Un suicide collectif
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Un suicide collectif
14 Bleu Rouge Noir Jaune BASKET ÉQUIPE DE FRANCE FEMMES TOUS SPORTS TÉLÉVISION Cathy Melain, le regain Le match payant-gratuit La capitaine des Bleues entame une nouvelle carrière en club et retrouve la joie du jeu en sélection. MONACO – de notre envoyé spécial AUJOURD’HUI, à l’occasion du Sportel, « le rendez-vous international du sport et de la télévision », qui a démarré hier à Monaco, Frédéric Chevit, le directeur des sports de France Télévisions, et Laurent-Éric Le Lay, le directeur général d’Eurosport, ont prévu de discuter le bout de gras. Au menu : la finale du dernier Euro de volley, perdue par la France face à l’Italie. Propriété de la chaîne thématique, la rencontre a été en partie diffusée par France 3 afin d’être accessible au plus grand nombre. « Cela s’est réglé en quinze secondes, raconte Chevit. Nous n’avons même pas eu le temps de parler du prix. » Un tarif qui devrait tourner autour de 100 000 euros, les deux parties prévoyant au passage de discuter de la prochaine Coupe du monde de volley, elle aussi aux mains d’Eurosport. « Nous allons trouver un accord », assure le patron des sports de France Télévisions. Ce climat serein n’est pourtant pas la règle. Pour l’Euro de basket, France Télévisions et le groupe Canal + ont ferraillé sans retenue pour une cession de la demi-finale France-Lituanie. Après avoir proposé 40 000 euros, France Télévisions a monté son offre à hauteur de 100 000 euros. Mais sans émouvoir les dirigeants de la chaîne cryptée. Et si la bande à Parker s’était hissée en finale, il n’est pas sûr que Canal + aurait fini par céder. Car, pour l’heure, rien ne l’oblige à se laisser déposséder de ses droits. Le décret « relatif aux conditions de retransmission télévisée des événements d’importance majeure » sur lequel planchent le ministère des Sports et celui de la Culture et de la Communication doit encore être finalisé. En attendant d’être envoyé vers Bruxelles ! Mais même si c’est doucement, les choses avancent. Réunies sous l’égide préfère. D’autant que maintenant, vu les gabarits très costauds qu’on trouve à l’aile (poste no 3), j’en prends un peu plein le dos… Donc, je pense que c’est ça, c’est parce que tout s’est simplifié dans ma tête, je sais ce qu’on me demande, et c’est plus simple quand on sait ce qu’on doit faire. Comprenne qui voudra… » Étrangement, Cathy, qui , après la déception du Championnat du monde 2001 en Chine (8e) plaidait pour un retour à un basket plus tenu, plus contrôlé, a vite trouvé une belle efficacité dans le jeu de courses toutterrain de cette jeune équipe de France, obligée de revoir sa copie après le départ de l’axe fort SouvréFijalkowski. « Là, on a des joueuses très véloces, et c’est pour ça qu’on essaye de vraiment mettre du rythme dans le match, plus de pression défensive, de jouer sur d’autres qualités », analyse-t-elle avant d’asséner : « Oui, ça me convient… Moi je suis partisane d’une défense dure, et ce que j’ai regretté aux Championnats du monde en Chine, c’est qu’on a oublié de défendre dur, et on a voulu attaquer avant de défendre. Et je pars du principe que c’est la défense qui fait qu’on attaque bien. C’est ce qui se passe actuellement. » Pour autant, la capitaine française (29 ans) ne se berce pas d’illusions sur la hauteur du défi qui attend les Bleues, championnes d’Europe en titre, en Grèce : « On est très conscientes qu’on va défendre un titre qui n’est pas vraiment celui de cette équipe. Que c’est une nouvelle équipe, un nouveau