FORUM D`OPÉRATEURS À CONTY

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FORUM D`OPÉRATEURS À CONTY
NUMÉRO SPÉCIAL
Innovations et marchés
Agriculture Biologique en Picardie • www.bio-picardie.com
N° 55 - Novembre 2015
INNOVATIONS
AGRONOMIQUES
DES TECHNIQUES
ÉPROUVÉES
AU SERVICE DE
LA RENTABILITÉ
DES SYSTÈMES
PAGES 2 À 5
MARCHÉS
OPÉRATEURS ET
COOPÉRATIVES
RÉGIONAUX
CHERCHENT
PRODUCTIONS
BIOLOGIQUES
LOCALES
PAGES 6 À 8
PROGRESSION
+ 14,5% DE SAU BIO
EN PICARDIE EN 2015
L’ÉVÈNEMENT DE L’ANNÉE 2015...
FORUM D’OPÉRATEURS À CONTY
« Filières biologiques cherchent agriculteurs picards »
État des lieux des filières, potentiel de développement et marchés à saisir en Picardie
2
NUMÉRO SPÉCIAL
Innovations et marchés en Picardie
Innovations agronomiques au
CONCEVOIR SON SYSTÈME DE CULTURES PRODUCTIF…
LA TÊTE DE ROTATION
Avec le recul de plusieurs années de suivi de production, il parait difficile de concevoir un assolement sans mettre de tête de rotation moyenne
durée. Ce système, basé sur une prairie temporaire à base de légumineuses, est le socle de productivité du système en agriculture biologique. Il
doit évidemment s’adapter au type de sol présent
sur l’exploitation, au marché et au besoin du troupeau s’il existe. Au premier abord, cette tête de
rotation peut paraître improductive puisqu’elle ne
permet pas de dégager d’EBE direct, mais au regard des bénéfices apportés à l’ensemble du système, elle participe largement à l’augmentation
de l’EBE moyen de la rotation.
Conception d’une
rotation en agriculture
biologique
Culture Culture
exigeante autonome
Culture
relais
Tête de
rotation
Exemple de mélanges préconisés en région
Mélanges
Densité de semis
SEMIS D’AUTOMNE
Seigle / Lentillon 120-200/250-300
Escourgeon / Pois Protéagineux 60-90/70-80
Triticale / Pois Fourrager 100-250/25-50
Triticale / Féverole
80-120/20-35
SEMIS DE PRINTEMPS
Avoine / Pois Protéagineux
60-80/60-90
Orge / Pois Protéagineux
80-100/60-90
Culture Culture
autonome exigeante
LES CULTURES DITES EXIGEANTES
LES CULTURES DITES SECONDAIRES
Elles se déterminent par un pouvoir concurrentiel
faible et des besoins en fertilisation importants.
Plusieurs espèces peuvent être implantées :
Blé panifiable Le taux de protéines sera assuré
derrière un retournement de prairie temporaire. Le
choix de la variété est important, il faut privilégier
les Blés Panifiables Supérieurs (BPS) !
Céréales de printemps Il y a adéquation entre le
besoin en azote de la culture et la disponibilité de
l’azote dans le sol.
Colza Valorise très bien le pool d’azote rapidement disponible à l’automne.
Maïs Il y a adéquation entre le besoin en azote de
la culture et la disponibilité de l’azote dans le sol.
Légumes de plein champ Pomme de terre, betterave rouge, carotte.
Ce sont des espèces où les besoins en azote sont
moindres et leur pouvoir couvrant est plus important. Caractéristiques des différentes céréales
conduites en agriculture biologique :
Seigle Plante rustique, agressive, au pouvoir couvrant important.
Triticale Croisement entre le blé et le seigle, combinant productivité du blé et rusticité du seigle.
Épeautre Espèce adaptée aux terres difficiles. Limitée
par son rendement mais compensée par sa valorisation.
Orge Productive, précoce et d’une rusticité comparable à un blé.
Avoine Productive, agressive et rustique mais avec
une valorisation plus difficile.
MAÏS GRAIN BIO
L’EFFET DU PRÉCÉDENT :
PREMIER FACTEUR DE
RÉUSSITE
LA PARCELLE (8 HA)
Lieu Santerre.
Type de sol Limon profond.
Précédent Luzerne de 3 ans, dernière coupe
exportée au printemps 2015.
Préparation du sol Labour et reprise le 16 mai.
Conseils Le précédent luzerne est un excellent précédent pour le maïs, qui valorise bien le retournement de prairie, cela permet de gérer la pression de
l’enherbement qui pénalise fortement cette culture
pendant son stade sensible (levée à fermeture du
rang). Le labour s’avère indispensable pour éviter
la présence de résidus en surface et permettre un
semis régulier. La reprise doit se faire juste derrière
le labour pour conserver l’humidité présente dans
le sol. Elle doit donc être rappuyée.
Part de légumineuses
35-45%
45-65%
20-55%
40-60%
55-70%
55-70%
CULTURES DITES RELAIS
Depuis quelques années, les mélanges céréales
protéagineux sont devenus une réelle piste de développement pour allonger les rotations, ce qui
permet d’augmenter la productivité du système.
Plusieurs avantages en découlent :
• Production de protéagineux pour répondre à la
forte demande du marché.
• Gestion de la pression de l’enherbement par une
couverture du sol importante et une faible disponibilité en éléments solubles.
• Sécurisation du rendement par l’effet compensatoire de chaque espèce du mélange.
• Augmentation de la fertilité du système de par
la présence en légumineuse dans les mélanges.
Les trois principaux piliers de la réflexion sont
donc la gestion de la fertilité, la gestion de la pression enherbement et la prise en compte du marché. Le choix de l’assolement doit donc se faire
en prenant en considération ces trois facteurs qui
conditionnent la durée de la rotation.
Simon Lenoir, Conseiller Technique Grandes cultures,
ABP • [email protected] • 03 22 22 58 34
LE SEMIS
LA FERTILISATION
Date 20 mai, en sol réchauffé (8°C) pour garantir une levée rapide. L’humidité du sol a été
conservée par le délai rapide entre la préparation et le semis.
