Institution publique de protection de la jeunesse de Wauthier
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Institution publique de protection de la jeunesse de Wauthier
Direction générale de l’aide à la jeunesse Projet pédagogique de la Communauté française à l'I.P.P.J. de WAUTHIER-BRAINE Approuvé le 30 juin 2011 IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 1 sur 112 Contexte du projet 1. Contexte légal convention internationale du 20 novembre 1989 relative aux droits de l’enfant ; loi du 8 avril 1965 relative à la protection de la jeunesse, à la prise en charge des mineurs ayant commis un fait qualifié infraction et à la réparation du dommage causé par ce fait; décret du 4 mars 1991 relatif à l’aide à la jeunesse; arrêté de l’Exécutif de la Communauté française du 10 mai 1991 créant le groupe des institutions publiques de protection de la jeunesse, à régimes ouvert et fermé, de la Communauté française ; arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 18 mai 1993 déterminant les conditions auxquelles l’obligation scolaire peut être remplie dans le groupe des institutions publiques de protection de la jeunesse, à régime ouvert et fermé, de la Communauté française ; arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 12 juillet 1996 fixant la composition de l’équipe pluridisciplinaire des institutions publiques de protection de la jeunesse, à régimes ouvert et fermé, et déterminant les rubriques que doivent comprendre le rapport médico-psychologique et l’étude sociale dont font l’objet les jeunes confiés au groupe de ces institutions ; arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 21 mars 1997 réglementant les modalités d’isolement dans les institutions publiques de protection de la jeunesse, organisant le contrôle de ces modalités et fixant les normes applicables aux locaux d’isolement ; arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 15 mai 1997 fixant le code de déontologie de l’aide à la jeunesse ; arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 25 mai 1999 fixant le règlement général du groupe des institutions publiques de protection de la jeunesse; arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 14 mai 2009 relatif aux institutions publiques de protection de la jeunesse. 2. Promoteurs En vertu de l'article 4 de l'arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 14 mai 2009, chaque institution publique de protection de la jeunesse met en place un comité pédagogique chargé de l’élaboration, de l’évaluation du projet pédagogique et de sa mise en œuvre, ainsi que toute proposition de modification. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 2 sur 112 Les comités pédagogiques sont composés : 1° du (de la) Directeur(trice) général(e) de l’aide à la jeunesse ou de son représentant et de deux membres du personnel de niveau 1 de la Direction générale de l’Aide à la Jeunesse ; 2° d’un représentant du Ministre ; 3° du directeur de l’IPPJ et des membres de l’équipe de direction qui ont le suivi pédagogique dans leurs attributions ; 4° d’un ou deux membres des équipes éducatives et pédagogiques de l’I.P.P.J. par service ou section ; 5° d’un ou deux membres de l’équipe psycho-médico-sociale de l’I.P.P.J. par type de prise en charge ; 6° d’un ou deux membres de l’équipe de surveillance de l’I.P.P.J. ; 7° d’un représentant de chacune des organisations syndicales représentatives faisant partie du personnel de l’I.P.P.J. ; 8° de deux à quatre représentants de l’Union francophone des Magistrats de la jeunesse dont au moins un représentant des tribunaux de la jeunesse et au moins un représentant des parquets de la jeunesse ; 9° d’un représentant des sections sociales des services de protection judiciaire. Le projet pédagogique et les propositions de modification sont soumis à l’approbation du Ministre ayant l’Aide à la Jeunesse dans ses attributions. 3. Destinataires Les autorités politiques et administratives en tant que responsables de l’ensemble du secteur. Les autorités judiciaires en tant que mandants des mesures en application desquelles sont confiés les mineurs, afin que ces autorités puissent les prendre en parfaite connaissance de cause et dans le respect des régimes éducatifs ainsi décrits. Le personnel des institutions publiques de protection de la jeunesse. Les services et institutions du secteur public et privé qui se positionnent en amont et en aval des mesures prises à l’égard des mêmes jeunes, dans une optique de transparence, de collaboration et de continuité. Le secteur de l’enseignement dans une perspective d’information et de formation adéquate des étudiant(e)s. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 3 sur 112 Projet pédagogique institutionnel 1. Présentation générale de l’institution 1.1. Localisation • Adresse complète : I.P.P.J. de Wauthier-Braine, Avenue des Boignées, 13, 1440 WAUTHIER-BRAINE. Tél : 02/367.85.00. Fax : : 02/366.00.04 e-mail : [email protected] • Adresse internet: http://www.cfwb.be/aide-jeunesse • Date de création : 1955 • Présentation générale de l’institution : L’IPPJ de Wauthier-Braine est située au cœur de Brabant Wallon à une dizaine de kilomètres de Nivelles et de Braine-l’Alleud. L’institution est construite au sein d’un parc de 33 ha et se module en différents pavillons de vie ou de travail. Les plantations et les chemins d’accès donnent un caractère champêtre à l’ensemble depuis sa création en 1955. De profonds remaniements ont eu lieu au cours des décennies passées, soit en raison de la stabilité de la construction (un bâtiment et le château ont été démolis) soit en raison de l’évolution de la prise en charge des mineurs. L’IPPJ de Wauthier-Braine a toujours revendiqué une approche ouverte de l’institution, résolument tournée sur la formation professionnelle des jeunes. C’est un objectif qu’elle souhaite retrouver aujourd’hui encore malgré l’évolution des caractéristiques du public à ce niveau. Au delà de l’aspect formatif, la diversité des services qui composent l’institution démontre à l’envi le souci de répondre le plus finement possible aux demandes des autorités judiciaires. Toutes les caractéristiques du régime ouvert se concentrent dans notre IPPJ : des missions de court terme (coup d’arrêt dans une escalade délinquante) à des missions de long terme en hébergement ou en famille… Sans mettre de côté la fonction de « laboratoire » que revêtent les projets pédagogiques IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 4 sur 112 de relance, les projets spécifiques d’hippo-accompagnement ou les modules de réinsertion par exemple. Une spécificité supplémentaire trouve sa place dans la mise sur pied, à l’intérieur même de l’IPPJ, d’une asbl : « l’Atout » dont le fonctionnement articulé sur le travail en équipe des adolescents durant la journée permet un appoint non négligeable au budget pour l’organisation d’activités pédagogiques. Cette asbl prend le parti de sensibiliser les jeunes à un véritable investissement de la valeur du travail (accroissement de compétences, valorisation de l’image de soi) qui correspond éminemment aux objectifs généraux de l’IPPJ. 1.2. Objectifs généraux Les institutions publiques de protection de la jeunesse assurent en tant que service public une part importante du traitement institutionnel de la délinquance juvénile. Suivant les textes légaux, elles « développent des actions pédagogiques différenciées tendant à répondre aux besoins des jeunes. » L’exposé des motifs du décret du 4 mars 1991 relatif à l'aide à la jeunesse assigne les objectifs généraux des institutions publiques : favoriser la réinsertion sociale et permettre aux jeunes d’acquérir une meilleure image d’eux-mêmes. Elles partagent, au-delà des particularités propres à chaque institution, certaines valeurs de base : - l'individualisation : partir du jeune, de ses limites mais surtout de ses potentialités, de ses désirs (de son manque de désir), de ses expériences, de ses projets (ou de leur absence) et établir un projet individuel structuré et structurant. - l'ouverture : considérer le temps du placement comme une contribution à la réinsertion sociale en utilisant de manière optimale toutes les ressources extérieures : maintien de l'inscription scolaire pendant le placement, recours aux centres de formation à horaire réduit, organismes d'alphabétisation, centres de planning familial,…. - le partenariat : se poser en partenaire des autorités judiciaires, des autres acteurs du secteur, du jeune et de ses parents, un partenaire d'écoute et d'initiative. 1.3. Spécificités de l’institution L'institution développe plusieurs projets pédagogiques au sein de services spécifiques articulés sur divers types d’intervention : • l’accueil en régime ouvert, durant une période de 15 jours maximum, afin de permettre l’élaboration d’un bilan et, éventuellement, une proposition d’orientation vers un autre service ; IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 5 sur 112 • • • • l’orientation en régime ouvert, durant une période de 40 jours maximum, afin de permettre l’élaboration d’un projet pédagogique individuel ; l’éducation en régime ouvert qui a pour objectif un travail de resocialisation, de rescolarisation et de revalorisation personnelle, par une prise en charge individualisée, et qui comprend un travail social avec le milieu naturel de vie du jeune et une collaboration avec l’ensemble des travailleurs sociaux qui interviennent auprès du jeune ; l’observation et le développement émotionnel et relationnel en régime fermé, qui, sur une durée de trois mois, propose d’une part une prise en charge globale permettant la mise en œuvre d’un projet personnel socialisant, et d’autre part une action spécifique centrée sur le développement de nouvelles compétences relationnelles ; l’accompagnement post-institutionnel de jeunes, au terme d’un séjour au sein d’une institution publique de protection de la jeunesse, pour leur assurer un suivi dans leur milieu de vie. 1.4. Types de prises en charge REGIME SERVICE CAPACITE DUREE Ouvert Accueil 10 places 15 jours maximum non renouvelable Ouvert Orientation 10 places 40 jours Ouvert Education 22 places Indéterminée Fermé Observation et développement émotionnel et relationnel 10 places 3 mois maximum non renouvelable Ouvert API 44 prises en charge 6 mois renouvelable une fois IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 6 sur 112 1.5. Références théoriques et méthodologiques L'approche du jeune s'appuie sur des notions résultant, à la fois, des apports de la psychologie et de la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, de l'étude du passage à l'acte délinquant et d'un regard plus systémique que descriptif sur les histoires familiales. Les institutions publiques mettent leurs connaissances théoriques et leurs compétences méthodologiques au service du jeune, de sa famille et de la société. Ainsi, des pédagogies collectives et individuelles combinent des méthodes de remédiation aux apprentissages incomplets (socialisation, scolarité, etc.) et des méthodes de restauration aux plans affectif et comportemental (estime de soi, contrôle de soi, attachement et prise en compte d’autrui, par exemple). Les activités de formation ou de sport, le respect des règles de vie institutionnelle et la vie collective, la présence active d’adultes comme personnes de référence, la liaison entre le comportement et les régimes de sanctions positives ou négatives, par exemple, mettent en application les connaissances actuelles en matière de délinquance juvénile. Il ne suffit pas en effet de prendre en compte les parcours parfois malheureux de certains jeunes délinquants ou les orientations antisociales précoces de certains autres, il faut également aider le jeune à percevoir le tort que la conduite délictueuse fait à lui-même et à autrui ; les institutions publiques visent la réinsertion et un meilleur ajustement social tout autant que la reprise du développement psychosocial. Les institutions publiques développent plusieurs types d'approches complémentaires : Approche criminologique Dans le cadre d'une loi protectionnelle et d'un décret visant à l'aide aux jeunes, les comportements délinquants de l'adolescent doivent être interprétés comme des symptômes, significativement épinglés par la société, d'une difficulté majeure d'intégration sociale qui permet la mise en œuvre d'interventions psycho-socioéducatives, imposées et intenses, en relais avec le tissu social préexistant, en vue de la réinsertion. Une réflexion sur l’acte délinquant fait partie de la prise en charge.. Dans le droit fil des objectifs fixés au titre préliminaire de la loi de 1965 telle que réformée en 2006 et du privilège accordé par cette loi à la démarche restauratrice, qui se veut responsabilisante, constructive et valorisante pour l’auteur et la victime, le travail réalisé doit amener le mineur à prendre conscience des conséquences de ses actes et doit favoriser les conditions qui permettent une démarche réparatrice du dommage causé à la victime et à la communauté : • soit dans le cadre d’une proposition volontaire vis-à-vis de la victime (médiation), vis-à-vis de la victime et de la communauté (concertation restauratrice en groupe) ou d’un projet réparateur (projet écrit du jeune); IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 7 sur 112 • soit dans le cadre d’une mesure décidée par le juge de la jeunesse consistant en une prestation éducative et d’intérêt général. Ce travail doit bien sûr s’adapter au jeune et tenir compte de ses potentialités et limites. L’acte délinquant ne prend en effet tout son sens que si on prend l’ensemble de la situation du jeune en compte. Approche psycho-médico sociale L'utilisation des sciences humaines confère, aux techniciens de ces disciplines, une compétence de diagnostic et d'intervention qui s'inscrit et s'intègre dans le contexte de la psycho-pédagogie institutionnelle en termes de clarification, d'interprétation et d'évaluation permanentes des acteurs et des sujets. L'émergence de théories récentes (analytique, systémique, comportementaliste) sert de support à cette approche, sans primauté ni exclusivité. Approche orthopédagogique La confrontation du jeune à des règles claires, énoncées et portées en permanence par des adultes fiables, consistants et cohérents doit être de nature à permettre aux adolescents la gestion des conflits nécessaire à l'édification positive de leur personnalité et à restituer la confiance indispensable en soi et en les autres à l'intérieur d'une pédagogie de projet et de la réussite. Approche à visée thérapeutique Les problématiques psycho-affectives lourdes, rencontrées de plus en plus chez les mineurs (lacunes identificatoires, traumatismes anciens et graves, perte de repères, toxicomanies sérieuses, problématiques sexuelles, ...) ont amené à développer des modes d'intervention individualisée à visée thérapeutique. Le secteur psychosocial cherche plus spécifiquement à amener le jeune à identifier sa problématique et son mode de fonctionnement. L'aspect thérapeutique ne consiste pas en l'application de tel ou tel type de thérapie spécifique mais est constitué de moments et d'attitudes thérapeutiques (écoute, clarification, soutien, explication du pourquoi des contraintes, dialogue sans rupture parce que basé, notamment, sur la tolérance aux symptômes, ...). Cet apport thérapeutique peut être le fait de tout agent, aussi bien de l'équipe psychomédico-sociale que de l'équipe éducative, pédagogique et de direction. Approche systémique Partant de la constatation que la délinquance est la conséquence de difficultés IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 8 sur 112 apparues suite à une série de problèmes d’ordre familial, psychologique, social..., il apparaît essentiel de ne pas limiter le travail au seul jeune accueilli mais d’élargir la mission au "système" au sein duquel il a évolué et évolue encore. C’est la raison pour laquelle l'institution développe une synergie avec les familles, les autorités judiciaires et les organismes divers qui se sont occupés du jeune. 2. Public concerné 2.1. Les jeunes délinquants Les institutions publiques accueillent des jeunes poursuivis pour des faits qualifiés infractions qui leur sont confiés par le Tribunal de la jeunesse en application de l’article 37, § 2, 8°, et § 2, quater, de la loi du 8 avril 1965 relative à la protection de la jeunesse, à la prise en charge des mineurs ayant commis un fait qualifié infraction et à la réparation du dommage causé par ce fait. Les articles 16, alinéa 2, et 18 du décret du 4 mars 1991 relatif à l’aide à la jeunesse énoncent par ailleurs que l'accès aux institutions publiques est réservé aux jeunes qui sont poursuivis pour des faits qualifiés infractions, font l'objet d'une mesure de placement prise en exécution de la loi du 8 avril 1965 relative à la protection de la jeunesse précitée. 2.2. L'âge L’article 37, §2, quater, fixe les conditions d’accès aux institutions publiques de protection de la jeunesse. Peuvent faire l’objet d’une mesure de placement en régime éducatif ouvert, les jeunes qui ont 12 ans ou plus et qui ont : - soit commis un fait qualifié infraction pouvant entraîner au sens du Code Pénal un emprisonnement de trois ans ou plus, - soit commis un fait qualifié coups et blessures, - soit commis un nouveau fait qualifié infraction après avoir fait précédemment l’objet d’un jugement définitif de placement en IPPJ, - soit fait l’objet d’une révision d’une mesure pour le motif que la ou les mesures imposées n’ont pas été respectées, - soit fait l’objet d’une révision d’une mesure de placement en IPPJ à régime éducatif fermé. Peuvent faire l’objet d’une mesure de placement en régime éducatif fermé, les jeunes qui ont 14 ans ou plus et qui ont : - soit commis un fait qualifié infraction pouvant entraîner au sens du Code Pénal une réclusion de 5 à 10 ans ou plus, - soit commis un fait qualifié infraction spécifique : attentant à la pudeur, association de malfaiteurs dans le but de commettre des crimes ou menace d’attentat contre les personnes, - soit commis un nouveau fait qualifié infraction soit qualifié coups et blessures, soit IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 9 sur 112 pouvant entraîner au sens du Code pénal d’un emprisonnement de trois ans ou plus, après avoir fait l’objet d’un jugement définitif de placement en IPPJ, - soit commis un fait qualifié infraction spécifique avec préméditation : - coups et blessures ayant entraîné une maladie ou une incapacité de travail, soit une maladie paraissant incurable, soit la perte complète de l’utilisation d’un organe, soit une mutilation grave, - dégâts à des bâtiments ou des machines à vapeur commis en association ou en bande et avec violence, par voies de fait ou menaces, - rébellion avec arme et violence, - soit fait l’objet d’une révision d’une mesure pour le motif que la ou les mesures imposées n’ont pas été respectées. Peuvent aussi faire l’objet d’une mesure de placement en régime éducatif fermé, les jeunes de 12 à 14 ans qui ont porté gravement atteinte à la vie ou à la santé d’une personne et dont le comportement est particulièrement dangereux. 2.3. Le sexe L'institution accueille exclusivement des jeunes de sexe masculin. 3. L’admission, la réorientation et la sortie 3.1. L’admission La qualité pédagogique du service offert est subordonnée à l’usage qui en est fait. Dès lors, le choix du service adéquat et la procédure d’admission qui en découle sont des éléments importants qui conditionnent la qualité de la prise en charge du jeune au sein de l’institution. Les institutions publiques de protection de la jeunesse répondent éminemment à une mission de service public. L'article 16, alinéa, 3 du décret du 4 mars 1991 relatif à l'aide à la jeunesse précise que "les institutions publiques ne peuvent refuser d'accepter un jeune placé en application de l'alinéa 2 pour un motif autre que l'absence de place". Il n'appartient donc pas aux institutions publiques d'exclure a priori un jeune au motif, par exemple, qu'il présente des caractéristiques médicales ou comportementales particulières. Il est néanmoins légitime que ces institutions recherchent, lors des procédures d'admission, comme le prévoit l’article 4 de l’arrêté de l’Exécutif de la Communauté française du 19 juin 1991, la plus grande adéquation entre d'une part, le projet pédagogique qu'elles développent et d'autre part, la personnalité des mineurs dont elles se voient confier la prise en charge par les magistrats de la jeunesse. Enfin, l'article 3 de l'arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 14 mai 2009 relatif aux institutions publiques de protection de la jeunesse, stipule que le (la) IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 10 sur 112 directeur(trice) veille à ce que les demandes de prises en charge formulées par les autorités judiciaires s'inscrivent dans le respect du projet pédagogique de son institution. C’est pourquoi, lors de l’entretien avec le magistrat en vue d’admettre un jeune, il lui sera demandé de tenir compte des critères spécifiques qui apparaissent en regard de chaque projet pédagogique. 3.2. Procédure de réorientation En vertu de la circulaire ministérielle du 26 décembre 2001, une procédure de réorientation peut être mise en œuvre en concertation avec l'autorité judiciaire lorsque le jeune confié à l'institution présente, soit à l'admission, soit durant le séjour : • • • des troubles psychiatriques avérés et patents, objectivés par un médecin ; des troubles liés à l'usage de drogue(s), avérés et patents, objectivés par un médecin : des déficiences mentales importantes objectivées par un médecin. De même, une procédure de réorientation peut être mise en œuvre en concertation avec l'autorité judiciaire si le jeune manifeste, durant le séjour, des comportements mettant en échec la prise en charge institutionnelle ou des comportements gravement violents mettant en péril l'environnement institutionnel et social. Ainsi, une agression physique sur un éducateur ou sur tout autre membre du personnel, et qui a connu au moins un début d'exécution peut rompre toute possibilité d'action éducative au sein de l'institution. Dans ce cas, il est de la plus grande importance qu'une solution de réorientation, en concertation avec l'autorité judiciaire, puisse être exécutée très rapidement, endéans les 15 jours qui suivent l'agression. 3.3. La sortie Elle s'effectue au terme du séjour mentionné dans la décision judiciaire ou par une décision judiciaire mettant fin au placement. La sortie d'un jeune de la population de l'institution suite à une absence non autorisée est réglée par l’article 11 de l’arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 14 mai 2009 relatif aux institutions publiques de protection de la jeunesse. En régime ouvert, la place d'un jeune absent sans autorisation peut être maintenue vingt-quatre heures pour un service d'accueil ; cinq jours pour un service d'orientation et dix jours pour un service d'éducation à compter du moment où le juge compétent en a été informé par télécopie. En régime fermé, la place d’un jeune absent sans autorisation doit être maintenue tant que la mesure n’a pas été modifiée par le juge compétent. La place est réputée vacante lorsque le jeune est toujours absent sans autorisation au terme de la mesure de placement décidée par le juge compétent. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 11 sur 112 4. Les ressources humaines 4.1. Description des différentes équipes • Equipe de direction Elle conçoit, définit et communique les grandes orientations pédagogiques de l'institution, en concertation avec la direction générale de l'aide à la jeunesse, en tenant compte des besoins exprimés par les magistrats de la jeunesse. Elle supervise et contrôle l'exécution des missions, dans une attitude de soutien, de transparence, de concertation et de responsabilisation. Elle représente l'institution vis-à-vis des autorités et des autres institutions. • Equipe éducative Elle participe au processus d'observation et de traitement des jeunes par une prise en charge en groupe ou individualisée. Elle encadre les jeunes en organisant des activités à l'intérieur et à l'extérieur de l'institution. Elle participe ponctuellement au travail avec les familles et avec les organismes extérieurs. Elle contribue à la rédaction du rapport d'évaluation du jeune qui est transmis au magistrat de la jeunesse. • Equipe enseignante L’enseignement dispensé au sein des IPPJ est reconnu comme enseignement à domicile. Un des objectifs principaux menés par l’équipe des formateurs se définit par la recherche d’une conciliation avec le milieu scolaire en réapprenant le rythme scolaire, l’écoute et le goût de l’apprentissage. Cette prise en charge centrée sur les compétences et la correction des lacunes vise également à affiner son choix professionnel futur en cherchant à adapter au travail bien fait. Enfin, il va de soi que la philosophie de la formation tente de renforcer la confiance en soi et en ses capacités en mettant l’élève dans les conditions d’un apprentissage valorisant. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 12 sur 112 • Equipe des conseillers laïques et confessionnels Le conseiller apporte au jeune une aide personnelle spécifique, basée sur les valeurs référentielles de son option philosophique. Il dispense la charge de cours correspondant à l'appartenance philosophique exprimée par le jeune. • Equipe de surveillance Elle surveille les jeunes (surveillance diurne et/ou nocturne), les locaux et les abords de l'institution. Elle participe à l'observation des jeunes et ponctuellement à certaines activités avec les jeunes et les éducateurs. Elle participe également à des travaux d'entretien de l'institution. • Equipe psycho-médico-sociale L'équipe pluridisciplinaire participe activement à l'observation des mineurs, à l'élaboration d'un programme orthopédagogique global. Elle en vérifie l'application et l'évolution en s'y impliquant elle-même, à travers les différents niveaux de sa spécificité propre. Le psychologue Il Il Il Il recueille les donnés psychologiques des jeunes. réalise un travail individuel avec les jeunes (observation, diagnostic et traitement). (Elle) assure parfois des missions au sein de la famille des jeunes. (Elle) participe à la rédaction du bilan adressé aux magistrats. L' assistant(e) social(e) Il (Elle) recueille les donnés sociales, et les informations scolaires. Il (Elle) effectue les différentes démarches sociales. Il (Elle) participe au travail avec les familles et avec les organismes extérieurs. • Equipe médicale Le(La) médecin psychiatre Il (Elle) procède, si besoin en est, à un diagnostic clinique en vue d'une prise en charge thérapeutique. Il (Elle) soutient et appuie les différentes équipes en clarifiant les situations des jeunes. Le médecin généraliste Il (Elle) procède à un examen systématique des jeunes et assure le suivi médical. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 13 sur 112 L'infirmier(ère) Il (Elle) assure la continuité de la prise en charge médicale du jeune et du suivi des soins prescrits en étroite collaboration avec le médecin généraliste et le médecin psychiatre. Il (Elle) participe au rôle éducatif sur le plan de l'hygiène corporelle, alimentaire et de vie. Il (Elle) accompagne le jeune auprès des divers spécialistes. Il (Elle) collabore avec le personnel éducatif et PMS. • Equipe administrative Elle assure la gestion administrative, financière et matérielle. • Equipe technique Elle se compose de cuisiniers(ères), d'aide-cuisiniers(ères) et d'employés veillant à l'entretien du domaine, des bâtiments, assurant la conduite de véhicules. 4.2 Modalités de formation Le personnel bénéficie de différents types de formation. 4.2.1. La formation obligatoire Elle consiste en cinq modules : a) le module d’accueil qui vise à donner rapidement aux membres du personnel pédagogique et psychosocial nouvellement engagé des notions de base sur la réglementation en matière de protection et d’aide à la jeunesse, sur les valeurs, la réglementation et les principes pédagogiques des institutions publiques ; b) le module relatif au cadre administratif et à la législation : il comprend les matières suivantes : le cadre législatif et l’organisation de l’aide à la jeunesse, des notions législatives et le cadre réglementaire adapté aux I.P.P.J. ; c) le module relatif à l’adolescent : il comprend les matières relatives à la psychologie de l’adolescent, à l’adolescent délinquant et des notions de psychopathologie ; d) le module relatif aux méthodologies de l’intervention : dans ce cadre, des formations relatives à la relation individuelle avec le jeune, à la prise en compte de son entourage familial et social, à la gestion des groupes d’adolescents difficiles, aux techniques d’entretien et à la rédaction de notes et de rapports d’observation sont organisées. e) le module visant à informer les intervenants sur les dimensions réparatrices et restauratrices de la loi de 1965 en vue de développer celles-ci dans la prise en charge quotidienne. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 14 sur 112 4.2.2. La formation continuée Le personnel éducatif et pédagogique peut s'inscrire à des modules d'approfondissement des matières abordées lors de la formation obligatoire et à d'autres modules sur différents thèmes en rapport avec le travail éducatif en institution, choisis en fonction des intérêts institutionnels ou individuels. Elle comprend en outre les formations organisées dans le cadre de l'aide à la jeunesse et celles offertes par les écoles de promotion sociale ou les journées d'études, colloques, séminaires divers. Le personnel psycho-médico-social, s'il le souhaite, peut s'inscrire soit à des modules décrits ci-dessus, soit à des formations organisées par la Direction générale de l'aide à la jeunesse, soit à des formations données par des personnes ou des organismes extérieurs, en fonction des intérêts et des besoins institutionnels ou individuels. Le personnel des autres services peut bénéficier de formations spécifiques à leur fonction. 