La quasi nationalisation d`Alstom masque l`échec du patriotisme

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La quasi nationalisation d`Alstom masque l`échec du patriotisme
La quasi nationalisation d’Alstom masque l’échec
du patriotisme économique.
L’Etat faible a de plus en plus de mal à résister aux divers corporatismes français qui
disposent d’un pouvoir de nuisance considérable sur l’économie tout en étant absolument pas
représentatifs. Un petit nombre salariés de la SNCF prend en otage la France entière, les
intermittents du spectacle menaçent d’annuler tous les festivals de l’été, les aiguilleurs du ciel
veulent se mettre en grève, et bientôt on peut s’attendre à ce que les salariés de la SNCM,
assurant la liaison Corse Continent, se mettent une fois de plus en grève. Ils sont les véritables
naufrageurs de la France.
Pendant ce temps, l’Elysées et le gouvernement se sont mobilisés sur le dossier Alstom pour
éviter la démission d’Arnaud Montebourg Ministre de l’économie, du redressement productif et du
numérique. Toutes les solutions retenues sont le contraire de ce qu’Arnaud Montebourg
préconisait depuis deux mois, ce qui ne l’a pas empêché de crier victoire, car François Hollande
lui a accordé la nationalisation partielle d’Alstom. Celle qu’il n’avait pas obtenue pour Florange !
Au passage on notera que les principes les plus élémentaires de la gouvernance de toute
entreprise privée et en plus côtée en bourse n’ont absolument pas été respectés !
On a également, pour le moment, du mal à bien comprendre les contreparties obtenues par
Bouygues pour mettre à disposition de l’Etat ses titres Alstom sans les avoir vendus. Quelle est
la contrepartie ? On ne devrait pas tarder à avoir la réponse, lors des prochaines décisions sur le
passage à la TNT de LCI et le rachat de plus en plus probable de Bouygues Telecom par Orange.
Au total, l’Etat entre à 20% dans le capital d’Alstom, ce qui revient à une quasi nationalisation et
à une addition qui pourrait atteindre 2Md€….
Toute cette histoire est une fois de plus la démonstration de l’incapacité de la France à
développer de grandes filières industrielles. L’industrie ne pèse plus que 12,9% du PIB de la
France contre 15,6% en 2006.
Le Conseil d’Analyse Economique dont Agnès Benassy-Quéré est la présidente déléguée a invité
l’Etat à repenser sa politique industrielle et surtout cesser de protéger l’existant pour financer des
projets innovants. La puissance publique devrait adopter une vision plus schumpétérienne de la
politique industrielle explique Lionel Fontagné, un des rapporteurs du document intitulé « Pas
d’industrie, pas d’avenir ? ». Il faut cesser d’aider systématiquement ce qui est visible et en
difficulté ou assez proche des élites dirigeantes pour susciter leur écoute. Il faudrait savoir
stopper les projets qui ne marchent pas ou plus. On en est très loin. D’ailleurs, pour Elie Cohen,
directeur de recherche au CNRS le prochain Alstom c’est Alcatel. La société survit car elle a mis
tous ses brevets en gage auprès de Goldman Sachs. Elle est en train d’abandonner les
infrastructures mobiles qui sont le cœur des réseaux car elle est dépassée par Huawei société
chinoise qui est devenue le champion de la future 4G.
En France, le déficit public pourrait dépasser cette année les 4% du PIB contre les 3,8% promis
par le gouvernement. Ceci est la conséquence du fait que la baisse des dépenses publiques est
pour le moment une totale illusion. La Cour des Comptes préconise une fois de plus une
réduction drastique des effectifs de la masse salariale de l’Etat. Au lieu de s’y employer le
gouvernement a cédé sur les intermittents, sur l’écotaxe soit une addition de 4Md€.
Après le « cagnoting » de la semaine dernière qui consistait à redistribuer les rentrées
fiscales de l’ISF et de la lutte contre la fraude fiscale supérieures à ce qui était prévu, une partie
importante des députés socialistes frondeurs réclament maintenant de « faire pause » dans la
diminution des dépenses publiques.
Devant les nouveaux essais de la France d’obtenir encore du temps pour diminuer ses déficits
Angela Merkel a recadré sèchement Paris et Rome. Elle refuse toute remise en cause du Pacte de
Stabilité. L’écart se creuse avec nos partenaires européens. Les derniers chiffre d’activité
enregistrés selon les premières estimations de Markit pour le moi de juin sont très mauvais. Le
monde sans croissance, sans usines et donc sans emploi avance à grands pas. Il n’y a pas de
fonds de pension car l’argent c’est sale. Il est détesté à la fois par la gauche t par la droite.
Résultat :les investisseurs institutionnels achètent peu d’actions , les particuliers matraqués par la
fiscalité pénalisante ne bougent plus. Heureusement avec la coupe du monde de football la
machine médiatique va mouliner du vide pendant trois semaines
Aux Etats Unis la croissance est remise en question par le FMI. Janet Yellen la présidente de la
Fed a encore réduit de 10Md$ le montant des actifs rachetés chaque mois par la banque centrale
américaine. On est désormais à 35Md$ contre 85Md$ il y a un an.