Profondeur 6 à 7 cm, permet de limiter la pression
Corbeau.
Ecartement 80 cm.
Densité 100 000 pieds/ha.
Variété Burli CS (Caussade semences). Variété très
précoce, bonne vigueur au démarrage.
Somme de températures de 1610 °C pour
atteindre 35 % d’humidité du grain.
Apports Aucun.
Conseils Ne pas hésiter à placer la graine à partir
de 6 cm, cela permettra de gérer en partie la pression ravageur (corbeau). La densité de semis doit
être comprise entre 90 000 et 110 000 pieds/ha,
privilégier les fortes densités pour les parcelles ou
l’itinéraire de désherbage mécanique serait agressif. Le choix de la variété est une clef de la réussite de cette culture, choisir des variétés précoces
avec des vigueurs importantes.
Conseils
1/On préconise un passage de herse ou de houe
rotative en post semis pré-levée au stade filament blanc des adventices.
2/Un ou plusieurs passages de bineuse au plus
près du rang en évitant les projections de terre
sur le maïs (utilisation de cache plants) dès le
stade 3 feuilles puis en opérant un léger buttage
entre le stade 5 et 10 feuilles.
Conseils L’impasse de fertilisation est obligatoire
et justifiée techniquement derrière une prairie de
plus de 3 ans. Sinon, privilégier des apports en
engrais organiques avec un coefficient de minéralisation élevé pour que la part d’azote ammoniacale soit rapidement disponible pour le maïs
(fientes, fumier frais, vinasse, farine animale…).
LE DÉSHERBAGE
Stade Passage de bineuse au stade 6 feuilles. Aucun
passage de herse étrille et houe rotative ne se justifie.
Projection des résultats technico-économiques
Maïs grain en système polyculture
Charges en €/ha
Produit en €/ha
Semences
2 doses à 160 € €
320 €
Rendement estimé
Semis
Forfait
85 qx à 320 €
200 €
Récolte
Forfait
Binage
1 passage
45 €
2 560 €
Séchage
255 €
Total
820 €
Marge Brute (hors aides) 1 740 €/ha
Simon Lenoir, ABP
NUMÉRO SPÉCIAL
Innovations et marchés en Picardie
u service de la productivité
RETOUR SUR... l’essai colza biologique/plantes compagnes
DÉVELOPPEMENT
DU COLZA BIO
mis en place par l’Agriculture Biologique en Picardie (ABP) sur la campagne 2014-2015
DESCRIPTIF DE L’ESSAI
Parcelle de 2,50 ha d’argile limoneuse hétérogène avec précédent luzerne
RÉSULTAT D’ESSAI
Colza : 60gr/m2 | Variété : CARLITAT, CASH, QUARTZ
Modalité
Sarrasin (10 kg) + Lentille (20 kg)
Lentille (20 kg) + Fénugrec (5 kg)
Trèfle Blanc (4 kg)
Trèfle incarnat (12 kg/ha)
Rendement moyen parcelle : 20,83 qx/ha
Rendement (9% hum.)
Groupe homogène
25,7 qx
A
21,2 qx
A
20,1 qx
A B
16,3 qx B
À retenir
• Le trèfle blanc permet une couverture en fin de cycle et en inter-culture (répandu dans
les assolements bio)
• Le sarrasin semble limiter les attaques d’altises d’automne (à confirmer)
• La lentille couvre rapidement le sol à l’automne (port rampant)
Approche économique. Rendement moyen selon le type de couvert en 2015 : 16 à 25 qx/ha
RENDEMENT (QX)
MARGE BRUTE (€/HA)
MARGE SEMI-NETTE (€/HA)
(frais de mécanisation inclus)
Culture exigeante, technique et peu répandue,
le colza bio assure une diversification des
assolements. Depuis longtemps utilisés en
agriculture de conservation, les semis de colza
avec plantes compagnes semblent pertinents pour
lever les freins tels que la gestion des adventices
et le maintien de la fertilité du système de cultures
en agriculture biologique.
L’Agriculture Biologique en Picardie (ABP) a suivi
et mis en place plusieurs mélanges colza/plantes
compagnes lors de la dernière campagne culturale,
l’occasion d’en tirer quelques enseignements.
CHOISIR
SES VARIÉTÉS
DE BLÉ TENDRE
La campagne blé tendre 2014/2015 s’est
bien déroulée, les rendements sont bons
à très bons selon la réserve hydrique
des sols et la disponibilité en azote. Avec une
pression rouille jaune moindre que les deux
années précédentes, il n’y a pas eu de grands
bouleversements mais des confirmations en
terme de comportement variétal vis-à-vis des
spectres de tolérance aux maladies et des
profils qualités.
Guillaume Roussel, Conseiller Technique
Polyculture et Élevage, ABP
• [email protected] • 03 22 22 58 36
10
540
165
15
890
515
20
1 240
865
25
1 590
1 215
30
1 940
1 565
35
2 290
1 915
40
2 640
2 265
Préconisations colza bio
• Privilégier une implantation en début de rotation
• Choisir des variétés récentes, rustiques, vigoureuses et peu sensibles à l’élongation
• Semer précocement (15-30 août) à densité modérée (35-65 gr/m2) de préférence au semoir monograine
LE MÉLANGE PLANTES COMPAGNES/COLZA
2015-2016
Pour cette nouvelle campagne colza bio l’ABP a
testé le mélange sarrasin (10 kg/ha) + lentilles
(10 kg/ha) + trèfle blanc (4 kg/ha), implanté au
combiné de semis (rotative + semoir céréales).
L’objectif de cette combinaison est d’avoir dès
l’automne une couverture grâce au sarrasin
et à la lentille qui gèleront durant l’hiver pour
laisser place au développement du trèfle blanc
au printemps. De cette façon une couverture la
plus longue possible est escomptée pour limiter la
levée et la concurrence des adventices.
