Concours EpE – Metronews – mars 2016 Réduire, réutiliser
Transcription
Concours EpE – Metronews – mars 2016 Réduire, réutiliser
Concours EpE – Metronews – mars 2016 Réduire, réutiliser, recycler, recréer Café des Spores Du marc de café aux champignons : l'économie circulaire en action Présentation générale Le projet : Café des Spores Du marc de café aux champignons : l'économie circulaire en action Statut : association loi 1901 Lieu : Toulouse et Bélesta-en-Lauragais (31) Date de création : octobre 2015 Ce que nous faisons : il s'agit de produire des champignons (pleurotes et shiitakés) sur du marc de café recyclé. L'idée est de produire une alimentation locale, sur la base d'une ressource disponible en masse, le marc de café, considérée habituellement comme un déchet. Le sous-produit qui reste à la suite de la cueillette est utilisable en tant que compost en maraîchage. Pourquoi ? Valoriser un déchet – réalisation d'une « boucle d'activité » d'économie circulaire – création d'activité locale et de dynamique territoriale. Sommaire Le dossier est présenté sous forme de fiches contenant le descriptif, les chiffres-clé, les partenaires, les freins et les leviers. 1. Le constat 2. Les expériences similaires 3. Le contexte local 4. Qui sommes-nous ? 5. La technique de production 6. Le modèle économique 7. Les débouchés 8. Le calendrier 9. Les objectifs et perspectives de développement 10. La communication Fiche 1. Le constat Descriptif. Le constat est sans appel : nous produisons trop de déchets qui pourraient être récupérés. L'exemple du café est frappant : sur 1 kg de café produit, seul 2 grammes finiront effectivement dans nos estomacs : il s'agit d'une source de déchets importante, mais aussi un potentiel d'utilisation énorme de la masse restante. Le marc de café, notamment, est considéré aujourd'hui comme un déchet alors que les utilisations potentielles sont multiples. 7 millions de tonnes de marc de café sont produites (et donc jetées) par an dans le monde. Or il s'agit notamment d'un très bon substrat pour produire des champignons. Le marc de café est un déchet disponible en masse localement, surtout dans les grandes agglomérations, et finit le plus souvent à la benne, en incinération. L'idée est donc le récupérer afin de le valoriser et en faire une production agricole locale et durable. Au niveau alimentaire, les contradictions sont légion : un aliment parcourt de plus en plus de kilomètres entre le lieu de production et le lieu de consommation. La chaîne de production alimentaire représente plus d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre en France ! Seuls 6 à 7 % des produits alimentaires sont achetés en circuit court, alors que les français sont de plus en plus nombreux à vouloir acheter des produits locaux, cultivés de façon durable et bons pour la santé. C'est pourquoi notre projet vise à rapprocher la production agricole de la consommation. Les pleurotes et les shiitakés sont principalement importés en France, originaires des pays de l'Est ou de Chine. Or il s'agit de produits facilement cultivables sous nos latitudes, et bien meilleurs lorsqu'ils sont mangés fraîchement cueillis. De plus, les champignons sont des aliments particulièrement intéressants du point de vue nutritif : ils sont pauvres en calories et riches en minéraux et nutriments. De plus, ils constituent une source de protéines végétales particulièrement riche. Le dernier constat est économique : dans le schéma dit linéaire, nous extrayons des ressources non renouvelables pour produire des biens à faible durée de vie, qui finissent sous forme de déchets dont nous ne savons que faire. L'idée est de créer un système économique circulaire, où la production est issue de ressources disponibles en masse et non créatrice de déchets. Les sous-produits issus de la production de champignons font en l'occurrence un très bon compost, utilisable par les maraîchers locaux. Il s'agit également de créer de l'emploi localement. Chiffres-clé 7 millions de tonnes de marc de café produites par an dans le monde 99,8 % de la masse de café produite ne finit pas dans nos estomacs Les pleurotes contiennent 3 % de fibres et 2 % de protéines, pour seulement 15 kilocalories pour 100 grammes de produit. Les partenaires identifiés La fondation de Gunter Pauli pour le biomimétisme : ZERI. Les freins Un système économique producteur de déchets Une forte importation de champignons qui fait concurrence à la production locale Les leviers Un déchet qui n'en est pas un, le marc de café, disponible en masse