La recherche documentaire
Transcription
La recherche documentaire
Inspection académique de l'Essonne et e s tair e n r tai me n u e m oc cu e d o D rch e ch re HORS SERIE avril 98 Publication gratuite BULLETIN DE LIAISON DES ÉCOLES DU DÉPARTEMENT Documentaires et recherche documentaire Ce numéro hors série est tout à fait particulier, car vous ne le lirez pas d'une traite. Il se veut un guide, un numéro de référence, où vous pourez piocher en fonction de vos besoins. Pourquoi ce thème ? Oui, mais on na pas dinformation Lutilisation des albums est maintenant répandue à lécole maternelle ; album signifie souvent album de fiction. A lécole élémentaire, le développement du goût de lire avec des fictions est un objectif partagé des maîtres. Le manuel, souvent considéré comme un répertoire dexercices, de textes ou dimages, donne rarement lieu à un apprentissage spécifique. Or, manuels et documentaires ont des points communs. Quant à la pédagogie de la recherche documentaire, elle nest pas toujours bien maîtrisée par les enseignants qui disent quelle est difficile à mettre en uvre, quel que soit le cycle. Cest vrai : il ny a pas encore douvrage de synthèse sur le sujet. On trouve des articles de chercheurs et de spécialistes de la lecture pour la jeunesse. La documentation pédagogique est, quant à elle, un peu éparpillée dans divers ouvrages que vous trouverez indiqués dans notre bibliographie. Doù cette idée dune publication départementale qui attire lattention des enseignants sur des apprentissages essentiels, et leur donne de nombreuses pistes pédagogiques, clé en main. Cette publication a été composée à partir dun stage organisé pour les correspondants BCD1. Les séances dactivités pédagogiques pour les trois cycles en fin de numéro ont été conçues par le groupe départemental des correspondants BCD, Marie-Claude Guiraudie, responsable de la classe lectureécriture de Massy et Laurence Frouin, responsable du centre départemental de ressources en lecture dEvry. Les pages relatives aux lieux et ressources documentaires ont été réalisées par Laurence Frouin. Le reste a été rédigé par Claire Boniface, IEN, coordinatrice départementale «maîtrise de la langue». Cette conception, en partie collective, explique que les articles ne soient pas signés. Sommaire 1 2 Cest encore une de leurs nouveautés 5 6 Or les programmes exigent des pratiques dans ces domaines ; lévaluation nationale en sixième de septembre 1997 inclut des activités dans ce champ. Est-ce une exigence nouvelle ? Non, elle est fort ancienne, comme le montrera une rapide présentation des instructions officielles des 25 dernières années. 8 10 12 Le 13 1-Vous pouvez demander à linspection départementale le dépliant de présentation de votre correspondant BCD. Les auteurs 14 15 16 20 22 24 Les documentaires et la recherche documentaire : pourquoi cette publication ? Lire un documenaire, c'est très difficile : les difficultés liées à la lecture des textes informatifs, notamment les documentaires. La télévision est aussi une source documentaire : une sélection d'émissions. La recherche documentaire est une vieille histoire : la continuité dans les instructions officielles. Entrons dans le vif du sujet : un répertoire d'activités pédagogiques. Connaissez-vous bien ces définitions ? Ayons un vocabulaire commun. La presse documentaire enfantine : une présentation par cycles. supplément du CRIPE : Internet et logiciels BCD. Comment se repérer parmi les collections de documentaires ? Une présentation des principales collections. Bibliographie : où trouver des idées d'activités pédagogiques ? Multimédia : une sélection de cédéroms. Des séances pédagogiques pour le cycle 1 et le cycle 2 : 25 séances clé en main. La recherche documentaire au cycle 3 : toute la démarche présentée concrètement. Production d'écrits documentaires : des démarches, du projet à l'évaluation. Lieux de ressources en Essonne : à quels organismes s'adresser ? BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne 2 Lire un documentaire, cest très difficile Quelles difficultés les enfants rencontrent-ils dans la lecture des textes informatifs, notamment les documentaires ? Cet article indique où lenseignant peut porter son effort pour aider les élèves à développer des compétences spécifiques. Des difficultés avant même dentrer dans le texte Il faut se repérer parmi les différents supports : lélève doit apprendre à faire la différence entre album et roman, entre livre et périodique, plus tard entre encyclopédie générale et encyclopédie spécialisée, entre dictionnaire courant et dictionnaire de langue, entre cassette et cédérom. Pour les petits, lappellation dalbum pour désigner les albums de fiction entraîne des confusions : distinguons albums de fiction et albums documentaires. Pour trouver le bon documentaire, lenfant rencontre des problèmes lexicaux liés aux langages documentaires : il faut pour pouvoir effectuer une recherche et consulter un fichier, prendre conscience de la notion de descripteur (appelé souvent mot-clé 1 ), contenu dans le thésaurus. Ainsi, pour trouver des livres sur le chien, faut-il penser à mammifère, sur lavion à transports. Doù lintérêt de séances de vocabulaire reliées à la recherche documentaire. Venons-en aux difficultés dutilisation du péritexte2. Il faut que les élèves apprennent à utiliser les outils tels que le glossaire, le lexique, le sommaire, la table des matières, la table des documents, lindex... Certaines tables des matières sont peu précises ou pas fonctionnelles : par exemple, au lieu de «le hamster : sa nourriture», on lit «le régime de notre ami», dont la compréhension nest pas 1-Pour cette distinction, voir notre glossaire p. 10 et 11. 2-Pour une définition, voir p. 10 et 11. immédiate pour un enfant. Des jeux de mots rendent les jeunes lecteurs incapables de saisir les références culturelles. Voici un extrait de sommaire, tiré dun petit documentaire sur le jean3: «Sous toutes les coutures», «Etiquette et esthétique», «De Gênes au jean», «Le grand bleu», «América ! América !». Un index avec trop de renvois impose une gymnastique inutile. Sans parler des renvois qui utilisent des termes différents du texte : pour en revenir à notre hamster, si lon parle dalimentation dans le texte, et que lindex renvoie à régime, lenfant sy perd. Concernant ces différents outils, on ne saurait trop conseiller den faire fabriquer aux enfants pour de petits livres quils créent ou qui nen sont pas pourvus, afin que les élèves sen approprient bien le fonctionnement. marge, à un tableau, à un dessin. Le documentaire donne à voir et à lire simultanément : en cela, il ne paraît pas tellement différent des albums de fiction, voire des BD, ouvrages avec lesquels les enfants sont plutôt à laise. Une analyse plus fine détrompe. Dans lalbum de fiction et la BD, il existe une interaction constante entre le texte et limage dans la construction du récit. Mais dans le documentaire, à linteraction sajoute, se superpose même, une désignation réciproque : le texte, souvent, fait appel à limage et limage ne se conçoit que par le texte. Les repères de lecture sont souvent complexes : le texte lui-même est découpé en paragraphes, avec une présence de blancs ; il alterne avec des titres, des soustitres, qui sont des jalons visuels de compréhension. Le tout est associé à un système dillustrations et de légendes. Dans le texte, on trouve souvent des tirets pour énumérer des faits, des caractères typographiques particuliers pour mettre en relief. Tout un arsenal typographique différencie le texte documentaire de celui de la fiction : jeux et variation de caractères, utilisation de couleurs, de numéros et dindications de renvois, parfois avec des abréviations. Si on suit les renvois, on risque de perdre le fil. Si on les saute, on perd les exemples qui permettent de mieux se représenter lunivers décrit. Des difficultés à se repérer dans la double page Des difficultés tiennent à la mise en page. En général, les manuels et les documentaires ont une maquette fondée sur un système de double page dans laquelle il nest pas facile de circuler. Ce choix, comparable à celui des magazines, est en effet déterminant dans lorganisation de linformation à lintérieur du document : lalliance de texte, de photos, de dessins, de schémas, est complexe. Dans le texte, sajoutent des renvois à une autre partie du texte, à des chiffres, à des astérisques, à des notes en bas de page, en Une grande difficulté vient du fait que le seul modèle textuel des enfants est le texte narratif, dune organisation très différente de celle qui vient dêtre décrite. Alain Robert4 a étudié la lecture dune double page documentaire chez des 3-Le jean, éd. Casterman, coll. «Des objets font lHistoire», 1991. 4-Aster, n°4, 1987 ; Lire au collège, n°21, 1988. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne Tout s'explique ! 3 adultes et chez des enfants : chez les adultes, on observe une grande variété dans les itinéraires de lecture : la lecture est raisonnée, le lecteur pilote sa lecture. La lecture, discontinue, est jalonnée dinterrogations, de confrontation avec les savoirs personnels du lecteur qui influencent fortement sa trajectoire de lecture. Un guidage de la lecture, à laide du traitement progressif de linformation, permet une construction contrôlée des connaissances : on va là où lon repère que linformation se trouve. Parallèlement, le lecteur conduit une autoévaluation de sa compréhension du problème traité. En effet, il parvient à une autorégulation de la compréhension du texte : il est capable dannuler des représentations, de remonter dans le texte pour un complément dinformation, pour une vérification. Sa lecture est personnalisée. Or, chez les enfants, ce comportement nexiste pas spontanément. Pourquoi ? Parce quils apprennent à lire sur des écrits narratifs, construisant le sens dune histoire dans le déroulement progressif et continu du récit : le jeune lecteur reproduit ce modèle dapprentissage qui le sécurise. Ne connaissant pas dautre façon de sy prendre, il lui est difficile den changer. Cest gênant, parce qu'arrivé en sixième, notamment en sciences ou en histoire, il sera confronté intensément aux manuels, qui ont une grande parenté avec les documentaires, parfois encore bien plus complexes que ces derniers. Dautre part, lenfant attribue une très faible valeur à limage : soit elle est accessoire, soit il ne sait pas la traiter. Conclusion : IL EST IMPÉRATIF DAPPRENDRE À LIRE AUX ENFANTS DES DOCUMENTAIRES ET DES MANUELS5. Une des activités de familiarisation avec le documentaire consiste à réaliser la silhouette de la double page dune collection ou dun ouvrage. Des puzzles permettent aussi de mieux se repérer parmi les différents zones de la double page. 5-Voir le numéro d'Argos «Manuels scolaires : qu'en faire ?», n°20, décembre 1997. Le texte Des difficultés sont dues au fait que le documentaire se réfère à un contenu pas forcément familier au jeune lecteur, puisque, par définition, il permet dapprendre des choses quon ne connaît pas, contrairement au texte de fiction qui se réfère souvent à des univers familiers. Doù limportance dapprendre à lire aux enfants des textes qui évoquent des univers inconnus. Des difficultés concernent la nature du texte : il est souvent dense en informations, contrairement au texte narratif, qui est toujours plus ou moins redondant. Rappelons que le narrateur est souvent absent ; dailleurs le nom de lauteur luimême napparaît pas toujours, certains documentaires résultant de travaux collectifs. Parfois, tout au contraire, la relation énonciative est mise en scène, avec une adresse au lecteur, une implication personnelle de lauteur. Cest le cas du tutoiement qui incite le lecteur à passer à laction («prends tes jumelles»). Brouillant les genres, certains documentaires présentent des informations «narrativisées». Ainsi, dans Dinosaure dun jour6 , une horde de Deinonychus paraît au sommet de la colline et se précipite : «LHypsolophodon senfuit vers le couvert des arbres, courant à toute vitesse. Ses petits ne parviennent pas à le suivre avec leurs petites pattes. Les Deinonychus se rapprochent à chaque enjambée. Leurs dents aiguës brillent dans leurs gueules. Bientôt, ils vont se jeter sur le moins rapide des petits. Il faut faire quelque chose !» Etant donné que les élèves comprennent mieux les textes narratifs, ces 6-LEcole des loisirs, coll. «Archimède», 1993, cité par Alain Robert dans «Les dinosaures évoluent aussi dans les livres documentaires», Argos, n°13, octobre 1994. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne documentaires jouent sur la familiarité avec le récit, procèdent à une mise en récit des informations. Des personnages créent une tension entre un lecteur et les événements : le lecteur est mobilisé affectivement. MAIS ATTENTION AUX HYBRIDES QUI ENTRAÎNENT DES CONFUSIONS CHEZ LES PETITS ENTRE RÉALITÉ ET FICTION , ENTRE INFORMATION ET IMAGINAIRE. Le choix de la fiction romanesque ne date dailleurs pas daujourdhui7. A la fin du 19ème siècle, dans La botanique dAndrée, le personnage qui endosse le rôle du vulgarisateur sinterrompt souvent pour laisser place aux observations, réflexions et démonstrations. Mariages, retrouvailles denfants perdus, on ne lésine devant aucune tension dramatique pour instruire ! Andrée épouse lenseigne de vaisseau qui, entre deux expéditions scientifiques, lavait accueillie au muséum dhistoire naturelle. Laure et Pétrarque, dans les Promenades botaniques, découvrent leur amour en échangeant des herbiers... Autre difficulté : certains documentaires mêlent, de par leur sujet, texte informatif et texte injonctif, ou narration et injonctions : «Couvrez le fond dune cuve de verre dune poignée de sable propre, plantez dans ce sol quelques brins de plantes aquatiques communes, versez doucement quelques litres deau du robinet (...) Tout comme un étang ou un lac créé par la nature, tout comme sur lensemble de notre planète, les créatures animales et végétales vivent dans un aquarium en état déquilibre biologique.»8 (suite page 4) 7-Comme le montre Nicole Bilous dans «Lenfance au jardin : les romans de vulgarisation botanique à la fin du 19ème siècle», Nous voulons lire !, n°113, mars 1996. 