Un suicide collectif

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Un suicide collectif
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Bleu
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Jaune
BASKET ÉQUIPE DE FRANCE FEMMES
TOUS SPORTS TÉLÉVISION
Cathy Melain, le regain
Le match
payant-gratuit
La capitaine des Bleues entame une nouvelle carrière en club et retrouve la joie du jeu en sélection.
MONACO –
de notre envoyé spécial
AUJOURD’HUI, à l’occasion du
Sportel, « le rendez-vous international
du sport et de la télévision », qui a
démarré hier à Monaco, Frédéric
Chevit, le directeur des sports de
France Télévisions, et Laurent-Éric Le
Lay, le directeur général d’Eurosport,
ont prévu de discuter le bout de gras.
Au menu : la finale du dernier Euro de
volley, perdue par la France face à
l’Italie. Propriété de la chaîne thématique, la rencontre a été en partie diffusée par France 3 afin d’être accessible
au plus grand nombre. « Cela s’est
réglé en quinze secondes, raconte
Chevit. Nous n’avons même pas eu le
temps de parler du prix. » Un tarif qui
devrait tourner autour de
100 000 euros, les deux parties prévoyant au passage de discuter de la
prochaine Coupe du monde de volley,
elle aussi aux mains d’Eurosport.
« Nous allons trouver un accord »,
assure le patron des sports de France
Télévisions.
Ce climat serein n’est pourtant pas la
règle. Pour l’Euro de basket, France
Télévisions et le groupe Canal + ont
ferraillé sans retenue pour une cession
de la demi-finale France-Lituanie.
Après avoir proposé 40 000 euros,
France Télévisions a monté son offre à
hauteur de 100 000 euros. Mais sans
émouvoir les dirigeants de la chaîne
cryptée. Et si la bande à Parker s’était
hissée en finale, il n’est pas sûr que
Canal + aurait fini par céder. Car, pour
l’heure, rien ne l’oblige à se laisser
déposséder de ses droits. Le décret
« relatif aux conditions de retransmission télévisée des événements
d’importance majeure » sur lequel
planchent le ministère des Sports et
celui de la Culture et de la Communication doit encore être finalisé. En attendant d’être envoyé vers Bruxelles !
Mais même si c’est doucement, les
choses avancent. Réunies sous l’égide
préfère. D’autant que maintenant,
vu les gabarits très costauds qu’on
trouve à l’aile (poste no 3), j’en
prends un peu plein le dos… Donc, je
pense que c’est ça, c’est parce que
tout s’est simplifié dans ma tête, je
sais ce qu’on me demande, et c’est
plus simple quand on sait ce qu’on
doit faire. Comprenne qui voudra… »
Étrangement, Cathy, qui , après la
déception du Championnat du
monde 2001 en Chine (8e) plaidait
pour un retour à un basket plus tenu,
plus contrôlé, a vite trouvé une belle
efficacité dans le jeu de courses toutterrain de cette jeune équipe de
France, obligée de revoir sa copie
après le départ de l’axe fort SouvréFijalkowski. « Là, on a des joueuses
très véloces, et c’est pour ça qu’on
essaye de vraiment mettre du rythme
dans le match, plus de pression
défensive, de jouer sur d’autres qualités », analyse-t-elle avant d’asséner : « Oui, ça me convient… Moi je
suis partisane d’une défense dure, et
ce que j’ai regretté aux Championnats du monde en Chine, c’est qu’on
a oublié de défendre dur, et on a voulu attaquer avant de défendre. Et je
pars du principe que c’est la défense
qui fait qu’on attaque bien. C’est ce
qui se passe actuellement. »
Pour autant, la capitaine française
(29 ans) ne se berce pas d’illusions
sur la hauteur du défi qui attend les
Bleues, championnes d’Europe en
titre, en Grèce : « On est très
conscientes qu’on va défendre un
titre qui n’est pas vraiment celui de
cette équipe. Que c’est une nouvelle
équipe, un nouveau Championnat.
