lutrena

Transcription

lutrena
- LUTRENA
Programme International pour l’Abolition
du Travail des Enfants (IPEC)
Projet Sous Régional de Lutte contre la traite
des Enfants à des fins d’exploitation de leur
Travail en Afrique de l’Ouest et du Centre
(LUTRENA)
Conseil des Eglises Protestantes du Cameroun
(CEPCA)
ATELIER DE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES GROUPES RELIGIEUX
SUR LE PLAIDOYER AUX FINS DE L’ADOPTION D’UNE LEGISLATION
SPECIFIQUE SUR LA PREVENTION ET LA REPRESSION DE LA TRAITE DES
ENFANTS ET LA MISE EN PLACE DE STRUCTURES DE SUIVI DE SON
APPLICATION
RAPPORT GENERAL DES TRAVAUX
Lieu :
Hôtel Palm Beach Plus, Kribi
Date :
du 09 au 11 AOUT 2005
NOTE INTRODUCTIVE
Du 09 au 11 Août 2005, s’est tenu à Kribi à l’hôtel Palm Beach Plus, un atelier de
renforcement des capacités des groupes religieux sur le plaidoyer aux fins de l’adoption
d’une législation spécifique sur la prévention et la répression de la traite des enfants ; et
la mise en place de structures de suivi de son application ; organisé conjointement par le
Conseil des Eglises Protestantes du Cameroun (CEPCA) et le Bureau International du
Travail (BIT) dans le cadre du Projet sous-régional de lutte contre la traite des enfants à
des fins d’exploitation de leur travail en Afrique de l’Ouest et du Centre (LUTRENA).
L’atelier avait pour objectif d’attirer l’attention des communautés religieuses dans leurs
composantes les plus représentatives sur l’urgente nécessité de se mobiliser et de
s’engager activement dans la lutte contre le travail des enfants sous toutes ses formes ;
et plus spécialement l’adoption d’un cadre juridique et réglementaire spécifique y relatif.
Ledit atelier a regroupé, outre les responsables IPEC/LUTRENA du BIT, les hiérarques et
représentants des communautés de foi, cibles de l’atelier, mais aussi des personnes
ressources issues des pouvoirs publics (Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale), des
forces de maintien de l’ordre (police judiciaire) et du milieu universitaire.
I.
OUVERTURE DES TRAVAUX
La cérémonie d’ouverture a été ponctuée par les discours de :
•
Mme Yolande FOUDA, Coordonnatrice Nationale du Projet LUTRENA au
Cameroun ;
•
Révérend Docteur Jean Emile NGUE, Secrétaire Général du Conseil des
Eglises Protestantes du Cameroun, prononcé par le Révérend Pierre
AGALGABA, Secrétaire Exécutif du Département du témoignage chrétien et
de la jeunesse.
Prenant la parole en premier, Mme Yolande FOUDA a tout d’abord souhaité la bienvenue
aux participants à Kribi au nom du BIT dans le magnifique cadre balnéaire de l’hôtel Palm
Beach Plus. Elle a, par la suite, présenté l’ensemble des actions du BIT dans la lutte
contre la traite des enfants et les pires formes d’exploitation de leur travail dans le
monde, en Afrique et au Cameroun à travers le programme IPEC et le projet LUTRENA.
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Le Cameroun s’étant révélé, suite à une étude récente, non seulement comme un pays de
transit pour les enfants victimes de la traite en provenance des pays de l’Afrique de
l’Ouest à destination de l’Afrique Centrale, mais aussi comme un point de chute pour ces
enfants ; un pays d’accueil, où le phénomène a véritablement pris racine. Il est donc
attendu des communautés de foi, une implication réelle et effective aux stratégies
d’éradication du phénomène dont l’adoption d’une législation spécifique est un préalable
fondamental, conformément aux engagements de l’Etat du Cameroun vis à vis de la
communauté internationale et des enfants victimes.
Dans son propos, le Révérend Pierre AGALGABA, à la suite de Mme FOUDA, a souhaité la
bienvenue à Kribi, aux différents représentantes et représentants des églises sœurs, et
les a remercié d’avoir adhéré par leur présence à KRIBI, à « la nouvelle dynamique
partenariale BIT-Communautés de foi dans la lutte contre la traite des enfants et les pires
formes d’exploitation de leur travail.» Il a, par la suite, précisé le contexte, les objectifs et
les attentes autour desquels le séminaire/atelier était focalisé ; après l’avoir situé en
droite ligne du mandat biblique, notamment dans sa dimension diaconale et de pastorale
sociale de l’Eglise. Entre les deux, il a délimité la frontière entre l’acceptable et
l’inacceptable en matière de travail des enfants. Enfin, le révérend a donné, à son sens, la
raison de la présence des communautés religieuses à Kribi : « nous pensons, ensemble
avec le BIT que, pour être en mesure d’agir et de persuader les autres d’agir, il est
nécessaire de comprendre la nécessité d’agir… ».
II. DEROULEMENT DES TRAVAUX
Pour la diligence des travaux, la modération et la facilitation de l’atelier étaient assurées
par M. Isaac Justin MABOUTH, Coordonnateur Adjoint du Service National Justice et Paix
(SNJP) de la Conférence Episcopale Nationale du Cameroun (CENC). Le projet de
programme suivant a été adopté par les participants :
a) Présentation des participants,
Suite à un tour de table, chaque participant s’est présenté.
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b) Présentation de l’atelier
Elle a consisté (sous la conduite du modérateur) en la présentation des termes de
référence, des objectifs, et des résultats attendus de l’atelier. M. MABOUTH a pour cela
déroulé tour à tour :
9 L’objectif général de l’atelier : Mobiliser les confessions religieuses en vue du
plaidoyer pour l’adoption dans les meilleurs délais d’une législation spécifique
réprimant la traite des enfants.
9 Les objectifs spécifiques :
-
Edifier et sensibiliser les participants sur le phénomène déshumanisant de la traite
des enfants;
- Informer et former les participants sur les/et aux stratégies actuelles de lutte contre
la traite des enfants ;
- Adopter une stratégie efficace de lutte entre les communautés religieuses.
9 Les résultats attendus :
-
Les participants maîtrisent les notions et outils juridiques pertinents en matière de
lutte contre la traite des enfants ;
-
Les participants maîtrisent et se sont appropriés les stratégies d’intervention du
projet LUTRENA en matière de lutte;
-
Un draft de plan d’action sur le contrôle, la prévention, la détection, la surveillance
de la traite et les réseaux y relatifs; et la prise en charge des victimes est élaboré ;
-
Une task force de contrôle, de surveillance, de prise en charge et de lobbying est
mise en place.
c) L’introduction à la thématique et l’appropriation des concepts
Cette première séquence didactique a été animée par la Coordonnatrice Nationale du
Projet LUTRENA (CNP/LUTRENA). Mme Yolande FOUDA a retracé l’action du BIT et de ses
partenaires dans la lutte contre la traite des enfants et l’exploitation de leur travail en
termes de résultats, de défis et de perspectives. Son propos a porté sur six points
essentiels à savoir:
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-
L’action de sensibilisation et de mobilisation sociales contre la traite des enfants ;
-
L’action en matière de coopération technique ;
-
Le programme IPEC ;
-
L’action en direction des forces de maintien de l’ordre ;
-
L’action particulière, nécessaire et en synergie en direction des communautés
religieuses en raison de leur poids social important;
-
Et in fine les résultats, les défis, les perspectives et la vision future quant au
combat à mener pour éradiquer le mal.
Concernant l’appropriation des concepts, l’oratrice s’est étendue sur l’ampleur inquiétante
du phénomène de la traite des enfants et les pires formes d’exploitation de leur travail,
(origines, causes, conséquences sociales, économiques et culturelles), ses ramifications et
tentacules. Auparavant elle a posé le postulat sur ce qu’il convient d’entendre par travail
des enfants, en délimitant la frontière nette entre l’acceptable et l’inacceptable en la
matière ; et le distinguo qui existe entre travail socialisant, traite des enfants et pratiques
analogues, travail décent, pires formes de travail.
Face à l’ampleur du phénomène, la réponse du BIT et de ses partenaires portent sur
l’action normative ; la sensibilisation et la mobilisation sociales ; l’appui des Etats
membres à travers la coopération technique pour la mise en œuvre des conventions
régulièrement ratifiées par les Etats ; et la mise en œuvre de la convention n°182 ratifiée
par l’Etat du Cameroun passe nécessairement par l’adoption d’une législation spécifique
sur la prévention et la répression de la traite des enfants et la mise en œuvre des
structures de suivi de son application. Et le BIT en appelle au plaidoyer des communautés
de foi pour arriver à atteindre cet objectif dans les meilleurs délais.
A cet effet, la CNP/LUTRENA a présenté l’éventail d’outils déployés par le BIT, et d’acquis
pour doter les partenaires locaux engagés sur le terrain des moyens nécessaires pour la
lutte contre le phénomène de la traite des enfants en général, et spécialement pour
l’adoption d’une loi spécifique y relative; définissant le rôle et la place de l’OIT dans la
synergie de lutte contre la traite des enfants, elle a tenu à préciser que le BIT n’est pas
une agence d’exécution des actions sur le terrain, mais un organisme d’appui technique
et de coordination pour la mise en cohérence des efforts fournis sur le terrain par les
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acteurs locaux. C’est ainsi qu’elle a décliné tour à tour la mission du projet LUTRENA, ses
objectifs, ses partenaires, les résultats quantitatifs et les activités mises en œuvre.
9 Activités :
38 programmes d’action, 08 mini programmes, 67 ateliers de formations, 12 recherches,
une banque de données sur la traite des enfants, une fiche de signalement des victimes,
l’harmonisation juridique sur la traite des enfants à travers les accords bilatéraux, etc.
9 Programmes d’action :
Sensibilisation, prévention, réhabilitation, recherche, formation, renforcement des
capacités…
9 Résultats atteints :
26.133 enfants bénéficiaires du projet LUTRENA aujourd’hui (11.235 filles et 14.898
garçons).
100 enfants réhabilités à Bali (North West province)
Sur cette première séquence didactique brillamment présentée, a intervenu la pause,
après des échanges riches et fructueux.
d) Approches pratiques de la lutte contre la traite des enfants
Cette thématique a constitué la deuxième séquence des travaux de l’atelier. Elle a été
ponctuée par deux communications, qu’ont animées deux hommes de terrain et
d’expérience, le Commissaire Divisionnaire Francis MELONE MBE et le révérend Pasteur
Samuel NGNITEDEM.
Intervenant en premier, le propos du Commissaire Divisionnaire a consisté en un résumé
succinct de l’action des forces de maintien de l’ordre (FMO) en matière de lutte contre le
travail des enfants et les pires formes d’exploitation de leur travail.
Dans son propos l’orateur a relevé l’ampleur du fléau dans le monde et la complexité des
entames de solutions ; tout cela suscite, d’après lui, grand intérêt et nécessite une
réflexion et une action urgentes. Il a situé l’action générale de la police dans la lutte
contre la traite des enfants, dans un contexte d’absence de législation en la matière. Mais
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dans la recherche de solution globale et durable au problème, l’action de la police se situe
à un triple niveau : la prévention ; la protection ; et l’application des mesures
administratives. Le divisionnaire a focalisé son intervention autour de deux principaux
points à savoir :
-
La présentation des mécanismes de suivi et de prévention (genre et lutte contre la
traite des enfants) ; et
-
L’interaction avec les autres organismes et acteurs de la lutte et les groupes
religieux.
S’agissant de la prévention, l’action est essentiellement dissuasive et s’articule autour des
patrouilles, des surveillances, des contrôles, effectués par les unités de sécurité publique,
les services de la police judiciaire et de la police des frontières ;
Pour la protection, elle concerne l’action des unités de sécurité publique, mais aussi de la
police judiciaire et même de la police des frontières. Mais dans l’attente d’une législation
spécifique relative au trafic et à la traite des enfants, la police fonde son action sur un
certain nombre de bases légales pertinentes dont le code pénal, la loi N°98 du 10 janvier
1998 fixant les conditions d’entrée, de séjour et de sortie des étrangers du Cameroun et
son décret d’application et le décret n°2002 du 04 janvier 2002 portant organisation de la
Délégation Nationale à la Sûreté Nationale (DGSN).
En deuxième volet de son intervention, c'est-à-dire, l’interaction avec les autres
organismes et acteurs de lutte et les groupes religieux, le commissaire a relevé que
l’action de la police étant restée isolée, elle s’est rarement inscrite dans un plan général
d’action coordonné avec les autres composantes de la lutte. Et face aux proportions
inquiétantes que prend le fléau, il importe que les différentes composantes de la lutte
coordonnent leurs actions sur le terrain.
