Des cartes pour comprendre le monde

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Des cartes pour comprendre le monde
THEME 1 : CLES DE LECTURE D’UN MONDE COMPLEXE (10-11 h)
Qu’est-ce que la mondialisation ?  Carte IMG 005 : les organisations de la gouvernance mondiale.
La mondialisation = phénomène d’augmentation des flux et des échanges qui aboutit à
l’interdépendance graduelle des pays du monde.
La gouvernance mondiale = ceci désigne l’ensemble des institutions rassemblant plusieurs Etats et/ou
firmes multinationales qui ont pour but d’établir des règles politiques/économiques/commerciales au
niveau international.
 Le G8, le G20, le FMI, l’OMC, l’OMS, l’OMT, l’ONU, l’OTAN, les organisations territoriales
supranationales et zones de libre-échange (ALENA, MERCOSUR, UE), PNUD…Expliquer l’origine de
chacune et illustrer avec une carte.
La mondialisation n’abolit cependant pas les territoires. Dans les années 90 on évoquait la remise en
cause de l’Etat, la « déterritoralisation » car mondialisation = intensité des relations matérielles et
immatérielles, interdépendances, immédiateté. On s’aperçoit néanmoins que la mondialisation influence
l’organisation géographique à différentes échelles (globale, régionale, nationale, locale) mais ne fait pour
autant pas disparaître la notion d’Etat ou de nation.  carte des conflits + richesses + différentes
capacités.
On va donc étudier différents territoires, leur implication dans la mondialisation, et se demander
comment la mondialisation transforme les territoires à différentes échelles, et comment les sociétés et
les territoires s’adaptent à la mondialisation.
Chapitre 1 : Des cartes pour comprendre le monde
Ne peut pas faire l’objet d’une composition. Poss : étude de doc, croquis
Début : qu’est-ce qu’une carte ?
un outil qui propose une représentation graphique, qui permet de localiser, de rendre compte d’une
réalité en la simplifiant, qui montre des phénomènes géographiques (distribution du peuplement, flux…)
Elle sert à interpréter et à comprendre des situations géographiques.
Elle nécessite une approche critique : c’est une simplification, donc elle procède d’un choix :
- de la projection choisie ( IMG 001)
- des informations que son auteur a choisi d’y faire apparaître ou a choisi d’omettre
- de la discrétisation : le découpage des séries statistiques en classes (exemple le PIB)  IMG 007
Les différents types de cartes :
- descriptive : elle localise (détermine le lieu), situe par rapport à d’autres lieux. Ex : carte du relief,
de la végétation, des villes, cartes routières. La légende n’est pas soumise à des règles
d’organisation précises  Carte routière (à trouver)
- Analytique : elle représente un phénomène abstrait et est élaborée à partir de données
statistiques (IDH, densités de peuplement, PIB). La carte permet alors de voir les différences, les
inégalités dans l’espace. Dans ce cas la légende choisit des figurés qui hiérarchisent = plages de
couleurs, cartes à points, cartes à symboles proportionnels. (piocher)
1
-
Carte de synthèse : elle distingue des thèmes qui doivent apparaître dans la légende (plan) =
espaces centraux et périphéries, flux, centres d’impulsion, spécificités du territoire… C’est le
résultat d’une réflexion et d’une problématique, elle combine plusieurs faits géographiques. 
c’est pour nous la plus importante puisque nous devrons réaliser ensemble les croquis suivants :
1. Croquis sur les pôles et flux de la mondialisation ;
2. Croquis sur l’inégale intégration des territoires dans la mondialisation ;
3. Croquis sur les aspects géostratégiques des espaces maritimes ;
4. Croquis sur les dynamiques territoriales aux Etats-Unis ;
5. Croquis sur les dynamiques territoriales au Brésil ;
6. Croquis sur les contrastes de développement et l’inégale intégration dans la mondialisation
en Afrique ;
7. Croquis sur les inégalités et les dynamiques territoriales à Mumbai.
-
L’anamorphose : les anamorphoses sont les déformations cartographiques, elle ne représente
pas la réalité du terrain mais les réalités perçues. Les superficies sont transformées de manière
proportionnelle à ce qu’elles représentent. (cf. cartes euro ou représentation Chine / Australie)
En tant que représentation de l’espace, la carte est un véritable outil d’analyse qui permet de comparer,
de superposer et de faire varier les échelles pour appréhender une situation géopolitique complexe.
Dans un raisonnement géopolitique, il est essentiel de tenir compte des échelles et des ordres de
grandeur.
