L`inflation accroît les risques de récession
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L`inflation accroît les risques de récession
Jacques Chahine 27 Octobre 2007 L’inflation accroît les risques de récession Nous pensons qu’il est de plus en plus probable de voir une récession aux Etats-Unis en 2008, avec ou sans baisse des taux de la Fed. Les déséquilibres accumulés depuis des années doivent être graduellement rétablis. Une récession est malheureusement une cure d’amaigrissement pour éliminer les excès. Si la Fed espère relancer l’économie ou éviter cette récession par une baisse des taux, la reprise de la consommation est un garant de l’inflation dans une économie globalement en surchauffe. A l’inverse, si la consommation américaine baissait, cela entraînerait une moindre demande dans le secteur de l’énergie et des matières premières, permettant aux pays émergents de s’approvisionner à meilleur compte. La consommation d’essence est d’ores et déjà en baisse de 4% par exemple. L’immobilier pourrait bien être à l’origine de cette récession, car les défaillances ne font que commencer. On découvre après le subprime les crédits ARM (Adjusted Rate Mortgage) dont le coût pour les emprunteurs devrait s’envoler l’année prochaine et les suivantes. Dans ce cas, le rôle indispensable de la Fed est de veiller qu’il y ait assez de liquidités dans le système financier pour éviter un effet domino aux conséquences incalculables. Il n’est pas malsain de loger les crédits à risque dans des structures ad hoc, ce qui aurait pour avantage de créer de la liquidité et donner un cours à des instruments qui ne peuvent plus être cotés. Cela ne va pas sans rappeler la crise des junk bonds qui a fait la fortune de quelques uns ensuite. Les marchés financiers ne vont pas nécessairement s’effondrer suite à ces mauvaises nouvelles. En effet, la baisse du $ va rendre attractifs beaucoup d’actifs américains y inclus l’immobilier lorsque le moment viendra. Il existe une masse de $ colossale de par le monde, que ce soit les réserves chinoises, asiatiques ou celles du Moyen Orient ou des pays pétroliers. La Chine a réalisé l’intérêt de créer un fond d’investissement plutôt que de voir son matelas de $ se dévaluer. L’énorme machine américaine devra travailler un peu plus pour l’export et un peu moins pour la consommation interne. Le dernier pays qui devra absolument réévaluer sa monnaie est la Chine. La bulle sur la bourse locale de Shanghai peut éclater et faire mal à n’importe quel moment. L’Inde est déjà très engagée dans l’appréciation de sa devise, avec une inflation galopante qui n’empêche pas sa devise de s’apprécier. Ce qui renchérit considérablement la délocalisation des services. Victimes de la crise financière, les profits du 3ème trimestre aux Etats-Unis sont tombés et on assiste pour la première fois depuis le 1er Trimestre 2002 à des croissances de profits qui seront dans le rouge. Hors secteur financier, les profits ont affiché une croissance honorable de 6 à 7%. Le secteur informatique a été particulièrement brillant ainsi que la pharmacie. L’année 2008 s’annonce meilleure en termes de croissance des profits, malheureusement elle est révisée à la baisse sur quasiment tous les secteurs aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. Il ressort de notre analyse que ce sont toujours les sociétés tournées vers la globalisation de leur présence qui ont les meilleures chances de succès. Nous avons analysé cette semaine le segment des petites et moyennes capi, que le « consensus » trouve trop chères. Le compartiment européen représente 19% de la capi du DJ Stoxx 600, et a récemment corrigé de ses plus hauts relatifs. Sa composition, très riche en industrielles tournées vers le large et sa nette sous pondération en financières expliquent une bonne partie du mystère. Il faut rechercher quelques stars dans l’énergie solaire, la pharmacie ou dans les biens d’équipement pour se rendre compte que la croissance très à la mode en ce moment se trouve là. Nous sommes d’accord de sous pondérer le secteur, certainement pas de l’éliminer d’une recommandation d’allocations d’actifs. 