localement ; Une volonté de se nourrir sainement, localement et plus responsable 200 kg de marc de café récupéré pour être composté Fiche 2. Les expériences similaires Descriptif Sur la base des travaux de l'économiste Gunter Pauli, plusieurs initiatives ont vu le jour aux 4 coins du globe. Dans les régions productrices de café (Colombie, Mozambique…), les champignons sont cultivés sur les déchets issus de la culture du café. Dans les régions consommatrices, certains pionniers récupèrent le marc de café pour cultiver les pleurotes : c'est le cas à New York, à Bruxelles ou à Paris. Ces initiatives sont souvent une source d'emplois importante, et peuvent permettre de donner un travail à des personnes éloignées du marché de l'emploi (femmes en zone rurale, personnes handicapées…), en leur offrant une activité simple mais créatrice de valeur. La Zimbabwéenne Chido Govera a par exemple créé une unité de production de champignons sur des déchets de café dans son pays, qui permet de créer de l'activité pour les femmes. Orpheline, elle diffuse à présent son modèle dans le monde et œuvre pour l'éducation des femmes à travers sa fondation. La société Upcycle, créée à Paris en 2011, produit et commercialise des pleurotes et des kits de production de pleurotes (« La Boîte à Champignons »). Elle récupère du marc de café avec une société de distributeurs automatiques. Elle fait produire des « sacs de culture » à une société qui fait travailler des personnes en insertion. Une dizaine de salariés sont ainsi embauchés en insertion. Elle produit une tonne de champignons par mois. L'installation initiale était dans un ancien container dans Paris ; depuis avril 2014, la production se fait dans les caves de Rungis. La société s'est fortement développée depuis un an et envisage de multiplier sa production par 5. Elle emploie à présent cinq personnes à temps plein. La société Permafungi est basée à Bruxelles. Elle récupère également le marc de café dans les restaurants pour en faire des champignons. Elle produit 400 kg de pleurotes par mois et des kits de culture à produire chez soi. Le projet compte six personnes employées à temps plein ou partiel. En plus des activités de production, elle développe des ateliers, visites du sites et workshops pour sensibiliser les bruxellois à l'économie circulaire et à l'alimentation locale. L Le container d'Upcycle Chiffres-clé On peut créer deux emplois à temps plein pour produire des champignons sur une plantation de café (Gunter Pauli) Une tonne de champignons produite par mois à Paris Jusqu'à quinze salariés en insertion travaillent pour la production de champignons chez Upcycle Les partenaires identifiés Permafungi à Bruxelles Les travaux de l'économiste Gunter Pauli Grocycle au Royaume-Uni L'association Les Saprophytes à Lille – agriculture urbaine et unité de production de champignons Les leviers Un modèle économique qui marche, duplicable dans la majorité des territoires ; Un modèle créateur d'emplois locaux. Les freins Des partenariats avortés (Upcycle) Un modèle à dupliquer à Toulouse Fiche 3. Le contexte local Dans le cadre de l'Organic Vallée, un hangar de 120 m² est mis à disposition pour commencer la culture. Descriptif. De nombreuses initiatives se développent en Midi-Pyrénées autour de l'alimentation locale et du développement durable. Même si quelques producteurs de pleurotes et shiitakés « traditionnels » ont été identifiés, la production locale reste faible. Toutefois, aucune initiative de culture de champignons sur du marc de café n'a été envisagée jusqu'alors. Or la ville de Toulouse concentre une production de marc de café importante et un foyer de consommation en augmentation : les conditions sont réunies pour mettre en place une unité de production de champignons sur du marc de café. Organic Vallée Le projet a pu voir le jour localement grâce à une initiative : le projet de Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC) Organic Vallée. En juin 2015, plusieurs entrepreneurs se sont réunis dans le but de construire un pôle d'économie circulaire. Elle est située à Bélesta-en-Lauragais, à 40 minutes de Toulouse. Le projet est accompagné par l'Institut de l'Economie Circulaire et l'Ademe, et est reconnu Pôle Territorial de Coopération Economique. Le site s'étend sur 55 hectares où coopéreront des activités durables de production & transformation agro-alimentaire, de recherche & développement et de transformation de déchets. Ainsi, la matière organique récupérée par Cler Verts est réutilisée sur place par les acteurs