Championnat. L’objectif est de se qualifier pour les Jeux Olympiques, mais c’est vrai qu’il n’y a plus de marge sur les équipes qu’on dominait il y a deux ans. On va être vraiment obligées de jouer à notre meilleure valeur pour être un petit peu au-dessus. » En ce qui la concerne en tout cas, elle est vraiment une valeur sûre. LILIANE TRÉVISAN « Un suicide collectif » JEAN-PIERRE DE VINCENZI, le DTN, dresse son état des lieux après l’échec de l’Euro et ouvre les pistes pour rebondir. aider, c’est une erreur que j’ai toujours dénoncée. Au-delà de la prestation du joueur, il y a le comportement dans le groupe. C’est un problème de cohésion, et je regrette qu’on soit passé à côté de cette dimension qui est fondamentale dans la vie d’un gestionnaire de groupe. Contre l’Italie, on aurait eu une toute petite envie supplémentaire, on passait. C’est plus grave qu’un match qui se joue à une balle. Ça veut dire qu’il y a des gens qui n’avaient pas envie, qui n’adhéraient pas au projet et qui étaient prêts à sacrifier leur plaisir pour ne pas que l’autre l’ait. Quand on ne mange plus ensemble depuis un certain temps, que chacun vit dans son coin, c’est fatal. C’est un suicide collectif. Et individualisé. » LE FUTUR ENTRAÎNEUR. – « On ne va pas se précipiter pour choisir le nouveau coach. Il faudra que celui-ci comprenne et respecte la stratégie. Si ce n’est pas le cas, il devra sortir de cette voie-là. On a le droit de ne pas être d’accord, mais il ne faut pas que le coach se crée son propre isolement. Il faut qu’on soit très clairs, au point de vue politique fédérale, pour qu’on puisse dire clairement au coach ce que l’on veut, afin que celui-ci soit suffisamment averti pour évoluer librement dans le cadre de cette politique et qu’on puisse le soutenir contre vents et Weisz : « Pas trahi » ces risques parce qu’à l’issue de l’Euro 2001, j’ai vu à quel point le niveau était haut et je pensais qu’une équipe de France ne jouerait un rôle intéressant à l’Euro suivant que si elle rassemblait les joueurs pouvant la porter à ce niveau. » S’il assume ces choix, le sélectionneur estime que le titre NBA de Parker a enclenché dans l’opinion le fantasme d’une invincibilité garantie que lui n’a jamais cautionné. En revanche, il pense toujours « que les joueurs NBA étaient capables à un moment de transcender l’équipe de France. Ensuite, tout le monde parle d’échec total, je m’excuse mais nous sommes quatrièmes et c’est la première fois que seulement les trois premiers se qualifiaient pour les Jeux. Quatrièmes, on l’a été trois fois en quarante-quatre ans (1961, 91 et 99), je trouve donc très dur de parler d’échec total. » . Pour lui « jusqu’au match contre l’Italie, ça s’est très bien passé. L’équipe s’est cassée après la Lituanie, c’est pourquoi j’ai demandé au président de venir leur dire l’importance de la qualification. Je sais que c’est stupide mais ce groupe n’existait que pour la médaille d’or. C’était un groupe qui fonctionnait en tout ou rien et, comme tous ces groupeslà, très dangereux. Vous me dites, il ne fallait pas le bâtir ? Mais alors, avec qui ? Qui aurait pu aller chercher le podium ? C’était mes choix, contestés peut-être, mais on ne m’a pas proposé non plus d’alternatives. Avec une autre équipe, on ne passait même pas Lulea. » – J. –L. T. marées. Dans l’état où on est, il n’y a pas cinquante solutions. Le coach devra prendre les joueurs qui iront dans le projet, mais il est hors de question que ces derniers avalisent le choix de l’entraîneur, car celui-ci arriverait avec des menottes. En gros, il faudra que chacun reste