Historique de la Banque Alimentaire 176 kB
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Historique de la Banque Alimentaire 176 kB
1 1995-2015 20 ANS DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE (Jean-Pierre PLOTON) 1995 8 février 1995. Dans le bruit et la fumée de son bar-tabac qu’il tient avec sa femme Michelle route de Bonneville, à Annemasse, Yvon Dubois est ce matin particulièrement heureux. Ce soir à 20h30 se tiendra l’Assemblée Constitutive de la Banque Alimentaire de Haute-Savoie. Il sait qu’il se lance dans une nouvelle aventure qui sera difficile à mener à bien mais il a confiance, son optimisme sans faille, sa vocation sociale et l’attention sincère qu’il porte aux autres, notamment aux plus démunis, seront ses meilleurs atouts. Il a été membre du comité départemental de la Croix-Rouge, conseiller municipal, adjoint aux affaires sociales, puis bénévoles aux Restos du cœur avant de créer en 1987 et de présider l’Association de Lutte Contre la faim de l’Agglomération d’Annemasse (ALFAA), une association d’aide alimentaire aux plus démunis pour laquelle il a obtenu de modestes subventions de la municipalité et du député Claude Birraux ; mais, elle manque encore de moyen et a toutes les peine du monde à satisfaire tous ceux qui font appel à sa générosité. Pas étonnant donc, lorsque Janet Stone le lui propose, qu’il soit tout de suite séduit par l’idée de créer une Banque Alimentaire en Haute-Savoie dont le siège serait à Annemasse. Janet Stone que tout le monde appelle Jenny est canadienne, journaliste et habite Perrignier. Elle connait bien les Banques Alimentaires, nées en 1967 aux Etats-Unis, à Phoenix dans l’Arizona et plus tard, en 1981, au Canada, à Edmonton. Elle connait bien également Bernard Dandrel, fondateur en 1984, avec les responsables de l’Entraide Corot, du Secours Catholique, de l’Armée du Salut, de l’Entraide Protestante et d’Emmaüs, de la première Banque Alimentaire Française. Surnommé le Banquier des exclus, il préside encore, à Paris, la Fédération Française des Banques Alimentaires qui en France en compte alors 69. Or, il n’en existe pas en Haute-Savoie. Il a bien demandé à Jenny de prendre des contacts à Annecy. Mais elle s’est heurtée à une fin de non-recevoir. On lui a même dit clairement qu’une Banque Alimentaire serait inutile dans le département car il n’y a pas de pauvres. C’est alors que sans se décourager et ayant entendu parler d’ALFAA elle décide de rencontrer Yvon Dubois. Il la reçoit chaleureusement. Il sait, lui, qu’il y a des pauvres en Haute-Savoie, qu’il y en aura malheureusement de plus en plus dans les prochaines années, qu’il a beaucoup de mal à se procurer des denrées alimentaires pour ALFAA, et il comprend qu’une Banque Alimentaire départementale pourrait devenir un fournisseur idéal. Sur le conseil de Jenny, il téléphone à Bernard Dandrel qui l’invite à venir passer deux jours au siège de la Fédération Française des Banques Alimentaires, à Arcueil. Il y est reçu amicalement. On lui promet une aide financière et il a l’occasion de s’entretenir avec les responsables des différents services qui lui donnent toutes les informations dont il aura besoin pour créer sa Banque. Il a conscience des difficultés qu’il va rencontrer mais, dans le train qui le ramène de Paris, son optimisme prend une fois encore le dessus. Il réussira. Dès le lendemain, à Annemasse, il se met au travail. Il prend de nombreux contacts, notamment avec les présidents des Rotary et Lions Clubs. Son bar-tabac devient un véritable Q.G de campagne où ses amis et copains intéressés par le projet - Jacques Louet, un ancien militaire rigoureux et sympatique, 2 Jean-Pierre Taillepied, le vétérinaire Jean Blanchon, Léon Vez ou encore Claude Paté - viennent chaque matin en discuter en buvant un café. Le 1er février, il organise une réunion préparatoire à l’Assemblée constitutive de la Banque Alimentaire de Haute-Savoie qui se tiendra une semaine plus tard, le 8 février. Et ce jour-là, ils sont venus, ils sont tous là : Lucien Aubrée du Secours Populaire ; Maurice Bouchet, avocat, Maire-Adjoint de Thonon et membre du Lions Club ; Pierre Chirat, Gouverneur au Rotary Club ; Daniel Depraz du Foyer du Léman et les nombreux futurs bénévoles : le docteur vétérinaire Jean Blanchon ; Jacques Cottez ; Bernard Gay du Lions Club, Joseph Garbin ; Jean-Claude Jaffrot d’ALFAA ; Danielle Juanati, Vice Présidente d’ALFAA, Jean Leuba ; Lucette et Jacques Louet ; Jaqueline Marchi ; Denise Mieusset d’ALFAA et secrétaire du député Claude Birraux ; Denise Montfort ; Claude Paté d’ALFAA ; Jean-Paul Perrin ; Roger Ruin du Secours Catholique ; Jenny Stone, Maryse et Jean-Pierre Taillepied ; Léon Vez d’ALFAA. Yvon Dubois préside l’assemblée, explique quelle sera l’activité d’une Banque Alimentaire en HauteSavoie, fait approuver les statuts rédigés sur le modèle de ceux des Banques Alimentaires existantes et propose une visite de celle de Grenoble. Il donne des informations sur les démarches qu’il a entreprises et sur le travail qui attend les bénévoles : trouver un local, de l’argent, prendre des contacts avec les grandes surfaces, acheter un camion frigorifique, une chambre froide positive, deux transpalettes, un chariot élévateur, du matériel de bureau… mais les dons ne sont pas interdits ajoute-t-il. Puis treize personnes sont élues au Conseil d’Administration qui est présidé par Yvon Dubois, comme le bureau. Jenny Stone est secrétaire, Jacqueline Marchi secrétaire adjointe, Jacques Louet trésorier et Jacques Cottez trésorier adjoint. Ils savent tous les cinq qu’ils ne vont pas chômer dans les jours, les semaines et les mois à venir. Ils visitent plusieurs locaux en location. Divers courriers et demandes de subventions sont adressés au Conseil Général, aux municipalités d’Annemasse et de l’agglomération, et Yvon, infatigable et toujours de bonne humeur, multiplie les rendez-vous pour obtenir des dons. Le 14 février, une lettre est envoyée au sous-préfet de St Julien afin de procéder à la déclaration de l’Association dite « Banque Alimentaire de Haute-Savoie » dont le siège est domicilié au Centre des Associations, 8, avenue Florissant à Annemasse. Ce n’est toutefois que le 23 mars 1995, suite à l’agrément de la Fédération Française des Banques Alimentaires, qu’est enregistrée à la souspréfecture de St Julien la déclaration de création de la Banque Alimentaire de Haute-Savoie. Cette déclaration paraît le 5 avril au journal officiel. En ce début d’avril, la Banque Alimentaire ne dispose toujours pas de local. L’idéal serait que la Ville d’Annemasse en loue un mais le Maire d’Annemasse fait savoir dans un courrier qu’il souhaite que ce soit la Banque qui signe le bail, la ville et les communes de l’agglomération annemassienne étant d’accord d’offrir une subvention de 6.000 francs par mois. Or une opportunité, pour le moins inespérée, offre soudain une solution. Christian Best, Directeur de France Décors dont l’entreprise est installée à Bons-en-Chablais, propose de mettre gracieusement à la disposition de la Banque Alimentaire, jusqu’à ce qu’ils soient vendus, ses anciens locaux d’une superficie de 1700 m2 situés 28, rue du Vernand. Une équipe de bénévoles composée d’Yvon Dubois, Jacques Louet, Jean-Pierre Taillepied et Jenny Stone vont