Vocabulaire :
Ensemble spatial : espaces naturels (zones climatiques, maritimes, reliefs) + espaces politiques (Etats,
régions, provinces…) + économiques (zones de libre-échange, union douanière ou monétaire…) +
culturels (linguistiques, historiques, religieux…) + des concepts + abstraits (tiers-monde…)
Ordre de grandeur : Défini par le géographe Yves Lacoste, le « père » de la géopolitique française.
1er = planète
2e = Etats de grande taille, espaces continentaux ou subcontinentaux
3e = Etats
4e = Echelle régionale ou provinciale
5e = Echelle locale
Polémologie : Discipline fondée par Gaston Bouthoul (1896-1980). Etudie les causes et fonctions des
conflits.
Yves Lacoste : le raisonnement géopolitique est basé sur l’étude de la totalité des ensembles spatiaux et
de leurs intersections à plusieurs échelles.
Pour décrire et expliquer le monde actuel, il devient nécessaire d’utiliser des approches croisées
relevant des différents champs géographiques. En effet, le monde est de + en + complexe :
- émergence de nouvelles puissances économiques (BRIC) remettant en cause l’hégémonie de l’Europe
occidentale et des EU.  carte des BRIC
- la mondialisation rend les Etats de + en + interdépendants, et, alors que la création de richesses
progresse, les inégalités de richesses et de devpt entraînent l’intensification de flux migratoires. (carte
des flux migratoires)
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- La logique géopolitique d’un monde organisé autour des EU est remise en question : multiplication des
aires de puissances : le monde est de + en + fragmenté. Le nombre de conflits est en baisse, les tensions
entre puissances apparaissent, s’intensifient ou disparaissent, les centres de pouvoir changent vite : les
cartes deviennent rapidement caduques.  carte des conflits
A travers les cartes, l’étude des phénomènes politiques, économiques, culturels et environnementaux,
sont des grilles de lectures qui permettront de mieux comprendre les notions de puissance et de
mondialisation.
On traitera ainsi la problématique suivante : Comment les cartes peuvent-elles rendre compte de la
complexité du monde ? Quelles sont les limites de ces outils ?
I.
Une lecture géopolitique du monde
Idée : penser à traiter aussi ce que la carte ne dit pas
Géopolitique : Etude des rivalités entre les Etats et à l’intérieur des Etats. La lecture géopolitique
souligne la hiérarchie des puissances, les systèmes d’alliances, l’asymétrie des rapports de force entre les
grandes puissances et les autres Etats. Depuis la fin de la guerre froide les cartes font apparaître un ordre
géopolitique + complexe : recul de l’influence américaine liés à la reconstruction de la Russie et à
l’émergence de nouveaux acteurs stratégiques (Chine, Inde)
1. A l’aide d’un planisphère des conflits
Carte des conflits dans le monde en 2014  analyse avec les élèves
Conflits : De conflictus (= « choc »), confligere (« s’entrechoquer »). Contestation + ou – violente
opposant deux parties (groupes organisés, Etats, groupes d’Etats) Ils peuvent aussi mettre en cause des
acteurs contestant un Etat ou une idéologie (Al-Qaida face à l’occident par exemple  l’EIIL  carte de
l’Etat Islamique). Un conflit n’est pas forcément une guerre, bien qu’une guerre soit, elle, forcément un
conflit. L’issue d’un conflit peut en effet être la violence, le compromis, l’accord ou le changement. Carl
Von Clausewitz : « La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. » La guerre est donc
une forme de conflit, celle qui fait usage de la violence et des armes, entre groupes sociaux, entre Etats,
à l’intérieur d’un Etat (guerre civile), entre Etats et acteurs non-étatiques. Jacques Lévy (2003) : « La
guerre est un ensemble d’actes conflictuels violents participant d’une logique géopolitique. » Phrase à
expliquer aux élèves.
Arc de crise ou croissant de crise : région concentrant les foyers de violence et de guerre dus à
l’enchevêtrement de peuples différents, à l’exploitation du pétrole et aux questions religieuses. D’après
Pierre Hassner, nous sommes passés de la guerre classique, Clausewitzienne, à la guerre froide
(dissuasion) puis à l’après-guerre froide = conflit asymétrique (désigne un conflit dans lequel un
protagoniste compense sa faiblesse militaire par des techniques de guérilla ou des techniques
terroristes). L’arc de crise se définit comme une représentation géographique aux contours variables. Le
Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale du ministère de la défense français le caractérise
comme une région s’étendant de l’océan atlantique à l’océan indien, incluant le Pakistan et
l’Afghanistan. Le Moyen-Orient apparaît comme étant au cœur de l’arc de crise.  Dessiner l’arc sur la
carte.
