1ère béatitude

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1ère béatitude
Fiche 7
1ère béatitude
« Bienheureux les pauvres en esprit,
car le Royaume des cieux est à eux »
Mt 5, 3
L’ère messianique annoncée par les prophètes
s’adresse en premier lieu aux pauvres : « L'esprit
du Seigneur est sur moi, car il m'a donné l'onction ; il
m'a envoyé porter la nouvelle aux pauvres, panser les
cœurs meurtris, annoncer aux captifs la libération et
aux prisonniers la délivrance, proclamer une année
de grâce de la part du Seigneur et un jour de
vengeance pour notre Dieu, pour consoler tous les
affligés » (Is 61, 1-2). Le terme hébreu pour
désigner les pauvres est anawim. Il évoque ceux
qui sont « courbés, prostrés, opprimés »,
incapables de résister ou de se défendre contre les
puissants. Il évoque aussi l’attitude du mendiant
qui a les mains vides et se reçoit totalement d’un
Autre. Le pauvre en esprit est celui qui est toute disponibilité à la nouveauté de
l’irruption de Dieu dans son histoire et dans l’histoire de l’humanité.
Jésus, par son Incarnation, est entré dans la pauvreté de l’existence : « Jésus-Christ,
explique Paul aux Corinthiens, de riche qu’il était s’est fait pauvre pour nous enrichir
de sa pauvreté » (2 Co 8, 9). C’est lui, le Pauvre, venu par la livraison de sa vie
sauver les pauvres pécheurs que nous sommes ! Lui, qui est Dieu, s’est inscrit par
son corps de chair dans la limite du temps et de l’espace. Lui, le Tout-Puissant, a
souffert notre condition humaine, profondément marquée par la souffrance et la
mort. De la crèche à la croix, Jésus a concrètement vécu la pauvreté. Il est le
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Messie pauvre, le Fils du Père qui se vide de ce qu’il est, c’est à dire de sa divinité,
pour le salut du monde : « En entrant dans le monde, le Christ dit : Tu n'as voulu ni
sacrifice ni oblation ; mais Tu m'as façonné un corps… Alors j'ai dit : Voici, Je
viens » (Hb 10, 5-7). « Le royaume des cieux est à eux » : la béatitude de la pauvreté
est synonyme de « l’enfance spirituelle ». « En vérité Je vous le dis : quiconque
n'accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant n'y entrera pas » (Mc 10, 15). Elle
nous introduit dans la filiation divine, et nous devenons - nous sommes cohéritiers du Christ. « L’Esprit en personne se joint à notre esprit pour attester que
nous sommes enfants de Dieu. Enfants et donc héritiers, héritiers de Dieu et cohéritiers
du Christ » (Rm 8,16-17).
Quelques pistes pour méditer
la béatitude durant la semaine
Ancien Testament
Genèse 22, 1-18 Immoler « son Isaac » et recevoir la bénédiction de Dieu.
1 Rois 21 Les pauvres constamment « mordent la poussière ». On pense à la
célèbre histoire de Naboth qui fut faussement accusé par des gens soudoyés par le
roi Akkab parce qu'il n'avait pas voulu lui céder sa vigne.
Sophonie 3, 11-12 « […] Tu n’auras plus à rougir de toutes tes trahisons ; car j’écarterai
de toi tes glorieux fanfarons. Tu n’étaleras plus ton orgueil sur ma montagne sainte. Je
ne laisserai subsister chez toi qu’une population humble et pauvre. Elle se réfugiera
dans le Seigneur. »
La béatitude des pauvres est annoncée, par les prophètes, comme signe des
temps messianiques à venir.
Isaïe 35, 5-6 « Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et les oreilles des sourds
s'ouvriront. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la langue du muet criera sa
joie. »
Isaïe 61, 1-3 Le Messie de Dieu envoyé aux pauvres.