aussitôt les visiter. Pas question de refuser une offre qui semble tomber du ciel. Il faudra évidemment effectuer quelques travaux, nettoyer l’ensemble, faire remettre l’électricité, l’eau et le téléphone, mais l’enthousiasme et le courage ne manquent pas. Des meubles et du matériel de bureau sont récupérés dans plusieurs entreprises, et le lundi 24 avril chacun est à son poste de travail. Des contacts sont pris avec la Grande Distribution : Géant, Auchan, Carrefour, d’autres encore et, par l’intermédiaire des Services sociaux des communes du département, avec les Associations caritatives d’aide alimentaire. Grace à la générosité des Banques Alimentaires de Savoie et du Rhône un premier stock de produits alimentaires est constitué. Le 28, rue du Vernand devient une ruche où tout le monde s’affaire dans la bonne humeur et le plaisir de travailler ensemble. Au rez-de-chaussée, l’entrepôt est organisé pour rationnaliser au mieux le tri et les distributions aux Associations. Il est prévu, dès que possible, d’engager des salariés. Au troisième étage, deux petits bureaux sont aménagés où s’entassent, dans le premier, Yvon Dubois, Jenny Stone, Jacqueline Marchi et Henri Salmon qui prend la responsabilité des Approvisionnements. Dans le second s’installent Jacques Louet, Maryse Taillepied, Michelle Mabboux qui ont en charge la comptabilité et la gestion des stocks. Lucette Louet se charge de la communication. 3 La Banque Alimentaire de Haute-Savoie est maintenant prête à exercer sa mission : Lutter contre la faim et le gaspillage de la nourriture en collectant chaque jour dans les Grandes Surfaces des produits alimentaires distribués ensuite aux démunis par l’intermédiaire d’Associations caritatives et CCAS. Parmi les bénévoles, le moral est au beau fixe, d’autant plus qu’une subvention de 150.000 francs allouée par le Conseil Général, et plusieurs milliers de francs offerts par les Rotary et Lions Clubs permettent d’acheter, d’occasion certes, mais il ne faut pas être trop difficile, un premier camion frigorifique et une chambre froide positive. Ainsi les ramasses peuvent-elles débuter le 17 mai, et les premières distributions aux Associations, auxquelles il est demandé une cotisation de solidarité de 2 francs, le lendemain. Enfin, un peu plus d’un mois plus tard, le 26 juin, l’inauguration des locaux officialise la naissance de la Banque Alimentaire de Haute-Savoie. Christiane Vian, secrétaire générale de la Fédération représente Bernard Dandrel retenu en Irlande. De nombreuses personnalités des municipalités et des services sociaux du département, des directeurs de grandes Surfaces et des responsables d’Associations Caritatives ont tenu à être présents et la visite qui suit se déroule dans une atmosphère particulièrement chaleureuse. En septembre et octobre, de nouveaux bénévoles, dont Ernest Grether qui deviendra quelques années plus tard Vice Président, rejoignent l’équipe du début et la banque Alimentaire prend sa vitesse de croisière. Mais il ne s’agit pas de s’endormir sur des lauriers sans doute mérités mais qui sont encore bien fragiles. Il faut penser à l’organisation de la Collecte Nationale qui tous les ans, le dernier week-end de novembre, permet de recueillir dans tous les supermarchés et hypermarchés de France les dons en produits alimentaires de tous ceux qui ont à cœur de lutter contre la faim et la pauvreté. C’est Lucette Louet qui en est la coordinatrice pour la Haute-Savoie. Sept Grandes Surfaces répondent à son appel et huit tonnes sont collectées en une journée. Lors d’une réunion, le 13 décembre 1995, Yvon Dubois remercie sincèrement tous ceux qui depuis le début de l’année n’ont pas ménagé leur peine et c’est avec plaisir qu’il fait un bref bilan : le solde bancaire s’élève à 13.342, 44 francs ; 24 Associations ont signé une convention de partenariat et, hors Collecte, 128 tonnes de produits alimentaires représentants 2.116.600 francs ont pu être distribuées. 1996 28 février 1996. « Pour la première Assemblée Générale de la Banque Alimentaire de Haute-Savoie, ému je suis », avoue Yvon Dubois au début de son allocution de bienvenue. Puis, après avoir remercié tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont participé à la création de l’Association, il explique comment elle fonctionne. « La ronde commence le lundi matin pour se terminer le samedi en début d’après-midi avec une équipe de chauffeurs et manutentionnaires. Tous les produits collectés sont transportés par camion frigorifique, triés par référence pour la saisie informatique, pesés et rentrés en chambre froide. Ils sont ensuite distribués aux Associations Caritatives du département régulièrement inscrites. L’année 1995 a été axée surtout sur les produits frais. En 1996, les quotas de l’Union Européenne commencent à arriver en quantité plus importante et viendront garnir les distributions de manière appréciable… L’entreprise Banque Alimentaire va doubler en 1996… pour mener à bien toutes les tâches qui nous incombent nous avons besoins de bénévoles… Ne regardez pas en arrière. Voyez l’An 2000 avec sérieux, amitié et sourire…Nous ne sommes les concurrents de personne, nous représentons une idée originale : Lutter contre le gaspillage, lutter contre la faim. ». Quelques jours plus tard, le 6 mars, un nouveau Conseil d’Administration est élu : Yvon Dubois en est le Président ; Henri Salmon et Bernard Gay, les Vices Présidents, Jacques Louet, le trésorier, Michelle Mabboux, la trésorière adjointe, Jacqueline Marchi, la secrétaire et Nicole Marchand, la secrétaire adjointe. Janet Stone qui fut à l’origine de la Banque Alimentaire a dû démissionner car, pour des raisons professionnelles, elle a déménagé et s’est installée en Avignon. Dès le début de l’année 96, la Banque Alimentaire de Haute-Savoie se développe et devient une petite entreprise. Les cinq premiers mois sont prometteurs. Plus de 140 tonnes sont collectées et distribuées. Grace à la subvention de 100.000 francs du Conseil Général, deux salariés sous contrat solidarité sont engagés pour travailler à l’entrepôt. Un deuxième camion permet de doubler les 4 ramasses dans les Grandes Surfaces. Des demandes de dons sont adressées aux Banques et une lettre est envoyée à l’Inspecteur d’Académie concernant les établissements scolaires du département afin de sensibiliser les élèves à la pauvreté et à l’aide alimentaire. A partir de septembre, une équipe de bénévoles préparent la Collecte Annuelle du 30 novembre. 22 Grandes Surfaces acceptent d’y participer et 200 bénévoles accueilleront les donateurs ce jour-là. 28 tonnes seront collectées, un résultat très encourageant qui permettra d’établir un bilan satisfaisant à la fin de l’année : 370 tonnes de produits alimentaires ont été distribuées aux associations caritatives partenaires de la banque Alimentaire sur 420 tonnes collectées. 