8-Il parlait avec les mammifères, les oiseaux et les poissons, Konrad Lorenz, éd. Jai lu, 1973. 4 (suite de la page 3) Les caractéristiques linguistiques les plus fréquentes 9 du discours informatif ou explicatif labsence de dialogue, puisque la plupart du temps il ny a pas de personnages ; une tendance à la généralisation, à laquelle contribuent les constructions suivantes ; lutilisation du présent à valeur de vérité générale ; de nombreuses phrases nominales dans les titres, les sous-titres et les légendes : «Les dinosaures, victimes des mangeurs doeufs» ; lemploi darticles définis: «la marmotte hiberne lhiver» ; lutilisation presque exclusive de pronoms personnels à la troisième personne ; des tournures syntaxiques mal maîtrisées par les enfants : tournures passives, parfois sans complément dagent : par exemple, «la loi est promulguée» ; des tournures pronominales : se distingue, se compose ; des verbes abstraits au sens complexe, pour relier deux éléments : relève de, implique ; une connexion logique peu marquée ; des juxtapositions au niveau syntaxique ; des appositions essentielles pour linformation : «lessor de Constantinople, brillante capitale de lEmpire» ; des énumérations, souvent à laide de tirets. Cette analyse est à mener avec les élèves. On trouve un exemple pédagogique dans le manuel Mon bibliotexte, Bordas, coll. «Latelier de français», 1997, p. 146. 9-Le terme choisi par les programmes est informatif (les types de textes différents quil faut rendre familiers aux élèves : «textes narratif, descriptif, informatif, argumentatif», Programmes, p.58) : le texte explicatif semble une variété plus didactique du texte informatif, avec une forte intention de lauteur de faciliter la compréhension du lecteur (Dire, écrire, Bernadette Gromer, Marline Weiss, Colin, 1990). . Enfin, des difficultés sont liées à la conception et à la rédaction des livres : les textes des documentaires de nos bibliothèques nont pas toujours été rédigés par des pédagogues. D'autre part, les traductions posent des problèmes : on obtient un déficit de longueur pour litalien, un excès pour langlais. Avec la contrainte de la double page, on doit sacrifier de linformation ou tasser le texte dans un cas, dans lautre aérer ou délayer... Or, on trouve beaucoup de traductions dans les documentaires. Les images et le texte Le jeune lecteur ne comprend pas immédiatement le réseau complexe de relations qui se tissent entre les mots et les images. Il lui faut dabord repérer les types dimages : photos, dessins, tableaux, schémas, graphiques. Les voici, du moins abstrait au plus abstrait, en affinant un peu la distinction classique photographies/ dessins/schémas : photo : cest déjà une interprétation du réel par le choix dangle de prise de vue, de cadrage, de lumière ; dessin : il est plus général et plus proche du concept, tout en restant fidèle au réel ; croquis : c'est une épure qui reproduit le réel, mais au prix dune sélection drastique des éléments figuratifs ; schéma : tableau à double entrée, arbre, chaîne causale, carte ; le schéma franchit une nouvelle étape dans labstraction, dans la mesure où il représente le réel tel quon le pense et non tel quon le voit ; il trie, classe, met en évidence des relations ; graphique : il ne fait plus voir les phénomènes en tant que tels, mais leurs variations : graphiques en barres ou diagrammes en bâton (histogrammes, pyramides), camemberts, courbes. A ces distinctions liées au degré dabstraction, on peut ajouter les images de synthèse contrastant avec des images reproduisant la réalité. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne Lillustration peut être une reproduction ou une illustration authentique, créée ou non spécialement pour le livre. Enfin, on peut repérer si limage sinscrit dans un courant artistique (naturalisme, hyperréalisme, caricature, etc.)10 Les enfants rencontrent des difficultés à repérer les fonctions de limage et à les expliciter : fonction décorative : il sagit alors dun enrichissement culturel, voire dun simple effet de séduction ; le parasitage des dessins style BD qui accompagnent parfois les textes pour enfants nest pas sans créer problème ; fonction de traduction iconographique du texte : limage transmet la même information que le texte : ce rapport estil toujours bien compris ? fonction informative : limage alors ne coexiste plus seulement avec le texte, elle sy substitue pour donner un élément complémentaire difficilement explicable avec des mots : par exemple, le schéma du fonctionnement de la digestion. Dans quel sens faut-il aller : de limage au texte, du texte à limage ? dans des manuels, limage a parfois une fonction de support à lexpression des élèves. Des difficultés, parfois inattendues, concernent la spécificité de la photo ou du dessin : par exemple, devant un aquarium destiné à poser le problème de la respiration : «ces poissons ont lair de sennuyer, il faudrait...», disent des enfants, dont les «projections» les empêchent de voir le message scientifique. Il leur est parfois difficile didentifier la réalité, du fait de problèmes déchelle de la macro photo (pour les oeufs , les larves) ou de la photo aérienne. Le dessin permet de gommer les détails qui dérangent (comme à une certaine époque pas si lointaine les organes sexuels) ; on peut ainsi montrer les éléments importants, présenter ce qui est malaisé à 10-«En avant les images», La Revue des livres pour enfants, n°175-176, juin 1997. 5 photographier. Mais cette technique peut aussi occasionner des aberrations : présenter simultanément des animaux ou des personnes qui ne pourraient en aucun cas être vus ensemble : tous les animaux de la savane (aberration biologique), tous les grands hommes de la Grèce ancienne (aberration chronologique). La photographie détourée, découpée, «sans fond», se répand dans tous les genres de documentaires, depuis la création de la collection «Les Yeux de la découverte» chez Gallimard. Les objets y sont sortis de leur contexte, de leur milieu. L'enfant a du mal à restituer l'objet ou l'animal dans sa dimension et son contexte réels, du fait de l'absence d'échelle et d'environnement. Enfin, dautres difficultés sont liées à la compréhension des légendes : parfois il ny a pas de légende, alors quelle serait nécessaire ; ou l'on trouve une simple numérotation («document 3»), un court groupe nominal désignant le sujet de lillustration («fraisiers sauvages»), un petit texte parfois explicatif à décrypter (par exemple : «Les racines dun chêne se ramifient un très grand nombre de fois pour former des radicelles. Certaines de ces radicelles très courtes -longueur inférieure au cm- sont entourées dun manchon de filaments de champignons.») ; ou encore un texte interprétant la scène sans la décrire («La rencontre du passé et du présent à Dakar»). On voit lintérêt de faire écrire des légendes pour mieux en maîtriser la lecture. Conséquences Que ce soit lorganisation des documentaires, leur mise en page, leur texte, les images, leur relation avec le texte, on voit la mine de difficultés et dapprentissages à mener, afin daider les élèves à les surmonter. En sy colletant, en organisant des activités qui renouvellent les situations de lecture, et ce dans des disciplines variées, on découvre, si on ny recourait pas, que ces pratiques pédagogiques sont passionnantes. La télévision est aussi une source documentaire Attention aux problèmes des droits ! Il est interdit de diffuser en public, et donc en classe, les enregistrements de certaines émissions1. Cependant, ce dossier nous donne loccasion de vous faire connaître -si vous ne les connaissez déjà- les émissions documentaires diffusées sur le petit écran. Un enregistrement dune émission de chaque magazine est consultable individuellement au centre de ressources en lecture dEvry. Vous trouverez les périodiques danalyse démissions pour les jeunes au CDDP. La cinquième Cinq sur cinq, 13 minutes : un magazine scientifique qui alterne mini-reportages et expériences sur le plateau. Le samedi à 9h45. Net plus ultra : un magazine hebdomadaire de 26 minutes, consacré au multimédia.Le samedi à 10h10 et le mercredi à 8h45. Oeil de lynx : un magazine du CNDP de 26 minutes, sur la cinquième, sur tous sujets. Il a reçu le Prix de la Jeunesse 97 du Festival international scientifique de Palaiseau pour sa rubrique « Zoom » consacrée à la tectonique des plaques. Tous les lundis à 9h50. Le monde des animaux, quotidien : le matin et en fin daprès-midi et le samedi après-midi. De cause à effet, 30 minutes : des expériences commentées par une animatrice ; pas de reportage. Le vendredi à 9h30. M6 E=M6 : un magazine de 26 minutes sur la découverte des sciences et techniques, découpé en plusieurs rubriques : reportage, fiction, débat, images de synthèse, expérience. Le dimanche à 20h. E=M6 junior : un sujet unique de 13 minutes sous forme de reportages consacrés pour moitié à des animaux. Le mardi à 20h35. France 3 Cest pas sorcier, 30 minutes : privilégie lapproche didactique ; toujours passionnant. Le dimanche à 10h15, rediffusé le mercredi. Le jardin des bêtes, 30 minutes. Le samedi à 10h. Va savoir : enquête de Gérard Klein et dun groupe denfants. Le dimanche à 18h15, rediffusé le mercredi à 14h20. TF1 30 millions damis, 30 minutes, le dimanche à 18h30. Arte Archimède : magazine de 30 minutes constitué de courtes séquences : image frappante, expérience en laboratoire, animation, exposé dun scientifique, reportage. Le mardi à 20h. Si vous nen regardez que trois E=M6, le dimanche à 20 h sur la 6. E=M6 junior, le mardi à 20h35. Cest pas sorcier, le dimanche à 10h15 sur France 3. Magazines danalyse démissions de télévision conseillés Télescope du CNDP. La cinquième, le mensuel des programmes. Hebdo Junior pour les enfants. 1-De même que la plupart des films en vidéocassette. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne 6 La recherche documentaire est une vieille histoire Remontons plus de 20 ans en arrière : les instructions officielles nétaient pas présentées de la même manière, mais disaient sensiblement la même chose que les plus récentes recommandations. Cen est même étonnant ! Même la BCD, autogérée par les élèves, que lon peut croire du dernier cri, était une pratique conseillée il y a bientôt 20 ans. En 1977, les IO pour la maternelle Elles incitent à mettre en oeuvre des activités déveil où par exemple, lenfant est invité à : «rechercher une documentation dimages ; faire une enquête auprès dun jardinier, de loiselier, des parents ; comparer lanimal ou la plante avec leurs photographies respectives ; mesurer, peser, etc. » Au CP, toujours en 1977 On demande de mettre en place les démarches suivantes : «investigation de lenvironnement (..) dune façon générale, développement de compétences dordre méthodologique1 (avec lamorce de différenciations plus spécifiques en fonction des domaines) : organisation des démarches, quête, tri, classement, critique, exploitation de documents et dinformations» Au cycle élémentaire en 1978 Lun des objectifs est que les élèves manifestent «pour la lecture un intérêt motivé par (...) le besoin de se documenter afin dacquérir, de préciser 1-On voit que lexpression compétence méthodologique a plus de 20 ans dâge... ou denrichir des connaissances, pour soi-même ou pour les communiquer à dautres (ouvrages documentaires adaptés, manuels scolaires, etc.)» Savoir lire, cest à ce niveau : «A propos dun texte documentaire ou dun texte dinformation : faire part (oralement ou par écrit) de lessentiel des informations recueillies ; retrouver dans le texte lu celles qui répondent à une demande précise ; les utiliser au service dactivités en cours ou en projet (discussions, enquête, réalisations diverses); rechercher dans dautres textes des informations complémentaires sur le même thème (...)» Les activités déveil à dominante scientifique développent des «compétences de lordre des savoirfaire». Les élèves apprennent à «distinguer et classer divers types dinformations, quant à leur nature et leur qualité (document original, authentique, reproduit ; documentation construite), documents audiovisuels, ouvrages et dictionnaires appropriés, journaux, plans et cartes, archives publiques et familiales, échanges scolaires, témoignages oraux ou écrits, traditions, récits ...» BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne Une très vieille histoire... Au cours moyen en 1980 Parmi les objectifs, on reconnaît une formule reprise en 1995 : «Savoir lire, cest aussi aimer lire, cest-à-dire manifester pour la lecture un intérêt soutenu. Cet intérêt peut être motivé par le désir détendre ses connaissances et de se cultiver, celui de sinformer, de se documenter en vue dentreprendre une activité (...)» Parmi les activités de communication, sont recommandés les «travaux collectifs : élaboration de questionnaires denquête, mise au net des résultats de ces enquêtes ; réalisation de textes documentaires ou de monographies ; journal scolaire ou journal mural ; correspondance interscolaire». En lecture silencieuse, pour mettre en place des situations et des activités de lecture, «les maîtres feront lire chaque élève dans des petits groupes, des équipes, des ateliers de lecture, parfois individuellement (soutien), en fonction de lobjectif recherché (lecture récréative, recherche et communication dinformations, étude de documents, etc.). Ils proposent, par exemple : (...) de faire part des informations recueillies et de les utiliser au service dactivités en cours.» «En histoire, mais aussi dans les autres domaines: lintervention du maître et la fréquentation de livres et de documents de toute nature, apporteront les, 7 compléments indispensables à lacquisition et à la fixation de connaissances». Fondées sur des enquêtes, les activités en histoiregéographie comprennent, outre les enquêtes directes, «lextension de ces enquêtes par lintermédiaire dun ensemble documentaire, écrit ou audiovisuel, ou par un dépouillement régulier de renseignements donnés par la presse, par des publications, des services (pratique du "dossier ouvert").» En histoire-géographie, les maîtres auront pour objectifs, dans le domaine de «la recherche et lexploitation de