27/10/2007 Flambée des prix de toutes les matières premières Si le cours du baril du pétrole retient toute l’attention des médias et du public par ses effets sur les prix à la pompe, ce n’est hélas pas le seul indicateur en plein affolement. La barre mystique des 100$ est en phase d’être atteinte, sans pour cela entraîner un effondrement des bourses mondiales. Mais d’autres indicateurs montrent une activité fébrile de l’économie mondiale, en provenance d’Asie et des pays émergents. La Chine a publié un chiffre de croissance de 11.5% de son Pib annualisé, indiquant une surchauffe difficilement soutenable sur la durée. Les cours des matières premières de toutes natures sont très tendus et, pour certains, ils doivent littéralement flamber pour arriver à équilibrer l’offre et la demande. Le coût du fret par exemple, reflété par l’indicateur Freight Baltic Dry Index est en hausse de 151% depuis le début de l’année après 83% en 2006. Cela fait la joie de ceux qui détiennent des actions comme Dryships (en hausse de 812% sur un an) ou Golden Ocean (en hausse de 715% en $). Les files d’attente aux ports australiens pour charger des cargaisons de charbon vers la Chine, la Corée ou le Japon dépassent 50 bateaux certains jours. Le prix de certains métaux a grimpé au ciel, comme le plomb (usage dans les batteries) en hausse de plus de 100% après 61% en 2006 ou l’étain en hausse de 37% cette année après 80% l’année dernière. Les prix de certains aciers, beaucoup plus significatifs pour les besoins de l’industrie, sont en hausse entre 12 et 35% après des hausses substantielles l’année dernière. Depuis quelque temps, la crise sur les matières premières s’est propagée aux denrées alimentaires. Le prix du blé est en hausse de 65%, le Soja de 54% … On peut se consoler que le prix de la viande bovine ou du porc restent encore sages ainsi que celui du café. L’indice CRB, qui mesure le prix d’un panier moyen de commodities, est en hausse de 15.2% après 21.5% en 2006. Il est probable que cet indice a eu du mal à suivre la pondération de l’énergie et des matières premières dans l’activité économique de par sa méthodologie. A priori, on peut penser que les industriels reflètent dans leur prix uniquement l’impact de la hausse des matières premières. Dans certains secteurs compétitifs, les industriels ont encore du mal à y arriver et doivent prendre la hausse sur leur marge. Mais dans le domaine de l’énergie la hausse de la matière première a été un effet d’aubaine pour les sociétés pétrolières, comme l’illustre le graphique sur le prix de l’essence aux Etats-Unis : Les coûts et les marges pour le traitement d’un baril de pétrole se sont tendus Comparison Between Crude Oil Brent and Gasoline Price 90 90 85 85 80 80 75 75 Future Inflation? 70 70 65 65 60 60 55 55 50 50 45 45 40 40 35 Dec 04 35 Apr 05 Jul 05 Sep 05 Dec 05 Apr 06 Jul 06 Brent Oil Price per liter Sep 06 Dec 06 Apr 07 Jul 07 Us Average Gasoline price California 2 Sep 07 Dec 07 27/10/2007 Avec une certaine cyclicité, les prix à la pompe aux Etats-Unis ont suivi jusqu’à récemment le prix du baril, sans qu’il y ait de nouvelles taxes. Il est peu probable que les coûts intermédiaires comme le transport, le raffinage…aient suivi le prix du baril. On peut en déduire que la marge des sociétés pétrolières s’est nettement améliorée, comme on l’a observé dans les profits record du secteur. L’envolée récente du prix du baril n’est pas répercutée entièrement à la pompe, en partie du fait de la diminution de la consommation de 4% en 2007. Mais l’envolée des cours est telle que les sociétés n’auront pas d’autres choix que de relever les prix dans les semaines et les mois qui suivent. Si on constate l’envolée du transport maritime, liée au charbon et aux autres matières premières, l’inflation bouillonne dans les services para pétroliers qui n’arrivent pas à faire face à la demande et manquent eux-mêmes du matériel industriel. Le graphique ci-dessous montre que le cours (et les profits liés à la rareté) des sociétés parapétrolières a battu celui du baril depuis fin 2003, et est très au dessus des performances de l’indice MSCI World. Pas étonnant quand on voit leurs profits s’envoler de 123% en 2005, de 75% en 2006 avec 35% prévus cette année et 25% l’année prochaine. Les sociétés de service para pétrolières n’arrivent pas à faire face à la demande Comparison of Brent Oil Price and Energy equipement services sector 110 110 100 100 90 90 80 80 70 70 Aga 60 60 50 50 40 40 30 30 20 Dec 03 20 Jun 04 Brent Oil Dec 04 Jun 05 Dec 05 Energy Equipment & Services (Rebased) Jun 06 Dec 06 Jun 07 Dec 07 Msci The World Index (Rebased) Les matières premières pèsent de plus en plus lourd dans l’inflation Le secteur de l’énergie et des matières premières ne peut plus être considéré aujourd’hui comme un parent pauvre face à des activités « nobles » comme