économiques. Le but est d'installer des porteurs de projet qui s'inscriront dans une boucle vertueuse d'économie circulaire « agro-environnementale » ; une centaine d'emplois directs pourraient être créés. Un maraîcher est aujourd'hui installé. Des projets de transformation, d'élevage, des serres, des ruches, une brasserie sont prévues. D'autres « boucles » peuvent être envisagées avec les autres porteurs de projet : l'utilisation du produit restant après la cueillette par les maraîchers, ou la production de champignons à partir de drèches de brasserie. Organic Vallée et Café des Spores En octobre 2015, Café des Spores rencontre Jean-Luc da Lozzo, directeur de Cler Verts et porteur du projet de SCIC, pour envisager les possibilités d'implantation d'une culture de champignons sur ce site. Le projet Café des Spores est tout à fait en adéquation avec l'idée de la SCIC et les synergies sont nombreuses. Cler Verts récupère notamment 2 tonnes de marc de café par semaine auprès d'une société de distributeurs automatiques (société Sodex) et cherche à mieux valoriser cette ressource. Elle est aujourd'hui compostée avec les autres déchets verts. La plateforme de compostage de Cler Verts Chiffres-clés Un bassin de consommation de 927 000 habitants 2 tonnes de marc de café récupérées chaque semaine par Cler Verts Un hangar de 120 m² à disposition 55 hectares de terrain pour des activités agricoles et alimentaires « circulaires ». Les partenaires identifiés La société Cler Verts – récupération du marc de café La SCIC Organic Vallée – création d'un écosystème d'économie circulaire L'Ademe Midi-Pyrénées, soutien du projet Les membres du Pôle Territorial de Coopération Economique Les freins Une structure encore toute récente à développer Un bassin de consommation plus restreint par rapport à l'Ile de France Les leviers Une production locale de champignons relativement faible Une structure locale existante (Organic Vallée) et dynamique Pas de besoins en logistique pour récupérer le marc de café Fiche 4. Qui sommes-nous ? Descriptif Pauline Petit est la principale porteuse de projet. Elle possède un Master 2 à Sciences Po Lille en Politiques Territoriales de Développement durable. Elle a travaillé en collectivité (Mairie de Lille) et en association sur divers projets de développement durable et d'agriculture biologique. Elle s'intéresse aux nouveaux systèmes économiques et notamment à l'économie circulaire depuis plusieurs années. Elle travaille aujourd'hui à temps partiel en tant que rédactrice pour le site Internet Consoglobe. L'association Café des Spores a été créée par Pauline Petit et son compagnon, Romain Desnoux, en juin 2013. Elle avait pour objectif initial de réaliser le projet de culture de champignons sur des déchets issus de la culture de café au Brésil. L'association a été lauréate de la bourse AVI International. Toutefois, le projet n'a finalement pas été mis en place faute de moyens techniques et financiers. De retour en France, Pauline souhaitait réaliser le projet en réutilisant le marc de café d'une zone urbaine et c'est à Toulouse qu'il a pu être réalisé. Romain Desnoux possède une Licence de génie biologique « protection de l'environnement et gestion des eaux, sols et déchets » et a travaillé au sein de diverses entreprises de gestion de l'eau. Il s'intéresse à la partie technique de production de champignons et ses connaissances en biologie lui permettent de réaliser des expériences de culture. Ils travaillent avec des réseaux d'acteurs qui apportent de précieuses connaissances techniques ou de gestion de projet. Le projet est accompagné par la métropole toulousaine dans le cadre du parcours ADRESS : les acteurs de l'économie sociale et solidaire locale sont mobilisés pour la réussite du projet (Palanca, La Maison de l'Initiative...). Les réseaux d'entrepreneurs sociaux sont eux aussi partie prenante (Entrepreneurs du changement notamment). Le projet peut également compter sur l'expertise des étudiants de l'école d'agronomie de l'ENSAT et des bénévoles du Bio Fablab de Toulouse. Le réseau d'Organic Vallée en tant que PTCE apporte également de nombreux partenaires institutionnels et commerciaux, ainsi que le soutien des porteurs de projets agricoles situés sur le site. Enfin, Café des Spores travaille en partenariat avec Permafungi à Bruxelles, Grocycle au Royaume-Uni et les Saprophytes à Lille pour un échange d'expériences autour de la culture de champignons sur du marc de café. Bref, Café des Spores est bien entouré ! L'objectif à court terme est de « recruter » un associé pour le lancement et le changement d'échelle du projet, pour s'occuper de la partie technique (gestion de la production et logistique). Plusieurs personnes se sont montrées intéressées : les prises de contact sont en cours, le but étant de trouver une personne complémentaire à Pauline pour faire avancer le projet au mieux. Pauline observe les sacs de champignons Chiffres-clés Plus de vingt structures partenaires identifiées ; Plusieurs centaines d'heures bénévoles passées au développement du projet. Les partenaires identifiés Organic Vallée, Palanca, La Maison de L'Initiative, l'Ademe, Toulouse Métropole, le Mouvement associatif, l'ENSAT, le Bio Fablab, les Entrepreneurs du changement, les Saprophytes, Permafungi… Les freins Trouver une personne associée pour le développement du projet ; Une activité pour le moment pas réalisée à temps plein. Les leviers Des partenaires nombreux et dynamiques ; Des compétences transversales et complémentaires pour le portage du projet. Fiche 5. La technique de production Descriptif. L'idée est simple : il s'agit de reproduire les conditions naturelles de pousse de champignons, de façon artificielle. En milieu naturel, les pleurotes et les shiitakés sont dits saprophytes, c'est à dire qu'ils se nourrissent de déchets organiques en décomposition. Ils poussent surtout sur des souches de bois, dans des sous-bois en zone tempérée. Il s'agit donc de reproduire ces souches en créant un substrat à base de marc de café et de paille ou de copeaux. Les pleurotes et les shiitakés se cultivent traditionnellement sur de la paille. Toutefois, la paille nécessite d'être pasteurisée, ce qui demande une consommation d'énergie importante. L'avantage du marc de café, outre le fait de réutiliser un déchet, est qu'il a déjà été pasteurisé lors de sa fabrication. L'eau bouillante nécessaire pour faire le café a en effet stérilisé le café, qui peut être réutilisable tel quel. L'atmosphère de sous-bois est recréée en laissant les champignons dans une atmosphère fraîche et humide, non exposée directement au soleil. C'est pourquoi on fait pousser les champignons dans des lieux fermés, hangars ou caves. Les pleurotes et les shiitakés se cultivent toute l'année, avec de meilleurs rendements au printemps et à l'automne. Il existe plusieurs phases dans le processus de production : - l'inoculation : il s'agit de mélanger le mycéllium (« graines » de champignon) au marc de café et aux copeaux. Le mélange est mis dans des sacs de quinze kilos. Un sac contient environ 12 kilos de café, 2 à 3 kilos de copeaux humidifiés et 500 grammes de mycéllium. Le mycéllium est aujourd'hui acheté, mais un des objectifs est de le fabriquer soimême à partir de pleurotes frais (cf. fiche n°8). - l'incubation : les sacs sont suspendus à des rails et on attend trois semaines pour que le mycéllium colonise le substrat qui devient blanc. L'incubation se fait dans une pièce relativement chaude et sombre. Trois semaines sont nécessaires pour cette phase. Aujourd'hui, des tests sont réalisés dans un garage et dans une cave ventilée. - la fructification : un choc de fraîcheur est nécessaire pour que les pleurotes poussent : ils se développent ensuite presque à vue d’œil, en quatre jours. La fructification se déroule dans une salle plus lumineuse et plus ventilée. Il est nécessaire que les sacs restent humides constamment. Après la cueillette de champignons, les sacs pourront être broyés pour servir de compost. 10 kg de marc de café produit environ 8 kg d'amendement très puissant (le sous-produit de la cueillette), utilisable pour les maraîchers locaux ou les agriculteurs urbains. Les sacs donnent deux à trois récoltes. De manière générale, avec 1 kg de marc de café, on peut obtenir jusqu'à 200 g de pleurotes. Ainsi, un sac de 15 kg peut produire jusqu'à 3 kg de champignons. Peu d'espace est nécessaire pour la production : un container de 30 m² produit par exemple 5 tonnes de pleurotes par an. Les tests réalisés par Café des Spores sont prometteurs puisqu'une récolte donne souvent plus d'1,5 kg de champignons par sac. Ces résultats sont encourageants alors qu'aucun système de contrôle de la température ou de l'humidité n'a encore été mis en place. Chiffres-clés Des pleurotes disponibles en moins d'un mois, toute l'année. 