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14 mars 2013
La ville de Bezons en banlieue parisienne a accordé la
citoyenneté honorifique au terroriste du FPLP
responsable du meurtre du ministre Rehavam Ze'evi,
qui purge une peine de prison à vie en Israël
Certificat honorifique reçu par Majdi al-Rimawi, l'un des assassins du ministre Rehavam Ze'evi,
filmé dans un reportage diffusé sur la chaîne de télévision officielle de l'Autorité Palestinienne
(Télévision palestinienne, 17 février 2013, via Palestinian Media Watch - PMW)
Aperçu général
1. La ville de Bezons, banlieue située au Nord-Ouest de Paris, a récemment décidé
d'accorder la citoyenneté honorifique à Majdi al-Rimawi, terroriste du Front
Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), responsable d'une série
d'attaques, dont l'assassinat du ministre Rehavam Ze'evi. Majdi al-Rimawi a été
jugé et purge une peine en Israël (prison à perpétuité plus quatre-vingt ans de prison).
La décision a été prise lors d'une réunion spéciale du conseil municipal le 13 février
2013 consacrée à la solidarité avec le peuple palestinien (Agence de presse Ma'an,
11 mars 2013). Quelques jours plus tôt, la ville avait organisé une conférence
consacrée aux "prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israéliennes".
2. L'épouse de Majdi al-Rimawi, Fathia Barghouti (al-Rimawi), était maire de la localité
de Bani Zeid, au Nord de Jérusalem (lieu de résidence de Majdi al-Rimawi jusqu'à son
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arrestation), jusqu'aux dernières élections. Elle a participé à la cérémonie organisée à
Bezons. Le titre honorifique a été remis à Majdi al-Rimawi grâce à la collaboration
entre sa femme, membre de la famille Barghouti, et le maire de Bezons. La
municipalité de Bani Zeid et Bezons sont en effet jumelées depuis 2008 (NRG, 11
mars 2013).
3. Selon l'épouse d'al-Rimawi, les contacts avec la municipalité de Bezons remontent à
2008. D'après elle, la question des prisonniers a attiré l'attention des "frères français"
qui ont décidé d'accorder la citoyenneté honorifique de la ville à l'un des détenus. Il
s'agit selon elle d'un grand hommage rendu à la famille et d'un témoignage de soutien
du peuple français aux prisonniers palestiniens en général, et aux détenus condamnés
à de longues peines en particulier (Chaîne de télévision de l'AP, via PMW, 17 février
2013).
4. Dans son allocution et dans le journal de la ville, le maire de Bezons a affirmé qu'un
"génocide" était commis en Palestine (fausse déclaration mise en avant par les
auteurs de l'attaque de délégitimation). Au sujet de Majdi al-Rimawi, il a déclaré qu'il "a
pris part à l'intifada pour le droit à la protection contre l'occupation de son pays. Pour
cette opposition, il est emprisonné depuis 2002". Il a ajouté que l'octroi du titre
honorifique à al-Rimawi était un geste politique et que Majdi trouve sa force dans la
lutte palestinienne et les manifestations de solidarité à travers le monde. Il a également
qualifié Majdi de "victime directe de l'occupation" et a appelé le gouvernement français
à demander sa libération à Israël (Journal de la municipalité, Mars 2013). Dans son
discours, il n'a pas fait référence au fait que Majdi al-Rimawi purge une peine de
prison pour avoir assassiné avec préméditation et participé à d'autres attaques
terroristes. Le journal de la ville a également publié que Majdi al-Rimawi était
emprisonné depuis plus d'une décennie et que son seul crime était "la protection de sa
ville et de ses habitants et sa demande d'appliquer le droit international à reconnaître
la Palestine dans les frontières de 1967 et qu'il a été condamné à plus de quatre-vingts
ans" (Haaretz, 10 mars 2013).