Clément Gaboriau, Conseiller Technique
Polyculture, ABP • [email protected]
• 03 22 22 58 30
Préconisations variétales 2015/2016 (Résultats issus du réseau ITAB1)
POTENTIEL
(Créneau fourrager) Valeurs sûresATTLASS
RUBISKO
PossiblesOXEBO
CHEVALIER
NouveautésVENEZIO
COMPROMIS QUALITÉ
POTENTIEL/QUALITÉ2
(Bonne teneur en protéine)
ENERGO
TITLIS
LENNOX
GHAYTA
TOGANO
SKERZZO
TOBIAS
ADESSO
TENGRI
1 http://www.itab.asso.fr/itab/varietes-bles.php
2 Meunier selon disponibilité en azote
Blé tendre Bio : Les chiffres de la campagne 2014/2015
Résultats technico-économiques
Polyculture
Polyculture élevage
Nature du sol Limon profond Limon moyen Limon moyen
Limon Limon argileux Argile limoneuse
Précédent Lentille/cameline Lin oléagineux Triticale
Féverole
Luzerne Blé tendre/trèfle blanc
Variété
GHAYTA
ENERGO
TITLIS
RUBISKO
TITLIS
TOGANO
Date de semis
7 nov
24 oct
20 oct
5 nov
27 oct
18 fév
Densité de semis
360
325
330
380
350
420
(gr/m2)
Rendement
54.7
44.8
53.6
56,0
49.2
41.4
(qx/ha)
Marge Brute (€/ha)
1 511 €
1 420 €
1 483 €
1 442 €
1 655 €
1 436 €
(hors aides)
3
4
NUMÉRO SPÉCIAL
Innovations et marchés en Picardie
LÉGUMES DE PLEIN CHAMP
LA BETTERAVE ROUGE BIOLOGIQUE SE
RÉINVENTE EN PICARDIE !
EARL du Tilleux le 29 septembre 2015. Arrachage à la récolteuse de pommes de terre équipée d’un kit légumes.
Pour la plupart des producteurs de betteraves
rouges de notre région, cette culture a pour
mission de remplacer la betterave sucrière dans
une rotation céréalière.
500 000 plantules pour le premier, 600 000 pour
le deuxième. La variété utilisée est RED ACE de
BEJO (polygermie : 1.4, taux de germination : 94%,
calibre 2.6/3).
Le choix d’introduire cette espèce potagère devait
permettre de faire l’impasse sur des investissements complémentaires, car l’ensemble des exploitants pensaient pouvoir effectuer la totalité
des techniques culturales avec les moyens techniques présents sur la ferme.
La culture précoce du semis a été irriguée au 20
août (7 passes de 20 mm en moyenne), celle à
stocker a été cultivée en sec mais n’a pas trop
souffert de manque d’eau.
Force est de constater, quelques années plus tard,
que la réussite technique n’est pas toujours au
rendez-vous : piètre qualité de semis, du matériel
de récolte et de post-récolte pas adaptés (détérioration du produit, tare terre élevée). La qualité
n’est pas à la hauteur des attentes des cuiseurs
et les taux de refus sont souvent importants (supérieurs à 30%).
Un nouvel itinéraire technique expérimenté
En 2015, avec l’aide de deux exploitations, l’EARL
Vicart (Cramont-80) et l’EARL du Tilleux (Thieux-60),
l’Agriculture Biologique en Picardie (ABP) a mis en
place un nouvel itinéraire technique.
L’enjeu : pouvoir utiliser les matériels présents sur
les fermes ou accessibles par prestation de service : fraiseuse butteuse (3 buttes à 0.60 m) avec
diabolo formeur, semoir de précision pneumatique
(petite graine), bineuse angulaire, desherbeur
thermique, effeuilleuse à lanière et matériel de récolte et post-récolte de pommes de terre.
Sur l’une des exploitations, le but était de produire
des betteraves rouges pour une mise à disposition
fin septembre 2015 et sur l’autre, une production
à stocker récoltée autour du 20 octobre.
Après un labour d’hiver et plusieurs reprises au
printemps, les buttes ont été formées deux semaines avant la date de semis. Deux interventions
au desherbeur thermique ont été réalisées, la première en pré-semis la veille du semis, la deuxième
en post-semis – pré-levée juste avant l’émergence
des cotylédons. La quantité de gaz utilisé était de
60 kg/ha.
Sur la parcelle de Thieux, lors de la reprise du labour, un engrais organique bouchonné (9-2-12) a
été épandu à 2 t/ha. À Cramont, un compost de
fumier de cheval récupéré auprès d’une champignonnière (0.8-0.6-1.1), a été apporté à l’automne
avant le labour, à la quantité de 18 t/ha.
Les semis en double rang sur butte (80 mm entre
rang) ont été réalisés le 20 mai pour la production
de septembre et le 29 mai pour celle à stocker.
La même variété a été choisie pour les 2 semis,
mais avec des objectifs de peuplement différents,
Pour la maîtrise de l’enherbement en plus de
deux desherbages thermiques, deux binages mécaniques ont été effectués à la bineuse angulaire,
4 et 7 semaines après le semis. Une intervention
manuelle au lit de travail a suivi la dernière opération mécanique. 30 heures/ha ont été nécessaires
pour le premier semis et 20 heures/ha pour le
deuxième.
La protection phytosanitaire a consisté, sur les
deux parcelles, à une lutte anti oïdium à base de
souffre mouillable, 2 traitements (3kg de matière
active/ha) à 14 jours d’intervalle. La parcelle de
Thieux a subi des attaques de rongeurs, lièvres et
campagnols. Une clôture électrique a été fournie
par la société de chasse pour diminuer la population de lièvres dans la parcelle. On estime, après
une caractérisation de la parcelle, à 7.5 t/ha la
perte de rendement due à ce problème. Sur la
parcelle de Cramont, quelques taches de gale sont
apparues avec des nécroses superficielles, qui devraient disparaître à l’épluchage. Cette problématique est due à un PH de sol élevé à 7.9.
La production de betteraves rouges précoce a
été récoltée puis livrée à la coopérative NORABIO
le 29 septembre. Le rendement est de
39.5 t/ha (calibre commercialisé 50/100). Le
rapport d’agréage qualifie la production de « belle
marchandise » avec un taux de refus de 5%. La
récolte de la production à stocker a eu lieu autour
du 20 octobre. Le rendement commercialisable en
sortie de champ avoisine les 50 t/ha. Les betteraves
rouges seront stockées dans un bâtiment sur
caillebotis avec ventilation forcée.