1997 Chaque matin, dès qu’il arrive à l’entrepôt, vers sept heures, Yvon Dubois serre les mains de tous les bénévoles présents et assiste au départ des camions qui partent collecter les produits alimentaire dans les Grandes Surfaces. Puis il monte au troisième étage où Jacques Louet est déjà devant son ordinateur. Ils font brièvement le point. Jacques rappelle qu’il reste encore à rembourser l’emprunt effectué auprès de la Banque de Crédit Coopératif d’un montant de 60.000 francs, puis Yvon s’installe devant son bureau pour rédiger les lettres que la secrétaire tapera sur une vieille machine à écrire récupérée auprès d’une entreprise. Il s’est fixé plusieurs objectifs pour 1997. D’abord trouver de l’argent. Il dit souvent que la banque Alimentaire est une banque sans argent qui en a tout de même besoin pour fonctionner. Il décide donc de solliciter les communes du département qui hébergent des associations caritatives. Il ne demande qu’une aide financière modeste. Malheureusement, seules les municipalités d’Annemasse et de Gaillard répondent positivement. Il souhaite aussi mieux faire connaître la Banque Alimentaire et il fait appel à ses copains journalistes qui acceptent de lui rendre service. Enfin les bénévoles permanents, une vingtaine environ, ne sont plus assez nombreux pour effectuer le travail qui augmente et il doit impérativement en trouver de nouveaux. Le 3 mars, le sous-préfet René Fertier visite les locaux de la rue du Vernand en compagnie de Paul Gay, adjoint au Maire d’Annemasse et président de la commission locale d’insertion. Il se montre très impressionné. « Il est tout à fait étonnant qu’en moins de deux ans, dit-il en s’adressant aux membres du conseil d’administration présents, vous ayez réussi à développer une telle entreprise du cœur. Car il s’agit bien d’un organisme qui fonctionne comme une entreprise. Nous avons trop souvent sous les yeux des exemples de ce qui ne va pas bien. Vous donnez à vérifier que nombreux sont aussi ceux qui pratiquent la solidarité authentique et sans tapage. ». Cette solidarité porte aussi ses fruits. Martine Roger, Présidente du Comité des Fêtes d’Annemasse, organise le 6 juin 1997 à 21 heures, au profit de la Banque Alimentaire, un concert à Château Rouge où se produit « Le Grand Chœur du Rhône », et la recette de la soirée, plusieurs milliers de francs, est affectée à l’achat d’un troisième camion. La réunion du conseil d’Administration du 24 septembre est en majeure partie consacrée à la Collecte Nationale Annuelle des 28 et 29 novembre dont Henri Salmon est le coordinateur. Tous les hypermarchés de plus de 1500 m2 sont contactés et 500 bénévoles sont présents dans les magasins pendant les deux jours. Finalement, 38 hypermarchés participent à l’opération bien relayée par les médias et 78 tonnes sont collectées. 1998 Le succès, le développement de la Banque Alimentaire de Haute-Savoie, mais aussi les obligations et règlements concernant l’hygiène et la sécurité du travail, amènent dès 1998 ses responsables à réfléchir à la professionnalisation des tâches qui s’imposent de plus en plus dans une association caritative d’aide alimentaire et à l’engagement de salariés. Certes, l’Association en compte déjà cinq, mais ce sont des C.E.S et des C.E.V pris en charge par la subvention du Conseil Général. Or, il s’avère qu’un responsable de l’entrepôt devient indispensable ainsi qu’une secrétaire. Yvon Dubois a bien demandé au Maire d’Annemasse de financer un poste de secrétaire qui sera proposé au budget de la ville au mois de mars, mais il peut ne pas être voté. 5 En attendant, Muriel Sommer qui travaille bénévolement à l’entrepôt accepte ce poste. Mais, au bout de quelques mois, elle tombe malade et doit quitter la Banque Alimentaire. Or, Jean Blanchon parvient à convaincre une de ses clientes, Marie-Jeanne Berthet, dont il soigne le chat, de venir la remplacer. C’est également Jean Blanchon, en septembre 1998, alors que je serai à la retraite à la fin de l’année, qui me propose de prendre en charge bénévolement la Communication. Pourquoi pas ? J’ai eu de la chance durant toute ma vie. J’ai exercé un métier passionnant et enrichissant. Je peux bien m’occuper un peu des autres et je suis convaincu de l’utilité de la Banque Alimentaire. Lors de ma première rencontre avec Yvon Dubois, je suis impressionné par l’homme, son charisme et sa bonté. « C’est un cœur sur deux pattes », me dira souvent Henri Salmon. Je suis également impressionné par le fonctionnement de « l’entreprise » qui possède alors trois camions, deux chambres froides et compte cinq salariés, quatre CES et un Emploi ville, en plus de la vingtaine de bénévoles permanents. Selon Yvon Dubois, la Banque alimentaire permet alors de nourrir 6.700 démunis dans le département et derrière ce chiffre, dit-il, se cache la détresse, l’angoisse, la précarité au quotidien, une précarité et des conditions de vie que beaucoup, pour préserver leur dignité, n’osent pas révéler. 1999 Ce n’est qu’en juin 1999 qu’un responsable de l’entrepôt est engagé. Il s’appelle Claude Bardonne. Il a été l’un des collaborateurs d’Henri Salmon avant que ce dernier ne prenne sa retraite. Claude est organisé, rigoureux, travailleur. Nul doute qu’il sera à la hauteur de sa tâche, et les distributions aux quarante associations caritatives partenaires seront notamment facilitées. Mais il faut trouver de l’argent. Yvon Dubois et Bernard Gay se chargent de prendre des contacts avec les entreprises du département de plus de cinquante personnes pour leur demander une aide financière. Le résultat est plutôt décevant. Sur 280 entreprises, une trentaine seulement répond et offre une somme globale de 11.000 francs. Roland Uberschlag qui s’occupe avec Henri Salmon des approvisionnements organise en octobre avec le magasin Cora à Amphion un mois du cœur. Il s’agit de vendre aux caisses, au profit de la banque Alimentaire, des petites figurines au prix de dix francs. Le succès est au rendez-vous et le directeur de Cora signe, au début du mois de novembre, un chèque de 84.000 francs. La situation financière est donc assez satisfaisante mais la fin de l’année va être perturbée par une très mauvaise nouvelle. Christian Best, propriétaire des locaux, informe Yvon Dubois qu’il a trouvé un acheteur et qu’il souhaite vendre. Toutefois, si la Banque Alimentaire se porte acquéreur, il lui donnera la priorité. Le Prix est de 1'200'000 francs. Yvon Dubois rencontre aussitôt messieurs Claude Birraux, député et conseiller général, et Raymond Bardet, également Conseiller Général et maire de Ville-la-Grand. Un dossier complet est adressé au Président du Conseil Général. La solution serait de demander au Conseil Général d’acheter le bâtiment comme réserve foncière et d’y loger ensuite gratuitement la Banque Alimentaire. 2000 La réponse est claire. Elle arrive au début de l’année 2000. Le Conseil Général n’a pas vocation pour quelque association que ce soit d’acquérir une propriété. Si la Banque Alimentaire veut rester dans les locaux qu’elle occupe gratuitement depuis cinq ans, elle doit les acheter. Le Conseil Général accepte de lui accorder dans ce but une subvention exceptionnelle de 630.000 francs. Le 16 mai, le Conseil d’Administration de la Banque Alimentaire autorise son Président à signer le compromis et donne son feu vert pour emprunter 600.000 francs auprès de la Caisse d’Epargne. L’affaire est conclue. La banque Alimentaire sera en décembre propriétaire des locaux, 28, rue du Vernand. Depuis plusieurs années, avec les Centre Communaux d’Action Sociale, elle souhaitait intensifier son action auprès des plus démunis de la région annécienne, et mieux assurer une coordination efficace avec les associations caritatives des dix communes du district où vivent 160.000 habitants. L’objectif est atteint à l’automne. Un dépôt est ouvert à Argonnay. Malheureusement, il devra fermer quelques mois plus tard faute de bénévoles. 