4.2.3. Les supervisions Les activités de supervision d'équipes sont organisées à la demande des institutions. 5. Partenariat et concertation Différents lieux de concertation sont déjà mis en place à l'initiative de la Direction générale de l'aide à la jeunesse : 1. les réunions de concertation entre les magistrats de la jeunesse, le Ministère de la Justice et le Ministère de la Communauté française auxquelles participent des Directeurs des Institutions Publiques de Protection de la Jeunesse (I.P.P.J.), des Services de l’Aide à la Jeunesse (S.A.J.), des Services de Protection Judiciaire (S.P.J.) et le Délégué général aux droits de l’enfant ; 2. les réunions de concertation de la Direction générale de l’aide à la jeunesse (D.G.A.J.) avec le Délégué général aux droits de l’enfant, auxquelles participent les Directeurs des I.P.P.J. et des représentants de l’Union des conseillers des S.A.J. et des Directeurs des S.P.J. ; 3. les réunions de concertation entre la direction de la coordination des I.P.P.J. et le Service de l’Inspection pédagogique de la D.G.A.J., les I.P.P.J, les C.A.S.-P.P.P., les SAIE qui assurent une prise en charge post-ippj et les S.P.J. Celles-ci ont abouti à l’élaboration d’un protocole de collaboration auquel se référer dans le cadre du passage d’un jeune d’un service public vers un service privé et viceversa ; IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 15 sur 112 4. les réunions de concertation entre la direction de la coordination des IPPJ, le Service de l’Inspection pédagogique de la D.G.A.J., les I.P.P.J. et les SPEP en vue de conclure un protocole de collaboration sur les procédures à suivre et les communications à échanger lorsqu’un jeune placé en I.P.P.J. est prêt à participer à une médiation (ou une concertation restauratrice en groupe) ou à l’accomplissement d’une prestation d’intérêt général pendant ou après son placement ; 5. les réunions de concertation entre les travailleurs sociaux des I.P.P.J. et des S.P.J. et des représentants de la D.G.A.J. L'institution entretient des relations suivies avec les instances suivantes : 1. la Direction générale de l'aide à la jeunesse (D.G.A.J.) 2. les Tribunaux de la jeunesse, les Cours d'appel de la jeunesse, les Parquets d'instance et d'appel 3. les services de protection judiciaire (S.P.J.) 4. les services agréés de l'aide à la jeunesse 5. les avocats 6. la Direction générale de l’enseignement obligatoire (D.G.E.O.) 7. les services de santé mentale. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 16 sur 112 SERVICE ACCUEIL 1. Présentation générale du service Adresse : Avenue des Boignées 13 à 1440 Wauthier-Braine Tél : 02/367.85.21 – Fax : 02/366.00.04 Directeur : Monsieur Didier DELBART Responsable pédagogique : Monsieur Vincent LEJEUNE Responsables des admissions : Messieurs LEJEUNE et CAUCHETEUR Psychologue : Madame Céline PHILIPPO Responsable de l’équipe éducative : Monsieur Pol LECLERCQ REGIME CAPACITE Ouvert 10 DUREE PUBLIC VISE 15 jours Garçons à partir de 12 ans jusqu’à 18 ans (20 ans si prolongation). 2. Objectifs 1. Marquer un temps d'arrêt pour amorcer un processus de réflexion et de prise de conscience par rapport à l'acte transgressif, l’acte auto ou hétéro agressif ou la déstructuration du rythme de vie (déscolarisation, fugues, consommation, …) dans le cadre d’une intervention proche de l’ouverture du dossier. 2. Stabiliser à partir d’un cadre structuré (développement de la capacité à suivre des règles de vie institutionnelles et sociales) et amorcer une réflexion à propos des actes délinquants commis et de leurs conséquences pour autrui. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 17 sur 112 3. Revaloriser par l’intermédiaire d’activités diverses et reconstruire du dialogue avec l’adulte grâce à l’existence d’un espace de parole réservé tant au jeune qu’à ses proches (famille ou intervenants). 4. Donner un temps aux différents intervenants extérieurs pour approcher et comprendre la problématique du jeune. 5. Rendre compte de la situation globale de ce dernier au travers d’un rapport d’observation transmis à l’autorité mandante. 3. Admission Il s’agit des procédures mises en place avec le Tribunal de la jeunesse pour les jeunes issus des arrondissements judiciaires de la Communauté Française, de la Communauté Germanophone ou les mineurs francophones des juridictions flamandes. 3.1. Critères d’admission - Mineurs ayant commis un fait qualifié infraction selon les termes de de la loi du 8 avril 1965 relative à la protection de la jeunesse, à la prise en charge des mineurs ayant commis un fait qualifié infraction et à la réparation du dommage causé par ce fait telle que (voir introduction page 8) et pour lesquels le parcours institutionnel est restreint (travail sur le coup d’arrêt d’un glissement vers la délinquance ou la marginalisation). - Certains autres éléments peuvent également intervenir lors de la négociation de l’admission avec le juge de la jeunesse : les éléments relatifs à la personnalité, les éléments relatifs aux faits (gravité, récidive, …), les éléments relatifs à la bande (éviter un regroupement ou des rivalités en section). 3.2. Procédure d'admission La procédure est validée et devient effective à partir du moment où le mandant fait une utilisation adéquate de l’outil CIOC. La demande est introduite par le magistrat, lors d’un contact téléphonique, auprès du responsable des admissions ou auprès du membre de permanence de l’équipe de direction. Le magistrat communique à son interlocuteur les informations en sa possession, à charge pour ce dernier de les répercuter auprès de l'équipe éducative. Le magistrat IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 18 sur 112 adresse l’ordonnance et, s'il échet, le dossier du jeune (rapports des institutions précédentes, SPJ, …) à l’institution, soit par voie télécopiée, soit en les remettant aux personnes accompagnant le mineur (police fédérale ou parents selon le cas). La prolongation – ou renouvellement immédiat – de la mesure est contraire aux principes de la procédure d’admission : en effet, une telle décision accorderait, de facto, une priorité au magistrat titulaire du mineur sortant par rapport à ses collègues sollicitant une nouvelle admission. Toutefois, dans l’intérêt du mineur et des services concernés, une prolongation peut être négociée avec le responsable des admissions aux conditions expresses qu’une date ferme de sortie soit fixée à très bref délai, en tout cas dans la quinzaine qui suit, et que la demande en soit exprimée au plus tard le dernier jour ouvrable précédant la sortie prévue sur l'ordonnance. 3.3. Liste d'attente Aucune réservation de place n'est possible, sauf pour le lendemain, si une place se libère avec certitude (fin d’ordonnance). Il n’y a donc pas de liste d’attente. En vertu de la circulaire ministérielle du 14 juillet 2004, le nombre de jeunes admis au cours d'une même journée est limité à deux. 4. Prise en charge du jeune 4.1. Etapes de la prise en charge 4.1.1. Procédure d’accueil 4.1.1.1. Accueil du jeune lors de l’admission L’entretien d'entrée s’effectue préférentiellement entre 9h00 et 17h00 par un éducateur dans un bureau à l’écart du groupe de vie. Cette plage horaire permet un accueil de qualité sans déforcer l'encadrement éducatif ni la sécurité : le contenu de l’entretien vise l’approche du vécu personnel, la sensibilisation par rapport au(x) fait(s) commis, la réflexion concernant la mesure de placement et une présentation de son nouvel environnement. Le règlement général des IPPJ et le règlement particulier du service sont expliqués au mineur et une farde complète lui est remise dans le même temps Un dossier pédagogique est ouvert et une attention particulière est accordée aux soins et à l’hygiène. Lors de l’installation en chambre, il lui est remis un trousseau et l’adolescent est ensuite intégré dans son nouveau groupe de vie. Une visite médicale est prévue dans les 24h (sauf le week-end). Un entretien de clarification avec l'assistant(e) social(e) est programmé également dans les jours qui suivent. Le Directeur ou son délégué reçoit le IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 19 sur 112 mineur le plus rapidement possible après son entrée. Les parents sont informés téléphoniquement de sa présence au sein de l’institution et les modalités de visites sont alors expliquées. 4.1.1.2. Accueil du jeune lors d’un retour, d’une absence non autorisée. En cas de retour de fugue, le mineur est orienté vers la relance (voir projets particuliers infra) où un travail individualisé lui est proposé en collaboration avec le service d’origine. L’objectif de cette prise en charge vise la remise en question à propos de la fugue et l’analyse du retour dans la section. 4.1.2. Phases de la prise en charge La prise en charge éducative se réalise au quotidien sans qu’il y ait dans le temps une gradation particulière ou un objectif précis à atteindre. Le rythme de vie est dicté par la méthode de travail, il n’est pas rare dans ce cas qu’un mineur puisse participer à une activité avec le groupe très vite après son entrée. Les éléments de l’observation sont consignés dans des notes journalières qui tiennent lieu de fil conducteur. Sur le plan purement individuel, une série d’intervenants vont se partager divers secteurs de la prise en charge : • l’infirmière : le service médical rencontre tous les mineurs de manière à réaliser un bilan global de santé et assurer les traitements en cours. La philosophie de la prise en charge de l’IPPJ est en effet active sur le plan de la reconstruction de l’image corporelle. Les nombreuses activités organisées sollicitent quotidiennement les adolescents sur le plan physique, il est de notre devoir de vérifier leurs capacités à ce niveau ; • l’éducateur intervient individuellement sur base des observations des événements de la vie dans le groupe. Il peut prendre un jeune en entretien dans le bureau afin de mettre l’accent sur un point ou l’autre du comportement et établir des parallèles avec sa situation réelle en famille, à l’école ou dans les milieux qu’il fréquente. Dans ce cadre, il se sert souvent également des éléments de l’ordonnance de placement ; • la psychologue établit un premier contact au cours d’un entretien d’entrée. Celui-ci vise à rassurer le mineur et dresser une anamnèse psycho-sociale et scolaire du jeune. Par la suite, le suivi visera des entretiens de soutien individuel, une analyse de l’impact de la mesure et la remise en question par rapport au délit commis. Les activités quotidiennes du service ne permettent pas toujours aux éducateurs d’assurer des entretiens centrés sur la problématique des jeunes ; la psychologue revêt dès lors une présence indispensable pour aborder en profondeur des thèmes liés à l’évolution du mineur, son retour dans son environnement d’origine. La psychologue assure un relais avec les familles, les écoles, les internats, le SPJ, les institutions diverses. Elle met également sur pieds des activités collectives visant à développer les habiletés sociales. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 20 sur 112 • le médecin psychiatre ou la psychologue peuvent prendre en charge l’une ou l’autre situation sur demande de l’équipe pluridisciplinaire. 4.1.3. Sortie L’examen des modalités de sortie est réalisé prioritairement par le responsable de l’équipe éducative sur base de l’ordonnance, d’un avis motivé du Juge de la Jeunesse ou de la date de transfert fixée avec la police. Si la juridiction n’a pas prévu de transfert via les forces de l’ordre, le Juge devra prévenir l’institution des modalités de départ à mettre en oeuvre (propres moyens, famille, institution privée, …). L’absence non justifiée en cas de fugue met automatiquement fin au placement après un délai de 24 heures ; la place vacante est alors disponible pour une autre admission. Par contre, si le mineur revient à l’institution endéans ces 24 heures comptées à partir du moment où le magistrat est averti de l’absence, il sera pris en charge selon les modalités définies par le projet pédagogique de la relance avant de réintégrer le service d’origine. Un travail individualisé lui sera ainsi proposé afin de minimiser les risques de fugues dans le futur. Une place est déclarée vacante dès le moment où l’IPPJ a la certitude de la sortie d’un mineur. Il est donc essentiel que les juridictions communiquent rapidement les mesures de fin de placement prises en audience de cabinet. 4.2. Modalités de la prise en charge 4.2.1. Méthodes L’action pédagogique du service accueil se fonde sur deux aspects méthodologiques différents mais complémentaires : • La gestion collective suivant un programme structuré répétitif destiné à refixer le mineur à des limites précises, un rythme de vie sain et à renouer avec les accents de la vie sociale (développer le sentiment d’appartenance). • Les temps d’individualisation s’organisent en fonction de deux axes : a) soutenir la réflexion du mineur sur sa situation, les raisons de son placement, les conséquences de ses actes pour lui-même comme pour autrui au travers d’entretiens menés par l’équipe éducative ou PMS ; b) préparer le départ de l’IPPJ en évoquant notamment les démarches à mener pour mieux structurer sa vie. Cette préparation suppose - des visites et appels téléphoniques aux familles ; - des entretiens centrés sur lui-même et ses projets d’avenir ; IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 21 sur 112 - des visites d’intervenants extérieurs ; - des prises en charge plus spécifiques en regard des difficultés particulières (intellectuelles, motrices, …) ou de la situation du jeune. Au jour le jour, la méthode nécessite : ♦ une prise en charge éducative constante par deux éducateurs au minimum ; ♦ si un troisième éducateur est présent, il peut assurer les fonctions suivantes : soutien éducatif dans certaines activités, travail administratif (réalisation des rapports d’accueil) et de gestion, accueil des entrants, entretiens individuels, évaluation avec le jeune en fin de séjour, relais avec l’équipe psycho-sociale, entretiens avec tout intervenant extérieur, … 4.2.2. Activités pédagogiques et éducatives 4.2.2.1. Activités pédagogiques Dans le cadre de la prise en charge, essentiellement centrée sur la remise en question à propos de la problématique déviante, la scolarité fait l’objet d’une attention moins présente que dans les autres services. Ainsi, si l’absence scolaire est justifiée par une attestation de placement (afin de sauvegarder la situation administrative du mineur), les collaborations avec l’école d’origine sont moins souvent nécessaires au vu du nombre de jours effectifs de placement. Durant certaines périodes sensibles (examens), il peut cependant s’avérer possible de réaliser des épreuves grâce à l’utilisation de moyens techniques (télécopie) mais cette intervention est clairement discutée avec le magistrat au moment de la demande de placement avec une préférence de l’institution pour le report de quelques jours de l’entrée si des examens doivent être présentés par le jeune. Dans le respect des convictions philosophiques et religieuses des jeunes, en parallèle du cadre scolaire, des conseillers philosophiques interviennent à leur demande et organisent un cours propre à leur conviction. L’IPPJ dispose de trois intervenants : une conseillère en morale laïque, un conseiller en religion catholique et un autre en religion islamique. Les conseillers philosophiques assurent une aide morale aux mineurs et instaurent une permanence hebdomadaire qui permet de créer un lieu d’écoute, de dialogue, de réflexion et d’information. Ils veillent à inscrire leurs interventions dans le cadre global de la prise en charge des mineurs comme dans le projet individuel de chaque jeune. Ils participent également à certaines activités éducatives extérieures ainsi qu’aux réunions pluridisciplinaires si des questions particulières se posent à propos d’une prise en charge. Par leur attitude et leurs interventions, ils tentent d’amener le jeune à une réflexion sur ses comportements et initient une plus grande responsabilisation dans son insertion future. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 22 sur 112 4.2.2.2. Les activités éducatives : Variées et nombreuses, elles revêtent un caractère : - sportif (football, athlétisme, basket, crosse canadienne, VTT, …) - créatif (bricolage, photographie, musique, psychomotricité, …) - manuel (jardinage, travaux de réfection, entretien du parc de l’IPPJ, marché dans les villages et vente de fleurs, …) - à visée sociale (participation à des actions ponctuelles de soutien à des personnes en difficulté : sdf, handicapés moteurs, …). Des activités durant les temps libres sont également proposées (jeux de société, billard, tennis de table, kicker, …) : celles-ci sont réglementées mais non guidées. Ce qui revient à dire que les jeunes peuvent choisir une activité mais doivent respecter le règlement inhérent à chaque jeu ou sport. Si les activités se déroulent la plupart du temps en intra-muros (utilisation de l'infrastructure de l'établissement : salle de gymnastique, terrains de football, plaine de sport, ...) elles peuvent être aussi organisées à l’extérieur. Par exemple : le vélo, la marche, l’initiation à l'escalade et à la spéléologie, la natation, le kayak, les journées sportives inter IPPJ, les visites culturelles (musées, ressources naturelles, patrimoine). Les activités font partie intégrante de la prise en charge des jeunes. Elles ont une fonction occupationnelle mais aussi, et surtout, un but d'observation et de stimulation des adolescents dans diverses situations. L'équipe favorise toujours la portée éducative des activités grâce à une préparation soignée et un encadrement attentif. Sont privilégiés : la valorisation individuelle, le dépassement de soi et l’effort, le caractère ludique, le partage d'une expérience nouvelle, l'entraide, le respect, l'hygiène, les facteurs socialisants, ... Certaines activités telles que l'atelier musique ou de bricolage peuvent rendre compte, de manière assez fine, des potentialités psychomotrices, de concentration, d'écoute et d'organisation, de créativité, ... de chacun des jeunes. Elles peuvent représenter un axe différent pour s'exprimer naturellement, dans un autre cadre que la vie dans le service. Chaque année, plusieurs camps de plus ou moins trois jours sont mis sur pied dans les régions limitrophes. Ils touchent surtout à l'effort physique mais aussi à la découverte et à la détente (vélo, VTT, randonnées, ski, escalade, mer, ...). Au delà de l'apport indéniable pour certains jeunes d'un point de vue relationnel ou personnel (dépassement de soi, découverte de l’environnement, prise de conscience de sa situation personnelle face à l’effort, réflexion), ces activités de plus grande envergure permettent d’accroître le degré d’impact sur leur évolution. L’observation qui découle de tous ces moments d’activités va également permettre des échanges vivants sur le comportement du mineur et tenter de l’amener à une prise en compte progressive de la nature de ses réactions ou relations sociales. Les éducateurs IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 23 sur 112 vont en effet pouvoir extraire de toute situation de vie quotidienne des éléments qui vont replacer le jeune face à lui-même. Cette réflexion peut l’aider à trouver d’autres solutions comportementales car ces entretiens plus individualisés sont des moments privilégiés qui comptent pour l’adolescent. 4.2.2.3. Horaire • • • • • • • • • • • • 08h00 08h30 10h00 11h45 13h30 15h00 16h30 17h00 19h00 20h00 21h30 22h00 : : : : : : : : : : : : lever, toilette, rangement des chambres petit déjeuner, vaisselle, nettoyage des locaux (tâches) activités repas de midi, vaisselle, activités libres sieste, visite familiale activités goûter, vaisselle activités souper, vaisselle activités de loisir (TV, billard, ping-pong, kicker) montée en chambre extinction des lumières + silence De 22h00 à 6h30, le service est assuré par un surveillant de nuit. 4.3. Relations avec l’extérieur 4.3.1. Relation avec la famille Aucun congé n'est accordé. Une sortie en autonomie peut toutefois être octroyée sur autorisation écrite du magistrat et pour raison exceptionnelle (inscription scolaire, rencontre d’une institution ou d’un avocat, …). Les visites des familles et des différents intervenants se déroulent sur rendez-vous préalable durant la plage horaire 13h30-15h00. Il en est de même pour les contacts par téléphone (même plage horaire) ou par courrier. 4.3.2. Relation avec les institutions Une collaboration avec les services privés de l’aide à la jeunesse peut s’élaborer moyennant l’aval du Juge de la Jeunesse : le service public peut ainsi intervenir dans le cas de situations difficiles vécues par ces institutions en permettant l’écartement nécessaire à la gestion du retour du jeune dans de bonnes conditions. Dans ce cadre, les échanges avec les services privés sont vivement recherchés afin de donner tout son sens à cette période de « relance » ou de « médiation ». IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 24 sur 112 Depuis août 2006, il existe une convention de collaboration entre les IPPJ d’une part et les centres d’accueil spécialisé (CAS), et les projets pédagogiques particuliers (PPP) d’autre part. Celle-ci permet à chacun de déterminer les objectifs à poursuivre avec le jeune et la façon dont on articulera la collaboration entre les différents partenaires. En mars 2007, une convention semblable a été établie avec les services d’aide et d’intervention éducative (SAIE) qui prendront en charge les jeunes à la sortie de l’IPPJ. Ce dispositif encourage également les visites des services privés aux jeunes concernés au sein de l’IPPJ. 4.4. Evaluation du jeune 4.4.1. Outils d’évaluation - Bilan de fin de séjour effectué avec le jeune par la psychologue et un éducateur. La présence du médecin psychiatre peut également être requise en fonction de la situation. Au cours de cet entretien, la perception qu’a le jeune de son placement ainsi que les éléments de l’observation de l’équipe sont examinés. Une synthèse est ensuite réalisée en vue de l’entretien chez le juge de la jeunesse. - Rapports d’observation transmis au magistrat à la fin du séjour. Outre une anamnèse sociale qui reprend les informations concernant la famille (père, mère, fratrie), la scolarité, les intervenants extérieurs, les éventuels suivis en cours , les contacts avec le délégué SPJ, ce rapport comprend les observations des éducateurs dans tous les aspects de la prise en charge (activités, tâches communes, sorties éventuelles, éléments particuliers mis en place), les avis des proches ou des intervenants de l’IPPJ ou extérieurs, les conclusions du bilan de fin de séjour , l’analyse de l’impact de la mesure pour le jeune (prise de conscience des conséquences des faits qui lui sont reprochés et empathie vis-à-vis d’autrui et des victimes) et les pistes à explorer dans le proche avenir. Une conclusion reprend les éléments les plus pertinents pour comprendre le déroulement du séjour. La rédaction du rapport nécessite une présence de minimum 10 jours. Pour un jeune ayant déjà séjourné à l'IPPJ (avec rapport antérieur), un rapport complémentaire est prévu : il est rédigé comme une suite des notions reprises dans la synthèse précédente. - Réunions pluridisciplinaires hebdomadaires (le jeudi de 14h00 à 15h30). Ces réunions permettent de passer en revue la situation de chacun des adolescents : analyse comportementale, capacité à faire des efforts, évolution des contacts avec l’extérieur… IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 25 sur 112 Le recueil de la parole des jeunes : Le recueil de la parole des jeunes est mis en œuvre selon les principes suivants : - le recueil de la parole des jeunes a un caractère systématique : tous les jeunes doivent être concernés; le recueil de la parole des jeunes a un caractère institutionnalisé et fait partie intégrante du projet pédagogique ; les jeunes ne sont pas contraints à s’exprimer (respect de leur droit au silence) mais l’institution favorise cette expression ; les outils utilisés permettent aux jeunes d’interroger le fonctionnement institutionnel et le contenu de la prise en charge ; les modalités du recueil et de l’analyse de la parole des jeunes permettent un retour structuré aux comités pédagogiques et la réflexion sur les pratiques questionnées par les jeunes Un compte-rendu annuel est produit par l’IPPJ et présenté au comité pédagogique. Ce compte-rendu inclut notamment : Le nombre de jeunes concernés par le recueil ; Les constats ; Les questionnements subséquents à ce recueil ; Les propositions d’adaptation des outils utilisés. Dans le cadre du recueil de la parole des jeunes, le travail de l’équipe éducative prévoyait, depuis 2006, un bilan de fin de séjour au cours duquel le mineur avait l’occasion d’exprimer ses commentaires, impressions et ressenti sur la teneur de son placement et les qualités de l’encadrement. Un questionnaire d’opinion est, depuis 2009, systématiquement remis en fin de placement afin de rendre compte de façon plus concrète des avis des mineurs. Il contient une forte composante de réflexion pour l’adolescent sur des aspects liés à l’impact du placement et aux démarches qu’il aurait souhaité faire durant le séjour. Ce questionnaire est remis individuellement pour être complété en chambre personnelle de façon volontaire. Un accompagnement de l’équipe éducative peut être sollicité à la demande du jeune. Après que le jeune ait rempli le document, il est remis au responsable de la section et au responsable pédagogique qui en font une première lecture et en tirent les premières informations. Le questionnaire est ensuite remis au directeur qui produit une statistique et une analyse globale pour le Comité pédagogique.. 4.4.2. Les sanctions L’objectif mené par le service d’accueil et la contrainte du placement en IPPJ amènent régulièrement le mineur à une confrontation vis-à-vis des règles ou du modèle de prise en charge. La plupart des conflits ou difficultés se règlent au sein du groupe de vie soit via des mises au point soit via un travail plus individualisé. L’éducateur est en effet tenu d’intervenir devant toute situation potentiellement conflictuelle. Le mineur peut IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 26 sur 112 s’acquitter d’une tâche rédactionnelle tout en restant en section (par exemple, pendant une partie de la soirée à l’écart du groupe pour rédiger un travail sur un thème spécifique ou sur le règlement particulier) Dans certaines situations, notamment les dégradations matérielles, une sanction à visée réparatrice pourra jouer un rôle éminemment positif pour l’image du jeune. Celle-ci est prévue sous forme de travail à l’intérieur de l’institution (repeindre des graffitis, réparer un dégât par exemple). Si la problématique perdure malgré les interventions de l’équipe éducative, un passage par la section de relance peut s’avérer indispensable (voir ce projet pédagogique). L’équipe intervient également par le biais de sanctions positives d’un comportement qui peut être valorisé. Il est indispensable, en effet, de travailler en ayant à l’esprit cette notion de renforcement positif dans la vie quotidienne. C’est en ajustant au mieux ses interventions que l’adulte va recréer un espace de confiance avec le mineur. Dans ce contexte, quelques exemples de méthodes peuvent être énoncés : • utilisation des ressources gratifiantes de l’ASBL « Atout » ; • individualisation par une activité « récompense » via une sortie encadrée voire une autonomie (situation familiale particulière, participation à un moment festif). Enfin, la prise d’une sanction s’assortit d’une possibilité de recours pour le jeune via la voie hiérarchique : le mineur peut interpeller le responsable du service où il est hébergé ou le responsable pédagogique, voire le Directeur, s’il souhaite faire entendre sa position vis-à-vis d’un conflit. Pour ce faire, il fera part, par écrit, de son souhait tout en sachant que cette démarche ne suspend pas de fait la mise en application de la sanction. De plus, le jeune est informé dès son admission des modalités libres et gratuites de communication avec son magistrat, son Délégué (S.P.J.), le Délégué général de la Communauté française aux droits de l’enfant, le Service « Droits des Jeunes » et son avocat. Les coordonnées de ces divers intervenants sont reproduites dans la farde qui lui est remise en début de séjour. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 27 sur 112 5. Encadrement et organisation interne 5.1. Composition de l’équipe L’équipe comprend : • 1 responsable pédagogique (membre de l’équipe de Direction) • 1 responsable de l’équipe éducative • 9 éducateurs • 1 psychologue • 2,5 surveillants 5.2. Réunions ♦ réunions institutionnelles hebdomadaires (le lundi à 10h00) au cours desquelles les informations générales de la vie institutionnelle sont échangées. Un programme des activités de la semaine est rappelé par chaque responsable de service ; ♦ réunions de service mensuelles concernant l’équipe éducative principalement au cours desquelles s’échafaudent les projets d’activités ou de camps, se discutent les questions liées à la vie du service (situation du matériel, demandes diverses, …) ; ♦ réunions pluridisciplinaires hebdomadaires (le jeudi de 14h00 à 15h30) ; ♦ évaluation annuelle en équipe la veille de la fermeture annuelle du service. 