linformation et de la documentation : sentraîner à rechercher les documents et la documentation nécessaires aux travaux individuels ou collectifs en fonction des objectifs poursuivis ; à reconnaître les types douvrages utiles (manuels, atlas, dictionnaire, encyclopédie) ; à se servir dun livre (table, index), dune revue, dun journal (...)». Les supports didactiques en histoiregéographie sont les suivants : «les livres, manuels scolaires, documents, photos, dossiers de lectures historiques et géographiques qui peuvent utilement être rassemblés dans la bibliothèquecentre documentaire décole». En sciences expérimentales (physique, technologie, biologie), le maître a les objectifs suivants : «se documenter : rechercher, recueillir et choisir des documents adaptés au sujet détude ; exploiter ces documents en liaison avec les résultats de linvestigation par observation directe ou expérimentation». Aussi mettra-t-on en place des « activités documentaires : dans le domaine de la biologie en particulier, lexpérimentation nest pas toujours possible, et il est le plus souvent indispensable de comparer les données de lobservation directe à celles présentées dans des documents (aussi variés que possible : livres, diapositives, film de télévision scolaire ou non scolaire) de niveau accessible aux enfants.» Et la bibliothèque ? «Il a été depuis longtemps recommandé aux instituteurs de constituer une bibliothèque de classe comprenant des textes de difficultés, de genres et de sujets aussi variés que possible» (IO français, 1972, école élémentaire). Nous croyons-nous innovateurs avec nos BCD ? En remontant 18 ans en arrière, on lit : «La bibliothèque-centre de documentation doit permettre de répondre aux besoins nés de la vie de la classe (activités déveil en particulier), comme au désir dévasion et de divertissement. Elle sera tenue par les élèves eux-mêmes, dans le cadre de la coopérative scolaire, préparant à lautonomie et à la responsabilité.» (IO, cours moyen, 1980). Revenons à aujourdhui Nous ne nous attarderons pas sur les programmes de 1995, bien connus maintenant : dès la maternelle, les documentaires sont cités (cest même au cycle 1 que les documentaires sont les plus cités : classer les documentaires, écouter des documentaires, produire des textes documentaires...). Par ailleurs, il est clairement dit quà lécole «apprendre à se servir dun centre de documentation constitue une finalité en soi». Nous présenterons plutôt des extraits dun texte officiel moins connu, concernant les documentaires et la recherche documentaire. Les programmes sont suivis dun certain nombre de textes daccompagnement2. Voici, ci-contre, quelques passages du texte sur la BCD3. 2-Pour linstant concernant la musique, les mathématiques, les arts plastiques et la BCD. 3-Diffusé par la direction des écoles ; signalons que la revue INTERBCD a publié lensemble des textes officiels sur la BCD, dans ses numéros 2 et 3, dont ce dernier. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne ØLes objectifs : «La BCD est un centre de ressources intégré à lécole. Par la diversité des supports quelle contient, adaptés à lâge des élèves, elle permet la découverte, lobservation, la production de textes et décrits de tout type, aussi bien dans le domaine documentaire que dans celui de la fiction.» Ø Le fonds : les maîtres veillent à la constitution et à lenrichissement du fonds et associent les élèves à cette gestion». Le fonds, diversifié, est constitué de «textes documentaires (en relation avec une culture historique, artistique, scientifique et technique ; dictionnaires, encyclopédies, atlas et autres usuels ; (..) densembles douvrages portant sur des thèmes documentaires bien définis, favorisant des activités de lecture et de recherche». Ø Les situations dapprentissage : les enseignants «apprennent aux élèves à se repérer dans une bibliothèque, et à sapproprier les différents outils facilitant la recherche dinformation ; ils les initient au traitement de linformation, par lacquisition de méthodes de travail, dans le domaine oral et écrit». Ø Les situations déchanges et de communication : «Que ce soit dans le domaine documentaire ou dans celui de la fiction, les élèves apprennent à confronter, à mettre en relation et à explorer des ensembles de textes. Ils prennent ainsi conscience de lorganisation particulière que constitue une forme dexpression (genres documentaires ou genres littéraires), des liens qui peuvent unir ou opposer des séries organisées de textes (productions dun même auteur, collections documentaires...). On encouragera notamment la production décrits qui aident à lappropriation de la BCD (constitution danthologies, de dictionnaires ou dencyclopédies personnels...) » ØLes pratiques documentaires : «En liaison avec les activités réalisées en classe, les élèves sinitient aux pratiques documentaires, ils apprennent à : cerner le sujet de leur recherche ; hiérarchiser leurs questions ; localiser linformation dans les documents, lextraire, la stocker ; restituer cette information, pour eux-mêmes ou pour dautres, oralement ou par écrit, sous forme : - de notes (dictées au maître pour les plus jeunes, rédigées personnellement pour les plus âgés) ; - de courts exposés ou brèves prises de parole ; - de panneaux dexposition ; - voire de dossiers documentaires». 8 Entrons dans le vif du sujet Quelles activités pratiquer ? Quels apprentissages mettre en place ? Dans les publications pédagogiques, vous trouvez quantité dactivités proposées. Nous vous en présentons une série organisée, que nous vous recommandons. Cette liste est à compléter par des activités détaillées, proposées pages 16 à 23 et par les activités que vous inventerez vous-même. C es activités sont dautant plus fructueuses quelles sont présentées en rapport avec un projet de recherche ou dapprentissage, et non pas comme de simples exercices ponctuels. Cette liste présente des activités et non des démarches ordonnées. Leurs degrés de difficulté sont très divers. Activités de repérage parmi les ouvrages - classer ou trier en fonction dun critère les livres qui expliquent/qui racontent/ qui informent en racontant1 ; - classer des supports variés : presse, livres,vidéocassettes, diapos ; - classer des textes ou des livres sur un même thème, incluant albums de fiction et albums documentaires ; - distinguer livres de fiction et documentaires à partir de quatrièmes de couverture, à partir dune page, à partir de la couverture, à partir du titre ; - à partir de livres ou de textes documentaires et de fiction : dégager ce qui est semblable, ce qui est différent ; formaliser les caractéristiques du texte informatif2 ; - observer des documentaires animés : faire une typologie des procédés danimation (tirettes, transparents, etc.) et de leurs fonctions (apprend quelque chose de plus / illustre / ne sert quà jouer) ; - classer des livres par cote ; - associer couvertures et quatrièmes de couverture, titres et quatrièmes de couverture ; - classer et trier par éditions, par collections, par thèmes ; - dans les périodiques, repérer les articles et dossiers documentaires. 1-Voir les documentaires «hybrides», p. 3 et p.13. 2-Voir p. 4. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne Activités de familiarisation avec les outils de consultation - élaborer et apprendre la définition de sommaire, index, bibliographie, glossaire ; compléter une définition lacunaire ; - trouver lintrus dans un sommaire ; - reconstituer des sommaires mélangés ; - élaborer le sommaire dun livre qui nen a pas ; - élaborer lindex dun album documentaire simple qui nen a pas ; - comparer des sommaires : très généraux, métaphoriques, affectifs, interrogatifs, etc. ; - classer des livres selon quils ont ou pas un sommaire, un index, un glossaire ; - à partir du sommaire ou de lindex, trouver la page concernant tel thème ; - à partir du sommaire, de lindex ou du lexique, trouver louvrage ; - associer parties du sommaire et questions ; - associer sommaires photocopiés et questions ; - associer sommaires et lexiques photocopiés. Activités de repérage parmi les documentaires dans la bibliothèque - organiser lespace documentaire ; se repérer dans lespace documentaire : livres, presse, fichiers, tables de travail, espace dexposition ; - repérer les documentaires par rapport à lensemble des ouvrages de la bibliothèque ; - situer sur un plan de la bibliothèque les différentes classes de documentaires ; - trier ou classer encyclopédies, atlas, dictionnaires, albums documentaires, manuels ; - élaborer la définition d'un usuel ; - ranger des documentaires ; - chercher un documentaire : expliciter la méthode ; - réunir le maximum de livres sur un thème donné ; - à partir de la photocopie dune page, trouver louvrage parmi quelques livres 9 sélectionnés, puis dans toute la bibliothèque : formuler sa méthode de recherche ; - sinitier à la classification Dewey2 ; - associer un livre et un pétale ou une classe de la marguerite2 ; - attribuer la classe à partir de la couverture, du sommaire, après feuilletage ; - faire la fiche didentité dun documentaire, en procédant à l'opération de catalogage ; compléter une fiche lacunaire ; - réaliser une bibliographie sur un thème ou une question ; - créer un fichier des périodiques documentaires de l'école. Activités de vocabulaire : le thème de recherche En vocabulaire, de nombreux exercices permettent daller du particulier au général et vice versa : - entourer le terme générique dans une liste de mots ; - chercher les mots spécifiques à partir du terme générique (et vice versa) ; - chasser lintrus ; - trouver des synonymes ; - repérer les expressions synonymes dans un texte documentaire : les lions, ces animaux, les grands carnivores ; - dans le thésaurus, choisir les descripteurs3 en fonction de la question posée ; - comparer au thésaurus une liste de motsclés correspondant à la question posée ; - à partir dun livre, déterminer les descripteurs (pas plus de 5) ; - à partir dune question, déterminer les descripteurs ; - associer informations et termes génériques ; - à partir des livres rassemblés sur un thème général, lister les sous-thèmes : à partir de poisson, on citera alimentation, milieu, espèces, etc. ; - procéder à lindexation dun livre ; compléter, corriger une fiche. 2-Voir p. 10. 3-Voir la définition, p. 10. Activités de lecture des différents éléments de la double page des documentaires ou des manuels - classer les illustrations ; - faire correspondre un élément désigné et sa désignation : définition, légende, titre, illustration, photo, dessin, graphique, numéro de lillustration, numéro de la page ; - puzzles : mettre en page les éléments donnés : textes, dessins, titres... ; - associer images et textes ; - mettre les titres à leur place dans une double page où ils manquent ; - rédiger des légendes manquantes ; - indiquer les renvois (aux illustrations ou aux dessins) qui manquent. Activités de repérage de linformation - reconstituer des paragraphes dans une suite de phrases ; - distinguer sujet et idée principale ; - indiquer où se trouve la réponse à une question : texte, légende, illustration ; - trouver la question qui correspond à la réponse dans un texte, dans un livre, dans plusieurs livres donnés, dans la bibliothèque ; - associer question et réponse ; associer questionettexte;associerquestionetlivre ; - associer titre et extrait ; - comparer deux textes ou phrases et des thèmes : repérer quune information se trouve dans un seul texte, dans les deux ; augmenter le nombre de textes comparés ; - comparer des documentaires sur le même thème : quantité dinformations, ton, délimitation du domaine traité, approche anthropomorphique, comptes rendus dobservation, etc. ; - reconstituer deux ou plusieurs documents sur le même thème, qui ont été mélangés ; - distinguer dans des textes, dont lidentification «documentaire» ou «fiction» na pas été donnée, le vrai et le vraisemblable ; - repérer qui raconte ce qui est écrit ; - distinguer les images qui illustrent simplement, des images qui donnent des informations en plus de celles données par le texte ; BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne - effectuer un choix de documentaires, selon le sujet de recherche, dans un ou plusieurs catalogues ; - distinguer lessentiel de laccessoire par rapport à une question posée ; - choisir le meilleur résumé parmi plusieurs résumés proposés. Activités orales - présenter un livre documentaire, présenter un panneau documentaire ; - lire à haute voix un texte documentaire ; - débattre sur un documentaire ou plusieurs documentaires sur le même sujet que lon compare ; - expliquer comment on a trouvé un documentaire : à ses camarades, à de plus jeunes enfants ; - faire un exposé ; - constituer les critères dévaluation dun exposé. Activités de production d'écrits - donner un titre à un paragraphe ; - rédiger une légende ; - élaborer le sommaire dun livre qui nen a pas ; - rédiger les caractéristiques dun documentaire, dune encyclopédie, dun atlas, dun sommaire, dun index, dune légende, etc. ; - rédiger la méthode pour trouver un documentaire dans la bibliothèque ; - réaliser un panneau, un dossier, un montage audiovisuel, une double page, un album documentaire pour la classe, pour des élèves de même âge ou pour des petits qui se posent des questions ; - rédiger une bibliographie ; - rédiger une critique ou une présentation de documentaire ; - réaliser un questionnaire à partir dun panneau ou dun dossier documentaire, à partir dillustrations ; - rédiger une méthode de recherche documentaire ; - rédiger une fiche dévaluation concernant la lecture des documentaires, la recherche documentaire ; - travailler avec un auteur de documentaires. 