LA SOCIETE POLITIQUE résumé

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LA SOCIETE POLITIQUE résumé
LA SOCIETE POLITIQUE
PLAN :
I) L’Homme est un Animal social
II) Définition de la société politique par les 4 causes
III) Le but et la fin de la société politique
I) L’Homme est un Animal social
L’expérience manifeste qu’il est naturel à l’homme de communiquer, d’avoir avec les
autres des activités qui seront dites communes. L’activité commune est ce qui définit la vie
sociale.
a) Aristote : Pour Aristote, le fondement de la vie en société est la nature.
« L’Homme est par nature un animal politique et celui qui est sans cité naturellement et non
par suite des circonstances est un être dégradé (ex : un hippie) ou au-dessus de l’humanité
(ex : l’ermite) »1.
C’est au terme d’une induction qu’Aristote conclut que l’homme est un animal politique. La
cité a pour but de satisfaire des besoins qui dépassent le quotidien de toute famille : à ce titre
les familles s’associent entre elles pour subvenir à des besoins communs, puis s’associent en
associations de plus en plus parfaites et complètes jusqu’à la cité. Et la cité ou société
politique advient en vue du bien vivre : la cité est en vue du bien vivre. « C’est pourquoi toute
cité est un fait de nature… »2.
Aristote s’attache ainsi à montrer que le but de l’association est naturel. Si le désir de se
reproduire peut expliquer la nature de la famille, c’est le bien vivre qui rend compte de
l’association de la cité.
1
Les politiques, livre I, chapitre 2, 1253 a, §2 (édition GF Flammarion)
2
Pol., livre, chapitre 2, 1252 b 27-30.
-Fiche pratique de Philosophie politique- Renouveau Français
1
b) St Thomas :
Saint Thomas s’appuie sur l’enseignement du Philosophe3 :
« La nature de l’homme veut qu’il soit un animal social et politique, vivant en collectivité.
Cela lui appartient beaucoup plus qu’à tous les autres animaux et la simple nécessité naturelle
le montre clairement. L’homme connaît naturellement ce dont il a besoin pour vivre, mais
seulement en général. Il peut ainsi par sa raison, au moyen des principes universels, parvenir à
la connaissance des choses particulières nécessaires à sa vie. Mais il n’est pas possible qu’un
homme seul atteigne par sa raison toutes les choses de cet ordre. Il est donc nécessaire que les
hommes vivent en nombre pour s’entraider, pour se consacrer à des occupations diverses, en
rapport avec la diversité de leurs talents, l’un par exemple à la médecine, un autre à ceci, un
autre à cela »4.
Et la dimension de la cité est par nature celle qui pourvoit à elle seule à tous les besoins de la
vie, en particulier au besoin de secours mutuel pour la résistance à l’ennemi5.
II) Définition de la société par les 4 causes
La définition :
La Société est le rassemblement de ceux qui agissent ensemble comme les parties d’un
même tout afin d’obtenir une fin commune (le bien commun).
Explication : par les 4 causes6 :
-
3
Cause matérielle : « Adunatio hominum » la société désigne un ensemble ou un
rassemblement, elle fait référence à une pluralité. Plus précisément c’est un ensemble
d’hommes dont l’unité est définie par l’opération7.
Le Philosophe = terme employé par les scolastiques pour désigner Aristote
4
De regno, livre 1, chapitre 1
5
De regno, livre 1, chapitre 1
6
Pour aller plus loin sur le concept des 4 causes, il faut se reporter aux « Principes de la réalité naturelle » de St
Thomas d’Aquin.
-Fiche pratique de Philosophie politique- Renouveau Français
2
-
Cause formelle : « Ad agendum communiter ». Cela désigne l’agir en commun. Il ne
suffit pas pour constituer une société de réunir des hommes nombreux et différents,
comme on réunit par exemple ceux qui passent dans une rue ou dans une place
publique. Pour pouvoir parler de société, il faut que la fin commune soit recherchée en
commun. Ainsi les activités particulières de chacun s’inscrivent dans l’activité
commune recherchée par tous. Dans le cadre de la société l’Homme reçoit la condition
d’une partie, dépendant par le fait même du tout. Chacun de ceux qui composent la
société accomplissent une fonction particulière pour obtenir la fin.
-
Cause efficiente : l’Autorité8 ordonnant toutes choses au bien commun.
-
Cause finale : « Bonum commune » (le Bien commun). Le bien commun est un bien
qui ne peut être recherché et dont on ne peut jouir qu’à la condition d’être plusieurs
réunis (exemple : une partie de tennis). Pour la société politique le bien commun
correspond à deux éléments :
o
la vie active selon l’exercice des vertus morales : tout homme trouvera sa
perfection en agissant pour ce qui est Bien et ce qui est Moral.