Pour ce qui est des communautés religieuses, l’orateur a appelé à rechercher un véritable
changement culturel qui exige compétences et engagements résolus. Il leur suggère une
large variété d’activités pour remédier aux conséquences néfastes du phénomène de la
traite des enfants :
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-
Organisation des conférences et séminaires d’information et de sensibilisation;
-
Programme d’assistance au retour et à la réinsertion des enfants victimes de la
traite ;
-
Des campagnes d’information et d’éducation sur les risques de la traite ;
-
Vulgarisation et facilité de l’accès des jeunes à l’éducation ;
-
Mise en place des mécanismes de coopération, de partenariat et d’information ;
Avec l’implication, à tous ces niveaux de la lutte contre le phénomène, des
syndicats de transports ; étant établi que les transporteurs routiers assurent la plu
part des convoyages d’enfants vers les lieux d’exploitation.
Le Révérend Pasteur NGNITEDEM, deuxième intervenant sur le thème, l’a abordé sous
l’angle holistique. Propos dense s’il en était, il a porté sur un certain nombre d’indications
fortes sur la nécessité et les préalables de la lutte à mener et de l’intervention de l’Eglise
notamment :
-
Du rôle des communautés de foi ;
-
Pourquoi les communautés de foi doivent elles s’impliquer ? ;
-
Un appel final pour les actions chrétiennes ;
-
Les réseaux sociaux ;
-
La nécessité d’aider les individus à développer une résilience ;
-
Il a tenu à définir ce qu’il convient d’entendre par victime.
En conclusion de son propos, le pasteur a tenu à préciser la nécessaire correspondance
qui doit exister entre la prédication et les besoins et préoccupations de notre temps vis à
vis des problèmes auxquels le peuples de Dieu est confronté au quotidien et en raison
des missions du mandat biblique. Cela passe par des actions chrétiennes concrètes qui
promeuvent le développement de tout homme et de tout l’homme en tant qu’il est une
créature de Dieu.
Cette séquence didactique a pris fin après un échange enrichissant qui a permis aux deux
orateurs de s’étendre davantage sur leurs interventions.
e) Les instruments juridiques
Ce thème a été alimenté par les interventions de Mmes Irène GWENANG (chef de la
cellule de la coopération technique division des normes et de la coopération internationale
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du travail ; ministère du travail et de la sécurité sociale) et Marie Thérèse ATANGANA
MALONGUE (docteur en droit, chargée de cours à l’université de Yaoundé II). Leurs
propos ont porté sur un aperçu général des principales normes nationales et
internationales relatives au travail des enfants ; un état des lieux de la législation
camerounaise en matière de lutte contre la traite des enfants, ses applications, mais
surtout ses limites dans la perspective de l’élaboration d’un cadre juridique spécifique
relative à la traite des enfants.
Pour ce qui est de l’aperçu général des dispositions juridiques, elles ont passé en revue
la loi fondamentale dont le préambule garantit la liberté et la sécurité à chaque individu,
avec une préoccupation spécifique quant à la protection des enfants et des jeunes ; La loi
n° 92 du 14 août 1992 portant code du travail, arrimée sur les différentes conventions de
l’OIT notamment les n° 29 et n° 105 ; n° 138 dont l’application est confiée au plan
administratif aux inspecteurs du travail qui possèdent le pouvoir d’effectuer les contrôles
dans les entreprises pour veiller, notamment à la non utilisation de la main d’œuvre
infantile et la convention n° 182 ;
Au sujet des limites de la législation camerounaise, les oratrices ont fait valoir chacune à
son tour que :
-
la fluidité du secteur informel, principal utilisateur de la main d’œuvre infantile
(agriculture, élevage, pêche, mine et carrière, petits commerces, emploi
domestique) ne facilitait pas les contrôle ;
-
la dissémination et la dispersion de la législation dans les supports juridiques (code
civil, code pénal, code du travail et autres textes réglementaires) ne sont pas pour
faciliter la connaissance et l’application efficaces desdits textes par tous les acteurs
impliqués ;
-
l’absence d’une législation spécifique contre la traite des enfants ne permet pas de
poursuivre un individu de ce chef d’accusation au Cameroun, même si certaines
dispositions du code pénal réprime l’esclavage et la mise en gage des personnes
mais cela reste dans un cadre général.
En deuxième articulation du thème, les deux oratrices ont abordé en point principal, le
processus d’élaboration en cours, d’une loi spécifique sur la traite des enfants,
actuellement conduit par le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale, avec l’appui du
BIT avec les étapes qui l’ont comporté :
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-
La consultation de Libreville en mars 2002 qui a relevé la nécessité pour les Etats
d’adopter une convention sous-régionale sur la question ;
-
La tenue en mars 2003 toujours à Libreville de l’atelier d’harmonisation des
législations en matière de lutte contre la traite des enfants ;
-
La mise en place au plan national d’un comité ad hoc sur l’élaboration d’une
convention sous régionale sur la traite des enfants ;
-
La réalisation d’une étude portant sur une analyse critique de la législation
camerounaise, ses limites et insuffisances ; et la proposition d’avant projet de loi
spécifique sur la question actuellement menée par Mme ATANGANA, à la demande
du projet LUTRENA, l’atelier de validation de ladite étude est en préparation.
Pour donner davantage d’épaisseur à leurs propos, les dames ont évoqué la deuxième
réunion spécifique sur le trafic et l’exploitation des enfants en Afrique de l’Ouest et du
Centre, tenue récemment à Yaoundé et organisée par INTERPOL et la police
camerounaise qui a recommandé l’élaboration, l’adoption et la mise en application d’une
telle législation.
Les insuffisances de la législation actuelle démontrant le bien-fondé d’une loi spécifique,
l’action des groupes religieux sera décisive à cet effet, d’où l’appel du BIT pour leur
implication effective. A la suite des 2 dames sans est suivi un échange riche dans le cadre
des débats suscités par cet aspect sensible de nos travaux.
f) Echanges, discussions et débats
Toutes les communications ont suscité un grand intérêt auprès des participants et les
discussions qui s’en sont suivies ont été riches en termes d’échanges, de clarifications,
d’enrichissements et de compréhension. Le volume important de questions enregistrées
et réactions suscitées en est l’illustration patente.
La journée s’est achevée par une évaluation restreinte des travaux par l’équipe technique
de l’atelier.
Au deuxième jour des travaux, après la prière d’ouverture conduite par le Révérend
Docteur Jean Emile NGUE, les travaux se sont poursuivis par la présentation de la chaîne
d’intervention en matière de lutte contre la traite des enfants par Mme Yolande FOUDA,
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avec notamment en indication schématique, les responsabilités et les moyens nécessaires
y afférents : qui fait quoi ? Comment ? Quels sont les moyens d’identification ?
L’oratrice a expliqué le mécanisme de fonctionnement de la chaîne d’intervention avec
des maillons nécessairement inter reliés et qui doivent rester soudés car, les maillons de
la chaîne tous ensemble doivent contribuer à mettre en synergie tous les efforts
nécessaires à l’éradication du phénomène de la traite des enfants. C’est un rêve mais un
rêve commun qui doit devenir réalité. Elle a relevé que c’est en 2004 que la réflexion fût
initiée sur les moyens de mettre en place les différents réseaux au profit des enfants
victimes de la traite. La chaîne d’intervention est dont l’ensemble de toutes les étapes à
prendre en compte dans le cadre de la lutte contre la traite. Les différents intervenants
agissant en synergie à plusieurs niveaux du sommet à la base et vice versa à l’échelon
national. La chaîne d’intervention permettant ici de déclencher une action rapide et
concertée, pour une traçabilité des cas de traite (victimes), et un accès rapide aux
informations
appropriées.
La
chaîne
d’intervention
comprend
ainsi :
les
chefs
traditionnels, forces de maintien de l’ordre, comités de vigilance, société civile,
population, etc.
Chacun des acteurs jouant ici un rôle précis, la coordination est nécessaire à chaque
niveau, pour faire circuler l’information, et éviter des goulots d’étranglement au niveau
national.
A la suite de la présentation de la chaîne d’intervention, l’intervenante a enchaîné avec le
second exposé sur la fiche de signalement que l’atelier de Kribi 2004 avait élaboré pour
une information uniforme permettant de suivre les victimes, et cette fiche a été adoptée
par les pays de la sous-région CEMAC.
Ladite fiche est subdivisée en plusieurs rubriques : identification, information sur la
famille, information sur les personnes impliquées, description des faits, travail effectué
par l’enfant (secteur d’activité, utilisateur, etc.) et à titre complémentaire un état des
dommages subis par l’enfant doit être fait. Cette fiche de signalement doit circuler à titre
d’outil de travail pour faciliter l’action de tous les intervenants de la chaîne.
La dernière communication, toujours animée par la CNP/LUTRENA, a porté sur le
plaidoyer.
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Après avoir répondu à la question qu’est-ce que le plaidoyer ? Mme FOUDA s’est attelée à
répondre à l’autre grande question Pourquoi un plaidoyer ?
Parce que nous avons un objectif : dans un proche avenir, une loi spécifique pour lutter
contre la traite des enfants doit être adoptée dans une stratégie endogène et participative
la plus large possible. Pour cela, les communautés religieuses, en s’investissant dans le
plaidoyer, doivent influencer les décideurs en se positionnant comme intermédiaire. Mais
pour cela il faut qu’il dispose d’une information complète, circonstanciée, suffisamment
documentée et utile en matière législative sur le phénomène de la traite des enfants.
D’ici la prochaine session parlementaire, toutes les voies et les moyens doivent être
explorés pour que cette loi soit adoptée, ce ne sera pas une loi du BIT mais une loi au
service de la restauration de la dignité volée des enfants victimes de la traite ou exposés
aux pires formes d’exploitation de leur travail. L’idéal serait que la loi passe à l’assemblée
à la prochaine session de novembre 2005.
Que peuvent donc concrètement faire les communautés de foi ? C’est sur cette
interpellation qui reprend en écho l’appel express de Durban que la séquence des
communications a pris fin, rappelant par là aux participants à cet atelier la raison d’être
de leur présence à kribi.
A sa suite, le Révérend Docteur Jean Emile NGUE a exhorté les participants à prendre le
problème au sérieux car les enfants maltraités sont nos frères et nos fidèles. Après les
échanges et les débats, Mme FOUDA a annoncé les 4 thèmes retenus pour les travaux en
atelier et présenté les termes de référence de chaque groupe de travail.
g) Travaux en groupe
Termes de référence des travaux en groupe
Les participants ont réfléchi sur les thèmes
(∗)
suivants dans quatre groupes de travail. :
Thème 1 : Contrôle, surveillance, détection, signalement, identification et prise en charge
des victimes.
(∗)
Pour les sous-thèmes, voir Annexe 2.
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Thème 2 : Elaboration des éléments du plan d’action national de lutte contre la traite et le
plaidoyer pour le cadre juridique et son application.
Thème 3 : Le plaidoyer.
Thème 4 : Task force sur la surveillance, le contrôle et la prise en charge des enfants
victimes de la traite.
La répartition dans les groupes étant faite, les uns et les autres se sont retirés pour
plancher sur le thème retenu. Les travaux se sont poursuivis le 3ème jour avec la séance
des restitutions qui a comporté deux phases, la présentation des résultats des travaux de
tous les quatre groupes en une seule séquence, conformément aux TDR, suivi en
deuxième séquence des débats en plénière (réactions, améliorations, amendements…) ce
qui a amené la CNP a reprécisé les TDR de certains groupes qui ont dû retourner en
atelier compléter leurs travaux, à la satisfaction générale (voir Annexe 3).
Après les restitutions des travaux en groupe, a intervenu l’évaluation générale de l’atelier
sous la conduite du modérateur. L’exercice a consisté à recueillir - in situ - l’appréciation
générale du déroulement des travaux auprès de chaque participant, en termes d’atteinte
des objectifs que l’atelier s’est assigné. De l’avis général et à la lumière des critères
d’évaluation, l’atelier s’est déroulé toujours à la satisfaction générale (voir Annexe 4).
La cérémonie de clôture des travaux de l’atelier a été ponctuée par les mots du Rev. Dr
Jean Emile NGUE Secrétaire Général du CEPCA et de Madame Yolande FOUDA CNP
LUTRENA.
Tous deux ont exprimé leur satisfaction totale pour la qualité des travaux et
l’organisation de l’atelier, toutes choses qui augurent (c’est le souhait émis par les deux)
d’un partenariat fructueux et de qualité entre le BIT et les communautés de foi, dans le
but commun et ultime de donner un coup d’arrêt définitif au phénomène déshumanisant
de la traite des enfants. Le Révérant a assuré le BIT de l’engagement total de l’Eglise,
dans sa posture d’autorité morale, dans ce combat total et sans merci…
III.