10 kg de marc de café produisent 2 kg de pleurotes. Il est possible de produire 20 tonnes de pleurotes / an dans un hangar de 120 m². Les partenaires identifiés Les sociétés d'agriculture urbaine Macadam Gardens et Hydrosmose pour la réutilisation du compost ; Le Bio Fablab de Toulouse pour la fabrication du mycéllium ; La société Mycélia pour l'achat du mycéllium ; Les Saprophytes et Permafungi pour l'échange de savoir-faire. Les freins Une stabilité de production à atteindre ; La maîtrise de la température et de l'hygrométrie. Les leviers Un procédé relativement simple et peu coûteux ; Des résultats prometteurs sur les tests réalisés ; Une productivité importante sur un espace faible. Les premiers tests (prometteurs) de Café des Spores Fiche 6. Le modèle économique Descriptif. Le modèle économique est en pleine évolution, du fait du changement récent de certains paramètres du projet. Toutefois, il peut être résumé ainsi : l'activité de Café des Spores se base sur trois piliers : - la production et la vente de champignons (activité principale) - la mise en place d'activités annexes : ateliers, formations, découvertes pédagogiques autour de la production de champignons et plus globalement sur l'économie circulaire ; Cette offre arrive plutôt en support de la vente : on organise des événements pour faire connaître le concept et le produit. Toutefois elle peut parfois constituer une source de revenus supplémentaires. - la vente du sous-produit post-cueillette comme compost aux maraîchers. Ici, il s'agit de vendre le substrat. L'idée n'est pas vraiment de dégager un revenu avec mais de couvrir les frais logistiques liés au déplacement des sacs. Un partenariat est en cours de création avec la société d'agriculture urbaine Macadam Gardens, pour évaluer la qualité du substrat. Le modèle économique repose sur une activité en b to b, les clients étant quasiexclusivement des structures économiques et pas des particuliers. Concernant le financement initial : il est estimé à 36 000 €. Il s'agit principalement d'aménager le local, d'acheter les outils et instruments nécessaires à la production et à la commercialisation et de réaliser des outils de communication percutants. Concernant les possibilités de financement : le projet est assez novateur et intéresse de nombreux financeurs publics ou privés, qui agissent sur plusieurs aspects : économie, emploi, développement durable, agriculture… Certains acteurs rencontrés peuvent déjà s'engager sur des sommes conséquentes pour financer le projet. De plus, nous pouvons compléter par des apports en fonds propres conséquents et une levée de fonds auprès de particuliers pour des prêts attractifs. De petits montants pourront être levés grâce également à une campagne de crowdfunding. Nous réaliserons enfin un dossier de financement pour emprunter à taux zéro l'argent qui nous manquera pour débuter le projet (prêt NACRE ou autre). Le budget prévisionnel annuel est estimé à 115 900 €. Nous prévoyons de parvenir à l'équilibre à fin 2017. La vente des champignons représente 95 % des revenus de l'activité. Concernant le statut juridique, l'activité s'installe prochainement en coopérative d'activités et d'emplois. Nous disposons donc d'un statut de salarié et d'une structure pour tester le projet pendant deux ans. A l'issue des deux ans, la volonté est de transformer Café des Spores en Scop. Chiffres-clés Financement initial estimé à 36 000 €. Budget prévisionnel estimé à 115 900 €. La vente des champignons représente 95 % des recettes. Les partenaires identifiés Pour le statut : URSCOP, La Maison de l'initiative ; Pour la construction du modèle économique : la Scop Palanca ; Financeurs publics et privés. Les freins Comme tout modèle économique, il s'agit d'un modèle théorique : les recettes peuvent au final être moins importantes, des dépenses imprévues peuvent arriver. Toutefois le métier d'entrepreneur est justement lié à la capacité de s'adapter. Les leviers Des investissement peu lourds qui ne grèvent pas le budget ; Peu de frais de structure ; La possibilité de tester l'activité pendant deux ans dans un cadre structuré. Le modèle économique réalisé avec Palanca Fiche 7. Les débouchés Descriptif Concernant la vente des champignons, une étude de marché détaillée est en cours de réalisation. En résumé : on privilégiera les acteurs qui s'orientent vers la vente de produits locaux et de qualité. Les supermarchés, par exemple, ne sont pas inclus dans les intermédiaires potentiels. La production de champignons ne peut pour l'instant pas être certifiée bio (marc de café non bio) : les magasins bio et détaillants spécialisés bio sont eux aussi à exclure. Voici les intermédiaires principaux ciblés : - magasins fermiers et de producteurs : Ferme Attitude, Le Recantou, Cultures