les services ou la finance. La capitalisation boursière, quand on inclut les utilities (compagnies d’électricité et de gaz essentiellement) atteint 23.7% de l’indice MSCI All Countries, et dépasse ainsi le secteur financier qui arrivait largement en tête auparavant. Autant dire que l’impact inflationniste du secteur devient de plus en plus considérable. Une comparaison avec fin 2005 montre que tous les segments sont en forte hausse, la palme revenant aux produits de base qui ont vu leur part passer de 6.1% à 8.1%. Une bonne partie du secteur industriel travaille indirectement à fabriquer des centrales électriques ou sur la construction de matériel de transport ou d’extraction. De même, la hausse des denrées alimentaires se trouve répartie dans le secteur des biens de consommation. On commence d’ailleurs à voir les grands industriels répercuter dans leur prix la hausse de leurs matières premières. Le fait de faire « boire du maïs » sous forme d’éthanol aux voitures américaines a fait bondir le cours de cette denrée de 85% l’année dernière. Les grands perdants en part relative sont le secteur de la santé qui a vu l’apparition massive de génériques dans les pays émergents et celui des biens de consommation cycliques. Ce sont les Etats-Unis qui ont payé un lourd tribut dans ce dernier 3 27/10/2007 secteur, par l’effondrement de leur industrie automobile (l’Allemagne s’envole en comparaison), la crise dans la construction avec son impact sur Home Depot et l’ensemble du secteur Media. Le secteur des télécoms est sauvé par la forte croissance dans les pays émergents (China Mobile +486% depuis fin 2005 !) ainsi que par le rattrapage du retard par les Etats-Unis. En raison de la récente crise du Subprime, le secteur financier marque le pas pour la première fois depuis longtemps en voyant sa part reculer de 26% ! en début d’année à 23.4% aujourd’hui. Un bouleversement du paysage boursier en raison de la crise sur les matières premières Msci Ac World By Sector Current Weight Telecom 5.7% Weight as of 31/12/05 Utility 4.8% Telecom 4.8% Financ. 23.4% H. Care 7.5% Utility 4.2% Financ. 24.6% H. Care 9.7% ConsSta 7.8% ConsSta 8.0% Industr 11.2% Mater. 8.1% Mater. 6.1% Industr 10.4% ConsDis 11.3% ConsDis 9.7% IT 11.1% Energy 9.3% Energy 10.7% IT 11.6% En raison de la demande forte des pays émergents en biens d’équipement, le secteur industriel est l’un des rares qui voit sa part augmenter, au profit des sociétés essentiellement présentes dans les pays développés (Japon et Europe surtout). Inflation contenue jusqu’à quand ? Dans un environnement aussi tendu en termes d’approvisionnement il est remarquable que l’inflation dans les grands pays développés n’ait pas affiché des hausses plus substantielles. Nous trouvons la raison dans la délocalisation accélérée de la production de biens et de plus en plus de services, ce qui compense partiellement la hausse des coûts des matières premières. Néanmoins, les premiers signes d’inflation commencent à apparaître, si on inclut le prix de l’énergie aussi bien en Europe qu’aux US. Sur les 12 mois à fin Septembre, la hausse des prix s’établit à 2.8% aux US contre 2.1% dans l’Eurozone. Ces chiffres sont bien entendu retardés, car ils n’incluent pas la récente hausse du prix du baril et des matières premières. Cette dernière, qui touche les industriels met plus de temps à se répercuter. Il ne faudra pas compter sur la Chine et l’Inde pour faire baisser les prix par la poursuite des délocalisations. Ces deux pays se débattent maintenant avec leur propre inflation, dans laquelle l’énergie, les matières premières et les denrées alimentaires ont une pondération particulièrement élevée. Nous avons cherché l’illustration de ce phénomène en Inde, les statistiques chinoises étant déformées par le contrôle des changes et les manipulations statistiques des données. Sur une période 3 ans, l’inflation indienne a été de 32% ! contre 10% aux Etats-Unis. Mais au lieu de se déprécier d’autant, la devise indienne s’est appréciée… de 17% par rapport au $. Ainsi, une entreprise américaine avec un contrat de délocalisation en Inde libellé en $ aura du mal à maintenir ses coûts en $. Les entreprises indiennes, qui ont déjà du mal à recruter du personnel qualifié, sont obligées de lâcher du lest. L’époque où on promettait des bonus en $ aux employés est révolue. Ces derniers doivent 4 27/10/2007 faire face à l’augmentation générale des prix qu’ils voient autour d’eux. Les entreprises américaines (comme d’ailleurs