EN GUISE DE CONCLUSION
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LE COMMUNIQUE FINAL
Réunis à Kribi du 9 au 11 août 2005 dans le cadre de l’Atelier de renforcement des
capacités des groupes religieux sur le plaidoyer et l’adoption d’une législation sur la traite
des enfants et la mise en place des structures de suivi de son application, organisé
conjointement par le BIT et le CEPCA,
Nous, Communautés de foi,
•
Après avoir écouté les exposés des personnes ressource sur la situation globale de
la traite des enfants en Afrique,
•
Après avoir travaillé en atelier sur les actions concrètes que nous entendons mener
contre cette atteinte flagrante contre la dignité de l’enfant,
Recommandons :
•
La mobilisation de tous les acteurs sociaux en vue de l’adoption d’une législation
spécifique réprimant cette pratique ignoble dans les meilleurs délais. Cette loi
devra prendre en compte la réhabilitation de l’enfant sur un large plan, tenir
compte de la vulnérabilité des femmes, garantir les droits de la victime ainsi que la
nature de l’assistance à lui apporter, sa protection et celle de sa famille ;
•
La mise sur pied, à tous les niveaux, de structures pouvant veiller à l’application
stricte des textes juridiques issus de cette loi ;
•
Le travail en synergie entre les forces de maintien de l’ordre, les communautés de
foi et les autres organisations de la société civile ;
•
Le renforcement de l’éducation civique et citoyenne au sein des tous les ordres et
niveaux d’enseignement ;
•
L’introduction dans les homélies, les sermons et tous les prêches des éléments de
sensibilisation des communautés religieuses sur la traite des enfants ;
•
L’association des syndicats de transporteurs routiers qui servent de relais entre les
trafiquants et leurs commanditaires ;
•
L’élargissement de la sensibilisation à toutes les institutions et principalement
celles dont la mission est de protéger le citoyen ;
•
La construction de centres sociaux de bonne qualité en nombre suffisant
susceptibles de couvrir tous les besoins de base exprimés par les victimes de la
traite, aussi bien sur le plan social, psychologique, moral, juridique… ;
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13
•
La formation professionnelle de la victime en vue de lui fournir le minimum vital en
termes d’apprentissage de métier ;
•
La création d’une coalition nationale des organisations religieuses dans la lutte
contre la traite des enfants ;
•
Le soutien, par le BIT, de toutes les actions entreprises par les communautés de
foi ;
•
La mise sur pied, par le gouvernement de la république, de stratégies de lutte
contre la traite et les pires formes de travail des enfants, le renforcement de la
surveillance des frontières et la prise de sanctions coercitives à l’encontre les
trafiquants ;
•
Les campagnes de sensibilisation et de conscientisation de masse par les media, en
relation avec les toutes les parties prenantes ;
•
L’identification distinctive et spécifique des communautés de foi dans la chaîne
d’intervention ;
•
La création d’un site web par et pour les communautés de foi, dédié aux questions
relatives à la traite des enfants ;
La création d’une ligne verte pour faciliter le contact entre les divers intervenants de la
chaîne d’intervention ;
•
L’organisation des activités lors des journées relatives aux enfants, en synergie
avec tous les partenaires de la chaîne d’intervention ;
Fait à Kribi, le 11 août 2005
Les Communautés de Foi
Protestants, Musulmans, Catholiques
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ANNEXES
ANNEXE 1
PROGRAMME DE L’ATELIER
Heure
Modules
Journée du 09/08/2005
08h3009h15
09h4511h00
11h0012h30
14h3016h30
contenu
Cérémonie d’ouverture
Introduction
thématique
à
Appropriation
concepts
•
Annonce du programme de la
•
cérémonie d’ouverture et discours ;
Modérateur/
facilitateur
•
la •
•
Présentation de l’atelier
Présentation des objectifs
Modules
et
séquences
de
• Modérateur/
formation
facilitateur
•
Modalités pratiques
•
Présentation des participants et • CNP
leurs attentes
des •
•
•
•
•
•
•
Instruments juridiques sur •
la traite des enfants
•
•
16h4518h00
Responsables
Travail des enfants
• CNP – LUTRENA
Traite des enfants
Prise en charges (juridique,
sociale, etc.)
prévention
Réhabilitation/réinsertion
Présentation du projet WACAP
Normes internationales
Gwenang,
Législation camerounaise et ses • Mme
MINTSS
insuffisances
Rôle des magistrats, juges et leurs • Mme Atangana
(consultante)
interactions avec les autres acteurs.
Le processus de mise en place du
cadre institutionnel et juridique sur la
traite des enfants
Approches pratiques dans •
Techniques et approches des • Pasteur Ngintedem
la lutte contre la traite des
intervenants
(Ass. Emmanuel
enfants
•
Présentation des mécanismes de Cameroun)
• M. Melone Mbe
contrôle et surveillance
•
Mécanismes de suivi et de (DGSN)
prévention, genre et lutte contre la
traite des enfants
Journée du 10/08/2005
08h3010h30
La chaîne d’intervention
BSR YAOUNDE
1- Quels sont les intervenants à chaque •
étape ?
2- Quels sont leurs rôles ?Quels sont les
outils dont ils ont besoin pour intervenir
(matériel, fiches, etc.)
3- Tracer la chaîne d’intervention (en
ressortant les intervenants, leurs rôles
et responsabilités) en matière de
détection et prise en charge des
victimes
4- Concevez les différents supports
nécessaires pour le travail (fiche
d’identification des victimes, fiche de
contrôle, registre des cas signalés, etc.
et dites qui devrait s’en servir et dans
quel but.
Quels sont les indicateurs à prendre en
considération pour déterminer un cas
de la traite ?
CNP – LUTRENA
1
…/...2
Heure
11h0012h30
14h0018h00
Modules
contenu
Responsable
Nécessité du plaidoyer pour •
le
plaidoyer
et
ses
outils • CNP LUTRENA
l’adoption d’un cadre juridique
(pourquoi,
qui,
quoi,
comment,
national,
actualisé
et
moyens, alliés)
spécifique sur la Traite des •
Qu’est-ce que le plaidoyer ?
Enfants
•
En quoi consisterait le plaidoyer en
matière d’adoption d’un cadre juridique
sur la traite des enfants ?
•
Qui sont les acteurs ?
•
Quels messages émettre ?
•
Quelles sont les autres moyens
nécessaires ?
Travaux en groupes
• Modérateur /
•
Elaboration des éléments du plan facilitateur
d’action
pour
la
synergie
des (travaux de groupe)
organisations religieuses contre la traite
des enfants ;
•
Mise en place de la task force sur
la surveillance, le contrôle et la prise en
charge sociale
- Présentation du comité ;
- Modèles existants ;
Cas du Cameroun.
Journée du 11/08/2005
08h3010h30
Restitution des travaux en Travaux en groupes et débats
groupe
CNP LUTRENA
•
CNP + Facilitateur
10h4511h45
Evaluation de l’atelier
•
CNP + Facilitateur
11h4512h00
Lecture du rapport final
des travaux
•
Rapporteur
12h0014h00
Conclusion de l’atelier et cérémonie de clôture et fin des travaux
-
BSR YAOUNDE
CNP LUTRENA ;
Secrétaire Général CEPCA ;
• Modérateur/
Hauts responsables religieux des
facilitateur
trois communautés participantes
Secrétaire Exécutif du
département du témoignage chrétien et
de la jeunesse.
2
ANNEXE 2
Termes de référence des travaux en groupe
Les participants devaient réfléchir sur les thèmes suivants :
Groupe 1
Thème :
Contrôle, surveillance, détection, signalement, identification et prise en
charge des victimes.
1) La fiche de signalement et son utilisation ;
2) Le rôle des communautés religieuses dans la chaîne d’intervention sur la lutte contre la
traite des enfants et la lutte contre le travail des enfants en général ;
3) Les mécanismes de communication et de collaboration avec les autres partenaires dans la
chaîne d’intervention.
Groupe 2
Thème :
Elaboration des éléments du plan d’action national de lutte contre la
traite et le plaidoyer pour le cadre juridique et son application.
1) Quels devraient être les grands axes du plan ?
2) Quels sont les intervenants et leurs rôles respectifs ?
3) Quelles actions devraient être entreprises à court, moyen et long termes ? Proposer un
chronogramme, le coût, autres moyens nécessaires ;
4) Quels domaines devraient couvrir l’actualisation de la législation existante ainsi que la
promulgation d’une législation spécifique en matière de lutte contre la traite des enfants ?
Groupe 3
Thème :
Le plaidoyer.
1) Qu’est-ce que le plaidoyer ?
2) Le plaidoyer et ses outils (pourquoi, qui, quoi, comment, moyens, alliés) ;
3) En quoi consisterait le plaidoyer en matière d’adoption d’un cadre juridique sur la traite
des enfants ?
4) Qui sont les acteurs ?
5) Quels messages ?
6) Quelles sont les autres moyens nécessaires ?
Groupe 4
Thème :
Task force sur la surveillance, le contrôle et la prise en charge des
enfants victimes de la traite.
1) Examiner sa composition (la liste des membres) ;
2) Examiner ses TDRs ;
3) Déterminer son programme d’actions et les échéances ;
4) Déterminer le budget et les sources de financement.
BSR YAOUNDE
1
ANNEXE 3
Restitution des travaux en groupe
Groupe 1
Thème central : Contrôle, surveillance, détection, signalement, identification et prise
en charge des victimes
Les participants devront réfléchir sur le thème central en mettant l’accent sur les sous-thèmes cidessous :
1. la fiche de signalement et son utilisation,
2. le rôle des communautés religieuses dans la chaîne d’intervention sur la lutte contre la
traite des enfants et le travail des enfants en général,
3. les mécanismes de communication et de collaboration avec les autres partenaires dans la
chaîne d’intervention.
Notre premier travail a été de classer les actions dans un ordre qui nous paraissait plus lisible.
C’est ainsi que nous avons adopté l’enchaînement suivant :
Contrôle- détection*
Identification- signalement
Prise en charge
Surveillance
Contrôle
Ensuite, il nous a paru opportun de présenter(information) et de poser le problème de la traite
des enfants et du travail abusif pour que les populations sachent que ces phénomènes constituent
une atteinte grave aux droits de l’enfant et de ce fait, sont considérés comme un crime contre
l’humanité ;
Après ce préalable, nous nous sommes lancés dans la réflexion et le partage sur :
1- Le rôle des communautés de foi contre le trafic, la traite des enfants
Informer
Restituer les résultats des travaux du présent atelier aux responsables de vos communautés
Saisir la hiérachie pour qu’elle donne de »s directives aux responsables.
BSR YAOUNDE
1
Groupe 2
Thème : Elaboration des éléments du plan d’action national de lutte contre la traite et
le plaidoyer pour le cadre juridique et son application
Question 1 : Quels devraient être les grands axes du plan ?
-
Prendre connaissance de la proposition d’avant-projet de loi spécifique et de l’état des
lieux ;
la sensibilisation et l’éducation des masses (1) ;
le plaidoyer (6),
la collaboration et le partenariat (2) ;
la création dans les quartiers et villages des comités de vigilance (3) ;
le recensement des indices permettant d’identifier les cas de maltraitances et de traite des
enfants ;
la dénonciation (4) ;
la réhabilitation et la réinsertion (5).
Question 2 : Quels sont les intervenants et leurs rôles respectifs ?
1. les
-
intervenants
les confessions de foi /les communautés religieuses,
les autorités administratives et traditionnelles,
les forces du maintien de l’ordre,
les parents, les enfants victimes et non victimes, les média, la société civile, les
juridictions, les parlementaires, les leaders d’opinion.
2. les rôles respectifs
a)
-
la société civile
identification des cas de maltraitance et de traite des enfants,
dénonciation des cas, des auteurs et des milieux concernés,
sensibilisation (dans les sermons, contact des fidèles…).
b) les confessions religieuses
- l’identification par chaque communauté des cas de traite des enfants,
- la dénonciation des cas, des auteurs et des milieux concernés par cette pratique auprès
des pouvoirs publics,
- la sensibilisation et l’éducation des masses dans les sermons, causeries éducatives et les
contacts avec les fidèles, etc…
c) l’Etat
- recherche d’informations, recherche des présumés auteurs des infractions de traite par la
police et la gendarmerie,
- prévention et répression des auteurs,
- encadrement et éducation des masses,
- action des média publics : vulgarisation des différentes méthodes de sensibilisation,
- mise en place d’une politique de médiatisation par les méthodes de communication
sociales des confessions religieuses.
d) les média
- vulgarisation des différentes méthodes de sensibilisation,
- mise en place d’un pôle de médiatisation par les moyens de communication via les
confessions religieuses.
BSR YAOUNDE
2
e) les parlementaires
- le vote, l’adoption et la promulgation de la loi spéciale sur la traite par les autorités
compétentes.
Question 3 : Quelles actions devraient être entreprises à court, moyen et long
termes ? Proposer un chronogramme, le coût, autres moyens nécessaires.
3-1- Court terme
-
-
mobilisation par l’Etat et ses partenaires ou les autres acteurs des populations,
mobilisation de la société entière,
faire le lobbying auprès des autorités compétentes en vue de l’adoption d’urgence, d’un
cadre juridique spécifique en matière de traite des enfants, lors de la prochaine session
parlementaire,
éducation et sensibilisation des masses.
3-2- Moyen terme
-
mise en place des comités de vigilance,
campagnes de sensibilisation en zones rurales pour l’incitation à la vigilance des parents.
3-3- Long terme
-
éducation et sensibilisation des masses,
suivi de l’application de la loi spécifique en matière de traite et des mesures
d’accompagnement,
mise en place de structures de réhabilitation et d’insertion des comités de vigilance.