paysannes, Fermement bon, A travers champs ; - magasins primeurs de qualité - vente en ligne : Mon panier de campagne, Drive fermier 31, acheteralasource.com , caplocal.fr , ungoutdici.fr - Complément AMAP et paniers : réseau des AMAPs régional, paniers paysans locaux ; réseau La Ruche qui dit Oui - Grossistes : Produit sur son 31 (association de producteurs), Champi 31 - Restaurants : cibler les restaurants cuisinant des produits frais et locaux. Chiffres-clés Un prix de vente identifié à 8 € / kg pour des pleurotes et 11 € / kg pour des shiitakés. Trente structures identifiées pour les débouchés. Les partenaires identifiés Chambre d'Agriculture, réseaux associatifs, Chambre de Commerce, réseaux de promotion de l'alimentation locale et de qualité. Les freins Un démarchage chronophage ; Des problématiques de logistique à identifier (livraisons en petites quantités…) Les leviers Un réseau dynamique de détaillants de produits de qualité ; un engouement pour l'alimentation locale ; une offre locale faible ; des produits proposés de qualité. Aujourd'hui : on dispose d'accords de principe avec deux magasins de producteurs, un site de vente en ligne, un restaurant et des négociations sont en cours avec La Ruche qui dit oui. L'offre locale a également été analysée. Des visites de site ont été réalisées auprès des producteurs de pleurotes, des fiches-producteurs réalisées. L'offre est assez limitée puisque trois producteurs se situent sur le marché dans la région, et aucun producteur de champignons ne propose une offre « recyclée ». Le magasin A travers champs à Belbéraud (31) est prêt à acheter une partie de la production Fiche 8. Le calendrier Descriptif Le projet Café des Spores dans sa forme actuelle, à Toulouse, a été créé en octobre 2015. En cinq mois, voici ce qui a été réalisé : - mise à jour des statuts de l'association, démarches administratives ; - dimensionnement du projet, élaboration du modèle économique ; - rencontre des partenaires techniques et institutionnels, visite des sites des partenaires. - lancement du dispositif de création d'activités (ADRESS) - recherche de financements (notamment appel à manifestation d'intérêts Economie Circulaire de l'ADEME). - premiers tests de culture, premières récoltes - premières dégustations. Voici un calendrier prévisionnel pour l'année à venir : Mars Recrutement associé Dimensionnement des travaux du hangar Participation à la semaine du développement durable à l'ENSAT Tests production de shiitaké Avril Mai Lancement des travaux Creuser l'étude de marché et les partenariats commerciaux Diversification de l'offre annexe (ateliers, formations…) Lancement d'une campagne de crowdfunding et levée de fonds Création packaging Juin à août Premières cultures dans hangar – instruments de contrôle température et hygrométrie Approcher partenariat entreprise d'insertion Premiers partenariats commerciaux Septembre Lancement commercialisation plus massive Lancement campagne de communication Octobre à Ajustements sur la production décembre Mise au point de nouveaux produits Janvier mars à Diversification débouchés Début du partenariat entreprise d'insertion Planification nouveaux investissements Chiffres-clés Une rentabilité du projet envisagée à quinze mois. Un seuil de production atteint à mi-2017 (350 à 400 kg de champignons / semaine) Les partenaires identifiés Entreprise de travaux (devis réalisé avec Nérocan Bâtiment à Villefranche de Lauragais) Ademe ; Structures commerciales ; Les plateformes de crowdfunding Blue Bees et Wiseed. Les freins Un calendrier assez serré pour atteindre des objectifs de rentabilité ; Une activité à temps partiel sur le projet. Des sacs de culture de champignons Les leviers Une rentabilité assez facile à atteindre (coûts de production réduits, investissement restreint) ; Des avancées significatives en quelques mois d'existence du projet. Fiche 9. Les objectifs et perspectives de développement Descriptif Les objectifs à trois ans sont la création de deux emplois salariés sur la structure et l'activité d'un équivalent temps plein d'un salarié en insertion. La production envisagée est évaluée à 400 kg par semaine. Elle équivaut au potentiel actuel, compte tenu de la quantité de marc de café récoltée (deux tonnes par semaine) et à la taille du hangar (120m²). A court terme : Nous souhaitons développer l'activité de formation et de sensibilisation aux enjeux de l'économie circulaire et de l'agriculture locale, à travers l'exemple de la production de champignons. Les champignons produits aujourd'hui