AGERE
o La vie contemplative : cette vie contemplative correspond à l’exercice des
vertus intellectuelles (spécifité et dignité de l’homme), c’est elle qui constitue
le véritable bonheur, parce que c’est elle qui est véritablement la fin ultime9.
CONTEMPLARE
7
Il faut rappeler que l’ « Union » peut se faire soit dans l’être soit dans les opérations. L’union dans l’être ne
constitue pas une société : par exemple, l’union de la substance et des accidents qui est une union dans l’être
ne peut être appelée une société. Ce qui constitue une société, c’est bien l’union dans les opérations.
8
Cf deuxième fiche pratique sur l’Autorité
9
L’homme est distinct des autres êtres et se spécifie par sa nature intellectuelle qui lui permet de s’élever audelà du monde sensible et matériel. A ce titre, c’est aussi par les vertus intellectuelles que l’homme atteindra le
bonheur qui lui est propre. Or le propre de l’intelligence est d’atteindre l’Etre des choses.
-Fiche pratique de Philosophie politique- Renouveau Français
3
EN RESUME :
Cause Matérielle : Un rassemblement d’hommes dont l’unité est défini par
l’opération.
Cause Formelle : l’agir en commun. Dans le cadre de la société l’Homme
reçoit la condition d’une partie, dépendant par le fait même du tout.
LA SOCIETE
Cause Efficiente : L’autorité en tant qu’elle agit (ex : les Lois…)
Cause Finale : Le bien commun (exercice des vertus morales et vie
contemplative).
Cause Matérielle : Un rassemblement d’hommes dont l’unité est défini par
l’opération. Les familles et les corps intermédiaires (associations
professionnelles, club sportifs…)
Cause Formelle : la forme politique (c’est l’organisation formelle et interne
de la cité) = le régime politique10 mis en place et les lois qui régissent la cité
LA CITE POLITIQUE
Cause Efficiente : L’autorité, le détenteur du pouvoir qui ordonne toute
chose au bien commun.
Cause Finale : Le bien commun (exercice des vertus morales et vie
contemplative).
III)
Le but et la fin de la société politique
La fin de la société politique est double :
-
Fin prochaine : Elle consiste en la perfection et le bonheur de tout homme. Par la
société politique l’homme doit atteindre le bonheur naturel qui le perfectionne dans
10
Les régimes politiques peuvent être divers et peuvent être laissés à la discrétion des Nations : monarchie,
aristocratie, démocratie…
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4
l’ordre naturel. La société politique est définit formellement par le bien commun ou
l’exercice des vertus morales (ou vie active). Lorsqu’il est atteint à la perfection, ce
bien commun est l’amitié. Il suppose pour chaque individu les biens matériels. Il est la
condition, pour chaque individu, de la félicité contemplative, qui est un bien
essentiellement personnel, mais qui s’appuie sur le bien commun.
Les biens matériels < bien commun de la vie active < félicité contemplative.
-
Fin éloignée : cela signifie le salut des âmes, et la protection de l’Eglise Catholique.
La société politique est aussi adjuvante au salut éternel de l’homme, qui est la fin
ultime de toute existence. En toutes choses c’est la cause finale qui détermine l’agir. A
ce titre la société politique doit aider ses sujets à atteindre la fin dernière (le salut de
son âme) par des bonnes lois. Le bonheur naturel que peut procurer une société
politique ne suffit pas au bonheur ultime de l’homme, c’est à ce titre que la société
civile se subordonne (en ce qui concerne la Foi et les mœurs) à la société surnaturelle
voulue par Dieu : l’Eglise catholique. Par des bonnes lois la société prépare ses sujets
à recevoir plus facilement la grâce surnaturelle : la surnature s’appuyant sur la nature.
D’où cet adage célèbre : de la forme donnée à la société découle le bien ou le mal des
âmes, leur salut ou leur perte11.
BIBLIOGRAPHIE :
-
Les principes de la réalité naturelle : St Thomas d’Aquin
-
Les Politiques : Aristote
-
Aperçu de Philosophie Thomiste : P.PEGUES, O.P
-
La cité oubliée : l’Abbé Chazal, FSSPX
11
NB : nous ne voulons pas ici minimiser l’action toute puissante de Dieu sur tout être ; de même nous ne
souhaitons pas non plus prôner le naturalisme. Loin du surnaturalisme et du Naturalisme, il y a un juste milieu à
conserver : Dieu peut toute chose (c’est une certitude) et à ce titre Il peut convertir n’importe quel personne
de bonne volonté quelque soit la société dans laquelle il vit. Néanmoins dans l’ordre commun des choses, et
dans la mesure où la surnature se greffe sur la nature, une conversion sera d’autant plus facilitée si les hommes
ont de par leurs actes (ou vertus morales) une vie saine dirigée par de bonnes lois. A ce titre, la société
politique a un rôle majeur à jouer, en n’excluant pas que seul la Foi reste du domaine surnaturel et que seule
une intervention divine et une coopération de l’homme peuvent convertir.
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