Proposition de chronogramme (échéancier)
• Activités :
A court terme : (réf. III-1) Août 2005 – Août 2006
Coût : 25 millions / province
Autres moyens nécessaires (logistique et ressources humaines).
A moyen terme : (réf. III-2) Sept. 2005 – Sept. 2008
Coût : 75 millions / province / an.
Autres moyens nécessaires (logistique et ressources humaines).
A long terme : (réf. III-3) Oct. 2005 – Oct. 2015
Coût : 5 milliards / province.
Autres moyens nécessaires (logistique et ressources humaines).
Question 4 : Quels domaines devraient couvrir l’actualisation de la législation
existante ainsi que la promulgation d’une législation spécifique en matière de lutte
contre la traite des enfants ?
Enumération des domaines
1. Sur le plan pénal, insuffisance de la législation pénale actuelle ;
2. Enumération et identification des cas ;
3. Définition précise des termes « traite » et « trafic » des enfants ;
4. Qualification de ces infractions en crime.
-
intégration dans notre législation des cas cités à l’article 3 de la convention n°182 de l’OIT,
à cette liste, on ajoute la criminalisation du retrait et du trafic des organes du corps
humain à des fins de pratiques,
BSR YAOUNDE
3
-
la prise en compte des coûts médicaux consécutifs à des dommages subis par les victimes,
compensation pour la détresse,
mesures de sécurité pour les enfants dans le transport,
l’alignement des âges de scolarisation obligatoire et des âges d’admission au travail,
le rallongement de l’âge minimum au travail à 16 ans.
Structures existantes et modes de financement
I – Structures
- Foyer de charité de Ngaoundéré,
- Maison des jeunes à Garoua,
- JED (jeunesse en difficulté) à Bafoussam,
- Centre des jeunes musulmans à Obala,
- Association « main dans la main » à Douala,
- Foyer d’accueil EPC de Njoungolo à Yaoundé,
- Association Emmanuel du Cameroun à Bamenda,
- Kumu fed fed à Bali,
- Centre maranaina à Bertoua,
- Foyer de l’espérance à Yaoundé,
- Foyer de charité Bojongo à Yaoundé,
- Legal ald clinic of Limbe.
II – Modes de financement
1. sur le plan interne
- les dons,
- les contributions des chrétiens,
- la zakat.
2. sur
-
le plan international
la BID,
l’Organisation de la Conférence Islamique,
la HACI (hope for africa initiative for children),
W.C.R.P. all conference of religious and peace, conférence mondiale pour la religion et la
paix
III – Les lobbying
Pilotage des activités par le comité national d’action des communautés religieuses pour
l’éradication de la traite des enfants.
Bureau exécutif national
- 2 membres catholiques (SNJP)
- 2 membres protestants
- 2 membres musulmans
- 1 représentant délégué / province
- les superviseurs de terrain :
• pasteurs,
• prêtres,
• imans.
BSR YAOUNDE
4
Groupe 3
Thème : le plaidoyer pour l’adoption d’un cadre juridique national
Le plaidoyer est une argumentation circonstanciée et motivée en vue de défendre une cause.
C’est une action d’urgence qui vise à mobiliser les ressources et les énergies sur une question
donnée. Elle vise à s’associer et à interpeller d’autres personnes morales ou physiques à la
solution d’un problème. Elle a pour finalité de mettre en condition psychologique favorable, les
personnes dont le concours est sollicité.
Pour produire l’écho souhaité, le plaidoyer doit s’appuyer sur une communication (qui peut être
publique ou privée) horizontale ou verticale et mettre en œuvre des ressources humaines et
matérielles.
Le plaidoyer vise à sensibiliser et obtenir l’adhésion du public (j’allais dire du plus grand nombre)
à la solution du problème posé.
Selon la nature du problème, notre plaidoyer s’adresse aux « politiques » (partis politiques,
leaders d’opinion, société civile, aux organisations syndicales, au BIT, et surtout aux
communautés de foi, garantes de la conscience sociale…
Le 21ème siècle est dominé par le progrès scientifique dans tous les domaines. Mais, la science
n’est pas seulement la mère du progrès car elle peut être travestie par la cupidité des hommes et
déboucher sur l’esclavage, la traite d’enfants, les pires formes de travail. Avant qu’il ne soit trop
tard, il y a lieu que le législateur intervienne par une loi cadre pour prévenir le phénomène et
réprimer les auteurs des infractions, sans oublier la prise en charge des victimes. Il convient de
sensibiliser les communautés de foi sur ce nouveau fléau, de propager le message (comme
l’évangile) et rester vigilant. Et les prédications doivent s’appesantir dans ce sens.
La traite est l’esclavage des temps modernes, un crime contre l’humanité, une honte pour notre
époque, et une atteinte au plan de Dieu. Dans le cadre de la lutte contre ces fléaux, le Cameroun
a ratifié des conventions relatives à :
1.
2.
3.
4.
Travail forcé (1960) ;
Travail obligatoire (1962) ;
L’âge minimum d’admission à l’emploi pour les enfants (2001) ;
Les pires formes de travail (2002).
Avec l’engagement de mettre sur pied une législation nationale spécifique, il est don temps que…
Selon la tradition africaine, une main n’attache pas le paquet. De ce fait, le mal ne peut être
vaincu que grâce aux efforts conjugués des communautés de foi, les leaders d’opinion, les
syndicats, les partis politiques, les parlementaires, etc.
En marge de tout ce qui précède, nous pensons que de nombreuses mesures annexes, ainsi que
les activités collatérales sont nécessaires pour prévenir le mal à la racine.
Nous pensons à la formation parce qu’un homme formé est un homme instruit, cultivé et
éduqué… car chaque enfant qu’on enseigne, est un homme que l’on gagne…
Nous n’oublions pas la lutte contre la pauvreté par la création d’activités productrices de richesse.
BSR YAOUNDE
5
Question 2 : le plaidoyer et ses outils (pourquoi, qui, quoi, comment, moyens alliés)
Quoi ?
Pourquoi ?
Qui ?
Législateur
Comment ?
Commission
Adoption d’une
Réduire ou
législation
éliminer la
convainquant sur
nationale, des
traite des
la question,
Droits de
-
enfants
-
-
En
A
En utilisant des l’Homme et des
données des
Libertés
nouvelles
Parlementaire,
recherches
Ministères
(rapports, cas
concernés
pratiques,
statistiques),
-
En proposant
des exemples
- séminaire, table
Agences des
Sensibilisation
Amener les
-
religieux,
de masse
gens à prendre
-
ONG ?
ronde, conférence, Nations Unis
conscience de
-
Gouvernem
prédication,
fléau
témoignage,
ent,
l’émergence du
campagne,
Société
-
(BIT)
éducation
civile,
Organisatio
-
n syndicale
Réhabilitation
Leur permettre
-
ONG,
des victimes
de s’insérer/
-
Comités
réintégrer
religieux,
effectivement à nouveau dans
-
en créant des
AGR,
-
Gouvernem
en créant des
Hommes
d’affaires,
Parlementaires,
centres de prise en Bailleurs de fonds
ent
charge
le tissu social
Suivi de
Veiller à la
l’application des sanction des
textes adoptés
Structures mises
sur pied
-
Juriste,
-
Agent des
auteurs de la
traite des
forces de l’ordre,
-
enfants
Autorités
administratives,
-
Comités de
vigilance
BSR YAOUNDE
6
Activités
1ère étape :
sensibilisation et
information
Objectifs
Amener la
communauté de foi
à s’approprier la
LUTRENA
Cibles / Qui ?
- Evêques,
- Prêtres,
- Religieux,
- Imams,
- Ouvriers
apostoliques
- Chefferie
traditionnelle
Périodes
12 – 25 août 2005
Résultats attendus
Appropriation de la
LUTRENA
2ème étape :
action directe, mise
en place d’un
groupe restreint ad
hoc pour rencontrer
le Premier Ministre
Accélérer le
processus de dépôt
du projet de loi à
l’Assemblée
Nationale
-
Avant le 15
septembre 2005
Dépôt à l’Assemblée Task force
du projet de loi
CENC
CEPCA
Comité ad hoc
3ème étape :
Suivi
Faciliter le
processus de dépôt
du projet de loi à
l’Assemblée
Nationale
Après l’adoption
Appropriation
collective de la loi
Les structures et
moyens des
communautés de
foi
BSR YAOUNDE
MINTSS
Parlementaires,
Forum Cameroun
Commission
nationale des
droits de l’homme
et des libertés
- Partis politiques
- Média (nationaux
et internationaux)
- Représentations
diplomatiques
Communauté
nationale
Responsable
- Commission
Justice et Paix,
- Amicale des
anciens d’église,
- Association
Culturelle
Islamique
- Association des
femmes
chrétiennes
Communautés de
foi
Outils
Culte, rencontres,
messe, radio/
média, les réseaux
de communication
(CENC, CEPCA),
chefferies
traditionnelles
7
Groupe 4
Thème : task force sur la surveillance, le contrôle et la prise en charge des enfants
victimes de la traite
I-
Objectif général
Contribuer à la réduction significative de la traite des enfants.
II -
Objectifs spécifiques
1. Fournir une information de qualité pour accroître l’efficacité du travail de surveillance,
2. Assurer le suivi des actions menées en liaison avec les autorités religieuses et leurs
partenaires engagées dans la lutte contre la traite des enfants,
3. Favoriser la prise en charge des victimes par les centres agrées,
III -
Composition (caractéristiques)
couverture nationale,
sensibilisation au genre,
équitabilité,
qualifications (professionnalisme).
Villes sensibles
Bamenda, Yaoundé, Douala, Kribi, Limbé, Mamfé, Kousseri, Ambam, Ngaoundéré, Bta.
Yaoundé
2 / comités
de foi (6)
Coordination
nationale
Limbé
(3)
Bda
(3)
Bta
(3)
Ydé
(6)
Dla
(6)
Mfé
(3)
Kri
(3)
Ndéré
(3)
Kribi
(3)
Ambam
(3)
( 36 )
Composition de la coordination nationale
Communauté islamique :
1- M. Sani Alhadji
2- M. Djoh à Ndiang Issa
Conseil des Eglises Protestantes du Cameroun :
1- Mr Munangue Daniel
2- Mme Tarkang Margaret
BSR YAOUNDE
8
Eglise Catholique :
1- Mme Amougou Yvette
2- Mme Laura Naddin Ngwa
IV -
Programme d’action
Activités
Résultats
Création d’un
observatoire
Un
observatoire
opérationnel
et fonctionnel
Recueil,
collecte
d’information
et de données
Informations
fiables
disponibles et
transmises à
qui de droit
Transmission
de
l’information
Réunions de
concertation
Les points de
vue et les
méthodes
d’int. sont
renforcées
Séminaires,
Les capacités
ateliers
sont
renforcées
La main
Réunions de
d’œuvre des
suiviactions
évaluation
entreprises est
cohérente et
effective
Les sanctions
Démarches
administratives sont prises à
l’encontre des
et judiciaires
trafiquants,
Les droits des
victimes sont
restaurés
Campagne de Loi adoptée,
sensibilisation parlementaires
auprès des
sensibilisés
parlementaires
/ loi sur la
traite des
enfants
Identification
Les centres
des centres
sont identifiés
Identification
Les victimes
BSR YAOUNDE
Responsable
M
Coordination Local,
nationale
mobilier,
ordinateur,
fourniture de
bureau,
téléphone/fax
Field
superviser,
coordination
nationale
Moyens
F
Cf.
budget
Période
H
6 personnes 2ème
semestre
2005
Tous les 3
mois
Coordination
nationale
Coordination Déplacement Cf.
budget
nationale,
locale
Coordination continu
nationale
Coordination Matériel
nationale,
didactique
locale
Coordination
nationale
Personnes
ressources
2/an
F.S.
Tous les 6
mois
Continu
Coordination
nationale,
locale
Coordination Comm.
nationale,
locale
FS
Déplacement
Cf.
budget
Assistants
sociaux
Avant
novembre
Continu
FS
9
des victimes
aussi
Assistance aux Les victimes
victimes
sont prises en
charge
Réhabilitation La
réhabilitation
(suivi du
des victimes
processus)
est effective
Coordination
nationale,
FS
Coordination
nationale
Budget
N°
1
2
3
4
Désignation
Formation / séminaire
Fonctionnement
Personnel
Investissement
BSR YAOUNDE
CL
1.000.000
3.000.000
10.080.000
600.000
14.080.000
39,41 %
Subvention
10.420.000
11.100.000
1.040.000
22.560.000
60,59 %
10
ANNEXE 4
Evaluation de l’atelier
Veuillez évaluer chaque rubrique ci-dessous en inscrivant d’une croix de Saint André
dans la case correspondante à la note choisie
Notation
Rubriques
Très bien
Bien
Assez bien
Passable
Travaux en groupes
Exposés
xxxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxx
xxxxxx
xx
x
Modération
Participation des séminaristes
xxxxxxxxx
xxxxxx
Site et prise en charge
Atteinte des objectifs
xxxxx
xx
Xxxxxxxxx
xxxxxxxxxx
xxxxxx
Xxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxx
xxxxx
Xxxxxxxxxxxx
Xxxxxxxxx
Logistique et documentation
x
Xxxxxxx
Restauration
Satisfaction des attentes personnelles
xxxxx
xxxxx
Xxxxxxxxxxxx
xxxxxxxxxx
xxxxxx
BSR YAOUNDE
xxxxxxxx
xxxxx
xxxxxx
xxxxxxxxxx
xxx
xxxxxxxxxx
xxx
Xxxxxxxx
xxxxxxx
Médiocre
x
xxxxxx
xx
x
xx
xxxx
1
ANNEXE 5
Leçons apprises et engagements pris par les participants
Name
Lessons learnt
1. Prof. Pierre Titi
Nwel
Personal commitment
- report to the bishops about the workshop
- cause a pastoral letter to be made by the
bishops of Cameroon
2. Rosalie Ayissi
Worst forms of child labour and
the magnitude of child trafficking
in Cameroon
-
Restitute workshop to Justice & Peace
workers of the Diocese and join in the
program of the National service
3. Jean Maurice
Noah
Non existence of a legal
framework on this dangerous
phenomenon
-
restitute seminar to Justice & Peace
workers
-
inform church hierarchy to take
measure to fight this phenomenon
4.