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Droite : Dominique Lesparre, le maire de Bezons. Gauche : Réunion du Conseil municipal durant
laquelle la citoyenneté honorifique a été accordée à al-Rimawi (Journal de Bezons, Mars 2013)
5. Selon nous, l'octroi de la citoyenneté d'honneur à Majdi al-Rimawi n'est pas un
hasard. Les organisations anti-israéliennes en France et en Italie, y compris des
organisations des droits de l'homme, entretiennent des liens avec le FPLP. Ces
relations ont été exprimées par la participation d'activistes du FPLP de Ramallah à des
conférences et des réunions en France et à des rencontres organisées par le
groupuscule italien pro-palestinien Freedom Flotilla Italia impliqué dans l'organisation
de flottilles. 1
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Pour plus d'informations sur le lien entre des éléments anti-israéliens en France et le FPLP, voir notre
article du 17 février 2013 intitulé "Terrorisme et droits de l'homme : Shawan Jabarin, directeur d'une
organisation des droits de l'homme et activiste du FPLP s'est récemment rendu en France dans le cadre
d'une campagne anti-israélienne", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/fr/article/20478
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Décision de la ville de Bezons et réactions
La cérémonie durant laquelle la citoyenneté honorifique a été accordée à l'un des tueurs de Ze'evi,
le terroriste Majdi al-Rimawi, présidée par le maire de Bezons (Facebook, 11 mars 2013)
6. La ville de Bezons est une banlieue de Paris qui abrite 28000 habitants. Le maire
depuis 2008 est Dominique Lesparre, membre du Parti communiste. Durant son
mandat, la ville a été impliquée dans la flottille du Mavi Marmara pour la bande de
Gaza. Bezons est également jumelée depuis 2008 avec la localité de Bani Zeid, au
Nord de Ramallah, où réside la famille d'al-Rimawi (Haaretz, 10 février 2013).
7. Olivier Régis, conseiller municipal de l'UMP (centre-droite) a protesté contre la
décision, en disant que le maire avait transformé la réunion municipale en événement
politique (Haaretz, 10 mars 2013). Le Congrès juif européen a condamné l'incident et
a appelé les autorités françaises à condamner la décision du maire. Le Dr. Moshe
Kantor, président du Congrès, a affirmé dans un communiqué qu'il est "inconcevable
qu'un élu soit à ce point ignorant qu'il qualifie de victime un meurtrier de sang-froid".
Selon lui, "c'est de l'ignorance, qui pourrait conduire des gens comme celui qui a
commis le meurtre des enfants de Toulouse (19 mars 2012) parce qu'ils étaient Juifs.
Cette glorification de l'assassinat est un message pour le prochain tueur. Nous
espérions que l'assassinat de Toulouse ait causé une sorte de choc en France, mais
malheureusement, ce n'était pas un événement assez fort pour choquer ceux qui
attaquent les Juifs et d'autres minorités" (Jerusalem Post, 11 mars 2013).
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8. Le Conseil représentatif des institutions juives de France a publié une lettre ouverte
condamnant l'incident dans sa newsletter du 13 mars 2013.
Lettre de protestation du Conseil de la communauté juive de France publiée le 13 mars 2013
Majdi al-Rimawi
Droite : Le terroriste Majdi al-Rimawi durant son procès (Ma'an, 11 mars 2013). Gauche :
Majdi al-Rimawi étudie en prison en Israël (Quds Net, 15 juillet 2012)
9. Majdi Rahima al-Rimawi (Abu Saed), né en 1965, est originaire du village de Beit
Rima (sa famille vit maintenant dans la ville de Bani Zeid, dont Beit Rima fait partie).
Majdi al-Rimawi a étudié à l'Université de Bir Zeit où, il a été apparemment exposé aux
activités du FPLP et a rejoint ses rangs. Il était actif au sein de l'organisation durant la
première Intifada. Il a tenté de terminer ses études dans l'ex-URSS, mais Israël l'a
empêché de quitter le pays. En 1995, il a épousé Fathia, de la famille Barghouti. Il a
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deux enfants : Saed et Marah. En 2005, il a aidé sa femme Fathia à être élue à la
mairie de Bani Zeid (Forum Ajras al-Awda, 11 mars 2009).
10. Au sein du FPLP, il a servi d'officier opérationnel. En 2001, il a travaillé aux côtés
du terroriste de l'organisation Ahed Ghalma et était impliqué dans la planification
d'attaques terroristes à Jérusalem et à Yehud. Il a dirigé la cellule responsable de
l'assassinat de Ze'evi et a conduit le véhicule dans lequel les terroristes se sont
enfuis. Al-Rimawi a recruté, dirigé et dispatché la cellule (Voir l'Annexe).