Une fiche technico-économique pour chacune des
parcelles témoin sera disponible au printemps
2016 en format papier ou numérique. Vous pouvez, dès à présent, consulter le dernier rapport
de caractérisation des deux parcelles sur le site
internet www.bio-picardie.com.
OIGNON BIO
DES INNOVATIONS POUR
SÉCURISER L’ITK
En 2015, l’ABP a mis en place une parcelle d’essai
d’oignons semés et repiqués en motte, en partenariat avec la SCEA des Cazes à Juniville (08) et le
soutien financier de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie (AESN). L’objectif premier était de tendre à
zéro heure de désherbage manuel.
En effet, à ce jour, la culture d’oignons bio se développe très lentement malgré un marché en forte
demande. Les moyens de désherbage thermique
et mécanique ne permettent pas de maîtriser suffisamment l’enherbement, et en moyenne il faut
400 heures de travail manuel à l’hectare pour parfaire la maîtrise des adventices.
L’idée de départ était d’utiliser une bineuse inter-plan et inter-rang à guidage optique. Pour
pouvoir mettre en œuvre ce matériel, la méthode
suivante a été employée :
• 3 faux semis avant plantation,
•Plantation semaine 17,
•Motte de 4 cm3 - 4 levées en moyenne par motte,
•Distance de plantation 25 cm x 45 cm.
Une repiqueuse semi-automatique à salade a été
utilisée. Pour être à la bonne densité, chaque
motte aurait dû être plantée tous les 15 cm.
La première intervention de binage mécanique, inter-plan et inter-rang, a eu lieu 3 semaines après le
repiquage. L’intervention entre le rang a été très efficace mais des problèmes de lecture de la ligne de
plantation n’ont pas permis de biner en inter-plan.
Après modification du programme informatique de
la bineuse à guidage optique, une deuxième intervention a eu lieu 4 semaines plus tard.
Les résultats obtenus n’ont pas été plus satisfaisants. En accord avec le gérant de l’exploitation,
la culture a été menée jusqu’à la récolte, avec un
parcours cultural classique en bio, pour évaluer
divers résultats secondaires.
Nous avons constaté dès la récolte :
•Un gain de 26% de main d’œuvre/ha sur les 3
interventions de désherbage manuel.
•Une maturité plus précoce de 3 semaines par
rapport à un semis direct sur les 2 variétés utilisées Hylander (Bejo) et Santéro (Vilmorin).
•Une homogénéité de calibre (voir le rapport de
caractérisation ci-dessous).
À ce jour, le rapport coût/gain n’est pas suffisamment intéressant. Le prix d’achat de plants et les
moyens nécessaires pour la mise en place de la
culture ne sont pas compensés par les avantages
liés au repiquage. Il reste aussi à évaluer le comportement de cette production durant la période
de stockage.
Au vu des résultats obtenus et du potentiel d’amélioration, l’ABP et l’ensemble de ses partenaires ont
décidé de mettre en place un nouvel essai en 2016
avec une planteuse qui permettra de respecter une
bonne densité et un nouveau système de guidage
optique de la bineuse.
Jean-Pierre Peral, ABP
Rapport de caractérisation de la parcelle
d’oignons repiqués
3,104 t/ha
8,14%
Une forte demande du marché, un itinéraire
technique qui s’affine et s’affirme, la culture de la
betterave rouge biologique en Nord-Pas de Calais–
Picardie s’offre un avenir radieux.
Jean-Pierre Peral, Conseiller Technique Cultures
Légumières, ABP • [email protected]
• 06 73 83 04 75
0,298 t/ha
0,77%
Écart de tri C < 40mm
11,919t/ha
31,28%
22,792t/ha
59,81%
40 < C < 60 mm
60 < C < 80 mm
80 < C < 100 mm
NUMÉRO SPÉCIAL
Innovations et marchés en Picardie
MARAICHAGE
PRODUCTION DE POMME DE TERRE BIOLOGIQUE :
L’IRRIGATION, L’ASSURANCE CLIMATIQUE
En 2015, le climat a été propice à la production de pomme de terre biologique sur les parcelles irriguées. En effet, la succession de périodes
asséchantes a demandé aux producteurs d’irriguer les cultures, tout en gérant les accidents météorologiques.
Illustration de la conduite culturale réalisée par Simon De Lamarlière.
2014
Précédent > Haricots
SEMAINE
Engrais vert > seigle (semis à 150 kg/ha)
2015 Janvier > mars Mars Précipitations
orageuses
(+ 40 mm le 05/06)
Mai > mi-juin
12 à 24
3 binages-buttages
Juin > juillet 24 à 31
Irrigation et traitements préventifs contre le mildiou
Mi-septembre
37Défanage
Fin septembre 40
4 à 12
12 Labour, préparation de sol, fumure
Plantation (Ditta1 et Agria1)
Récolte
Analyse des résultats 2015 en production de pomme de terre
Les maraîchers ont achevé une campagne de production atypique, riche en aléas climatiques. Pour
commencer, la production de pomme de terre a
démarré avec des vents d’Est froids et asséchants.
Ensuite, les précipitations ont été rares : 28 jours
consécutifs sans pluie dans l’Ouest de Beauvais
pour le seul mois d’avril. Du mois de juin au mois
août, l’été chaud et sec a été marqué par un fort
épisode orageux : de 50 à 80 mm le 05 juin dans
l’Est de la Somme. Le climat a ainsi contraint l’ensemble des maraîchers à se focaliser sur la gestion de l’irrigation et du climat. C’est à ce prix que
les dégâts physiologiques ont pu être évités et
que les fortes chaleurs ont pu devenir bénéfiques
à la production.
Simon De Lamarlière, maraîcher bio installé
à Bayonvillers en 2011 sur 3 ha dont 800 m2
d’abris froids, a obtenu cette année des résultats
satisfaisants en pomme de terre. L’analyse de
sa production va permettre de mettre en avant
la mise en place de mesures agro-écologiques
appropriées et des techniques de productions
adaptées dans un contexte climatique difficile.