5.3. Règlement particulier Il peut être transmis sur simple demande. Vu la brièveté du séjour et les nombreuses activités (notamment sportives), des vêtements sportifs sont mis à la disposition des mineurs. Ils permettent de remplacer régulièrement le linge et de gérer plus aisément l'hygiène de chacun. Les jeunes conservent toutefois l’usage de leur veste et de leurs chaussures personnelles. D’autre part, l’institution fait l’hypothèse que la contrainte liée au retrait des vêtements personnels permet de juguler des effets négatifs en vie de groupe sur une aussi courte période de placement : - éviter les rackets, - éviter le phénomène des marques, ou la mise en évidence de différences sociales par les vêtements, - éviter des clans liés à des groupes identifiés. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 28 sur 112 SERVICE ORIENTATION 1. Présentation générale du service Adresse : Avenue des Boignées 13 à 1440 Wauthier-Braine Tél : 02/367.85.20 - Fax : 02/366.00.04 Directeur : Monsieur Didier DELBART Responsable pédagogique : Monsieur Vincent LEJEUNE Responsable des admissions : Monsieur Vincent LEJEUNE Psychologue : Madame Julie SAUCIN Assistante sociale : Mademoiselle GIANNETTO Responsable de l’équipe éducative : Monsieur Thierry MARCHAL REGIME CAPACITE DUREE Ouvert 10 places 40 jours PUBLIC VISE Garçons (à partir de 12 ans jusqu’à 18 ans (20 ans si prolongation). 2. Objectifs 1. Réaliser une clarification globale, approfondie de la situation du jeune et une évaluation tant du comportement que de la personnalité. 2. Tendre vers une stabilisation et une restructuration personnelle à partir d’un cadre éducatif (confrontation aux règles institutionnelles) et amorcer un processus de réflexion par rapport à l’acte délinquant et à ses conséquences pour autrui. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 29 sur 112 3. Reconstruire le vécu et le contexte environnemental (famille, école) de l’adolescent pour le rendre sujet dans la réalisation d’un projet de vie authentique socialement adapté. 4. Eviter les placements successifs à court terme d’adolescents en crise personnelle et/ou familiale. 5. Rendre compte de l’observation pluridisciplinaire et faire proposition au magistrat de l’orientation du jeune et, dans la mesure du possible, finaliser le projet. 3. Admission 3.1. Critères d’admission Compte tenu de la spécificité de la section d’Orientation, quelques critères viennent s’ajouter à l’analyse de la demande du magistrat : • Respect d’un terme de 6 mois entre deux placements ; • Travail prioritaire avec les arrondissements de Bruxelles, Mons, Charleroi, Nivelles, Namur. Cette régionalisation s’impose du fait de la multitude de démarches à effectuer dans un laps de temps limité en réduisant les pertes de temps liées aux trajets ; • Possibilité d’entrée durant la semaine prioritairement ; • La portée pédagogique de l’orientation peut difficilement s’appliquer avec des adolescents proches de leur majorité (difficulté de rescolariser ou d’effectuer un relais institutionnel). 3.2. Procédure d’admission Les admissions des jeunes dans les services d’orientation à régime ouvert ne sont pas régies par une liste d’attente. Les inscriptions par les magistrats dans l’application CIOC hors les procédures décrites ci-après ne sont pas prises en considération et sont invalidées par l’institution. Les admissions s’effectuent suite à un contact téléphonique entre le magistrat et l’IPPJ concernée et après que celle-ci a validé la demande introduite par le magistrat dans l’application CIOC. Lorsqu’une place est libre au moment de la demande formulée par le magistrat, l’IPPJ fixe avec ce dernier les dates de l’entretien de clarification et de l’entrée du jeune dans l’institution qui doivent intervenir au plus tard dans les trois jours ouvrables suivant le jour de la demande. Lorsqu’il n’y a pas de places libres au moment de la demande formulée par le magistrat, l’IPPJ fixe avec ce dernier, en prévision d’une date de sortie programmée, les dates de IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 30 sur 112 l’entretien de clarification et de l’entrée du jeune dans l’institution qui doivent intervenir au plus tard dans les quatorze jours calendrier suivant le jour de la demande. Le magistrat adresse l’ordonnance et le dossier du jeune (ordonnances précédentes, rapports des mesures antérieures et du SPJ, ...) à l’institution, soit par voie télécopiée, soit en les remettant aux personnes accompagnant le mineur. 4. Prise en charge du jeune 4.1. Etapes de la prise en charge 4.1.1. Clarification d’entrée Outre le juge, elle réunit, dans l’idéal, le mineur, deux membres de l’IPPJ (assistant(e) social(e) et éducateur), la famille, le conseil juridique et toute autre personne ressource (délégué SPJ, responsable d’une institution, …). C’est un moment important durant lequel la situation globale du jeune est abordée, où la parole est donnée à chacun et où le magistrat définit ses attentes aussi bien vis-àvis du jeune que de l’équipe. Il sera également établi, par le juge, un descriptif du ou des fait(s) infractionnel(s). La clarification permet à l’équipe de se définir, auprès du jeune et de sa famille, comme médiatrice, animée d’une volonté de compréhension et d’aide. Elle permet également de jeter les bases d’une collaboration ultérieure avec les proches et les intervenants. Enfin, les moments importants qui vont jalonner le séjour de l’adolescent seront, si possible, fixés au calendrier. 4.1.2. Procédure d’accueil 4.1.2.1. Accueil du jeune lors de l’admission L’accueil, est réalisé idéalement par l’éducateur présent à la clarification d’entrée. Une attention particulière est portée aux soins et à l’hygiène du jeune. Il est relu ce qui lui a été signifié lors de la clarification d’entrée. L’entretien mène également à une approche du vécu personnel, une sensibilisation par rapport au(x) fait(s) infractionnel(s) et une réflexion concernant la mesure de placement. Son nouvel environnement lui est présenté de même que les règlements général et particulier lui sont remis via une farde de présentation qu’il devra remettre à la fin de son séjour. S’ensuivent l’ouverture du dossier pédagogique, des démarches administratives, l’installation en chambre personnelle et la remise du trousseau institutionnel. Le IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 31 sur 112 mineur est ensuite directement intégré dans son groupe de vie. La notion d’éducateur référent est explicitée à ce moment au jeune. Le directeur ou son remplaçant le reçoit peu après son entrée pour s’assurer qu’il a bien été informé des règlements en vigueur, de l’existence des services du Délégué général aux droits de l’enfant, de l’avocat … Une visite médicale est organisée dans les 24 heures. 4.1.2.2. Accueil du jeune lors d’un retour d’une absence non autorisée Lorsqu’un mineur en fugue réintègre l’institution, il ne rentre pas immédiatement dans le service. Il est pris en charge au par le service relance (voir ce projet pédagogique). L’idée est ici de permettre un travail individualisé sur les raisons de cet acte et la gestion du retour dans le groupe de vie afin de minimiser les risques de fugue dans le futur. 4.1.3. Phases de la prise en charge. 4.1.3.1. Phase d’observation comportementale et investigations psychosociales préalables au premier retour en congé et démarches de mise en place du projet. L’observation éducative s’effectue au travers de la vie du jeune dans son groupe de vie, de la confrontation à un rythme institutionnel et d’activités très diverses, intérieures mais aussi extérieures à l’établissement. Elle permet de révéler toute une série de facteurs tels que le degré de sociabilité, le rapport à l’autorité, à la règle, à la contrainte, la capacité à créer des relations, la volonté de changement et de prise en charge personnelle, le degré de prise de conscience, l’émergence de certaines ressources et potentialités…Toutes ces observations conduisent régulièrement les éducateurs (notamment l’éducateur référent d’un mineur) à instaurer des moments de dialogue individuels qui permettent de questionner l’adolescent sur ses capacités de réflexions et de progression. D’abord en cherchant à fournir des efforts au sein du groupe à l’IPPJ puis en imaginant comment il pourrait utiliser les nouvelles solutions découvertes dans sa vie quotidienne. L’assistant(e) social(e) prend principalement en charge le moment de clarification chez le magistrat. Il (elle) rencontre rapidement le mineur afin de constituer l’anamnèse (situation familiale, scolaire, faits et placements depuis l’ouverture du dossier au TJ, …). Il(elle) rencontre ensuite les parents (chacun si ceux-ci sont séparés ou, à défaut, un membre de la famille élargie). Il (elle) contacte la dernière école afin de voir si la situation scolaire est en ordre, elle contacte et, parfois, rencontre le ou la délégué(e) en charge du dossier en vue d’une collaboration et d’un échange mutuel d’informations. Il (elle) prend aussi l’avis des services extérieurs ayant connu le mineur (AMO, COE, institutions privées, autres IPPJ, agents de quartier, …). Il(elle) a également un rôle de transmissions d’informations lors des réunions d’équipe et elle participe, avec le mineur, à l’élaboration du projet qui aura été défini au début, ou pendant le séjour. Il(elle) rédige les points sociaux du rapport final. Outre ces aspects directement liés à l’analyse systémique, l’assistant€ social(e) va également questionner IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 32 sur 112 le jeune sur ses rapports avec la société et les raisons de ses difficultés comportementales. Le psychologue assure une forme de soutien au jeune, il prend en charge une évaluation dans différents secteurs de la vie de ce dernier (famille, personnalité, potentialités, capacité de résilience, ...). Il tente également de mettre du sens dans les actes transgressifs ayant amené le jeune en IPPJ. Son action vise essentiellement à le rendre acteur de son placement, acteur de sa vie et lui permettre de dépasser la position passive dans laquelle il se situe souvent : la notion de responsabilisation peut ainsi prendre forme. D’autre part, le psychologue effectue une part d’accompagnement et de guidance dans la réalisation du projet du jeune. Il s’appuie sur la démarche sociale préalable, l’entretien individuel, diverses investigations et, notamment, lors d’entretiens avec les proches. Lors des réunions pluridisciplinaires, il peut apporter un regard différent de celui du reste de l’équipe. Il coordonne et assure le suivi psycho-éducatif durant la totalité du séjour du jeune. C’est lui qui prend en charge la plupart des contacts avec les magistrats, notamment pour faire part de l’évolution d’un mineur et rédige également la rubrique bilan final et propositions du rapport d’orientation : elle reprend l’ensemble des points de vue des intervenants et les propositions de l’équipe quant au(x) projet(s) futurs du mineur. Pour finir, le psychologue est présent lors des bilans de sortie dans le cabinet du juge. A la demande de l’équipe pluridisciplinaire, l’avis du psychiatre peut être sollicité. Il s’en suit alors une collaboration dans le travail d’orientation grâce à l’utilisation en cointervention d’entretiens individuels ou familiaux. 4.1.3.2. Bilan de mi-séjour / évaluation intermédiaire (voir évaluation point 4.4.1.) 4.1.3.3. Rapport d’orientation (voir évaluation point 4.4.1.) 4.1.3.4. Sortie 1) Le bilan de sortie réunit, dans l’idéal, outre le juge, le mineur, deux membres de l’IPPJ (psychologue et éducateur), la famille, l’avocat et toute autre personne ressource (délégué SPJ, le responsable d’une institution). L’éducateur (référent) expose le bilan comportemental du jeune et le psychologue, un bilan psychosocial et les conclusions/propositions du placement élaborés par l’équipe pluridisciplinaire. Ce bilan chez le magistrat est un moment important qui assure de donner la parole à tous et surtout au jeune. C’est aussi un lieu de relais vers la famille ou vers un autre service qui prendra le jeune en charge. 2) Une sortie anticipée peut être demandée au juge devant une situation qui s’avère, après analyse, ingérable par l’équipe. Sur base de l’observation effectuée ou de IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 33 sur 112 nouveaux faits (passage à l’acte), une proposition de réorientation peut être introduite. 3) L’absence non justifiée en cas de fugue met fin au séjour après un délai de 5 jours à partir du moment où le juge compétent est averti. La place laissée vacante est alors disponible pour une autre admission. 4) La proposition de l’équipe peut être une réinsertion familiale assortie d’un accompagnement post-institutionnel. Dans ce cadre, il est possible de préparer ce projet au départ de l’orientation. L’équipe pluridisciplinaire pourrait alors être amenée à une collaboration avec le service API. 4.2. Modalités de la prise en charge 4.2.1. Méthodes La prise en charge est constante, couverte par deux éducateurs appuyés d’un service complémentaire journalier au minimum. Elle s’articule sur la gestion d’un groupe mais aussi sur l’abord individuel des situations. L’éducateur référent est désigné dès la clarification et l’accueil du jeune. Celui-ci peut représenter une personne importante dans l’établissement d’une relation. Il suscite le dialogue et stimule le garçon à la création de son projet de vie, aux démarches vers l’extérieur, à l’évaluation intermédiaire et au bilan de fin de séjour chez le magistrat. Il peut donc représenter un « fil conducteur », un repère stable et cohérent pour l’adolescent. Il est également un relais fondamental avec le reste de l’équipe. Un deuxième référent sera désigné (de préférence par le jeune) rapidement pour pallier l’absence éventuelle du premier. Le service complémentaire s’avère indispensable pour : • Privilégier un travail de prise en charge individuelle ; • Permettre à l’équipe éducative de participer aux différentes investigations prévues par le projet pédagogique (par ex : clarification d’entrée du jeune chez le magistrat, soutien au projet individualisé du jeune au travers de missions extérieures nombreuses, bilan intermédiaire et final,…) ; • Etablir le relais avec les différents membres de l’équipe pluridisciplinaire ; • Assurer la logistique de la section qu’elle soit administrative ou matérielle. 4.2.2. Activités pédagogiques et éducatives 4.2.2.1. Activités pédagogiques L’enseignement vise à poursuivre ou à réamorcer un travail scolaire avec le jeune. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 34 sur 112 Cette prise en charge est réalisée par un formateur (enseignant) et a pour but, en fonction de la situation du jeune : 1) d’évaluer les acquis scolaires ; 2) d’effectuer un relais de la scolarité en collaboration avec l’établissement fréquenté par le jeune ; 3) de motiver (redonner goût) à l’apprentissage ; 4) de soutenir le jeune dans son parcours ou sa réorientation scolaire. 5) d’apporter des outils concrets au concret qui pourront lui servir lors de son insertion professionnelle (curriculum-vitae, lettre de motivation, utilisation de l’agenda et du dictionnaire, utilisation de logiciels,…) Ce dispositif est tout-à-fait récent dans le service d’Orientation et il ne manquera pas de démontrer son intérêt lors des évaluations régulières menées par l’équipe. Dans le respect des convictions philosophiques et religieuses des jeunes, en parallèle du cadre scolaire, des conseillers philosophiques interviennent à leur demande et organisent un cours propre à leur conviction. L’IPPJ dispose de trois intervenants : une conseillère en morale laïque, un conseiller en religion catholique et un autre en religion islamique. Les conseillers philosophiques assurent une aide morale aux mineurs et instaurent une permanence hebdomadaire qui permet de créer un lieu d’écoute, de dialogue, de réflexion et d’information. Ils veillent à inscrire leurs interventions dans le cadre global de la prise en charge des mineurs comme dans le projet individuel de chaque jeune. Ils participent également à certaines activités éducatives extérieures ainsi qu’aux réunions pluridisciplinaires si des questions particulières se posent à propos d’une prise en charge. Par leur attitude et leurs interventions, ils tentent d’amener le jeune à une réflexion sur ses comportements et initient une plus grande responsabilisation dans son insertion future. 4.2.2.2. Activités éducatives L’équipe planifie et favorise, à chaque fois, la portée éducative des activités en ce compris les tâches d’intérêt commun (tâches ménagères, réfection plus approfondie, travaux d’embellissement). Pensées et préparées, ces activités sont variées, collectives ou individuelles souvent à caractère sportif, récréatif ou culturel. Elles sont principalement organisées en intra muros mais parfois aussi à l’extérieur. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 35 sur 112 Au travers de ces activités, sont privilégiés : • La valorisation culturelle, intellectuelle, personnelle et/ou collective ; • La (re) construction de l’estime de soi ; • Le vécu d’une expérience nouvelle ; • Les notions de partage, d’entraide, de respect de soi et d’autrui, le dépassement de soi, la gestion du stress, l’esprit d’équipe, … ; L’activité principale est la pratique de différents sports grâce à l’infrastructure de l’I.P.P.J. : salle de gym, terrains de football, plaine de sport, … A l’extérieur, les jeunes peuvent pratiquer le vélo, la marche, la natation, … D’autres activités spécifiques et ponctuelles peuvent être organisées : - des interventions visant l’action sociale avec des publics fragilisés et demandeurs de soutien et d’aide. Par ces actions, l’équipe éducative cherche à mettre le mineur dans des conditions de réflexion sur sa propre vie et ses capacités à ressentir le vécu d’autrui. Ces mécanismes tendent à avoir une connotation restauratrice du lien social pour le jeune, processus qui pourrait déboucher sur un meilleur positionnement face aux victimes ; - différents ateliers : relaxation-sophrologie, musique, activités manuelles, … Ces activités peuvent notamment rendre compte de manière assez fine, des potentialités psychomotrices, de concentration, d’écoute, d’attention, d’intégration des consignes, d’organisation, de créativité et d’estime de soi chez chacun des jeunes ; - la participation à l’entretien du domaine (travaux de réfection, de jardinage, …) ; - des activités d’intérieur (jeux de société, billard, ping-pong, kicker, lecture). - en moyenne, 3 ou 4 camps d’environ quatre jours sont organisés chaque année, ainsi que quelques bivouacs ou modules sport-aventure. Camps et bivouacs sollicitent principalement l’effort physique et la cohésion de groupe mais aussi la détente et la découverte de différents milieux naturels ; - des activités spécifiques ayant une visée pédagogique particulière telles que : le Télévie, la préparation et la participation aux Portes Ouvertes de l’institution, le travail dans le cadre de l’Asbl, les rencontres inter-institutionnelles (cross, dropping, …). 4.2.2.3. Horaire L’encadrement éducatif s’effectue au minimum de 6h30 à 22h00. De 22h00 à 6h30, la surveillance est assurée par un veilleur de nuit. Horaire type : • • • 07h30 : lever-toilette-rangement-déjeuner et vaisselle. 08h30 : tâches ménagères. 09h30 : activités éducatives et/ou pédagogiques IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 36 sur 112 • • • • • • 12h00 : diner et vaisselle -« temps libre ». 13h30 : sieste : lecture, réflexion, entretiens individuels, visites familiales, appels téléphoniques, visites médicales, démarches autour du projet individuel. 15h00 : activités éducatives et/ou pédagogiques 19h00 : souper-vaisselle. 20h00 : activités 21h30 : coucher. 4.3. Relations avec l’extérieur 4.3.1. Avec la famille Après les deux premiers week-ends passés à l’établissement, des congés peuvent être envisagés en fonction de la situation individuelle de chacun. Ce délai nous permet de connaître davantage le jeune, de créer une amorce de relation avec lui et d’investiguer son milieu familial et social habituel. Les congés sont accordés sur base d’une discussion hebdomadaire d’équipe où entrent en considération, outre le comportement du garçon, les possibilités d’accueil en famille ou ailleurs et l’adéquation avec son projet d’orientation. Ils sont programmés du samedi 8h00 au dimanche 20h00 (une évaluation est organisée à l’issue de celui-ci lorsque les parents viennent reconduire leur enfant à l’institution ou par téléphone s’il est revenu par ses propres moyens). 4.3.2 Avec les institutions Suivant la situation, différentes démarches externes peuvent être réalisées : visites en famille, visites institutionnelles pour le mineur qui doit être placé ou préparé à l’autonomie, accompagnement du mineur lors des rendez-vous PMS, au SIEP, pour une inscription scolaire ou une présentation chez un patron. A l’IPPJ, nous rencontrons également les divers intervenants intéressés par le parcours du jeune (responsables d’institutions d’hébergement, délégué(e)s SPJ, …). Il s’agit, pour l’équipe psychosociale, de porter ses investigations aux niveaux familial, scolaire, institutionnel, social, … En un temps très court, les démarches pour reconstruire le vécu et le contexte environnemental du jeune sont nombreuses. Ces investigations permettent primo, de répondre à la demande de clarification du magistrat et secundo, de disposer, pour l’équipe entière, des éléments susceptibles d’aider dans son approche d’aide. Lors des réunions pluridisciplinaires, ces informations sont bien évidemment très utiles pour nourrir la réflexion d’équipe. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 37 sur 112 4.4. Evaluation du jeune 4.4.1. Outils d’évaluation a) Chaque semaine, l’équipe éducative fait écho, auprès de chaque mineur, de son appréciation comportementale après la réunion pluridisciplinaire. Cette démarche s’intègre à l’organisation des congés pour le week-end suivant. b) Evaluation intermédiaire et état d’avancement du projet d’orientation : moment défini dans le temps (plus ou moins un mois de placement), elle réunit le jeune, un membre de l’équipe psychosociale et l’éducateur référent. Le magistrat peut, s’il le souhaite, participer à ce bilan. Lors de cet entretien, différents points concernant le jeune seront abordés : adéquation du projet avec les attentes de départ de son juge, évolution de sa situation globale, démarches effectuées et encore à venir, soutien et guidance dans la finalisation de son projet, préparation au bilan de sortie effectué une semaine plus tard environ dans le cabinet du magistrat. c) Le rapport d’orientation est transmis au magistrat à la fin du séjour. explicité oralement lors du bilan de sortie dans le cabinet du Juge. Il est Ce document se veut donc préparatoire à la démarche de sortie. Il reprend : - l’anamnèse sociale globale : la carte d’identité, les parents, la fratrie, les éléments issus des rencontres avec les membres de la famille dans le cadre d’entretiens menés à leur domicile ; - le bilan comportemental du jeune : les observations éducatives dans la vie quotidienne, les traits de personnalité du mineur, son acceptation de la relation avec l’éducateur, son degré d’adhésion au placement, les éléments de remise en question, les efforts fournis après les remarques éducatives, - l’observation durant les activités : comportement vis-à-vis d’autrui, réaction à la frustration, tendance au soutien d’autrui ou non; - l’observation durant la classe : niveau scolaire, orientation scolaire, utilisation de techniques particulières ou d’outils spécifiques; - l’avis psychologique : éléments issus des entretiens, individuels, éléments de testing éventuels, approche de la personnalité et compréhension du système familial du jeune, approche développementale et compréhension du parcours personnel; - les conclusions générales et le vécu du placement (perception personnelle de l’effet de la mesure, responsabilisation – évolution du jeune quant à la prise de conscience des faits qui lui sont reprochés et des conséquences pour la victime -, authenticité). Cellesci reprennent également les éléments pertinents pour la compréhension de la situation de l’adolescent : un programme pédagogique particulier va se construire sur ces données et faire état des pistes de solutions qui peuvent se dégager. Ces propositions seront soumises à l’approbation du magistrat lors du bilan de sortie en sachant qu’il n’est pas toujours aisé de disposer des places nécessaires à la poursuite du travail pédagogique utile pour la situation IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 38 sur 112 Le recueil de la parole des jeunes Le recueil de la parole des jeunes est mis en œuvre selon les principes suivants : - le recueil de la parole des jeunes a un caractère systématique : tous les jeunes doivent être concernés; le recueil de la parole des jeunes a un caractère institutionnalisé et fait partie intégrante du projet pédagogique ; les jeunes ne sont pas contraints à s’exprimer (respect de leur droit au silence) mais l’institution favorise cette expression; les outils utilisés permettent aux jeunes d’interroger le fonctionnement institutionnel et le contenu de la prise en charge ; les modalités du recueil et de l’analyse de la parole des jeunes permettent un retour structuré aux comités pédagogiques et la réflexion sur les pratiques questionnées par les jeunes Un compte-rendu annuel est produit par l’IPPJ et présenté au comité pédagogique. Ce compte-rendu inclut notamment : Le nombre de jeunes concernés par le recueil Les constats Les questionnements subséquents à ce recueil Les propositions d’adaptation des outils utilisés. Dans le cadre du recueil de la parole des jeunes, un questionnaire d’opinion est systématiquement remis au jeune. Il permet de cerner le vécu de celui-ci quant aux conditions de son placement. Le questionnaire en visage tous les aspects du séjour : de la période d’accueil aux relations avec les différents membres de l’équipe. Il met également le jeune face à des choix personnels dans sa capacité à se prendre en charge. Ce document est distribué peu avant la fin du placement au cours d’un temps de chambre. Il est réalisé sur base volontaire et anonymement mais le mineur peut solliciter l’équipe éducative pour se faire expliciter un point ou l’autre. Lorsqu’il est terminé, ce questionnaire est remis au responsable du service et au responsable pédagogique qui en font une première lecture. Il est ensuite donné au directeur qui en extraira une statistique discutée lors du Comité pédagogique. Les éléments issus de l’analyse seront néanmoins examinés par l’équipe lors de la réunion d’évaluation du service : ce point de l’ordre du jour permettra un échange sur les vécus des jeunes et pourrait favoriser l’un ou l’autre adaptation dans la prise en charge. . 4.4.2. Les sanctions L’objectif mené par l’équipe de l’orientation et la contrainte du placement en IPPJ mènent parfois le mineur à une confrontation vis-à-vis du modèle de prise en charge ou des règles en vigueur. La sanction est un outil éducatif que l’on adapte en fonction de la situation qui se présente (acte transgressif ou progrès dans les efforts consentis) mais qui dénote l’importance que revêt l’intervention de l’adulte. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 39 sur 112 La plupart des conflits ou difficultés se règlent au sein du groupe de vie soit via des mises au point soit via un travail plus individualisé. L’éducateur est en effet tenu d’intervenir devant toute situation potentiellement conflictuelle. Le mineur peut s’acquitter d’une tâche rédactionnelle tout en restant en section (par exemple, pendant une partie de la soirée à l’écart du groupe pour rédiger un travail sur un thème spécifique ou sur le règlement particulier.) Dans certaines situations, notamment les dégradations matérielles, une sanction à visée réparatrice pourra jouer un rôle éminemment positif pour l’image du jeune. Celleci est prévue sous forme de travail à l’intérieur de l’institution (repeindre des graffitis, réparer un dégât). Si la problématique perdure, un passage par la section de relance peut s’avérer indispensable (voir ce projet pédagogique). L’équipe veille également à intervenir par le biais de sanctions positives de tout effort significatif. Sa gratification individuelle porte essentiellement sur une activité récompense ou une sortie encadrée voire une autonomie (suivant la situation personnelle du jeune) ou participation à un moment festif. Citons également l’utilisation de ressources gratifiantes diverses telles que : - la participation à l’ASBL « Atout » (travail extérieur, rémunération, citoyenneté) ; - la participation à différents modules ; - la récompense collective par le recours à des activités ludiques ou sportives (intra ou extra muros). Enfin, la prise d’une sanction s’assortit d’une possibilité de recours pour le jeune via la voie hiérarchique : le mineur peut interpeller le responsable du service où il est hébergé ou le responsable pédagogique voire le Directeur s’il souhaite faire entendre sa position vis-à-vis d’un conflit. Pour ce faire, il fera part, par écrit, de son souhait tout en sachant que cette démarche ne suspend pas de fait la mise en application de la sanction Le jeune peut à tout moment interpeller les membres des différentes équipes (éducatives ou P.M.S.) pour contester une sanction. De plus, il est informé dès son admission des modalités libres et gratuites de communication avec son magistrat, son Délégué (S.P.J.), le Délégué général de la Communauté française aux droits de l’enfant, le Service « Droits des Jeunes » et son avocat. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 40 sur 112 5. Encadrement et organisation 5.1 Composition de l’équipe L’équipe comprend : • • • • • • • 1 responsable pédagogique 1 responsable de service 9 éducateurs gradués 0,5 formateur 2,5 surveillants de nuit 1 psychologue 1 assistant(e) social(e) 5.2. Mode de fonctionnement • • • • • réunions institutionnelles hebdomadaires (le lundi à 10h00), réunions d’équipe mensuelle, réunions hebdomadaires pour l’octroi des congés (le vendredi à 13 h 30), réunions pluridisciplinaires hebdomadaires (le mardi de 13h30 à 16h00), évaluation annuelle au moment de la fermeture du service en juin. 5.3. Règlement particulier Il est disponible sur simple demande. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 41 sur 112 SERVICE EDUCATION 1. Présentation générale du service. Adresse : Avenue des Boignées 13 à 1440 Wauthier-Braine Tél : 02/367.85.58 ou 02/367.85.59 Fax : 02/366.00.04 Directeur : Monsieur Didier DELBART Responsable des admissions et de la gestion de la liste d’attente : Monsieur Gianni CERVELLIN Responsable pédagogique : Monsieur Gianni CERVELLIN Psychologues : Mesdames Christiane DEBACKER, et Stéphanie FROGNEUX Assistants sociaux : Monsieur Jean-Louis LEFEUVRE, Madame Gaëlle WAHIS et Madame Marie-Dorothée WARNIER Responsable des équipes éducatives : Messieurs Quentin DALIMIER et Yves WILLOT REGIME CAPACITE Ouvert 22 places DUREE PUBLIC VISE Indéterminée mais un minimum de 3 mois est souhaitable Garçons à partir de 12 ans jusqu’à 18 ans (20 ans si prolongation). 2. Objectifs 1. Evaluer la situation globale du jeune et lui apprendre à respecter un cadre éducatif structuré. 2. Aider à la prise de conscience vis-à-vis de sa problématique (notamment les faits délictueux et leurs conséquences pour autrui) et mettre en place des comportements IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 42 sur 112 sociaux mieux adaptés grâce à la construction de relations positives avec l’adulte. 3. Valoriser les compétences du jeune grâce à une prise en charge variée s’articulant à la fois sur une scolarité intra-muros et des activités extérieures permettant l’amélioration de son estime de soi. 4. Elaborer un projet de réinsertion réaliste et accompagner le jeune dans sa concrétisation. 3. Admission 3.1. Critères d’admission • La prise en charge de très jeunes adolescents pose le problème du risque de la contagion délinquante. • Les programmes pédagogiques sont peu adaptés pour des jeunes proches de la majorité qui ont davantage besoin d’une préparation à l’autonomie. Pour ces jeunes, nous souhaitons une prise en charge au moins supérieure à trois mois. • Localisation : les adolescents pris en charge relèvent de toutes les juridictions francophones et/ou sont de langue française. La proximité géographique facilite le travail avec le milieu d’origine. 3.2. Procédure d’admission La demande est introduite par le magistrat, lors d’un contact téléphonique, auprès du responsable des admissions ou auprès du membre de direction qui est de permanence. La procédure est validée et devient effective à partir du moment où le mandant fait une utilisation adéquate de l’outil CIOC. Dans l’hypothèse où une place est libre au moment de la demande formulée par le magistrat : celui-ci adresse l’ordonnance et le dossier du jeune (ordonnances précédentes, rapports des mesures antérieures et du SPJ, ...) à l’institution, soit par voie télécopiée, soit en les remettant aux personnes accompagnant le mineur. 3.3. Liste d’attente Dans l’hypothèse où une place n’est pas libre au moment de la demande formulée par le magistrat : celui-ci peut inscrire le jeune sur la liste d’attente dans l’application C.I.O.C. Principe : gestion chronologique des listes d’attente : Les admissions des jeunes inscrits sur la liste d’attente sont régies par une liste IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 43 sur 112 d’attente dont la gestion s’effectue en fonction de l’ordre chronologique des demandes introduites dans l’application CIOC. Dès qu’il a connaissance qu’une place se libère, le responsable des admissions informe par télécopie le magistrat du jeune arrivé en ordre utile pour une admission, en lui mentionnant qu’il dispose d’un délai de deux jours ouvrables pour exécuter la mesure de placement. Au-delà de ce délai, la place n’est plus réservée. Il est demandé au magistrat de transmettre à l’institution les pièces essentielles du dossier au plus tard le jour de l’entrée effective du jeune. En vertu de la circulaire ministérielle du 24 juin 2010, l’inscription d’un jeune sur une liste d’attente est limitée à deux mois et devra être prolongée dans l’application CIOC par le magistrat à l’échéance du premier mois. Toutefois, au terme de ces deux mois, un jeune, pour lequel un jugement ordonnant un placement dans une IPPJ a été prononcé (avant ou après la date d’inscription sur la liste d’attente), pourra être maintenu sur la ou les listes d’attente ad hoc pour une nouvelle période de deux mois, moyennant communication par le magistrat du jeune concerné des références du jugement via l’application CIOC. La prolongation de l’inscription à l’échéance du troisième mois sera confirmée par le magistrat via une télécopie ou un appel téléphonique adressés à la CIOC. La demande qui n’est pas prolongée selon la procédure décrite ci-avant est considérée comme nulle et non avenue. Une inscription multiple d’un même jeune sur une même liste d’attente est strictement interdite. L’admission d’un jeune en échange de celui dont la demande de prise en charge est annulée n’est pas autorisée. Dérogations à l’ordre chronologique des listes d’attente 1) Admissions prioritaires de mineurs soupçonnés de faits qualifiés viols Pourront être prioritairement - c’est-à-dire en dérogation à l’ordre chronologique de la liste d’attente admis sur une place actuellement disponible dans un service d’éducation à régime ouvert, les jeunes auteurs de : - soit un fait qualifié viol, commis sur une personne majeure ou mineure, avec une des circonstances aggravantes suivantes : - le fait qualifié viol a causé la mort de la personne sur laquelle il a été commis (art.376, al. 1er du Code pénal); le fait qualifié viol a été commis sur une personne particulièrement vulnérable en raison d’un état de grossesse, d’une maladie, d’une infirmité ou d’une déficience physique ou mentale (art.376, al. 3 du Code pénal); IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 44 sur 112 - le fait qualifié viol a été commis sous la menace d’une arme ou d’un objet qui y ressemble (art.376, al. 3 du Code pénal); le fait qualifié viol a été commis par plusieurs auteurs (art. 377 du Code pénal); le fait qualifié viol a été précédé ou accompagné de séquestration (art.376, al. 3 du Code pénal); le fait qualifié viol a été précédé ou accompagné de torture (art. 376, al. 2 du Code pénal); le fait qualifié viol a été commis avec un mobile de haine, mépris ou hostilité à l'égard d'une personne en raison de sa prétendue race, de sa couleur de peau, de son ascendance, de son origine nationale ou ethnique, de sa nationalité, de son sexe, de son orientation sexuelle, de son état civil, de sa naissance, de son âge, de sa fortune, de sa conviction religieuse ou philosophique, de son état de santé actuel ou futur, d'un handicap, de sa langue, de sa conviction politique, d'une caractéristique physique ou génétique ou de son origine sociale (art.377bis du Code pénal). - soit un fait qualifié viol avec la circonstance aggravante que la victime mineure est soit son frère ou sa sœur, soit une personne qui occupe une position similaire au sein de sa famille (ex: enfant du partenaire de sa mère ou de son père, ou un enfant en famille d’accueil) (art.377, al.1er, du Code pénal). Sans préjudice des admissions réalisées via une inscription sur la liste d’attente, la priorité accordée est limitée à une admission par service d’éducation que compte l’institution concernée, soit une admission à l’IPPJ de Jumet, deux aux IPPJ de SaintServais et de Wauthier-Braine et trois à l’IPPJ de Fraipont. Sont concernés par la présente dérogation les jeunes déférés au juge de la jeunesse le jour même, qu’ils soient ou non déjà inscrits sur une liste d’attente et les jeunes placés soit dans une I.P.P.J., à régime ouvert (service accueil ou service orientation) ou à régime fermé, soit au centre fédéral, qu’ils soient ou non déjà inscrits sur une liste d’attente. Le jeune pour lequel le magistrat demande une admission prioritaire devra être amené le jour où la demande a été simultanément introduite dans l’application CIOC et validée par l’IPPJ concernée suite à un appel téléphonique du magistrat au responsable des admissions. 2) Admissions prioritaires en cas de places disponibles Lorsqu’il y a plus de deux places inoccupées, les places suivantes qui se libèrent sont offertes aux magistrats qui, les premiers, introduisent une demande dans l’application CIOC. Cette demande sera validée par l’IPPJ suite à un appel téléphonique du magistrat au responsable des admissions. Sont concernés les jeunes déférés au juge de la jeunesse le jour même, qu’ils soient ou non déjà inscrits sur une liste d’attente et les jeunes placés, soit au centre fédéral, soit dans une I.P.P.J. à régime fermé, qu’ils soient ou non déjà inscrits sur une liste d’attente. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 45 sur 112 Le jeune devra être amené le jour où la demande a été simultanément introduite dans l’application CIOC et validée par l’IPPJ concernée suite à un appel téléphonique du magistrat au responsable des admissions. 4. Prise en charge du jeune La prise en charge éducative est prévue pour une durée minimale de trois mois en régime résidentiel ouvert. L’observation pluridisciplinaire du jeune se fait à partir d’activités éducatives et pédagogiques individuelles ou de groupe. Celles-ci sont organisées à l’intérieur comme à l’extérieur de l’institution. L’approche psycho-médico-sociale a pour objectif l’analyse de la situation du jeune dans sa globalité, en tenant notamment compte des aspects systémiques. Les prises en charge visent la socialisation à travers une pédagogie du projet individualisée centrée sur les besoins et les ressources de l’adolescent. La réinsertion dans le milieu de vie est systématiquement privilégiée. 4.1. Etapes de la prise en charge 4.1.1. Procédure d’accueil La procédure d’accueil mérite une attention toute particulière. En effet, nous faisons l’hypothèse qu’elle va conditionner une relation positive et constructive à partir de laquelle les interventions éducatives et psycho-médico-sociales pourront se déployer. L’entretien de clarification est assuré par l’équipe PMS et un éducateur. Il concerne le Magistrat, le jeune, son avocat, la famille, des représentants de l’équipe pluridisciplinaire de l’IPPJ, le SPJ et, éventuellement, un représentant du service qui a assuré le suivi du jeune (dans le souci d’une articulation des interventions). Cet entretien de clarification (organisé lors de l’entrée ou dans les quarante-huit heures qui suivent l’entrée) a principalement pour objectifs : 1. La transmission d’informations (faits délictueux, scolarité, anamnèse, …) en provenance du Tribunal de la Jeunesse. Celles-ci sont primordiales pour les équipes qui assureront la prise en charge du jeune ; 2. La clarification des demandes et attentes du Magistrat à l’égard du service (en termes de balisage des projets de réinsertion sociale) et la présentation par les représentants de l’IPPJ des modalités et étapes de la prise en charge ; 3. La clarification des attentes du Magistrat à l’égard du jeune (par exemple en termes de réflexion concernant la délinquance, en termes d’adaptation des comportements) et, éventuellement, de sa famille. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 46 sur 112 Dès son arrivée à l’institution, le mineur séjourne un ou deux jours dans le service de relance (voir ce projet pédagogique particulier) pour permettre un accueil individualisé. Le jeune est alors vu dans le cadre d’entretiens d’accueil par la direction, le psychologue, le responsable de l’enseignement, l’assistant social et un éducateur du service dans lequel il sera intégré. Ces intervenants précisent leurs rôles et leurs fonctions, présentent le fonctionnement de l’institution et lui expliquent le règlement général des IPPJ et le règlement particulier du service, documents qui lui sont remis via une farde de présentation qu’il conservera pour toute la durée de son séjour. Le mineur bénéficie également d’informations sur la procédure judiciaire en cours (lecture/explications de l’ordonnance, procédure d’appel, consultation de son avocat, etc…). Une visite médicale d’entrée est assurée par l’infirmière. Une fiche d’accueil est rapidement établie par l’équipe psycho-médico-sociale. Elle rassemble les données administratives et les premiers éléments d’anamnèse. Elle est ensuite distribuée aux membres de l’équipe pluridisciplinaire. 4.1.2. Phase d’observation Les premiers quarante-cinq jours de prise en charge correspondent à une période d’observation pour tous les intervenants: les équipes vont s’assurer de l’engagement personnel du jeune dans la mesure de placement (rechercher sa volonté à prendre du temps pour réfléchir sur lui-même), vérifier sa capacité d’intégration dans un groupe, identifier l’une ou l’autre difficulté personnelle, prendre des contacts avec son environnement immédiat (famille, école, intervenants éventuels,…). Cette période est ponctuée par la programmation de la réunion de synthèse (voir point 5.2.c.), souvent vécue comme un moment essentiel par les jeunes. Celle-ci précède l’élaboration du rapport médico-psychologique (voir point 4.4.1.) dont le contenu doit remplir certaines obligations légales : c’est dire si les équipes doivent être attentives à la qualité de ce dernier : il est un maillon incontournable dans les informations que nous faisons parvenir aux autorités mandantes. Durant la phase d’observation, les mineurs ne sortent pratiquement pas de l’institution en autonomie : toutes les activités sont organisées de façon à ce que l’on puisse recueillir un maximum d’informations sur la situation de chacun. Cependant, un premier congé en famille d’un jour peut être organisé à la suite de la visite au domicile du jeune par l’assistant social et l’éducateur référent (voir point 4.3.1. page 47). Ce congé dépend aussi du comportement affiché par le mineur durant les trois premières semaines : une attitude négative, un risque de fugue ou une fugue vont ralentir la mise en place de ces congés. D’autres part, l’institution reste en contact très étroit avec la famille qui accueille le mineur tant au niveau de la programmation des activités que de l’évaluation du déroulement du congé. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 47 sur 112 4.1.3. Programmation du projet individuel Les conclusions du rapport médico-psychologique mettent l’accent sur les éléments pertinents évoqués dans la construction d’un projet de vie pour le jeune. Elles sont soumises à l’approbation du juge de la jeunesse. Cette seconde période voit se déployer différemment la prise en charge du mineur sur base du nombre de contacts, missions, activités nécesaires à la concrétisation de ce projet. Les axes de travail se déclinent généralement sur les points suivants : recherche institutionnelle et/ou consolidation des liens familiaux ; scolarisation et/ou formation en alternance ; mise en place des services nécessaires à l’intervention (centre de santé mentale, loisirs dirigés, écoles de devoirs, …). 4.1.4. Sortie 1) La sortie d’un jeune est précédée d’un entretien chez le Magistrat. Les propositions de l’IPPJ sont détaillées à cette occasion. La prise de parole du jeune est encouragée et soutenue. Il est important que l’avocat du jeune, ses parents et son délégué soient présents lors de cet entretien pour enrichir les échanges et assurer valablement l’articulation des interventions (transition du jeune depuis l’IPPJ vers son prochain lieu de vie). Si un autre service assure le suivi après l’IPPJ, il est essentiel qu’un représentant de ce service soit associé à l’entretien de fin de placement. 2) Par ailleurs, le départ d’un jeune peut être proposé à l’initiative de la direction de l’IPPJ pour des faits graves de violence envers les personnes (membres du personnel ou autres) et lorsque la prise en charge éducative apparaît inadéquate en regard des limites institutionnelles. Dans ces cas, un rapport de comportement circonstancié accompagne la demande. 3) L’absence en cas de fugue entraîne une sortie administrative au bout de 10 jours calendrier à compter du jour où le magistrat est informé. La place est alors considérée comme vacante pour une nouvelle admission. Par contre, si le jeune revient à l’institution endéans cette période de dix jours, il sera pris en charge selon les modalités définies par le projet pédagogique de la relance avant de réintégrer le service d’origine. Un travail individualisé lui sera ainsi proposé afin de minimiser les risques de fugue dans le futur. 4.2. Modalités de la prise en charge 4.2.1. Méthodes 1. Observation active Les observations recueillies au cours du placement et des activités organisées sont consignées quotidiennement par les différents intervenants. Dans les limites du secret IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 48 sur 112 professionnel partagé, elles sont échangées et discutées au cours de réunions pluridisciplinaires hebdomadaires. 2. Entretiens individuels. A la suite des entretiens d’accueil et à la rédaction de la fiche d’accueil, le psychologue et le médecin psychiatre rencontrent régulièrement le jeune dans le cadre d’entretiens cliniques. Avec l’assistant social et l’infirmier, ils dressent un premier bilan de la situation psychologique et psychiatrique du mineur. Ce bilan est présenté aux réunions pluridisciplinaires. Les entretiens individuels se font à l’initiative des professionnels ou à la demande des jeunes. Les éducateurs interviennent également afin d’utiliser tous les éléments recueillis par l’observation du jeune dans le groupe et dans les diverses activités mises en place. Celles-ci sont un vecteur important dans le développement de nouvelles compétences chez le jeune car la discussion est centrée sur un vécu et des réactions tirées d’expériences réelles. 3. Approche pluridisciplinaire articulée autour d’une «pédagogie du projet», notamment par le concours: 1) d’un suivi éducatif individualisé assuré par un éducateur référent chargé d’épauler le jeune dans ses diverses démarches et particulièrement dans la préparation d’un projet de réinsertion ; 2) d’un enseignement individualisé de type général et/ou professionnel ; 3) d’un développement des activités culturelles, sportives, de loisirs ou humanitaires et philanthropiques ; 4) d’une guidance psycho-médico-sociale. 4. Approche orthopédagogique individuelle à travers une action éducative et une observation continuée qui base une partie de son analyse sur une grille comportementale graduée par des notes journalières (du TB au M). 5. Approche psycho médico-sociale : celle-ci se base essentiellement sur une analyse systémique des relations en famille, les entretiens cliniques centrés sur la personne, les évaluations psychologiques et psychiatriques basées sur l’observation des manifestations expressives et, enfin, plus sporadiquement, sur la pratique des tests. 6. Intervention médicale selon les avis des médecins généraliste ou psychiatre. A ce niveau, le prescrit du décret relatif à l’amélioration de l’image de soi prend tout son sens au travers de la philosophie développée pour les soins : une attention particulière est, en effet, portée sur la santé des mineurs et les consultations vers les spécialistes (dentistes, oculistes, ...) sont nombreuses. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 49 sur 112 4.2.2. Activités pédagogiques et éducatives 4.2.2.1. La formation professionnelle et l’enseignement Objectifs : a. Réconcilier avec l’école. - réapprendre le rythme scolaire, - réapprendre l’écoute dans le cadre d’apprentissages, - donner l’envie de se réapproprier des connaissances. b. Apprendre. Par le biais de fiches pédagogiques ou de thèmes particuliers, les jeunes sont mis en situation scolaire (inculquer un savoir et respecter des règles et des consignes de travail). c. Renforcer la confiance en soi et affiner son choix professionnel ou scolaire futur d. Permettre au jeune de croire en ses capacités. Organisation générale : a. Phase horizontale: avant le rapport médico-psychologique : phase dite d’observation Cette période couvre les 45 premiers jours de placement et précède la réunion de synthèse. Elle permet de retrouver le rythme et la structure scolaire par des révisions ou des apprentissages neufs et de faire apparaître tous les éléments positifs des compétences. Cette observation se greffe sur tous les autres constats effectués par le biais de l’approche pluridisciplinaire. b. Phase verticale : après le rapport médico-psychologique Cette période débute après la réunion de synthèse à partir du moment où l’équipe dispose d’un profil individuel du jeune et qu’un projet commence à voir le jour. Dès lors, un programme plus personnalisé peut se mettre en place en fonction de la réalité du jeune tout en tenant compte des contraintes inhérentes à la vie quotidienne et à la réalité institutionnelle. c. Programmation de l’intervention 1. L’accueil : lors de son arrivée à l’institution, le mineur est reçu en entretien par le responsable de l’équipe enseignante qui lui présente le fonctionnement des classes et ateliers. Un règlement propre à ce dispositif lui est remis et expliqué. Le parcours scolaire est passé en revue. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 50 sur 112 2. L’évaluation des acquis scolaires : dès son premier passage en classe, le jeune fait l’objet d’un test d’évaluation scolaire (l’ECHAS pour ECHelle d’Apprentissages Scolaires primaires par G. SIMONART). Il évalue les compétences en français et en mathématique de la troisième à la sixième primaire. Ce test permet de cibler directement les lacunes dans les acquis de base et permet aux enseignants de cibler leurs interventions sur des éléments solides et fondés. 3. Les moyens : l’IPPJ dispose actuellement d’une équipe de six enseignants et formateurs. La pédagogie dispensée à l’IPPJ de Wauthier-Braine est similaire à celle enseignée dans l’enseignement traditionnel. Elle est basée sur les socles de compétences, les programmes des enseignements primaire ou professionnel de la Communauté Française et la pédagogie du projet. Pour chaque enseignant et formateur, une farde pédagogique et méthodologique explicite les références théoriques, les objectifs poursuivis et le contenu des cours. Cette farde est consultable à la demande. Les six classes et ateliers sont les suivants : • Classe de français, mathématique et éveil scientifique Dès le 1er cours, une farde et un casier sont attribués au jeune. Le travail lui sera distribué au fur et à mesure de son avancement dans la matière. A la fin du placement, le jeune a le droit de reprendre sa farde car c’est un outil de connaissances. Que ce soit en français ou en mathématiques, le travail est distribué sous forme de fichiers alliant théorie et pratique. Les apprentissages sont progressifs et adaptés au niveau du jeune. L’individualisation par fichier lui permet d’avancer à son propre rythme dans un objectif qui lui est propre, par exemple : - un passage du C.E.B ; - une réinsertion en milieu scolaire de type CEFA ; - un passage d’examen d’entrée dans les IFAPME ; - une préparation à la mise en autonomie par des cours d’habiletés sociales. Malgré une individualisation du travail, il arrive que le cours soit dispensé en groupe : - Il peut être effectué sur base de différents thèmes permettant à l’enseignant d’évoluer avec le groupe en fonction des demandes des jeunes, de l’actualité ou des projets institutionnels comme par exemple la création d’une exposition en rapport avec le thème d’un camp (Ex : Exposition « Déportations et génocides » en rapport avec le camp Pologne) ; - Lors des explications données au tableau, tout le monde participe et profite de cellesci ; - Le travail collectif se fait, également, lors d’une évaluation ; - Les cours d’éveil scientifique se donnent collectivement ; - Les visites extérieures comme les classes de dépaysement (mer, forêt, Pologne), les visites ponctuelles (Breendonk,…) sont toujours accompagnées de questionnaires avec correction collective. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 51 sur 112 Pour les jeunes dont le niveau est plus élevé ou qui suivent l’enseignement général, le professeur a recours aux « compétences terminales ». Lorsqu’un jeune est amené à passer son CEB, le professeur a recours aux évaluations externes non certificatives de la Communauté Française en plus des cours qu’il peut recevoir de son école. Concernant l’évaluation des exercices et les tests repris dans le programme, l’enseignant utilise comme référence les taxonomies de BLOOM et de TIRTIAUX. La taxonomie organise l'information de façon hiérarchique, de la simple restitution de faits jusqu'à la manipulation complexe des concepts, qui est souvent mise en œuvre par les facultés cognitives dites supérieures. Cette taxonomie aide les enseignants à formuler des questions qui permettent de situer le niveau de compréhension des élèves. Par exemple, une question peut servir à déterminer qu'un élève est compétent dans la connaissance des faits, la compréhension, l'application, l'analyse, la synthèse et l'évaluation. En structurant les questions, les enseignants sont à même de mieux connaître les faiblesses et les forces des élèves, ce qui permet de favoriser la progression de l'apprentissage vers des niveaux supérieurs. Le module culturel et philanthropique est un outil qui sert de support à l’apprentissage d’une ou plusieurs matières. Les modules sont des programmes d’activités destinés à susciter chez les jeunes un intérêt pour un projet particulier en rapport ou non avec leur vécu. Plus particulièrement, ils visent à les sensibiliser à certains aspects de la vie sociale et à mettre l’accent sur le développement de leurs compétences relationnelles ainsi que sur leur prise d’initiatives et de responsabilités. Concrètement, des plages d’activités sont aménagées dans l’horaire hebdomadaire des classes. Celles-ci, à la différence de certaines activités obligatoires, sont organisées avec les jeunes qui souhaitent y participer. Le volontariat, l’intérêt et la motivation qu’ils portent au sujet traité sont autant de choses auxquelles nous accorderons de l’importance. La classe de dépaysement tout comme le module est un outil qui sert de support à l’apprentissage d’une ou plusieurs matières. Les classes de dépaysement ont pour but premier une étude du milieu sur un thème bien déterminé. Basés sur le principe de la pédagogie du projet, ces outils permettent d’aborder différentes matières à partir d’un même thème. • Classe d’éveil géographique et historique, actualité Le travail y est effectué sur base de différents thèmes permettant à l’enseignant d’évoluer avec le groupe en fonction des demandes des jeunes ou des projets. Dans le cadre des cours dispensés au sein de l'IPPJ, il est important d'ouvrir les jeunes vers le monde extérieur par le biais d'une formation géographique, d'une formation historique et de cours d'actualité. En effet, de nombreux jeunes placés ont rencontré des difficultés dans leur parcours scolaire ou sont déscolarisés depuis une période plus ou moins longue. La géographie et l'histoire les ont souvent laissés indifférents. Il est donc important de veiller à ce que les élèves aient acquis les IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 52 sur 112 notions de bases et des compétences relatives à ces cours. Les compétences proposées invitent les élèves à s'ouvrir au monde et à développer leur esprit critique. Les deux disciplines, chacune avec sa spécificité, concourent ensemble, avec d'autres, à la formation globale de la personne. C'est cette approche interdisciplinaire qui doit permettre de maîtriser des références transférables pour appréhender une situation nouvelle. La formation en histoire, géographie et étude du milieu, vise moins à transmettre des connaissances qu'à faire acquérir une démarche d'apprentissage. C'est pourquoi l'accent est davantage mis sur les savoir-être et les savoir-faire que sur les contenus notionnels. Bien que ces contenus soient tout à fait nécessaires pour acquérir les compétences en question, il est important de varier les entrées et les situations qui déclenchent l'apprentissage. Dans la mesure où cela est possible, chaque thème sera abordé suivant différentes composantes à un moment et à un endroit précis : - La composante géographique regroupe les éléments dans lesquels vit l'homme, les éléments sur lesquels il peut ou non agir et qui existent indépendamment de lui : site, situation, relief, climat, hydrologie, sol, sous-sol, faune, flore,... - La composante historique situe les faits concernés et met en évidence les événements du passé : faits remarquables, dates importantes,... - La composante politique concerne la structure que l'homme se donne pour vivre en société : gouvernement, chef, roi, président, dictateur, émir, démocratie, dictature, royauté,... On distingue un domaine législatif, exécutif ou judiciaire ; - La composante sociale regroupe tous ce qui concerne d'une part la présence de l'homme (population, densité,...), son habitat, ses activités et d'autre part les relations qu'ils tissent entre eux (hiérarchie,...) ; - La composante économique traite les activités qui sont le fruit du travail de l'homme : activités agricoles, artisanales, industrielles, échanges de produits et de services ; - La composante culturelle exprime la dimension due à la pensée de l'homme, à ses expressions artistiques et religieuses et à ses loisirs (littérature, sport, fêtes, jeux,...). • Cours d’éducation physique Le travail est basé sur la motivation, l’adaptation à l’effort, l’acquisition d’une bonne condition physique. L’apprentissage de techniques multidisciplinaires (gymnastique, natation, sports