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Analyse de la carte : Elle permet de localiser la région du monde où se concentrent le + de conflits, ce
qui amène à s’interroger sur les raisons de ces conflits, les causes apparaissent peu en légende.
Dans un 2nd temps, elle se concentre sur ce qui est considéré comme la principale menace
internationale, pour les Sud comme pour les pays du Nord = terrorisme.
Ce qu’on peut en conclure : les guerres interétatiques (celles qui opposent des armées nationales) n’ont
pas disparu mais ne sont plus la forme dominante des conflits (surtout depuis la mise en place
d’institutions de sécurité collective), le coût de la guerre est également dissuasif.
Les guerres civiles peuvent durer de manière larvée, dépasser les frontières. Il est beaucoup plus difficile
d’intervenir. Les civiles les + pauvres sont les principales victimes de ces conflits : Recul du
développement comme en Afghanistan, famines organisées, populations chassées de leurs terres.
Elles peuvent aussi avoir des répercussions internationales : la désorganisation, l’absence d’autorité
centralisée en Somalie favorise la piraterie sur une route maritime parmi les + fréquentées (tourisme et
pétrole…)
Globalement, le nombre de conflits a diminué de 40% depuis 1991.
L’instabilité a changé d’échelle et ne concerne que certaines régions du monde (Asie du sud, MO, Afrique
subsaharienne) : 363 conflits ont eu lieu dans le monde en 2011. La carte nous permet ici de délimiter
une vaste zone d’insécurité : de la Mauritanie aux frontières de l’Inde : territoires sur lesquels l’Etat
n’exerce plus son monopole et où des groupes armés contestent son autorité. L’ONU recense 192 Etats
dans le monde et en considère 46 comme fragiles (failed states). Toute une bande de territoires,
s’étendant de l’océan atlantique jusqu’à l’océan indien se caractérise par une concentration de
difficultés politiques, économiques et socio-culturelles qui créée une vaste zone d’instabilité. L’Afrique
concentre 30% des conflits au cours de la guerre froide, 38% de 1998 à 2003, plus d’un tiers aujourd’hui.
Comparaisons : Elle ne précise pas les natures des conflits internes et entre les Etats : comment les
connaître ? Les comparaisons entre les cartes suffisent-elles à expliquer les conflits ou l’absence de
conflits, quelles autres raisons ?
Carte de l’IDH et du PIB = Les conflits sont liés à la pauvreté, ils se concentrent dans les espaces en retard
de développement = 80% des PMA connaissent ou ont connu des conflits depuis 1990.
L’autre facteur évident de danger, en 2nde partie de légende : l’extrémisme religieux. Même dans les
guerres civiles, ce sont souvent des confessions en plus de groupes ethniques qui s’opposent.
Enfin, la carte laisse entendre que les aspirations à la démocratie sont les nouveaux facteurs de tensions
et de guerre civiles : Libye, Syrie… toutefois lecture plus religieuse aujourd’hui du conflit syrien, et plus
tribal et religieux du conflit libyen.
Approche critique : La carte procède d’un choix : l’auteur sélectionne les infos qui lui paraissent les +
pertinentes. Il donne une vision des conflits dans le monde.
Il ne donne pas toutes les explications (pb de lisibilité).
Ce qui manque : des causes aux conflits internes : mouvements sécessionnistes, raison ethniques et
religieuses (Juifs et musulmans, Hindous et musulmans). L’imbrication de ces raisons, liées à la
contestation des frontières et à la pauvreté explique la plupart des conflits en Afrique.
Les causes des conflits interétatiques : partage de l’eau au MO, contestation de frontières en Asie,
raisons politiques en Corée.
Il manque des zones d’insécurité : groupes autonomistes armés dans les Philippines, en Indonésie, au Sri
Lanka…
Le problème récent de l’Iran, soupçonné de développer un programme nucléaire à des fins militaires et
qui menace Israël…
Manque de recul : cette carte sera rapidement obsolète : déplacement des conflits, évolution du
printemps arabe…
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2. A l’aide d’un planisphère des organisations internationales
IMG 0005
Gouvernance : Ensemble des règles, des acteurs et des actions liées à une question commune et
exerçant une autorité.