bien à sa place : le président de la Fédération, le DTN, le coach, les joueurs. Maintenant, la question centrale va être de savoir si on prend un entraîneur qui est déjà en club ou pas, avec tous les problèmes que ça engendre. » AVEC QUELS JOUEURS ? – « On a des options avec une équipe jeune. On va aller voir Tony (Parker), Boris (Diaw), même Michael (Pietrus), tous ces nouveaux joueurs qui doivent se rendre compte que Tokyo 2006, Pékin 2008, les JO de 2012 qui pourraient être à Paris, c’est pour eux, pour leur génération. Il faut qu’on puisse y aller. Le seul passage difficile, c’est septembre 2004 (qualifications pour l’Euro 2005), où on va retrouver des équipes comme l’Allemagne ou la Russie. Il faut qu’il y ait un consensus. Et tous ceux qui ne veulent pas y rentrer, on les mettra à 10 mètres. On n’a plus le choix. La convivialité, c’est fini. Mais il faut qu’on leur propose un projet. En même temps, il y a des gens comme Cyril Julian, Laurent Foirest, voire des I GORAN BOSKOVIC À L’ESSAI À HYERES-TOULON. – Le club varois vient de mettre à l’essai pour un mois l’arrière serbo-monténégrin Goran Boskovic (1,98m, 31 ans) déjà vu en France en pro A sous le maillot de Nancy (7,4 pts, 2,3 rbds en 2001-2002) et de Limoges (3 pts, 1 rbd en trois matches en 2002-2003). Boskovic a terminé la saison passée en championnat letton, à Ventspils (6,9 pts, 2,8 rbds en 11 matches). – P. Sav. I PAU PRIVÉ DE ERDMANN. – Le nouvel ailier américain de Pau-Orthez Nate Erdmann est arrêté pour une dizaine de jours par la faute d’une déchirure à une cuisse contractée lors du stage à Temple-sur-Lot. L’ancien joueur de Trieste ne participera pas, mercredi et jeudi soir, aux matches amicaux prévus face à Villeurbanne, ni au tournoi de Bourgoin ce week-end. – G. Cay. I WARD REPART. – Besançon (Pro A) a mis fin hier à l’essai de l’intérieur américain Akeem Ward, l’ancien joueur de Los Barrios de Cadix en LEB espagnole. Sujet à des problèmes gastriques, Ward, d’un commun accord avec le club franc-comtois, a préféré repartir aux États-Unis pour se faire soigner. Besançon est donc de nouveau à la recherche d’un pivot US. En revanche, le club du Doubs a confirmé le tout jeune Quannas White (22 ans), formé à l’université d’Oklahoma où il était meneur titulaire depuis deux saisons. – P. La. PAGE 14 anciens qu’il ne faut pas négliger. Mais il faut en finir avec ces rêves immatures de croire qu’un seul homme va réaliser l’exploit. » LES ENSEIGNEMENTS. – « On a du mal à retenir les erreurs passées. En deux, trois ans, on est capables de rééditer les mêmes avec une légèreté déconcertante. À un moment donné, il va falloir avoir le courage de dire non. On parle beaucoup, on agit peu et on prend parfois peu nos responsabilités. C’est ce que j’ai dit au président Mainini ce matin (hier). Je veux qu’on sache qui est responsable de quoi. Le haut niveau ne peut pas souffrir les approximations. » THIERRY MARCHAND I GOLBEY-ÉPINAL : OUI À DOBBIE, NON À WESBY. – Les dirigeants de l’AS Golbey-Épinal viennent d’engager, pour une durée d’un an, l’Américain Antawn Dobie (24 ans, 1,83 m), un meneur de jeu sorti de l’université de Long Island. En revanche, son compatriote Alex Wesby (23 ans, 1,97 m), un ailier formé à Temple, a été remercié à la suite d’un essai non concluant. – C. Ch. I LAUREN JACKSON MVP. – L’Australienne Lauren Jackson a été élue meilleure joueuse de la saison 2002-2003 du championnat féminin américain, la WNBA, sous le maillot des Seattle Storm. C’est la première fois en sept saisons de WNBA que ce titre est décerné à une joueuse non-américaine