6 Mais la Banque Alimentaire de Haute Savoie peut encore à la fin de cette année 2000 être fière de ses résultats. Son Président à d’ailleurs été élu au Conseil d’Administration de la Fédération Française des Banques Alimentaires. 2001 Tous les ans, au début du mois de janvier, Yvon Dubois tient à réunir au siège du Club Alpin Français, pour tirer les Rois et remercier les salariés, les bénévoles permanents et tous ceux qui ont participé à la Collecte de fin novembre et au tri des produits alimentaires collectés. Ainsi, dans une ambiance chaleureuse, conviviale et festive, il est plus facile de mieux se connaître, chacun pouvant avoir alors le sentiment d’appartenir à une équipe soudée par les mêmes objectifs et les mêmes raisons de soutenir une cause qui leur tient à cœur. En 2001, l’Association a totalisé, hors Collecte Annuelle, 14.000 heures de bénévolat. Mais malgré les appels répétés, les bénévoles se font rares ou ne restent que quelques mois, voire quelques années, comme Robert Thoral qui a été vice président et a effectué un magnifique travail pendant deux ans. Certains partent pour des raisons familiales, de santé ou de déménagement. D’autres en revanche sont de véritables piliers de l’Association comme Henri Salmon, Jacques Louet ou Maryse Taillepied. A la fin de l’année, Claude Bardonne tombe malade. Il doit démissionner et il est remplacé par son adjoint, Abdallâh Abidi, que tout le monde appelle Abdel. 2002 Les approvisionnements qui avaient commencé à baisser en 2001 continuent de chuter en 2002. Avec le regroupement des enseignes de la Grande Distribution et une gestion de plus en plus rigoureuse des stocks, les hyper et supermarchés donnent en effet de moins en moins, et les dotations en provenance de l’Union Européenne sont également moins importantes. Il faut donc trouver de nouvelles sources d’approvisionnement, notamment auprès des plateformes qui ravitaillent les Grandes et Moyennes Surfaces, et également auprès de l’industrie agroalimentaire. Henri Salmon et Roland Uberschlag entreprennent des démarches auprès des producteurs de lait savoyards qui décident alors d’allouer à la Banque Alimentaire 40.000 litres de lait aussitôt transformés en quatre tonnes de fromage, et auprès des producteurs fruitiers qui offrent douze tonnes de pommes et de poires. Le bilan de 2002 sera donc un peu meilleur que celui de 2001 : 843 tonnes – soit une progression réelle de 4% - ont pu être distribuées aux associations caritatives partenaires. Quant au résultat de la Collecte Annuelle de novembre, il est le meilleur depuis 1995 :142 tonnes ont été collectées parmi lesquelles plusieurs dans les écoles dont s’occupe Ernest Grether. Mais l’évènement important de l’année pour la Banque Alimentaire est la nomination d’Yvon Dubois au grade de Chevalier de la Légion d’honneur au titre de la solidarité, de la lutte contre la précarité et l’exclusion. Nommé le 14 juillet, c’est le 15 septembre que le Général Jacques Besson lui remet officiellement les insignes de l’ordre devant sa famille, ses amis, et un parterre de personnalités politiques parmi lesquelles Claude Birraux qui félicitera chaleureusement le récipiendaire : « homme de dialogue et de conviction qui apporte une âme en plus de ses compétences, qui entraine beaucoup de partenaires institutionnels, économiques et associatifs, qui prouve que le social peut avoir un visage humain, qui apporte réconfort, chaleur humaine et espoir. ». 2003 5 février 2003. Les Saint-Gervolain ont été invités à quinze heures trente, place du Mont-Blanc, et ils sont venus nombreux pour assister à la remise officielle du don de la commune à la Banque Alimentaire de Haute-Savoie. La soirée des vœux du maire, le 11 janvier dernier, organisée en faveur des plus démunis, a permis de recueillir 1309,39 euros. Cette somme est remise intégralement, sous forme de produits de première nécessité achetés par la commune. Des dons supplémentaires en nature, offerts par l’hypermarché Carrefour, Métro et le Petit Casino de Saint-Gervais, ont porté le montant des denrées à 5.109 euros, soit trois fois plus que l’année précédente. 7 Yvon Dubois précise que des antennes viennent d’ouvrir à Sallanches, Passy et Chamonix. Jean-Marc Peillex explique qu’un réel besoin local existe et que les démunis du Pays du Mont-Blanc doivent pouvoir bénéficier de la générosité d’associations caritatives telles que la Banque Alimentaire. Parmi ces démunis, non seulement du Pays du Mont-Blanc, mais de la France entière, on compte depuis quelques années de plus en plus de travailleurs et de retraités pauvres qui survivent en dessous du seuil de pauvreté. En Haute-Savoie la situation n’est pas meilleure. Tous les bénévoles de la banque Alimentaire en ont conscience. Ils redoublent d’activités et travaillent de plus en plus avec les autres Banques Alimentaires de la Région Rhône-Alpes avec lesquelles les échanges ont été multipliés par cinq. 2005 « Ce soir, nous fêtons notre dixième anniversaire… annonce Yvon Dubois, avec un rien de tristesse dans la voix, après avoir souhaité la bienvenue aux personnalités et invités présents, ce 25 mars 2005, à l’Assemblée Générale Ordinaire de l’Association. Puis il poursuit, mais faut-il s’en réjouir? Sincèrement, je ne le crois pas. Si la Banque Alimentaire a dix ans aujourd’hui, et si nous devons continuer notre mission d’aide aux démunis, c’est parce que rien ne change. Bien au contraire, la pauvreté avance, la pauvreté augmente et les français s’appauvrissent. Il y a quelques semaines, devant le Conseil économique et social régional, le président de la Mission Régionale d’Information sur l’exclusion l’annonçait : L’exclusion, non seulement persiste mais s’installe. Notre société s’en accommodera-t-elle ? Après douze ans d’observation, nous pouvons dire que tous les clignotants sont au rouge ». Heureusement, la Banque alimentaire de Haute-Savoie continue de se développer et poursuit ses efforts, comme le souligne Henri Salmon dans son rapport d’activité 2004. Huit salariés et quinze bénévoles travaillent au dépôt, assurent les ramasses, font le tri des denrées et préparent les commandes des Associations et CCAS. Enfin, pour la première fois depuis la création de la Banque, plus de mille tonnes de denrées ont été comptabilisées dans les entrées, et 221 tonnes ont été collectées pendant les deux jours de la Collecte de fin novembre. Pour l’an prochain, compte tenu du nombre en augmentation de Grandes et Moyennes Surfaces susceptibles d’y participer, il faudra si possible trouver près de 2.000 bénévoles, ce qui ne sera pas facile. 