Isaïe 66, 1-2 « […] Celui sur qui je jette les yeux, dit Yahvé, c’est le pauvre et le cœur
contrit qui tremble à ma parole. »
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Ezéchiel 34 « Ainsi parle le Seigneur Yahvé : Me voici ; je veux moi-même prendre
souci de mes brebis, et je les passerai en revue. »
Sophonie 3, 11-15 « Je ne laisserai subsister en ton sein qu'un peuple humble et
modeste, et c'est dans le nom de Yahvé que cherchera refuge le reste d'Israël. »
Psaumes
Ps 34, 7 « Un pauvre a crié, Dieu écoute et de toutes ses angoisses il le sauve. »
Ps 9, 14 « Tu as vu, toi, la peine et les pleurs, tu regardes pour les prendre en ta main :
à toi le misérable s'abandonne, l'orphelin, toi, tu le secours. »
Ps 24, 16 « Tourne-toi vers moi, pitié pour moi, solitaire et malheureux que je suis. »
Nouveau Testament
Philippiens 2, 5-11
« Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable
aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore,
obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix ! »
Jésus, le pauvre qui apporte la délivrance aux pauvres.
Luc 2, 7 « Elle enfanta son fils premier-né, l'enveloppa de langes et le coucha dans une
crèche, parce qu'ils manquaient de place dans la salle. »
Luc 4, 18-19 « Jésus fit la lecture où il était écrit : L'Esprit du Seigneur est sur moi,
parce qu'il m'a consacré par l'onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il
m'a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue,
renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur. »
Luc 23, 45 « Jetant un grand cri, Jésus dit : ‘Père, en tes mains je remets mon esprit.’
Ayant dit cela, il expira. Voyant ce qui était arrivé, le centenier glorifiait Dieu, en
disant : ‘Sûrement, cet homme était un juste !’ »
2 Corinthiens 8, 9 « Jésus-Christ, explique Paul aux Corinthiens, de riche qu’il était
s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté. »
Luc 9, 58 « Jésus lui dit : ‘Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des
nids ; le Fils de l'homme, lui, n'a pas où reposer la tête’. »
Mt 25, 40 Jésus va jusqu’à se présenter comme le pauvre par excellence et à
s’identifier à lui : « C’est à moi que vous l’avez fait ».
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Jésus appelle à sa suite à vivre la pauvreté.
Luc 6 à 9 Jésus déploie la signification de la béatitude des pauvres dans tout son
enseignement (paroles, actes et événements).
Luc 12, 13-34 Se faire un trésor dans le ciel.
Luc 18, 17 ; Mc 10, 15 « Quiconque n'accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant
n'y entrera pas. »
Mt 19, 16-22 Le jeune homme riche. Toute attache excessive est une entrave à la
suite du Christ.
Un personnage du Nouveau Testament
Matthieu, apôtre
Jésus accueille dans le groupe de ses proches un homme qui, selon les
conceptions en vigueur à l'époque en Israël, était considéré comme un pécheur
public. En effet, Matthieu manipulait non seulement de l'argent considéré impur
en raison de sa provenance de personnes étrangères au peuple de Dieu, mais il
collaborait également avec une autorité étrangère odieusement avide, dont les
impôts pouvaient également être déterminés de manière arbitraire. […]
Jésus n'exclut personne de son amitié. Au contraire, alors qu'il se trouve à table
dans la maison de Matthieu-Levi, en réponse à ceux qui trouvaient scandaleux le
fait qu'il fréquentât des compagnies peu recommandables, il prononce cette
déclaration importante : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du
médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les
pécheurs » (Mc 2, 17). La bonne annonce de l'Évangile consiste précisément en
cela : dans l'offrande de la grâce de Dieu au pécheur ! […]
Dans la figure de Matthieu, les Évangiles nous proposent donc un véritable
paradoxe : celui qui est apparemment le plus éloigné de la sainteté peut même
devenir un modèle d'accueil de la miséricorde de Dieu et en laisser entrevoir les
merveilleux effets dans sa propre existence. […]
Une autre réflexion, qui apparaît dans le récit évangélique, est que Matthieu
répond immédiatement à l'appel de Jésus : « Il se leva et le suivit ». La concision de
la phrase met clairement en évidence la rapidité de Matthieu à répondre à l'appel.