10 Connaissez-vous bien ces définitions ? Savez-vous distinguer un document dun documentaire ? Un mot-clé dun descripteur ? Un sommaire dune table des matières ? Un lexique dun glossaire ? Liconographie de lillustration ? Une notice dune cote ? Le catalogage de lindexation ? Le classement de la classification ? Lisez notre glossaire, vous saurez tout. CATALOGAGE : élaboration de notices qui comprennent le titre, lédition, la collection, le lieu de publication, lannée, etc. Cest lopération qui permet de constituer la «carte didentité» dun livre. Le catalogue est lensemble des notices catalographiques. CLASSIFICATION/CLASSEMENT : la classification est un langage documentaire fondé sur la représentation en classes des connaissances humaines. La classification Dewey est utilisée dans les écoles, souvent adaptée sous la forme de la «marguerite1». Le classement est une opération matérielle, une action : on place les livres sur les rayons selon leur cote, on fait des tas. Cest lensemble des opérations de mise en ordre dun fonds. La classification est une opération intellectuelle qui vise à déterminer le sujet dun livre et à le traduire par un indice, cest-à-dire un groupe de chiffres relevé dans la classification décimale traduisant le sujet ou le domaine de louvrage. La classification sert donc à analyser les documents (indexation), les regrouper (par indice), les mettre en mémoire (dans le catalogue), en permettre laccès au lecteur (sur le rayon et par le catalogue)2. 1-Inventée par le CRDP de Grenoble. 2-Guide pratique de la documentation, Jacqueline Pinaud, Sylvie Guebel, Hachette, 1988. Pour classer les documentaires, on se réfère aux différentes classes de la marguerite scolaire : les pays, les hommes célèbres, autrefois dictionnaires, encyclopédies, périodiques, catalogues penser Histoire Information, livres de fictions, imaginer géographie communication documentaires concernant BLANC NOIR la Littérature Philosophie littérature3 MARRON GRIS créer, s'amuser Arts, loisirs Religion VIOLET ROUGE BLEU ORANGE Techniques VERT soigner, fabriquer Sciences observer la nature JAUNE Langage prier Sciences sociales vivre ensemble parler COTATION : opération consistant à attribuer des cotes. COTE : ensemble de lettres et de chiffres servant à localiser un document. La cote est reproduite sur létiquette au dos du livre. Notons la différence entre indice (que des chiffres) et cote (létiquette collée sur le livre, qui peut comprendre des lettres) : la cote est «ladresse» du livre. DESCRIPTEUR/MOT-CLE : un descripteur est un terme tiré dun langage documentaire, retenu dans un thésaurus, qui représente de façon univoque, sans ambiguïté, une notion contenue dans un document. Le mot-clé nexiste pas 3-Dans les bibliothèques municipales, les livres de fiction appartenant à la classe 8 sont souvent classés à part, sans indice et par ordre alphabétique. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne forcément dans le langage documentaire ; il représente une notion contenue dans un document. Les mots-clés ne sont pas hiérarchisés, à la différence des descripteurs. DOCUMENT : - le document au sens historique du terme : écrit ou même objet pouvant servir de source d'information : gravures, vitraux, monuments, sculptures, enluminures, bas-reliefs, dessins, affiches, fragments de textes ou de discours, mosaïques, poteries, bijoux, tableaux, etc ; - le document au sens administratif (documents au sens de «pièces», de «papiers») et social du terme : support permettant de conserver des savoirs ou dy accéder ; - le document au sens pédagogique4 du terme : support (le plus souvent écrit) utilisé par lenseignant dans sa démarche (voir support). On distinguera enfin document primaire (présentant une information communiquée à lutilisateur sous la forme même que lauteur lui a donnée, document original) et document secondaire (produit par le traitement dun document primaire, élaboré souvent par un professionnel de la documentation : les sources peuvent être citées). Retenons pour document le sens plus général suivant : tout support utilisé pour accéder à un savoir, notamment les manuels, usuels, ouvrages documentaires, ouvrages de fiction utilisés à des fins documentaires, périodiques, documents iconographiques, informatiques, audiovisuels et multimédias. Les documentaires sont inclus dans cette liste. On voit bien que la recherche documentaire recourt à tous les types de documents. DOCUMENTAIRE / DOCUMENTATION : un documentaire est un livre, une publication, un film, à caractère didactique qui se définit comme non fictif, 4-Pour ces distinctions, voir La maîtrise de la langue au collège, Direction des lycées et collèges, CNDP/Savoir Livre, 1997. 11 comme vrai : non fiction, disent les Anglais. Lintention didactique qui sexprime par le refus de la fiction signifie que le texte documentaire dit la vérité et il la dit généralement en direct, sans narrateur identifié. Le texte documentaire est la plupart du temps un texte à la troisième personne, avec une écriture au caractère non littéraire. Le documentaire se définit également par lusage que lon en fait. Il suppose une lecture orientée par la volonté de s'informer. Un roman n'est pas un documentaire, mais pour un historien ou un sociologue, il peut devenir un document, objet dune lecture documentaire. Documentaire est aussi un adjectif, signifiant «qui a trait à la documentation», la documentation ayant le double sens de : recherche de documents et ensemble de documents relatifs à un sujet. Le livre documentaire peut donc se définir comme «un texte écrit avec le projet dinformer, denseigner, de faire réfléchir, et dont la lecture est habituellement orientée par la volonté de sinformer, dapprendre ou de réfléchir.»5 Parmi les documentaires, noublions pas les usuels (dictionnaires, encyclopédies, atlas), ni les manuels. Le manuel scolaire a pour caractéristique dêtre adapté non pas à lâge, mais au niveau de classe ou de cycle. GLOSSAIRE/LEXIQUE : Le glossaire est un dictionnaire de mots spécialisés. Le lexique est un dictionnaire succinct spécialisé, mais aussi un recueil des mots employés par un auteur, l'ensemble des mots employés par quelquun ; il désigne également l'ensemble des mots dune langue. ICONOGRAPHIE/ILLUSTRATION : Liconographie au sens strict désigne «lensemble des images, illus5-Les écrits non-littéraires au collège : de la classe au CDI, dir. François Quet, CRDP de Grenoble, 1995. trations dune publication»6. Des professionnels lutilisent souvent, par contraste avec le sens dillustration («dessins réalisés par un dessinateur»), dans un sens restreint de «reproductions de clichés en noir et blanc ou en couleurs» (dont la recherche est confiée à un «iconographe»)7. INDEX : table alphabétique de noms cités, de lieux cités, de sujets traités, de mots-clés, accompagnés des numéros de pages. INDEXATION : opération qui consiste à analyser le contenu dun document et à en extraire les concepts principaux, afin de le traduire en termes dun langage (documentaire ou naturel) : les descripteurs ou les mots-clés. INDICE : groupe de chiffres relevé dans la classification décimale (en général Dewey), traduisant le sujet ou le domaine de louvrage. LANGAGE DOCUMENTAIRE : langage artificiel constitué de notions et de relations entre ces notions. Il y a deux grandes familles : les langages synthétiques (les classifications) et les langages analytiques (les thésaurus). LISTE DAUTORITE : liste normalisée de termes qui doivent être obligatoirement utilisés dans le catalogage ou lindexation (par exemple, la liste déditeurs, de supports...). NOTICE : ensemble des éléments présentant la description bibliographique dun document pour le catalogue ou une bibliographie. PERITEXTE8 : tout ce qui, dans un ouvrage, complète le texte principal (le glossaire, les notes, la préface, la table des 6-Le Petit Robert. 7-«Le rôle de liconographie», Isabelle Calabre, La Revue des livres pour enfants, n°122-123, automne 1988. 8-Pour cette définition, mais aussi pour les difficultés des élèves, voir La maîtrise de la langue au collège, Ministère de lEducation nationale, CNDP/Savoir Livre, 1997. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne matières, les légendes...). Epitexte désigne dans un livre tous les écrits qui sappuient sur le texte principal, mais nen font pas partie (par exemple les articles critiques sur le livre, les entretiens avec leur auteur). Epitexte et péritexte forment le paratexte. Paratexte et péritexte sont souvent employés lun pour lautre. REGISTRE DINVENTAIRE : il permet de dresser la liste des documents que possède une bibliothèque ; linventaire est lénumération descriptive des documents dans leur ordre dacquisition. Chaque livre porte un numéro dinventaire. SOMMAIRE/TABLE DES MATIERES : le sommaire présente un résumé des chapitres, en table des matières. La table des matières énumère les chapitres, les questions traitées, avec indication des pages. Pratiquement, table des matières et sommaire semploient lun pour lautre. SUPPORT PEDAGOGIQUE : forme des documents pédagogiques ; on peut classer ainsi les supports 9 : matériel denseignement (tableau didactique récapitulatif, maquette) ; objet denquête et de visite (la mare, la forêt, le milieu observé en classe denvironnement ; la boutique du boulanger, latelier de lartisan) ; documents sonores(CD,émissionderadio);documents visuels (affiches, diapos, photos) ; documents audiovisuels (films, vidéocassettes) ; documents informatiques (textes reproduits) ; multimédias (cédéroms) ; documents écrits sur papier (livres, périodiques, photocopies, fac-similés de documents historiques)... THESAURUS : langage documentaire organisé en relations hiérarchiques ; liste de descripteurs. USUEL : document de référence proposé en libre accès aux utilisateurs, et généralement exclu du prêt à domicile : dictionnaires, encyclopédies... 9-Guide pratique de la documentation, voir note 2. 12 La presse documentaire enfantine1 En 1966 paraissait le premier mensuel éducatif : Pomme dApi. Depuis 30 ans la presse enfantine na cessé de se développer. Elle reflète lintérêt croissant pour la petite enfance, ainsi que le souci des adultes de considérer lenfant comme acteur à part entière du monde contemporain et de lactualité. On peut classer les revues par thèmes, par lâge ciblé, par lorientation retenue2 . Une «malle presse», comprenant un échantillon de chaque publication est disponible au centre de ressources en lecture dEvry, ainsi que des ouvrages dactivités pédagogiques sur la presse. Voici notre sélection. Maisons dédition Bayard Presse jeunesse SRA 93283 Saint Denis Cedex Cycle 1 Popi (éveil petite enfance3) Pomme dApi (éveil petite enfance) Youpi (découverte4) Cycle 2 Pomme dApi (éveil petite enfance) Astrapi (magazine daujourdhui) Images doc (nature) Youpi (découverte) Images Sciences (à paraître) Astrapi (magazine daujourdhui5) Okapi (dossier, reportages) I love english (anglais) Editions du Choix BP 129 95103 Argenteuil Cedex Boum ta science (sciences, techno) Editions Faton BP 90 21803 Quétigny Cedex Excelsior 1 rue du Colonel Pierre Avia 75015 Paris Fleurus Presse 21 rue du Faubourg Saint Antoine 75011 Paris Archéo Junior (sciences, histoire) Le Petit Léonard (art) Papoum (éveil petite enfance) Abricot (éveil petite enfance) Blaireau (lecture, découverte) Blaireau (lecture, découverte) La semaine de Perlin (magazine daujourdhui) Hibou (nature) Petite Fourmi (nature, écologie) Petite Fourmi (nature, écologie) DADA (art) Picoti (éveil petite enfance) Toupie (éveil petite enfance) Toboggan (éveil petite enfance) Wakou (animaux) Petite main (activités manuelles) Toboggan (éveil enfance) Wakou (animaux) Oxebo (activités manuelles) Nathan 9 rue Méchain 75676 Paris PEMF 06376 Mouans Sartoux Cedex Fourmi verte (nature, écologie) La Hulotte (nature) Mango Presse 36 rue Fontaine, 75009 Paris Patouille, Atelier magazine 49 rue St André des arts 75006 Paris La semaine de Perlin (magazine daujourdhui) Hibou (nature) Hebdo Junior (reportages, TV) Journal des enfants (actualité) La Hulotte 08240 Boult aux Bois Milan Presse rue Léon Joulin 31000 Toulouse Cédex Archéo Junior (sciences, histoire) Le Petit Léonard (art) Sciences et vie junior (sciences) Journal des enfants BP 1489 68072 Mulhouse Cedex La Fourmilière BP 54 63202 Riom Cedex Cycle 3 et suivant Wapiti (animaux) Mikado (reportages) Les clés de lactualité Junior (actualité) Easy Street (anglais) Patouille (activités manuelles) Patouille (activités manuelles) Atelier magazine (activités manuelles) Jilou (éveil petite enfance) J Magazine (éveil enfance) J Magazine (éveil enfance) Grand J (fiction+documentaire) BTJ (documentaire) Créations (art) BTJ (documentaire6) BT (documentaire) BT Carnet de voyages (documentaire) BT 2 (documentaire) Périscope (documentaire) Créations (art) Play bac presse 33 rue du petit Max 75004 Paris Mon quotidien (actualité) 1-La presse enfantine concerne les 0-13 ans ; la dénomination éditoriale presse jeunesse est réservée aux 13-18 ans. 2-Si les groupes Bayard Presse et Fleurus Presse ont des publications religieuses, le groupe Milan Presse se veut «résolument» laïque. 3-Par éveil petite enfance, on entend ce qui concerne les premiers apprentissages. 4-Par découverte, on entend manipulations, exercices dobservation, réalisations manuelles. 5-Par magazine daujourdhui, on entend dossiers, reportages, journal, bricolages, jeux... 6-Par documentaire, on entend ici dossiers de sujets variés en sciences, histoire et géographie. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne 13 Comment se repérer parmi les collections de documentaires pour la jeunesse ? livre de la jeunesse de Montreuil 1997. Demi-page chez Hachette : illustration pleine page, avec très peu de texte ; un dossier final. Les collections qui laissent beaucoup despace à limage sont parfois appelées «documages». Qui ne connaît les extraordinaires collections La Découverte 1 dirigées par le génial Pierre Marchand chez Gallimard ! Lédition actuelle de littérature de jeunesse accorde une large place aux documentaires. Des collections naissent et meurent, au gré des «concepts» éditoriaux, tels les «hybrides» (mi-documentaires, mifictions) qui se multiplient. Les bêtes noires chez Bayard, avec la participation du Muséum dHistoire naturelle, illustrations de Puig Rosado : à faire connaître absolument. Docudéments chez Gallimard pour les sciences : des livres de poche peu onéreux qui sadressent normalement au collège, mais quil serait dommage de ne pas connaître. Regards daujourdhui chez Mango, en histoire. Un parti pris pour des anachronismes - loufoques, mais toujours évidents - afin de mettre en relief des informations de grande qualité. N ous vous proposons ici un choix de collections regroupées en fonction dune caractéristique voulue par léditeur. Une des plus célèbres et ses dérivés Les yeux de la découverte chez Gallimard : de séduisantes photos «détourées 2» qui ne doivent pas faire oublier certains points faibles : labsence de repères déchelle (comme dans Nous, les mammifères où la chauve-souris est plus grosse que le chimpanzé), lenvironnement des animaux absent, un texte très éclaté. Les Encyclopoches chez Hachette : mêmes principes pour un tout petit format, comme son nom lindique. Regarde-les grandir chez Hachette : la croissance dun animal familier, mais totalement isolé de son contexte. 