L’objectif est de se qualifier pour les
Jeux Olympiques, mais c’est vrai
qu’il n’y a plus de marge sur les
équipes qu’on dominait il y a deux
ans. On va être vraiment obligées de
jouer à notre meilleure valeur pour
être un petit peu au-dessus. » En ce
qui la concerne en tout cas, elle est
vraiment une valeur sûre.
LILIANE TRÉVISAN
« Un suicide collectif »
JEAN-PIERRE DE VINCENZI, le DTN, dresse son état des lieux après l’échec de l’Euro et ouvre les pistes pour rebondir.
aider, c’est une erreur que j’ai toujours
dénoncée. Au-delà de la prestation du
joueur, il y a le comportement dans le
groupe. C’est un problème de cohésion, et je regrette qu’on soit passé à
côté de cette dimension qui est fondamentale dans la vie d’un gestionnaire
de groupe. Contre l’Italie, on aurait eu
une toute petite envie supplémentaire,
on passait. C’est plus grave qu’un
match qui se joue à une balle. Ça veut
dire qu’il y a des gens qui n’avaient pas
envie, qui n’adhéraient pas au projet et
qui étaient prêts à sacrifier leur plaisir
pour ne pas que l’autre l’ait. Quand on
ne mange plus ensemble depuis un
certain temps, que chacun vit dans son
coin, c’est fatal. C’est un suicide collectif. Et individualisé. »
LE FUTUR ENTRAÎNEUR. – « On ne
va pas se précipiter pour choisir le nouveau coach. Il faudra que celui-ci comprenne et respecte la stratégie. Si ce
n’est pas le cas, il devra sortir de cette
voie-là. On a le droit de ne pas être
d’accord, mais il ne faut pas que le
coach se crée son propre isolement. Il
faut qu’on soit très clairs, au point de
vue politique fédérale, pour qu’on
puisse dire clairement au coach ce que
l’on veut, afin que celui-ci soit suffisamment averti pour évoluer librement dans le cadre de cette politique et
qu’on puisse le soutenir contre vents et
Weisz : « Pas trahi »
ces risques parce qu’à l’issue de
l’Euro 2001, j’ai vu à quel point le
niveau était haut et je pensais
qu’une équipe de France ne jouerait
un rôle intéressant à l’Euro suivant
que si elle rassemblait les joueurs
pouvant la porter à ce niveau. »
S’il assume ces choix, le sélectionneur estime que le titre NBA de Parker a enclenché dans l’opinion le fantasme d’une invincibilité garantie
que lui n’a jamais cautionné. En
revanche, il pense toujours « que les
joueurs NBA étaient capables à un
moment de transcender l’équipe de
France. Ensuite, tout le monde parle
d’échec total, je m’excuse mais nous
sommes quatrièmes et c’est la première fois que seulement les trois
premiers se qualifiaient pour les
Jeux. Quatrièmes, on l’a été trois fois
en quarante-quatre ans (1961, 91 et
99), je trouve donc très dur de parler
d’échec total. » .
Pour lui « jusqu’au match contre
l’Italie, ça s’est très bien passé.
L’équipe s’est cassée après la Lituanie, c’est pourquoi j’ai demandé au
président de venir leur dire l’importance de la qualification. Je sais que
c’est stupide mais ce groupe n’existait que pour la médaille d’or. C’était
un groupe qui fonctionnait en tout
ou rien et, comme tous ces groupeslà, très dangereux. Vous me dites, il
ne fallait pas le bâtir ? Mais alors,
avec qui ? Qui aurait pu aller chercher le podium ? C’était mes choix,
contestés peut-être, mais on ne m’a
pas proposé non plus d’alternatives.
Avec une autre équipe, on ne passait
même pas Lulea. » – J. –L. T.
marées. Dans l’état où on est, il n’y a
pas cinquante solutions. Le coach
devra prendre les joueurs qui iront
dans le projet, mais il est hors de question que ces derniers avalisent le choix
de l’entraîneur, car celui-ci arriverait
avec des menottes. En gros, il faudra
que chacun reste bien à sa place : le
président de la Fédération, le DTN, le
coach, les joueurs. Maintenant, la
question centrale va être de savoir si
on prend un entraîneur qui est déjà en
club ou pas, avec tous les problèmes
que ça engendre. »
AVEC QUELS JOUEURS ? – « On a
des options avec une équipe jeune. On
va aller voir Tony (Parker), Boris
(Diaw), même Michael (Pietrus), tous
ces nouveaux joueurs qui doivent se
rendre compte que Tokyo 2006, Pékin
2008, les JO de 2012 qui pourraient
être à Paris, c’est pour eux, pour leur
génération. Il faut qu’on puisse y aller.