de ballon, athlétisme, renforcement musculaire...) demande que l’organisme s’adapte plus ou moins rapidement à l’effort pour réaliser le travail demandé avec le moins de fatigue possible. Cet équilibre fait partie d’un regard constant de l’enseignant pour développer les qualités des jeunes. D’autre part, les jeunes sont préparés et participent à diverses actions sportives ponctuelles réparties au long de l’année scolaire (tournoi de mini-foot, marche d’orientation, cross de WB, cross de Mol, dropping et cross de Fraipont, …). IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 53 sur 112 • Atelier de menuiserie Il est centré sur le développement de la capacité d’organisation, de rigueur et de savoirfaire. Le professeur insiste particulièrement sur la précision, la qualité du travail et la sécurité nécessaire à l’utilisation de machines. L’accent est mis également sur les compétences pratiques attendues dans la vie professionnelle : l’apprentissage part des notions de base en menuiserie pour aboutir à des réalisations plus complexes. Ainsi, les jeunes développent leur sens de l’observation et de la déduction, apprennent à reconnaître des termes techniques et identifier l’outillage, … La pédagogie par projet peut s’appliquer ici aussi dans la mesure où la répartition du travail de semaines en semaines s’intègre dans la fabrication d’objets plus importants ou complexes (caisse à savon, mobilier,…) • Atelier horticulture Cet atelier ne poursuit pas l'objectif de dispenser aux élèves une formation en horticulture, mais bien d'occuper ceux-ci dans des tâches et travaux qui s'y rapportent. Les élèves doivent respecter les consignes de sécurité expliquées à chacun d’eux par le chef d’atelier, et notamment revêtir la tenue vestimentaire adaptée. Le premier objectif de l'atelier est l'observation des jeunes dans une activité professionnelle qu'ils découvrent pour la plupart. Le rôle de l’enseignant est d'aider le jeune à prendre conscience de ses capacités et de ses limites. Les travaux sont répartis au long de l’année scolaire avec des pics importants liés aux activités tournées vers l’extérieur (mise en culture des plantes pour la vente au printemps, contrats avec les communes, module jus de pommes, …). • Atelier Arboriculture fruits et légumes Cet atelier promulgue l’importance du travail agricole dans ses relations avec l’éducation au bien manger et l’éducation à l’environnement. Il s’agit bien de faire découvrir un autre mode de consommation en liant cet aspect individuel à la sensibilisation à la problématique du développement durable et la sauvegarde de nos richesses. Plus précisément, le tableau ci-dessous reprend les principales compétences de base stimulées dans ce cadre : IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 54 sur 112 SAVOIR FAIRE - découvrir le travail de la terre - découvrir différentes notions de jardinage - découvrir différents outils et leur utilisation - découvrir différentes sortes de légumes, leur développement, leur croissance, leur utilisation en cuisine - être sensibilisé à la protection de l’environnement SAVOIR ÊTRE - rigueur - travail soigné - respect du travail (du matériel et des plantations) - respect de l’autre - travail en équipe SAVOIR FAIRE - mettre en application la théorie : • préparer le sol, semer, repiquer, planter • soigner • cueillir à maturité - utiliser des récoltes (cuisine) - mettre en pratique les conseils d’autrui (rencontres avec des professionnels) SAVOIR FAIRE FAIRE - permettre aux jeunes de transmettre leur apprentissage aux nouveaux arrivés (transmission de savoir) - épauler, encadrer les nouveaux par le biais d’une activité d. Répartition des jeunes, prise en charge et grille hebdomadaire En période scolaire, les 22 élèves du service éducation sont répartis en 4 groupes de 5 à 6 jeunes ce qui permet un travail relativement individualisé. Les 4 groupes tournent dans les ateliers – classes – éducation physique (six classes) à raison de 28 périodes de 50 minutes en ce compris les cours philosophiques. L’horaire global est établi sur 3 semaines pour que chaque groupe bénéficie du même nombre d’heures de prise en charge au sein de chaque atelier. Les plages libres de chaque formateur sont destinées à la rédaction de notes d’observation ou de rapports, à la participation aux réunions pluridisciplinaires, aux préparations de cours . e. Outils Si les rapports médico-psychologiques sont l’ossature de l’évaluation du jeune, ceux-ci sont réalisés sur base des éléments suivants : - au quotidien : après chaque séance de cours, le jeune fait l’objet d’une note d’observation qui reprend le comportement, l’attitude face au travail et la qualité du travail réalisé. Une cote est donnée pour la séance ; - hebdomadairement, les enseignants participent à tour de rôle aux réunions pluridisciplinaires mais également à la réunion des congés le vendredi matin afin de participer au récapitulatif du déroulement de la semaine ; IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 55 sur 112 - mensuellement, une réunion des formateurs est organisée le premier mardi de chaque mois durant une matinée : différentes questions relatives à la prise en charge y sont abordées. Chaque premier vendredi du mois, un conseil de classe est mis en place pour aborder la situation de chacun des jeunes et un bulletin basé sur les socles de compétences est réalisé. Ce bulletin est remis le lundi suivant au jeune. f. Collaborations extérieures Un jeune peut fréquenter un établissement scolaire (enseignement ordinaire, spécialisé, CEFA ou contrat d’apprentissage,…) ou bénéficier d’un emploi temporaire chez un patron en fonction de critères définis au cas par cas et évalués en réunion pluridisciplinaire Pour assurer la transition, les enseignants participent à des conseils de classe dans les écoles, assistent aux examens CEB et participent à leur correction, organisent ou supervisent des épreuves au sein de l’IPPJ en collaboration avec les écoles et entretiennent les contacts afin de s’assurer de la transmission des cours. Dans la grille hebdomadaire, des plages particulières sont aménagées pour certaines activités pédagogiques récurrentes : les séances d’alphabétisation individuelles (collaboration avec le SAN de Nivelles), les cours d’hygiène et d’éducation à la santé dispensés par l’infirmière de l’IPPJ, les séances d’éducation affective et sexuelle dispensées par le Centre de Planning familial de Nivelles, l’expression de soi via le projet « carnet de route » de l’asbl Samarcande,… Dans le cadre de leur travail, les formateurs organisent différentes activités pédagogiques ponctuelles à caractère culturel, sportif ou philanthropique : classes de dépaysement (mer ou forêt), camps en Pologne ou Normandie, divers marchés fermiers, visites de villes ou de sites remarquables, création d’un spectacle de marionnettes pour enfants hospitalisés (prix Zoom jeunes 2007),… Des journées sportives sont organisées régulièrement soit en collaboration avec des institutions extérieures, soit uniquement au départ de l’institution. g. Les conseillers philosophiques ou religieux. Dans le respect des convictions philosophiques et religieuses des jeunes, en parallèle du cadre scolaire, des conseillers interviennent à leur demande et organisent un cours propre à leur conviction. L’IPPJ dispose de trois intervenants : une conseillère en morale laïque, un conseiller en religion catholique et un autre en religion islamique. Les conseillers philosophiques ou religieux assurent une aide morale aux mineurs et instaurent une permanence hebdomadaire qui permet de créer un lieu d’écoute, de dialogue, de réflexion et d’information. Ils veillent à inscrire leurs interventions dans le cadre global de la prise en charge des mineurs comme dans le projet individuel de chaque jeune. Ils participent également à certaines activités éducatives extérieures ainsi qu’aux réunions pluridisciplinaires si IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 56 sur 112 des questions particulières se posent à propos d’une prise en charge. Par leur attitude et leurs interventions, ils tentent d’amener le jeune à une réflexion sur ses comportements et initient une plus grande responsabilisation dans son insertion future. 4.2.2.2. Les activités éducatives Outre les entretiens individuels (centrés sur le vécu du jeune, ses comportements et ses projets) proposés par les éducateurs, les tâches communautaires ou individuelles (entretien des locaux et du matériel, vaisselle, …), diverses activités éducatives sont organisées au sein de l’institution ou à l’extérieur. Elles revêtent un caractère sportif, culturel ou d’utilité sociale ; elles sont soit collectives, soit individuelles : • Des activités récréatives ou durant les week-ends ou les périodes de congés scolaires : visite de sites remarquables ou délassants, visite de musées, cinéma, bowling, sorties encadrées en ville, … • Des activités exceptionnelles de plus longue durée : camps en Belgique ou à l’étranger. • Des activités peuvent également être organisées avec le concours de clubs sportifs ou culturels de la région sur proposition des membres du personnel. Toute activité est soumise à l’approbation de la Direction et toute sortie extérieure doit être signalée. Hormis les week-ends et « vacances » où certaines activités peuvent être qualifiées de loisir (caractère prioritairement occupationnel), elles ont un objectif pédagogique, soit en liaison avec les compétences du jeune, soit en liaison avec la possibilité d’observation de l’éducateur. Les activités font l’objet de propositions analysées par le chef de section immédiat (utilité, faisabilité, adéquation par rapport au groupe, aux jeunes concernés, etc.). Son avis est transmis au cours d’une réunion de coordination qui entérine la teneur de l’activité et l’indique à l’agenda hebdomadaire. Il n’y a pas d’exclusive sur le type d’activité mais un équilibre entre le sportif, le culturel ou l’informatif est recherché. Leur finalité vise l’épanouissement de soi, la rencontre d’autrui dans des situations encadrées, la création de liens avec l’équipe éducative, l’apprentissage de techniques nouvelles dans une redécouverte du goût du travail. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 57 sur 112 4.2.2.3. Les « modules » Organisés sur base volontaire par des adultes provenant d’équipes différentes (éducateurs, enseignants, conseillers laïque et religieux, membres de l’équipe PMS, …), les modules sont des programmes d’activités destinés à susciter chez les jeunes un intérêt pour un sujet particulier en rapport avec leur vécu d’adolescents. Plus particulièrement, ils visent à les sensibiliser à certains aspects de la vie sociale et à mettre l’accent sur le développement de leurs compétences relationnelles et sur leur prise de responsabilités, notamment dans le regard nouveau qu’ils pourront poser sur leurs relations avec autrui. De cet aspect peut naître également une réflexion sur les conséquences de leurs actes et , en particulier, les victimes.. Concrètement, des plages d’activités sont aménagées dans les horaires des classes. Celles-ci, à la différence des activités obligatoires prévues par les éducateurs des services et la formation, sont organisées avec les jeunes qui souhaitent y participer (volontariat). La durée du module varie en fonction du nombre de séances requis pour traiter le sujet abordé. Il donne lieu à une évaluation à laquelle participent les jeunes et les adultes qui les ont encadrés. A titre d'illustration, les jeunes ont réalisé ainsi des CD, un court métrage, participé à des activités de recyclage de déchets, organisé des soupers «Cuisines du monde », créé « une chanson pour les sans-papiers », organisé la distribution de valisettes à des enfants hospitalisés, participé à un voyage à Auschwitz-Birkenau, … . 4.2.2.4. Horaire 07h15 08h00-09h30 09h30 11h30 12h00 13h00 – 13h30 13h30 16h30 17h00 19h00 19h30 22h00 : : : : : : lever, douche déjeuner et mise en ordre des locaux départ vers les ateliers et classes retour des ateliers et classes dîner vaisselle, mise en ordre des locaux, journal télévisé, activités libres encadrées : départ vers les ateliers et classes : retour des ateliers, goûter, vaisselle : activités libres ou dirigées : souper : activités libres, dirigées ou télévision : coucher IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 58 sur 112 4.3. Relations avec l’extérieur 4.3.1. Les visites familiales La première visite familiale est assurée par l'assistant social en compagnie de l’éducateur référent (deux visites si les parents sont séparés) avant l'octroi du premier week-end. L’assistant social présente l'institution, son fonctionnement, et apprécie les potentialités de la famille, la possibilité d'organiser des retours en week-end. Suite à cette première visite, une seconde rencontre peut être organisée, dans l’idéal à l'IPPJ, avec un éducateur référent et le psychologue ou le psychiatre. La présence d'un éducateur référent nous paraît importante notamment pour faire le lien entre ce que le jeune vit chez lui et ce qu'il vit à l'Institution. L’objectif est de permettre aux éducateurs de se représenter plus précisément l’environnement familial, et par là, d’adapter leurs interventions. Si un travail avec la famille peut être entrepris, l’équipe PMS en informe l'équipe pluridisciplinaire. Dans la mesure du possible, en fonction de la problématique en question, les éducateurs sont associés à cette démarche. Des visites des familles sont également organisées à l’IPPJ. Elles se déroulent principalement le week-end (de 13 à 15 heures) ou en semaine (après 17 heures) en fonction des possibilités de l’agenda du service. Ces visites se réalisent donc toujours sur rendez-vous : les parents sont avertis par un courrier personnalisé des modalités décrites ci-dessus. 4.3.2. Le programme de congés L’octroi des congés de week-end répond à des règles précises. L’octroi des congés de week-end se décide le vendredi à 10h lors de la réunion à la quelle assistent les représentants de l’équipe de direction, de l’équipe PMS, des ateliers, des classes et les éducateurs. L’éducateur représentant le service présente chaque cas individuellement. Après un tour de table, le congé est entièrement attribué, partiellement ou totalement refusé. Il est tenu compte de la participation aux cours, du travail effectué et du comportement soit dans l’institution soit lors des retours en week-end. L’accord de la famille est demandé au préalable via un contact téléphonique. er Attribution du 1 congé : le premier congé est octroyé après l’obtention de 3 bonnes notes (le temps passé dans les autres services -IPPJ ou Everberg -compte dans cette durée). La durée de ce premier congé est de 1 jour, sans loger. ème Octroi du 2 congé : après deux nouvelles bonnes notes supplémentaires, il est attribué un congé du samedi à 8 heures au dimanche 20h. A partir du 3ème congé, la durée est augmentée et le jeune peut retourner en famille du vendredi 18 heures au dimanche 20 heures. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 59 sur 112 Dans certains cas particuliers, un congé exceptionnel peut être demandé par les parents ou le jeune. Il se discute notamment à la réunion du vendredi sur base de l’appréciation du fondement du congé pour des raisons pédagogiques, psychologiques ou familiales. Le retour d’un mineur après une fugue modifie sensiblement le programme des congés dont il va pouvoir bénéficier. Il sera en effet considéré comme un jeune nouvellement arrivé et devra obtenir trois bonnes notes avant de prétendre à un nouveau congé en famille ou en autonomie. Toutefois, il est tenu compte de différents éléments en vue de modaliser l’octroi des congés en famille et en autonomie : la durée de la fugue, le sens que le jeune lui accorde, les délits commis au cours de celle-ci, les contacts avec la famille, le retour volontaire ou sous escorte, l’état d’esprit et le travail éventuel de réflexion effectué durant cette fugue. En toute hypothèse on prend en considération le nécessaire rétablissement des liens de confiance que l’équipe peut tisser avec le jeune. La modification du programme de sortie se veut également un frein puissant de la tendance à la fugue. Des congés de longue durée sont prévus à Noël, à Pâques et aux grandes vacances. Ils nécessitent l’accord de la direction, des parents, l’accord du magistrat peut être sollicité s’il y a un départ à l’étranger. L’octroi de ces congés est discuté en réunion. Les mineurs qui ne peuvent retourner en famille pourront bénéficier de journées d’autonomie pour autant qu’ils proposent un programme structuré de celles-ci. Ce type de congé est également discuté lors de la réunion des congés en équipe pluridisciplinaire. 4.3.3. Les contacts téléphoniques Les mineurs peuvent recevoir ou donner des communications téléphoniques entre 13h et 13h30 et le soir de17h00 à 20 heures en fonction des possibilités du service. 4.3.4. Les audiences publiques et de cabinet L’équipe pluridisciplinaire estime qu’il est très important de participer aux audiences organisées par le Tribunal de la Jeunesse. L’équipe, représentée par un psychologue et un éducateur, présente et explique les conclusions des rapports médicopsychologiques. La participation aux audiences permet également d'accompagner le jeune (et éventuellement ses proches) de façon plus concrète et pragmatique dans sa réflexion sur son parcours judiciaire (lecture de la citation à comparaître, explication sur le rôle de chacun en audience, nécessité de contact avec l’avocat pour préparer le dossier, poser un regard sur le contenu des faits et amorcer une réflexion sur les propositions que peut faire le mineur, …) et de lier les projets individualisés mis en œuvre par l’IPPJ avec les différentes étapes de la procédure judiciaire. 4.3.5. La fréquentation scolaire extérieure et les activités professionnelles Un jeune peut fréquenter un établissement scolaire (cours généraux, contrat d’apprentissage ou CEFA) ou bénéficier d’un emploi temporaire chez un patron en IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 60 sur 112 fonction de critères définis au cas par cas, en équipe pluridisciplinaire. La fréquentation scolaire pourra se produire trois semaines maximum avant la fin du placement à l’IPPJ. 4.3.6. Les collaborations avec les institutions Dans le cadre des activités pédagogiques, les intervenants amorcent des collaborations tangibles avec des services sociaux de première ligne : - les AMO régionales ; le Centre d’Alphabétisation de Braine-L’Alleud (SAN) ; les Centres de Planning Familial de Tubize et Nivelles ; … D’autre part, dans le cadre des projets de sortie des jeunes, des contacts peuvent être pris avec des services qui assurent un hébergement des mineurs pour lesquels une solution familiale est impossible (CAS-PPP). Certains jeunes pourraient de même s’orienter vers le choix d’une autonomisation. L’IPPJ développe dès lors des collaborations régulières avec le secteur agréé de l’Aide à la Jeunesse. Depuis août 2006, il existe une convention de collaboration entre les IPPJ d’une part et les centres d’accueil spécialisé (CAS), et les projets pédagogiques particuliers (PPP) d’autre part. Celle-ci permet à chacun de déterminer les objectifs à poursuivre avec le jeune et la façon dont on articulera la collaboration entre les différents partenaires. En mars 2007, une convention semblable a été établie avec les services d’aide d’intervention et éducative (SAIE) qui prendront en charge les jeunes à la sortie de l’IPPJ. Enfin, il est parfois nécessaire de se tourner vers des institutions spécialisées dans le traitement spécifique de problématiques bien identifiées chez les mineurs qui nous sont confiés : des collaborations avec les IMP, les hôpitaux psychiatriques sont mises en place en fonction des situations tout en sachant qu’elles ne sont pas aisées à concrétiser. 4.4. Evaluation du jeune 4.4.1. Outils d’évaluation 1) Les rapports médico-psychologiques et trimestriels sont l’ossature de l’évaluation du jeune. Pour les jeunes confiés pour une période excédant 45 jours, un rapport médicopsychologique établi par l’équipe pluridisciplinaire est transmis à l’autorité mandante dans les 75 jours après la date de prise en charge. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 61 sur 112 Ce rapport comprend les rubriques suivantes : a) b) c) d) e) f) g) Vécu personnel du jeune : anamnèse sociale, carte d’identité, parents, fratrie, parcours scolaire, placements antérieurs et faits, réactions face à la mesure de placement et éléments issus des premiers contacts avec le jeune (entretien d’entrée, prise de conscience de sa situation,…) Synthèse de l’examen psychologique : éléments issus des entretiens individuels, description de la personnalité du jeune, éléments de testing éventuels, proposition de suivi ;. Avis du médecin psychiatre : éléments issus des entretiens individuels destinés à faire mieux comprendre la dynamique psychique du mineur et son intégration dans le milieu familial et sociétal Analyse des données de l’observation : synthèse des notes d’observation éducatives, description comportement et réaction aux frustrations, capacité à faire des efforts ou refus de l’intervention des adultes, compétences dans les activités mises en place y compris le volet scolaire, éclosion d’une réflexion sur soi-même et notamment sur les faits justifiant le placement et leur conséquence pour autrui,… Analyse des données de l’observation dans les rapports avec le milieu sociofamilial : synthèse des entretiens familiaux à domicile ou à l’IPPJ programmé dans le cadre de la description systémique de la situation, Prise de conscience des faits mentionnés dans la décision judiciaire et degré d’empathie ; Conclusions : synthèse des points pertinents pour la compréhension de la situation du jeune et de sa famille et proposition d’interventions multiaxiales : en famille, via un placement, à l’école, via des services spécialisés 2) Les évaluations quotidiennes en section et au cours (cotes), quel que soit le type d’activité : les éducateurs et les formateurs utilisent une grille de notation à cinq échelons (du TB au M) afin de communiquer au mineur une note reflétant l’aspect général de son comportement, de sa participation aux cours et de ses rapports avec les autres. Une transgression d’un point du règlement particulier du service peut être prise en compte dans cette notation générale de chaque journée voire de la semaine en cas de situation grave (absence non justifiée, isolement,…) 3) Les réunions pluridisciplinaires hebdomadaires où s’échangent des informations sur la progression du mineur, sa propension et sa volonté à « aller de l’avant » et réfléchir sur lui-même. C’est également un lieu de convergence pour les différentes observations menées par les différents membres de l’équipe et où sont mis en place les projets de court terme et le suivi qui doit leur être réservé; 4) La réunion pour les congés où un récapitulatif du déroulement de la semaine écoulée est réalisé pour chaque jeune. Une note globale est attribuée au mineur : celle-ci fait l’objet d’une annonce générale en section explicitée en entretien individuel si nécessaire. Dans le prolongement de l’établissement de cette note, un congé est accordé au jeune en tout ou en partie de l’horaire préétabli. Ce congé est annoncé au même moment. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 62 sur 112 Le recueil de la parole des jeunes Le recueil de la parole des jeunes est mis en œuvre selon les principes suivants : - le recueil de la parole des jeunes a un caractère systématique : tous les jeunes doivent être concernés ; le recueil de la parole des jeunes a un caractère institutionnalisé et fait partie intégrante du projet pédagogique ; les jeunes ne sont pas contraints à s’exprimer (respect de leur droit au silence) mais l’institution favorise cette expression ; les outils utilisés permettent aux jeunes d’interroger le fonctionnement institutionnel et le contenu de la prise en charge ; les modalités du recueil et de l’analyse de la parole des jeunes permettent un retour structuré aux comités pédagogiques et la réflexion sur les pratiques questionnées par les jeunes. Un compte-rendu annuel est produit par l’IPPJ et présenté au comité pédagogique. Ce compte-rendu inclut notamment : Le nombre de jeunes concernés par le recueil Les constats Les questionnements subséquents à ce recueil Les propositions d’adaptation des outils utilisés. Dans le cadre du recueil de la parole des jeunes, depuis 2010, après avoir initié différentes pistes de travail visant à recueillir une évaluation des jeunes à propos de leur séjour et des conditions de placement ( réunion de préparation au Comité pédagogique, questionnement spécifique au cours de la réunion de synthèse), l’équipe du service d’éducation a opté pour la mise en place d’un questionnaire d’opinion. Celui-ci est inspiré par le document utilisé en section d’orientation mais il fut remanié pour s’adapter à la réalité des jeunes placés à plus long terme. Il a ainsi la volonté de solliciter la réflexion du mineur sur divers axes du placement : l’accueil (vécu du placement, bien-fondé de la mesure, vécu des premiers jours dans l’institution), ses impressions en cours de séjour, notamment le contenu de la prise en charge, la compréhension de sa réunion de synthèse Ce questionnaire complété est remis au responsable pédagogique qui en établit une analyse discutée avec les responsables de service. 4.4.2. Les sanctions L’objectif mené par l’équipe éducative et la contrainte du placement amènent parfois le mineur à une confrontation vis-à-vis des règles, du modèle de prise en charge, etc… La plupart des conflits ou difficultés se règlent, au sein du groupe de vie, soit via des mises au point soit via un travail plus individualisé. On parlera alors des sanctions à visée réparatrice prévues sous forme de travail d’intérêt général pour l’institution. Si la problématique perdure, un passage par la section de relance peut s’avérer IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 63 sur 112 indispensable (voir ce projet pédagogique). Comme le prévoit le régime pédagogique du service relance, le mineur qui revient à l’IPPJ après s’être absenté (fugue, non retour de congé) sans autorisation est conduit en chambre individuelle pour être pris en charge par l’équipe pluridisciplinaire. Le programme aménage des entretiens individuels en vue de clarifier sa situation, de comprendre les raisons qui peuvent justifier l’absence, de faire éventuellement des démarches vis-à-vis de la famille, du magistrat. Une sanction peut aussi être appliquée au mineur qui se sera rendu coupable de comportements déviants à l’extérieur (voir régime des congés) au départ également de la relance. L’équipe intervient également par le biais de sanctions positives: • Utilisation des ressources gratifiantes de l’ASBL « Atout » (travail extérieur, rémunération, …) ; • Individualisation par une activité « récompense » via une sortie encadrée voire une autonomie. Enfin, la prise d’une sanction s’assortit d’une possibilité de recours pour le jeune via la voie hiérarchique : le mineur peut interpeller le responsable du service où il est hébergé ou le responsable pédagogique voire le Directeur s’il souhaite faire entendre sa position vis-à-vis d’un conflit. Pour ce faire, il fera part, par écrit, de son souhait tout en sachant que cette démarche ne suspend pas de fait la mise en application de la sanction. De plus, il est informé dès son admission des modalités libres et gratuites de communication avec son magistrat, son Délégué (S.P.J.), le Délégué général de la Communauté française aux droits de l’enfant, le Service « Droits des Jeunes » et son avocat. Les références de ces divers intervenants sont reproduites dans la farde qui lui est remise en début de séjour. 5. Encadrement et organisation interne 5.1. Composition de l’équipe L’équipe comprend : • 1 responsable pédagogique (membre de l’équipe de direction) • 2 responsables de l’équipe éducative • 16 éducateurs • 5 surveillants • 2 psychologues • 2 assistants sociaux • 6 formateurs • 1 responsable des enseignants • 1 responsable de la coordination des activités. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 64 sur 112 5.2. Mode de fonctionnement 1) Les réunions pluridisciplinaires Elles ont lieu toutes les semaines dans chaque service en présence du responsable pédagogique et sont animées par le psychologue. Elles ont pour objectif : • d’échanger des observations et des informations permettant de comprendre la situation de chaque jeune et de réfléchir sur les modalités de travail, • de définir, après une courte analyse des situations axées notamment sur les aspects comportementaux à l’institution, des stratégies d’intervention auprès de chacun des jeunes et du groupe, • de permettre la prise de positions consensuelles, notamment aux fins des rapports transmis à l’autorité judiciaire (rapports médico-psychologiques, notes d’audience, notes de comportement), • d’examiner l’évolution globale de chaque mineur, • de créer un moment organisationnel du suivi (modalités pratiques dans l’intervention, détermination des rôles respectifs dans le programme pédagogique). 2) Les réunions de congés. Organisées tous les vendredi matin, elles réunissent les divers intervenants de l’IPPJ (direction, éducateurs, formateurs, PMS). Les notes de comportement et les congés des jeunes sont attribués sur base des observations de la semaine, en tenant compte du règlement et d’éléments relatifs au contexte socio-familial et/ou à la personnalité du jeune. L’attribution ou non du congé est annoncée en section durant le temps de midi qui suit la réunion. 