sont des pleurotes, mais nous envisageons commencer des tests de production avec des shiitakés au printemps 2016. Nous souhaitons diversifier également les supports, toujours dans une optique de réduction des déchets et faire pousser des champignons sur des drèches de brasserie. Nous souhaitons enfin produire notre propre mycéllium et des expériences sont en cours actuellement avec le Bio Fablab de Toulouse (Artilect). A long terme : Les potentialités de développement et de diversification de l'activité sont nombreuses, en voici quelques-unes : - création d'une filière bio (récolte de marc de café bio) - séchage et transformation des champignons - R&D sur les propriétés nutritives et médicinales des champignons > compléments alimentaires ? - Elargissement du périmètre de la récolte du café : restaurants et bistrots centre-ville de Toulouse (partenariat possible SCOP Greenburo pour la logistique) - Autres développements à envisager en lien avec la SCIC Organic Vallée et ses activités (création possible d'un Jardin de Cocagne : mise à disposition de personnes en insertion) - Un élargissement du périmètre des ventes est à prévoir. Toutefois, le périmètre des ventes de champignons reste à l'échelle régionale. Chiffres-clés Production de 400 kg de champignons par semaine à terme. Création de 3 ETP à 3 ans. 5700 tonnes de marc de café produites par an dans la grande agglomération toulousaine potentiellement à recycler. Les partenaires identifiés La micro-brasserie l'Oustal pour une production de champignons sur drèches de brasserie ; le Bio Fablab de Toulouse pour des expérimentations de mycéllium « fait maison » ; Greenburo pour la logistique de récupération de marc de café Organic Vallée ; Les Jardins de Cocagne : travail en insertion. La société Nutrition & Santé basée à Revel (31) : recherche et développement, compléments alimentaires, filière bio. Les freins Un modèle économique à assurer ; Une production à stabiliser ; Un marché à gagner. Image : des shiitakés séchés Les leviers Un milieu économique porteur et des idées pouvant être expérimentées avec nos partenaires ; Des potentialités de développement nombreuses, tant sur le marc de café que sur les champignons ; Des enjeux économiques et environnementaux de plus en plus prégnants ; des objectifs de réduction des déchets à atteindre, favorisant les initiatives de valorisation. Fiche 10. La communication Descriptif. La communication est essentielle pour un projet comme celui-ci. Il s'agit en effet de vendre un produit qui porte une histoire, et de mettre en valeur cette histoire pour trouver des consommateurs. La communication se fait à travers plusieurs moyens : - sur le produit à travers le packaging ; - en direct avec la participation à des évènements, ateliers, salons autour de l'économie circulaire et de l'alimentation locale ; - sur Internet et les réseaux sociaux. Le packaging est à créer. Il s'agit de trouver un matériau durable mais résistant à l'humidité, produit localement, peu cher de préférence et qui puisse contenir 500 grammes de champignons. Le graphisme de la boîte est en cours d'élaboration. Un partenariat est à créer avec la société Cellulopack qui crée des boîtes à partir de cellulose recyclées. En ce qui concerne la communication autour du projet, le bouche-à-oreille est déjà en mouvement et certains particuliers ou professionnels viennent déjà vers nous pour acquérir des champignons. La preuve que le concept est porteur et fonctionne. L'étude de marché est toutefois à finaliser pour identifier notamment un prix de vente adéquat. Le projet est très dynamique sur les réseaux sociaux et permet de faire connaître et de suivre le projet, et constitue un bon support de communication pour les partenaires financiers. Annexe : le film de Café des Spores pour Epe-Metronews https://youtu.be/0McBLwxndLI Chiffres-clés 244 personnes « aiment » la page Facebook Café des Spores ; Un carnet d'adresses mail de 120 contacts locaux (particuliers et professionnels) pour une newsletter. Les partenaires identifiés MA.DE, société de communication « amie » qui réalise pour nous bénévolement des supports de communication ; Un réseau dynamique de graphistes, cinéastes, professionnels du web qui nous soutiennent ponctuellement ; La société Cellulopack pour le packaging. Les freins Une activité chronophage à alimenter constamment ; Une maîtrise technique nécessaire pour réaliser de beaux outils. Les leviers Des compétences en interne sur cette thématique ; Un réseau dynamique d'appuis et consommateurs potentiels