Le seul passage difficile, c’est septembre 2004 (qualifications pour
l’Euro 2005), où on va retrouver des
équipes comme l’Allemagne ou la Russie. Il faut qu’il y ait un consensus. Et
tous ceux qui ne veulent pas y rentrer,
on les mettra à 10 mètres. On n’a plus
le choix. La convivialité, c’est fini. Mais
il faut qu’on leur propose un projet. En
même temps, il y a des gens comme
Cyril Julian, Laurent Foirest, voire des
I GORAN BOSKOVIC À L’ESSAI À HYERES-TOULON. –
Le club varois vient de mettre à l’essai pour un mois
l’arrière serbo-monténégrin Goran Boskovic (1,98m, 31
ans) déjà vu en France en pro A sous le maillot de Nancy
(7,4 pts, 2,3 rbds en 2001-2002) et de Limoges (3 pts, 1
rbd en trois matches en 2002-2003). Boskovic a terminé
la saison passée en championnat letton, à Ventspils (6,9
pts, 2,8 rbds en 11 matches). – P. Sav.
I PAU PRIVÉ DE ERDMANN. – Le nouvel ailier
américain de Pau-Orthez Nate Erdmann est arrêté pour
une dizaine de jours par la faute d’une déchirure à une
cuisse contractée lors du stage à Temple-sur-Lot. L’ancien
joueur de Trieste ne participera pas, mercredi et jeudi
soir, aux matches amicaux prévus face à Villeurbanne, ni
au tournoi de Bourgoin ce week-end. – G. Cay.
I WARD REPART. – Besançon (Pro A) a mis fin hier à
l’essai de l’intérieur américain Akeem Ward, l’ancien
joueur de Los Barrios de Cadix en LEB espagnole. Sujet à
des problèmes gastriques, Ward, d’un commun accord
avec le club franc-comtois, a préféré repartir aux
États-Unis pour se faire soigner. Besançon est donc de
nouveau à la recherche d’un pivot US. En revanche, le
club du Doubs a confirmé le tout jeune Quannas White
(22 ans), formé à l’université d’Oklahoma où il était
meneur titulaire depuis deux saisons. – P. La.
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anciens qu’il ne faut pas négliger. Mais
il faut en finir avec ces rêves immatures
de croire qu’un seul homme va réaliser
l’exploit. »
LES ENSEIGNEMENTS. – « On a du
mal à retenir les erreurs passées. En
deux, trois ans, on est capables de rééditer les mêmes avec une légèreté
déconcertante. À un moment donné, il
va falloir avoir le courage de dire non.
On parle beaucoup, on agit peu et on
prend parfois peu nos responsabilités.
C’est ce que j’ai dit au président Mainini ce matin (hier). Je veux qu’on sache
qui est responsable de quoi. Le haut
niveau ne peut pas souffrir les approximations. »
THIERRY MARCHAND
I GOLBEY-ÉPINAL : OUI À DOBBIE, NON À WESBY. –
Les dirigeants de l’AS Golbey-Épinal viennent d’engager,
pour une durée d’un an, l’Américain Antawn Dobie (24
ans, 1,83 m), un meneur de jeu sorti de l’université de
Long Island. En revanche, son compatriote Alex Wesby
(23 ans, 1,97 m), un ailier formé à Temple, a été remercié
à la suite d’un essai non concluant. – C. Ch.
I LAUREN JACKSON MVP. – L’Australienne Lauren
Jackson a été élue meilleure joueuse de la saison
2002-2003 du championnat féminin américain, la WNBA,
sous le maillot des Seattle Storm. C’est la première fois
en sept saisons de WNBA que ce titre est décerné à une
joueuse non-américaine et dont le club, de surcroît, ne
participe pas aux play-offs.