Child labour and its different forms -
restitute to other groups
5. Mounangue Siliki
Daniel
A crime against humanity and a
disgrace of this age
-
finance a seminar for all church
groups in Yde and restitute
6. Laura Naddin
Ngwa
Difference forms of child labour
and international conventions
ratified by Cameroon
-
make a report to hierarchy and cause
archbishop to call all the priests to preach
in sermons,
-
meet with existing centers that carter
for victims,
-
engage in data collection of affected
family
7. Djoh Issa
What child trafficking is all about
-
restitute to my group and tack action
on behalf of my community at the level of
the national coordination.
8. Barister
Atemkeng Elizabeth
Child trafficking is a reality
-
Call a diocesan meeting and restitute
the content of the workshop,
-
Give promotional talks in church,
-
Bring news to fellow lawyers
9. Ayissi Ernest
10. Boubakari
Hassana
BSR YAOUNDE
- Cameroon has degenerated from
transit zone to a receiving zone
with regards to this phenomenon,
-
Cause meeting with hierarchy of my
parish and restitute content of the
workshop,
- The complexity of the
phenomenon
-
Mobilize quarter heads to fight
against child trafficking by constituting
vigilance groups in my community.
Completed all what I do already
since I work with destitute
children already
-
Meet imam and cause him to let me
restitute workshop during Friday prayers
and cause action to be taken by my whole
community.
1
11. Tarkang
Abunaw Margaret
Raised awareness on the issue of
child trafficking
12. Sani Aladji
13. Kenfack Robert
-
Restitute workshop content to equally
raise awareness to CWF group,
-
Make a report to hierarchy/ SEP,
-
Talk about the phenomen to Hon.
Rose Abunaw my younger sister to do
something about hosting the process in
her capacity as Vice President of the House
of the Assembly.
-
Restitute what has been learnt t-o
religious and traditional chiefs about the
gravity of the phenomen,
-
Contribute whole heartedly to the
national task force.
-
Will continue to do what we have
been doing in this light.
14. Eyoa Marie F.
There is an existing proposed
legal frame work
-
Restitute content of workshop in
seminars in a bid to wage a war against
the phenomenon
15. Nlondock
Moussa
Alarming statistic as Cameroon
has become residing country
-
Design a logo and corresponding
message on the phenomenon.
16. l’Abbé Joseph
Ebo’ozo
A crime against humanity and a
mortal sign
-
Report to hierarchy with proposals
that the thus fight be integrated in our
pastoral work in the Archidiocese.
17. Nzameyo
Pauline
A criminal act
-
Raise arguments for the church to do
something and fast about this
phenomenon.
18. Yvette
Amougou
-
Have known what child
trafficking is all about,
-
The difference between
socialization and child labour,
19. Marie Louise
Mbida
20. Rev. Jean Emile
Ngue
Restitute to hierarchy,
-
Sensitize women groups on the reality
of the phenomenon.
-
Integrate this in the program of
activities of the Justice and Peace
Commission of Douala Archidiocese,
-
Exploit the project of law.
No legislation.
More sensitive to the phenomenon
and the reality in our country.
-
-
Alarming statistics,
-
Formation of the task force
team,
-
Group work and family
team spirit.
-
Will report to the church and look for
more funds for further action.
21. Therese
Malongue Atangana
Commitment to work for the
cause
-
I have added religious communities
as partners to the project of law on child
trafficking.
22. Abbe Elizabeth
Crime against humanity
-
Will restitute workshop content to
hierarchy and propose action.
BSR YAOUNDE
2
23. Mounif
Emmanuel
24. Pastor
Agalgaba
-
-
-
The reality of the
phenomenon and the network
involved,
Crime against humanity,
No legal disposition as yet
to address the issue.
Will engage in sensitization campaign
to inform and fight against this ill among
university students.
-
Restitute within church circles,
-
Organize reflection meetings at the
level of CEPCA,
-
Call churches to address remedial
measures.
25. Cheik Awaln
Sani
Another deadly phenomenon like
HIV / AIDS.
-
Link up my organization with BIT.
26. Mana
Emmanuel
That religious have been
integrated in this fight.
-
Seminars to restitute.
27. Me Dona Moula
-
information on the
magnitude of the phenomenon,
-
that Cameroon has
degenerated from a transit
country to one that labours and
actually use the victims.
-
Informed about the actual
situation of the ill,
-
Difference between child
labour and socialization of
children
28. Fidèle Sokamte
-
Inform hierarchy and parish
collaborators of the alarming situation.
-
Report to hierarchy and make
proposals on what could be done to
revamp existing structure that could be a
rescue ground for the victims,
-
Organize information session.
29. Paul
Samangasou
The magnitude of the ill, and
measures that can be taken to
advocate for a better life for our
children.
-
Do advocacy on behalf on my group
on this phenomenon.
30. Yolande Fouda
Total satisfaction for participation
spirit during workshop.
-
Let the network that has been formed
be a living reality.
BSR YAOUNDE
3
ANNEXE 6
Proposition de questionnaire permettant d’identifier
une potentielle Victime de traite (par le Pasteur Gnitedem)
Moyens d’identification d’une victime
-
Que faites-vous ? Dans quelles conditions ? Etes-vous payé ?
-
Comment vivez-vous ?
-
Pouvez-vous quitter votre travail ou votre situation si vous voulez ?
-
Pouvez-vous aller et venir comme vous le voulez ?
-
Avez-vous subi des lésions physiques de quelque manière que ce soit ?
-
A quoi ressemblent vos conditions de travail et de vie ?
-
Où passez-vous la nuit et prenez-vous vos repas ?
-
Dormez-vous sur un lit, sur une natte ou au sol ?
-
Vous est-il arrivé d’être privé de nourriture, eau, sommeil et soins médicaux ?
-
Devez-vous demander la permission avant de manger, dormir ou aller aux toilettes ?
-
Y a-t-il une clé sur votre porte et fenêtre qui sert de surveillance pour vous empêcher de
dormir ?
-
Quelqu’un a-t-il menacé votre famille ?
-
Vos papiers d’identification et documents officiels ont-ils été retirés par quelqu’un ?
-
Est-ce que quelqu’un vous force à faire quelque chose que vous ne voulez pas faire ?
-
Est-ce que la personne est accompagnée d’une autre qui essaye d’exercer un contrôle sur
elle ?
-
Vous est-il possible de détecter les abus physiques et psychologiques ?
-
Est-ce que la personne semble soumise et sérieuse ?
-
La personne a-t-elle des difficultés de langage, de communication ou culturelle ?
BSR YAOUNDE
1
ANNEXE 7
Schémas de la chaîne d’intervention et de la coordination décentralisée
proposés par les confessions religieuses réunies à Kribi
LA CHAINE D’INTERVENTION CONTRE LA TRAITE DES ENFANTS
•
FMO
•
Police
Gendarm
erie
Armée
•
Ministères
•
•
•
Tribunaux
•
Minas
Mints
1ère et
Gde instance
•
Cours
d’appel
Victimes
s
Minef
•
•
•
Concertation
Echanges d’informations et de
données statistiques
o
Action diverses en faveur des
victimes ou en l’encontre des
trafiquants
o
o
BSR YAOUNDE
OSC
Communautés
religieuses
Associations/
ONG
Communauté
o
o
o
Capacité à agir
Prise de décision
Prise en charge
1
COORDINATION DECENTRALISEE
Tribunaux
Démembrements
des Ministères
(niveau provincial,
départemental,
d’arrondissement,
etc.)
Sanctionnent
Condamnent
Réhabilitent en droit
O
S
Minatd
(Coordination)
C
Réhabilite, Forme, Prend en charge,
contrôle, applique la loi, écoute….
Dénonce, forme, prends
en charge, sensibilise,
plaide, écoute…
F M O
Contrôle, surveille,
sanctionne, fait respecter
la loi
BSR YAOUNDE
2
ANNEXE 8
DISCOURS
DISCOURS D’OUVERTURE
ALLOCUTION D’OUVERTURE DE Madame FOUDA, CNP LUTRENA
ATELIER DE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES GROUPES RELIGIEUX SUR LE
PLAIDOYER AUX FINS DE L’ADOPTION D’UNE LEGISLATION SPECIFIQUE SUR LA
PREVENTION, LAREPRESSION DE TRAITE DES ENFANTS ET LA MISE EN PLACE DES
STRUCTURES DE SUIVI DE SON APPLICATION
Du 09 – 11 Août 2005 à Kribi
Chers responsables des communautés de foi,
Chers représentants des pouvoirs publics,
Mesdames et messieurs,
Chers séminaristes,
Permettez-moi tout d’abord de vous souhaiter au nom du BIT, la bienvenue à Kribi dans ce
magnifique cadre de l’hôtel Palm Beach.
La traite des enfants doit être perçue comme un crime contre les plus vulnérables, en l’occurrence
les enfants. Elle est souvent liée à la traite des femmes, un autre fléau qui ravage le monde.
Selon des statistiques du Bureau international du travail portant sur l’année 2000, 1.2 millions
d’enfants dans le monde étaient victimes de traite dont 200.000 en Afrique.
Une étude conduite dans le projet de lutte contre la traite des enfants en Afrique de l’ouest et du
centre (le projet LUTRENA) validée par ses partenaires en 2004 démontre que le Cameroun
montre que le Cameroun est non seulement un pays de transit et d’accueil pour les enfants en
provenance des pays d’Afrique de l’Ouest à destination de l’Afrique Centrale, mais que des
enfants camerounais sont victimes de traite tant à l’intérieur de ses frontières que dans des pays
africains, européens et aux Etats-Unis.
Mesdames et messieurs,
Chers séminaristes,
C’est le lieu de rappeler avec satisfaction que le parlement du Cameroun a ratifié les conventions
138 et 182 de l’OIT respectivement relatives à l’âge minimum d’admission à l’emploi et aux
« pires formes de travail des enfants ». Ces deux conventions constituent la base de travail du
Programme International pour l’abolition du travail des enfants (IPEC) qui appuie le Cameroun à
travers les projets WACAP qui lutte contre le travail des enfants dans l’agriculture cacaoyère et
LUTRENA qui couvre 12 pays dont le Cameroun et qui s’intéresse à la traite des enfants à des fins
d’exploitation de leur travail.
D’autres instruments fondamentaux telle la convention des Nations-unies sur les droits de
l’enfants ont également été ratifiées par le Cameroun et démontrent ainsi sa volonté d’agir pour
une plus grande protection des enfants.
Depuis mars 2002, à la demande du Cameroun, le projet LUTRENA facilite l’action du Cameroun
tant dans le domaine de la sensibilisation que du renforcement des capacités nationales à travers
diverses formations offertes aux agents de police et de gendarmerie, aux inspecteurs du travail
aux agents d’exécution des activités du projet etc… et aujourd’hui aux communautés religieuses.
BSR YAOUNDE
1
Des progrès notables ont été enregistrés mais ces efforts méritent d’être poursuivis et amplifiés
notamment par des campagnes d’information généralisées, la mise en place de structures
efficaces de réhabilitation des enfants victimes de traite et surtout l’adoption d’une législation
appropriée assortie de sanctions qui soient appliquées avec la plus grande fermeté.
Tant que ce vide juridique persistera, les auteurs de cette pratique honteuse opèreront dans une
impunité quasi-totale et leur action aura pour effet d’empêcher les enfants de réaliser leur
potentiel scolaire, gage du renouvellement du capital humain dont le Cameroun a besoin.