1-Les Yeux de la découverte, Mes premières découvertes, Mes premières découvertes Musique, Lecture, Atlas, Dessin, Art, Découverte Benjamin, Découverte Junior. 2-Voir p. 5. Des poches avec très peu dillustrations Castor Poche Doc chez Flammarion, une collection qui remplacera Castor Poche connaissance : texte plus aéré, des marges importantes avec des phrases daccroche ; la réussite est inégale. Petit Point chez Seuil : sous la forme dun entretien, un texte simple et informatif ; mais pas de nouveaux titres depuis deux ans ; certains seront repris dans la collection Point Virgule. Des images prépondérantes Patte à patte chez Milan : de magnifiques photographies construisent un «reportage» sur un animal. Clin doeil chez Gamma : de très belles photographies, des schémas, une information sérieuse ; pour tous les âges. Aux couleurs du monde chez Circonflexe en géographie, technique, nature... : une maquette variable pour lédition de livres phares de la production étrangère ; toujours dexcellente qualité ; une des dernières parutions, Le monde des chiffres, a été nominée parmi les meilleurs documentaires au salon du BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne Les plus drôles avec contenu très sérieux La plus didactique En savoir plus chez Hachette, en histoire : une collection du département «Education» de chez Hachette ; de conception proche de celle des manuels scolaires. Le mélange des genres Les éditeurs conçoivent de plus en plus des documentaires où aspects narratifs et informatifs se mêlent ; soit dans un même texte, soit dans un même livre sous la forme de différentes rubriques. Lexemple le moins réussi : Mégascope chez Nathan, une nouvelle collection : information superficielle et «noyée» dans un embrouillamini de rubriques à la mode : une fiction, un documentaire, un jeu, des activités, des anecdotes, des tests, des fiches photos et des autocollants ! (suite page 14) 14 (suite de la page 13) Dautres collections plus intéressantes : Archimède, de Lécole des Loisirs : documentaires écrits sous la forme dune fiction et représentant ainsi le genre nouveau des «albums documentaires» : la réussite est variable. Pali Mali, chez Hatier, présente une fiction sous forme dun récit qui raconte lhistoire denfants dont la civilisation est menacée ; le récit (fiction) est ponctué par dexcellentes photos là aussi avec un aspect de reportage (documentaire) ; un dossier est proposé à la fin (documentaire). Destins denfants, chez Hachette : avec trois parties : récit, reportage photographique, dossier sur un pays ; le thème de cette collection est la vie hors du commun denfants de pays différents. La toute dernière née : Phénix chez Gallimard : les premiers titres sont réussis, dune présentation élégante, avec des approches multiples : historique, scientifique, artistique, littéraire... pour un seul thème (Mers et océans, Déserts, Loiseau...). Pour des détails concernant lanalyse critique de documentaires, et indépendamment des collections, vous pouvez vous reporter aux critères détaillés dans les ouvrages suivants, référencés ci-contre : La littérature de jeunesse à lécole, p. 36 ; Une BCD pour lire et écrire, p. 151 ; Animer une BCD, p. 82. Enfin, la revue Lire pour comprendre3 publie régulièrement des sélections de documentaires scientifiques, analysés par des bibliothécaires et des scientifiques. 3-Lire pour comprendre, 18 rue Gabriel Péri, 91300 Massy, tel : 01 69 20 63 85. Les documentaires et la recherche documentaire Cette bibliographie est sélective. Pour une bibliographie plus complète, pour des informations ou des articles complémentaires, pour consulter ou emprunter ces ouvrages, vous pouvez vous adresser au centre de ressources pour la lecture dEvry . Publications pédagogiques - La littérature de jeunesse à lécole, Renée Léon, Hachette, 1994 : plusieurs chapitres sur les documentaires. - Lecture & bibliothèque à lécole maternelle, Aline Coué, Henri Moulis, Jean-Pierre Viala, Colin, 1992 : «Lire des documentaires». - Apprendre à lire au cycle 2, Carole Tisset, Hachette, 1994, p. 139-147. - Lire et écrire à partir décrits fonctionnels, tome 1, cycle 2, CRDP de Lille, 1995 : «Le documentaire». - Lecture, écriture et culture au CP, Jacqueline Boussion, Michèle Schöttke, Catherine Tauveron, Hachette 1996 : «Des voies daccès aux documentaires», p. 105-145. - Lire & écrire : des apprentissages culturels, cycles 1 et 2, tome 1, Bernard Devanne, Colin, 1992 : des activités évoquées sur les documentaires dans une démarche globale. - Lire & écrire : des apprentissages culturels, cycle 3, liaison école/ collège, tome 2, Bernard Devanne, Colin, 1993 : idem. - Lire, écrire : des apprentissages culturels, CP, Bernard Devanne, Louisette Mauguin, Pascal Mesnil, Colin, 1996 : idem. - 50 activités pour apprivoiser les livres en classe ou en BCD, Paul BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne Cassagnes, Claudine Garcia-Debanc, Jean-Pierre Debanc, CRDP, Tarbes, 1994 : nombreuses fiches dactivités dans cette publication de référence. - Le parcours dorientation dans le livre, Catherine Tauveron, CRDP de Clermont-Ferrand, 1991, p. 36-43. - Faire vivre une BCD, Françoise et Daniel Bensimhon, Nathan, 1997 : «Les documentaires ont de la classe» ; «Trouver, exploiter des documents». - Savoir lire avec les BCD, Max Butlen, Madeleine Couet, Lucie Desailly, CRDP de Créteil, 1996 : «Techniques et pratiques documentaires», p. 95-125 ; un ouvrage de fond. - Animer une BCD, Dominique Righi, 1993 : «Comment apprendre à se documenter dans la BCD », p. 115-177. - Une BCD pour lire et pour écrire, Dominique Righi, Hachette, 1995 : «Une BCD pour lire et produire des écrits documentaires», p. 141-187. - BCD CQFD, cycle 3/6ème, Didier Madrènes, Magnard, 1994. - BCD CQFD, cycle 2, Didier Madrènes, Magnard, 1995. - BCD, CQFD, animer une BCD, Didier Madrènes, Magnard, 1997 : «Se former aux recherches et aux lectures documentaires», p. 191-222. - BCD, cycle III, Catherine Jordi, CRDP de Nice, 1993, p. 29-122. (suite page 15) 15 (suite de la page 14) - BCD + outils documentaires, CRDP de Nice, 1994. - BCD + mode demploi, CRDP de Nice/Gallimard Jeunesse, 1994, p. 260-280. - BCD + cycle 2, CRDP de Nice/ Gallimard Jeunesse, 1995, p. 93-100, 325-367. - BCD + cycle 1, CRDP de Nice/ Gallimard Jeunesse, 1996, p. 180-188. - Utiliser dictionnaires et encyclopédies, Alexandre Le Roy des Barres, Hachette, 1993. Quelques exemples adressés aux élèves - Les productions de la SEDRAP : Le coffret à outils et les manuels Nature à lire qui comportent de véritables dossiers documentaires. - Mon bibliotexte, cycle 3, Bordas, coll. «Latelier de français», 1997 : un dossier de 60 pages dans le manuel sur le texte informatif + commentaires utiles dans le livre du maître. Des revues - Lire pour comprendre, «Animations autour du documentaire», n°48, mars 1996, «Guide des livres documentaires pour la jeunesse (5-15 ans)», n°53-54, septembre 1997 ; «Devenir lecteur par le documentaire scientifique». - La Revue des livres pour enfants, dossier «Les livres scientifiques pour enfants» n°126-127, mai 1989 ; dossier «Lillustration documentaire» n°175-176, juin 1997. - Lecture Jeune, dossier «Autour du documentaire» n°80, octobre 1996. - Argos, dossier «La culture scientifique et technique» n°13, octobre 1994 ; hors série «Lire, écrire, se documenter», printemps 1997. - Griffon, dossier «Ecrire la science» n° 157, mai-juin 1997 . - JDI, «Lire dans toutes les disciplines», dossier n°5, janvier 1998. - Rayon vert, une publication irrégulière de lObservatoire du livre et de la presse scientifique et technique, 9-11 rue Paul Leplat, 78160 Marly, tel : 01 39 17 27 34. Informatique, images et multimédia - Informatiser une BCD, IUFM/CRDP des Pays de Loire, 1995. - Internet mode demploi pour lenseignant, Dominique Ruhlmann, CRDP de Bretagne, 1996. - Objectif science : images et sciences à lécole primaire, Les cahiers de Télescope, CNDP, 1997. La presse documentaire pour la jeunesse - 50 activités pour apprivoiser son journal à lécole et au collège, Alexandre Marciel, CRDP Midi Pyrénées, 1996. - 50 activités avec les magazines jeunesse à lécole, dir. Michel Grandaty, Milan Presse/CRDP Midi Pyrénées, 1996, p.96-105. Produire des écrits informatifs On pourra se reporter à la bibliographie page 23, dans larticle consacré à la production décrits. Pour aller au-delà de lécole élémentaire - Pour une pédagogie documentaire, expériences de recherche documentaire au collège, Ministère de lEducation nationale, 1994. - La maîtrise de la langue au collège, Ministère de lEducation nationale, CNDP/Savoir Livre, 1997. - Un passeport documentaire de lécole à lUniversité : de la BCD au CDI et à la BU, dir. Simone Brunel-Bacot, CRDP du LanguedocRoussillon, 1997. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne Multimédia Certaines médiathèques commencent à mettre en place des consultations et des prêts de cédéroms. Ce sont dimportantes sources de documentation et de plaisir. Voici une petite sélection de cédéroms, pour avoir envie den voir davantage. Paw, Digital Garden-Virgin Interactive Entertainment : adapté du livre anglais Le Petit Manuel pratique du chien : humoristique. Randonnée interactive, Hachette multimédia : permet de découvrir plusieurs types de milieux naturels européens. LOcéan des Origines, Microfolies : étude des premières formes de vie animale. Versailles, complot à la cour du roi Soleil, Réunion des musées nationaux/ Canal + Multimédia/ Cryo Interactive : jeu de rôle et documentaire. Même principe et mêmes références pour : Egypte, lénigme de la tombe royale. Aux Origines de lhomme, Microfolies : nouvelle version qui intègre des découvertes récentes dans ce domaine. Croisades, conspiration au Royaume dOrient, Index+, France Télécom Multimédia : primé au Salon du livre de Jeunesse 1997 ; mélange de jeu et de recherches documentaires. Comment ça marche, Nathan : adapté du célèbre livre de David Macauley ; plus de 150 machines et outils expliqués avec humour. 16 Des séances pédagogiques Parmi les 25 séances ici proposées pour les cycles 1 et 2, les enseignants du cycle 3 reconnaîtront des activités quils peuvent adapter à leur niveau de classe. Les supports et le type daide de ladulte dépendront de lâge des élèves. Choisir des livres dans un catalogue Enjeu pour les enfants : Effectuer un choix dans des catalogues déditeurs en fonction dun besoin. Compétences visées : Etre capable didentifier et utiliser un support décrit particulier, le catalogue ; participer à la réalisation de la bibliothèque ; choisir des livres ; élaborer un projet et le mener à son terme. Organisation de la classe : Travail en équipes avec un catalogue d'éditeurs pour deux enfants. Déroulement : On aura recensé avec les enfants les besoins apparus en travaillant sur un thème ou un auteur (par exemple, cette année le carnaval de la commune a pour thème le Moyen Age, ou bien nous allons rencontrer un auteur dont on veut avoir lu les livres). On aura répertorié les livres dont disposent la classe et la BCD1. Les enfants sont répartis en équipes et cherchent les livres correspondant aux besoins définis.Ils repèrent dans leur catalogue les ouvrages retenus (avec des post-it ou des marque-pages), dans le but de les présenter au grand groupe. On profitera de ce moment de synthèse pour faire verbaliser les démarches de chacun et les raisons des choix. Après accord du groupe, on découpera la vignette correspondant à chaque livre choisi afin détablir une liste des commandes souhaitées. 1-75% des écoles de lEssonne disposent dune BCD. Sans bibliothèque décole, ces activités sont adaptables à la bibliothèque de classe. Pour la petite section, nous vous renvoyons à larticle «La BCD en section des petits», BLÉ91 n° 20, novembre 1997. 2-Voir p. 10. Prolongements : Avec les enfants, on pourra emprunter les livres retenus dans le catalogue et qui se trouvent à la bibliothèque municipale. Chez le libraire, on pourra passer commande. Utiliser la marguerite2 Enjeu pour les enfants : Pour apprendre à ranger les livres dans la BCD, s'entraîner en classe à trouver la bonne place. Compétences visées : Etre capable de se repérer dans la BCD grâce à un outil, la marguerite ; associer un livre à une classe. Organisation : Travail en 5 équipes affectées chacune à un paquet de livres différents correspondant à un pétale. Matériel : Une marguerite géante (couleur et nombres) par groupe, un paquet de livres correspondant à différents pétales, des photocopies individuelles de la marguerite avec la numérotation (sans la couleur). Déroulement : Cette séance arrive alors quon a déjà observé que la BCD est organisée selon des classes (nature : 5 vert, les arts : 7 violet, etc.). Elle vient également après des travaux de classement de livres. Lenseignant demande à chaque groupe de prendre le temps de bien feuilleter les ouvrages mis à sa disposition, afin de leur trouver un critère commun qui permettra de les placer sur le pétale approprié. Chaque groupe expliquera sa démarche et la raison de son choix. Chaque enfant sapproprie la marguerite en coloriant les photocopies préparées, selon les couleurs conventionnellement attribuées à chaque classe. Prolongements : - On pourra réitérer cette activité de façon individuelle, afin dévaluer les compétences de chacun. - On peut ajouter un intrus dans une pile BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne douvrages placée sur un pétale et charger les élèves de le découvrir. - On peut demander aux enfants de situer un ouvrage sur le pétale correspondant à sa classe, à partir de la photocopie de sa couverture ou de certaines de ses pages. Utiliser le sommaire Enjeu pour les enfants : Comment retrouver rapidement quelque chose dans un cahier, un classeur, un fichier, un livre ? 