3) Les réunions de synthèse Fixée après environ 45 jours de séjour à l’institution, cette réunion permet à l’équipe pluridisciplinaire d’échanger et de discuter des observations et hypothèses de travail à propos de la situation globale de chaque jeune. Le Juge de la Jeunesse et le délégué SPJ sont invités aux réunions de synthèse. Les avis, conclusions et propositions élaborés durant cette réunion sont détaillés dans le rapport médico-psychologique qui est transmis dans les 75 jours au magistrat. Le rapport est également transmis dans son intégralité à l’avocat du mineur. . La participation du jeune est sollicitée à certaines étapes de la réunion et ce dernier IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 65 sur 112 entend toujours les propositions de l’institution. Par la suite, un rapport trimestriel, rédigé 3 mois après le premier rapport, est adressé au magistrat. Les rapports médico-psychologiques complémentaires sont également envoyées à l’avocat du mineur. Lorsque la situation du jeune le requiert, un entretien avec le magistrat est demandé dans l’urgence aux fins de clarification. 4) Les réunions de service Les réunions institutionnelles (une fois par semaine) ont pour objectif la transmission d’informations générales entre les services et la discussion et/ou l’approfondissement de situations particulières d’ordre organisationnel. Les réunions d’équipes (direction, éducateurs, formateurs, PMS) s’attachent plus spécifiquement à la gestion du fonctionnement, à l’organisation du travail ou à la discussion de situations particulières. 5.3. Règlement particulier Il est disponible sur simple demande. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 66 sur 112 SERVICE D’OBSERVATION ET DE DEVELOPPEMENT EMOTIONNEL ET RELATIONNEL 1. Présentation générale du service. Adresse : Avenue des Boignées 13 à 1440 Wauthier-Braine Tél : 02/367.85.00 – Fax : 02/367.85.48 Directeur : Monsieur Didier DELBART Responsable pédagogique et responsable des admissions : Monsieur Olivier CAUCHETEUR Psychologue : Madame Nathalie HUART Assistante sociale : Madame Emilie DUBOIS Responsable de l’équipe éducative : Monsieur Thierry BRUART REGIME CAPACITE DUREE PUBLIC VISE Fermé 10 places 3 mois non renouvelables Garçons à partir de 14 ans (Sauf circonstances exceptionnelles) jusque 18 ans (20 ans si prolongation des mesures.) 2. Objectifs • Restructuration sociale, éducative et psychologique du jeune à partir d’un cadre éducatif fermé. • Clarification globale de la situation du jeune structurée par une évaluation du comportement et de la personnalité ainsi qu’une réflexion sur l’acte délinquant et ses conséquences pour autrui. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 67 sur 112 • Observation et développement de l’habileté à percevoir et exprimer des émotions, les intégrer et les réguler afin de faciliter la relation à autrui grâce à l’utilisation de concepts définis par la notion d’intelligence relationnelle (cf. modèle théorique infra). • Permettre à l’adolescent de se réinsérer socialement grâce à un travail individualisé en adéquation avec son projet de vie. La collaboration des familles et du réseau environnemental est recherchée et stimulée dans l’élaboration d’un projet d’avenir. Ainsi, en parallèle d’une prise en charge axée sur les principes fondamentaux des missions de l’IPPJ (cf. Objectifs généraux et communs aux cinq Institutions), il nous a semblé opportun de développer une piste de travail spécifique auprès des adolescents visés ci-dessous (cf. critères d’admission). Cette méthode se fonde sur une intervention individuelle (centrée sur le jeune luimême), vise une réflexion approfondie sur ses dispositions relationnelles (mécanismes à propos desquels nous stimulons une prise de conscience objective de sa manière d’être avec autrui) et cherche enfin à induire, progressivement, une modification des attitudes personnelles par l’action concertée des divers intervenants. Nous cherchons de la sorte à favoriser l’analyse du ressenti personnel des jeunes, à développer leur compétence « introspective » en faisant l’hypothèse que cette évolution personnelle aura des répercussions sur leur intégration sociale et leurs relations interpersonnelles. Dans un tel schéma, la notion de victime n’est pas absente du processus mais il ne s’agira pas pour nous de travailler dans un espace de médiation ou en relation avec le ressenti réel des victimes. Nous préférons nous situer dans l’espace psychologique individuel du jeune en conjuguant l’action d’outils réels (par exemple, les activités physiques) et/ou symboliques (par exemple, les jeux de rôles ou mises en situation) d’approche de l’intelligence relationnelle. 3. Admission 3.1. Critères d’admission Les admissions se réalisent en fonction des dates de sortie effective. Les jeunes ayant porté atteinte aux personnes (agressions physiques, vols avec violence,…) rentrent préférentiellement dans le cadre de la mission du service : l’approche pédagogique portant sur le développement de l’intelligence relationnelle. Le concept d’intelligence relationnelle découle de celui d’intelligence émotionnelle pour lequel GOLEMAN (1), par exemple, évoque quatre notions fondamentales : a) la conscience de soi est la capacité à comprendre ses émotions, à reconnaître leur influence et à les utiliser pour guider nos décisions ; IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 68 sur 112 b) la maîtrise de soi consiste à maîtriser ses émotions et impulsions et à s’adapter à l’évolution de la situation ; c) la conscience sociale englobe la capacité à détecter et à comprendre les émotions d’autrui et à y réagir ; d) la gestion des relations correspond à la capacité à inspirer et à influencer les autres tout en favorisant leur développement et à gérer les conflits. Ce continuum qui part de l’individu et de sa capacité à se connaître et se rend vers le rapport à autrui sera donc à la base du travail proposé aux mineurs au SODER. L’idée étant que les nouvelles émotions perçues par le jeune peuvent mobiliser une autre manière d’être dans la relation avec l’autre, notamment par rapport au risque de commission de faits de violence 3.2. Procédure d’admission Les procédures sont validées et deviennent effectives à partir du moment où le mandant fait une utilisation adéquate de l’outil CIOC. Après encodage dans la base de données de la CIOC, la demande est introduite par le magistrat auprès du responsable des admissions lors d’un contact téléphonique. Ce dernier prend acte de la demande en relatant les divers éléments justifiant l’orientation vers le SODER et trace une anamnèse rapide du jeune. Un rendez-vous est pris afin de programmer l’entretien de clarification et la présence de l’équipe pluridisciplinaire. Si l’entrée du jeune se fait dans l’immédiat, le juge accepte de rencontrer l’équipe pour cet entretien de clarification dans la semaine qui suit l’admission. 3.3 Liste d’entrées Les admissions s’opèrent en fonction des dates de sortie effective des mineurs. Il n’existe donc pas de liste d’attente à proprement parler pour ce service. En cas de disponibilité de place visualisée grâce à l’application CIOC, le juge de la jeunesse peut solliciter l’inscription d’un jeune 15 jours maximum avant la sortie effective d’un autre jeune. Lorsque la place a été proposée à un magistrat, il est convenu que l’entrée devra se dérouler dans les deux jours ouvrables suivant la sortie. 3.4. Sorties et évasion L’absence non autorisée ne modifie pas la durée de l’ordonnance en cours. Le mineur qui aurait fugué lors d’une sortie ou se serait évadé de l’institution sera repris en charge immédiatement après son interpellation par les forces de l’ordre. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 69 sur 112 En fonction de l’état d’esprit du jeune (présence d’une menace ou d’un danger pour autrui ou lui-même), une mesure d’isolement pourrait être prise à son retour. Un temps de chambre personnelle serait de toute façon d’application afin de permettre l’analyse des faits et de s’assurer d’un retour correct dans le groupe. 4. Prise en charge du jeune 4.1. Etapes de la prise en charge La prise en charge du jeune se module en quatre étapes : • • • • 1ère étape : l’accueil et l’observation (du 1er au 20ème jour) ; 2ème étape : l’observation dirigée (du 21ème au 45ème jour) ; 3ème étape : le développement de l’intelligence relationnelle (du 46ème au 79ème jour) ; 4ème étape : la finalisation par un projet particulier (du 80ème au 90ème jour). 4.1.1. Accueil et observation De préférence le jour de l’admission, ou dans la semaine qui suit, un entretien de clarification est assuré par l’équipe psycho-sociale et un éducateur. Toutes les personnes concernées par la situation du jeune (parents, avocat, IPPJ, SPJ,…) sont convoquées par le juge. Cette première rencontre a pour objectifs : La transmission d’informations (anamnèse, scolarité, faits délictueux,…) connues par le tribunal de la jeunesse ; La clarification des attentes du magistrat à l’égard du service et la présentation par les représentants de l’IPPJ des modalités et étapes de la prise en charge ; La clarification des attentes du magistrat à l’égard du jeune et de sa famille. Dès son arrivée à l’IPPJ, le jeune gagne sa chambre personnelle pour un court temps de « décompression ». Un éducateur et un membre de l’équipe PMS le reçoivent ensuite au cours d’un entretien individuel. La procédure d’accueil mérite en effet une attention particulière car elle va conditionner une relation constructive à partir de laquelle les interventions pourront se déployer et s’optimaliser. L’entretien vise une approche du vécu personnel, une sensibilisation par rapport au(x) fait(s) infractionnel(s) et un échange concernant la mesure de placement. Les règlements général et particulier du service lui sont présentés et la notion d’éducateur référent lui est expliquée. Intégré ensuite dans son groupe de vie, le jeune va apprendre à connaître ses pairs et à IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 70 sur 112 se familiariser avec son nouvel environnement et ses particularités. Durant cette première phase, divers outils sont mis en place pour approcher sa réalité : un questionnaire d’opinion, une évaluation de l’estime de soi, un test d’acquis scolaire et une échelle d’évaluation de l’empathie pour adolescents en difficulté (EEPAD) construite spécifiquement par l’équipe et l’Université de Liège (professeur M. BORN).Cette échelle doit impérativement être présentée au mineur par l’éducateur référent ou son remplaçant afin de recueillir un maximum d’informations à propos de sa situation relationnelle et de sa gestion émotionnelle. Elle sera un vecteur important du travail élaboré au SODER avec l’adolescent. Le jeune est également reçu individuellement par les divers intervenants qui vont accompagner son séjour. Il rencontre aussi le Directeur ou son délégué qui s’enquiert des informations légales transmises jusqu’à présent. Une visite médicale est organisée dans les trois jours ouvrables de son admission. 4.1.2. Phase d’observation dirigée Cette étape conduit au rapport médico-psychologique. Elle a un objectif d’observation globale du jeune. Grâce aux outils et activités proposés, nous pourrons travailler sur les compétences individuelles et les capacités relationnelles du jeune. Une approche méthodologique basée sur le lien entre ressenti personnel et relations sociales est développée dans les activités quotidiennes et les apprentissages mis en place. Le travail de médiation sur le vécu de l’autre (et notamment les victimes) va se construire au travers de cette intervention ciblée sur la position du jeune en tant qu’être humain acteur de son développement. Lors de cette phase, l’équipe insiste sur les comportements d’entraide, de solidarité et accompagne le jeune dans un processus de «remédiation» par rapport à ses actes et à la reconnaissance d’autrui. Des interventions agissant au niveau du vécu corporel sont déployées : l’effort physique et le dépassement de soi améliorent les capacités d’apprentissage et l’équilibre mental. Si la disposition à l’empathie semble faire défaut chez les mineurs qui nous sont confiés, des activités spécifiques leur seront proposées afin de travailler leur vécu et leur mode de réaction. Ce dispositif vise à stimuler leurs compétences sociales selon les hypothèses développées par Omar ZANNA1. A la fin de cette phase d’observation (entre le 40ème et le 45ème jour), une réunion de 1 O. ZANNA, « La douleur générée par le sport, facteur de communication et d’éducation : le cas de mineurs placés en institution » , Université du Maine, Le Mans, France, 2009 ; « La reconnaissance de la douleur physique de l’autre socialise-t-elle ? », Le Journal des Psychologues n° 263, décembre 2008, page 40 et suivantes. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 71 sur 112 synthèse (voir point 4.4.1. : « Les outils d’évaluation ») est programmée en préparation du rapport médico-psychologique. 4.1.3. Développement de l’intelligence relationnelle Durant cette période, les interventions s’organisent autour de trois registres : 1. Les activités éducatives et formatives. Dans la continuité des deux premières étapes, diverses activités (sportives ou autres) sont organisées afin d’inscrire le jeune dans divers contextes d’observation. 2. Les activités « dirigées » de développement de l’intelligence relationnelle. Des exercices de « défoulement » émotionnel et de prise de conscience de leur corps seront proposés aux jeunes (jeux de rôle, théâtre et sketches improvisés) afin de les mettre en relation avec les représentations d’autrui et les modèles de réponse aux problèmes qu’ils utilisent naturellement. 3. Les sorties Pendant les huit premières semaines de placement, le jeune n’est pas autorisé à sortir. A partir de la neuvième semaine, un programme de sorties peut être mis en œuvre dans le cadre du projet individuel de chaque jeune. Celui-ci fait l’objet d’une réunion spécifique entre les divers intervenants de l’équipe pluridisciplinaire (psychologue, assistante sociale, éducateur référent et responsable pédagogique) avec, pour support, un document rédigé par le jeune faisant état de sa réflexion sur un programme de sorties adapté à sa situation. Les résultats de cette réunion sont ensuite présentés au mineur par l’équipe 4.1.4. Finalisation par un projet particulier Préalablement à la mise sur pied de sorties, ce programme débute toujours par une activité extérieure au SODER mais dans l’enceinte de l’institution. L’objectif est de matérialiser la fin du séjour par une activité « extraordinaire» à caractère humanitaire (prise en charge de personnes handicapées, soutien aux SDF, visites d’enfants hospitalisés, …). Cette activité pourrait prendre la forme d’un camp de 2 à 3 jours maximum. Il est l’aboutissement qui devrait permettre une cristallisation des acquis du placement. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 72 sur 112 4.2. Modalités de la prise en charge. 4.2.1. Méthodes. Approche pluridisciplinaire articulée autour de la pédagogie du projet : dès son arrivée, le jeune est amené à réfléchir à sa situation et, durant le séjour, à l’élaboration d’un projet personnel d’orientation. Cette participation du jeune est une méthode en soi dans le sens où la plupart des adolescents qui nous sont confiés éprouvent de grandes difficultés à se projeter dans l’avenir. Se projeter dans l’avenir, c’est s’engager, se créer un but, être confronté à sa réalité. Cela nécessite des efforts et une capacité à se structurer dans le temps. La construction de ce projet le force à échapper au conformisme et implique l’acceptation d’exister autrement. Ce travail procure espoir, motivation et permet de donner un sens au placement. Approche des faits via le concept d’intelligence relationnelle : issue d’une réflexion à propos des travaux du professeur ZANNA (Le Mans, France, 2008), il a semblé intéressant d’articuler les interventions du service sur des hypothèses de travail novatrices. Tenant compte des bénéfices des activités proposées au jeune et des modèles personnels qu’il a développés dans ses relations sociales, nous chercherons à développer ses compétences sociales utilisables dans la relation à autrui et dans la lecture qu’il fera des faits qui l’ont amené en IPPJ. Approche systémique : la dynamique familiale, les contacts avec le réseau extérieur sont envisagés sous l’angle des interactions entre acteurs afin de cerner au mieux la situation du jeune. La qualité des informations recueillies permet de mettre en place un processus de résolution de problèmes qui s’intègre à la méthode générale d’intervention dans le service. Individualisation : l’individualisation permet d’approcher chaque jeune dans sa singularité. Des rapports privilégiés (entretiens, réflexion sur le projet et les faits, enseignement adapté au niveau de chaque jeune, activités sportives, préparation des sorties,…) entre adultes et jeunes sont ainsi instaurés dans le but de favoriser une approche relationnelle constructive. Des aspects plus personnels, voire intimes, peuvent être plus facilement abordés. Les phénomènes de groupe, quoique toujours présents à certains moments de la journée, sont ainsi limités. L’individualisation permet de construire un projet proche des attentes du jeune et de sa réalité. Référence éducative : durant la première semaine de placement, chaque jeune a la IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 73 sur 112 possibilité de choisir un éducateur référent, première ressource pour tout ce qui le concerne. Un suppléant, également identifié par le jeune, pallie aux éventuelles indisponibilités du premier. L’éducateur-référent suit l’évolution du jeune du début à la fin du placement. Il connaît davantage la situation, partage des moments privilégiés avec lui et participe à son orientation. Dans le cadre d’un travail de co-intervention, le référent participe à la réunion de synthèse, aux missions relatives au projet du jeune et, en fonction des disponibilités, aux camps et activités extérieures. Travail psycho-social : l’équipe psycho-sociale participe à l’observation du jeune via des entretiens individuels, des entretiens familiaux et la participation à certaines activités éducatives. Tout au long du séjour, des entretiens de soutien ou de préparation au projet sont organisés, notamment à la demande du jeune. Les démarches visant plus particulièrement la concrétisation du projet reviennent essentiellement à l’assistante sociale. Elle prend en charge tous les contacts avec les services susceptibles d’intervenir dans la situation. En début de placement, elle investigue le parcours scolaire du jeune et en dresse l’historique. Elle effectue une analyse du milieu socio-familial grâce à une visite au domicile du jeune, à un entretien familial intra muros et, si nécessaire, à une consultation du dossier au tribunal. La psychologue aide à une meilleure compréhension de l’adolescent et des comportements relatés par l’équipe éducative grâce à sa connaissance clinique approfondie. Des tests de personnalité ou d’intelligence peuvent être utilisés pour affiner l’observation. L’équipe PMS travaille en co-intervention avec l’équipe éducative, notamment avec l’éducateur-référent qui participe conjointement aux missions. Intervention médicale : une attention particulière est portée à l’hygiène et à la santé du jeune qui sont indispensables car la revalorisation de l’estime de soi passe également par de tels soins. Une infirmière est à la disposition des jeunes qui peuvent être reçus à la demande. Un médecin généraliste assure également le suivi médical et, en cas de besoin, l’adolescent peut être orienté chez un spécialiste. Le médecin psychiatre rencontre chaque jeune au cours du séjour, procède à une évaluation si un traitement a été instauré et effectue un bilan pour les jeunes qui interpellent l’équipe éducative. Participation du jeune : la concrétisation du programme proposé en cours de placement ne peut s’envisager sans la participation active du jeune (formation, entretiens, activités,…).La réalisation du projet nécessite un investissement personnel de l’adolescent : les intervenants responsabilisent le jeune dans ses démarches et le rendent ainsi acteur de son projet. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 74 sur 112 4.2.2. Activités éducatives et pédagogiques 4.2.2.1. Activités éducatives intra-muros Les diverses activités éducatives occupent une place importante dans la relation avec le jeune. Celles-ci sont sportives, manuelles, artistiques, créatives, ou encore culturelles. La finalisation du placement propose une activité à caractère humanitaire afin d’évaluer le niveau des acquis personnels stimulés par le séjour. Les activités sportives s’exécutent en sous-groupe (afin de favoriser l’apprentissage des règles et des différentes techniques) ou en groupe (afin de mettre en pratique les techniques apprises). Les activités manuelles permettent au jeune une expression libre par laquelle il peut être sensibilisé au développement de ses compétences. Les activités créatives (le théâtre, l’improvisation, le mime, les jeux de rôle, les mises en situation,…) complètent cette approche expressive et représentent le socle de travail sur l’intelligence relationnelle. Les activités culturelles s’organisent autour de séances audio-visuelles où les jeunes émettent un avis sur un support pour apprendre (reportage historique, géographique ou archéologique). Des échanges interactifs sont stimulés et servent l’observation du jeune dans ses compétences relationnelles. 4.2.2.2 Activités éducatives extra-muros Des activités extérieures encadrées peuvent avoir lieu sous certaines conditions : A. Les conditions de sortie Durant les huit premières semaines, le jeune n’est pas autorisé à sortir de la section. Durant la troisième étape, une sortie visant à préparer un projet de réinsertion (familiale, institutionnelle, scolaire ou professionnelle) peut intervenir. Ces sorties ne sont utilisées ni comme sanctions positives ni comme sanctions négatives du comportement du jeune au sein de l’institution. Les autres types de sorties sont par contre liées au comportement du jeune. B. Le processus de décision Sans préjudice des dispositions particulières prises par le juge compétent, les contacts avec l’extérieur font l’objet d’un programme individuel établi par l’équipe pluridisciplinaire qui est expliqué dans le rapport médico-psychologique. Ce programme individuel établit donc des propositions transmises à l’autorité de placement, notamment en ce qui concerne le programme des sorties, pour lui permettre d’exercer les compétences conférées par l’article 52 quater, alinéa 3 de la Loi du 8 avril 1965 relative à la protection de la jeunesse, à la prise en charge des mineurs ayant IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 75 sur 112 commis un fait qualifié infraction et à la réparation du dommage causé par ce fait, et l’article 19 bis du décret du 4 mars 1991 relatif à l’aide à la jeunesse. Le programme fait encore l’objet d’une évaluation constante en fonction de critères discutés en équipe pluridisciplinaire et soumis au Directeur ou son délégué. Ainsi, lorsque le comportement affiché par un adolescent lors d’une sortie est jugé inadéquat par le personnel encadrant, la sortie est immédiatement interrompue et le programme du jeune concerné peut être revu. L’institution informe évidemment sans délai le juge de la jeunesse de tout incident survenu au cours d’une sortie. C. L’encadrement pendant les sorties. Lors de la réunion de synthèse ou lors d’une programmation ponctuelle de sortie, le juge de la jeunesse est informé des activités extérieures auxquelles le jeune pourrait participer et du type d’encadrement nécessaire. Le principe suivant est d’application : lors des sorties extra-muros encadrées, l’encadrement minimum est fixé à un intervenant par jeune (éducateur, formateur, membre de l’équipe psycho-sociale ou de l’équipe de direction). D. Les objectifs généraux poursuivis par les sorties. Le placement en milieu fermé n’est pas une fin en soi. Il ne constitue qu’un moment particulier de la vie devant conduire à la réinsertion familiale, sociale et professionnelle du jeune pris en charge. Il est donc essentiel de ne pas couper le jeune de tout contact avec l’extérieur et de lui permettre, après une période d’enfermement strict, de maintenir le lien avec la société au sein de laquelle il devra nécessairement retourner. La préparation et l’organisation d’activités à l’extérieur pour les jeunes qui font l’objet d’une mesure privative de liberté s’inscrivent par ailleurs dans le respect de la Convention internationale des droits de l’enfant (article 31). Les activités extérieures poursuivent les objectifs suivants : L’observation et l’évaluation des risques : les activités extra-muros favorisent une observation large et une évaluation précise de l’adéquation du comportement dans ses rapports avec la société qui permettra au juge de la jeunesse de prendre des décisions en toute connaissance de cause et à l’institution d’envisager la poursuite du programme de sorties. Ces activités préparent notamment à une prise en charge par le régime ouvert de l’institution, un partenaire agréé (CAS, PPP, SAIE,….) ou la famille. La relation éducative : les activités extra-muros favorisent la relation éducative qui se déploie alors dans un contexte où l’autonomie et la maturité du jeune peuvent s’exprimer et être évaluées. Elles permettent au jeune d’évoluer et aux intervenants d’aller plus loin dans le travail psycho-éducatif, travail qui vise à faire accepter au jeune sa responsabilité dans les faits commis, à faire preuve d’empathie à l’égard des victimes, à mesurer les conséquences de ses actes et, éventuellement à s’engager dans des travaux réparateurs. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 76 sur 112 La gratification : les activités extra-muros aident à renforcer les comportements positifs des jeunes et leur permettent de retrouver progressivement confiance en eux. Le développement de l’estime de soi : les activités à l’extérieur permettent d’éviter la stigmatisation et l’exclusion des jeunes et contribuent à leur redonner confiance en eux-mêmes ; les activités de loisirs notamment, permettent de redonner à ces jeunes, souvent marqués par des expériences douloureuses, un certain goût de vivre. La réinsertion : les activités extra-muros sont indispensables à la préparation de la réinsertion sociale, scolaire ou professionnelle des jeunes et leur permettent, éventuellement, de découvrir de nouveaux horizons. E. Les types de sorties E.1. Les sorties visant à préparer un projet de réinsertion La réinsertion familiale Partant de la constatation que la délinquance est la conséquence de difficultés apparues suite à une série de problèmes d’ordre familial, psychologique, social,… il apparaît essentiel de ne pas limiter le travail au seul jeune mais d’élargir la mission au « système » dans lequel il évolue. Conformément aux principes du décret du 4 mars 1991 relatif à l’aide à la jeunesse, l’institution privilégie les liens entre le jeune et sa famille. Les sorties en famille permettent en effet de maintenir le lien et de travailler la relation entre le jeune et ses proches, de renforcer la collaboration avec ces derniers, d’évaluer et de préparer les possibilités de retour en famille. La réinsertion institutionnelle. L’institution programme des sorties en vue de maintenir les liens avec une institution d’origine ou de préparer une orientation au terme de la prise en charge en milieu fermé (situations de double mandat ou de collaboration qui impliquent un travail soutenu d’échanges). La réinsertion scolaire ou professionnelle. L’institution programme des sorties en vue de maintenir les contacts avec l’école ou en vue de rechercher un établissement scolaire et/ou une entreprise qui accueillera le jeune à sa sortie. Lorsqu’un projet de mise au travail se concrétise durant la dernière phase de placement (du 75ème au 90ème jour), le jeune pourra se rendre chez un employeur potentiel afin de réaliser l’un ou l’autre essai. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 77 sur 112 E.2. Les sorties pour accomplir des activités humanitaires, bénévoles, réparatrices ou restauratrices. Ces sorties sont toujours encadrées. Elles poursuivent plusieurs objectifs : • • • • • confronter le jeune à la détresse liée à l’état de victime pour développer chez lui des sentiments d’empathie et l’amener, progressivement, à reconnaître l’existence d’un vécu différent chez l’autre ; rendre le jeune plus responsable, l’aider à mieux comprendre la portée, les conséquences potentielles de ses actes ; amener à relativiser sa situation et l’amener à une vision moins pessimiste de son avenir ; l’aider à se reconnaître une certaine valeur (estime de soi), à prendre conscience de sa capacité à poser des actes positifs ; amorcer un processus de réflexion tant par rapport à lui-même que par rapport à la société en général. En s’inscrivant dans une démarche citoyenne, les jeunes éprouveront la dimension personnelle du sentiment d’être utile, de la possibilité de se valoriser et de se reconstruire. Les activités de bénévolat peuvent être consacrées aux enfants (malades, en difficulté,….), aux handicapés, aux personnes âgées, à l’environnement, aux animaux,… Elles sont organisées en tenant compte de la personnalité du jeune concerné selon les opportunités de collaboration qui se présentent. E.3. Les sorties pour accomplir des activités culturelles. Ces sorties sont toujours encadrées. Il paraît important de proposer aux adolescents des activités (visite de musées, de sites historiques,…) qui pourront développer chez eux un esprit d’ouverture, fondement de valeurs fondamentales comme la tolérance ou l’acceptation des différences. Elles représentent aussi le prolongement logique de ce qui a été abordé dans le cadre des cours et permettent d’étendre leur champ de connaissances. Elles peuvent favoriser des rencontres enrichissantes qui contribuent à renforcer une estime de soi malmenée. E.4. Les sorties pour accomplir des activités sportives. Ces sorties sont toujours encadrées. Les activités sportives visent à permettre aux jeunes, souvent impulsifs et violents, de canaliser leur agressivité. Elles sont susceptibles de les aider à mieux connaître leur IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 78 sur 112 corps et ses limites. La pratique sportive aide à maintenir une bonne santé physique et mentale. Elles les sensibilisent à la nécessité de tenir compte des exigences liées à la pratique sportive : apprentissage de gestes techniques, entraînement et échauffement, sens de l’effort, port de protections recommandées, complémentarité et solidarité dans le jeu d’équipe…. Elles sont, à nouveau, l’occasion d’effectuer des observations portant sur différents champs tels que le rapport à la règle et à l’autorité, les potentialités à intégrer certaines limites, l’esprit d’équipe, le fair-play, l’estime de soi, la gestion de la situation d’échec ou de défaite…. Elles permettent également de favoriser certaines rencontres que les jeunes ne seraient pas amenés à connaître en dehors du placement (rencontres sportives avec d’autres mineurs en difficulté, par exemple). E.5. Les sorties pour accomplir des activités récréatives, de loisirs ou de socialisation. Ces sorties sont toujours encadrées. De manière à renforcer les comportements positifs des jeunes, des activités récréatives peuvent être organisées. Elles récompensent les adolescents capables de fournir des efforts (vers la socialisation, l’élaboration de projets personnels,…), les encouragent à les poursuivre mais peuvent aussi entraîner un effet d’émulation sur ceux qui n’en font pas ou moins. Elles permettent également de construire avec l’éducateur une relation différente, fondée sur un intérêt commun. E.6. Les sorties pour réaliser un camp à caractère humanitaire en Belgique Ces sorties sont toujours encadrées. Les camps sont essentiellement centrés sur des activités humanitaires préparées avec le jeune. Ils sont considérés comme l’aboutissement du séjour. En temps opportun, le juge recevra un document descriptif de l’activité prévue au cours de la quatrième étape du séjour. Les camps présentent un intérêt tout particulier en tant que contacts retrouvés avec l’extérieur : - l’autonomie est plus grande, - les relations à autrui, pairs et adultes, sont plus naturelles, - le regard sur soi et sur les autres est privilégié. Les rapports de camps sont transmis au juge de la jeunesse. Ils sont établis suivant un canevas d’observation incluant considérations pédagogiques et auto-évaluation du jeune. Ils constituent un outil d’évaluation particulièrement pertinent dans une IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 79 sur 112 perspective de réinsertion sociale et de reconstruction affective. Les observations réalisées durant ce type d’activité permettent de vérifier ou non l’adéquation entre les attitudes du jeune et les orientations préconisées par l’équipe dans le rapport médico-psychologique. F. Liste non exhaustive des activités nécessitant impérativement une autorisation préalable du juge de la jeunesse en charge du dossier. Les activités suivantes ne sont pas considérées comme faisant explicitement partie du projet pédagogique et sont dès lors soumises à l’autorisation préalable du juge de la jeunesse en application de l’article 19bis du décret du 4 mars 1991 relatif à l’Aide à la Jeunesse : la participation à une cérémonie religieuse ou laïque ou la participation à une fête familiale ; un camp ou une activité à l’étranger , une sortie exceptionnelle d’un jeune qui n’est pas en condition de sortie ; l’assistance aux funérailles en Belgique d’un proche au-delà ou en dehors du 2ème degré ou l’assistance à des funérailles à l’étranger ; une journée à l’essai dans une institution ouverte en vue de préparer la réorientation ; une sortie pour réaliser une activité décrite par le projet pédagogique préalablement interdite par le juge de la jeunesse ou par la Cour d’Appel. 4.2.2.3. Activités pédagogiques a) Objectifs généraux. L’enseignement dispensé s’inscrit dans le cadre de l’application de l’arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 18 mai 1993 déterminant les conditions auxquelles l’obligation scolaire peut être remplie dans le groupe des institutions publiques de protection de la jeunesse, à régimes ouvert et fermé, de la Communauté française. La pédagogie mise en œuvre est similaire à celle employée dans l’enseignement général. Elle est basée sur les socles de compétences et les programmes des enseignements primaire ou secondaire. Les objectifs poursuivis sont les suivants : 1) réconcilier les jeunes avec l’école. 2) leur réapprendre le rythme scolaire, l’appropriation de nouvelles connaissances. l’écoute dans les apprentissages et Dans ce cadre, le service à régime fermé organise : Les cours généraux en mathématique et français, Une formation centrée sur le civisme et la citoyenneté, le développement de l’autonomie sociale ainsi que de l’histoire, de la géographie et de l’actualité, IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 80 sur 112 La psychomotricité, l’expression corporelle et l’éducation physique l’intermédiaire d’une discipline sportive (art martial traditionnel coréen). par b) Organisation générale. Les 10 élèves sont répartis en trois groupes de 3 ou 4 jeunes. Les trois groupes fréquentent les classes et l’atelier psychomotricité à raison de 24 périodes de 50 minutes en ce compris les cours philosophiques. L’horaire est établi à la semaine, chaque professeur dispense 8 périodes de cours. A la fin de chaque semaine, un bulletin reprenant les appréciations de chaque cours est distribué. Les plages libres de chaque formateur sont destinées soit à la rédaction de notes d’observations et de rapports, soit à la participation aux réunions pluridisciplinaires, aux préparations de cours … Dès son arrivée, le jeune fait d’abord l’objet d’un test d’évaluation des acquis scolaires (SIMONARD) dans les cours généraux. Il permet de cibler directement les lacunes dans les acquis de base et permet à l’enseignant de fixer son intervention sur des éléments individualisés pour chaque jeune. Le rapport de synthèse en fera mention. Une collaboration étroite avec l’école d’origine du jeune est mise en place dès que possible en vue d’établir des échanges et de permettre au jeune de poursuivre son programme scolaire au sein de l’IPPJ. La démarche est initiée par l’assistant social et entretenue ensuite par l’éducateur référent et le professeur de cours généraux. • Classe de français et mathématiques Organisation : Dès le 1er cours, une farde et un casier sont attribués au jeune. Le travail lui sera distribué au fur et à mesure de son avancement dans la matière. A la fin du placement, le jeune a le droit de reprendre sa farde car c’est un outil de connaissances. Que ce soit en français ou en mathématiques, le travail est distribué sous forme de fichiers alliant théorie et pratique. Un état des lieux des acquis est réalisé durant les premières séances de cours. Les apprentissages sont progressifs et adaptés au niveau du jeune grâce à la réalisation du programme d'apprentissage, la remise à niveau des connaissances et l’observation des "attitudes scolaires". L’individualisation par fichier lui permet d’avancer à son propre rythme dans un objectif qui lui est propre, par exemple : un passage du C.E.B (Epreuve générale externe) ; IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 81 sur 112 - une réinsertion en milieu scolaire de type CEFA ; un passage d’examen d’entrée dans les IFAPME ; une préparation à la réinsertion scolaire et/ou professionnelle. Méthodologie : Cours théoriques en fonction du niveau personnel de chaque jeune Utilisation des programmes adaptés au niveau du jeune (socles de compétences de l'enseignement primaire; objectifs pédagogiques de l'enseignement secondaire général ou professionnel) Travail en collaboration avec les établissements scolaires Travail en collaboration avec l'Enseignement à Distance pour les situations qui l'exigent Evaluation: - Evaluation quotidienne de l'attitude du jeune (comportement général). Evaluation quotidienne du travail réalisé par le mineur. Rédaction d'une note de bilan en fin de placement. • Classe d’éveil géographique et historique, actualité Le travail est effectué sur base de différents thèmes permettant à l’enseignant d’évoluer avec le groupe en fonction des demandes des jeunes ou des projets. Dans le cadre des cours dispensés au sein de l'IPPJ, il est important d'ouvrir les jeunes vers le monde extérieur par le biais d'une formation géographique, d'une formation historique et de cours d'actualité. En effet, de nombreux jeunes placés ont rencontré des difficultés dans leur parcours scolaire ou sont déscolarisés depuis une période plus ou moins longue. La géographie et l'histoire les ont souvent laissés indifférents. Il est donc important de veiller à ce que les élèves aient acquis les notions de bases et des compétences relatives à ces cours. Objectifs pédagogiques : - Evaluation des acquis Sensibilisation à l’approche de l’histoire et la géographie Remise à niveau des connaissances Observations en classes Développement d’une nouvelle accroche avec le milieu scolaire Préparation de la réinsertion scolaire IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 82 sur 112 Méthodologie : Cours théoriques en plusieurs cycles avec supports (papiers, médias, livres) Visites pédagogiques Rencontres avec divers intervenants - Evaluation : - Évaluation journalière des acquis et de la participation en classe Bilan général à chaque fin de cycle d’apprentissage • Classe d’apprentissage et gestion de l’autonomie Objectifs pédagogiques : - Evaluer les acquis Sensibiliser à l’apprentissage de l’autonomie Développer la gestion de l’autonomie Responsabiliser Observer l’évolution Développer l’estime de soi par l’apprentissage de l’autonomie Outiller le jeune afin qu’il puisse mieux aborder sa future vie d’adulte Méthodologie : Le cours se déroule sous forme d’ateliers pratiques alliant théorie et mises en situations (jeux de rôles). Le jeune explore tous les aspects de l’autonomie en plusieurs cycles : - Vie quotidienne - Gestion administrative - Scolarité et planification de carrière - Soins personnels - Relations sociales et communications A chaque fin de cycle le jeune reçoit un fichier récapitulatif qu’il conservera à la fin de son placement. Cet outil pourra ainsi l’aider à progresser dans sa future autonomie. L’ Eva Goa est l’outil principal du cours. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 83 sur 112 Evaluation : - Evaluation journalière de la participation et des acquis en classe - Bilan générale à chaque fin de cycle d’apprentissage • Classe d’éveil et citoyenneté Objectifs pédagogiques : - Offrir un espace de parole et de débat au jeune. - Accueillir et analyser la parole des jeunes sur des sujets d’actualité. - Sensibiliser à la citoyenneté et aux valeurs civiques. - Sensibiliser au devoir de mémoire (seconde guerre mondiale, extermination des juifs,…). - Développer l’estime de soi par l’apprentissage de techniques de communication. - Apprendre la tolérance et l’écoute de l’autre. - Apporter un éclairage sur l’actualité au jeune. - Favoriser un comportement altruiste Méthodologie : Le cours se dispense sous forme d’espace de parole, où chacun est libre de s’exprimer sur des thèmes définis. Ces petits débats se feront dans le respect de chacun. Le jeune aura le loisir d’amener des sujets de débats. Le cours se veut vivant et interactif par la participation à diverses activités à buts humanitaires ou sociales. Des rencontres avec différents intervenants sont organisées. Evaluation : - Evaluation journalière de la participation en classe - Evaluation collective des ateliers. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 84 sur 112 • Atelier de psychomotricité et d’expression corporelle Objectifs pédagogiques : - Travail de la concentration et de l’endurance. - Unification du corps et de l’esprit pour apprendre à réfléchir avant d’agir. - Travail de la discipline et du respect. - Travail de la Coordination des mouvements et du contrôle de soi. - Apprentissage de la notion tension - relaxation. - Travail de l’équilibre, de la souplesse et de la condition physique. Méthodologie : - - Développement de la respiration en coordination avec les mouvements, apprendre à respirer correctement, à se relâcher. Utilisation d’une tenue vestimentaire ample (dobok) pour montrer la spécificité des cours et, ainsi, permettre de bien différencier ces cours des autres activités sectionnaires. Les mineurs sont en ligne, face au professeur, et exécutent ce que celui-ci explique et montre. En plus des exercices physiques, la théorie expliquera pourquoi ces mouvements, comment les réaliser correctement et leur utilité dans la vie de tous les jours. Les cours sont adaptés en fonction des capacités des jeunes avec des mouvements définis à connaître pour passer les épreuves d’évaluation. Evaluation - Un programme spécifique est établi avec un minimum de 12 cours. Un examen est alors proposé et sert d’évaluation des acquis du mineur, de son degré de compréhension des mouvements et de la discipline acquise en général. En plus de pouvoir observer tous ces paramètres, le jeune sera également dans une situation peu banale puisqu’il devra se présenter devant un « jury » (composé du professeur et des autres jeunes du groupe). - Ensuite, un feed-back de l’examen est prévu. Si réussite, un certificat est remis au jeune et une marque de couleur sera placée sur sa ceinture. Cette marque est une sorte de grade qui permet de voir son niveau d’apprentissage et ainsi pouvoir se situer à côté des autres jeunes. De plus, « ce grade » servira également, par phénomène d’émulation, à aider ses condisciples à apprendre les mouvements et les différentes techniques. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 85 sur 112 4.2.2.4. Horaire Les éducateurs encadrent constamment les jeunes durant la journée. Les surveillants apportent leur collaboration en journée et assurent la surveillance de nuit. 7 h 00 7 h 30 8 h 50 12 h 20 12 h 30 13h-13h30: 13 h 30 14 h 30 16 h 10 17 h 00 19 h 00 19 h 45 21 h 30 22 h 30 : lever, douche et rangement de la chambre. : déjeuner et réalisation des tâches ménagères. : cours et ateliers en trois sous groupes : retour dans le service. : dîner vaisselle, mise en ordre, journal télévisé, activités libres encadrées. : temps de chambre : cours et ateliers. : goûter et vaisselle. : activités encadrées par les éducateurs. : souper, vaisselle. : activités libres ou télévision. : montée en chambre. : extinction des lumières 4.3. Relations avec l’extérieur 4.3.1. Avec la famille L’intégration de la famille en cours de séjour grâce à une intervention pluridisciplinaire centrée sur le vécu et les compétences parentales (analyse du parcours du jeune et des difficultés éducatives identifiées par les parents) est une priorité. Dès l’accueil, un contact téléphonique est établi avec sa famille par l’adolescent. L’équipe psychosociale prend contact avec celle-ci lors de la première semaine de placement afin de tenter de dédramatiser le placement et de fixer un rendez-vous au domicile. Un courrier explicatif est envoyé à la famille : les parents sont invités à rendre visite à leur fils selon les modalités prévues, à savoir, une visite d’une heure en semaine ou le week-end sur rendez-vous. Cette visite parentale est souvent l’occasion d’une première prise de contact entre la famille et l’équipe éducative. Elle est source de renseignements complémentaires sur le jeune et révélatrice de la relation affective « parent/ enfant ». L’éducateur est également à la disposition de la famille pour répondre aux questions concernant le placement et le mode de fonctionnement de l’institution. Une première rencontre en famille est organisée par l’équipe pluridisciplinaire endéans les vingt premiers jours afin d’expliquer le cadre du placement, d’écouter et soutenir les parents, de retracer l’histoire familiale, d’appréhender sa dynamique, de s’imprégner de la problématique familiale, de visualiser le contexte dans lequel le jeune évolue et, IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 86 sur 112 autant que possible, d’établir une collaboration. Une seconde rencontre, à l’initiative de l’équipe, est prévue à l’institution afin de permettre à la famille de rencontrer d’autres membres de l’équipe et de pouvoir mettre en lumière l’implication des parents. Elle permet d’analyser de manière plus fouillée la dynamique familiale, de retracer un génogramme, de restaurer du lien, d’observer les modèles relationnels et les affects pour enfin, envisager l’avenir. En fonction des situations, plusieurs entretiens familiaux peuvent également avoir lieu au domicile des parents, en compagnie de l’adolescent, pour parfaire la collaboration, développer la réflexion, préparer le programme d’intervention. Une troisième rencontre, au domicile parental est prévue lorsqu’ un retour en famille est envisagé : elle offre la possibilité d’aborder les modalités de retour, de stimuler la poursuite de la prise en charge de la problématique du jeune et de sa famille. 4.3.2 Avec les institutions et les autres services du secteur de l’Aide à la jeunesse. Suivant les situations, en fonction du projet et des conditions de sortie du jeune, différentes démarches extérieures pourront être réalisées au départ du service (visites institutionnelles, inscriptions scolaires, présentation chez un patron, …). Des projets de collaboration avec des a.s.b.l. à caractère philanthropique ou humanitaire seront privilégiés. Nous rencontrons également les divers intervenants concernés par le parcours du jeune : les démarches sont multiples pour tenter de reconstruire son vécu et son contexte environnemental. Lorsqu’un jeune provient d’une institution d’hébergement, un contact est systématiquement pris pour le suivi du dossier et le maintien de la relation. Si un retour est prévu au terme du placement, la présence d’intervenants de cette institution est sollicitée à la réunion de synthèse. Ces démarches pourront être formalisées par une convention de collaboration lorsque les institutions concernées sont des centres d’accueil spécialisés (CAS) ou des projets pédagogiques particuliers (PPP). Depuis août 2006, il existe en effet une convention de collaboration entre les IPPJ et les CAS /PPP. Celle-ci permet à chacun de déterminer le travail à poursuivre avec le jeune. En mars 2007, une convention semblable a été établie avec les SAIE /post IPPJ qui prennent en charge les jeunes à leur sortie de l’IPPJ. La collaboration avec ces services d’aide et d’intervention éducative(SAIE) est prônée quand les situations le nécessitent. Dans le cadre du travail axé sur le développement personnel du jeune et notamment celui lié au ressenti des victimes, des collaborations peuvent s’instaurer avec des Services de Prestations Educatives et Philanthropiques (SPEP) au bénéfice du jeune luimême ou au bénéfice du jeune et de la victime dans le cadre de médiations. Si les actions de nos deux services sont évidemment différenciées, il est possible de rechercher et d’entretenir des complémentarités qui peaufineront les interventions. Dans le cadre du projet, au fil du placement, diverses institutions sont contactées, parfois visitées. Les services d’aide publics ou non(CPAS, mutuelle, Forem, Administrations IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 87 sur 112 communales, SIEP,...) sont sollicités selon les besoins et situations individuelles. Les suivis ambulatoires (psychologues, médecins,…) entamés avant le placement ou mis en place au départ de Wauthier-Braine, bénéficient d’une attention particulière et sont poursuivis. 4.3.3. Avec l’I.P.P.J. (articulation avec les autres services résidentiels et l’A.P.I.) Ici également, suivant les situations, une collaboration prioritaire pourra être mise en place avec les services à régime ouvert ou le service API si une continuité doit être envisagée après le placement. Ces orientations se feront au cas par cas pour autant que les contacts avec les équipes respectives soient amorcés durant la troisième étape du séjour au plus tard. 4.3.4. Avec les autorités mandantes Les relations avec les Juges de la jeunesse sont régulières et rythmées par divers moments importants du placement : entretien de clarification, réunion de synthèse ou entretien à la demande selon l’évolution de la situation. Par ailleurs, une collaboration permanente existe durant tout le séjour du jeune avec le délégué du SPJ. 4.3.5. Avec les avocats Afin de garantir les droits de la défense, des contacts téléphoniques ou des entrevues peuvent s’organiser au sein de la section entre le jeune et son avocat. Une copie du rapport médico-psychologique est systématiquement envoyée à l’avocat du jeune. 4.4. Evaluation du jeune 4.4.1. Outils d’évaluation • Les notes d’observation des éducateurs décrivent quotidiennement l’évolution de chaque jeune. Cette évaluation se déroule tout au long du séjour et poursuit l’objectif d’identifier les comportements, les attitudes, les réactions dans les divers moments de la vie en section. Ces informations sont utilisées au cours de la réunion pluridisciplinaire hebdomadaire qui passe en revue la situation de chaque jeune (analyse comportementale, capacité à faire des efforts, évolution des contacts avec l’extérieur). • L’échelle d’évaluation de l’empathie pour adolescent (EEpAD – instrument d’Evaluation de l’Empathie pour Adolescents en Difficulté) sert à situer le jeune sur quatre axes de sa personnalité qui sont la négativité, l’égocentrisme, la déformation de la réalité et la mésadaptation sociale. L’analyse de cette échelle, proposée au jeune au IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 88 sur 112 début et à la fin de son placement, permet de visualiser son évolution grâce à la mise en place d’activités spécifiques. • Un premier bilan aura lieu au terme de la 1ère étape du placement. : l’équipe éducative fait part au jeune des différentes observations le concernant durant cette période. Un rapport médico-psychologique est établi à la fin de la seconde étape : tout jeune confié aux IPPJ pour une période excédant 45 jours fait l’objet d’un rapport établi par l’équipe pluridisciplinaire. Il est communiqué dans les 75 jours au juge de la jeunesse compétent. Un rapport final le complète. Ces rapports comprennent les rubriques suivantes : a) Vécu personnel du jeune : anamnèse sociale, carte d’identité, parents, fratrie, parcours scolaire, placements antérieurs et faits, réactions face à la mesure de placement et éléments issus des premiers contacts avec le jeune (entretien d’entrée, prise de conscience de sa situation,…) b) Synthèse de l’examen psychologique : éléments issus des entretiens individuels, description de la personnalité du jeune, éléments de testing éventuels, proposition de suivi, ;.. c) Avis du médecin psychiatre : éléments issus des entretiens individuels destinés à faire mieux comprendre la dynamique psychique du mineur et son intégration dans le milieu familial et sociétal d) Analyse des données de l’observation : synthèse des notes d’observation éducatives, description comportement et réaction aux frustrations, capacité à faire des efforts ou refus de l’intervention des adultes, compétences dans les activités mises en place y compris le volet scolaire, éclosion d’une réflexion sur soi-même et notamment sur les faits justifiant le placement et leurs conséquences pour autrui,… e) Prise de conscience des faits mentionnés dans la décision judiciaire et degré d’empathie : l’observation est réalisée sur base des activités réalisées par chacune des équipes dans leur spécificité fonctionnelle (entretien individualisé, intégration dans le groupe, activités spécifiques) f) Analyse des données de l’observation dans les rapports avec le milieu socio-familial : synthèse des entretiens familiaux à domicile ou à l’IPPJ programmé dans le cadre de la description systémique de la situation,. g) Conclusions : synthèse des points pertinents pour la compréhension de la situation du jeune et de sa famille et proposition d’interventions multiaxiales : en famille, via un placement, à l’école, via des services spécialisés • Les entretiens individuels : les jeunes sont régulièrement amenés à participer à des entretiens individuels dirigés par un éducateur, un formateur, la psychologue, l’assistante sociale ou le premier gradué. Ils servent à faire le point sur leur situation, travailler leur projet, provoquer une remise en question quant aux faits, les soutenir dans les difficultés rencontrées et leur permettre de s’isoler du groupe momentanément. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 89 sur 112 • La réunion de synthèse a lieu pendant la deuxième étape entre le 40éme et le 45éme jours. • Le rapport final et l’entretien de fin de séjour au cabinet du juge. Le recueil de la parole des jeunes Le recueil de la parole des jeunes est mis en œuvre selon les principes suivants : - le recueil de la parole des jeunes a un caractère systématique : tous les jeunes doivent être concernés; le recueil de la parole des jeunes a un caractère institutionnalisé et fait partie intégrante du projet pédagogique ; les jeunes ne sont pas contraints à s’exprimer (respect de leur droit au silence) mais l’institution favorise cette expression; les outils utilisés permettent aux jeunes d’interroger le fonctionnement institutionnel et le contenu de la prise en charge ; les modalités du recueil et de l’analyse de la parole des jeunes permettent un retour structuré aux comités pédagogiques et la réflexion sur les pratiques questionnées par les jeunes. Un compte-rendu annuel est produit par l’IPPJ et présenté au comité pédagogique. Ce compte-rendu inclut notamment : Le nombre de jeunes concernés par le recueil Les constats Les questionnements subséquents à ce recueil Les propositions d’adaptation des outils utilisés. Les jeunes peuvent exprimer leur avis sur l’un ou l’autre aspect du séjour par le biais d’une réunion organisée par le responsable pédagogique à un rythme mensuel mais également via un questionnaire de fin de séjour. 4.4.2. Les sanctions Nous utilisons un système de sanction adapté et proportionnel aux comportements adoptés par les mineurs. Celles-ci peuvent être : • positives : lorsque le mineur adopte un comportement exceptionnel (entraide envers ses compagnons, initiatives positives et non demandées,…), l’équipe éducative renforce celui-ci par diverses attitudes (encouragements, distribution de friandises ou de boissons) ou par des activités individualisées (prendre un repas apprécié lors d’une sortie, organiser une activité plus exceptionnelle de nature sportive ou culturelle,…) IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 90 sur 112 • • négatives : le comportement transgressif sera sanctionné par un travail demandé durant une mise en chambre personnelle (récit de faits, analyse de questionnaires, recherche de pistes d’amélioration comportementale lors du retour dans le groupe, travail sur le règlement,…). réparatrices : le comportement transgressif sera sanctionné, soit à la demande de l’équipe, soit sur proposition du jeune qui s’auto-évalue par rapport à son comportement, par des tâches réparatrices qui servent la communauté (nettoyages divers) et sont relatives à l’attitude du jeune ou aux destructions qu’il a causées. Suivant les situations, la sanction peut s’appliquer de manière directe (décision et exécution immédiate), différée (décision immédiate et exécution retardée) ou réfléchie (décision et exécution retardée). 5. Encadrement et organisation interne 5.1. Composition de l’équipe L’équipe comprend : • • • • • • • • • 1 responsable pédagogique 16 éducateurs (y compris le chef de section) 13 surveillants 1 psychologue 1 assistant social 1 agent service administratif 2 agents service technique 1 infirmier ½ ETP psychiatre 5.2. Mode de fonctionnement Les réunions 1) La réunion institutionnelle hebdomadaire (lundi 10h) est une réunion d’échange d’informations à laquelle assiste un représentant de chacune des équipes de l’institution et qui s’adresse à l’ensemble des membres du personnel via le procès-verbal qui est rédigé. 2) La réunion d’équipe mensuelle s’attache plus spécifiquement à la gestion du fonctionnement du service, à l’organisation du travail ou à la discussion de situations particulières. 3). La réunion pluridisciplinaire hebdomadaire : elle a lieu toutes les semaines dans chaque service et est présidée et animée par le responsable pédagogique. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 91 sur 112 Elle a pour objectifs : •l’échange des observations et des informations permettant de comprendre la situation de chaque jeune et de réfléchir sur les modalités de travail, •la définition, après une courte analyse des situations axées notamment sur les aspects comportementaux à l’institution, des stratégies d’intervention auprès de chacun des jeunes et du groupe, •la prise de positions consensuelles, notamment aux fins des rapports transmis à l’autorité judiciaire (rapports médico-psychologiques, notes d’audience, notes de comportement), •l’examen de l’évolution globale de chaque mineur, •la création d’un moment organisationnel du suivi (modalités pratiques dans l’intervention, détermination des rôles respectifs dans le programme pédagogique). 4) L’évaluation bisannuelle en 2010 et 2011 Le projet pédagogique du service à régime fermé sera évalué annuellement, comme l’ensemble des projets pédagogiques des I.P.P.J. Toutefois, dans les deux premières années de son fonctionnement, l’évaluation aura lieu deux fois par an. 5) L’évaluation annuelle Chaque année, l’équipe consacre une journée à la réflexion sur des thèmes particuliers liés à la prise en charge et au développement des pratiques. 