I LES HAWKS EN VENTE. – AOL Time Warner devait
officialiser hier la vente de deux de ses trois équipes de
sport d’Atlanta à une société d’investissement incluant
des partenaires régionaux, les Hawks, future équipe du
Palois Boris Diaw-Riffiod et les Thrashers (hockey sur
glace) ainsi que celle des droits d’exploitation de la
Philips Arena, la grande salle couverte accueillant leurs
matches à domicile. AOL Time Warner, engagé dans un
vaste programme de désendettement, cherche également
à céder l’équipe de base-ball des Braves.
EXPRESS
I SKI
La Fédération française de ski
restera sous contrôle judiciaire
au moins jusqu’au 27 janvier 2004.
Le tribunal de grande instance
d’Annecy a en effet prolongé hier
la décision prise fin mai, et qui
prenait fin hier. La Fédération
reste donc sous le contrôle de
l’administrateur judiciaire,
Me Meynet, lui renouvelant par
là même sa confiance et
l’encourageant dans la poursuite
de son action. La politique de
rigueur mise en place par Me Meynet
semble avoir été simplifiée par
l’action du syndicat national des
moniteurs et du ministère des
Sports, qui ont pour l’heure pris
en charge les arriérés de la FFS.
« Mais qui dit rigueur ne doit pas
dire pénalisation du domaine sportif,
et dans ce sens nous avons débloqué
700 000 euros supplémentaires pour
le budget sportif », a par ailleurs
annoncé l’administrateur judiciaire,
mentionnant également un passif
revu à la hausse, et plus
vraisemblablement compris entre 3,5
et 3,8 millions d’euros,
contrairement aux 3 millions
précédemment annoncés. En outre,
les moniteurs de ski participeront
directement à laver l’ardoise, en
étant, à partir de cette saison,
adhérents de la Fédération, un
accord sur le prix de la licence ayant
été trouvé. – S. V.
I SQUASH
LINCOU DANS LE TOP 4. – Le
numéro 1 français et cinquième
mondial, Thierry Lincou, n’a pu faire
de miracle, lundi à Boston, en
demi-finale de l’US Open face au
leader planétaire, l’Anglais Peter
Nicol. Après avoir sorti en quarts le
Canadien Jonathan Power, numéro 4
mondial, sur le score de trois jeux à
deux (après avoir été mené 2-0), le
Français a livré en demies un début
de match terrible d’intensité. Mais
Nicol, loin de se laisser déstabiliser,
rendit coup pour coup, s’imposant
finalement 3-0 (15-12, 15-12, 15-10).
L’Anglais gagnait ainsi le droit de
disputer, la nuit dernière, sa
cinquième finale de l’US Open – qu’il
a remporté quatre fois – face à son
dauphin au classement mondial,
l’Australien David Palmer, vainqueur
en cinq jeux de son compatriote
Anthony Ricketts. Pendant ce temps,
Thierry Lincou se sera déjà envolé
pour Detroit, où il disputera les
quarts de finale dès demain face à
un joueur sorti des qualifications qui
se déroulent aujourd’hui. Lincou y
est tête de série no 2 et pourrait
retrouver en finale samedi
le Canadien Power, numéro 1
de ce tournoi.
I TENNIS DE TABLE
LE JAPON SANS GATIEN. – L’Open
Pro-Tour du Japon, qui débute la
nuit prochaine à Kobe, se disputera
sans Jean-Philippe Gatien. Souffrant
d’une sciatalgie depuis le mois de
mai dernier, le champion du monde
1993 n’a jamais réussi totalement à
se débarrasser de la lésion durant
tout l’été. « J’ai subi une infiltration,
début septembre, qui a bien
fonctionné. Je suis soulagé d’avoir
mis fin à deux mois de douleurs
dans la fesse. J’ai donc décidé de ne
pas participer à cet Open du Japon
car je suis un peu à court
d’entraînement. Je n’ai repris
correctement que depuis quelques
jours. » Le principal objectif de
Gatien – ainsi que Chila et Éloi – cet
automne reste, bien entendu, le
tournoi de qualification olympique
au Luxembourg, du 27 au
30 novembre. En l’absence de
« Philou », les Bleus seront sept à
Kobe : Patrick Chila, Christophe
Legoût, Éric Varin et Loïc Bobillier
chez les hommes, Anne-Sophie
Gourin, Anne-Claire Palut et Agathe
Costes chez les femmes. À noter que
Palut sera associée, en double, à la
médaillée de bronze des derniers
Mondiaux, la Croate Tamara Boros.