Mesdames et Messieurs,
Chers séminaristes,
Le 16 juin dernier, à l’occasion de la journée de l’enfant africain, l’hémicycle de l’assemblée
nationale du Cameroun a abrité le désormais traditionnel parlement des enfants et le 09 juillet
2005 s’est tenue une séance de sensibilisation des parlementaires sur la traite des enfants en vue
de l’adoption d’une législation spécifique. Du 02 au 04 août 2005, INTERPOL a tenu une réunion
internationale sur la même question. Ces trois moments forts démontrent l’intérêt que les
pouvoirs publics du Cameroun accordent à la question. Aujourd’hui, dans la continuité de cette
action promotrice des droits de l’enfant, il vous est demandé de contribuer activement à la lutte
contre la traite des enfants. Votre action va porter sur un certain nombre de fronts :
1°) En usant de votre présence et de votre influence auprès des fidèles pour les sensibiliser sur
les effets de la traite sur les enfants, leur famille et le développement du Cameroun et pour
mener des actions spécifiques dans vos ressorts territoriaux respectifs avec eux en vue de
prévenir et de lutter conte la traite.
2°) En faisant le plaidoyer pour une loi spécifique visant à combattre efficacement ce phénomène
grandissant et à doter les communautés religieuses des outils nécessaires pour le faire.
3°) En mettant en place des comités de vigilances et d’autres structures du suivi du phénomène.
Par ailleurs et bien plus tôt, lors de la conférence de Durban sur le racisme en Afrique du Sud, les
communautés religieuses, du fait de leur rôle dans l’enseignement et le respect des valeurs
morales et éthiques, ont reçu un appel particulier, afin de s’impliquer activement dans la lutte
contre le travail abusif et avilissant des enfants. A cet effet, le BIT à travers le Projet LUTRENA, a
saisi en 2003 les communautés religieuses, en sollicitant leur appui dans le cadre de la célébration
de la deuxième édition de la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, dont le
thème de l’année était : « la lutte contre la traite des enfants ». Et leur adhésion fut totale. En
effet, toutes les communautés de foi contactées à cette occasion avaient organisé des actions
pendant la semaine d’activités marquant la commémoration (prédications sur la traite des
enfants, tables rondes, émissions radio, publication de dépliant sur le thème, match de football,
etc).
Votre rôle est donc capital dans la chaîne d’intervention que la mise en place de mesure de suivi
de l’application de la loi. Pour ma part je voudrais vous assurer de la détermination du BIT à
continuer d’apporter au Cameroun à travers les ministères du travail et des affaires sociales et nos
partenaires tout l’appui nécessaire à la poursuite des efforts louables que vous entreprenez déjà
et qui méritent d’être renforcés. Le BIT pour se faire continuera à travailler de concert avec tous
les autres partenaires au développement du Cameroun au sein de la famille des Nations-Unies et
en dehors car il est convaincu que seule l’union des efforts viendra à bout de ce fléau.
Mesdames et messieurs la traite est un phénomène complexe qui appelle une réponse
multidimensionnel dans la quelle les parlementaires ont un rôle clé à jouer. Le BIT et l’ensemble
de ses partenaires Y compris les donateurs de ce projet demeurent convaincus que cette séance
de sensibilisation aura un effet multiplicateur en faisant de vous des relais actifs de la lutte contre
la traite des enfants.
Je vous remercie de votre aimable attention.
BSR YAOUNDE
2
Allocution d’ouverture du Secrétaire Général du Conseil des Eglises Protestantes du
Cameroun, le Révérend Docteur Jean Emile NGUE à l’occasion du séminaire /atelier de
renforcement des capacités des groupes religieux sur le plaidoyer aux fins de
l’adoption d’une législation spécifique sur la prévention et la répression de la traite
des enfants et la mise en place des structures de suivi de son application.
(A Kribi, 09 - 11 Août 2005)
Hiérarques des communautés de foi,
Chers représentants du pouvoir public,
Mesdames et messieurs,
Chers séminaristes,
C’est un honneur pour le conseil des Eglises protestantes du Cameroun d’être la tête de proue de
ce néo-partenariat(en termes d’action) entre le Bureau International du Travail (BIT) et les
communautés de foi matérialisé aujourd’hui par cet atelier ; Et ceci suite à l’appel express de
Durban lors de la conférence sur le racisme en Afrique du sud en septembre 2001. En effet, les
communautés religieuses, du fait de leur rôle dans l’enseignement et le respect des valeurs
morales et éthiques y avaient, reçu un appel particulier, afin de s’impliquer activement dans la
lutte contre le travail abusif et avilissant des enfants. Pour donner suite à cet appel, le projet
LUTRENA, dans sa composante camerounaise, avait saisi depuis 2003 les communautés
religieuses, et aujourd’hui nous sommes réunis ici.
Permettez-moi auparavant de vous souhaiter une chaleureuse bienvenue et vous dire du fond du
cœur merci, pour avoir adhérer par votre présence ici, à cette dynamique partenariale de
solidarité impulsée conjointement par le BIT et le Conseil des Eglises Protestantes du Cameroun
pour faire barrage au phénomène dangereux et destructeur de la traite des enfants.
Hiérarques des communautés de foi,
Mesdames et messieurs,
Chers séminaristes,
La miséricorde du chrétien provient du fait qu’il a été régénéré ; il est une nouvelle créature. Il
peut maintenant avoir miséricorde pour ceux qui souffrent ; il peut aider. L’évangile c’est certes la
prédication, mais c’est aussi et surtout l’action. L’on ne peut pas prêcher sans agir »
Mathieu
5 :7-9 ; Romain 1 :28-31.
C’est dire que l’Eglise locale est le lieu d’une diaconie complète, c’est-à-dire d’un type de service
chrétien qui corresponde à la fois au mandat biblique, et aux besoins et préoccupations de notre
BSR YAOUNDE
3
temps. Dans leur mission de pastorale sociale, les communautés de foi ont le devoir de faire
avancer la cause du développement durable et les droits de l’Homme. Et principalement des
enfants car « L’enfant doit être respecté en tant que sujet de droit- et être humain, ayant droit à
la sollicitude et- l’assistance de l’Etat et de la société ».
Concernant le travail des enfants en lui- même, il s’agit déjà de faire la part entre l’acceptable et
l’inacceptable.
La participation des enfants ou des adolescents à des travaux ne nuisant pas à leur santé et à leur
développement physique ou n’entravant pas leur scolarité est généralement considérée comme
une expérience positive : y sont incluses les activités ménagères ou familiales exercées dans les
entreprises familiales ou les activités exercées en dehors des heures scolaires et pendant les
vacances en vue de gagner de l’argent de poche… ce type de travail contribue au développement
des enfants et au bien être de leur famille ; il leur permet d’acquérir des compétences, des
habitudes et des expériences qui renforcement leur rentabilité et leur productivité une fois
adultes. Ce type d’activités ne peut en aucun cas être assimilé aux pires formes de travail des
enfants.
Par contre, des enfants réduits en esclavage, séparés de leur famille, exposés à des risques et des
maladies graves et/ou livrés à eux-mêmes dans les rues de nos villes, et exploités dans les
campagnes en zones agricoles, souvent dès leurs plus jeunes âges ; privés d’enfance, de leur
potentiel et de leur dignité ; avec des atteintes graves à leur développement psychologique et
physique, à leur santé ; et parfois même à leur vie… voilà la catégorie d’enfants au centre de
notre attention ces trois jours durant et dont nous devons opposer un non catégorique à la
victimisation. Car les pires formes d’exploitation de leur travail dans lesquelles ils sont engagés
sont extrêmement dangereuses et destructrices à terme pour l’ensemble du tissu sociétal.
Hiérarques des communautés de foi,
Mesdames et messieurs,
Chers séminaristes,
Notre assignation a perpétuelle demeure ici trois jours durant, dénote vous vous en doutez de
l’ampleur et de la complexité du fléau ; car il est inextricablement lié à la pauvreté. En effet, les
enfants sont souvent poussés sur le marché du travail pour assurer leur survie et celle de leur
famille ; parfois ils sont les victimes innocentes de l’exploitation d’adulte sans scrupules ; parfois
encore leur participation à l’activité économique tient à la pénurie et à l’inadaptation du système
éducatif… Pour toutes ces raisons, le travail des enfants est souvent toléré et accepté comme une
fatalité, pratiqué souvent à l’abri des regards et protégé par le mur du silence, de l’indifférence et
de l’apathie.
BSR YAOUNDE
4
Mais ce mur doit être brisé absolument. Et la responsabilité des communautés de fois y est
extrêmement primordiale compte tenu de leur rôle de gardiennes des valeurs morales et éthiques.
Il apparaît dès lors que la lutte contre les pires formes de travail des enfants ne se réduits par à
une action purement juridique, elle nécessite aussi et surtout une action sociale de fond et une
certaine vision de la société et du développement ayant comme dessein ultime le développement
de tout homme et de tout l’homme. La convention 182 de l’Organisation Internationale du Travail
(OIT) expose au grand jour le calvaire de ces enfants, et elle se fixe comme objectif d’éradiquer
les pires formes de travail auxquels ils sont exposés.
Les communautés religieuses sont appelées à jouer un rôle décisif dans la réalisation de cet
objectif en appuyant notamment et activement l’adoption d’une législation spécifique sur la
prévention et la répression de la traite des enfants et la mise en place des structures de suivi de
son application. Et en accord avec l’appel de Durban, le BIT ne peut atteindre véritablement cet
objectif qu’en faisant de l’église un maillon essentiel de la chaîne d’intervention visant à mettre un
terme à cette abomination de l’humanité.
En clair, les formes abominables d’exploitation du travail des enfants ; il faut y mettre un terme et
ce de toute urgence. C’est le moins que nous puissions faire pour les enfants qui ont déjà gâché
leur avenir et ceux qui risquent de le compromettre si nous n’agissons pas rapidement. Et cette
action passe essentiellement par un questionnement fécond.
--Comment et surtout pourquoi les communautés religieuses (musulmans, catholiques et
protestants) sont elles réunies ici à Kribi dans ce magnifique cadre de l’hôtel Palm Beach ??
Nous pensons que pour être en mesure d’agir et de persuader les autres d’agir, il est
nécessaire de comprendre la nécessité d’agir…
Et pour pouvoir prendre des mesures appropriées à l’encontre du fléau qui nous
rassemble ici ce jour, il faut en comprendre les différentes modalités.
Il s’agira pour nous tout au long des travaux de réfléchir pour savoir exactement où et comment
l’action « peut faire une différence » et marquer un coup d’arrêt décisif aux formes abominables
d’exploitation du travail des enfants.
Vu l’ampleur de la tâche, il peut être admis que l’élimination des pires formes de travail des
enfants est un objectif à très long terme dans notre pays. Mais une action concertée et
déterminée réunissant les communautés de foi, et les autres acteurs de la société, peut favoriser
l’éradication du fléau en une période de temps relativement courte. Il s’agit d’être solidaire et
BSR YAOUNDE
5
dure à la tâche : une synergie d’effort dans une approche partenariale de solidarité, telle est la
raison d’être de notre présence ici aujourd’hui.
Voilà en quelques mots, Hiérarques de l’église, Mesdames et messieurs, Chers séminaristes, le
contexte, les objectifs et les attentes autour desquels ce séminaire/atelier est focalisé.
Tout en souhaitant plein succès à nos travaux – ce qui induit assiduité et participation – je tiens
pour finir à vous souhaiter bon séjour dans la magnifique cité balnéaire de Kribi.
Je vous remercie !
Le Révérend Docteur Jean Emile NGUE
Secrétaire Général du CEPCA
BSR YAOUNDE
6
DISCOURS DE CLOTURE
Secrétaire Général du CEPCA
Les Communautés de Foi à travers ma modeste personne remercie le Bureau International
du Travail (BIT) pour le coup de pouce qu’il nous a donné pour nous rappeler une priorité
essentielle de notre mission prophétique et diaconale. La méthodologie d’une collaboration de
proximité a éveillé la réalité de « l’enfance en nous » qui se manifeste chaque fois que nous
régressons sur le plan psychologique et nous a rendu sensibles à la détresse des enfants
innocents victimes de la traite.
Les contacts avec la responsable du projet Lutrena et cet atelier de renforcement des
capacités des groupes religieux nous ont permis de comprendre l’ampleur de la traite des enfants
dans notre pays et dans le monde entier. Le changement du statut du Cameroun de pays de
transit en pays de destination et d’exploitation est une sonnette d’alarme que les confessions
religieuses prennent au sérieux. Il s’agit pour nous de comprendre la réalité historique qui nous
incombe.
Avec l’organisation de la société civile au Cameroun, les Communautés de Foi s’engagent à
jouer le rôle de locomotive pour rendre efficace les mécanismes de la chaîne d’intervention.
Les termes de référence des travaux en groupes nous ont permis d’atteindre les objectifs
que nous nous sommes fixés au début de nos travaux. Nous disons merci aux personnes
ressources qui nous ont ouvert les yeux pour mieux apprécier et s’engager comme des avocats
bien équipés pour lutter contre la traite des enfants.
L’action des Eglises Protestantes est fondée sur la politique de Dieu qui assiste à rendre la
vie vivable pour tout homme et sur les paroles de Jésus qui dit, je cite « Laissez venir à moi les
petits enfants … ».
Le CEPCA s’inspirera aussi de la théologie Africaine pour atteindre ses objectifs dans la
lutte contre la traite des enfants. Nous renforcerons l’accompagnement pastoral des familles.
