de normes nationales de pratique et, en bout de ligne, d'un programme d'attestation fondé sur la compétence représente un défi de taille. Cela demandera du temps, de l'énergie, de la bonne volonté et de la souplesse de la part des intervenants. À la lumière de ce que nous ont appris (jusqu'à maintenant) la revue des documents de férence et les consultations avec les spécialistes, nous suggérons les éléments suivants : • continuer le dialogue - tous les inter- venants, y compris les clients et les organismes de loisirs municipaux, doivent faire partie des consultations; • élaborer des méthodes de communication rentables et fondées sur la technologie; • reconnaître l'existence de philosophies contraires - il faut à la fois tenir compte du point de vue des « loisirs pour tous » et de celui des « loisirs en tant que thérapie »; • • • travailler avec des organismes interalliés (comme les spécialistes en activité) et le secteur syndical pour élaborer des pro grammes; consulter le corps professoral des collèges communautaires et des universités du pays en ce qui concerne son rôle à l'égard de la formation et de l'éducation; une fois encore, être souple ! Il est impossible de prendre une décision qui plaît à tous; pour faire avancer les choses, il faut donc faire preuve de respect (Thomas & Ostiguy, 1998). Si l'on examine attentivement tous les points de vue et que l'on encourage le respect des vues divergentes (avec une pointe d'humour pour faire bonne mesure), on aura parcouru une bonne partie du chemin qui mène à la compétence professionnelle. Bibliographie Hare, L., & Frisby, W. " The job competencies and educational needs of therapeutic recreationists in Ontario ", Journal of Applied Récréation Research, 1989, 15 (1), p. 15-24. MacNeil, R., Teague, M., & Cipriano, R. " The discontinuity of continuing éducation ", tiré de Issues in therapeutic récréation: A profession in transition, D. Compton (Ed.), Sagamore Publishing, Champaign, Ilinois, 1989p.157-182. Nogradi, G.S. " The importance and impact of certification for parks and récréation practitioners in Ontario ", Journal of Applied Récréation Research, 1994, 19(1), p. 23-40. Nogradi, G.S., Wiele, K., & Iles, L. " Partners in Training: working toward a desired future for training and development ", Journal of Applied Récréation Research, 1991, 16 (2), p. 93-115. Robertson, T. " Standards versus practice: Is there a gap? " tiré de Issues m therapeutic récréation: A profession in transition, D. Compton (Ed.), Sagamore Publishing, Champaign, Illinois, 1989Stumbo, N. " Credentialing in therapeutic récréation: issues in ensuring minimal compétence ", tiré de Issues in therapeutic récréation: A profession in transition, D. Compton (Ed.), Sagamore Publishing, Champaign, Illinois, 1989, p. 67-86. Thomas, M., & Ostiguy, L. " Therapeutic récréation: Profession at a Crossroads ", Journal of Leisurability, 1998, 25 (1), p. 26-36. Les auteurs Marty Thomas et Lisa Ostiguy sont des professeurs du Programme de loisirs thérapeutiques de la Faculté des sciences humaines appliquées de l'Université Concordia de Montréal. On peut leur envoyer un message par courriel aux adresses [email protected] ou [email protected].