Le meurtre de Ze'evi et l'arrestation de ses meurtriers
11. Le 17 octobre 2001, le ministre israélien du Tourisme Rehavam Ze'evi a été
assassiné à l'Hôtel Hyatt de Jérusalem où il était descendu. L'assassinat a été commis
par une cellule de quatre terroristes. Ze'evi a été assassiné vers 7h quand il est
retourné à sa chambre après avoir pris son petit-déjeuner avec son épouse. Il a été tué
par trois tirs à la tête à bout portant. Immédiatement après la fusillade, les tueurs se
sont enfuis dans une zone contrôlée par l'Autorité Palestinienne. Le FPLP a
revendiqué la responsabilité de l'assassinat, commis en représailles à la mort du
leader de l'organisation Abu Ali Mustafa en Août 2001.
12. Après l'assassinat, les tueurs ont trouvé refuge dans la Muqata'ah à Ramallah, où
ils se sont cachés sous la protection de Yasser Arafat. Pendant l'Opération Rempart
(Mars - Mai 2002), après que des soldats de Tsahal ont encerclé la Muqata'ah, un
accord international a été conclu en Avril 2002 qui a reçu l'approbation du
gouvernement israélien ("Accord de Ramallah"). Conformément à l'arrangement, des
observateurs des États-Unis et de Grande-Bretagne devaient superviser les meurtriers
de Ze'evi dans une prison de l'AP à Jéricho.
13. Les quatre assassins du ministre Ze'evi ainsi qu'Ahmad Sa'adat, le chef de
l'organisation également emprisonné, ont bénéficié pendant leur séjour dans la prison
de Jéricho de conditions de détention "cinq étoiles". Ahmad Sa'adat, le secrétaire
général du FPLP et Ahed Ghalma, le chef de la branche armée du groupe, ont
continué depuis la prison à gérer et à diriger les activités de l'organisation, y
compris en donnant des instructions pour des activités terroristes. Aux élections du 25
janvier 2006, Sa'adat a été élu au Conseil Législatif Palestinien. Il a également mené
des négociations avec le Hamas, qui a promis de garantir sa libération une fois le
nouveau gouvernement formé.
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L'affiche du FPLP publiée en Octobre 2005, marquant le quatrième anniversaire de l'assassinat du
ministre Rehavam Ze'evi. Au centre de l'affiche figurent les quatre assassins du ministre piétinant
son cercueil. Aux deux coins de l'affiche on aperçoit le portrait d'Abu Ali Mustafa (droite), le
secrétaire du FPLP, tué par l'armée israélienne, et Ahmad Sa'adat, son successeur (gauche),
responsable de l'assassinat de Ze'evi, détenu en Israël. Sous le cercueil, la légende ensanglantée
précise : "C'est le destin de votre leadership, [par les] Brigades Abu Ali Mustafa". En haut au
centre de l'affiche, il est écrit "Nos brigades continueront d'agir pour éliminer l'entreprise
[sioniste]".
14. En Janvier 2006, après que le Hamas a remporté les élections législatives
palestiniennes, Ismail Haniya a annoncé son intention de libérer les tueurs de Ze'evi.
Le 14 mars 2006, les observateurs américains et britanniques ont quitté la prison de
Jéricho en affirmant que l'AP ne respectait pas l'accord conclu avec Israël quatre ans
plus tôt et n'assurait pas leur sécurité. Le même jour, les forces de Tsahal ont opéré à
Jéricho.
15. Le matin du 14 mars 2006, les forces de Tsahal sont entrées dans Jéricho et ont
encerclé la prison de l'Autorité Palestinienne (Opération "Premiers fruit"). Après un
siège d'environ neuf heures, près de 300 prisonniers et les gardes qui étaient là se
sont rendus. 38 d'entre eux ont été arrêtés et interrogés par les forces de sécurité
israéliennes. Parmi les prisonniers figuraient les cinq membres du FPLP impliqués
dans l'assassinat du ministre Rehavam Ze'evi, y compris Majdi al-Rimawi (quatre
membres de l'équipe et le chef Ahmad Sa'adat). Ils ont été traduits en justice en Israël.