européennes) n’auront pas d’autres alternatives que de subir des augmentations de prix, mais qui ne pèsent pas lourd encore compte tenu des écarts de salaires énormes entre le monde développé et les pays émergents. Vers un redécollage de l’inflation dans les pays développés ? % Change CPI All Items 5.0% 5.0% 4.5% 4.5% 4.0% 4.0% 3.5% 3.5% Inflation take off? 3.0% 3.0% 2.5% 2.5% 2.0% 2.0% 1.5% 1.5% 1.0% 1.0% 0.5% 0.5% 01 02 03 Us Cpi All Items, 1982-84=100, Sa - United States 04 05 06 Euz Cpi All Items Total, 2005=100 - Euro Zone 07 De Cpi All Items Total, 2000=100, Sa - Germany Les pressions inflationnistes sont vives dans les pays émergents Exchange rate of Indian Rupee and inflation differential with the US 135 135 130 130 125 125 Price Adjustments ahead 120 120 115 115 110 110 105 105 100 100 95 Sep 04 95 Dec 04 Mar 05 Jun 05 Exch INR - Indian Rupee. (Rebased) Sep 05 Dec 05 Mar 06 Jun 06 In Cpi Total, 2000=100 - India (Rebased) 5 Sep 06 Dec 06 Mar 07 Jun 07 Sep 07 Us Cpi All Items, 1982-84=100, Sa - United States (Rebased) Dec 07 27/10/2007 La baisse des taux de la Fed ne suffira pas à éviter la récession par la crise de l’immobilier Si les marchés financiers américains ont résisté jusque là, c’est surtout en raison de l’espoir de baisse des taux de la Fed qui viendrait soulager quelque peu le marché immobilier et le secteur financier exposé plus qu’il ne veut l’admettre. Si on regarde les principaux indicateurs macro économiques américains, ils sont tous orientés dans le rouge : consommation des ménages et ventes au détail atones, confiance des ménages au plus bas, indices des directeurs d’achat à la baisse, niveau de chômage en hausse et créations d’emplois en berne. La chute vertigineuse du $ a fini par avoir les premiers effets sur la balance commerciale, en relançant les exportations redevenues compétitives avec un appétit en baisse des consommateurs pour les importations devenues très chères. Mais l’actualité reste largement dominée par la crise de l’immobilier et ses conséquences sur l’économie. La dernière batterie de statistiques parues montre qu’il faut maintenant presque 11 mois pour vendre une maison ancienne, et les stocks sont aussi abondants dans la construction neuve, qui fonctionne à un rythme ralenti, envoyant des milliers d’immigrés officiels ou clandestins vers un chômage total ou partiel. Le niveau des nouvelles constructions a été divisé presque par deux par rapport à son plus haut, et même ce rythme n’arrive pas à trouver preneur. Mais comme tout le monde le pressent, le plus dur reste à venir, comme Merrill Lynch nous en a donné un avant goût avec ses provisions de plus de 8 Mds $ de pertes sur l’immobilier. Le stock de maisons à vendre est à son plus haut historique Months supply for Existing and New Homes US 11.0 11.0 Record High 10.0 10.0 9.0 9.0 8.0 8.0 7.0 7.0 6.0 6.0 5.0 5.0 4.0 4.0 3.0 3.0 89 90 91 92 93 94 95 96 97 Us Existing-Home Sales Single-Family And Condos, Months Supply Of Homes On ... 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 Us New Home Sales Months Supply, Ratio, Annual Rate, Sa - United States Comme pour toutes les crises dans l’immobilier, l’attentisme est de rigueur au début dans l’espoir de vendre au bon prix. Si les constructeurs de maisons neuves sont plus agressifs et plus réactifs en ayant déjà diminué leurs prix, les vendeurs de maisons anciennes sont depuis quelques mois en train de baisser leurs prétentions. Ces statistiques vont malheureusement empirer dans les mois qui viennent avec l’augmentation du taux de défaillance des emprunteurs. Après le subprime, le marché va découvrir les ARM (Adjustable Rate Mortgage). Certaines banques ont fait payer les premières années de crédit à un taux aussi bas que 1% sans amortissement du capital, et le remboursement va doubler à l’heure de vérité. Compte tenu de la baisse de valeur de l’immobilier, l’emprunteur se trouve en situation nette négative et la saisie de sa maison viendra grossir le flot de maisons à vendre, 6 27/10/2007 ainsi que les provisions pour pertes des institutions prêteuses. Selon une étude, Countrywide détiendrait en propre 28 Mds $ de ces prêts et aurait placé dans la nature 122 Mds. La baisse des prix de l’immobilier s’accélère dans l’ancien et le nouveau Average Price for Existing and New Home Sales 000 Usd - United States (US) 330 330 320 320 310 310 300 300 290 290 280 280 270 270 260 260 250 250 240 Sep 04 240 Dec 04 Mar 05 Jun 05 Sep 05 Dec 05 Mar 06 Us Existing-Home Sales Single-Family And Condos, Average (Mean) Price, Usd ... Jun 06 Sep 06 Dec 06 Mar 07 Jun 07 Sep 07 Us New Home Sales Sales Price, Average, Usd - United States Le troisième trimestre marque un retournement dans les profits américains Sauf surprise de dernière minute, le 3ème trimestre américain devrait afficher pour la première fois une baisse des profits par rapport au même trimestre de l’année précédente. 