1ère séance Compétence visée : Identifier un outil nécessaire à la recherche. Déroulement : Lors dune recherche dans un des cahiers ou fichiers de la classe (classeur de comptines, cahier de chants, de poésies, dossier de recettes, fiches de montage ), la classe se trouve confrontée au problème du grand nombre de pages. Comment faire pour retrouver rapidement un texte quon recherche ? Si les enfants nont pas de réponse, lenseignant peut alors proposer daller voir en BCD de quelle façon les livres, et en particulier les gros livres, résolvent ce problème. Tout en laissant les enfants manipuler par équipes les divers ouvrages, il les amènera à découvrir la page du sommaire. Prolongements : - Demander à chaque enfant de trouver dans la BCD un ouvrage qui possède un sommaire. - A partir dune pile de livres, classer les livres selon quils ont ou non un sommaire. 2ème séance Compétence visée : Etre capable didentifier les caractéristiques dun sommaire. Déroulement : Lenseignant aura, pour cette séance, sélectionné des ouvrages possédant un sommaire. Il demandera aux enfants de trouver la page du sommaire et de caractériser sa place dans les livres. Puis, grâce aux remarques des élèves, il élaborera avec eux sa silhouette : sa disposition dans lespace feuille, sa 17 composition linéaire, verticale, sa numérotation par ordre croissant. On parviendra ainsi à dégager les invariants de la page du sommaire et sa structure. Prolongements : Trier parmi des documents photocopiés les sommaires. 3ème séance : Compétence visée : Etre capable de construire un sommaire. Déroulement : On reviendra au problème posé lors de la première séance : comment faire pour se repérer dans nos documents de classe ? On constituera un sommaire par équipes. Le modèle élaboré lors de la deuxième séance étant bien visible dans la classe, les enfants créeront leur page. Selon le niveau de la classe, les titres et numéros de pages pourront être fournis photocopiés, les enfants procédant par découpage et collage. On peut également envisager des copies manuscrites ou par ordinateur. Après confrontation des diverses propositions, le grand groupe sélectionnera le sommaire le plus adapté. Il sera intégré au document en question. Prolongement : - Construire le sommaire de notre cahier de lecture, de découverte du monde, etc. - Construire le sommaire dun livre quon fabrique. Utiliser et fabriquer des sommaires ou des index en fin de cycle 2 Enjeu pour les élèves : Savoir rechercher rapidement des informations. Compétence visée pour les séances 1 et 2 : Connaître la fonction dun index et dun sommaire. 1ère séance : Organisation : Les élèves sont répartis en équipes et disposent de fiches comportant chacune une question, de documentaires préparés par lenseignant avec index et sommaires et de documentaires sans index ni sommaires. Déroulement : A partir de thèmes étudiés dans la classe dans le domaine de la découverte du monde, lenseignant a recueilli des questions pour lesquelles certains enfants ont un intérêt personnel (quest-ce que les microbes ?, comment fait-on la farine ?, doù vient le chewinggum ?, comment savait-on lheure avant davoir inventé les montres ?, etc.). Lenseignant demande dassocier une question au documentaire correspondant. Les élèves doivent expliciter leur démarche : en parcourant le livre, grâce à une illustration, avec le titre, éventuellement en consultant lindex ou le sommaire. Le maître relance ainsi : «Comment peut-on trouver très rapidement linformation recherchée sans utiliser le titre, les illustrations, la consultation rapide ?» 2 ème séance : Même dispositif, en échangeant les questions et les lots de livres, avec pour consigne de sefforcer dutiliser lindex ou le sommaire. On fera préciser leur emplacement dans le livre. En synthèse, une phrase écrite sera dictée à ladulte. Exemple de formulation possible : «Pour chercher rapidement une information dans un documentaire, jai intérêt à utiliser lindex ou le sommaire du livre». Compétence visée pour les séances 3 et 4 : Etre capable de distinguer un sommaire dun index. 3ème séance : Déroulement : Les élèves manipulent différents documentaires par équipes, en observant des index et des sommaires dont la fonction commune a été repérée lors de la séance précédente. Chaque équipe doit comparer les sommaires et les index, puis expliciter les différences trouvées. 4 ème séance : Classement de fiches photocopiées présentant des index et des sommaires, en réinvestissant les observations précédentes. Compétence visée pour les séances 5 à 10 : Etre capable délaborer un sommaire et un index. 5 ème séance : Compléter à deux un sommaire à trous en se référant au documentaire. On demandera de formuler la démarche utilisée. 6ème séance : En équipes, élaborer le BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne sommaire dun documentaire simple qui nen a pas. 7ème séance : En équipes, commencer à élaborer lindex dun documentaire très simple qui nen a pas. En cours de séance, on effectuera une synthèse pour analyser la difficulté principale concernant le choix des mots à sélectionner, qui sont importants, non accessoires, et qui doivent concerner le sujet du livre. 8ème séance : A deux, avec le documentaire associé, compléter un index incomplet. 9ème séance : A deux, élaborer lindex dun documentaire un peu plus complexe quà la 7ème séance. 10ème séance : Production écrite à deux des définitions de sommaire et index. A partir dun examen en grand groupe des propositions des enfants, on élaborera une fiche définitive présentant les définitions, les caractéristiques et les silhouettes obtenues pour le sommaire et l'index, qui seront conservées sous forme de synthèses écrites. Parallèlement à ces séances, les élèves auront eu la possibilité de trouver et lire les réponses aux questions quils se sont posées et qui étaient le point de départ. Pour dautres idées sur ce thème de travail : -50 activités pour apprivoiser les livres : fiche 43. -B.C.D. C.Q.F.D. cycle 2 : fiches 69 et 70. -Une BCD pour lire et écrire : fiches 74 et 78. -Lecture, écriture et culture au CP : fiche 39. Chercher tous les livres sur un sujet Enjeu pour les enfants : Trouver la réponse à des questions que lon se pose ; apprendre à chercher dans la bibliothèque. 1ère séance Compétences visées : Etre capable de trier tous les ouvrages possibles relatifs à un thème ; justifier ses choix. Matériel : Tous les livres de la bibliothèque. (suite page 18) 18 (suite de la page 17) Déroulement : Pour avoir des informations sur un sujet qui nous intéresse (on vient dacquérir un lapin et lon voudrait avoir des renseignements sur les lapins), on décide de rassembler les livres qui «parlent de lapins». A une équipe est confiée la mission de rechercher en bibliothèque «tous les livres sur ». Lors dun regroupement, les enfants expliquent et justifient leur démarche et on sélectionne les ouvrages à consulter ultérieurement. Prolongements : Des équipes cherchent chacune sur un sujet différent. A miséance, on fait tourner les équipes, ce qui amène à vérifier les choix opérés par l'équipe précédente. 2ème séance Compétences visées : Etre capable de distinguer un documentaire dune fiction et dexpliciter ses choix. Organisation : Regroupement de toute la classe, puis activité en équipes avec chacune un stock de livres réunis lors de la première séance sur le sujet. On aura ajouté des emprunts à la bibliothèque municipale, afin davoir un bon dosage de documentaires et de fictions dans chaque groupe. Déroulement : En grand groupe, on cherchera dabord à cerner avec les enfants les questions quon peut se poser (par exemple : nous cherchons à savoir comment il faut soccuper du lapin, savoir ce quil mange, sil aura des petits, etc.). Parmi les ouvrages rassemblés, on aura à déterminer dans quels livres on trouvera le plus d'informations sur le sujet. Les enfants, répartis en petits groupes, effectuent alors un travail de consultation des ouvrages : certains groupes sépareront les fictions des documentaires. On fera expliquer les raisons du choix, puis on regroupera tous les ouvrages sélectionnés : on fera accepter ou refuser au terme de la discussion tel ou tel ouvrage, selon les critères établis en commun. Prolongements : - Etablir un fichier matières avec les enfants : photocopier les couvertures des différents livres sur le thème, les classer derrière le mot-clé (LAPIN par exemple). - Classer d'autres livres sur un sujet voisin (les loups) selon les deux critères : les livres de fiction ou les documentaires. - Evaluer à partir de photocopies de couvertures de livres la connaissance de la distinction fictions/ documentaires. Utiliser liconographie Enjeu pour les enfants : Choisir les images quon intégrera dans un livre quon fabrique. Compétences visées : Etre capable de différencier photo et dessin. Matériel : Echantillon douvrages documentaires présentant une iconographie variée ou sans illustration. 1ère séance : Dans le cadre dun projet de classe concernant la réalisation dun livre documentaire, lenseignant propose de regarder quelles sortes dimages on trouve dans les livres. Dans un premier temps, les enfants, en équipes, sont invités à opérer des tris et à repérer des pages contenant des images. Des comparaisons permettent de repérer la distinction entre photos et dessins. 2ème séance : Lenseignant propose de classer les livres en fonction du type dillustration ; on devrait parvenir à déterminer quatre sortes : ceux qui nont pas dillustrations, ceux qui nont que des photos, ceux qui nont que des dessins, ceux qui ont des photos et des dessins. Variante : on peut ne mettre que deux sortes de livres, trois, puis quatre. 3ème séance : Dans la bibliothèque, trouver un ouvrage ne contenant que des photos, que des dessins, les deux, ne contenant aucune illustration. Prolongements : Réaliser les illustrations pour le livre quon fabrique ; faire un choix unique (que des dessins) ; ou faire des découpages de photos dans des magazines ; ou prendre des photos. Plus tard, on pourra envisager daborder les notions plus abstraites de croquis et de schéma. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne Cest au cycle 2 que les élèves découvrent les manuels. Il est utile quils en maîtrisent peu à peu les éléments, et notamment les illustrations, souvent variées. Enjeu pour les élèves : Se repérer dans la diversité des illustrations contenues dans les documentaires et les manuels. Compétence visée : Etre capable didentifier des types différents dillustrations. 1ère séance : Matériel : Photocopies de photographies, dessins, schémas, cartes de géographie, plans ; manuels scolaires, albums documentaires, presse documentaire. Déroulement : Les enfants, répartis en équipes, ont à associer une illustration à une publication documentaire sans louvrir. Les élèves explicitent leur démarche. On vérifie en consultant le livre ou le périodique. On nommera les cinq types dillustrations. 2 ème séance : En équipes, les élèves classent des photocopies dillustrations ou des illustrations découpées dans des manuels obsolètes et en définissent les caractéristiques, notamment en distinguant dessins et photographies, cartes géographiques et plans, schémas et dessins. 3ème séance : A deux, en utilisant leurs manuels, ils complèteront un tableau à double entrée présentant le contenu des différents manuels de la classe. Ils repèreront le type dillustrations dominant selon le domaine disciplinaire ou le type de manuels (anciens/ récents, «géographie»/ «sciences»/ «histoire» ). Prolongement : On pourra faire une fiche didentité par manuel dans le domaine «découverte du monde» pour ce qui est des illustrations, à laquelle on ajoutera les différents éléments textuels présents : légendes, mémos, questions, consignes, explications, etc. 19 Participer à la cotation de livres Enjeu pour les enfants : Comment ranger de nouveaux livres ? Compétences visées : Etre capable de réinvestir des connaissances acquises sur la classification utilisée en BCD. Matériel : Une marguerite Dewey, de nouveaux ouvrages, des gommettes de couleur. Organisation : Travail en équipes avec un ouvrage. Déroulement : Chaque groupe examine le livre, sa couverture, ses illustrations, son titre et échange des points de vue quant au contenu du livre et à sa classe. La marguerite pourra être une référence. Chaque groupe formule ensuite à tout le groupe ses hypothèses sur la classe à laquelle le livre appartient, les justifie et fait ses propositions de cotation au groupe-classe qui valide et veille à lexplicitation des démarches. Les enfants passeront ensuite à laspect matériel de la cotation en collant les gommettes correspondantes. Prolongement : - On demandera aux enfants de contribuer au catalogage et à lindexation des livres pour les différents fichiers de la bibliothèque, en recherchant le nom de lauteur et les mots-clés. - Plus simplement, les élèves devront trouver la place dans la BCD des nouveaux ouvrages. Un jeu documentaire : le doc-poursuite Enjeu pour les enfants : Gagner, léquipe gagnante étant celle qui a répondu au plus grand nombre de questions en bout de parcours ; sentraîner à trouver rapidement une information dans le bon livre. Compétences visées : Etre capable de pratiquer une lecture sélective ; repérer et utiliser les aides (titres, sous-titres, sommaire, index ). Matériel : Un dé, une piste avec des cases numérotées dont chacune porte une couleur de la marguerite, des fichesquestions de couleur (5 couleurs de la classification Dewey adaptée : bleu, blanc, vert, violet, jaune, en liaison avec les programmes de lécole primaire). Les fiches-réponses se trouvent dans un fichier à lécart. Les livres sont dans 5 caisses correspondant aux 5 classes. Déroulement : On joue par deux équipes de deux élèves. Léquipe qui a le plus grand nombre de points en lançant le dé commence : le nombre de points obtenu avec le dé indique où lon doit se rendre. Léquipe adverse tire et lit la question. Les