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Les forces de Tsahal assiègent la prison de Jéricho (Al-Arabiya, 14 mars 2006)
16. Le 29 juillet 2008, le tribunal de Jérusalem a condamné al-Rimawi. Il a été
reconnu coupable d'une série d'infractions, y compris d'appartenance à une
organisation terroriste, d'assassinat, de tentative d'assassinat, d'infractions
relatives aux armes et à l'entraînement aux armes. Pour son implication dans
l'assassinat du ministre Ze'evi, l'acte d'accusation indique qu'al-Rimawi a recruté,
formé, planifié et envoyé la cellule responsable de l'assassinat du ministre. Il a
donné au tueur de l'argent pour une chambre d'hôtel et a approuvé le
recrutement de deux autres terroristes et les a préparés avant l'attaque. Il leur a
transmis deux armes et un fusil d'assaut et leur a ordonné de louer des
véhicules.
17. Le tribunal l'a condamné à la prison à vie et à quatre-vingt ans de prison
supplémentaires. Dans le jugement il est précisé que : "l'accusé a été reconnu
coupable d'assassinat avec préméditation en vertu de l'article 300 du code pénal, ce
qui est passible d'un emprisonnement à perpétuité obligatoire. L'accusé devant nous
a initié et planifié une série d'attaques, des explosions à divers endroits en Israël
en 2001 dans l'intention de tuer des gens et de causer des dommages. Même si
lui-même n'était pas un homme de terrain, il endosser la pleine responsabilité de ces
graves infractions. L'accumulation de peines dans ces cas graves sont indispensables
en raison des tentatives répétées de nuire et de tuer des innocents par des bombes et
des fusillades contre des véhicules" (Affaire pénale Jérusalem 516/08).
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Annexe
Document saisi portant sur l'activité de Majdi al-Rimawi
Pendant l'Opération Rempart (29 mars - 10 mai 2002), de nombreux documents ont
été saisis portant sur les terroristes impliqués dans l'assassinat du ministre Rehavam
Ze'evi. Par exemple : un document contenant des informations sur Majdi alRimawi après l'assassinat. Il est notamment souligné dans le document qu'il
entretenait des liens avec Ahed Ghalma et Ahmad Sa'adat, le secrétaire général
de l'organisation. Le document a été rédigé peu après l'assassinat du Ministre
Ze'evi et saisi pendant l'Opération Rempart à Béthanie.
Traduction du document
L'Autorité Nationale Palestinienne
Siège de la sécurité préventive
Direction de Ramallah
Date : 3 novembre 2001
[au] Frère Abu Rabia qu'Allah le préserve,
Sujet : Renseignements.
[Note:] Pour mise à jour immédiate [du] colonel [Aqid] Abu Ali, qu'Allah le préserve.
Majdi al-Rimawi a étudié à l'Université de Bir Zeit et a été impliqué dans les activités
étudiantes du FPLP par le biais de Fatah al-Rimawi, membre des cellules chargées
des activités étudiantes dans les universités. Ils ont entretenu des contacts très étroits
avec le responsable des étudiants de l'organisation du FPLP, George Qarat. Le cercle
organisationnel s'est élargi au sein du FPLP et des liens étroits ont uni les deux
précités et Rami Fadhael, Samer al-Arbid et Ahmad Washha.
Hazem Thalgi, responsable du bureau du FPLP de Beit Rima, qui était en relation avec
George Qarat, a rejoint le cercle des mentionnés. Par ailleurs, un autre nom de ce
groupe a été cité, celui de Shadi al-Khawaja, résident de Ramallah.
Majdi al-Rimawi entretenait des relations excellentes avec le recherché Ahed
Ghalma, responsable de la branche armée [du FPLP]. Les noms mentionnés se
réfèrent aux activistes sur le terrain et sont une branche très importante dirigée
par Ahmad Sa'adat.
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Cordialement,
Votre frère,
Hikmat Sami
[Au] Frère Abu al-Sa'id
Copie [à transférer au] Comité central
[Copie à transférer à] Cellule de crise, conformément aux instructions
Le document original
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