Les matières premières agricoles à surveiller : porc, riz et sucre
Le prix du porc est en train de s’envoler aux Etats Unis à la suite d’une épidémie de
diarrhée qui a touché plus d’un million de porcs répartis sur trente états américains. La
production devrait baisser de 3% à 4% in 2014. Le prix évolue autour de $80 à $85 pour 100
livres, comparé à $55/$60 il y a un an. Les principales sociétés concernées sont : Hormel Food
qui abat 10 500 porcs, et Hillshire Brands.
En Chine, on avait détecté à Shanghai un circovirus de type 2 (PCV2) appelé syndrome de
dépérissement post sevrage. Des cadavres avaient été repêchés dans le Huangpu la rivière qui
traverse Shanghai .Les sociétés les plus importantes sont China Yurun Food et WH Group.
L’Allemagne est maintenant le numéro un en Europe. Les abattoirs allemands traitent 60M de
porcs par an contre 25 M en France. la filière a su investir pour valoriser ses coproduits avec des
outils de méthanisation. La vente de gaz rapporterait maintenant autant que la vente de
viande.Les sociétés concernées sont : Tönnies le n°1 avec 25% de part de marché. Livre les
chaines discount Aldi et Lidl. A racheté zur Mühlen le n°6, Vion Food , PHW , WestFleisch.
La France a du mal à profiter de cette évolution, car les exploitations sont trop petites (183
truies contre 573 aux Pays Bas), les abattoirs sont vétustes et les produits sont trop moyen de
gamme. Il y a peu d’innovations commerciales et la filière est désunie.
Les principales sociétés sont des coopératives comme Cooperl-Arc-Atlantique (4,8M de porcs
abattus en 2012), Bigard-Socopa Viandes (4,6), Groupe Gad (2,3), Kermené (1,8 /Groupe E
Leclerc), Groupe Jean Floc’h (1,7), Gâtine Viandes(1,1 Mousquetaires), Tradival (1), Abera
(1/Groupe Glon).
Le cours du riz ne cesse de baisser. C’est une donnée très importante car 3,5Md de
personnes dans le monde obtiennent 20% des calories qui leur sont nécessaire avec du riz.
La Thailande n’est plus le premier exportateur de riz (6,9MT). Madame Yingluck Shinawatra ex
premier ministre avait mis en place un système de subventions pour les producteurs de riz qui a
obligé son gouvernement à acheter 17MT de riz 50% au dessus du prix international. A la suite du
dernier coup d’état intervenu en Thailande le système a été supprimé. Il reste à vendre les stocks
ce qui pèse bien évidemment sur les cours.
Le royaume est devancé par l’Inde (9,5MT) avec REI Agro, Kohinoor Foods et le Vietnam
(7,6MT)
Les stocks de sucre sont au plus haut depuis dix ans. La consommation baisse sous la
pression des lois sur la santé qui s’attaquent à la consommation excessive de sucre combinée
avec des matières grasses et du sel. Compte tenu du développement exponentiel de l’obésité
dans le monde, l’Organisation Mondiale de la santé ient de déclarer le sucre ennemi numéro deux
pour la santé après le tabac. Elle recommande de diminuer la consommation de sucre
quotidienne par deux. Paradoxalement les cours, autour de 18,75 cents la livre à New York
renouent avec un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis huit mois. Toutes les valeurs qui sont
liées au sucre sont vulnérables à ces campagnes.
En France, Tereos est le n°4 mondial avec les marques Béghin Say, La Perruche, L’antillaise. La
société est une coopérative dont les résultats ont baissé de 29% au cours de l’exercice
2013-2014. Les sucriers français sont devenus les plus compétitifs d’Europe. Tereos fabrique du
sucre à partir du maïs, du blé, de la pomme de terre et du manioc
Aux Etats Unis, la production est pratiquement toujours excédentaire. Le gouvernement a même
été obligé de racheteren 2013, 400 000 tonnes de sucre aux transformateurs pour leur éviter la
faillite.Les principales sociétés américaines sont :American Crystal Sugar, Amalgamated
Sugar Co, US Sugar Corp, International Flavor and Fragrances (substitut de sucre)
En Ukraine,le cours du sucre a progressé de 47% en 2013. Astarta est le numéro un avec 19%
de part de marché. La valeur est côtée sur le marché polonais.
En Inde,le gouvernement avait été obligé avant les élections de subventionner les exportations
pour faire diminuer les stocks qui s’élevaient à 9MT soit un plus haut depuis cinq ans.
Le Crédit Suisse propose aux investisseurs la possibilité de vendre à découvert les valeurs du
secteur. Les principales valeurs du panier CSERSUGA Indexshort sont aux Etats Unis : Archer
Daniel Midland (produits agricoles), Coca Cola Company(soft drinks), Dr Pepper Snapple
(soft drinks), Ingredion (Produits agricoles), Pepsico (softdrinks); en Grande Bretagne: ABF
(produits alimentaires), Tate & Lyle (sucre et amidon); en Allemagne: Suedzucker (produits
alimentaires); au Brésil : Cosan (éthanol), Sao Martinho (produits alimentaires); au Mexique :
Arca Continental (soft drinks), Coca Cola Femsa (softdrinks), Culiba (softdrinks), Fomento
Economico (softdrinks), Grupo Bimbo (produits alimentaires); en Afrique du Sud : Illovo
(produits alimentaires), Tongaat (produits alimentaires); au Chili: Embotelladora Andina
(softdrinks)