et dont le club, de surcroît, ne participe pas aux play-offs. I LES HAWKS EN VENTE. – AOL Time Warner devait officialiser hier la vente de deux de ses trois équipes de sport d’Atlanta à une société d’investissement incluant des partenaires régionaux, les Hawks, future équipe du Palois Boris Diaw-Riffiod et les Thrashers (hockey sur glace) ainsi que celle des droits d’exploitation de la Philips Arena, la grande salle couverte accueillant leurs matches à domicile. AOL Time Warner, engagé dans un vaste programme de désendettement, cherche également à céder l’équipe de base-ball des Braves. EXPRESS I SKI La Fédération française de ski restera sous contrôle judiciaire au moins jusqu’au 27 janvier 2004. Le tribunal de grande instance d’Annecy a en effet prolongé hier la décision prise fin mai, et qui prenait fin hier. La Fédération reste donc sous le contrôle de l’administrateur judiciaire, Me Meynet, lui renouvelant par là même sa confiance et l’encourageant dans la poursuite de son action. La politique de rigueur mise en place par Me Meynet semble avoir été simplifiée par l’action du syndicat national des moniteurs et du ministère des Sports, qui ont pour l’heure pris en charge les arriérés de la FFS. « Mais qui dit rigueur ne doit pas dire pénalisation du domaine sportif, et dans ce sens nous avons débloqué 700 000 euros supplémentaires pour le budget sportif », a par ailleurs annoncé l’administrateur judiciaire, mentionnant également un passif revu à la hausse, et plus vraisemblablement compris entre 3,5 et 3,8 millions d’euros, contrairement aux 3 millions précédemment annoncés. En outre, les moniteurs de ski participeront directement à laver l’ardoise, en étant, à partir de cette saison, adhérents de la Fédération, un accord sur le prix de la licence ayant été trouvé. – S. V. I SQUASH LINCOU DANS LE TOP 4. – Le numéro 1 français et cinquième mondial, Thierry Lincou, n’a pu faire de miracle, lundi à Boston, en demi-finale de l’US Open face au leader planétaire, l’Anglais Peter Nicol. Après avoir sorti en quarts le Canadien Jonathan Power, numéro 4 mondial, sur le score de trois jeux à deux (après avoir été mené 2-0), le Français a livré en demies un début de match terrible d’intensité. Mais Nicol, loin de se laisser déstabiliser, rendit coup pour coup, s’imposant finalement 3-0 (15-12, 15-12, 15-10). L’Anglais gagnait ainsi le droit de disputer, la nuit dernière, sa cinquième finale de l’US Open – qu’il a remporté quatre fois – face à son dauphin au classement mondial, l’Australien David Palmer, vainqueur en cinq jeux de son compatriote Anthony Ricketts. Pendant ce temps, Thierry Lincou se sera déjà envolé pour Detroit, où il disputera les quarts de finale dès demain face à un joueur sorti des qualifications qui se déroulent aujourd’hui. Lincou y est tête de série no 2 et pourrait retrouver en finale samedi le Canadien Power, numéro 1 de ce tournoi. I TENNIS DE TABLE LE JAPON SANS GATIEN. – L’Open Pro-Tour du Japon, qui débute la nuit prochaine à Kobe, se disputera sans Jean-Philippe Gatien. Souffrant d’une sciatalgie depuis le mois de mai dernier, le champion du monde 1993 n’a jamais réussi totalement à se débarrasser de la lésion durant tout l’été. « J’ai subi une infiltration, début septembre, qui a bien fonctionné. Je suis soulagé d’avoir mis fin à deux mois de douleurs dans la fesse. J’ai donc décidé de ne pas participer à cet Open du Japon car je suis un peu à court d’entraînement. Je n’ai repris correctement que depuis quelques jours. » Le principal objectif de Gatien – ainsi que Chila et Éloi – cet