297 Sociétés ont publié leurs résultat à Vendredi dernier, et sur ce groupe significatif, leurs chiffres consolidés font apparaître un profit de 129.6Mds $ contre 130.0 l’année dernière, une baisse qui reste symbolique. Le consensus sur le trimestre affiche encore une hausse symbolique de 0.2% qui dépendra au final des surprises sur les résultats de Exxon, Walmart ou Homedepot. La qualité des résultats s’est fortement dégradée, des sociétés affectées par la crise comme les financières ou les constructeurs immobiliers mettent en résultats exceptionnels des pertes sur le goodwill ou sur leur stock d’immobilier. Si on tient compte de ces résultats exceptionnels, les chiffres repassent nettement dans le rouge. Surprise, les Earnings, si nous les prenons par rapport aux estimations de fin Septembre (qui incluait déjà quelques beaux profit warnings), sont globalement positifs : 169 résultats meilleurs que prévus, 78 moins bons et 50 en ligne. Mais le gouffre des financières a occulté ces bons scores, sinon le S&P 500 serait en progression de 6.6% ex financials sur le 3ème trimestre. Depuis fin septembre, les révisions à la baisse sur le quatrième trimestre se sont poursuivies, au rythme de 0.5% pour l’indice S&P 500, mais de 3.2% pour le secteur financier. Nous donnons ci-dessous les plus grosses variations de profits, positives et négatives entre ce trimestre et l’année dernière. La plus grosse correction est celle de Merrill Lynch avec 4.1Mds $ alors que la plus grosse progression est aussi une financière avec Goldman Sachs et 1.1 Mds $. Le deuxième plus gros trend positif en valeur est Microsoft, dont les résultats ont été applaudis, et qui confirme la bonne santé du secteur informatique américain (grâce à l’export). Les gros négatifs restent concentrés dans le secteur financier, alors qu’on observe des positifs dans la pharmacie et la technologie. Ces deux secteurs plus les industriels affichent des taux de croissance largement à deux chiffres au 3ème trimestre, grâce à leur capacité exportatrice et à la faiblesse du $. Pour 2008, les analystes sont prudents sur les deux premiers trimestres mais prévoient de belles perspectives à deux chiffres pour les deux derniers trimestres. Néanmoins, l’année 2008 dans son ensemble est revue constamment à la baisse, notamment en raison des financières. Nous signalons par ailleurs les très bonnes révisions à la hausse du secteur informatique. 7 27/10/2007 Zéro croissance des profits sur le 4ème trimestre. Négatif en incluant certaines pertes exceptionnelles Quarterly EPS for S&P 500 30% 24.1% 24.5% 24.4% 20.8% 19.4% 18.3% 18.4% 20% 13.7%14.3% 12.5% 11.1% 11.6% 11.8% 18.6% 17.1% 15.0% 14.3% 12.4% 12.5% 10.0% 9.9% 9.3% 10% 7.6% 7.5% 6.3% 6.8% 0.2% 0% -5.9% -10% -12.9% -20% -22.6% -24.6% -26.1% -30% 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Trou d’air dans le secteur financier. Bonne tenue des technologiques et la santé GICS Level 1 Sector Market Cap. Revision from end sept M$ Earning surprise M$ CQ3 07 M$ CQ3 06 M$ Variation Merrill Lynch & Co Financials 56 790 -3 643 -4 082 -2 449 1 719 -4 168 Citigroup Inc Financials 212 065 -3 499 -3 499 1 973 5 037 -3 064 Countrywide Financial Financials 10 001 -1 150 -1 636 -1 226 595 -1 821 Bank Of America Corp CS Financials 213 102 -1 642 -954 3 638 5 413 -1 775 Conoco Phillips Energy 138 001 -325 -626 3 629 4 361 -732 Centex Corp. Consumer Discretionary 3 155 -575 -572 -636 85 -721 Wachovia Corp. Financials 88 473 -523 -276 1 711 2 338 -627 Motorola Inc Information Technology 44 129 69 46 138 688 -550 Goldman Sachs Group Inc Financials 93 819 0 660 2 438 1 296 1 141 Microsoft Corp. Information Technology 329 343 564 564 4 231 3 291 940 General Electric Industrials 413 740 102 509 5 738 5 021 717 Intel Corp. Information Technology 151 489 -13 -42 1 752 1 197 555 Merck & Co Health Care 124 894 33 152 1 627 1 106 521 AT&T Inc Telecommunication Services 251 745 61 0 4 311 3 825 486 Altria Group Inc Consumer Staples 153 617 147 147 2 547 2 196 351 Apple Inc. Information Technology 161 119 174 120 881 541 340 Google Inc Information