Le sol de l’exploitation est de type limon
moyen profond et le système d’irrigation choisi
sur pomme de terre est la micro-irrigation. Sa
stratégie en pomme de terre repose sur la gestion
du mildiou avec des interventions en préventif
programmées au démarrage de la culture et avant
chaque épisode pluvieux. En 2015, il y a eu 6
interventions à 0.5 kg Cu métal/ha, ou 3 kg/ha/an.
La stratégie repose également sur la gestion de
l’irrigation : « Il faut s’assurer du maintien au frais
du fond de butte pour garantir l’élongation des
stolons et le grossissement des tubercules » note
Simon. De l’initiation des stolons jusqu’à la fin de
floraison, 10 mm/semaine sont apportés en deux
apports en fonction de l’état hydrique des buttes.
Ils sont idéalement réalisés le matin.
Simon De Lamarlière souligne que « la charge de
travail du poste d’irrigation est importante cette
année. Les plantations, les semis m’ont obligé à
faire des choix ».
DITTA1AGRIA1
Type
A-BC
Cycle
Demi précoce
Demi tardive
Rendement 98% Bintje
112% Bintje
(réf. GNIS3)
Mildiou des feuilles
Assez sensible
Moyennement sensible
Plants
35/4535/50
Densité
0.75*0.350.75*0.40
Surface
1 190 m²
1 160 m²
RENDEMENT
Brut
27.5 t/ha
40.9 t/ha
Commercialisable
> 35 mm : 97 %
> 40 mm : 92.5 %
(réf. CNIPT4)
> 50 mm : 75 %
Écart de tri
3 %
7.5 %
Il remarque alors que la variété Agria a manqué
d’eau pour faire passer le dernier quart de la
production au calibre supérieur attendu (de 40 à
50 mm) :
• 91% des calibres en Agria1 sont supérieurs à 40
mm et 75% sont supérieurs à 50 mm2. Pour une
variété à chair farineuse, un quart de la production n’a pas le potentiel de grossissement que
l’on pouvait attendre.
Simon précise « qu’un grossissement plus important aurait été possible avec deux arrosages supplémentaires».
L’irrigation a permis d’obtenir des rendements
commercialisables avoisinant les 97% en Ditta1 et
les 92.5% en Agria1 (hors calibre frite). Néanmoins,
ces résultats sont aussi rendus possibles par la
mise en œuvre de mesures agro-écologiques. En
effet, l’optimisation du système de production de
Simon De Lamarlière repose sur la mise en place
d’un plan de fumure à partir de compost jeune de
fumier de bovin (40t/ha) et de l’implantation d’engrais verts. Ces mesures permettent de maintenir
la fertilité du sol, à travers l’amélioration de sa
structure : aération, capacité de rétention en eau
et en éléments minéraux.
Valentin Lienard, Conseiller Technique
Maraîchage, ABP • [email protected]
• 06 31 29 25 07
Conduite de l’irrigation sur pomme
de terre
Le risque principal de l’irrigation sur pomme
de terre est l’apparition du mildiou.
L’aspersion demande de respecter des heures
de séchage en post irrigation afin de réduire
le risque d’apparition.
Aujourd’hui, la micro-irrigation s’avère être la
moins aventureuse en agriculture biologique.
Un déficit hydrique réduit considérablement
le potentiel de production et provoque de
nombreux dégâts de peau et la production de
tubercules difformes.
1 Obtenteur : Desmazières
2 Résultats statistiques de prélèvements réalisés de façon aléatoire
en post production
3 GNIS : Groupement National Interprofessionnel des Semences et
plants
4 CNIPT : Comité National Interprofessionnel de la Pomme de Terre
5
6
NUMÉRO SPÉCIAL
Innovations et marchés en Picardie
Opérateurs économiques
cherchent productions bioCOOPÉRATIVE
26
Fouilloy (60) | Siège : Le Plessis-Grohan (27)
Biocer est une coopérative régionale de collecte,
de stockage et de vente de grains 100% biologiques sur le Nord-Ouest de la France depuis 1988.
Elle dispose d’un silo de stockage à Fouilloy (60)
d’une capacité de 5 000 tonnes et dispose d’une
logistique permettant la collecte directement à la
récolte. Afin de créer de la valeur ajoutée, elle fabrique et commercialise de la farine. La coopérative est également impliquée dans la production
et commercialisation de semences : Ubios, détenue avec la COCEBI.
Le chiffre d’affaires de Biocer s’élève à 8 millions
d’euros, pour une collecte de 15 000 tonnes de
céréales biologiques avec 180 producteurs.
Biocer est à la recherche • de producteurs bio •
de porteurs de projets à la conversion • de multiplicateurs de semences, céréales et oléoprotéagineux • de transformateurs bio pour de nouveaux
débouchés.
STANDS
ENTREPRISES
Les filières biologiques se développent en
France. La Picardie, avec son expérience
agricole, présente un potentiel important qui
intéresse les opérateurs agricoles spécialisés.
De la meunerie aux filières d’élevage en
passant par la fabrication d’aliment du bétail,
ces filières recherchent de nouveaux volumes
et proposent aux agriculteurs intéressés
des opportunités de développement en
agriculture biologique.
Co-organisé le 26 novembre prochain à
Conty (80) par l’Agriculture Biologique en
Picardie et la Chambre d’agriculture de la
Somme, le «FORUM D’OPÉRATEURS» sera
l’occasion de venir échanger avec vos
opérateurs et partenaires économiques
sur le développement de ces filières en
région. État des lieux des filières, potentiel
de développement et marchés à saisir en
Picardie sont au programme des échanges.
L’ensemble des partenaires techniques
régionaux répondront à vos questions.
Cet évènement gratuit se veut avant tout
un lieu d’échanges et de convivialité entre
professionnels... autour de l’agriculture et
des pratiques alternatives.
Découvrez ici, en avant première du forum,
qui sont les opérateurs régionaux, leurs
besoins et les potentiels de marché exprimés.
GRANDES CULTURES
COOPÉRATIVE
Siège : Boves (80) | Silo : Flixecourt (80)
Noriap, coopérative agricole implantée sur les départements de la Somme, de la Seine-Maritime et
de l’Oise, développe les productions biologiques
depuis 2011. La coopérative dynamise son accompagnement auprès des adhérents convertis en
agriculture biologique et travaille en partenariat à
la conversion de producteurs pour répondre aux
enjeux «eau et agro-écologiques».