automne reste, bien entendu, le tournoi de qualification olympique au Luxembourg, du 27 au 30 novembre. En l’absence de « Philou », les Bleus seront sept à Kobe : Patrick Chila, Christophe Legoût, Éric Varin et Loïc Bobillier chez les hommes, Anne-Sophie Gourin, Anne-Claire Palut et Agathe Costes chez les femmes. À noter que Palut sera associée, en double, à la médaillée de bronze des derniers Mondiaux, la Croate Tamara Boros. I JEUX OLYMPIQUES LONDRES 2012 : COE VICE-PRÉSIDENT. – Le double champion olympique britannique Sebastian Coe a été nommé vice-président du comité de candidature de Londres pour l’organisation des Jeux en 2012. Aujourd’hui âgé de 46 ans, Coe avait été titré aux Jeux sur 1 500 m en 1980 et en 1984. Associé à l’ancien « hurdler » Alan Pascoe et au chef d’entreprise Charles Allen, il assistera donc dans sa tâche l’Américaine Barbara Cassani, patronne du dossier londonien. I HANDBALL DIVISION 1 HOMMES (8e journée, match avancé). CHAMBÉRY EN QUÊTE DE RACHAT. – Battus par Paris lors de la première journée (25-23), les Savoyards vont chercher en banlieue parisienne leur premier succès de la saison. Ils seront toujours privés de leur ailier droit, Christophe Rouvier, alors que le défenseur Nicolas Moretti est très incertain. À Pontault-Combault, Mohamedi Loutoufi est absent mais on note l’apparition du pivot macédonien Risto Kalajdziervski. AUJOURD’HUI : Pontault-Combault Chambéry (20 h 30). HIER. Match avancé de la 6e journée. – Montpellier-Angers : 30-17. Classement : 1. Montpellier, 6 pts ; 2. Créteil, 3 pts ; 3. Dunkerque, 3 pts ; Toulouse, 3 pts ; 5. Paris, 3 pts ; 6. Nîmes, 3 pts ; Villeurbanne, 3 pts ; 8. Angers, 2 pts ; 9. Istres, 1 pts ; Ivry, 1 pts ; 11. Chambéry, 1 pts ; 12. Livry-Gargan, 1 pts ; 13. Pontault-Combault, 1 pts ; 14. Sélestat, 1 pts. MERCREDI 17 SEPTEMBRE 2003 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Melain régénérée et percutante qu’on a vu surgir au-dessus de la mêlée. Meilleure m ar queuse (19,8 pts) et meilleure rebondeuse (4,8 rbds) des Bleues en six matches, l’ex-berruyère a retrouvé son physique, sa dureté et tout son arsenal offensif, y compris son adresse à trois points (9/13). Autant d’atouts qu’elle exprime comme aux plus belles heures de sa plénitude. « Je crois surtout que si je me sens si bien actuellement, c’est que je sais exactement ce qu’on attend de moi. Alain a été très clair là-dessus, affirme-t-elle. Notamment en ce qui concerne mon repositionnement en numéro deux, qui est le poste que je Bleu Rouge J’ai réfléchi longtemps. C’est complètement nouveau pour moi. » Charismatique par l’exemple, par l’abnégation, Cathy n’a pas l’expression spontanée, le mordant du chef de meute. C’est pourquoi la collaboration d’Audrey Sauret, cocapitaine du groupe lui va bien : « Avec Audrey, on est complémentaires dans le rôle de ce que doit être un capitaine. Elle a un caractère différent du mien. À nous de trouver chacune notre place dans la vie de l’équipe. Pour l’instant, ça se passe très bien, et j’espère que ça va continuer comme ça. » L’équipe de France aussi. Car, depuis le début de la préparation, c’est une Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a établi un projet de liste d’événements « d’importance majeure » qui devraient être réservés à des chaînes gratuites : – Les Jeux Olympiques d’été et d’hiver FOOTBALL : – les matches officiels de l’équipe de France – le match d’ouverture, les demi-finales et la finale de la Coupe du monde – la finale du Championnat d’Europe des nations – la finale de la Coupe de France – la finale de la Ligue des