Technology 224 656 18 -8 1 126 786 340 Schlumberger Ltd. Energy 119 000 30 30 1 303 969 335 Hartford Financial Financials 31 311 299 294 1 058 731 327 Bristol-Myers Squibb Health Care 58 843 20 20 752 435 316 Freeport Mcmoran Copper (Class B) Materials 44 605 153 139 962 649 313 IBM Information Technology 154 719 27 0 2 285 1 973 313 8 27/10/2007 L’attente du consensus en Europe reste très voisine des Etats-Unis sur l’année 2007. Tout juste une croissance à 7% en moyenne malgré l’énorme handicap des sociétés européennes face à la faiblesse du $. Le secteur financier semble un peu moins atteint qu’aux Etats-Unis, et affiche « encore » des scores positifs contre négatifs aux Etats-Unis. Il y a une bulle immobilière pourtant sur quelques pays, comme l’Espagne, l’Irlande ou la Grande Bretagne, qui risque de faire les mêmes ravages si elle devait éclater. Les secteurs forts de l’Europe restent les industriels (ouverture vers les pays émergents), et les consumer discretionaries qui contiennent en fait l’automobile européenne en grande forme. Une grande similitude se dégage sur ce point avec le Japon, lequel peut ajouter à son avantage un secteur informatique en grande forme comme pour les Etats-Unis (orienté hardware contre software aux US). Tant que les pays émergents sont en forte croissance, ces secteurs devraient continuer à surperformer. Les Etats-Unis devraient profiter à fond des sociétés exportatrices comme Coca, McDonald ou les sociétés engagées dans les biens d’équipement comme Boeing. Leur suprématie en matière d’informatique ou dans la santé est intéressante dans une économie globale. Croissance à un chiffre de s profits en 2007. Bonne tenue des secteurs exportateurs Comparative EPS Growth 2007 MSCI US Europe Japan 30% 24% 25% 22% 21% 19% 20% 18% 18% 18% 16% 15% 15% 15% 14% 13% 12% 11% 10% 9% 7% 7% 7% 9% 8% 7% 6% 6% 5% 5% 3% 2% 2% 0% 0% 0% -1% -5% -4% -6% -10% Total Consumer discretionary Consumer staples Energy Financials MSCI USA Healthcare Industrials MSCI Europe MSCI Japan Information technology Materials Telecom services Utilities Pour 2008, le consensus est plus favorable aux Etats-Unis qu’en Europe qui doit digérer l’effet d’un euro à 1.44$. Les analystes prévoient une croissance de 13% aux US contre 9% en Europe. Mais une partie de cette croissance faible est due à l’effet devise, notamment la dépréciation de la Livre Sterling et du Franc Suisse. Si on retient l’Eurozone seulement, la hausse des profits pour 2008 est à 10.6%. La Grande Bretagne subit plus rapidement le choc du secteur financier américain. Les secteurs exportateurs sont à nouveau bien orientés : Informatique, industriels, automobile. L’informatique américaine a le vent en poupe, comme on l’a vu avec les résultats de Microsoft ou Apple. C’est un des rares secteurs où l’Amérique jouit d’une forte dominance à l’exportation. Les secteurs défensifs comme les biens de consommation courants et les télécoms affichent des taux de croissance favorables. Le Japon prévoit une hausse des bénéfices de 11% après 15% prévus en 2007. Seul bémol à ce tableau favorable pour 2008 : les révisions à la baisse sont quasi générales dans tous les secteurs et surtout dans l’important segment des financières américaines. Une récession aux Etats-Unis entraînerait une accélération de ces révisions à la baisse. 9 27/10/2007 Des perspectives de croissance favorables en 2008 pour les secteurs exportateurs Comparative EPS Growth 2008 MSCI US Europe Japan 30% 25% 23% 22% 21% 19% 20% 17% 15% 14% 11% 11% 10% 16% 16% 13% 13% 11% 11% 11% 11% 13% 11% 10% 10% 9% 9% 8% 8% 9% 8% 7% 9% 9% 5% 4% 5% 3% 0% -5% -10% Total Consumer discretionary Consumer staples Energy Financials MSCI USA Healthcare Industrials MSCI Europe MSCI Japan Information technology Materials Telecom services Utilities L’année 2008 subit déjà de fortes révisions à la baisse Earnings revisions for FY 2008 since last 3 months 4.0% 2.5% 1.9% 2.0% 1.6% 1.1% 0.0% 0.0% 0.0% -0.5% -1.0% -0.2% -0.4% -1.4% -1.6% -2.0% -0.6% -0.8% s -1.1% -1.2% -1.8% -2.5% -2.8% -3.3% -3.3% -4.0% -4.3% -6.0% Total Consumer Consumer Staples Discretionary Energy Financials Healthcare MSCI USA 10 Industrials MSCI Europe Information Technology Materials Telecommunication Svc Utilities 27/10/2007 Le point sur les Small et Mid Cap Chaque correction du marché, comme celle de Mai 2006 ou septembre 2005, est une occasion de sous performance pour les Small Cap. La dernière correction n’a pas échappé à la règle et nos deux indicateurs, MSCI