La collecte 2015/2016 atteindra plus de 1 000 tonnes
via 5 lieux de réception et de stockage de productions biologiques, dont l’un d’entre-eux est spécialisé en stockage de légumes bio. Noriap possède
un trieur et un séchoir permettant de qualifier les
récoltes pour les marchés. Noriap propose des
contrats de production, une gamme d’approvisionnements dont des semences biologiques et accompagne les producteurs désormais via son «Pôle
agribio».
Silo : Chauny (02) | Siège : Reims (51)
Acolyance est une coopérative qui s’est lancée
dans le bio en 2011. Afin de poursuivre le développement de l’activité bio, Acolyance a certifié en
2013 le silo de Chauny et dispose d’une capacité de
5 000 tonnes de stockage bio. En 2014, elle investit
dans un séchoir afin de répondre notamment aux
besoins de la filière maïs.
En 2014, la collecte atteint 4 000 tonnes auprès de
48 agriculteurs. Acolyance collecte plus de 12 espèces dont l’épeautre, le seigle, le sarrasin … les
mélanges céréales/légumineuses, entre autre.
Depuis plusieurs années Acolyance met en place
des essais bio et a renforcé le conseil technique.
En terme de commercialisation, l’objectif d’Acolyance
est de développer des filières locales afin de garantir
des débouchés en région. Pour la campagne 2014,
90% de la collecte a été transformée à moins de
200 km de Chauny.
COOPÉRATIVE
AUTRES OPÉRATEURS PRÉSENTS...
AGRI CPS | DÉCORTICAGE D’ÉPEAUTRE
CAP BIO NORD | FABRICANT D’ALIMENT DU BÉTAIL
FORUM D’OPÉRATEURS
À CONTY
COOPÉRATIVE
LE PÔLE AGRICOLE DE CAP SEINE | COOPÉRATIVE
ETS. MOULINS | TRANSFORMATEUR
UNION BIO SEMENCES | PRODUCTION DE SEMENCES
Siège : Noyelle-sur-Escaut | Site de production Bio :
Le Plessier-sur-Saint-Just (60)
Novial fabrique et distribue de l’aliment pour les
animaux d’élevage dans les régions Normandie,
Nord-Pas de Calais et la Picardie.
Pour plus de sécurité, Novial a dédié l’un de ses
5 sites industriels à la fabrication d’aliments pour
l’agriculture biologique. Cette usine, située au
Plessier-sur-Saint-Just, dans l’Oise, est idéalement
située, non seulement pour être au plus proche
des coopératives fournisseurs de matières premières biologiques mais également pour être au
plus proche des élevages au centre du bassin Nord
de Paris.
NUMÉRO SPÉCIAL
Innovations et marchés en Picardie
régionaux
- logiques locales
7
CHIFFRES CLÉS
DE LA BIO
EN PICARDIE
(au 1er semestre 2015)
282 EXPLOITATIONS BIO en 2015
(+8,9%/2014)
2% DES EXPLOITATIONS PICARDES
La filière biologique pour Novial est historique
puisque cette activité existe depuis 15 ans (anciennement SOGAL). Aujourd’hui, la part du marché bio chez Novial est de 12 000 tonnes, soit 3.5%
de son chiffre d’affaires.
Novial propose :
•le rachat de céréales et oléo-protéagineux biologiques auprès d’organismes stockeurs régionaux
et nationaux,
•des aliments complets et complémentaires à
destination des animaux d’élevages sous cahier
des charges AB,
•un service technique aux éleveurs.
ÉLEVAGE
COLLECTEUR LAITIER
Collecte en Picardie | Siège : Solre-Le-Château (59)
Créé en 1994 par 6 producteurs de lait, Biolait
compte aujourd’hui près de 700 fermes adhérentes. Biolait collecte la plupart de ces exploitations par ses propres moyens sur toute la France.
En 2014, la collecte a atteint 135 millions de litres
de lait de vache biologique et devrait s’établir autour de 145 millions de litres à fin 2015 puis 155
millions de litres en 2016.
COLLECTEUR ET
TRANSFORMATEUR LAITIER
Abbeville (80)
Spécialisée dans le lait de consommation et dérivés UHT multi-format, la coopérative Lact-Union
est issue de la fusion des coopératives VPM et
Coop’Alliance en 2013. Elle rassemble 500 exploitations laitières en Picardie pour un volume de
250 millions de litres de lait, dont 5 millions en lait
biologique.
Le lait bio est un marché en pleine expansion auquel la coopérative ne peut répondre localement.
Il y a un potentiel de développement de 10 millions de litres de lait supplémentaires.
Lact’union doit compléter son approvisionnement
par des achats extérieurs, bien que très attachée
à privilégier la production locale. Lact’union recherche ainsi de nouveaux producteurs de lait bio.
668 EMPLOIS ESTIMÉS (UTA)
soit 2,9% de l’emploi agricole picard
coopératif et une stratégie « de la fourche à la
fourchette ».
Unebio est le spécialiste des viandes bio au service des éleveurs et au service de nos partenaires
industriels ou distributeurs.
Unebio recherche de nouveaux producteurs bio
(notamment en filière porcine).
11 825* HA DE SAU BIO EN 2015
(14% de plus qu’en 2014)
187 TRANSFORMATEURS ET
56 DISTRIBUTEURS CERTIFIÉS BIO EN 2014
* estimations provisoires
GROUPEMENT DE PRODUCTEURS
VIANDE
Ailly-Sur-Somme (80)
Le groupement de producteurs, la COBEVIAL, créée
en 1954, effectue de l’achat et de la vente de
bovins et de porcins, de la vente de co-produits
pour l’alimentation animale, ainsi que du matériel
d’élevage. Pour chacun des segments, la COBEVIAL
fournit un accompagnement technique, financier
et une caisse de sécurisation sur les 5 premières
années d’installation.
COBEVIAL regroupe aujourd’hui 540 adhérents dont
quelques producteurs bio.