Cela signifiait pour lui l'abandon de toute chose, en particulier de ce qui lui
garantissait une source de revenus sûrs, même si souvent injuste et peu
honorable. De toute évidence, Matthieu comprit qu'être proche de Jésus ne lui
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permettait pas de poursuivre des activités désapprouvées par Dieu. On peut
facilement appliquer cela au présent : aujourd'hui aussi, il n'est pas admissible de
rester attaché à des choses incompatibles avec la sequela de Jésus, comme c'est le
cas des richesses malhonnêtes. À un moment, Jésus dit sans détour : « Si tu veux
être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne le aux pauvres, et tu auras un trésor
dans les cieux. Puis viens, suis-moi » (Mt 19, 21). C'est précisément ce que fit
Matthieu : il se leva et le suivit ! Dans cette action de « se lever », il est légitime de
lire le détachement d'une situation de péché et, en même temps, l'adhésion
consciente à une nouvelle existence, honnête, dans la communion avec Jésus.
Benoît XVI, Audience générale, 30 août 2006.
Commentaire d’un Père de l’Église
Saint Bernard, abbé de Clairvaux, au 7e siècle
« Bienheureux les pauvres en esprit ». Remarquez-le bien : Jésus ne parle pas des
pauvres en général, de ceux qui sont pauvres par le fait d’une rude nécessité, mais
de ceux qui le sont par un acte louable de volonté. Il ne parle que de ceux qui
peuvent dire avec le prophète : « Mon sacrifice est un sacrifice volontaire ». Mais
toute forme de pauvreté, même volontaire, ne mérite pas la louange de Dieu.
Heureux ceux qui sont pauvres par suite d’un désir spirituel, qui le sont
uniquement pour plaire à Dieu et pour faire leur salut : « Le Royaume des cieux est
à eux ! ». Oui, n’en doutez pas : celui qui promet le Royaume est capable de
réaliser et de tenir sa promesse. Comme a été précipité du ciel celui qui a
prétendu s’élever plus haut qu’il n’était, n’est-il pas logique que soient heureux au
ciel ceux qui volontairement se sont mis au rang des pauvres ? Ceux-là auront en
récompense le Royaume que l’orgueilleux a perdu. La Sagesse elle-même vous le
dit : « Embrassez l’humble pauvreté et le Royaume est à vous ! ».
Et le Seigneur poursuit : « Bienheureux ceux qui sont doux ! ». À quoi bon en effet
la pauvreté, si celui qui s’est fait pauvre murmure, devient impatient, et trouve
insupportable le joug de la pauvreté qu’il a volontairement embrassée ? Il est
heureux qu’après la promesse du Royaume des cieux, les doux en reçoivent une
autre, de moindre importance, mais comme une sorte de gage du Royaume luimême ici-bas : « Heureux ceux qui sont doux, ils posséderont la terre ! ». Qui veut
être maître de soi, de sa terre, de ses membres, qu’il commence par se soumettre,
qu’il s’humilie devant Dieu : son corps lui-même lui obéira. 1er sermon pour la
Toussaint 7-9.
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Une figure contemporaine
Madeleine Delbrêl, missionnaire au cœur de la ville (1904-1964)
Madeleine Delbrêl est née en 1904 à Mussidan, en Dordogne. Elle est fille unique,
très choyée, et déjà sa personnalité s’affirme, vive, impulsive, artiste. Elle mène
une vie très libre et poursuit ses études de manière un peu anarchique car sa
santé fragile l’oblige souvent à travailler seule à la maison. De plus, étant
cheminot, son père entraîne les siens dans de multiples déplacements. Dès 13 ans,
à Paris, elle fréquente avec lui des milieux littéraires agnostiques ou athées,
s’adonne à la poésie, à la musique. Elle aime danser et faire la fête entre amis. Elle
s’inscrit à une académie de peinture et suit des cours en Sorbonne. Il y a en elle, à
cette époque, un mélange de lucidité désespérée et d’amour passionné de la vie.
