La dorade grise - envlit

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La dorade grise - envlit
Basse-Normandie
www.ifremer.fr/envlit/region/basse_normandie
La dorade grise
Nom scientifique : Spondyliosoma cantharus
(source photo : IFREMER)
La dorade grise peut constituer une espèce d’appoint, particulièrement en hiver. Elle est ciblée à cette
saison par le chalutage pélagique en Manche Ouest.
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Les différents métiers qui ciblent cette espèce
Les différents métiers sont :
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- le chalutage hauturier en Manche Est et Ouest,
- le chalutage pélagique en Manche Ouest.
La distribution et la biologie de l’espèce
La dorade grise, aussi appelée griset, est une espèce grégaire au comportement pélagique qui, en
Manche, est dans sa limite Nord-Est de répartition géographique. C'est un poisson ayant un cycle biologique
très particulier. La dorade grise est femelle mature entre 2 et 4 ans (à partir de 20 cm). Un changement de
sexe se produit ensuite progressivement et, à 7-8 ans (35 cm), tous les individus sont mâles. La longévité
est de 20 ans (50 cm). Au printemps les bancs se désagrègent et les mâles préparent des "nids" sur les
fonds de graviers fins dans les eaux côtières, où seront déposés les œufs. Après la période de reproduction,
qui s'étale d'avril à l'Ouest jusqu'en septembre en baie de Seine, les bancs se reconstituent avant de migrer
pour hiverner sur les zones profondes de la Manche occidentale. Les nourriceries connues se situent dans
les zones peu profondes, notamment au voisinage du Cotentin. On considère qu'il n'existe qu'un seul stock
en Manche.
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Caractéristiques des apports (Fig. 1 et 2)
La production de la Manche en dorade grise oscille entre 1800 et 2600 tonnes, essentiellement
pêchées par la France. Ce poisson est en effet peu prisé en Angleterre. Ce niveau de production, bien que
sous estimé du fait de l'importance que peuvent prendre les rejets du chalutage côtier, témoigne de la
reconstitution du stock de Manche. La dorade grise est l'objet d'une exploitation active dans les deux
bassins, et surtout le fait des flottilles normandes (Cherbourg et Caen) ainsi que boulonnaises. La faiblesse
des apports externes à la Manche atteste que la dorade grise est une espèce résidente de Manche.
Fig. 1 : Principaux quartiers de débarquement de dorade en tonnes
(données de 1993-1995 - en vert clair : captures réalisées en Manche)
Fig. 2 : Origine des apports de dorade en Manche (données de 1993-1995)
La dorade grise
Laboratoire Environnement Ressources de Normandie
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2004
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Saisonnalité de la pêche (Fig. 3)
Les apports nationaux témoignent de fortes variations saisonnières. Hormis le chalutage français
hauturier Est, pour lequel la dorade grise est une espèce accessoire capturée toute l'année, la saisonnalité
résulte de l'exercice limité dans le temps de plusieurs métiers, dont l'espèce est une cible. C'est notamment
le cas du chalutage français hauturier Ouest qui exploite les concentrations hivernales, et des chalutages
anglais de fond Est et français pélagique Ouest qui opèrent sur des concentrations très localisées de
géniteurs au printemps.
Fig. 3 : Saisonnalité des apports en pourcentage annuel
50%
40%
30%
41%
29%
20%
15%
10%
15%
0%
Printemps
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Eté
Automne
Hiver
Réglementation des captures
La dorade grise n'est pas encadrée par un TAC communautaire (Capture Totale Admissible). La taille
minimale au débarquement a été supprimée en 2000, pour réduire les rejets. Toutefois, les caractéristiques
biologiques (hermaphrodisme et comportement reproducteur) font que cette espèce reste peu résistante à
l'exploitation. Le stock de Manche s'est d'ailleurs effondré au début des années 80 et a nécessité une
dizaine d'années pour se reconstituer.
La dorade grise
Laboratoire Environnement Ressources de Normandie
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