Analyse : Ce que cette carte nous apprend.
La gouvernance mondiale prend plusieurs formes : politique, économique, environnementale.
Les organisations internationales de gouvernance se concentrent dans les pays du nord, surtout les
grandes puissances et les centres d’impulsion de l’économie mondiale :
ONU = siège à NY, acteur majeur de la géopolitique mondiale = opérations de maintien de la paix, aide
au développement, rôle central dans les questions environnementales, aide à la scolarisation,
préservation du patrimoine naturel et culturel + possibilité droit d’ingérence, même aspect militaire =
Conseil de sécurité. Contribue à l’effacement du rôle de l’Etat, même si au final, chaque Etat y défend ses
propres intérêts.
G20 = Apparu en 1990, composé des pays industrialisés et émergents (19 pays + l’UE) représentant près
de 90% du PIB mondial. IL symbolise l’émergence d’un monde polycentrique ainsi que la redistribution
récente des richesses et des rapports géopolitiques. Groupe de discussion et de partenariat économique.
G8 = s’efface face au G20, né dans les années 70 (idée de VGE).
Reprendre l’historique de chacune de ces organisations
IMG 0009 + carte des interventions de l’ONU
Egalement une approche intéressante : les interventions, et les principaux contributeurs,
correspondance avec les cartes précédentes, montre la persistance d’une domination occidentale, lien
entre instabilité et pauvreté, se questionner sur la notion de droit d’ingérence.
Durée de vie également limité de ces cartes : nouveaux sommets, émergence de nouvelles puissances,
nouveaux conflits.
Manque d’une approches des grandes alliances militaires, également facteur de l’effacement de l’Etat
puisqu’ils ne sont plus les seuls garants de leur sécurité et placent au moins une partie de l’armée sous
l’autorité d’une autre puissance = OTAN, dont un certain nombre de pays participent au réseau échelon
(système mondial d’interception des communications privées et publiques élaboré par les EU, Canada,
RU
3. A l’aide d’une carte des puissances nucléaires
IMG 0010
Le type de projection : avantage de la projection polaire : montre bien la proximité géographique des
grandes puissances traditionnelles.
Inconvénient : elle valorise les territoires de l’hémisphère nord.
Analyse : la carte montre quelles sont les grandes puissances militaires (il peut-être pertinent de
comparer avec les cartes précédentes).
Ainsi que le fondement de leur puissance (nombre d’ogives) = considérées comme des armes garantes
de la sécurité (armes de dissuasion). Permet de comprendre l’absence de conflits entre les puissances.
Elle montre aussi un moyen de la sécurité collective : traité de non-prolifération
Ainsi que ses limites = prolifération des Etats disposant de l’arme atomique qui rend l’avenir du monde
incertain.  rappeler ce qu’est la doctrine MAD
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Elle insiste sur le cas préoccupant de l’Iran : 4ème producteur mondial de pétrole, engagé dans un
programme nucléaire depuis les années 50 et qui a accéléré le processus dans les années 90,
officiellement pour préparer l’après-pétrole. L’Iran cherche ainsi à sortir de son isolement et à s’affirmer
comme une puissance du MO, face à une région majoritairement sunnite, et alors que les sunnites, aidés
par les pétro $, progressent.  Rappeler aujourd’hui l’exemple de la crise de l’EIIL.
Critique : ne montre pas certaines limites de la dissuasion nucléaire : la frappe nucléaire dépend surtout
de la capacité de transporter des missiles et de lancer : pour hiérarchiser les puissances, il faut aussi
connaître le nombre de sous-marin et avions lanceurs, ainsi que la capacité de projection.
Un point sur les budgets militaires permet aussi de faire ressortir les principales grandes puissances :
poids écrasant des EU : 700 milliards de $ en 2011 (contre 90 milliards pour le 2nd budget = la Chine)
Conclusion : Les grandes puissances traditionnelles, par le biais des alliances qu’elles ont tissées,
conserve un poids géopolitique majeur. Mais l’hégémonie de l’Occident, est remise en cause par
l’émergence de nouvelles puissances. L’analyse géopolitique du monde actuel montre donc l’existence
d’un monde multipolaire mais aussi la persistance d’un rôle central des Etats qui assurent à la fois la
stabilité géopolitique face à de nouvelles conflictualités et le fonctionnement géoéconomique du monde
II.
