L`institut européen d`innovation et

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L`institut européen d`innovation et
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L’institut
européen d’innovation et
de technologie (EIT) : nouvel acteur
de la recherche en Europe
Parce que les indicateurs de l’Union européenne en matière d’innovation sont en deçà de ceux des États-Unis
ou du Japon, la Commission européenne a souhaité créer un nouvel outil, l’European Institute of Innovation
and Technology (EIT), capable de dynamiser le triangle de la connaissance formé par les politiques de la
recherche, de l’éducation et de l’innovation. L’EIT est un institut public européen créé en 2008 et basé à
Budapest. Son leitmotiv est d’augmenter la croissance durable et la compétitivité européenne en augmentant
les capacités d’innovation de l’Europe.
L’EIT encourage, promeut et favorise les échanges et le partage de connaissances entre les différents acteurs du triangle
de la connaissance (i.e. établissements d’enseignement supérieur, centres de recherche, industries et entreprises) réunis
autour d’un thème commun qui sera traité pour créer et accélérer des processus d’innovation. Les moyens mis en place
visent à renforcer les partenariats public-privé, favoriser la création d’entreprises, orienter la recherche académique vers
les besoins sociétaux, financer la circulation de connaissances et développer des activités de formation dans le but
d’élargir les perspectives des étudiants sur les mondes industriels et de la recherche.
enseignement
supérieur
« L’EIT renforcera la compétitivité
de l’Europe sur la scène mondiale. Il libérera
le potentiel d’innovation européen »
José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne.
C’est le comité directeur de l’EIT composé de membres nommés par la Commissaire
européenne à la recherche qui définit les thématiques prioritaires, et les déclinent
en Knowledge and Innovation Communities (KIC) ou Communautés de la
Connaissance et de l’Innovation. Les trois premières KIC créées sont
axées sur la lutte et l’adaptation au changement climatique (Climate-KIC), les
énergies durables (KIC InnoEnergy) et les technologies de l’information et de la
communication (EIT ICT Labs).
EIT ICT Labs
L’EIT reconnaît que 80% des nouveaux développements
dans les secteurs clés de l’économie européenne sont
conditionnés par des avancées dans le domaine des
technologies de l’information et de la communication. La
KIC EIT ICT Labs ambitionne de devenir un laboratoire
européen d’envergure, impliquant une trentaine de
partenaires principaux (industries, organismes de
recherche et universités européennes de premier plan)
et un grand nombre de partenaires associés, organisés
autour de six CLC (i.e. Berlin, Eindhoven, Helsinki, Paris,
Stockholm et Trente). Le pôle français est centré sur le site
de Paris-Saclay et fédère des partenaires comme AlcatelLucent, France Télécom-Orange, Thomson, Inria, Université
Pierre et Marie Curie Paris 6, Université Paris-Sud 11 et
Institut Télécom. Le partenariat français est renforcé
par deux pôles régionaux actifs dans les domaines des
technologies de l’information (Rennes et Sophia-Antipolis).
Le projet de communauté EIT ICT Labs a ainsi été retenu
pour construire la société de l’information du futur et
il doit permettre le développement d’une économie
numérique puissante au service des citoyens dans des
domaines relevant d’enjeux sociétaux des décennies
à venir (e.g. la santé et le bien-être, les services à la
personne, le développement durable, les transports, les
médias). Dans cet ensemble, le site français assure la
coordination générale de la recherche, le site suédois
coordonne le volet enseignement avec la création de
masters et d’écoles doctorales et le site allemand
manage le volet innovation.
Plus d’informations : www.eitictlabs.eu
recherche
innovation
Les KIC sont des réponses aux nouveaux défis
sociétaux qui ne peuvent être traités qu’en
rassemblant les forces et en respectant les
contributions de chaque sommet du triangle
de la connaissance
Concrètement et sur la base d’un financement communautaire global à hauteur
de 300 millions d’euros sur 4 ans (i.e. 25% du financement total), les trois KIC
existantes sont organisées pour réunir une masse critique d’acteurs de chaque domaine. Elles sont structurées en
centres de co-localisation (CLC) où sont centralisées les équipes et activités nationales. On y crée des écosystèmes
locaux favorables à la diffusion et l’exploitation des résultats de la recherche ou à leur transformation en activités
commercialement exploitables ou encore à la mise en place de formations plus adaptées aux besoins des acteurs
académiques et économiques (i.e. programmes d’éducation innovants de niveaux master ou doctorat labellisés EIT).