Le groupement adhère à l’Association Viandes Bio
d’ici Nord-Pas de Calais-Picardie.
Il est à la recherche d’éleveurs performants techniquement et convaincus, pour les accompagner
dans la filière bio.
PROGRESSION
+ 14,5% DE LA SAU BIO
EN PICARDIE EN 2015
En août 2015, 282 producteurs sont engagés en bio
en Picardie sur 11 825 ha, dont 1 466 ha en conversion.
+14,5% des surfaces bio par rapport à fin 2014 et +18%
par rapport à fin 2013.
Au niveau national, on observe également une croissance
des surfaces bio : +8% du nombre de fermes (28 621
fermes) et 1,25 millions d’hectares au premier semestre
2015 (soit +40%) dont 200 000 ha en conversion.
Le Pôle de Conversion Bio de Picardie a suivi 53 projets
sur le 1er semestre. La majeure partie des personnes rencontrées ont souhaité réaliser un diagnostic pour se projeter au niveau technique et économique.
4 334 ha seront potentiellement convertis.
Les exploitations en projet bio sont principalement des
systèmes en polyculture stricte (1 sur 2) et polyculture
élevage (8% bovin lait et 13% bovin allaitant). 13% projettent de cultiver des légumes de plein champ et 8% de
l’arboriculture.
Les nouvelles surfaces biologiques sont également issues
des installations (180 ha en 2014).
Pour répondre à la demande des consommateurs en
croissance forte au niveau national, le potentiel existe. Et
si l’on souhaitait être au même niveau des 4% de SAU bio
nationale. Un potentiel de 36 800 ha existe en Picardie.
GROUPEMENT DE PRODUCTEURS
ET OPÉRATEURS VIANDE
Siège : Phalempin (59)
Créée en 2013, l’association Viandes Bio d’ici regroupe des acteurs locaux de la filière viande, de
la production à la consommation, dans le but de
développer et valoriser le plus équitablement possible la filière viande bio en région Nord-Pas de Calais-Picardie. Les 19 membres sont, pour l’amont,
des groupements de producteurs, organismes de
développement des fabricants d’aliments du bétail,
l’interprofession porcine et, pour l’aval, des chevilleurs grossistes, des transformateurs et ateliers
de découpe, des artisans bouchers et leur syndicat
Nord-Pas de Calais, des magasins spécialisés.
Viandes Bio d’ici étudie la possibilité d’accroître
ses volumes en porc et de développer la filière
viande bio régionale sur d’autres types de viandes.
« Bio en progression...en Picardie »
Progression du nombre d’acteurs bio en Picardie et des surfaces
entre 1995 et 2014
12 000
300
Surface en bio (ha)
Surface en conversion (ha)
8 000
200
Nombre de distributeurs
14
/2
01
5*
13
09
20
12
20
11
20
20
10
09
20
20
20
20
20
20
20
20
20
08
0
07
0
06
50
05
2 000
04
100
03
4 000
02
150
01
6 000
20
Collecte en Picardie | Siège : Alençon (61)
Unebio est un réseau de 2 400 éleveurs organisés
dans le cadre de structures régionales dédiées à la
Bio : Normandie Viande Bio, EBIO, Unebio CentreEst, UNION BIO.
Unebio est une société de mise en marché de 5
espèces (gros bovins, veaux, ovins, porcins, volailles) 100 % bio et 100% français, dans un esprit
Nombre de transformateurs
Nombre d’hectares
GROUPEMENT DE PRODUCTEURS
VIANDE
250
Nombre d’exploitations
* estimation provisoire
Nombre d’acteurs bio
10 000
Données article et infographies :
Observatoire Régional de l’Agriculture
Biologique en Picardie 2015 de l’ABP, Pôle
de Conversion Bio Picardie et Agence Bio.
Retrouvez plus de données
sur l’Observatoire Régional
de l’Agriculture Biologique
en Picardie de l’ABP sur
www.bio-picardie.com/
observatoire
8
NUMÉRO SPÉCIAL
Innovations et marchés en Picardie
COLLECTEUR ŒUFS
Tartigny (60)
Centre de conditionnement d’œufs de poules élevées en plein air, élevées en cage et de poules
biologiques.
L’activité bio :
• 1er engagement en certification bio en 1993 afin
de répondre à la demande de ses clients,
• 1er semestre 2015 : 11,3 millions d’œufs issus de
l’agriculture biologique vendus, soit 30% de l’activité et 46% du chiffre d’affaires.
La SEPPA est à la recherche de nouveaux producteurs bio pour produire des œufs.
COLLECTEUR ŒUFS
Sainte-Catherine-Les-Arras (62)
Cocorette est une entreprise agroalimentaire spécialisée dans la production et la distribution d’œufs
fermiers, label rouge, biologiques et plein air. Les
œufs biologiques représentent 35% du chiffre d’affaires pour 28 millions d’œufs produits en 2014 par
près de 30 producteurs.
Cocorette travaille avec des producteurs biologiques
en ramassage automatique et en ramassage manuel (œufs fermiers biologiques où l’aménagement
d’anciens bâtiments est envisageable). Enfin, Cocorette propose aux producteurs un suivi technique et
un achat d’aliments mutualisé pour les producteurs
affiliés.
Cocorette est à la recherche de 20 000 poules biologiques supplémentaires.
AUTRES OPÉRATEURS PRÉSENTS...
COOP MICRO ABATTOIR 80 | FILIÈRE VIANDE
ETS LANCKRIET | ACCOUVEUR
MATINES MONTDIDIER | COLLECTEUR ŒUFS
ŒUF NORD EUROPE | COLLECTEUR ŒUFS
L’ÉVÈNEMENT
DE L’ANNÉE 2015...
FORUM D’OPÉRATEURS
À 14H00 À CONTY, SALLE DES FÊTES
CO-ORGANISÉ PAR
UN ÉVÈNEMENT ORGANISÉ AVEC LE SOUTIEN
LÉGUMES
DE PLEIN CHAMP
METTEUR EN MARCHÉ DE FRUITS
ET LÉGUMES BIOLOGIQUES
Située à Arras, l’entreprise Fort&Vert rassemble la
production biologique de 35 producteurs de fruits
et légumes du Nord-Pas de Calais et de Picardie.