Une lecture géoéconomique du monde
On fait l’étude des contrastes de richesses, des inégalités de développement et des échanges qui en
résultent, dans un monde ou les frontières s’effacent. On peut essayer de montrer que l’espace
économique mondial n’est plus dominé par la seule Triade mais qu’il est devenu polycentrique.
1. A l’aide d’une carte du PIB
IMG 0007 + carte des multinationales
Analyse : PIB = Richesse produite à l’intérieur des frontières, mesuré le + svt en $/hab.
Type de carte : anamorphose + analytique.
Légende : une partie donne le PIB/Etat, une partie PIB/hab
Intérêt = montre la place et le poids économique des Etats à travers leur production de richesses.
L’anamorphose permet de bien visualiser les inégalités entre les Etats et entre les grands ensembles
continentaux.
Info principale = persistance de grands contrastes de richesses : la production de richesses reste très
concentrée, la pauvreté persiste : 40% de la population la + pauvre (soit 2.5 milliards de personnes),
concentre 5% du revenu mondial. Ces populations se concentrent dans les PMA tandis que 10% des +
riches concentre 54% du revenu mondial
½ personnes vit avec – de 2$/jour (seuil de pauvreté)
1/5 personnes vit avec – de 1$/jour (seuil d’extrême pauvreté ou dénuement total).
Les grands pôles traditionnels (Amérique du Nord, Japon, Europe) jouent encore un rôle majeur : ¾ de la
richesse mondiale mais leur hégémonie est remise en cause par l’émergence de nouvelles puissances
économiques (BRICS). La Triade est ainsi une notion qui évolue et qui inclue la Chine littorale et une
partie de l’Asie du sud-est depuis 2 ans.
Critique : on ne voit pas les inégalités à l’intérieur des Etats : la mondialisation a dynamisé la croissance
mais cela a aussi pour conséquence d’accroître les inégalités dans les pays du Sud. Dans les pays riches la
croissance des hauts revenus a creusé les écarts entre riches et pauvres.
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Elle ne rend pas compte du développement : Processus qui marque le passage d’une économie agricole
et d’une société rurale, où la pauvreté est généralisée, à une économie urbaine et une société citadine
où la pauvreté est minoritaire. La production plus abondante et plus diversifiée des biens, l’apparition de
nouveaux services, l’accroissement des échanges permettent une amélioration générale des conditions
de vie de la population et s’accompagne généralement de la démocratie.
Le PIB mesure la richesse, l’IDH mesure le niveau de développement.
Développement : La notion de développement fait référence à l’amélioration du niveau et des conditions
de vie d’une population donnée. Cette amélioration est mesurée par (questions élèves) :
Le niveau de consommation
Le niveau d’instruction
Les conditions sanitaires
Le développement consiste donc à accroître le niveau de revenus d’une population. C’était du moins
l’objectif recherché par l’ONU et les PVD au cours des années 60, 70 et 80. Depuis les années 90, la
conception de développement a graduellement évolué vers celle de développement durable.
On considère dès lors que la croissance économique et la croissance des revenus ne sont plus des critères
suffisants pour déterminer le niveau de développement d’une population. En effet il convient également de
prendre en compte des aspirations prioritaires telles que :
-
Une alimentation adaptée aux besoins
L’accès à l’eau potable
La qualité des services de santé
L’accès au système éducatif
Des possibilités de transport et de logement satisfaisantes
Et bien sûr l’accès à l’emploi…
On peut y ajouter la nécessité de garantir à une population les libertés politiques et civiques essentielles.
Disposer d’un revenu permet de satisfaire une partie de ces besoins mais tout dépend évidemment des
infrastructures mises à disposition.
En 2000, les Nations Unies ont élaboré les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui
s’appuient notamment sur l’IDH qui comprend les critères suivants :
Longévité et santé, représentées par l’espérance de vie à la naissance
Instruction et accès au savoir, représentées par le taux d’alphabétisation des adultes et le taux de
scolarisation
Possibilité de disposer d’un niveau de vie décent = PIB/habitant
Définition de la notion de PMA.
La notion de Pays les Moins Avancés (PMA)
L’Organisation des Nations Unies (ONU) a établi une liste de PMA qui compte actuellement
50 pays dont le Burkina Faso. Cette liste est révisée tous les 3 ans par le Conseil économique et social, à la
lumière des recommandations du Comité des Politiques de Développement (CPD).