Horizon 2020 n’a pas commencé et pourtant se profile déjà la création de six futures KIC d’ici 2020, avec un budget
prévisionnel de 3,2 milliards d’euros de la Commission européenne qui prévoit aussi la consolidation des KIC existantes.
En 2014, trois KIC sont prévues sur la base d’un appel à proposition qui devrait être publié fin 2013 :
Climate-KIC
La Climate-KIC a démarré ses activités en 2010. Elle
s’inscrit pleinement dans la priorité affichée par la
Commission européenne pour que l’Europe soit un moteur
mondial d’une nouvelle économie bas-carbone. La lutte et
l’adaptation au changement climatique nécessitent une
transformation globale de notre économie et de nos codes
sociaux. La mission de la Climate-KIC est d’accélérer et
stimuler significativement l’innovation nécessaire à cette
transformation. Elle fédère autour de cet objectif des
grands groupes, des PME, des chercheurs et des étudiants
de toute l’Europe, ainsi que des collectivités régionales et
locales. Répartie sur cinq CLC (i.e. Paris, Londres, Berlin,
Randstad et Zürich) et réunissant 160 partenaires de
tous horizons, elle est orientée sur la formation de futurs
entrepreneurs, l’innovation, l’identification et la création de
nouvelles opportunités de marché et la capitalisation des
résultats grâce à un réseau d’incubateurs. Pour atteindre
ses ambitions, la Climate-KIC co-finance des projets
d’innovation ainsi que la maturation et le développement
de start-up ; elle met à disposition des espaces de
partage, des outils d’incitation à la création
d’entreprise, et crée des opportunités de
collaborations de R&D. Les membres de la
KIC ont également mis en place plusieurs
programmes de formation spécifiques alliant
la formation scientifique à l’entreprenariat
(Climate-KIC education). La Fondation de
coopération scientifique Campus Paris-Saclay
coordonne les trente partenaires majeurs du CLC
français.
Plus d’informations : www.climate-kic.org
KIC InnoEnergy
La KIC InnoEnergy ambitionne de devenir le leader mondial de l’innovation et de l’entreprenariat dans le domaine de
l’énergie durable. Dans cette KIC, la durabilité se traduit par une réduction des coûts dans la chaîne de valeur de l’énergie,
par une amélioration de la sécurité énergétique et par la réduction du CO2 et des émissions de gaz à effet de serre. Avec
une contribution de 43 millions d’euros de l’EIT en 2013, la KIC InnoEnergy fédère 29 partenaires formels et 60 partenaires
associés (i.e. entreprises, instituts de recherche et universités) autour un objectif commun, stimuler l’innovation dans la
production d’énergie propre. L’activité de la KIC se centre sur trois axes : la formation des étudiants pour qu’ils deviennent
des entrepreneurs dans le secteur de l’énergie, le soutien à la création d’entreprise et le soutien aux projets de transfert
technologique.
Le pôle français de la KIC InnoEnergy, en charge de la partie nucléaire durable et des technologies convergentes, est situé
à Grenoble et est associé à cinq autres pôles européens (i.e. Karlsruhe, Eindhoven, Barcelone, Stockholm et Cracovie). Il
bénéficie de l’apport de pôles de compétitivité nationaux tel que Tenerrdis et Capénergies. La KIC InnoEnergy est dotée d’un
incubateur européen qui a déjà soutenu le développement de 52 projets de start–up innovantes dans le domaine de l’énergie.
Plus d’informations : www.kic-innoenergy.com
« Innovation pour une vie en bonne santé et un vieillissement actif » qui aura pour but
d’améliorer la qualité de vie et le bien-être des citoyens de tous âges,
« Raw materials » sur l’exploitation, l’extraction, la transformation le recyclage des
matières premières,
« Food4future » sur les aliments pour l’avenir.
La Conférence des Présidents d’Université (CPU)
a répondu à la consultation sur l’EIT en 2011. Quelques extraits de sa contribution :
« Si la CPU se réjouit du développement des « labels EIT » pour les formations, elle réaffirme l’importance du respect des
Soulignons que pour la constitution des trois
premières KIC en 2009, une vingtaine de
consortia étaient en compétition.
procédures nationales de diplômes qui doivent rester du ressort des universités »,
« Les Universités soulignent l’importance d’un partenariat équilibré avec les entreprises : les KIC ne doivent pas devenir des
outils de captation des idées par les partenaires industriels (…) mais bien une plate-forme de coopération »,
« L’EIT ne doit pas se faire au détriment financier de la recherche collaborative du Programme cadre ».
2 / Chercheurs européens n°06 - mars 2013
Chercheurs européens n°06 - mars 2013 / 3