joueurs doivent chercher la réponse dans les documentaires. Larbitre vérifie dans les fichesréponses. Si la réponse est correcte, léquipe qui joue garde la carte. Si la réponse est incorrecte, la carte est replacée dans le tas correspondant. Variantes : - Obtenir 6 avec le dé permet de prendre une deuxième carte au choix. - Formuler des questions à choix multiples ou avec alternative vrai/faux, est une variante plus facile. - On peut faire varier le nombre de Couleur VERT (5) joueurs par équipes ; on peut même jouer un contre un. - On peut ne pas prévoir de fiches-réponses et darbitre : ladversaire vérifie lui-même la réponse trouvée dans le documentaire. - Ce jeu est également adaptable pour les plus grands, en particulier le cycle 3 ; selon le nombre de livres de la BCD, on peut aussi ne pas sélectionner à lavance les livres et chercher la réponse dans lensemble des livres de la BCD. - Ce jeu, quil est aisé de renouveler en permanence, peut être fabriqué par les élèves dune autre classe ou dun autre cycle (du cycle 3 pour les élèves du cycle 2). Les élèves non lecteurs peuvent y jouer avec des élèves lecteurs qui lisent les questions et expliquent leur démarche de recherche. Remarques : Il est préférable de choisir des documentaires avec sommaire. On peut poser plusieurs questions dont la réponse est dans le même document. Si les enfants connaissent demblée la réponse, ils doivent néanmoins la trouver dans le documentaire. Il convient de prévoir la fin de la partie et de limiter la durée du jeu. Questions Que mangent les souris et les rats ? Des souris et des rats, éd. Bayard, 1994. De quoi est composée la fleur de pissenlit ? Le pissenlit, éd. Gamma, 1988. De quelles couleurs a-t-on besoin pour fabriquer le vert ? VIOLET (7) Quelles sont les qualités nécessaires pour pratiquer lathlétisme ? Doù vient la farine ? BLEU (6) JAUNE (4) BLANC (9) Documentaires de référence Que sont les microbes ? La couleur, éd. Gallimard-Jeunesse, 1989. Lathlétisme, éd. Milan, 1996. Le pain de ma tartine, éd. Gallimard-Jeunesse, 1985. Les microbes me rendent malade, éd. Circonflexe, 1991. Quest-ce que le secourisme ? Que signifie ce symbole Le secourisme, éd. Milan, 1995. Le monde des pictogrammes, éd. Circonflexe, 1995. Quest-ce quune maison troglodyte ? De quels aliments se compose un déjeûner de Louis XIV ? Le livre des maisons du monde, éd. Gallimard-Jeunesse, 1987. Louis XIV et Versailles, éd. Mango-Jeunesse, 1994. Exemples de questions et documentaires associés. Les questions et les documentaires peuvent être variés à linfini. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne 20 La recherche documentaire au cycle 3 Au cycle 3, un accent net est porté sur la démarche de recherche documentaire. Les enseignants sappuient sur les apprentissages menés aux cycles 1 et 2 qui constituent des acquis importants. L es élèves de cycle 3 prennent conscience de la nécessité de savoir sinformer, quil en va de leur autonomie intellectuelle et de la vie scolaire, professionnelle, citoyenne. Ils repèrent dautres endroits que lécole pour se documenter. Saisir lenjeu de la recherche est donc un préalable important Quel peut être l'enjeu pour les élèves ? L'acquisition de connaissances et la formation méthodologique, mais aussi une réalisation : faire un article documentaire pour le journal décole, élaborer une exposition, réaliser un dossier, faire un exposé, participer au concours décriture documentaire de lOCCE, présenter les apprentissages effectués dans le domaine de la recherche documentaire aux parents lors dune journée portes ouvertes, apprendre aux plus jeunes à effectuer une recherche, etc. Mis en situation de véritables recherches, les élèves repèrent les différentes étapes de la démarche documentaire, ses difficultés et ses méthodes. Ils sentraînent sur des points particuliers, lors dactivités «décrochées», toujours mises en relation avec les situations de recherche, afin de ne pas se cantonner dans des exercices formels. Tout au long des activités proposées, lenseignant fait expliciter aux élèves leurs démarches et leur fait prendre conscience de ce qu'ils apprennent. Cerner le sujet de recherche Les élèves ne traduisent pas aisément en questions un sujet de recherche général (le Moyen Age, lénergie). Il faut donc développer et cerner un questionnement ; élargir une question trop précise ; éliminer certaines questions ; classer les questions que lon se pose ; les hiérarchiser, certaines étant incluses dans dautres ; structurer le questionnement, cest-à-dire décomposer un sujet en rubriques. A cette étape, les élèves doivent pouvoir répondre à la question : Quest-ce que je cherche ? Activités dentraînement : classer des listes de thèmes ou de questions ; reconstituer à partir de puzzles des sommaires ou des questionnaires structurés à partir de sujets inconnus ; élaborer des listes de questions, etc. Etablir un plan de recherche Les élèves ont souvent des difficultés à se représenter lensemble des tâches nécessaires pour parvenir à la fin de la recherche documentaire. Un plan de travail permettra une répartition du travail entre les élèves, et dans le temps. A cette étape, les élèves doivent pouvoir répondre aux questions : Comment va-t-on sy prendre ? Qui fait quoi ? Avec qui ? Avec quoi ? Où ? Quand ? Sous quelle forme les résultats seront-ils communiqués ? Pour quels destinataires ? Activités dentraînement : travaux méthodologiques en études dirigées pour apprendre à organiser une succession de tâches ; utilisation du cahier de textes, de pense-bêtes, dorganigrammes, de plannings, de tableaux de bord ; recours à des contrats de travail ; repérage dans lensemble du programme de lannée à la disposition de chaque élève, etc. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne Trouver les références des documents utiles Les élèves ont parfois du mal à chercher dans un fichier papier ou informatique ; certains cherchent directement en rayon. Il faut les initier à la notion de mot-clé, voire de descripteur et de thésaurus pour les plus grands1. Linformatique est un outil privilégié pour la recherche documentaire. A cette étape, les élèves doivent pouvoir répondre aux questions : Quels sont les documents où je pourrai trouver les informations ? Comment sy prend-on pour les identifier, sans même les avoir trouvés sur les étagères ? Activités dentraînement : activités lexicales sur des ensembles de mots, sur les mots génériques, les synonymes ; repérage dintrus, listes à développer, schémas à compléter représentant les relations dinclusion (chêne-arbresvégétaux) ; création de fiches méthodologiques indiquant comment se servir dun fichier ; élaboration de définitions (mots-clés, fichier matières) ; jeux dapprentissage de la classification ; activités dindexation, de cotation, de catalogage, constitution de fichiers ; mise en correspondance de questions et de références de livres ; livre fermé, formulation de questions dont la réponse est susceptible dêtre dans le livre, puis vérification, etc. Trouver les documents utiles Dans une bibliothèque, les élèves ont parfois du mal à localiser les documents recherchés, à se repérer daprès la signalétique et la classification (codes de couleur, Dewey). Les élèves sont invités à formuler leurs stratégies, à les comparer, à indiquer les obstacles rencontrés. A cette étape, les élèves doivent pouvoir répondre aux questions : Où sont les documents utiles à ma recherche ? Comment sy prend-on pour les trouver dans la bibliothèque ? 1-Voir les définitions p. 10 et 11. 21 Activités dentraînement : travail sur le plan d'une ou plusieurs bibliothèques ; participation des élèves à la gestion de la BCD, notamment à lélaboration de la signalétique, à la cotation et au rangement de livres neufs ; jeux de loie dans la BCD (qui permet de rechercher un livre selon une consigne 2 ) ; élaboration de fiches méthodologiques indiquant comment effectuer certaines des opérations citées ; jeu de la page perdue en recherchant des livres dont une page a été photocopiée, etc. Localiser linformation dans les textes Les élèves ne savent pas toujours effectuer une lecture survol et lisent entièrement le premier document trouvé ou encore feuillettent sans méthode. Les textes complexes mêlant écrits, photos et schémas leur posent des problèmes de lecture non linéaire3 dans les encyclopédies, les documentaires, les manuels. Ils ne maîtrisent pas toujours l'utilisation des outils de recherches (sommaires, index). A cette étape, les élèves doivent pouvoir répondre à la question : Comment repères-tu dans un livre les informations que tu cherches ? Activités dentraînement : réaliser des sommaires pour des ouvrages qui nen ont pas ; associer des questions et des titres d'un sommaire donné ; formuler des questions dont on peut trouver les réponses dans le paragraphe ou la page donnée ; associer textes et images donnés ; rédiger des titres, sous-titres, légendes dans une page où on les a enlevés ; faire létude comparative de manuels ou de documentaires sur le même sujet : comparer le type, la quantité, le mode de présentation des informations ; trier dans une pile des documents permettant de répondre à une question fermée, etc. 2-Savoir lire avec les BCD, p. 214. 3-Voir larticle p. 2 et suivantes sur les difficultés de lecture des documentaires. Extraire linformation recherchée Les élèves recopient volontiers des passages entiers sans effectuer aucun tri ; ils ont du mal à distinguer lessentiel de laccessoire, à relier les informations entre elles, à voir les redondances. A cette étape, les élèves doivent pouvoir répondre à la question : Ai-je choisi les informations essentielles permettant de répondre aux questions que je me posais ? Activités dentraînement : distinguer dans un récit ou dans un documentaire lessentiel des détails ; procéder à la réduction ou lexpansion de phrases ; associer questions et réponses choisies parmi des phrases sur le même thème ; parmi des paragraphes associés à des questions posées, barrer toutes les informations inutiles ; choisir les données contenues dans un texte pour compléter un tableau ; travailler dans les énoncés mathématiques les données inutiles, les données manquantes ; associer dans des listes de phrases celles qui donnent les mêmes informations rédigées de façon différente ; sentraîner à la prise de notes, etc. Restituer linformation Les élèves ont du mal à reformuler les informations trouvées, dans un langage clair, adapté au destinataire et en fonction du type de communication choisie. A cette étape, les élèves doivent pouvoir répondre aux questions : Quelles sont les caractéristiques du support et de lécrit choisis pour restituer linformation ? Comment les identifie-t-on ? Activités dentraînement : étude comparative des différents supports documentaires et de la présentation des informations (presse documentaire, manuel, panneau, etc.) ; constitution de fiches méthodologiques présentant les silhouettes et les caractéristiques ; lecture critique des écrits informatifs produits par des camarades afin dinciter à une meilleure lisibilité et compréhension ; rédaction de titres, choix parmi plusieurs titres du plus adéquat ; choix parmi plusieurs résumés du plus synthétique ; rédaction de résumés, etc. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne Evaluation L'évaluation formative en cours dapprentissage permet danalyser les difficultés et les obstacles, de choisir les situations dentraînement à mettre en place pour progresser. L'évaluation sommative consiste à reporter sur le livret dévaluation un certain nombre de compétences ayant fait lobjet dune évaluation lors dexercices particuliers, par exemple : être capable de trouver par lecture sélective linformation demandée, utiliser un index, rédiger la légende dune illustration documentaire, indiquer les mots-clés à utiliser pour une recherche, sélectionner les informations pertinentes pour répondre à une question, synthétiser linformation donnée par plusieurs documents en répondant à une question ouverte, etc. Conclusion Si la succession des différentes parties de cet article correspond à une logique, elle ne saurait imposer une démarche linéaire. Par exemple, létape Restituer linformation peut être lobjet dune séance de départ. Des domaines variés peuvent donner lieu à des pratiques documentaires, en restant au plus près des programmes, en français, histoire, sciences, géographie, éducation civique, arts plastiques et même musique. Lorganisation dune progression et dun programme dans le cycle simpose pour quune réelle continuité des apprentissages existe. Une concertation sur les compétences développées amène à se constituer des outils dévaluation communs ou complémentaires pour savoir si les compétences sont acquises. Lorsque des professeurs et tout particulièrement la documentaliste du CDI du collège voisin sont coopérants, cest intéressant de mettre en place cette continuité entre le CM2 et la 6ème. Pour des compléments, nous vous conseillons tout particulièrement : - Savoir lire avec les BCD, CRDP, Créteil, 1996 ; - 50 activités pour apprivoiser les livres en classe ou en BCD, CRDP Midi Pyrénées, 1994 ; - BCD cycle 3, CRDP de Nice, 1993 ; - Utiliser dictionnaires et encyclopédies, Hachette, 1993. 22 Production décrits documentaires Pour faire produire des écrits documentaires, inutile de faire une révolution pédagogique. Il suffit de recourir à une démarche devenue maintenant classique 1. Dans le cadre dun projet décriture, des activités «décrochées» permettent des apprentissages systématiques réinvestis dans la réalisation prévue. Nous vous présenterons pour exemple la rédaction de légendes, dans le cadre dun projet délaboration dun album documentaire. Une séquence de production décrits comprend plusieurs séances définies par : Øle type décrit à produire : dans notre domaine, ce peut être un panneau documentaire, un album documentaire, un article documentaire dans le journal décole, une petite brochure documentaire pour des élèves plus jeunes, un quatre pages documentaire pour les parents, un dossier documentaire pour la BCD, etc. ; Øle thème : il peut être lié à la réalité ; le quartier, lécole, notre animal familier, un personnage historique, le pays doù vient lun des élèves de la classe, un sujet du programme donnant lieu à des recherches documentaires ; ou un thème imaginaire, mais «à la manière» des documentaires : un animal, une planète, un peuple, un objet, un personnage... imaginaires2 ; Ølenjeu : il peut être double de lordre de la communication, ce qui signifie que les destinataires et lobjectif sont clairement identifiés pour les enfants : il sagit dinformer les parents, dautres enfants de lécole, expliquer à de plus jeunes enfants, gagner un concours décriture documentaire comme celui de l'OCCE, convaincre (pour un panneau expliquant les méfaits du tabac, par exemple) ; de lordre de lapprentissage : apprendre à réaliser un écrit documentaire en réinvestissant des connaissances acquises en lisant des documentaires ; les élèves ont alors conscience des apprentissages en jeu ; 1-Voir l'encadré «La démarche classique en 7 étapes» page suivante. 