5.3. Règlement particulier Il est disponible sur simple demande. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 92 sur 112 SERVICE D’ACCOMPAGNEMENT POST-INSTITUTIONNEL (A.P.I.) 1. Présentation générale du service Adresse : Avenue des Boignées 13 à 1440 Wauthier-Braine Tél : 02/367.85.33 Fax : 02/366.00.04 Directeur : Monsieur Didier DELBART Responsable pédagogique : Monsieur Jean-Marc COPPEE Responsable des admissions : Monsieur Jean-Marc COPPEE REGIME CAPACITE DUREE PUBLIC VISE Ouvert 44 prises en charge, dont 20 exclusivement réservées pour les jeunes pris en charge par le Centre de SAINT-HUBERT 6 mois renouvelable une fois Garçons à partir de 12 ans jusqu’à 18 ans (20 ans si prolongation). 2. Objectifs Les objectifs s'inscrivent dans le cadre d'une réinsertion familiale, professionnelle et sociale. Ils poursuivent quatre axes primordiaux : scolaire, 1. La stabilisation, voire la restauration des relations familiales ; 2. L'adhésion à un circuit de formation ; IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 93 sur 112 3. La création d'un réseau de relations sociales positives (la fréquentation d'une maison de quartier, d'un club de sport, …) ; 4. La poursuite du travail entamé lors du (des) placement(s) précédent(s) relatif à la prise en charge de la problématique délinquante. Il s’agit d’observer au travers des comportements et des actes de la vie quotidienne que les alternatives pro sociales envisagées sont mises en place. 3. Admission 3.1. Critères d'admission L'accès à l'accompagnement post institutionnel est ouvert à tous les jeunes, mais certains critères doivent être pris particulièrement en considération : 1) Le jeune doit être motivé pour la réalisation de son projet et adhérer aux objectifs fixés. Ce service ne peut être perçu par le jeune comme un moyen de sortir plus rapidement de l'institution mais bien comme un réel outil de réinsertion ; 2) La cellule familiale doit adhérer au projet, soutenir le jeune dans sa réalisation et collaborer avec l'équipe ; 3) Le mineur doit s'inscrire dans un circuit scolaire traditionnel ou s'engager dans une formation professionnelle (CEFA, institut de formation des classes moyennes,…) ; 4) Le projet proposé par le jeune doit être réaliste ; 5) Localisation : jeunes provenant des arrondissements judiciaires de BRUXELLES – MONS – CHARLEROI – NIVELLES – NAMUR - TOURNAI. La proximité géographique facilite le travail de réinsertion (les visites à domicile, à l’école, au travail) et permet de créer un réseau de services (service d’aide, maison de quartier) autour du jeune. 6) Autres caractéristiques : - jeunes issus des services d’éducation et d’orientation de l’IPPJ de Wauthier- Braine ; - jeunes issus des autres I.P.P.J., dépendant des mêmes arrondissements judiciaires, après un travail de partenariat avec ces I.P.P.J. ; - jeunes issus du Centre de SAINT-HUBERT. 3.2. Procédure d’admission La procédure est validée et devient effective à partir du moment où le mandant fait une utilisation adéquate de l’outil CIOC. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 94 sur 112 3.2.1. Avant l’acceptation du mineur dans le groupe Dans le but de se familiariser avec les différents groupes de l’institution mais également pour “promouvoir” le rôle de l’accompagnement, les éducateurs marquent ponctuellement de leur présence à divers moments de la vie institutionnelle du jeune dans son groupe d’origine. Ainsi, ils participent occasionnellement aux repas, aux activités, voire même aux camps organisés par les groupes de vie. De plus ils assistent tout aussi ponctuellement aux réunions pluridisciplinaires mais également aux discussions de cas. Ces contacts constants avec les services permettent de mieux connaître les jeunes et de ce fait, de cerner plus aisément l’opportunité d’un suivi. 3.2.2. Proposition du jeune pour l’accompagnement Sur base des entretiens et des observations, l’équipe pluridisciplinaire propose en réunion le suivi d’un jeune à la Direction. Lors de ces réunions, l’équipe pluridisciplinaire fait dans un premier temps le point sur la situation familiale, sociale et scolaire du jeune. Ensuite elle présente les attentes du mineur ainsi que les exigences du Juge de la Jeunesse et s’efforce de recadrer ce projet dans la réalité familiale et sociale du jeune. Cette éventuelle admission se discute ensuite au cours de la réunion pluridisciplinaire suivante en présence d’un agent de l’équipe d’accompagnement. Pour les jeunes placés à SAINT-HUBERT ou dans les autres IPPJ : La procédure est identique en tous points. En ce qui concerne la manière de traiter l’information donnée au jeune et l’examen du dossier, elle est inhérente aux IPPJ concernées ou au centre de SAINT-HUBERT. Il y a lieu en particulier de souligner que l’intervenant API : - - est convié à la réunion de synthèse lors de laquelle est envisagée l’orientation du jeune vers un service API ; est associé à la visite en famille qui fait suite à la proposition de suivi par un service API ; réalise les différentes démarches utiles à la préparation de la prise en charge (contacts avec le délégué du SPJ et avec des personnes référentes pour le projet de réinsertion scolaire et professionnelle du jeune) lorsque l’orientation vers le service API est envisagée, participe dans toute la mesure du possible à l’audience qui ponctue le 1er mois IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 95 sur 112 - de placement (pour les jeunes placés au Centre de SAINT-HUBERT); participe obligatoirement à l’audience de fin de placement ; communique à l’institution où était placé le jeune copie de ses deux premiers rapports et du rapport final adressés aux juges de la jeunesse ; participe aux réunions d’évaluation que souhaiteraient organiser les autres institutions ; communique à l’institution où était placé le jeune un avis sur l’adéquation de l’orientation en API. 3.2.3. L’analyse de la demande 3.2.3.1. L’équipe éducative Afin de se familiariser avec le candidat potentiel mais également pour lui fournir, ainsi qu’à sa famille, un maximum de renseignements sur les modes de fonctionnement du service d’accompagnement, les éducateurs débutent rapidement les démarches d’investigation et d’information, même si celles-ci ne devaient pas aboutir à une décision favorable. Dans l’institution : Tout d’abord, plusieurs entretiens sont organisés avec le garçon afin de définir ses motivations et ses attentes mais aussi afin de cerner d’avantage son histoire et les grandes lignes de sa personnalité. Ensuite, en participant à certaines activités (sport, visites culturelles) organisées par le groupe de vie du mineur, l’éducateur affine son analyse. Cette démarche est enrichie par la lecture du dossier pédagogique du jeune et également par l’échange d’informations opéré auprès des éducateurs du service concerné mais également de l’équipe PMS de ce groupe. A l’extérieur : Dans cette même optique, les éducateurs rencontrent la famille (parents et familiers) dans son milieu de vie mais également à l’établissement. Un entretien avec le/la délégué(e) du S.P.J. qui a en charge le mineur ne peut que peaufiner cette récolte d’informations, mais apporte également un point de vue extrainstitutionnel sur le projet de suivi et l’obligation d’une collaboration avec ce service social extérieur. Il est important de signaler que l’ensemble de ces démarches contribue à la création d’une relation /éducateur privilégiée. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 96 sur 112 3.2.3.2. Le jeune De son côté, le jeune met à profit cette phase de travail afin de réfléchir sur sa motivation réelle à collaborer avec l’équipe d’accompagnement mais également afin de discuter avec sa famille qui, comme lui, accepte la mise en place d’un projet de réinsertion. 3.2.4. Supervision de la mise en place des éléments permettant l’accompagnement Bien que le groupe d’origine du jeune doive être à la base des démarches suivantes, l’équipe d’accompagnement y joue néanmoins un rôle très actif. 3.2.4.1. L’inscription scolaire Les éducateurs encadrent le jeune dans la recherche d’un établissement scolaire en concordance avec ses aptitudes et ses attentes et, ensuite, lors de l’inscription en compagnie des parents du mineur. Si le garçon est inscrit dans un système d’apprentissage des classes moyennes, ou en CEFA, ces inscriptions ne se font que lorsque le garçon a trouvé une entreprise où effectuer son stage. L’équipe “accompagne” donc le jeune dans cette démarche en lui apprenant à se présenter, en le motivant dans cette période difficile car synonyme de nombreux refus qui sont souvent vécus comme des rejets. Les mineurs qui retournent aux cours pendant l’année ont besoin d’être soutenus au moment où ils abordent leur nouvelle école afin de s’y intégrer. Dans le cadre d’une réorientation, l’équipe se charge également des démarches auprès du centre PMS. 3.2.4.2. Préparation d’un suivi psychologique Pour certain de ces jeunes, il arrive que l’équipe PMS mette en avant l’un ou l’autre problème psychologique, psychiatrique ou médical. Dans ce cas, l’équipe d’accompagnement se charge de mettre le jeune en relation avec un spécialiste de cette problématique (psychologue, psychiatre, médecin). Les éducateurs s’assurent ensuite de l’adhésion du jeune et de sa famille à cette thérapie. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 97 sur 112 4. Prise en charge du mineur 4.1 Procédure de prise en charge 4.1.1. La décision Lors d’une nouvelle réunion pluridisciplinaire, la proposition définitive d’acceptation ou de refus est actée en accord avec les équipes éducatives. Dans l’affirmative, la proposition est faite au Magistrat titulaire en précisant les modalités de la prise en charge. 4.1.2. Le début de l’accompagnement Lors d’un entretien dans le cabinet du Juge de la Jeunesse, en présence des parents, de l’avocat du jeune, du délégué SPJ, …, l’équipe d’accompagnement ébauche un plan de travail et reprécise les principaux objectifs définis lors du travail de préparation. Elle redéfinit également les règles et les modes de fonctionnement du service. Devant le magistrat, le jeune s’engage à respecter ces règles et à s’investir au maximum afin d’atteindre les objectifs fixés. Une nouvelle ordonnance est alors rédigée. 4.2. Modalités de prise en charge 4.2.1. Les visites En famille : La famille sera soutenue par le service accompagnement. Loin de prendre la place des parents, l’équipe s’efforce de redonner à ceux-ci l’espace nécessaire pour mener à bien l’éducation de leur enfant : - se faire à nouveau respecter via les règles de vie et les conseils qu’ils prodiguent ; - faire en sorte que le mineur ressente à nouveau l’encadrement d’une famille présente, aimante et structurante. L’équipe convoque régulièrement les parents à l’IPPJ, afin de faire le point, tout en accentuant leur implication A l’école : Les éducateurs sont vigilants quant à l’absentéisme du mineur et aux éventuels problèmes de discipline. Ils veillent à ce que le garçon soit aidé face à d’éventuels retards dans les matières. Dans le cas d’un contrat d’apprentissage, ils seront aussi en contact avec le secrétaire d’apprentissage et le patron. Les entretiens avec les personnes responsables sont nombreux (direction, professeurs, IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 98 sur 112 éducateurs, médiateurs, maître de stage, …). Ils participent également avec la famille aux réunions de parents et aux conseils de classes. Ces interventions se veulent préventives. En cas de non-respect des normes établies, l’équipe soutient la famille ou l’école dans sa prise de position ferme. 4.2.2. Activités Par le biais de l’activité, qu’elle soit sportive, culturelle ou philanthropique, l’équipe vise trois objectifs : 1) Elle propose des actions et des réflexions nouvelles pour le jeune qui contribuent à un certain déplacement de ses centres d’intérêts. Ce dernier peut dès lors envisager une utilisation diversifiée de ses temps libres ; 2) Ensuite, à l’aide des différentes valeurs vécues dans chaque type d’activité (esprit d’équipe, respect des règles, introspection, curiosité intellectuelle, générosité, …) l’équipe vise à aider le jeune se remettre en question et, le cas échéant, à réaménager ses propres valeurs ; 3) Enfin, ces activités sont une source d’observations et d’échanges entre le jeune et l’éducateur. Ces activités peuvent être répertoriées en 3 catégories : 1. Personnalisées : A l’extérieur : • sportives (jogging, VTT, musculation, etc) ; • culturelles (visites de musées, salon de l’étudiant, etc) ; • philanthropiques (aides aux personnes en difficultés, aux enfants malades, etc). A l’I.P.P.J. de Wauthier-Braine : Un retour en dehors des horaires scolaires peut être organisé pour participer à des activités sportives, culturelles ou d’intérêt institutionnel. Ces activités où le mineur est seul avec l’éducateur du service d’accompagnement sont propices à une discussion plus privilégiée. De plus, elles élargissent l’éventail des activités éducatives proposées au jeune. 2. De groupe : Diverses activités (sportives, culturelles, philanthropiques) sont organisées en compagnie d’autres jeunes du service accompagnement, des jeunes d’autres services de l’IPPJ et des jeunes de l’extérieur (participation à des camps, des stages, des IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 99 sur 112 entraînements de clubs sportifs, …). Ces activités toujours organisées ou supervisées par un éducateur de l’accompagnement permettent au jeune de se situer par rapport aux jeunes des autres services de l’IPPJ, mais également par rapport aux autres adolescents. 3. Club de loisirs : Nous pouvons orienter le jeune vers un club de sport ou une activité culturelle afin de lui permettre ainsi de s’épanouir en rencontrant d’autres personnes dans un contexte différent de celui qu’il connaissait auparavant. 4.2.3. Retour à l'I.P.P.J. La majorité des problèmes rencontrés par le jeune devraient être réglés dans son milieu de vie. Toutefois, un écartement de ce milieu peut permettre au mineur de “souffler” un peu et réfléchir. C’est dans cette optique qu’il existe une collaboration avec le service relance de l’I.P.P.J. qui permet ponctuellement d’accueillir un mineur. D’autre part, cet outil peut être utilisé lorsqu’une réaction s’impose au vu des difficultés comportementales présentées par l’adolescent (renvoi et absentéisme scolaires par exemple). Lorsque le séjour du jeune en service relance implique son hébergement, la mesure est ordonnée par le juge de la jeunesse. 4.3. Evaluation du jeune Chaque démarche (entretien, visite, activité, réunion,…) fait l'objet d'un compte rendu. Ces comptes-rendus serviront à l'élaboration d'un rapport d'évaluation qui sera transmis toutes les six semaines au magistrat chargé du dossier du jeune. Une copie des deux premiers rapports est également envoyée à l’institution de placement antérieur du jeune. Cette périodicité n'exclut pas que des rapports complémentaires soient rédigés si les circonstances l'exigent. Le rapport d'évaluation comprend les rubriques suivantes : 1. Les relations avec le jeune reprenant le nombre d'interventions et le niveau de collaboration et d'adhésion à la mesure ; 2. La famille reprenant le nombre d'interventions, le climat familial, les relations intrafamiliales, la participation de la famille et la collaboration entre le service et la famille ; 3. Les relations interpersonnelles sociales et affectives ; 4. La formation reprenant le type d'enseignement suivi, la fréquence de participation, IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 100 sur 112 la motivation des absences, le comportement face à la formation, les résultats scolaires, les sanctions, la collaboration entre l'école et l'équipe API et entre l'école et les parents ; 5. Les loisirs reprenant la manière dont ils sont occupés ; 6. La santé tant physique que mentale, le suivi médical, l'hygiène corporelle, la tenue vestimentaire, les assuétudes, … 7. La gestion budgétaire : relation du jeune avec l’argent, contrôle des dépenses, gestion de l’argent de poche ; 8. L’évolution de la problématique délinquante et du degré d’empathie envers autrui et les victimes ; 9. Conclusions : synthèse des éléments pertinents permettant d’estimer la qualité du suivi et de programmer ou non sa poursuite par des actions concrètes sur le terrain. 4.4. Sortie du jeune du service d’accompagnement L’accompagnement du mineur se termine lorsque l’ordonnance arrive au terme de la durée prévue ou si l’équipe estime avoir mené à terme son travail. Si un incident provoque une rupture de la collaboration, le Magistrat sera prévenu et décidera, sur base des rapports et au cours d’un entretien de cabinet, de l’opportunité de continuer ou non l’expérience. 5. Encadrement et organisation 5.1. Composition de l’équipe Onze éducateurs à temps plein et un éducateur à temps partiel sont nécessaires à la prise en charge effective de 44 jeunes. Un éducateur est désigné responsable. Il est chargé plus particulièrement de la coordination des principales tâches administratives (tableau de service, rapports des réunions, gestion de l’argent, …). L’équipe pluridisciplinaire s’étant occupée du jeune lors de son placement est appelée à participer au travail lorsque la nécessité s’en fait sentir (psychiatre - psychologues assistants sociaux- éducateurs, …). 5.2. Le mode de fonctionnement 5.2.1. Réunion de l’équipe éducative L’équipe éducative se réunit chaque matin de 9h00 à 10h00 afin d’évaluer et d’analyser les démarches de la veille, de planifier et distribuer les tâches du jour. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 101 sur 112 5.2.2. Réunion de l’équipe pluridisciplinaire Chaque mercredi, de 9h30 à 12h00, les situations des jeunes sont passées en revue : évolution familiale, sociale, scolaire et/ou professionnelle en compagnie d’un représentant de la Direction. Le fonctionnement interne de notre service y est également discuté. Cette réflexion nourrit une évaluation régulière des actions entreprises. Un membre de l'équipe P.M.S. est invité à la demande pour évoquer certains cas particuliers ou une demande prochaine d’intervention. 5.2.3. Relations avec le SPJ Durant la prise en charge des mineurs, le délégué du SPJ reste un partenaire de choix pour l’équipe puisqu’il continue son suivi en parallèle. Les échanges d’informations en répartition dans le travail sont nécessaires à une complète cohérence de suivi. 5.2.4. Relations avec l’extérieur Notre travail est principalement axé vers l’extérieur en partenariat avec tous les organismes intéressés par la situation des mineurs: • les magistrats de la jeunesse ; • les écoles afin de suivre l’évolution du jeune ; • les familles du jeune ; • les clubs de sport – l’Adeps ; • les patrons qui occupent le jeune ; • les secrétariats d’apprentissage ; • les psychologues ou les intervenants d’un centre de guidance ; L’éducateur API participe aux réunions d’évaluation que souhaiteraient organiser les autres institutions IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 102 sur 112 Projet pédagogique particulier LA RELANCE Le projet pédagogique de la section de Relance est en cours de révision. Il doit notamment être adapté en raison de l’installation du service dans des locaux provisoires durant les travaux de rénovation du bâtiment pédagogique dans lequel il se situe habituellement. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 103 sur 112 Projet pédagogique particulier L’ATOUT A.S.B.L. Objectifs de l’ASBL L’association a pour but de valoriser la formation professionnelle des jeunes en difficulté confiés à l’I.P.P.J. de Wauthier Braine et de favoriser leur insertion socioprofessionnelle par diverses activités qui se rapprochent progressivement des conditions réelles du marché de l’emploi. Elle peut accomplir tous les actes se rapportant directement et indirectement à son objet. Elle peut notamment prêter son concours et s’intéresser à toute activité similaire à son objet. Le Conseil d’administration Président : Th. LEFEVRE Vice-président : P. DALEBROUX Trésorier : E. ANTOINE Trésorier adjoint : Ch. SCARNIET Secrétaire : Ch. SIMON Secrétaire adjoint : / Administrateurs : Z. TADLI L. SPICAERT M. SKOPP G. LELONG D.DELBART Travaux ou activités réalisés par l’ASBL Production de fleurs Vente de fleurs Culture de légumes Vente de légumes Marchés divers Aide à plusieurs communes en vue de l’embellissement floral Confection de jus de pomme (cueillette et fabrication), confitures, biscuits, … Portes ouvertes Soutien dans les activités festives et/ou de représentation de l’IPPJ. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 104 sur 112 Les bénéficiaires • Tous les jeunes séjournant à l’IPPJ de Wauthier-Braine et qui travaillent pour l’ASBL. Ils sont rétribués pour le travail effectué à l’heure (2 euros). L’argent gagné sera versé au compte du mineur. Il bénéficiera de cet argent soit en fin de séjour soit sur demande pour des achats personnels ; • Les différents services de l’établissement en fonction de demandes particulières et motivées : St Nicolas et activités exceptionnelles par exemple. Comment devenir bénéficiaire ? Une partie des bénéfices peut être accordée aux services suivant certaines conditions (pour combler un budget afin de pouvoir réaliser une activité ou un camp). Chaque année, le Conseil d’administration décidera de la somme totale que l’ASBL pourra retirer de son compte pour en faire profiter les services. Cette dernière sera partagée le plus équitablement entre les différents demandeurs qui auront fait profiter l’ASBL de leur concours. 1° Les comptes des services, c’est-à-dire le crédit fête-jeux-loisirs, le fanion d’honneur et le budget camp, doivent être gérés en bon père de famille. Pour les bons gestionnaires, l’ASBL est un plus non négligeable pour l’organisation d’activités exceptionnelles ; 2° Les services de l’IPPJ doivent avoir contribué au travail dans l’ASBL. Le travail ou l’aide apportée ne se résume pas à un seul projet mais à l’aide fournie tout au long de l’année (fleur, jardin, marché, …) ; 3° Remplir les conditions d’obtention et faire une demande écrite adressée au président via la feuille ad-hoc ; 4° Toute demande sera analysée et une réponse motivée sera adressée au demandeur ; 5° En aucun cas, l’ASBL ne sera le créditeur d’un argent facilement reçu car nous gardons le principe que tout travail mérite salaire et vice- versa. IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 105 sur 112 TABLE DES MATIERES CONTEXTE DU PROJET 1. Contexte légal 2. Promoteurs 3. Destinataires P.2 P.2 P.3 PROJET PEDAGOGIQUE INSTITUTIONNEL 1. Présentation générale de l’institution P. 4 1.1. 1.2. 1.3. 1.4. 1.5. P. P. P. P. P. Localisation Objectifs généraux Spécificités de l’institution Types de prises en charge Références théoriques et méthodologiques 4 5 5 6 7 2. Public concerné P. 9 2.1. Les jeunes délinquants 2.2. L'âge 2.3. Le sexe P. 9 P. 9 P.10 3. L’admission, la réorientation et la sortie P.10 3.1. L’admission 3.2. Procédure de réorientation 3.3. La sortie P.10 P.11 P.11 4. Les ressources humaines P.12 4.1. Description des différentes équipes 4.2. Modalités de formation P.12 P.14 5. Partenariat et concertation IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 P.15 Page 106 sur 112 PROJETS PEDAGOGIQUES PAR SERVICE LE SERVICE ACCUEIL EN REGIME OUVERT 1. Présentation générale du service P.17 2. Objectifs P.17 3. Admission P.18 3.1. Critères d’admission 3.2. Procédure d’admission 3.3. Liste d'attente P.18 P.18 P.19 4. Prise en charge du jeune P.19 4.1. Etapes de la prise en charge 4.1.1 Procédure d’accueil 4.1.1.1. Accueil du jeune lors de l’admission 4.1.1.2. Accueil du jeune lors d’un retour, d’une absence non autorisée 4.1.2 Phases de la prise en charge 4.1.3 Sortie P.19 P.19 P.19 4.2. Modalités de la prise en charge 4.2.1 Méthodes 4.2.2 Activités pédagogiques et éducatives 4.2.2.1 Activités pédagogiques 4.2.2.2 Activités éducatives 4.2.2.3 Horaire P.21 P.21 P.22 P.22 P.23 P.24 4.3. Relations avec l'extérieur 4.3.1 Relation avec la famille 4.3.2 Relation avec les institutions P.24 P.24 P.24 4.4. Evaluation du jeune 4.4.1 Outils d'évaluation 4.4.2 Les sanctions P.25 P.25 P.26 5. Encadrement et organisation interne P.28 5.1. Composition de l'équipe 5.2. Réunions 5.3. Règlement particulier P.28 P.28 P.28 IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 P.20 P.20 P.21 Page 107 sur 112 PROJETS PEDAGOGIQUES PAR SERVICE LE SERVICE ORIENTATION EN REGIME OUVERT 1. Présentation générale du service P.29 2. Objectifs P.29 3. Admission P.30 3.1. Critères d’admission 3.2. Procédure d’admission P.30 P.30 4. Prise en charge du jeune P.31 4.1. Etapes de la prise en charge 4.1.1. Clarification d’entrée 4.1.2. Procédure d’accueil 4.1.2.1. Accueil du jeune lors de l’admission 4.1.2.2. Accueil du jeune lors d’un retour d’une absence non autorisée 4.1.3. Phases de la prise en charge 4.2. Modalités de la prise en charge 4.2.1 Méthodes 4.2.2 Activités pédagogiques et éducatives 4.2.2.1 Activités pédagogiques 4.2.2.2 Activités éducatives 4.2.2.3 Horaire 4.3. Relations avec l'extérieur 4.3.1. Avec la famille 4.3.2. Avec les institutions 4.4. Evaluation du jeune 4.4.1 Outils d'évaluation 4.4.2 Les sanctions P.31 P.31 P.31 P.31 5. Encadrement et organisation interne P.41 5.1. Composition de l'équipe 5.2. Mode de fonctionnement 5.3. Règlement particulier P.41 P.41 P.41 IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 P.32 P.32 P.34 P.34 P.34 P.34 P.35 P.36 P.37 P 37 P.37 P.38 P.38 P.39 Page 108 sur 112 PROJETS PEDAGOGIQUES PAR SERVICE LE SERVICE EDUCATION EN REGIME OUVERT 1. Présentation générale du service P.42 2. Objectifs P.42 3. Admission P.43 3.1. Critères d’admission 3.2. Procédure d’admission 3.3. Liste d’attente P.43 P.43 P.43 4. Prise en charge du jeune P.46 4.1. Etapes de la prise en charge 4.1.1. Procédure d’accueil 4.1.2. Phase d’observation 4.1.3. Programmation du projet individuel 4.1.4. Sortie 4.2. Modalités de la prise en charge 4.2.1. Méthodes 4.2.2. Activités pédagogiques et éducatives 4.2.2.1. La formation professionnelle et l’enseignement 4.2.2.2. Les activités éducatives 4.2.2.3. Les modules 4.2.2.4. Horaire 4.3. Relations avec l'extérieur 4.3.1. Les visites familiales 4.3.2. Le programme des congés 4.3.3. Les contacts téléphoniques 4.3.4. Les audiences publiques et de cabinet 4.3.5. La fréquentation scolaire extérieures et les activités professionnelles 4.3.6. Les collaborations avec les institutions 4.4. Evaluation du jeune 4.4.1. Outils d'évaluation 4.4.2. Les sanctions P.46 P.46 P.47 P.48 P.48 P.48 P.48 P.50 P.50 P.57 P.58 P.58 P.59 P.59 P.59 P.60 P.60 P.60 P.61 P.61 P.61 P.63 5. Encadrement et organisation interne P.64 5.1. Composition de l'équipe 5.2. Mode de fonctionnement 5.3. Règlement particulier P.64 P.65 P.66 IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 109 sur 112 PROJETS PEDAGOGIQUES PAR SERVICE LE SERVICE D’OBSERVATION ET DE DEVELOPPEMENT EMOTIONNEL ET RELATIONNEL EN REGIME FERME 1. Présentation générale du service P.67 2. Objectifs P.67 3. Admission P.68 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. Critères d’admission Procédure d’admission Liste d’entrées Sorties et évasion P.68 P.69 P.69 P.69 4. Prise en charge du jeune P.70 4.1. Etapes de la prise en charge 4.1.1. Accueil et observation 4.1.2. Phase d’observation dirigée 4.1.3. Développement de l’intelligence relationnelle 4.1.4. Finalisation par un projet particulier 4.2. Modalités de la prise en charge 4.2.1. Méthodes 4.2.2. Activités éducatives et pédagogiques 4.2.2.1. Activités éducatives intra-muros 4.2.2.2. Activités éducatives extra-muros 4.2.2.3. Activités pédagogiques 4.2.2.4. Horaire 4.3. Relations avec l’extérieur 4.3.1. Avec la famille 4.3.2. Avec les institutions et les autres services du secteur de l’aide à la jeunesse 4.3.3. Avec l’IPPJ 4.3.4. Avec les autorités mandantes 4.3.5. Avec les avocats 4.4. Evaluation du jeune 4.4.1. Outils d’évaluation 4.4.2. Les sanctions P.70 P.70 P.71 P.72 P.72 P.73 P.73 P.75 P.75 P.75 P.80 P.86 P.86 P.86 5. Encadrement et organisation interne P.91 5.1. Composition de l’équipe 5.2. Mode de fonctionnement 5.3. Règlement particulier P.91 P.91 P.92 IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 P.87 P.88 P.88 P.88 P.88 P.88 P.90 Page 110 sur 112 PROJETS PEDAGOGIQUES PAR SERVICE LE SERVICE D’ACCOMPAGNEMENT POST-INSTITUTIONNEL (A.P.I.) 1. Présentation générale du service P.93 2. Objectifs P.93 3. Admission P.94 3.1. Critères d’admission 3.2. Procédure d’admission 3.2.1 Avant l’acception du mineur dans le groupe 3.2.2. Proposition du jeune pour l’accompagnement 3.2.3. L’analyse de la demande 3.2.3.1. L’équipe éducative 3.2.3.2. Le jeune 3.2.4. Supervision de la mise en place des éléments permettant l’accompagnement 3.2.4.1. L’inscription scolaire 3.2.4.2. Préparation d’un suivi psychologique P.94 P.94 P.95 P.95 P.96 P.96 P.97 4. Prise en charge du jeune P.98 4.1. Procédure de la prise en charge 4.1.1. La décision 4.1.2. Le début de l’accompagnement 4.2. Modalités de la prise en charge 4.2.1 Les visites 4.2.2 Les activités 4.2.3 Retour à l’IPPJ 4.3. Evaluation du jeune 4.4. Sortie du jeune du service d’accompagnement P.98 P.98 P.98 P.98 P.98 P.99 P100 P100 P101 5. Encadrement et organisation P101 5.1. Composition de l'équipe 5.2. Mode de fonctionnement 5.2.1. Réunion de l’équipe éducative 5.2.2. Réunion de l’équipe pluridisciplinaire 5.2.3. Relations avec le SPJ 5.2.4. Relations avec l’extérieur P101 P101 P101 P102 P102 P102 IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 P.97 P.97 P.97 Page 111 sur 112 PROJETS PEDAGOGIQUES PARTICULIERS LA RELANCE Page 103 L’ATOUT A.S.B.L. Pages 104 et 105 IPPJ de WAUTHIER-BRAINE – Projet pédagogique approuvé le 30 juin 2011 Page 112 sur 112