Small Cap ou HSBC Small Cap affichent des tendances similaires en relatif. Les investisseurs trouvent le compartiment cher, mais la même remarque était faite il y a deux ans. Le compartiment a acquis une certaine importance et représente aujourd’hui 19% du flottant DJ Stoxx 600. Toute l’industrie allemande et d’autres pays sur les énergies solaires ou éoliennes se trouvent dans ce compartiment, dont certaines valeurs deviendront les Microsoft de demain. Les tendances actuelles du marché étant vers les valeurs growth, c’est là que l’on va trouver un vivier intéressant. Depuis la dernière correction relative, le compartiment se paie 14.7x contre 12.6x 2008 pour le DJ Stoxx 600. Mais les taux de croissance affichés sont de 22.6% en 2008 contre 9.8% pour le DJ Stoxx. Cela donne un beau PEG ratio pour les amateurs de cet indicateur. Une surperformance de 20% sur 3 ans du compartiment Small et Mid Cap Relative Performance of Small Caps against DJ Stoxx 600 130 125 120 115 110 105 100 95 Sep 04 Dec 04 Mar 05 Jun 05 Sep 05 Dec 05 Mar 06 HSBC Smaller Europe Jun 06 Sep 06 Dec 06 Mar 07 Jun 07 Sep 07 Dec 07 Msci Europe Small Cap Le tableau ci-dessous donne les comparaisons sectorielles, où on voit que la principale explication de l’écart tient dans la composition sectorielle : des financières pas chères dans le DJ Stoxx 600 dont plus personne ne veut, et des industrielles en superbe forme (15 à 20% de croissance des résultats) qui forment l’ossature des Small et Mid Cap. L’examen des PE montre que les industriels se vendent… au même prix, alors que la croissance dans les Small et Mid est bien meilleure et n’est pas remise en question par les révisions. A l’inverse, le prix des financières « apparemment très faible » dans le Stoxx 600 tire l’ensemble du PE vers le bas. Les PE dans le secteur de la santé sont totalement déphasés. Nous incitons nos lecteurs à chercher les noms de Grifols, Qiagen, Intercell, Stallergene et comparer leurs perspectives avec les mastodontes comme Roche, Astra Zeneca ou Novartis. Citons les niches du transport maritime, de l’énergie solaire, éolienne… et cela peut donner un cocktail sympathique. Nous sommes volontairement provocateurs sur ce compartiment, car il est malsain de dire « il est trop cher ». Nous sommes d’accord sur une « sous pondération » mais non un oubli de 19% du marché le plus dynamique. Le stock picking est par ailleurs beaucoup plus efficace dans ce compartiment que dans les grosses capi qui affichent rarement des trends haussiers sur longue période. Il n’est pas difficile d’éliminer des sociétés immobilières ou bancaires à fort risque. 11 27/10/2007 Les Small et Mid Cap ne sont chères qu’en apparence. Sectoriellement, beaucoup de valorisations se justifient par la croissance DJ Stoxx 600 Sector Basic Materials Sector Weight P/E 08 HSBC Small Cap Europe EPS 2 Months EPS % EPS % Revisions (%) Change 07 Change 08 08 Sector Weight P/E 08 EPS 2 Months EPS % EPS % Revisions (%) Change 07 Change 08 08 7.8% 13.0 x 14.0% 8.2% 0.6% 6.2% 13.3 x 11.1% 11.1% -2.6% 12.6% 15.4 x 13.7% 12.8% -0.4% 9.6% 15.0 x 12.8% 19.6% -5.4% 7.2% 15.1 x 10.2% 15.3% -2.1% 13.1% 15.3 x 24.9% 22.6% -2.8% 28.6% 9.6 x 5.7% 8.3% -2.0% 15.1% 12.7 x -6.0% 15.2% -2.9% 6.8% 14.2 x 4.7% 8.5% -3.4% 5.3% 29.6 x 23.8% 46.7% -2.8% Industrial 10.8% 14.2 x 17.2% 15.3% -0.9% 28.4% 14.1 x 20.2% 15.8% 0.4% Oil & Gas 8.9% 11.6 x -7.0% 4.9% -0.4% 5.0% 15.3 x 13.8% 38.7% -2.4% Technology 3.6% 16.9 x 6.2% 21.2% -3.9% 6.5% 18.3 x 12.7% 38.3% -6.0% Telecommunications 6.9% 15.4 x 1.5% 10.0% 1.0% 1.1% 47.7 x R+ R+ -59.3% Utilities 6.8% 16.1 x 7.3% 8.9% -0.6% 2.4% 20.2 x -3.5% 12.3% -9.1% 100.0% 12.6 x 7.0% 9.8% -1.4% 100.0% 14.7 x 19.2% 22.5% -1.3% Consumer Goods Consumer Services Financial Health Care Total Valorisation des marchés : la baisse des taux longs améliore la Prime de Risque Le taux d’intérêt moyen pondéré pour les pays du DJ Stoxx 600, incluant notamment la Grande Bretagne a pratiquement rejoint celui des Etats-Unis à 4.38%. Du fait de cette baisse aux Etats-Unis, le CAGR qui justifie le cours du S&P à 1514 n’est plus que de 4.97% sur les 8 prochaines années. Il suffit pour cela que les entreprises américaines prennent le chemin de la mondialisation pour profiter de la croissance mondiale actuellement à 5% hors inflation. La valorisation selon le consensus est trop optimiste, car les analystes voient encore des taux de croissance élevés à l’horizon 2009, ce qui est loin d’être certain. L’Europe offre un potentiel