Il faudra
Transcription
Il faudra
Il faudra Thierry Lenain – Olivier Tallec ANALYSE DE L’ALBUM ۞ Aspect plastique ▶ Album de format rectangulaire (sens horizontal) ▶ La 1ère de couverture et la 4ème de couverture. Elles forment une seule image. L’illustration → Le fond constitué d’un rouge carmin uniforme est envahi par un décor floral. Les fleurs stylisées, jaunes, blanches ou bleues sont dans des tons cassés. Elles sont rehaussées par les feuilles qui apportent une pointe de vert (complémentaire du rouge du fond). →Les dessins sont à la mine graphite et ensuite mis en couleur à la gouache ou à l’acrylique. →Le décor floral est dessiné et peint dans son intégralité contrairement au personnage (centré sur la page) dessiné à la mine graphite (crayon à papier), mais pas colorié à proprement parler. →Le fond rouge vif (carmin) empiète en partie sur le personnage ce qui crée une impression de présence en retrait très porteuse pour faire des hypothèses : On a l’impression qu’il est englouti par le décor, existe-t-il vraiment ? Sort-il juste du décor ou va-t-il y entrer ? La couleur rouge étirée sur ce garçon/homme reste transparente permettant ainsi de voir les traits de composition, comme le pull/polo à rayures. →Il y a quelque chose du Petit Prince dans ce personnage assis, qui nous regarde, et semble nous interroger. Que fait-il ? Qu’attend-il ? Sa bouche décentrée esquisse-t-elle un sourire ? Un espoir ? Où est-il précisément sinon sur un arrondi rouge qui représente la terre avec le coin de ciel bleu tout en haut à droite de l’image ? Le Texte →Il est sobre dans sa calligraphie, sa grosseur et son emplacement sur la page. Les noms de l’auteur et de l’illustrateur ainsi que la collection se glissent dans le décor tandis que le titre se positionne dans le coin de ciel bleu, tout en haut à droite, comme un espoir d’avenir, un souhait. →La police d’écriture penchée fait penser à une écriture manuelle cursive. L’absence de majuscule l’inscrit dans un texte plus long dont on ne connaît ni le début ni la fin. C’est une invitation à aller plus loin, à lire l’album afin d’y chercher la suite. Qui prononce ces quelques mots ? Le personnage ? ▶Les doubles pages situées après la 1ère et avant la 4ème de couverture dévoilent différentes situations/postures du personnage masculin. Il est isolé dans des bulles blanches sur un fond orangé. ▶La page de garde toute blanche présente, en vis-à-vis du titre, une citation d’Aragon qui plante un décor très particulier. Odile MOLINIER, Conseillère Pédagogique Départementale Arts Visuels – Octobre 2014. ▶ Livre constitué systématiquement d’une double page, comportant l’illustration et le texte. → Ce dernier est toujours posé sur un large espace coloré, tantôt en haut, tantôt en bas selon la place de cette espace. Il s’ajoute à l’image mais ne la perturbe pas, ne l’envahit pas. Il reste relativement discret alors que le message qu’il véhicule est très fort. →Le procédé employé pour la composition des images * Une illustration en couleur d’un thème (la guerre, la famine) sur la page de gauche avec un débordement sur la page de droite, laquelle demeure blanche pour le restant. * Sur cet espace de la page de droite resté blanc se situe le personnage. * Cette opposition : illustration couleur pleine page à gauche et page "non aboutie" à droite sert à traduire un présent bien réel et un avenir à imaginer. C’est une disposition classique sur un tableau. * L’acteur du changement proposé est le personnage. A NOTER : * Une évolution quant à la place du personnage. Il est en dehors du sujet traité au début de l’histoire et il entre dans l’illustration à partir de la double page sur la misère. * Il y restera jusqu’à la fin de l’album où se produira alors un inversement : page de gauche blanche et page de droite en couleur : cette dernière représente le présent, la naissance de l’enfant esquissé tout au long de l’album. Une page à étudier plus particulièrement : la double page de la misère. →Tout d’abord parce qu’elle marque un changement dans la disposition des éléments, la composition de l’image. Le personnage/l’enfant entre encore plus près dans le décor, il touche un autre personnage. →Ensuite on peut s’attarder sur le cadrage de la scène donnée à voir. La scène se passe dans la rue. * Le lecteur/spectateur est en dehors de l’image, de l’autre côté de la rue qui, elle, occupe une large part de son champ de vision : les 2/3 de l’illustration. C’est le premier plan. * Les couleurs du décor sont froides, c’est un camaïeu de bleus/verts. Il est souligné par quelques touches de la complémentaire : le rouge/orangé (couleurs chaudes). * Le regard est attiré par la "bulle" lumineuse que constitue l’espace blanc, où se situent l’enfant, et la lumière orangé du pull du "miséreux", assis sur le trottoir. * L’image est coupée au niveau de l’enfant, à la hauteur de ses yeux, ce qui fait que les personnages adultes sont coupés au niveau des épaules. On a l’impression que l’illustration entière correspond à son point de vue. *L’enfant quant à lui regarde le spectateur/lecteur, il semble l’interpeler, attendre quelque-chose de sa part. * Les mouvements dans l’image sont en équilibre : les personnages à pied vont de droite à gauche tandis que les véhicules circulent de gauche à droite. Les seuls immobiles sont l’enfant et le "clochard". →La technique. Elle est toujours la même : un décor réalisé à la peinture (gouache ou acrylique) sans trop de détails mais colorié dans son ensemble, et un personnage principal (l’enfant) esquissé seulement par quelques traits de dessin et colorié sur une toute petite partie seulement. Odile MOLINIER, Conseillère Pédagogique Départementale Arts Visuels – Octobre 2014. ۞ Concernant le sens de l’album : Cet album va bien au-delà du thème "Grandir". Il concerne la vie des hommes en général et des choix (mauvais) qu’ils ont fait. C’est un message de changement possible, d’espoir véhiculé par un être humain en devenir à travers les yeux de sa mère, de "son île", de son ventre. PISTES PEDAGOGIQUES Objectif : Détourner des objets, leur donner une nouvelle identité - Donner vie à certaines idées de l’enfant. ▶Partir de certaines idées de l’enfant, comme : « Il faudra peindre les uniformes des soldats » « Il faudra, des canons de leur fusils, faire des perchoirs d’oiseaux, des flutes de berger ». 1- Constituer un corpus d’objets → Objets réels récupérés : pistolet/jouet → Photocopies sur papier de différentes armes : * Carabines, pistolets, fusils, si l’on s’en tient au texte de l’album. * Mais aussi d’autres comme celles des supers héros de films fantastiques. Par exemple les "super" carabines des personnages du film "La guerre des étoiles" … Penser à agrandir les photocopies afin d’obtenir des formats échelle 1, 2 ou 3. Cela facilitera le travail et fera basculer un objet réel dans un imaginaire. 2- Intervenir sur l’objet → Imaginer la nouvelle identité. * En reprenant les idées de l’enfant de l’album. * En imaginant d’autres transformations. - un fil à linge - une corde à sauter - un personnage à part entière. Par exemple le pistolet devient un oiseau ; le canon = le bec, rajout de pattes avec une extension, la gâchette… → Donner vie à ce nouvel objet. Pour cela transformer l’objet. * Ne pas hésiter à le couper pour le fractionner pour l’agrandir, l’arrondir… lui créer des extensions par collages, agrafage de tissu, fils… * Dessiner, peindre dessus, d’autres motifs, couleurs. * Coller des photos prises dans des magasines, en entier ou en partie seulement (des yeux d’animal, une bouche d’être humain…) * Penser à utiliser certains matériaux particuliers pour créer un relief : plumes, feuilles naturelles… * Jouer sur des gammes de couleurs pour créer des "familles" : le même pistolet/objet a dominante rose, bleu… Odile MOLINIER, Conseillère Pédagogique Départementale Arts Visuels – Octobre 2014. ▶ Imaginer un défilé de mode des uniformes revisités - Postier - Policier - Pilote d’avion - Infirmières - Armée → Les photocopier en grand format. Garder la couleur originale. → Les décorer : * à partir des motifs relatifs à l’uniforme. Identifier l’insigne typique à l’uniforme et le reproduire plusieurs fois, sur tout le vêtement. * à partir des petits motifs trouvés sur des vêtements du prêt à porter. Les dessiner ou les découper dans des magasines puis les coller sur l’uniforme. → Changer la couleur d’origine : le bleu marine devient rose… → Penser à : * varier les formats. * disposer les motifs dans tous les sens. → Les présenter en file indienne avec en arrière fond un rideau. ▶ Imaginer et créer une collection de nuages → En s’appuyant sur la double page concernant les famines en Afrique où l’on voit l’enfant prendre des nuages au lasso. → Réalisation en 3D. * Le support : du carton (ondulé…) * La technique : le dessin puis le collage. * Les formes/les grandeurs : Dessiner des nuages de différentes formes et grandeur. * Les matériaux qui serviront à recouvrir le support. Penser à les varier : - des tissus : opaques, transparents, ajourés, brillant… Pour cela récupérer de vieux rideaux (voilage, dentelle), des chutes de coton, de pullover en laine… - des papiers : calque, de soie, d’aluminium, irisé, froissé, mis en boule, en serpentin… → Assembler les nuages pour les mettre en scène. * Les suspendre, et les attacher tous ensemble avec un grand lasso (cf. l’album) * Réaliser un(ou plusieurs) mobile avec tous les nuages suspendus à différentes hauteurs. Odile MOLINIER, Conseillère Pédagogique Départementale Arts Visuels – Octobre 2014.