Les critères appliqués en 2006 par le CPD pour établir la liste sont les suivants :
• Faible revenu, mesuré par le revenu national brut par habitant (moyenne sur trois
(3)ans 2002-2004), en appliquant les seuils de 750$ pour les ajouts à la liste, et de 900$ pour les retraits de
la liste;
• Insuffisance des ressources humaines, mesurée par un indice composite (indice du capital humain), qui
se fonde sur plusieurs indicateurs :
- nutrition (pourcentage de la population sous-alimentée);
- santé (taux de mortalité infantile);
- éducation (taux de scolarisation dans l’enseignement primaire et secondaire);
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- alphabétisation (taux d’alphabétisation des adultes).
• Forte vulnérabilité économique, mesurée par un indice composite (indice de
Vulnérabilité économique), fondé sur les indicateurs suivants :
- crises naturelles (indice d’instabilité de la production agricole), proportion de la population déplacée par
les catastrophes naturelles;
- crises commerciales (indice d’instabilité des exportations de biens et services);
- exposition aux crises (part de l’agriculture, de la foresterie et des pêches dans le PIB, indice de
concentration des exportations de marchandises);
- petite dimension économique (logarithme de la population);
- éloignement économique (indice d’éloignement).
IMG 0008
Ce que fait l’IDH ou l’indice de pauvreté humaine (dans les PVD, il synthétise la probabilité de décéder
avant 40 ans, le taux n’analphabétisme, la part des personnes en deçà du seuil de pauvreté. Dans les PD
il synthétise la probabilité de mourir avant 60 ans + taux d’illettrisme des adultes entre 15 et 65 ans +
part des personnes en deçà du seuil de pauvreté + part des chômeurs de longue durée)
L’IDH permet de voir des hiérarchies différentes : 5 IDH les + élevés, dans l’ordre = Norvège, Australie,
PB, EU, NZ
5 IDH les + faibles : Burkina Faso, Sierra Léone ( rappel de l’actu : virus Ebola), République dominicaine,
Guinée, Erythrée.
Cela montre que l’IDH de la Chine est faible : à peine à la moyenne mondiale alors qu’elle représente
10% du PIB mondial. Par contre les progrès économiques (taux de croissance de 9% en 2012), profite à
l’ensemble de la population car IDH a augmenté de + de 30% entre 2000 et 2012. Situation semblable en
Inde, autre puissance émergente.
On retrouve cependant de profonds contrastes, ainsi que de grands ensembles (retard de l’Afrique, mais
elle aussi connaît des progrès).
Carte aussi rapidement obsolète : serait intéressant de comparer avec les mêmes cartes à d’autres
époques.
Montrer aussi la carte des réfugiés
2. A l’aide d’une carte des échanges mondiaux
Flux = circulation de biens, de personnes, de capitaux, d’informations
Analyse : Montre les principales régions concernées par les échanges : Permet de réfléchir à la notion de
centre/périphérie : la carte montre que l’explosion des flux (+ de 12 mille milliards de $ par an
d’échanges commerciaux, 215 millions de migrants en 2011…) a conduit à une mise en réseau des
territoires du monde : quel que soit son niveau de développement et sa richesse, aucun Etat, aucune
société ne se trouve à l’écart des échanges mondiaux.
Elle fait aussi ressortir l’importance de l’Amérique du Nord, de l’UE et de l’Asie de l’est = 2/3 des
échanges mondiaux.
L’espace économique mondial n’est plus dominé par la seule Triade : elle est désormais concurrencée
par les pays émergents ( BRICS + crise de 2007 : expliquer)
Elle témoigne de la DIT qui spécialise et hiérarchise les territoires. (Division Internationale du Travail :
une notion qui dérive du taylorisme. Expliquer)
Critique : intérêt de la comparer avec une carte de l’IDH ou du PIB pour montrer le lien entre pauvreté et
exclusion des échanges.
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Montrer aussi la carte des multinationales dans « Autres »
Une carte très simplifiée, le choix de l’auteur est de montrer les centres et les périphéries.
Pas d’explications : révolution des transports, innovations informatiques, télécom, internet qui ont réduit
les distances et intensifié les échanges, stratégie des FTN…(expliquer la signification de FTN)
Conclusion : Cet ensemble de cartes nous pousse à avoir un regard critique sur la limite nord/Sud. Cette
ligne et cette séparation du monde en 2 ensemble date du début des années 80 : nouvelle façon
d’exposer les problèmes de développement. Ajd la fracture N/S est + difficile à établir : stable mais +
floue : la richesse/hab ↑ dans les pays émergents.