2006-7-8 Les trois prochaines années, 2006, 2007 et 2008, seront des années difficiles. Un audit de la Fédération Française des Banques Alimentaires met en relief en 2006 des points noirs auxquels les responsables de la Banque de Haute-Savoie sont confrontés depuis plusieurs mois. Afin de respecter les mesures d’hygiène et la chaine du froid, il devient impératif d’acquérir rapidement deux chambres froides, une de tri et une négative. Il faut aussi envisager de rénover le bâtiment qui a vieilli et n’est plus adapté aux normes d’hygiène et de sécurité d’une association de distribution de produits alimentaires. Le circuit électrique doit notamment être modernisé et le monte charges révisé. Mais, selon Yvon Dubois, les moyens financiers ne permettraient pas à l’époque de faire exécuter ces travaux. La Caisse d’Epargne des Alpes vient bien de faire un don de 15.000 euros mais ils doivent être consacré, avec d’autres dons attendus, à l’achat d’un nouveau camion indispensable aux ramasses. Enfin, le Président de la Fédération, Pierre de Poret demande fermement à Yvon Dubois, président depuis douze ans et qui est atteint dans sa santé, de se trouver un successeur et de prévoir le plus rapidement possible des remplaçants pour trois autres responsables qui sont âgés et également bénévoles depuis la création de la Banque. Il fait même le déplacement à Annemasse, au début du mois de février 2007, pour justifier son point de vue devant un Conseil d’Administration pour le moins morose et assez peu réceptif. Ce qui le pousse, de retour à Paris à écrire à Yvon : « Après ces heures difficiles à Annemasse, il m’est impossible de rester silencieux. En aucun cas je n’ai voulu te pousser à un départ précipité, ce qui aurait été un non-sens pour la Banque et une incongruité par rapport à toi… De la même façon il n’y a aucune cabale contre toi à Gentilly ; hormis le constat de ta propension 8 à ne pas te rallier facilement à la bannière de la fédération…Mais il faut préparer la relève, et dès maintenant, pour assurer la poursuite de la mission accomplie jusqu’ici. ». Le travail continu malgré tout durant l’année 2007, une chambre froide négative de 48m2 est installée, mais l’atmosphère est pesante, et dans son discours de bienvenu qui ouvre l’Assemblée Générale Ordinaire, le 27 mars 2008, Yvon Dubois annonce clairement : « Dernier mandat, il est temps de passer la main, donc 2008-2009 sera l’année de la passation de responsabilité avec une nouvelle équipe. Nous allons accompagner cette transition le mieux possible, et même si nos chemins se séparent, nous n’oublierons jamais l’expérience que nous avons vécue ensemble. ». Ensuite, Henri Salmon présente le rapport d’activité, Jocelyne Pirrody, le rapport financier et quatre nouveaux membres sont élus au conseil d’administration : Bertrand Boiston, Monique Calloud, Denyse Duvernay et Bernard Flippe. Dans le mois qui suit, tout le monde à la Banque Alimentaire se pose les mêmes questions : Qui va remplacer Yvon ? A-t-il déjà choisi son successeur ? Des noms circulent et chacun y va de son pronostic mais la discrétion est de rigueur. Yvon vient beaucoup moins souvent, il est fatigué. Si on l’interroge, il se contente d’un sourire triste, comme un sourire d’adieu. En avril, Oscar Berthet, ancien maire de Bonne, qui a plusieurs fois participé à la Collecte de novembre, parle de la Banque Alimentaire à l’un de ses anciens adjoints, Gérard Fritsch. Car ce dernier, lassé de la politique, n’a pas voulu se représenter aux élections municipales et souhaite travailler bénévolement dans une Association caritative. Diplômé de l’école des mines et de la faculté des Sciences économiques, il est entré en 1980 aux Laboratoires Nicholas en qualité de Directeur Industriel. En 1984, il a été nommé Directeur Général et a pris à Genève en 1996 la fonction de Vice Président responsable des activités industrielles de Roche Consumer Health. « Tu devrais aller voir Henri Salmon », lui conseille Oscar Berthet. La rencontre a lieu quelques jours plus tard. Henri suggère dans un premier temps de prendre le pouls de l’Association en commençant par les ramasses. Gérard accepte et sillonne pendant plusieurs mois le département à bord des camions de la Banque avant de participer en décembre au tri de la Collecte. Jusqu’alors, il n’a que rarement vu et parlé avec Yvon Dubois. Ce n’est qu’en février 2009 qu’ils ont une vraie discussion, que le président sortant lui demande de lui succéder et lui propose de le coopter au prochain Conseil d’Administration. 2009 Tout se passe comme prévu. Gérard Fritsch, coopté le 19 février, est élu le 27 mars 2009 lors de l’Assemblée Générale ordinaire et accepte la présidence de la Banque Alimentaire de Haute-Savoie le 1er avril. Aussitôt, il tient à faire le point : l’équipe de bénévole doit être renforcée. Il faut être plus présent dans le sud du département, la friperie, abandonnée depuis quelques années, doit être réactivée car la Fédération ne l’interdit pas mais désire qu’elle se fasse par une association affiliée. Il faut encore se diriger vers une gestion plus rigoureuse, réorganiser les bureaux, développer l’informatique, améliorer l’hygiène alimentaire et les conditions de travail. La Banque Alimentaire à l’époque est encore mal connue des autorités publiques et Gérard Fritsch écrit à tous les élus pour obtenir des aides financières. Il écrit également aux Clubs Service et demande à Monique Calloud de créer l’association « Les amis de la Banque Alimentaire » qui permettra de vendre à des prix dérisoires (5% de la valeur marchande), à des démunis envoyés par les services sociaux, des produits non alimentaires que donnent les Grandes Surfaces. Il faut en effet trouver rapidement de l’argent – 120.000 euros à court terme et 180.000 à plus long terme - afin de rénover le bâtiment. Il est notamment urgent d’éliminer les risques d’accident liés à la faible capacité de l’ascenseur, à la circulation des chariots élévateurs, et d’assurer des conditions normales de travail et d’hygiène en aménageant, comme le prévoit la loi, des bureaux fonctionnels, une salle de repos, des sanitaires et des vestiaires pour le personnel. 9 Le 31 août, le Conseil d’administration décide de déposer auprès du Conseil Général une demande de subvention d’équipement avec le maximum d’aide pour les 120.000 euros, une décision qui réjouit Françoise Vibourel, la nouvelle trésorière qui fait équipe avec Jocelyne Pirrodi. Chacun a conscience que depuis l’arrivée de Gérard Fritsch, il souffle un vent nouveau sur la Banque Alimentaire. La Collecte de novembre se prépare ardemment tandis que se renforcent les procédures d’entrées et de sorties de marchandises et que se met en place une facturation rigoureuse des comptes clients, des situations mensuelles et des bilans annuels. En décembre, la Fondation Carrefour fait un don de 15.000 euros et GrDF de 5.000 pour l’achat d’un nouveau camion. Les Amis de la Banque Alimentaire remettent un premier chèque de 5.000 euros. Les résultats de la Collecte ont été satisfaisants : 205 tonnes collectées en deux jours. Enfin 2009 a été très active avec près de 1050 tonnes de denrées distribuées aux Associations et CCAS partenaires, pour une valeur de 3,2 millions d’euros. 