champions à laquelle participe un club français RUGBY : – les matches du Tournoi des VI Nations auxquels participe l’équipe de France – les matches de la Coupe du monde auxquels participe l’équipe de France TENNIS : – les finales des simples messieurs et dames de Roland Garros auxquelles participe un(e) Français(e) – la finale de la Coupe Davis à laquelle participe l’équipe de France CYCLISME – le Tour de France masculin ATHLÉTISME – les finales des épreuves du Championnat du monde auxquelles participe un(e) Français(e) Jaune Bleu Jaune Nouveau brassard de capitaine, nouveau club en Italie, et nouveau défi avec l’équipe de France pour le Championnat d’Europe : la carrière de l’arrière Cathy Melain (de face) prend un nouvel élan. Que la Russe Olga Artechina s’évertue ici à vouloir endiguer, lors du match FranceRussie du tournoi de Grenoble. (Photo Marc Francotte) ÉQUIPE DE FRANCE HOMMES ALAIN WEISZ, le coach des Bleus et Jean-Pierre De Vincenzi, le DTN, se sont férocement opposés sur la stratégie de constitution du groupe de l’Euro. Au point que le premier a pris un avocat pour se défendre de ce qu’il considère comme le harcèlement moral du second. Il est donc monté au feu en solitaire et aurait pu se sentir trahi par la démission progressive d’une partie de ses troupes, au premier rang desquels Digbeu, Abdul-Wahad et Moïso. Ce n’est pas le cas « Non », assure-til. « Je ne me sens pas trahi parce que j’ai suivi dès le départ un itinéraire risqué en sollicitant des joueurs peu populaires sur le sol français, AbdulWahad, Moïso… Risqué aussi parce que je savais que ce serait un rassemblement d’egos durs à gérer. J’ai pris ÉTIENNE MOATTI (*) TF 1, France Télévision, M 6, Canal +, Eurosport, Sport + et Paris Première. La liste prônée par le CSA C’est mieux en deux LE BILAN. – « Les gens savent ce qui m’a opposé très tôt à ce que j’estimais être une fausse stratégie, et qui n’était que le recommencement d’erreurs que nous avions commises auparavant. Je ne crois pas qu’il soit utile de m’exprimer là-dessus. Cela ne sert à rien. Je suis toujours parti du principe qu’on vient en équipe de France pour respecter des règles communes et apporter à l’équipe, pas pour se servir et faire ce qu’on veut. En un mois et demi de préparation, on a suffisamment de temps pour savoir si la personne adhère ou non. Le fait de croire que quelqu’un qui a une certaine taille et peut faire quelque chose une fois sur quatre peut du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), les principales chaînes françaises(*) se sont mises d’accord sur un nombre d’événements (voir par ailleurs) plutôt resserré. Car, pour le CSA, il serait « peu satisfaisant de dresser une liste s’écartant des lignes directrices émises par la Commission européenne, aux termes desquelles au moins deux des quatre critères qu’elle a retenus doivent être réunis : l’événement fédère un public plus large que celui traditionnellement concerné, il participe de l’identité culturelle nationale, il implique l’équipe nationale dans le cadre d’une manifestation d’envergure, il fait traditionnellement l’objet d’une large audience télévisée ». Mais quelle que soit la liste définitive, tous les problèmes ne seront pas résolus. « Il faudra savoir à quel prix la chaîne payante devra sous-licencier le match, prévient Chevit. Et en cas de désaccord, qui arbitrera ? En fait, il y aura beaucoup de difficultés d’application… » Étienne Mougeotte, le vice-président de TF 1, est moins inquiet : « On n’imaginerait pas l’équipe de France de football sur une chaîne payante. En football et