C’est une structure d’expédition 100% dédiée à
l’agriculture biologique. Elle commercialise 6000
tonnes de légumes sur différents circuits : magasins spécialisés, restauration collective, grande
distribution, industries agro-alimentaires et paniers consommateurs.
Son métier est de mettre en production chez les
agriculteurs les produits correspondants aux demandes des marchés et ensuite de les conditionner
en fonction des besoins des clients.
Fort&Vert est à la recherche de producteurs intéressés par l’agriculture biologique et notamment en
légumes de plein champ (carotte, navet, poireau,
oignon, échalote, ail) avec un potentiel de volume
supplémentaire de 2000 t. Elle recherche également
des structures de stockage pour ces produits.
CONDITIONNEUR POMMES
DE TERRE
Siège social : Arras (62)
Fort de son expérience dans le biologique depuis
plus de 20 ans, Desmazières commercialise toute
une gamme de pommes de terre adaptée à l’agriculture biologique.
Ses différentes missions sont :
•La création variétale avec des axes de recherches
majeurs : résistance au mildiou du feuillage et
du tubercule, rusticité à des conditions météorologiques difficiles, bonne faculté de conservation et résistance aux maladies de peau.
•La mise en marché de variétés spécifiques à la
culture biologique avec, entre autres, les variétés Ditta, Carolus, Alouette…
•La contractualisation de pommes de terre de
consommation biologiques sur plus de 200 ha.
CONSOMMATION
CROISSANCE NATIONALE
+ 10% en 2014
LA CONSOMMATION BIO, DÉSORMAIS UNE
HABITUDE DES FRANÇAIS
La consommation biologique française poursuit son développement à 2 chiffres : +10% entre 2013 et 2014. Le
marché représente 5 milliards d’euros soit 2,5% du marché alimentaire, et progresse de 466 millions d’euros en
un an. D’ici la fin 2015, le marché bio devrait atteindre
5,5 milliards d’euros.
Cette croissance est structurelle, le marché ayant doublé
depuis 2007. De plus, qui dit achat bio, dit aussi achat
français. En effet, 76% des produits bio consommés en
France sont produits en France.
Les particuliers consomment de plus en plus de produits
bio et de plus en plus fréquemment. En 2014, 9 Français
sur 10 en ont consommé au moins occasionnellement et
6 sur 10 régulièrement (62% vs 49% en 2013). La Bio fait
désormais partie des habitudes des Français.
Source : ORAB ABP et Agence Bio 2015.
COOPÉRATIVE FRUITS ET
LÉGUMES
Collecte en Picardie | Siège social : Gondecourt (59)
Norabio est une coopérative de fruits et légumes
100% biologique créée en 1998 par un groupe
d’agriculteurs.
Elle est constituée de 130 adhérents, 11 salariés et
a réalisé un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros
en 2014 (en croissance de 30% par rapport à l’année précédente).
Son activité s’articule autour de la commercialisation sur le marché de gros (50%), la mise en
marché avec des conditionneurs et transformateurs sous contrat (21%), la mise en marché en
distribution spécialisée (14%), la vente de Biocabas, directement au consommateur (6%) et les
approvisionnements, services et fournitures (9%).
Norabio est à la recherche de nouveaux producteurs de légumes et de fruits biologiques.
AUTRES OPÉRATEURS PRÉSENTS...
FERME DE LA MOTTE | SPÉCIALISTE FRANÇAIS
DES LÉGUMES ET GRANDES CULTURES
BIOLOGIQUES
CIRCUITS COURTS
STRUCTURE
D’APPROVISIONNEMENT
RESTAURATION HORS
DOMICILE ET MAGASINS
BIO
Siège social : Amiens (80)
La SCIC Bio d’ici d’abord regroupe et représente
les producteurs et les distributeurs bio picards. Elle
permet aux producteurs de fournir les magasins
spécialisés et les restaurants scolaires de la région
en produits bio locaux.
MARQUE COLLECTIVE
RÉGIONALE
Siège social : Amiens (80)
La marque collective Terroirs de Picardie met en
avant et rend accessible au plus grand nombre
les produits locaux, qu’ils soient du quotidien ou
plus festifs.
Pour être « Terroirs de Picardie », les producteurs
et artisans doivent :
•être produits en Picardie avec des ingrédients
principaux d’origine locale,
•et être agréés par un comité de dégustation indépendant qui en apprécie les qualités.
Le label Terroirs de Picardie est une des rares
marques collectives qui a fait le choix de la déclinaison «BIO». Il compte 72 produits bio parmi 500
références.
AUTRES EXPOSANTS PRÉSENTS...
AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE
CER FRANCE
PÔLE DE CONVERSION BIO PICARDIE
AINSI QUE LES PARTENAIRES DE L’ÉVÈNEMENT,
AGENCE DE L’EAU ARTOIS-PICARDIE, CONSEIL
RÉGIONAL DE PICARDIE, AMIENS MÉTROPOLE,
COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DU SUD-OUEST
AMIENOIS ET SIEP DU SANTERRE.
Jérôme Allais, Chargé de mission Filières et
ORAB Picardie, ABP • [email protected]
• 03 22 22 58 30
LABienvenue Numéro Spécial Innovations et marchés en Picardie
Directeur de la rédaction : Nadou Masson, Présidente | Rédaction : ABP | Maquette et mise en page : Virginie Roland, ABP | Crédits Photos : ABP.
Imprimé en 12 500 exemplaires sur papier recyclé par I&RG (80). | Numéro ISSN : en cours d’attribution.
NUMÉRO SPÉCIAL financé par le Conseil régional de Picardie et l’Agence de l’Eau Seine-Normandie.
L’ABP est soutenue par le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, le Conseil régional de Picardie, l’Agence de l’Eau Seine-Normandie,
l’Agence de l’Eau Artois-Picardie et les Conseils départementaux de l’Oise et de l’Aisne.
Agriculture Biologique en Picardie | 14, rue du 8 mai 1945, 80090 Amiens | T 03 22 22 58 30 | F 03 22 41 11 08 | [email protected]
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