2010 La Banque Alimentaire fête cette année son quinzième anniversaire. Sans tambour ni trompette. Discrètement. L’important n’est pas de fanfaronner mais d’atteindre les objectifs fixés. Le 25 janvier, le Conseil d’Administration décide de poursuivre les travaux de la toiture et du sol du rez-de-chaussée. Il est urgent également de créer un site internet et de mettre en place des procédures informatiques avec nos partenaires pour les commandes de produits alimentaires. « La Banque Alimentaire de Haute-Savoie franchit maintenant une étape importante en consolidant et professionnalisant son activité au service des plus démunis, explique Gérard Fritsch dans son discours de bienvenu lors de l’Assemblée Générale Ordinaire, le 23 février. Elle investit 185.000 euros pour mettre son entrepôt en conformité avec les normes. Elle vient d’acquérir un cinquième camion, elle renforce son organisation fonctionnelle. Quelque 50 bénévoles permanents et 7 salariés, plus de 2.000 bénévoles pour la Collecte Nationale, assurent avec dévouement et générosité le bon fonctionnement de l’association qui devient une véritable petite entreprise. ». Depuis le début de l’année, Henri Salmon et Bertrand Boiston intensifient leurs démarches auprès des hypermarchés et enregistrent une nette progression avec les magasins Carrefour. L’ambiance est au beau fixe et le conseil d’Administration décide d’organiser le 17 juin une journée Portes Ouvertes pour fêter la fin des travaux. Essentiellement orientée vers les Associations et les CCAS, les Dirigeants des Grandes et Moyennes Surface et les responsables politiques sont également invités. Le maire d’Annemasse, Christian Dupessey, répond à l’invitation et vient visiter les locaux accompagné de Bénédicte Guérinot, adjointe chargée de l’action sociale et membre du conseil d’administration de la Banque Alimentaire. Comme prévu, la première tranche de travaux est terminée. Le bâtiment est parfaitement aux normes d’hygiène et de sécurité du travail. Du sol au plafond, le rez-de-chaussée a été complètement refait. Une chambre spéciale de tri a été réalisée pour éviter toute rupture de la chaine du froid, l’ascenseur a été rénové, des vestiaires, des toilettes et un réfectoire avec une petite cuisine ont été installés, et les bureaux du troisième étage permettent maintenant de travailler dans de bonnes conditions. Le Conseil Général qui soutient l’action de la Banque Alimentaire depuis sa création informe Gérard Fritsch le 26 août que la subvention habituelle de fonctionnement de 30.150 euros sera prochainement versée et le 6 septembre une subvention d’investissement de 100.000 euros est débloquée. Lors du dernier Conseil d’Administration de l’année, le 20 décembre, Gérard Fritsch présente Gilbert Asselineau, informaticien, qui va prendre en charge la mise en service du nouveau système de gestion informatisée VIF. Dans le cadre du plan de relance, l’Etat a, en effet, imposé aux réseaux d’aide alimentaire de mettre en service des systèmes informatiques capables de satisfaire aux objectifs suivants : traçabilité des denrées alimentaires pour une meilleure sécurité alimentaire et suivi des distributions et des stocks. La Fédération française des Banques Alimentaires a donc demandé aux 79 Banques de mettre en place le système de tenue des stocks informatisés VIF. La Banque Alimentaire de Haute-Savoie est la 33eme Banque a avoir adopté VIF qui devrait lui permettre dans quelques mois d’être encore plus performante. 10 2011 L’une des priorités de 2011, outre la mise en service de VIF, est de sensibiliser les enfants et les adolescents à la lutte contre la faim et le gaspillage, à la misère, au don, au partage et à la précarité de tous ceux qui ne mange pas à leur faim. Une équipe composée de Martine Ries, Jean Berthet, Claude Vesselier et Evelyne Bouillet est chargée de répondre aux demandes des instituteurs, institutrices et professeurs, d’organiser une collecte de printemps dans les établissements scolaires du département et un concours d’affiches dont les résultats seront annoncés au printemps 2012. Autre nouveauté, sous la responsabilité d’Elisabeth Bozia, des cours de formation à l’hygiène et la sécurité des aliments et à l’écoute sont donnés régulièrement, dans les locaux de la Banque Alimentaire, aux bénévoles et membres des Associations et CCAS partenaires intéressés. Alors que le ciel est donc plutôt serein et que, notamment les approvisionnements ont tendance à augmenter, une information éclate comme une véritable bombe dans le petit monde de l’aide alimentaire. Le budget destiné au Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) devrait l’année prochaine être divisé par cinq. L’Union Européenne donnait chaque année 500 millions d’euros destinés à l’aide alimentaire pour l’ensemble des Etats membres. Or, elle ne donnera plus dorénavant que 113 millions. La France n’aurait plus que 16 millions d’euros en 2012 contre 78 en 2011. Il manquerait alors 130 millions de repas dans tout le Pays dont près d’un million en Haute-Savoie. Les quatre associations bénéficiaires du PEAD, la Croix-Rouge, le Secours Populaire, la Banque Alimentaire et les Restos du Cœur, distribuent tous les ans environ quatre millions d’équivalents de repas dans le département. Elles ne pourraient plus remplir leur mission, ce qui seraient préjudiciable aux démunis savoyards, et Gérard Fritsch pour la Banque Alimentaire de Haute-Savoie, Marc Vial, Président des Restos du Cœur 74 et Yves Régent, Secrétaire Général du Secours Populaire, décident d’engager une action communes auprès des responsables politiques afin qu’ils interviennent au niveau national. Heureusement, comme le dit Gérard Fritsch lors de l’Assemblée Générale Ordinaire, le 21 février 2012 : « La ténacité du gouvernement a payé et un accord a été trouvé pour la poursuite de la distribution de cette aide jusqu’en 2013. Au final, c’est même l’inverse qui s’est déroulé, puisqu’en 2009 la Banque Alimentaire de Haute-Savoie avait reçu 264 tonnes de produits alimentaires de l’Union Européenne et en 2011, 419 tonnes. ». La Collecte Nationale de novembre 2011 a aussi été un succès. 259 tonnes ont été collectées contre 206 l’année précédente. 2012 Devant un parterre d’enseignants et d’élèves, Gérard Fritsch remet le 13 mars 2012, dans les locaux de la Banque Alimentaire, les différents trophées aux lauréats du concours d’affiches. Un trophée d’or pour la Collecte Nationale et un trophée d’argent pour la collecte « Jeunesse solidaire » à la 4eme3 du Collège Raoul Blanchard d’Annecy ; un trophée d’or pour la collecte « Jeunesse solidaire » à la classe de cycle 3 de l’Ecole de Champully de La-Roche-Sur-Foron ; un trophée d’argent pour la Collecte Nationale à l’Ecole des Glaisins d’Annecy le Vieux et un trophée de bronze pour la Collecte Nationale à Lucie Genand, étudiante en information-communication à l’IAE d’Annecy-Université de Savoie. Suite à ce Concours d’affiches, la Collecte dans les établissements scolaires, organisées du 2 au 6 avril, connait un beau succès. Environ sept tonnes de produits alimentaires sont collectées dans 65 établissements. A l’instar de 2011, l’année 2012 connait une forte activité, mais l’horizon est plutôt sombre du fait de la baisse annoncée de la dotation européenne : 252 tonnes seulement contre 419 l’année précédente, et du fait aussi que les Grandes et Moyennes Surfaces pourraient ne plus défiscaliser leurs dons. En revanche, la situation financière s’améliore. La Banque Alimentaire reçoit 15.000 euros du député Claude Birreau. Et après l’achèvement du programme de travaux de rénovation, en fin d’année, l’emprunt pourra être remboursé intégralement. Mais il faudrait encore augmenter les ramasses quotidiennes et surtout intensifier les relations avec les 53 partenaires et CCAS. 11 Ce dernier