en rugby, le débat du partage entre antennes gratuites et payantes a été tranché. Pour le reste, c’est vrai qu’il reste un équilibre à trouver. » Directeur général de TPS Sport, Nicolas Rotkoff y travaille régulièrement : « Les chaînes payantes fonctionnent sur la durée. Quand un événement devient majeur, cela ne me gêne pas qu’il bascule sur une chaîne hertzienne. En plus, cela met en valeur un sport que l’on diffuse toute l’année. Au final, on est gagnant. Mais il faut fixer des règles claires afin que chacun y trouve son intérêt. » Et si possible le public… Noir Noir IL Y A DE LA FRAÎCHEUR partout chez elle, comme un bain de jouvence bienvenu avant de plonger dans l’ardu défi de cet Euro (19-28 septembre) qui s’annonce (1er match de poule vendredi contre Israël)… Fraîcheur dans le sourire, les gestes, et le jeu surtout, redevenu acéré, tranchant… À l’opposé du calvaire qui fut le sien la saison passée, où elle termina erratique, décharnée, sa dernière saison à Bourges. Le club berruyer plongea avec elle, déchu de son standing européen, oublié de la finale du Championnat… Oui, Cathy Melain (183 centimètres et… sélections) n’était plus qu’une ombre… « Une saison de m… », dit-elle simplement, jetant le voile sur un itinéraire personnel perturbé par de lourds soucis familiaux et de lancinants pépins physiques (blessure à un pied). Mais voilà, depuis qu’elle a endossé le maillot bleu, Cathy Melain revit. À d’autres responsabilités, à d’autres challenges aussi, puisque, après huit saisons à Bourges, couronnées par trois titres européens et cinq titres de championne de France, elle a décidé de prendre l’air. Après l’Euro grec, elle plongera dans sa première expérience à l’étranger, et dans la lagune, puisqu’elle portera le maillot d’Italsoft Venise, club ambitieux du Championnat italien. « Oui, j’avais besoin de passer à autre chose. Par rapport à ma vie de joueuse de club, j’avais vraiment besoin de changer d’air, d’aller voir des choses nouvelles pour, derrière, essayer de trouver un nouvel élan, aussi bien pour ma carrière qu’individuellement », explique-t-elle. Pied de nez d’un destin qui recommence à sourire, Venise, qui n’était pas européen quand elle a donné son accord, vient aujourd’hui, par le jeu de désistements en série, d’hériter d’une place en Eurocoupe. « C’est une très bonne nouvelle, j’en suis super-heureuse. La dernière fois que j’ai joué ce qu’on appelait la Ronchetti, c’était à Tarbes… Je ne l’ai jamais gagnée cette coupe, voilà, c’est pour ça que je pars à Venise, un nouveau challenge », rigole-t-elle, heureuse. Ce bien-être n’a pas échappé à l’entraîneur Alain Jardel, ragaillardi de la voir ainsi transcendée. « Elle retrouve le niveau de jeu qui a fait d’elle la meilleure joueuse européenne » (en 1999-2000), constate le coach, pour qui, envers et contre tout, cette Melain s’imposait aussi en tant que capitaine. Car Cathy la discrète, la secrète est aujourd’hui aussi capitaine des Bleues, et reprend le brassard, orphelin du bras fort et de la poigne de Yannick Souvré. Yannick, son amie, son équipière, son égérie peut-être. En tout cas, Melain capitaine, c’est un vrai fantasme de coach. « On me l’a demandé », avoue-t-elle. « Moi j’ai des envies en tant que joueuse de basket, mais celle-là n’en était pas une. La situation ne s’était jamais présentée ; que ce soit à Bourges ou en équipe de France, c’était Yannick, et c’était naturel qu’elle le soit. Je ne m’étais jamais posé la question… La liste définitive des événements qui doivent rester accessibles sur des chaînes gratuites tarde à voir le jour.