Les inégalités perdurent = Sud touchés par la pauvreté, la sous-alimentation, l’analphabétisme massif, les
forts contrastes entre une petite minorité très riche et une très grande majorité très pauvre. Mais il y a
aussi de très grands contrastes Nord/Nord (= Europe de l’est) et Sud/Sud
Carte de la ligne nord-sud à montrer pour critique.
III.
Une lecture géoculturelle du monde
Peut-on remettre en question l’idée que la mondialisation provoque une uniformisation culturelle ?
1. A l’aide d’une carte des grands événements sportifs mondiaux
Analyse : En quoi cette carte montre-t-elle une certaine uniformisation ?
Mettre en relation avec carte du PIB : expliquer la localisation des événements sportifs récents.
Cette carte permet d’aborder l’uniformisation relative du monde, par l’intermédiaire de la vaste
diffusion internationale de nouvelles pratiques et de nouveaux produits sportifs ou culturels (4 milliards
de téléspectateurs attendus pour la cérémonie d’ouverture des JO de Londres). Quelles autres cartes
auraient pu être utilisées ? = + grosses distributions ciné, musique, cinéma, parc Disney, marques de
vêtements, alimentation…
Certaines valeurs comme les libertés individuelles, les droits de l’Homme, l’idée de démocratie, sont
considérées comme universelles
L’uniformisation qui s’explique par les progrès des réseaux mondiaux de télécom, d’échanges (Internet,
programme télé…) ainsi que par les stratégies des grandes firmes qui cherchent à étendre leur marché à
travers toute la planète.
Cette culture mondialisée est assimilée à une occidentalisation ou américanisation de la culture et des
modes de vie : les EU sont la puissance qui dispose de la + forte capacité d’influence = Soft power.
Critique : cette carte ne suffit pas à rendre compte de la grande diversité des cultures et des civilisations
qui persiste, des résistances à l’occidentalisation,
2. A l’aide d’une carte des grandes aires linguistiques
Aire culturelle : espace géographique caractérisé par une culture influençant une large partie de la
population. La culture est un ensemble de valeurs et de représentations qui se manifestent par des
comportements individuels et collectifs et par des héritages matériels (édifices religieux) et spirituels.
Aire de civilisation : espace géographique sur lequel vivent des sociétés qui ont un héritage historique en
commun et partagent les mêmes caractéristiques culturelles (langues, religions, art) économiques (type
d’économie) et sociales (niveau de développement)
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Analyse : Quelles sont les langues présentes sur plusieurs continents ? Comment l’expliquer ?
Quel est l’intérêt de cette carte pour la problématique ? = c’est un exemple de la grande diversité
culturelle. Aujourd’hui, des réactions de défense des langues locales, témoigne d’un phénomène de
réaction des sociétés humaines face à la mondialisation. La défense de la langue est une défense de ce
qui singularise, des traditions.
Toutefois, un monde relié par le biais des langues internationales.
Carte à mettre en relation avec une carte des aires religieuses et des aires culturelles en général : le
monde reste multiforme et le repli religieux reste un moyen de résister à l’influence occidentale. La
religion est aussi perçue comme un repère rassurant, c’est une des principales composantes des
traditions.
Ces replis peuvent aussi être source de conflits : Inde, Nigéria, Soudan, Proche-Orient : fortes tensions
entre les différentes communautés religieuses qui cohabite sur le territoire d’un même Etat. Elles
peuvent déboucher sur des conflits armés violents. En effet, l’histoire, la langue, la culture ou la religion
sont utilisés par des Etats, des partis politiques ou des populations afin de justifier des revendications
territoriale, politique, sociale ou symbolique amenant parfois à de véritables conflits.
Ce qu’elle ne montre pas : les progrès de certaines langues comme le chinois. Comment l’expliquer ?
Les autres éléments de diversité : urbanisme, spécialités culinaires…
3. A l’aide d’une carte des flux touristiques
Avec un milliard de visiteurs en 2011, l’activité touristique se transforme en véritable occupation de
territoire. En 2007, 200 millions de touristes se sont rendus dans les pays en développement. De 1970 à
2003, le nombre de touristes est passé de 5 millions à 110 millions dans la zone Asie/pacifique, de 3
millions à 28 millions en Afrique et de 3 millions à 60 millions pour le Moyen-Orient de 1973 à 2010.
Avec 442 millions d’arrivées en 2010, les pays émergents et en développement représentent 47% des
arrivées mondiales et 36,9% des recettes (339 milliards de dollars). Voilà pour les chiffres.