I JEUX OLYMPIQUES
LONDRES 2012 : COE
VICE-PRÉSIDENT. – Le double
champion olympique britannique
Sebastian Coe a été nommé
vice-président du comité de
candidature de Londres pour
l’organisation des Jeux en 2012.
Aujourd’hui âgé de 46 ans, Coe avait
été titré aux Jeux sur 1 500 m en
1980 et en 1984. Associé à l’ancien
« hurdler » Alan Pascoe et au chef
d’entreprise Charles Allen, il
assistera donc dans sa tâche
l’Américaine Barbara Cassani,
patronne du dossier londonien.
I HANDBALL
DIVISION 1 HOMMES (8e journée,
match avancé). CHAMBÉRY EN
QUÊTE DE RACHAT. – Battus par
Paris lors de la première journée
(25-23), les Savoyards vont chercher
en banlieue parisienne leur premier
succès de la saison. Ils seront
toujours privés de leur ailier droit,
Christophe Rouvier, alors que le
défenseur Nicolas Moretti est très
incertain. À Pontault-Combault,
Mohamedi Loutoufi est absent mais
on note l’apparition du pivot
macédonien Risto Kalajdziervski.
AUJOURD’HUI : Pontault-Combault Chambéry (20 h 30).
HIER. Match avancé de la
6e journée. – Montpellier-Angers :
30-17.
Classement : 1. Montpellier, 6 pts ; 2. Créteil,
3 pts ; 3. Dunkerque, 3 pts ; Toulouse, 3 pts ;
5. Paris, 3 pts ; 6. Nîmes, 3 pts ; Villeurbanne,
3 pts ; 8. Angers, 2 pts ; 9. Istres, 1 pts ; Ivry,
1 pts ; 11. Chambéry, 1 pts ; 12. Livry-Gargan,
1 pts ; 13. Pontault-Combault, 1 pts ; 14.
Sélestat, 1 pts.
MERCREDI 17 SEPTEMBRE 2003
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Melain régénérée et percutante
qu’on a vu surgir au-dessus de la
mêlée. Meilleure m ar queuse
(19,8 pts) et meilleure rebondeuse
(4,8 rbds) des Bleues en six matches,
l’ex-berruyère a retrouvé son physique, sa dureté et tout son arsenal
offensif, y compris son adresse à trois
points (9/13). Autant d’atouts
qu’elle exprime comme aux plus
belles heures de sa plénitude.
« Je crois surtout que si je me sens si
bien actuellement, c’est que je sais
exactement ce qu’on attend de moi.