point est particulièrement important, c’est pourquoi le 2 octobre, se tient au siège de la Banque Alimentaire la réunion annuelle des partenaires de la Banque Alimentaire de Haute-Savoie pour la lutte contre la faim. Près de 60 représentants des 53 associations et CCAS ayant signé la convention de partenariat sont présents. Le Président peut ainsi faire le point sur cette nouvelle convention et sur l’habilitation par l’Etat, à obtenir en 2013, pour pouvoir collecter et distribuer dans les meilleures conditions possibles d’hygiène et de sécurité des denrées alimentaires. Tous les intervenants de l’aide alimentaire doivent impérativement être informés des risques alimentaires et de la façon de les prévenir. Le lendemain de cette réunion, toujours dans les locaux du 28, rue du Vernand, Jean-Louis Gravier de la Caisse d’Epargne Fondation Rhône-Alpes et Jean-Loup Bozetto, administrateur local à la Caisse d’Epargne, remettent à Gérard Fritsch un chèque de 8.900 euros qui seront affectés à l’achat de panneaux publicitaires pour la Collecte Nationale. Depuis sa création, la Banque Alimentaire n’a cessé, avec plus ou moins de succès, de lancer des appels pour recruter des bénévoles. En septembre, elle participe à la journée nationale de recrutement organisée par la Fédération et ce jour-là trois personnes sont intéressées : Daniel Kaloustian qui est informaticien, Patrice Bouchy qui s’occupera des relations avec les partenaires et Jean-Claude Piroth qui accepte la logistique. Un mois plus tard, le 14 octobre, Claude Villeneuve, secondé par Martine Riès, accueille à Annecy, au Forum France Bénévolat, dans un stand décoré avec goût, tous ceux qui veulent s’informer sur le travail de la Banque alimentaire. Plusieurs personnes s’inscrivent d’ailleurs durant ces deux jours pour participer à la Collecte Nationale du dernier week-end de novembre. Cette Collecte 2012, malgré la crise, le chômage et un pouvoir d’achat en diminution dans la plupart des ménages, permet de collecter 260 tonnes de denrées alimentaires évaluées à environ 750.000 euros. 260 tonnes qui sont ensuite triées du 23 novembre au 17 décembre sous les chapiteaux de Villeventus, aimablement mis à la disposition de la Banque Alimentaire par Monsieur Raymond Bardet, maire de Ville-la-Grand et Vice Président du Conseil Général. 2013 Sans les subventions et les dons, la Banque Alimentaire ne pourrait pas remplir sa mission. C’est pourquoi il faut remercier chaleureusement les responsables politiques et les directions des entreprises et organismes qui les lui accordent. Le 22 janvier 2013, au siège de la Banque de Savoie à Annecy, et devant de nombreux clients et collaborateurs, Monsieur Luc Romedenne, Directeur Général Adjoint, remet à Gérard Fritsch un chèque de 8.800 euros recueillis dans le cadre de l’opération annuelle « Nos parrains ont du cœur ». Durant une douzaine d’années, en Haute-Savoie, et quatre ans en Savoie, les acteurs de la filière laitière savoyarde, producteurs de lait et transformateurs réunis au sein de l’inter profession laitière de Savoie, se sont mobilisés en faveur des plus démunis en mettant sur pieds l’opération « Don du lait ». Intégré dans les textes réglementaires des quotas laitiers, ce dispositif permettait à des producteurs d’offrir gratuitement jusqu’à 3.000 litres de lait par exploitation, ce lait étant ensuite transformé en fromage de Savoie mis à disposition des Banques Alimentaires. Entre 2010 et 2013, plus de 400.000 litres de lait ont ainsi été donnés aux deux Banques Savoyardes et transformés en 45 tonnes de fromages, 78% en Haute-Savoie et 22% en Savoie. Avec la fin des quotas laitiers, ce dispositif devrait prendre fin mais l’Interprofession laitière travaille avec les pouvoirs publics à un nouveau dispositif de don de matières agricoles à destination des organisations caritatives. Plus que jamais, l’aide alimentaire est une nécessité en Haute-Savoie, réputée pourtant pour être un département riche. 70.000 personnes y vivent en dessous du seuil de pauvreté dont plus de la moitié a besoin de l’aide alimentaire. En 2012, l’équivalent de 3,5 millions de repas ont été distribué aux plus démunis et travailleurs pauvres par les trois réseaux principaux. d’aide alimentaire (Banque Alimentaire : 63% ; Restos du Cœur : 20% ; Secours Populaire : 17%), ce qui ne représente malheureusement que 10% des besoins. 12 Dès le début de l’année 2013, la Banque Alimentaire est confrontée à de nouvelles difficultés. Le bâtiment dont les travaux, entrepris en 2009, sont terminés, n’a plus la capacité de stockage suffisante pour entreposer, compte tenu de l’accroissement de la crise, l’afflux des denrées alimentaires provenant de la Collecte annuelle et des dons de l’Union Européenne qui sont toujours livrés pendant le dernier trimestre de l’année. Il manque une capacité de stockage de 500 à 600 palettes. Des contacts sont pris avec Monsieur Deléaval Président d’Annemasse Agglo, pour trouver un terrain, sans valeur commerciale, sur lequel il serait possible de construire un nouvel entrepôt. La Banque Alimentaire pourrait bénéficier d’un bail emphytéotique et le projet serait alors réalisable moyennant un investissement de l’ordre de 400.000 euros. En tenant compte des réserves financières de la Banque à la fin de 2012, il manque 250.000 euros qu’il faudra trouver. Comme il est indispensable de réaliser le projet, il est accepté à l’unanimité lors du Conseil d’Administration du 11 février. Le dernier auquel a pu assister Bénédicte Guérino, gravement malade, qui s’éteint le 3 juin 2013. Un peu plus de deux mois plus tard, c’est avec tristesse que non seulement les membres de la Banque Alimentaire mais tous les Annemassiens apprennent le décès d’Yvon Dubois. Avec sa disparition, c’est une page de l’histoire de l’aide alimentaire qui se tourne en Haute-Savoie. A l’automne, alors que se prépare la Collecte Nationale qui aura lieu les 29 et 30 novembre, les responsables de la Banque Alimentaire ressentent de plus en plus le besoin d’une nouvelle organisation pour répondre aux obligations administratives imposées par la règlementation édictée par l’Etat en août 2012, lesquelles nécessitent la mise en place de structures et de méthodes de gestion identiques à celles des entreprises. Il faut, non seulement disposer d’une gestion totalement informatisée, mais également d’une continuité dans la gestion qui ne peut être assurée uniquement par le bénévolat mais requière l’embauche de salariés. La fin de l’année est marquée par un record absolu depuis la création de la banque Alimentaire, 300 tonnes de produits alimentaires sont collectés durant les deux jours de la Collecte Annuelle et sont ensuite triée en trois semaines, grâce à une organisation sans faille mise en place par Jean-Claude Piroth aidé par son épouse, Jean-Pierre Mino et Yves Delfosse. 