2-Ce thème donnera ainsi lieu à une production incluant de fausses informations et des illustrations imaginaires, mais en respectant les conventions du genre. Øles compétences visées : être capable de prélever ou inventer, sélectionner, synthétiser et restituer des informations selon le destinataire et lobjectif (décrire, expliquer, informer, convaincre). Un exemple adaptable à votre classe Prenons lexemple, réalisable à tous les cycles, dun album documentaire comprenant une série de doubles pages, présentant chacune lanimal préféré de chaque enfant ou chaque groupe d'enfants ; ou encore un animal (une machine, une plante, une maison, une ville...) imaginaire, inventé par chaque élève ou chaque binôme délèves de la classe. Lensemble nécessitera lélaboration de la couverture, dun sommaire, voire pour les plus grands dun index. 1ère étape : On liste des critères de fonctionnement de ce type décrit (lalbum documentaire) à partir des connaissances que les élèves ont déjà. 2ème étape : Les élèves complètent cette première liste en examinant des albums documentaires3. 3ème étape : On établit les caractéristiques de lensemble de lalbum et de chaque page qui permettront ensuite des productions denfants structurées. Ces caractéristiques détermineront les critères dévaluation des productions. 4ème étape : Pour lensemble de la classe, on fait un plan de travail pour connaître la répartition et la succession des tâches. 5ème étape : Les élèves réalisent les pages à partir de la démarche déterminée par le groupe. 3-Même démarche pour un panneau : on observera des panneaux dexposition dans différents contextes (bibliothèque municipale, musée...) BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne 6 ème étape : Ils présentent leurs réalisations et les évaluent collectivement en fonction des critères fixés : Questions présentant les critères de réussite Qualité de la présentation Les titres et les sous-titres sont-ils bien mis en valeur ? La typographie ou la calligraphie sont-elles bien lisibles ? Les différents éléments sont-ils bien organisés et bien placés les uns par rapport aux autres ? La réalisation est-elle soignée ? Qualité de linformation écrite Linformation donnée est-elle adaptée au destinataire ? Est-elle claire ? Est-elle précise ? Respecte-t-elle les caractéristiques du texte informatif ? Qualité de lillustration Est-elle suffisamment visible ? Est-elle pertinente par rapport au thème ? Lillustration est-elle diversifiée ? Est-elle soignée, voire esthétique ? Qualité du rapport textes / illustrations Leur rapport apparaît-il clairement ? Lillustration apporte-t-elle des informations précises ? Les légendes sont-elles pertinentes ? Lillustration apporte-t-elle une information que le texte pouvait difficilement donner? Exemple de grille dévaluation dune double page ou dun panneau dexposition Activités décrochées puis... raccrochées Des activités peuvent être «décrochées» du projet décriture pour mener une étude sur : Øla quatrième de couverture : elle peut donner lieu à lexamen et la comparaison de quatrièmes de couverture de documentaires ; on peut y greffer un travail sur le résumé ; Øle sommaire : 0n peut élaborer sa silhouette, reconstituer des puzzles, compléter des sommaires à trous, etc.4 ; Øle texte informatif : on se reportera aux caractéristiques du texte informatif indiquées page 4, et on procédera de 4-Voir p. 17. 23 façon analogue au travail sur la légende ci-dessous ; Øla légende : voici une proposition de démarche. On rédige le premier jet. On identifie les différents types de légendes et on dégage les caractéristiques et fonctions des légendes. On construit un outil de référence pour la classe présentant la fiche didentité de la légende, par exemple : A quoi sert la légende ? Elle explique une photo, un dessin, un schéma. Elle complète limage. Elle dirige lattention du lecteur. Comment est-elle présentée ? Cest un bloc de texte court. Parfois, elle reprend des morceaux de dessins (par exemple, pour les codes de couleur de cartes de géographie). Comment est-elle rédigée ? Elle est souvent composée dune phrase nominale. Les phrases verbales sont courtes, explicatives, à la troisième personne, sauf lorsquon sadresse au lecteur pour attirer son attention sur des détails de limage. Parfois, il y a des précisions avec des chiffres. Activités dentraînement : faire correspondre images et légendes ; parmi des légendes données, commentant des images sur des thèmes semblables mais donnant des informations différentes, choisir celle qui convient ; parmi des légendes ressemblantes, choisir, pour une image donnée, celle qui est la plus adéquate ; sentraîner en équipes à produire des légendes à partir dimages : comparer les résultats ; transformer la fiche d'identité de la légende en guide de relecture ; s'y référer et réécrire ces légendes par binôme ; collectivement, expliciter les difficultés, les stratégies de réécriture. Cest là quon «raccroche» les activités au projet en cours en produisant les légendes de chaque double page documentaire des enfants, ce qui permet de réinvestir les apprentissages effectués sur la légende. Les élèves sautoévaluent grâce à la grille de relecture établie à partir des caractéristiques de la légende. Malgré les apprentissages menés, lorsquon analyse les productions des enfants, des difficultés peuvent subsister : lénoncé na aucun rapport ou pas suffisamment avec limage ; lénoncé est pauvre, pas assez explicite ; lénoncé a un caractère narratif ; lénoncé est à la première personne du singulier. En remédiation, on aidera par exemple les élèves à analyser une image : on peut la faire décrire oralement, faire expliciter le rapport entre limage et le texte documentaire, relever les aspects que lon veut souligner dans limage, etc. Enfin, on mettra en forme la production finale. La démarche classique en 7 étapes. Des variantes sont bien entendu possibles et des activités décrochées peuvent être organisées aux différentes étapes. 1.Ecrire le premier jet, la première version. 1.Observer et comparer des textes du même 2.Observer et comparer des textes du type. même type. 2.Elaborer la fiche de caractéristiques de ce ou 3.Elaborer la fiche de caractéristiques de type de texte. ce type de texte. 3.Ecrire le premier jet, la première version. (exemple de l'album documentaire) (exemple de la légende) 4.Evaluer le texte grâce au guide de relecture que constitue la fiche de caractéristiques. 5.Reprendre son texte pour une seconde version. 6.Toiletter le texte, en particulier en ce qui concerne lorthographe. 7.Produire le texte final, à la main, avec limprimerie, au traitement de texte. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne Pour dautres idées de production décrits documentaires V ous pouvez consulter les passages indiqués dans ces publications sous forme dun dossier complet et réactualisé au centre de ressources dEvry : Objectif Ecrire, CDDP de la Lozère, 1987, p. 127-139. «Comptes rendus», Groupe dEcouen, dir.Josette Jolibert, Former des enfants producteurs de textes, Hachette, 1988, p. 99-116. Créer des livres animés à lécole, Magali Margotin, Annie Médard, CRDP, Toulouse, 1989. «Didactique du texte explicatif», Claudine Garcia-Debanc, Lélève et la production décrits, Centre danalyse syntaxique, Metz, 1990, p. 57-92. Lecture & bibliothèque à lécole maternelle, Aline Coué, Henri Moulis, Jean-Pierre Viala, Colin, 1992, p. 67-71. Lire & écrire : des apprentissages culturels, cycles 1 et 2, Bernard Devanne, Colin, 1992, p. 109-113. Lire & écrire : des apprentissages culturels, cycle 3, liaison école/collège, Bernard Devanne, Colin, 1993, p. 21-23. BCD CQFD, cycle 3/6 ème , Didier Madrènes, Magnard, 1994 : «Préparer une maquette, un article, un dossier, un exposé, une exposition», p. 143-146. Une BCD pour lire et pour écrire, Dominique Righi, Hachette, 1995, p. 196-244. Evaluer les écrits à lécole primaire, Groupe EVA, INRP/Hachette, 1991, p. 75, 76, 96 - 98, 155, 156. De lévaluation à la réécriture, Groupe EVA, Hachette/INRP, 1996, p. 77-96 et 226-229. «Un texte expositif-explicatif scientifique», Lecture, écriture et culture au CP, Jacqueline Boussion, Michèle Schöttke, Catherine Tauveron, Hachette, 1996, p. 11-128. Savoir lire avec les BCD, Max Butlen, Madeleine Couet, Lucie Desailly, CRDP de Créteil, 1996, p. 116-121. «Utilisation des documentaires dans un projet décriture en quatre séances», Cadou, CP, Carole Tisset, Hachette, 1996. «Lire, écrire des textes documentaires», un ensemble de séances pour la sixième, adaptables au cycle 3, LEcole des lettres I, nos 5-6 et 8, 1997-1998. 24 Lieux de ressources documentaires en Essonne Ø Le centre départemental de documentation pédagogique (CDDP). Librairie,médiathèqueetespacemultimédia (consultation de logiciels, accès à Internet). Animations pédagogiques en audiovisuel, informatique... Le fonds de la médiathèque comprend 4000 manuels, 6900 autres ouvrages, 1300 vidéos, 150 périodiques, 150 logiciels. 110 Grandplace Agora, BP 163 91006 Evry cedex, tel : 01 60 91 76 20 Ouverture : lundi, mardi, jeudi et vendredi 9h-12h, 14h-17h30, mercredi 9h-17h30. Ø Le centre local de documentation pédagogique (CLDP). Relais librairie et médiathèque qui comprend : 2400 manuels, 2700 autres ouvrages, 1000 vidéos, 80 périodiques. Groupe Nicolas Appert, rue de Montpellier, 91300 Massy tel : 01 60 11 30 18 Ouverture : mardi, jeudi et vendredi 9h12h, 14h-17h30, mercredi 9h-17h30. Ø Le centre départemental de ressources en lecture. Documentation pédagogique et fonds de 700 livres pour la jeunesse, 13 périodiques, productions des écoles. Ecole du Parc aux biches, rue du Parc aux biches, 91000 Evry tel : 01 60 78 56 55 Ouverture : mardi 12h-17h30. Ø Le centre de ressource informatique pédagogique de lEssonne (CRIPE). Consultation de logiciels, formations. Pour le suivi des actions en informatique, chaque animateur a en charge deux ou trois circonscriptions. Ecole François Mauriac, rue François Mauriac, 91000 Evry, tel : 0169 36 38 72 Ouverture : lundi, mardi, jeudi et vendredi 14h -17h30. Ø Le centre de documentation de lIUFM. Il propose 126 périodiques et 18000 ouvrages. Manuels, ouvrages pédagogiques, textes officiels, mémoires professionnels à consulter sur place, petite bibliothèque pour la jeunesse, vidéos, cédéroms,accèsàInternet. Centre Evry-Etiolles, Domaine du Saulchoir, 91450 Soisy-sur-Seine tel : 01 69 89 60 80 Ouverture : lundi, mercredi, jeudi, 8h1517h30, mardi 8h15-18h30, vendredi 10h-17h30. Ø La bibliothèque départementale de prêt de lEssonne (BDP). Elle possède un fonds de 210 000 ouvrages et est abonnée à 130 périodiques. Elle est constituée dune centrale de 1300 m2 située à Evry et dune annexe ouverte au public de 800 m2 à La Ferté-Alais. Elle dessert 140 dépôts dans les villes et villages de moins de 10 000 habitants et certaines bibliothèques scolaires, à laide de trois bibliobus et un musibus. Les BCD peuvent demander à leur bibliothécaire de faire des emprunts sur des thèmes souhaités. La BDP organise des formations pour les bibliothécaires, notamment les bénévoles. avenue de la Liberté, 91000 Evry tel : 01 60 77 63 58 Ø Lire pour comprendre. Association étudiant la production éditoriale de documentaires scientifiques pour la jeunesse, analysés par des scientifiques et des bibliothécaires. Revue et formations. 18 rue Gabriel Péri, 91300 Massy tel : 01 69 20 63 85 Ø Vision sciences. Fonds documentaire scientifique audiovisuel. Consultation sur place de 900 films. Prêt densembles vidéos (cycle 3, collège). 12 rue Pasteur, 91120 Palaiseau, tel : 01 60 14 22 22 Ouverture : du lundi au vendredi 9h -12h et 14h-17h 30, le mardi jusquà 19h. BLÉ 91 - Hors série - avril 1998 - I A Essonne Ø Les bibliothèques municipales. Les villes ayant plus de 10 000 habitants ont en général un fonds important de documentaires pour la jeunesse. Certaines ont un fonds spécialisé : - fonds artistique à Limours : 1200 livres. Bibliothèque Raymond Queneau, Place Aristide Briand, 91470 Limours tel : 01 64 91 19 08 Ouverture : lundi 16h30-19h, mercredi 10h-12h15, 14h-17h30, jeudi 9h30-12h, samedi 14h-18h. - fonds scientifique à Ballancourt : 6000 livres, 500 vidéocassettes, cédéroms ; prêt gratuit de malles permettant de soutenir une animation. Bibliothèque municipale, 23 rue du Martroy, 91610 Ballancourt tel : 01 69 90 33 53 Ouverture : mardi 16h30-18h30, mercredi 10h-12h, 15h-17h, jeudi 16h3018h, vendredi 16h30-18h30, samedi 10h-12h. A fond la science, association loi 1901, contribue à la vulgarisation scientifique et technique par la sélection et la diffusion de documents sous toutes formes de supports : prêts, bibliographies thématiques, animations scientifiques, formation. Contacter Marie Girod : bibliothèque municipale de Ballancourt, tel : 01 64 93 21 77. ISSN N°1269-4010 Directeur de la publication R. DUNOYER, Inspecteur d'académie Directeur de la rédaction M. LE BOUFFANT, I. E. N. A. Rédactrice en chef C. BONIFACE, I. E. N. Illustrations P. GOURDET, coordinateur Z. E. P. Mise en page D. RODA, I. A. I. Correction S. CHAULEY Imprimerie E. P. 3000 91830 Le Coudray-Montceau Pour contacter la rédaction : BLÉ 91 12, rue du Docteur Morère 91120 Palaiseau Tel : 01 69 31 27 30 - Fax : 01 69 31 44 54 Pour demander un numéro : tel à lIA à Mme Gueudré : 01 60 77 81 25