Nous avons des capacités grâce à des méthodes de Counseling appropriées de donner de la
saveur à la vie des enfants et des familles traumatisés. Nous reconnaissons et dénonçons les
dégâts que causent les nouvelles valeurs du monde post-moderne dans nos sociétés africaines. Le
proverbe africain « It takes a village to raise a child » s’est transformé en ceci : « It takes a
village to kill a child ».
En plus de notre mission évangélique, nous développerons des stratégies pour sortir l’Etre
Africain de la confusion d’identité qui l’amène à baser sa vie sur le principe de
« marketrelationship » – relation dans laquelle où tout est vu en terme de profit et où le je - tu
est remplacé par le je – cela selon l’expression de Martin Buber.
L’éducation chrétienne accompagnera notre combat pour éradiquer la traite des enfants.
Sur le plan de l’adoption d’une législation spécifique sur la prévention et la régression de la
traite des enfants, la task Force que nous avons mise en place a des missions qui nous
permettront d’agir à partir des grassroots comme une force de pression auprès des décideurs.
Dans notre approche nous croyons à la justice rétributive et à la justice restauratrice. Le Forum
Cameroun qui est une plate-forme des Communautés de Foi dans le plaidoyer des problèmes
sociaux est un instrument qui a déjà fait ses preuves. Le Forum se mobilisera désormais pour la
lutte contre la traite des enfants.
BSR YAOUNDE
7
L’hirondelle ne fait pas le printemps mais elle l’annonce. Cet atelier augure une nouvelle page
dans l’histoire des Communautés Religieux. Il nous faudrait parfois de la patience. Mais sachons
que nous sommes dans la vérité. La vérité comme le matin devient lumière avec le temps.
Que Dieu nous bénisse !
Je vous remercie.
Rév. Dr Jean Emile NGUE
BSR YAOUNDE
8
ANNEXE 9
COMMUNICATION DES PERSONNES RESSOURCES
BSR YAOUNDE
1
L’action du BIT et de ses partenaires dans la lutte contre la traite et l’exploitation du
travail des enfants : résultats, défis et perspectives,
Thème exposé par Mme Yolande FOUDA
BSR YAOUNDE
2
ATELIER DE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES GROUPES RELIGIEUX SUR LE
PLAIDOYER AUX FINS DE L’ADOPTION D’UNE LEGISLATION SPECIFIQUE SUR LA
PREVENTION, LAREPRESSION DE TRAITE DES ENFANTS ET LA MISE EN PLACE DES
STRUCTURES DE SUIVI DE SON APPLICATION
INSTRUMENTS JURIDIQUES SUR LA TRAITE DES ENFANTS :
LEGISLATION CAMEROUNAISE ET SES INSUFFISANCES.
INTERVENTION DE Mme GWENANG IRENE
CHEF DE LA CELLULE DE LA COOPERATION TECHNIQUE
DIVISION DES NORMES ET DE LACOOPERATION INTERNATIONALE DU TRAVAIL.
MINISTERE DU TRAVAIL ET DE LA SECURITE SOCIALE.
KRIBI, 09-11 Août 2005
INTRODUCTION
La communauté internationale, face au phénomène de la traite des enfants a décide
depuis un certain nombre d’année d’engager une lutte sans merci contre ce fléau, à travers la
mise en place d’instruments juridiques internationaux pertinents, dont la mise en application
devrait permettre d’éradiquer ce phénomène à moyen terme ; le plus probant d’entre eux est
certainement la Convention N° 182 de L’O I T sur les pires formes de travail des enfants, adoptée
en 1999, et ratifiée par le Cameroun en 2002.
BSR YAOUNDE
1
Rentrant dans cette dynamique, le Cameroun, constatant l’émergence de ce phénomène a
opté pour une politique de prévention et de protection de la famille et des enfants. Le présent
exposé se propose de vous présenter, un aperçu des principales normes de l’Organisation
Internationale du Travail (OIT) relatives aux travail des enfants, un état des lieux de la législation
camerounaise en matière de lutte contre la traite des enfants, ses applications, mais surtout ses
limites dans la perspective de l’élaboration d’un cadre juridique spécifique à la traite des enfants.
I - DISPOSITIONS JURIDIQUES
A-
La Constitution
Son préambule garantit la liberté et la sécurité a chaque individu avec une préoccupation
spécifique quant à la protection des enfants et des jeunes.
B-
La Loi n° 92/007/du 14 août 1992 portant Code du Travail.
Ce texte s’est arrimé sur les différentes conventions de l’O I T notamment :
-
les nos 29 et 105 sur le travail force, ratifiées en 1960 et 1962 ;
la n° 138 sur l’âge minimum d’admission à l’emploi, ratifiée en 2001 ;
la n° 182 sur les pires formes de travail des enfants, ratifiée en 2002.
C’est ainsi que l’article 2 alinéa 3 dispose que le travail forcé ou obligatoire est interdit.
Les articles 86 alinéa 1 et 87 alinéas 1 et 2 fixent l’âge minimum d’emploi d’un enfant à 14
ans, et interdisent d’utiliser ou de maintenir un enfant dans les travaux dangereux excédant ses
forces.
Des sanctions sont prévues dans l’article 167 du Code
du Travail pour les auteurs
d’infractions aux précédentes dispositions : il s’agit d’amendes allant de 100 000 à 1 000 000
FCFA.
L’Arrêté N° 17 du 27 mai 1969 relatif au travail des enfants, fixe les horaires de travail de
ceux-ci, et les précautions à prendre dans le cadre de leur emploi, notamment l’exigence d’un
examen médical passé à la diligence de l’employeur et à ses frais, devant un médecin agréé.
L’application de cette législation est confiée, au plan administratif aux inspecteurs du
travail qui possèdent le pouvoir d’effectuer des contrôles dans les entreprises pour veiller, entre
autres, à la non-utilisation de la main d’œuvre infantile.
II. LES LIMITES DE LA LEGISLATION CAMEROUNAISE
1- La fluidité du secteur informel : elle ne facilite pas les contrôle ; or ce secteur est le
principal utilisateur de la main-d’œuvre infantile, surtout dans l’agriculture, l’élevage, la
pèche, les mines et carrières, le petit commerce, et les emplois domestiques.
2- La dissémination de la législation dans les supports juridiques (Code Civil, Code Pénal,
Code du Travail et autres textes réglementaires) ne facilite pas la connaissance et
l’application efficace desdits textes par tous les acteurs impliqués.
3- Mais plus encore, l’absence d’une législation spécifique contre la traite des enfants ne
permet pas de poursuivre un individu de ce chef d’accusation, même si certaines
dispositions du Code Pénal (article 342) répriment l’esclavage et la mise en gage des
personnes ; mais cela reste dans un cadre général.
III. LE PROCESSUS D’ELABORATION D’UNE LOI SPECIFIQUE SUR LA TRAITE DES
ENFANTS
BSR YAOUNDE
2
Le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale a conduit, avec l’appui du BIT, le processus
d’élaboration d’un cadre juridique spécifique sur la traite des enfants, dont les principales étapes
ont été :
- la consultation de Libreville en mars 2002, qui a relevé la nécessité pour les Etats
d’adopter une convention sous-régionale sur la traite des enfants ;
- la tenue en mars 2003 toujours à Libreville, de l’atelier d’harmonisation des législations en
matière de lutte contre la traite des enfants ;
- la mise en place, au plan national d’un comité ad hoc sur l’élaboration de la proposition
d’une convention sous-régionale sur la traite des enfants ;
- la commande d’une étude sur l’analyse critique de la législation camerounaise, ses limites
et les propositions d’avant projet de loi en cette matière. Le rapport de cette étude a été
présenté lors d’un séminaire organisé à cet effet en février 2005 à Obala. L’atelier de
validation de cette étude est en préparation.
Toujours au plan national, lors de la 2ème réunion spécifique sur le trafic et l’exploitation des
enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre, tenue récemment à Yaoundé et organisé par
INTERPOL et la Police camerounaise, il a été recommandé l’élaboration, l’adoption et la mise en
application d’une législation spécifique sur la traite des enfants et la circulation des enfants à
l’intérieur et à l’extérieur de leurs Etats.
Ce processus est encadré par des Comités Techniques de Suivi des Projets (WACAP et LUTRENA)
et au niveau national par un Comité Directeur National, organe de supervision des projets IPEC.
La lutte contre la traite, l’exploitation des enfants participe de la lutte contre le chômage, car
chaque fois qu’on utilise un enfant, c’est un adulte qui est privé d’emploi. Il s’agit pour notre pays
d’entrer en phase avec les objectifs du millénaire à savoir, la promotion du travail décent, la
réduction de la pauvreté.
CONCLUSION
Ces quelques insuffisances relevées de la législation de notre pays permettent de
démontrer, s’il en était encore besoin, le bien fondé d’une loi spécifique contre la traite des
enfants. A cet effet, l’implication des groupes religieux dans la sensibilisation de la société, des
parlementaires notamment aux fins d’adopter ce texte dans le suivi de l’application future de cette
loi, sera capitale et constituera un apport inextimable pour lutter efficacement contre ce fléau qui
menace les fondations même de notre pays, c’est-à-dire nos enfants.
Je vous remercie.
BSR YAOUNDE
3
Instruments juridiques sur la traite des enfants
Thème exposé par Mme Thérèse ATANGANA
(présentation Powerpoint)
BSR YAOUNDE
1
Approches pratiques dans la lutte contre la traite des enfants
Thème exposé par :
le Révérend Samuel GNITEDEM, Président de l’Association Emmanuel Cameroun
(présentation Powerpoint)
BSR YAOUNDE
1
EXPOSE DU COMMISSAIRE DIVISIONNAIRE MELONE MBE FRANCIS, COMMANDANT DE
L’ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE POLICE DE YAOUNDE, A L’OCCASION DU SEMINAIREATELIER CONSACRE AU RENDFORCEMENT DES CAPACITES DES GROUPES RELIGIEUX POUR LA
LUTTE CONTRE LA TRAITE DES ENFANTS.
(KRIBI, LES 09, 10 ET 11 AOUT 2005).
****************************
THEME :
APPROCHES PRATIQUES DANS LA LUTTE CONTRE LA TRAITE DES ENFANTS :
PRESENTATION DES MECANISMES DE SUIVI ET DE PREVENTION, GENRE ET
LUTTE CONTRE LA TRAITE DES ENFANTS.-
La traite des enfants est un phénomène qui prend de l’ampleur dans le monde entier et
qui suscite un très grand intérêt, une réflexion et une action urgente.
En d’autres circonstances et précisément lors de nos réflexions en ces mêmes lieux du 05
au 07 Juillet l’année dernière, nous avions constaté que le phénomène était effectif au Cameroun.
Aussi, nous avions établi clairement ici la volonté des Pouvoirs Publics à lutter contre ce
fléau.
Nous avions également souligné qu’à cause de sa complexité, la lutte contre la traite des
enfants impose l’intervention de plusieurs acteurs pour plus d’efficacité et de réalisation de
résultats palpables.
Mais, il me semble que notre objectif n’est toujours pas suffisamment atteint à cause de la
faiblesse des interventions actuelles caractérisée par des actions isolées qui manquent de suivi et
de coordination.
Dans ses missions quotidiennes, la Police s’appuie sur les dispositions du Décret N°
2002/003 du 04 Janvier 2002 portant organisation de la Délégation Générale à la Sûreté Nationale
où il est précisé dans les articles 3 et 4 que :
•
•
•
la Sûreté Nationale a pour mission fondamentale d’assurer le respect et la protection
des institutions, des libertés publiques, des personnes et des biens ;
Elle assure le respect de l’exécution des lois et règlements ;
La Sûreté Nationale est chargée :
de la recherche, de la constatation des infractions aux lois pénales et de la conduite de
leurs auteurs devant les juridictions répressives ;
de la lutte contre la criminalité nationale, internationale et transnationale ;
de la recherche du renseignement.
Cette approche est significative en ce sens que le trafic des enfants est considéré comme
un acte criminel.
Le phénomène, bien que n’étant pas encore inscrit dans une législation appropriée, retient
de plus en plus l’attention des autorités.
Aussi, dans la recherche de solutions globales et durables au problème, l’action de la
Police se situe à un triple niveau :
-
la prévention ;
BSR YAOUNDE
1
-
la protection ;
l’application des mesures administratives.
Mais, pour s’approprier la lutte contre ce phénomène, il importe d’apporter un supplément
d’efficacité, donc de nouvelles orientations.
Notre intervention s’articulera, comme nous l’a demandé le Bureau International du Travail
à Yaoundé, autour de deux points principaux, à savoir :
-
La présentation des mécanismes de suivi et de prévention, genre et lutte contre la
traite des enfants ;
L’interaction avec les autres organismes de lutte et les groupes religieux.
I - PRESENTATION DES MECANISMES DE SUIVI ET DE PREVENTION, GENRE ET
LUTTE CONTRE LA TRAITE DES ENFANTS
1 – LA PREVENTION
Il s’agit des actions essentiellement dissuasives qui s’articulent autour des :
- patrouilles ;
- surveillances ;
- contrôles.
Ces opérations de Police sont effectuées par des Unités de Sécurité Publique, les Services
de la Police Judiciaire et de la Police des Frontières.