2014 Lors du Conseil d’Administration du 8 avril 2014, Gérard Fritsch expose aux administrateurs les projets qui devraient se concrétiser d’ici au début de 2015. Tous sont conscients que l’augmentation des volumes de denrées alimentaires traitées, le renforcement de la règlementation sur la sécurité alimentaire et la justification du bon usage des dons, rendent indispensable la construction d’un dépôt de stockage de 800 palettes. Il faut en effet pouvoir recevoir, en conformité avec la règlementation administrative, la moitié de nos approvisionnements annuels constitué des dons de la Collecte de fin novembre (700 palettes) et de l’Union Européenne et de l’Etat (environ 400 palettes). Ces 1.100 à 1.200 palettes ne peuvent pas être stockées dans l’entrepôt, 28, rue du Vernand car sa capacité est limitée à 600 palettes. Après une rencontre fructueuse avec Monsieur Didier Eicher, Directeur Général de Migros France et Directeur Financier de Migros Genève, il semble possible d’acquérir avec l’aide de Migros France un terrain de 4.500m2 situé à Cranves-Sales. Le conseil d’administration de Migros France a avalisé le principe d’une cession à la Banque Alimentaire à des conditions très favorables. Ce qui se traduirait par un investissement de 200.000 euros au lieu d’environ 440.000 euros au prix du marché immobilier. Ce terrain permettra dans un premier temps de construire un dépôt de stockage et, à terme, après la vente du centre de distribution actuel à Annemasse, de regrouper à Cranves-Sales toutes les installations. Mais ce projet nécessite un investissement de l’ordre de 2 Millions euros, et il reste à trouver 1 Million Euro pour engager la construction de l’entrepôt. Le 12 mai, alors que Madame le Député Virginie Duby-Muller visite les locaux de la banque Alimentaire, Gérard Fritsch en profite pour lui parler longuement de ce projet et aussi d’un autre tout aussi important : mettre la gestion et le contrôle des entrées et sorties de denrées alimentaires sous 13 la responsabilité d’un Directeur salarié, comme c’est le cas depuis plusieurs années dans les autres Banques Alimentaires de la Région Rhone-Alpes, à Lyon, Chambéry, Grenoble et Saint-Etienne. Madame Duby-Muller comprend et promet son appui. L’embauche d’un Directeur nécessite évidemment une aide importante du Conseil Général. Une lettre est adressée à son président Monsieur Christian Monteil afin de demander une subvention supplémentaire qui est rapidement acceptée. Et Claude Cerret qui travaille depuis plusieurs années à la Banque Alimentaire - il a été d’abord salarié et ensuite bénévole et vice-président - est engagé le 1er juillet 2014. Comme il connait bien tous les rouages de l’association et qu’il est particulièrement apprécié de tous les bénévoles et salariés, il est immédiatement opérationnel. Ce qui lui permet, assisté de Pascale Pellier, assistante administrative, de réorganiser rapidement le fonctionnement de l’entrepôt, les ramasses, la préparation des commandes et les distributions aux partenaires. Comme tous les ans, la Banque Alimentaire poursuit en effet son activité durant l’été – la pauvreté pas plus que l’aide alimentaire ne prennent de vacances – et, dès le début du mois d’octobre, un certain nombre d’actions se mettent en place. Claude Cerret ne pouvant plus être administrateur et, pour des raisons familiales, Jean-Claude Volkmann et Jean-Claude Piroth ayant dû démissionner, Gérard Fritsch, lors du conseil d’administration du 7 octobre 2014, propose de coopter trois nouveaux administrateurs : Madame Madeleine Fournier, Présidente du CCAS d’Annemasse et membre du Conseil de l’Agglo, Monsieur Jean-Pierre Mino qui s’occupe des approvisionnements des produits UE et Etat auprès de la Fédération ainsi que des offres de denrées alimentaires aux associations et CCAS et Monsieur Patrice de Loz qui s’occupe des relations avec les partenaires dont la réunion annuelle se tient le 23 octobre à la Maison des Sociétés à Cranves-Sales. Cette date n’a pas été choisie par hasard. C’est ce jour-là en effet que les 79 Banques Alimentaires célèbrent le trentième anniversaire du réseau des Banques Alimentaires avec un premier entrepôt à Arcueil. Il est également question lors de ce conseil d’administration du 7 octobre de l’acquisition de la parcelle 2325p3 du terrain Migros à Cranves-Sales. Le CA donne son approbation à l’unanimité pour l’achat de la parcelle et pour la création d’une « SCI entrepôt BA74 » entre la Banque Alimentaire de HauteSavoie et les Amis de la Banque Alimentaire de Haute-Savoie. La fin de l’année 2014 permet d’établir un bilan très positif. La journée de recrutement de bénévoles, le 15 octobre, où plusieurs responsables de la BA étaient présents sur la place de l’Hôtel de Ville à Annemasse afin d’accueillir tous ceux qui pouvaient avoir à cœur de soutenir l’aide alimentaire dans le département, a effectivement permis de trouver de nouveaux bénévoles notamment pour la Collecte Nationale du dernier week-end de novembre qui a été un succès avec près de 300 tonnes collectées. 2015 En 20 ans, car 2015 est l’année du vingtième anniversaire de la Banque Alimentaire de Haute-Savoie, elle est devenue avec ses 56 partenaires (associations caritatives, CCAS et CIAS) l’acteur le plus important de l’aide alimentaire dans le département. Grace aux subventions importante de Conseil Général depuis sa création, aux aides de 154 communes (souscription annuelles de 0.10 euros/habitant) depuis 2009, à l’aide aussi de la Direction Départementale de la Cohésion sociale depuis 2012 et à de nombreux dons de plusieurs banques, de la Fondation Carrefour et de GrDF, la Banque Alimentaire de Haute-Savoie a pu poursuivre sa mission et peut aujourd’hui s’enorgueillir d’avoir en vingt ans approvisionné 17.000 tonnes de produits alimentaires qui représentent 34 millions d’équivalents repas. Merci à tous. Merci également à tous les bénévoles qui depuis 1995 ont travaillé et travaillent encore sans compter leur temps ce qui représente 400.000 heures de bénévolat. L’action de la Banque Alimentaire de Haute-Savoie est au cœur de l’actualité sociale et économique. Par sa démarche, elle promeut une solidarité active et responsable, agissant sur l’insertion sociale des plus démunis par l’aide alimentaire et le développement durable par la lutte contre le gaspillage. 14 Par son action, la Banque Alimentaire de Haute-Savoie permet aujourd’hui à plus de 16.000 savoyards – démunis et travailleurs pauvres - de bénéficier de l’aide alimentaire. 70.000 savoyards vivent en dessous du seuil de pauvreté et la moitié d’entre eux ont besoin d’une aide alimentaire. Il fallait que le début de l’année 2015 soit marqué par plusieurs manifestations et évènements festifs. Le mardi 24 février, au complexe Martin Luther King, à Annemasse, après l’Assemblée Générale Ordinaire, Christian Monteil, Président du Conseil Général de Haute-Savoie a présidé la célébration du 20ème anniversaire de la BA74, en présence de Jacques BAILET Président de la Fédération Française des Banques Alimentaires et de nombreuses personnalités parmi lesquelles Virginie DUBY-MULLER, Député de Haute-Savoie et Conseiller Régional Rhône-Alpes, Christian DUPESSEY, Maire d’Annemasse, Président d’Annemasse-Agglo et Conseiller Régional Rhône-Alpes, Raymond BARDET, Maire de Ville la Grand et Vice-Président du Conseil Général. Le 21 mars, à 20h30, à l’église évangélique, 1, rue des saules à Ambilly, un concert anniversaire gratuit du Groupe « Couleur Gospel » de Ville-la-Grand sous la direction de Jérôme Boegeat a réuni un très large public et tous les amis de la Banque Alimentaire qui avaient tenu à être présents afin de fêter dignement 20 ans de lutte contre la pauvreté en Haute-Savoie.