Mystérieux destin.
À 18 ans, elle fait connaissance d’un garçon brillant, Jean Maydieu. Au bal de ses
19 ans, ils ne se quittent guère et on les voit déjà fiancés. Mais Jean a déjà entendu
un autre appel et il la quitte brusquement pour rejoindre le noviciat des
Dominicains. Mystérieux destins croisés… Cet éloignement soudain laissera
Madeleine dans le désarroi et les questions. Cinq ans plus tard, dans une lettre à
sa mère, elle écrira pourtant : « Nous aurions pu manquer tragiquement notre
vie, Jean et moi. Nous étions faits pour autre chose et le réveil aurait pu être
terrible ». L’un et l’autre, en effet, sont appelés à une autre vocation.
En quête de vérité.
La question de Dieu taraude Madeleine, une question qui ne peut être éliminée
d’un trait puisque d’autres jeunes, ses camarades, « ni plus vieux ni plus bêtes ni
plus idéalistes que moi, dira-t-elle plus tard, se disent chrétiens et en vivent ». Elle
cherche alors à comprendre, à rejoindre leur « réel ». Elle, dont la formation
religieuse s’est bornée à un catéchisme vite rejeté, se met à lire et décide de prier.
Un jour, sur ce chemin, Dieu la saisit.
De cette rencontre intime qui va bouleverser sa vie, nous ne saurons rien, sinon
que ce fut un éblouissement et qu’il dura toute sa vie. « Car Dieu est grand et ce
n’est pas l’aimer du tout que de l’aimer petitement. » Nous sommes en 1924, elle a
20 ans, et songe à entrer au Carmel. Ce n’est pas là que Dieu l’appelle, mais dans
un engagement dans la cité avec les pauvres. Dans sa paroisse, elle découvre peu à
peu, avec l’aide du père Lorenzo, toute la richesse et toute la radicalité de
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l’Évangile. Elle se lance avec passion dans le scoutisme. Avec certaines jeunes
cheftaines, elle se retrouve une fois par semaine pour lire et méditer l’Évangile.
Elle prie beaucoup et se laisse conduire par l’Esprit Saint. L’Évangile va peu à peu
devenir pour elle « non seulement le livre du Seigneur vivant, mais encore le livre
du Seigneur à vivre ».
Ainsi peu à peu Madeleine trouve-t-elle sa route. Elle fait des études d’assistante
sociale et s’installe en 1933 à Ivry, en plein quartier ouvrier, pour y vivre avec deux
compagnes une vie fraternelle, une vie laïque toute semblable à celle des « gens
ordinaires », mais entièrement donnée à Dieu, livrée au Christ et, pour l’amour
de lui, aux autres. Ivry est une ville fortement marquée par le marxisme ; le parti
communiste y est très actif. Quand elle y arrive, elle ignore tout de ce qu’elle va
trouver : la grande pauvreté et la misère liées à la crise économique et sociale des
années trente, ainsi qu’une déchristianisation profonde, « un mur entre la classe
ouvrière et l’Église » (cardinal Suhard). Elle a la certitude d’être envoyée à ce
monde-là. Elle va y demeurer jusqu’à sa mort
Aux côtés des militants communistes.
Madeleine vit la mission en proximité avec « les gens des rues », « au coude à
coude avec les pauvres et les incroyants », dans la vie la plus ordinaire. Dans la
cité, elle prend des engagements aux côtés des militants communistes, mais sans
jamais s’inféoder à cette idéologie athée qu’elle ne peut partager. Elle noue un
dialogue vrai, des relations amicales et profondes avec tous, y compris avec la
municipalité, menant des actions communes avec les communistes, tout en
gardant l’entière liberté de parole qui la caractérise et sans cacher sa foi et son
attachement filial à l’Église. « Milieu athée, circonstance favorable à notre propre
conversion », tel sera le titre de sa dernière conférence à des étudiants, quelques
semaines avant sa mort.