Les pays émergents étant des destinations de plus en plus prisées, la question de l’articulation entre
considérations économiques et environnementale (on parle ici aussi bien d’environnement naturel que
socio-économique) se pose de plus en plus clairement. Il faut donc rapidement revenir à la notion de
développement :
IV.
Une lecture géoenvironnementale du monde
La dégradation de la qualité de l’environnement est devenue une des préoccupations majeures alors que
la population continue à augmenter rapidement. On a tendance à ce sujet à opposer les Etats vertueux
et les Etats coupables de fortement dégrader l’environnement.
1. A l’aide d’une carte des émissions de CO2
Principal gaz à effet de serre, cette carte permet de traiter un des problèmes majeurs de ce siècle :
comment freiner le réchauffement.
Quels sont les + gros émetteurs de CO2 ?
Comment montrer qu’ils sont en lien avec l’activité humaine ? Quelle activité ?
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La consommation de pétrole, charbon, gaz naturel et la déforestation continuent à progresser du fait de
la hausse du niveau de vie et surtout de l’augmentation de la population. C’est pourquoi la concentration
de gaz à effet de serre est toujours plus forte : l’objectif qui était de limiter la hausse des températures à
2° d’ici 2050 semble difficile à atteindre.
Cette carte peut être mise encore en relation en relation avec une carte du PIB ou de l’IDH : les Etats les
+ riches sont ceux dont l’empreinte écologique est la + forte. Les pays émergents ont une empreinte
écologique importante et en augmentation : les pays du nord ne peuvent pas continuer à consommer
comme si les ressources étaient inépuisables : il faut maintenant tenir compte de la consommation dans
le Sud.
A partir des années 1990, la notion de développement durable s’est peu à peu diffusée, avec pour
objectif de trouver des solutions aux questions environnementales ainsi qu’aux enjeux économiques et
sociaux de la planète : repenser un mode de développement plus économe, plus juste et plus solidaire.
On observe ainsi l’apparition d’une conscience environnementale planétaire : 18 millions de km²
protégés dans le monde, soient 13% des terres émergées, dix fois plus qu’en 1970. De même, la
nécessité d’une transition énergétique est acceptée par tous : il faut remplacer les énergies fossiles (81%
de l’énergie primaire) par des énergies renouvelables.
Ce que la carte ne montre pas : elle n’est qu’un exemple de la pression de l’homme sur
l’environnement : surexploitation des ressources de la mer, pollution des eaux, épuisement des terres
arables. ¼ des espèces animales et végétales est aujourd’hui menacé d’extinction. Les ressources
minières et fossiles s’épuisent, l’eau potable se fait rare.
Mais il y a aussi les risques sanitaires liés à une forte mobilité des populations : risques de pandémies,
d’épidémies alimentaires.
Elle montre également peu les efforts fais à différentes échelles : l’indice de performance
environnemental :
Hachette p. 37 :
Dénonce les pays pauvres : il classe les pays en fonction des politiques environnementales : à part pour
le Costa Rica qui mise sur le tourisme, seuls les pays riches mènent des politiques de préservations, alors
que les pays pauvres n’en n’ont pas les moyens et leur priorité reste le développement économique.
2. A l’aide d’une carte de la disponibilité en eau douce.
Analyse : Montrer l’inégalité de la disponibilité. S’explique-t-elle seulement par des facteurs naturels ?
Cette carte révèle Les zones sèches le long des tropiques : Afrique du nord, du proche et du MO jusqu’au
Pakistan = ceinture de la Pénurie.
ont moins de 1% de l’eau mais abritent 10% des habitants de la planète, or ce sont des régions où la
population augmente rapidement = stress hydrique. Ils utilisent plus de 50% de leurs ressources
renouvelables.
Mise en relation avec l’augmentation de la population, elle montre que le rapport entre prélèvement en
eau douce et poids de la population est enjeu majeur.
Mise en relation avec la carte de l’IDH, elle montre que ce sont les populations les + pauvres qui n’ont
pas suffisamment accès à l’eau potable.
La préservation de la ressource en eau (surtout sa qualité) devient un enjeu majeur quand l’utilisation
de l’eau suscite des rivalité Tourisme/secteur agricole..
Ce que la carte ne montre pas : les conflits liés à l’eau dans les régions en stress hydrique
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Le croisement des lectures est donc indispensable pour comprendre le monde devenu de plus en plus
complexe. Dans tous les cas, l’humanité sera confrontée à la nécessité d’adopter des modes de
développement à la fois plus durables et plus équitables.
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