Alain a été très clair là-dessus,
affirme-t-elle. Notamment en ce qui
concerne mon repositionnement en
numéro deux, qui est le poste que je
Bleu
Rouge
J’ai réfléchi longtemps. C’est complètement nouveau pour moi. »
Charismatique par l’exemple, par
l’abnégation, Cathy n’a pas l’expression spontanée, le mordant du chef
de meute. C’est pourquoi la collaboration d’Audrey Sauret, cocapitaine
du groupe lui va bien : « Avec
Audrey, on est complémentaires
dans le rôle de ce que doit être un
capitaine. Elle a un caractère différent du mien. À nous de trouver chacune notre place dans la vie de
l’équipe. Pour l’instant, ça se passe
très bien, et j’espère que ça va continuer comme ça. »
L’équipe de France aussi. Car, depuis
le début de la préparation, c’est une
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a établi un projet de liste d’événements « d’importance
majeure » qui devraient être réservés à des chaînes gratuites :
– Les Jeux Olympiques d’été et d’hiver
FOOTBALL :
– les matches officiels de l’équipe de France
– le match d’ouverture, les demi-finales et la finale de la Coupe du monde
– la finale du Championnat d’Europe des nations
– la finale de la Coupe de France
– la finale de la Ligue des champions à laquelle participe un club français
RUGBY :
– les matches du Tournoi des VI Nations auxquels participe l’équipe de France
– les matches de la Coupe du monde auxquels participe l’équipe de France
TENNIS :
– les finales des simples messieurs et dames de Roland Garros auxquelles participe un(e) Français(e)
– la finale de la Coupe Davis à laquelle participe l’équipe de France
CYCLISME
– le Tour de France masculin
ATHLÉTISME
– les finales des épreuves du Championnat du monde auxquelles participe un(e) Français(e)
Jaune
Bleu
Jaune
Nouveau brassard de capitaine, nouveau club en Italie, et nouveau défi avec l’équipe de France pour le Championnat d’Europe : la carrière
de l’arrière Cathy Melain (de face) prend un nouvel élan. Que la Russe Olga Artechina s’évertue ici à vouloir endiguer, lors du match FranceRussie du tournoi de Grenoble.
(Photo Marc Francotte)
ÉQUIPE DE FRANCE HOMMES
ALAIN WEISZ, le coach des Bleus et
Jean-Pierre De Vincenzi, le DTN, se
sont férocement opposés sur la stratégie de constitution du groupe de
l’Euro. Au point que le premier a pris
un avocat pour se défendre de ce
qu’il considère comme le harcèlement moral du second. Il est donc
monté au feu en solitaire et aurait pu
se sentir trahi par la démission progressive d’une partie de ses troupes,
au premier rang desquels Digbeu,
Abdul-Wahad et Moïso.
Ce n’est pas le cas « Non », assure-til. « Je ne me sens pas trahi parce que
j’ai suivi dès le départ un itinéraire
risqué en sollicitant des joueurs peu
populaires sur le sol français, AbdulWahad, Moïso… Risqué aussi parce
que je savais que ce serait un rassemblement d’egos durs à gérer. J’ai pris
ÉTIENNE MOATTI
(*) TF 1, France Télévision, M 6, Canal +,
Eurosport, Sport + et Paris Première.
La liste prônée par le CSA
C’est mieux en deux
LE BILAN. – « Les gens savent ce qui
m’a opposé très tôt à ce que j’estimais
être une fausse stratégie, et qui n’était
que le recommencement d’erreurs que
nous avions commises auparavant. Je
ne crois pas qu’il soit utile de m’exprimer là-dessus. Cela ne sert à rien. Je
suis toujours parti du principe qu’on
vient en équipe de France pour respecter des règles communes et apporter à
l’équipe, pas pour se servir et faire ce
qu’on veut. En un mois et demi de préparation, on a suffisamment de temps
pour savoir si la personne adhère ou
non. Le fait de croire que quelqu’un qui
a une certaine taille et peut faire
quelque chose une fois sur quatre peut
du Conseil supérieur de l’audiovisuel
(CSA), les principales chaînes françaises(*) se sont mises d’accord sur un
nombre d’événements (voir par ailleurs) plutôt resserré. Car, pour le CSA,
il serait « peu satisfaisant de dresser
une liste s’écartant des lignes directrices émises par la Commission européenne, aux termes desquelles au
moins deux des quatre critères qu’elle
a retenus doivent être réunis : l’événement fédère un public plus large que
celui traditionnellement concerné, il
participe de l’identité culturelle nationale, il implique l’équipe nationale
dans le cadre d’une manifestation
d’envergure, il fait traditionnellement
l’objet d’une large audience télévisée ».