L’expérience de Madeleine est précieuse pour tous ceux qui veulent alors, dans les
années quarante et cinquante, s’engager pour la mission ouvrière. C’est une
époque bouillonnante de recherches, débats et tâtonnements dans l’Église de
France et son discernement si juste sait mesurer les enjeux de cette grande
aventure apostolique. En 1952, soucieuse des menaces de division à l’intérieur de
l’Église autour de la question des prêtres-ouvriers, elle fait un voyage éclair à
Rome. Elle y reste douze heures qu’elle passera entièrement à prier auprès du
tombeau de saint Pierre. « Rome est pour moi une sorte de sacrement du ChristÉglise et il me semblait que certaines grâces ne se demandent pour l’Église et ne
s’obtiennent pour elle qu’à Rome. » Lettre au père Jean Gueguen.
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Toute la foi de Madeleine est là, tout l’élan qui l’anime. Pendant trente ans, elle vit
« aux frontières, là où l’Évangile ne retentit pas ». La maison de la rue Raspail à
Évry est toujours pleine ; elle est très sollicitée et se dépense sans compter en
dépit d’une santé toujours très fragile et de lourdes épreuves familiales. Elle passe
des nuits à écrire des lettres, des notes, des conférences. Elle répond à des appels
venus de Pologne, d’Afrique. À ce rythme, elle s’épuise et se consume. « L’amour
de Dieu est une chose si dévorante, si totale, si intransigeante pour ceux qui
veulent l’aimer. » Le 13 octobre 1964, on la trouve inanimée à sa table de travail.
Elle allait avoir 60 ans. Marie-Thérèse Abgrall, sfx.
Mais encore…
Martin (337-397), Bernadette Soubirous (1844-1879), Jacques et Raïssa Maritain
(20e s.), Pierre Goursat.
Et du côté du Concile
Lumen Gentium 8
Comme c'est dans la pauvreté et la persécution que le Christ a opéré la
Rédemption, l'Église elle aussi est donc appelée à entrer dans cette même voie
pour communiquer aux hommes les fruits du salut. Le Christ Jésus « qui était de
condition divine s'anéantit lui-même prenant condition d'esclave » (Ph 2, 6) pour
nous « il s'est fait pauvre, de riche qu'il était » (2Co 8, 9). Ainsi l'Église qui a
cependant besoin pour remplir sa mission de ressources humaines, n'est pas faite
pour chercher une gloire terrestre mais pour faire éclater aux yeux, par son
exemple aussi, l'humilité et l'abnégation. Le Christ a été envoyé par le Père « pour
porter la bonne nouvelle aux pauvres, ... guérir les cœurs meurtris » (Lc 4, 18),
« chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 10) : de même l'Église enveloppe de
son amour tous ceux que la faiblesse humaine afflige, bien plus, dans les pauvres
et les souffrants elle reconnaît l'image de son fondateur pauvre et souffrant, elle
s'efforce de soulager leur misère et en eux c'est le Christ qu'elle veut servir.
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Une orientation pour une décision personnelle Faire le choix de la pauvreté
À cette étape du marathon, l’exercice est d’abord une prière : exprimer notre désir
de devenir des pauvres devant le Seigneur, de vrais mendiants de sa Vie. Ce que tu
nous promets, Seigneur, ce n’est pas le dénuement, mais le vrai trésor, le seul
trésor : Toi, Seigneur Jésus. Cependant le choix de la pauvreté en esprit est une
attitude intérieure qui peut se concrétiser en pauvreté matérielle. Je décide de me
dépouiller de quelque chose qui me tient à cœur et me détourne de Dieu, ou bien
je décide de renoncer à quelque chose de superflu pour aider quelqu’un dans le
besoin.
Notes personnelles
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