En ce qui concerne les Unités de Sécurité Publique, les opérations se déroulent soit dans
les lieux publics qui sont demandeurs de la main d’œuvre infantile (bars, boîtes de nuit, etc), soit
sur la voie publique.
Des descentes de Police dans ce domaine, surtout par la Direction de la Police Judiciaire,
nous permettraient d’entreprendre d’autres opérations plus efficaces, dont la fermeture des
établissements suspects, la conduites d’opérations discrètes où les Policiers agissent en tenue
civile.
Pour ce qui est de la Police des Frontières, la lutte contre la traite des enfants aux fins
d’exploitation de leur travail s’opère dans le strict respect de la réglementation en vigueur,
notamment de la Loi N° 97/012 du 10 Janvier 1997 fixant les conditions d’entrée, de séjour et de
sortie des étrangers et son Décret d’application.
D’après ces textes, la Direction de la Police des Frontières, à travers son Service
Emigration, assure la prévention du phénomène. Ainsi, lors de la délivrance des titres de voyage,
une attention particulière est portée sur les dossiers de mineurs. Ici, il est fait obligation aux
demandeurs de titres de voyage en faveur des mineurs de prouver le lien de parenté ou de
tutelle. En plus des documents exigibles pour le passeport d’un adulte, le parent doit produire,
outre la photocopie de sa Carte Nationale d’Identité, une autorisation parentale. En l’absence du
parent, une procuration dûment légalisée peut être donnée à un tiers qui agit en ses lieu et place.
Au niveau des Services Extérieurs, des instructions sont données aux Commissariats à
l’Emi-Immigration et aux Postes Frontières afin de s’assurer que les enfants qui pénètrent sur le
Territoire National ne sont pas victimes de la traite. De même, lors du contrôle des expatriés, un
accent est mis sur la régularité du séjour des enfants et leurs activités. En cas d’infraction, des
mesures administratives sont prises sans préjudice de l’action répressive.
Il faut dire que malgré ces mesures, les contrôles transfrontaliers posent d’énormes
difficultés du fait de la porosité des frontières. Ces difficultés sont également liées à l’inexistence
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2
d’un équipement adéquat pour les patrouilles et la surveillance des frontières. De plus, il est
difficile de maîtriser les flux migratoires transfrontaliers terrestres. C’est ainsi que la Délégation
Générale à la Sûreté Nationale entend créer très prochainement d’autres Services spécialisés, à
l’instar de Brigades de mineurs, au niveau de chaque Province pour un suivi permanent.
Par ailleurs, suite aux recommandations de la deuxième réunion spécialisée tenue à
Yaoundé du 02 au 04 Août 2005, sur la traite des enfants, le BCN-Interpol entend renforcer sa
collaboration avec les autres Services de la Police.
2 – LA PROTECTION
La protection est l’action des Unités de Sécurité Publique, mais aussi de la Police Judiciaire
et même de la Police des Frontières. Elle est aussi difficile à entreprendre tant il est vrai que le
phénomène de la traite des enfants est complexe, hautement secret et ténébreux.
Toutefois, dans l’attente d’une législation spécifique relative au trafic et à la traite des
enfants, la Police fonde la légitimité de son action sur les dispositions pertinentes suivantes :
1°) – Le Code Pénal dans ses articles :
-
292
293
294
296
341
342
343
344
349
350
352
sur le travail forcé ;
alinéa 1b sur l’esclavage ;
sur le proxénétisme ;
sur le viol ;
sur l’atteinte à la filiation ;
sur l’esclavage et la mise en gage ;
sur la prostitution ;
sur la corruption de jeunesse ;
sur les abus de faiblesses ;
sur les violences sur des enfants ;
à 354 sur l’enlèvement des mineurs.
2°) – La loi N° 97/012 du 10 Janvier 1997 fixant les conditions d’entrée, de séjour et de
sortie des étrangers au Cameroun et son Décret d’application.
3°) – Le Décret N° 2002/003 du 04 Janvier 2002 portant organisation de la Délégation
Générale à la Sûreté Nationale.
Tous ces textes donnent à la Police le pouvoir de mettre en mouvement l’action judiciaire.
A titre d’exemple :
Le 20 Juin 2005, un réseau de trafiquants d’enfants du Cameroun à destination du Gabon,
constitué d’une Camerounaise exploitante de gargote à Libreville et de deux suspects gabonais, a
été démantelé à Ambam. Ils ont été déférés devant la parquet de céans et placés sous mandat de
dépôt.
3
- L’APPLICATION DES MESURES ADMINISTRATIVES
Elle s’opère par une série d’actes prévus dans la loi du 10 Janvier 1997 sus-citée, à savoir :
-
-
le rapatriement (article 31) qui est garanti lors de la délivrance du visa d’entrée ;
le refoulement (article 32) qui est une mesure administrative prise à l’encontre de tout
étranger qui se présente à l’entrée du Territoire National sans avoir rempli les
conditions requises par la loi ;
la reconduite à la frontière (article 34) ;
l’expulsion (article 39).
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3
Au mois de Mai 2005 par exemple, 11 jeunes Burkinabés dont l’âge variait entre 11 et 17
ans ont été interceptés par le Groupement Mobile d’Intervention du Sud (Ebolowa). Ces enfants
prétendaient aller au Gabon rejoindre leur famille. Ils ont été mis à la disposition du Consul
Honoraire du Burkina Faso pour les formalités de retour dans leur pays.
Toutefois, ces mesures sont limitées à cause de la porosité des frontières et surtout de
l’inexistence d’une véritable politique des frontières. Toutes ces situations nous invitent à une
révision profonde des différentes stratégies d’approches.
II - INTERACTION AVEC LES AUTRES ORGANISMES DE LUTTE ET LES GROUPES
RELIGIEUX
Jusqu’à présent, l’action de la Police est restée isolée et rarement inscrite dans un plan
général d’actions coordonnées avec les autres composantes de la lutte.
Face aux proportions inquiétantes que semble prendre le phénomène de la traite des
enfants qui hypothèque l’avenir de nos pays, et face aux méthodes de plus en plus audacieuses
de ceux qui tirent avantage de ce trafic, il importe que les différentes composantes de la lutte
contre ce fléau coordonnent leurs actions sur le terrain. D’où l’urgence d’optimiser de nouveaux
partenariats organisés et actifs.
C’est un véritable changement culturel qu’il faut rechercher parce que lutter contre ce
phénomène exige non seulement compétence, mais aussi engagement résolu.
Nous proposons donc aux groupes religieux une large variétés d’activités afin de remédier
aux conséquences néfastes de cette pratique.
Il pourrait s’agit :
-
de l’organisation des conférences et séminaires ;
des programmes d’assistance au retour et à la réintégration des victimes de la traite ;
des campagnes d’information et d’éducation sur les risques de la traite ;
de favoriser l’accès des jeunes à l’éducation ;
de la mise en place des mécanismes de coopération, de partenariats et d’information.
D’autre part, les syndicats de transport doivent être fortement impliqués dans la lutte
contre ce phénomène. Il est établi que les transporteurs routiers assurent la plupart des convois
d’enfants vers les lieux d’exploitation. Une sensibilisation doit être menée à ce niveau dans la
délivrance des titres de voyage et la confiscation des bordereaux qui pourraient être
judicieusement exploités par nos services.
X
X
X
Le travail des enfants, phénomène émergent des temps modernes, n’épargne pas notre
pays en tant que terre d’accueil et de transit. L’analyse de certaines pratiques çà et là démontre
que des enfants étrangers ou nationaux continuent d’être victimes de la traite aux fins
d’exploitation de leur travail. Pour endiguer le mal, les Forces de Police jouent un rôle
déterminant dans l’exécution de leurs missions quotidiennes. Mais, pour que son action soit
efficace, il importe de circonscrire le phénomène dans une législation appropriée. D’autre part, de
nouveaux partenariats doivent s’établir entre les différents acteurs sociaux tant au plan national,
international que transnational.
Invite de commandes.lnk
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4
ANNEXE 9
Liste des participants
N°
Noms et Prénoms
Participants
Organisations/Fonctions
1
Djoh Issa
ACID, Président National
2
Laura Naddin Ngwa
3
4
Ayissi Ernest
Atemnkeng Elizabeth
5
6
Tarkang Abunaw Margaret
Boubakari Hassana
Diocesan Coordinator for Justice
and Peace Commission Bamenda
Paroisse de Kondengui Yaoundé
Parish President / Cordin. Justice
and Peace Buea Dio.
PCC/Elder/Board Member SEP Ydé
Ass. Culturelle Islamique du
Cameroun
7
Sani Alhadji
Ass. « Les Volontaires pour le
Progrès et le Bien-être » (ANNOUR)
8 Nlondock Moussa Al Ghazali Ass. Pour le Bien-être Islamique au
Cameroun (OBESIC)
9 Kenfack Robert
Commission Diocésaine Justice et
Paix Bafoussam
10 Eyoa Marie Françoise
EPC
11 Titi Nwel Pierre
Conférence Episcopale SNSP
12 Rosalie Ayissi
13 Noah Jean Maurice
Commission Diocésaine Justice et
Paix de Yaoundé
Commission Diocésaine Justice et
Paix Diocèse d’Ebolowa - Kribi
14 Ngankou Georges
Eglise Evangélique du Cameroun
15 Tapoko Maximin Le Doux
Rescam des Jeunes CEPCA, Eglise
Evangélique du Cameroun
JAPE de la paroisse Samarie de
Nkomo, EPC
Eglise Presbytérienne
Camerounaise Sangmélima
Mouvement pour la promotion des
valeurs culturelles islamiques et du
bien-être
Ancien EBC/NBC paroisse Ebenezer
Yaoundé
Programme EVA (conférence
épiscopale nationale)
BASC; Caritas Cameroun
(conférence épiscopale nationale
du Cameroun)
16 Ekossono Gaston Achille
17 Many Paul
18 Ali Ndoti
19 Mounangue Siliki Daniel
20 Yvette Amougou
21 Paul Samangassou
BSR YAOUNDE
E-mail et téléphone
[email protected]
770.96.62 / 221.04.14
[email protected]
767.74.07
792.55.62
[email protected]
768.21.91
990.45.67
[email protected]
BP
979
736.93.64
AN_Nour_Islam2000@yaho
o.fr
[email protected]
757.71.09
774.33.88
906.46.54
[email protected]
953.93.58
[email protected]
971.12.25 / 504.30.48
[email protected]
759.50.46 / 228.38.12
[email protected]
343.72.16 / 761.88.14 /
979.88.44
[email protected]
972.27.31 / 343.72.16
998.94.65
744.67.86
797.06.33
993.86.16
[email protected]
981.23.62
[email protected]
793.88.93
1
22 Abbé Joseph Ebozo’o
23 Melone Mbe Francis
CDJP Bertoua
Commandant de l’Ecole Nationale
Supérieure de Police / DGSN
Malongue Université de Yaoundé II
986.14.30
770.04.04
24 Atangana
Thérèse
25 Abbé Elisabeth
956.95.78
26 Mounif Emmanuel
27 Rév. Mana Emmanuel
28 Me Dona Moula
29 Sokamte Fidèle
30 Rév. Agalgaba Pierre
31 Bertrand Arcade Madola
32 Mbida Marie Louise
33 Moïse Joseph Ngijoe
34 Rév. Dr Jean Emile Ngue
35 Nzameyo Pauline
36 Awaln Sani
37 Rév. Samuel Ngnitedem
38 Essi Simon
39 Mabouth Isaac Justin
40 Irène Gwenang
41 Yolande Fouda
42 Véronique Mbacfou
BSR YAOUNDE
Eglise Evangélique Luthérienne du
Cameroun, Ngaoundéré
Aumônerie Catholique Universitaire
de Soa
Eglise Protestante Africaine,
Pasteur
Commission Diocèsaine « Justice et
Paix » Garoua
Commission Diocèsaine « Justice et
Paix » Ngaoundéré
Secrétaire Exécutif du
Département du Témoignage
Chrétien et de la Jeunesse CEPCA
Journaliste à la Beach FM
(Rédacteur en chef)
Commission Diocèsaine « Justice et
Paix » Douala
Eglise Anglicane, Rév. Père
952.80.37
[email protected]
500.18.93
986.52.56
[email protected]
942.02.06
787.99.10
[email protected]
508.16.96
[email protected]
602.16.71
[email protected]
986.03.78
[email protected]
973.51.07
CEPCA
[email protected]
956.68.30
EPC, Enseignante
986.34.34
Association Culturelle Islamique du 525.32.00
Cameroun
Directeur Général Association
[email protected]
Emmanuel du Cameroun
775.16.58
CEPCA, Rapporteur/facilitateur
792.55.62
SNJP, Coordinateur National
[email protected]
Adjoint, Modérateur/facilitateur
779.40.81
Ministère du Travail et de la
998.87.42 / 223.00.71
Sécurité Sociale
Coordinatrice Nationale du Projet
950.11.50 / 220.50.44
LUTRENA/BIT
Assistante Administrative et
220.50.44
Financière du Projet LUTRENA/BIT
2