Mais quelle que soit la liste définitive,
tous les problèmes ne seront pas résolus. « Il faudra savoir à quel prix la
chaîne payante devra sous-licencier le
match, prévient Chevit. Et en cas de
désaccord, qui arbitrera ? En fait, il y
aura beaucoup de difficultés d’application… »
Étienne Mougeotte, le vice-président
de TF 1, est moins inquiet : « On n’imaginerait pas l’équipe de France de football sur une chaîne payante. En football et en rugby, le débat du partage
entre antennes gratuites et payantes a
été tranché. Pour le reste, c’est vrai
qu’il reste un équilibre à trouver. »
Directeur général de TPS Sport, Nicolas
Rotkoff y travaille régulièrement :
« Les chaînes payantes fonctionnent
sur la durée. Quand un événement
devient majeur, cela ne me gêne pas
qu’il bascule sur une chaîne hertzienne. En plus, cela met en valeur un
sport que l’on diffuse toute l’année. Au
final, on est gagnant. Mais il faut fixer
des règles claires afin que chacun y
trouve son intérêt. » Et si possible le
public…
Noir
Noir
IL Y A DE LA FRAÎCHEUR partout
chez elle, comme un bain de jouvence bienvenu avant de plonger
dans l’ardu défi de cet Euro
(19-28 septembre) qui s’annonce
(1er match de poule vendredi contre
Israël)… Fraîcheur dans le sourire,
les gestes, et le jeu surtout, redevenu
acéré, tranchant… À l’opposé du
calvaire qui fut le sien la saison passée, où elle termina erratique,
décharnée, sa dernière saison à
Bourges. Le club berruyer plongea
avec elle, déchu de son standing
européen, oublié de la finale du
Championnat… Oui, Cathy Melain
(183 centimètres et… sélections)
n’était plus qu’une ombre… « Une
saison de m… », dit-elle simplement, jetant le voile sur un itinéraire
personnel perturbé par de lourds
soucis familiaux et de lancinants
pépins physiques (blessure à un
pied). Mais voilà, depuis qu’elle a
endossé le maillot bleu, Cathy
Melain revit.
À d’autres responsabilités, à
d’autres challenges aussi, puisque,
après huit saisons à Bourges, couronnées par trois titres européens et
cinq titres de championne de France,
elle a décidé de prendre l’air. Après
l’Euro grec, elle plongera dans sa
première expérience à l’étranger, et
dans la lagune, puisqu’elle portera le
maillot d’Italsoft Venise, club ambitieux du Championnat italien. « Oui,
j’avais besoin de passer à autre
chose. Par rapport à ma vie de
joueuse de club, j’avais vraiment
besoin de changer d’air, d’aller voir
des choses nouvelles pour, derrière,
essayer de trouver un nouvel élan,
aussi bien pour ma carrière qu’individuellement », explique-t-elle.
Pied de nez d’un destin qui recommence à sourire, Venise, qui n’était
pas européen quand elle a donné son
accord, vient aujourd’hui, par le jeu
de désistements en série, d’hériter
d’une place en Eurocoupe. « C’est
une très bonne nouvelle, j’en suis
super-heureuse. La dernière fois que
j’ai joué ce qu’on appelait la Ronchetti, c’était à Tarbes… Je ne l’ai
jamais gagnée cette coupe, voilà,
c’est pour ça que je pars à Venise, un
nouveau challenge », rigole-t-elle,
heureuse.
Ce bien-être n’a pas échappé à
l’entraîneur Alain Jardel, ragaillardi
de la voir ainsi transcendée. « Elle
retrouve le niveau de jeu qui a fait
d’elle la meilleure joueuse européenne » (en 1999-2000), constate
le coach, pour qui, envers et contre
tout, cette Melain s’imposait aussi
en tant que capitaine. Car Cathy la
discrète, la secrète est aujourd’hui
aussi capitaine des Bleues, et
reprend le brassard, orphelin du bras
fort et de la poigne de Yannick Souvré. Yannick, son amie, son équipière, son égérie peut-être.
En tout cas, Melain capitaine, c’est
un vrai fantasme de coach. « On me
l’a demandé », avoue-t-elle. « Moi
j’ai des envies en tant que joueuse de
basket, mais celle-là n’en était pas
une. La situation ne s’était jamais
présentée ; que ce soit à Bourges ou
en équipe de France, c’était Yannick,
et c’était naturel qu’elle le soit. Je ne
m’étais jamais posé la question…
La liste définitive des événements qui doivent rester
accessibles sur des chaînes gratuites
tarde à voir le jour.