d’appréciation de 27% si on retient les prévisions du consensus à l’horizon 2009. Pour cela, le CAGR implicite est à 4.9%, ce qui est le chiffre justifiant les cours actuels aux US. Le marché américain redevient attractif grâce à la baisse des taux longs S&P 500 Valuation 10 Years Gvt bonds CAGR Compounded Annual growth rate from 2007 4.00% 4.25% 4.38% 5.00% 5.50% Slowdown 2008-2009 Earnings to 0% and 5%. Normative 10% in 2010. CAGR = 5.73% 1 711 1 621 1 576 1 393 1 268 Implied Scénario CAGR 4.97% over 8 years 1 642 1 557 1 514 1 341 1 222 Consensus Scenario =10.9% in 2009 (CAGR 7.78% over 8 yrs) 1 991 1 887 1 805 1 621 1 475 Current Index Standard and Poors 1 514 12 27/10/2007 Un potentiel d’appréciation important, mais attention à l’effet $ DJ Stoxx 600 Valuation 10 Years Gvt bonds CAGR Compounded Annual growth rate from 2007 3.75% 4.00% 4.35% 5.00% 5.50% Slowdown 2008-2009 Earnings to -5% and -5%. Normative 10% in 2010. CAGR = 2.93% 468 444 413 366 335 Implied Scénario CAGR 1.26% over 8 years 430 409 382 340 313 Consensus Scenario =9.3% in 2009 (CAGR 4.9% over 8 yrs) 549 521 485 430 394 Current Index DJ Stoxx 600 382 En conclusion, nous pensons qu’il est de plus en plus probable de voir une récession aux Etats-Unis en 2008, avec ou sans baisse des taux de la Fed. Les déséquilibres accumulés depuis des années doivent être graduellement rétablis. Une récession est malheureusement une cure d’amaigrissement pour éliminer les excès. Si la Fed espère relancer l’économie ou éviter cette récession par une baisse des taux, la reprise de la consommation est un garant de l’inflation dans une économie globalement en surchauffe. A l’inverse, si la consommation américaine baissait, cela entraînerait une moindre demande dans le secteur de l’énergie et des matières premières, permettant aux pays émergents de s’approvisionner à meilleur compte. La consommation d’essence est d’ores et déjà en baisse de 4% par exemple. L’immobilier pourrait bien être à l’origine de cette récession, car les défaillances ne font que commencer. On découvre après le subprime les crédits ARM (Adjusted Rate Mortgage) dont le coût pour les emprunteurs devrait s’envoler l’année prochaine et les suivantes. Dans ce cas, le rôle indispensable de la Fed est de veiller qu’il y ait assez de liquidités dans le système financier pour éviter un effet domino aux conséquences incalculables. Il n’est pas malsain de loger les crédits à risque dans des structures ad hoc, ce qui aurait pour avantage de créer de la liquidité et donner un cours à des instruments qui ne peuvent plus être cotés. Cela ne va pas sans rappeler la crise des junk bonds qui a fait la fortune de quelques uns ensuite. Les marchés financiers ne vont pas nécessairement s’effondrer suite à ces mauvaises nouvelles. En effet, la baisse du $ va rendre attractifs beaucoup d’actifs américains y inclus l’immobilier lorsque le moment viendra. Il existe une masse de $ colossale de par le monde, que ce soit les réserves chinoises, asiatiques ou celles du Moyen Orient ou des pays pétroliers. La Chine a réalisé l’intérêt de créer un fond d’investissement plutôt que de voir son matelas de $ se dévaluer. L’énorme machine américaine devra travailler un peu plus pour l’export et un peu moins pour la consommation interne. Le dernier pays qui devra absolument réévaluer sa monnaie est la Chine. La bulle sur la bourse locale de Shanghai peut éclater et faire mal à n’importe quel moment. L’Inde est déjà très engagée dans l’appréciation de sa devise, avec une inflation galopante qui n’empêche pas sa devise de s’apprécier. Ce qui renchérit considérablement la délocalisation des services. Victimes de la crise financière, les profits du 3ème trimestre aux Etats-Unis sont tombés et on assiste pour la première fois depuis le 1er Trimestre 2002 à des croissances de profits qui seront dans le rouge. Hors secteur financier, les profits ont affiché une croissance honorable de 6 à 7%. Le secteur informatique a été particulièrement brillant ainsi que la pharmacie. L’année 2008 s’annonce meilleure en termes de croissance des profits, malheureusement elle est révisée à la baisse sur quasiment tous les 13 27/10/2007 secteurs aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. Il ressort de notre analyse que ce sont toujours les sociétés tournées vers la globalisation de leur présence qui ont les meilleures chances de succès. Nous avons analysé cette semaine le segment des petites et moyennes capi, que le « consensus » trouve trop chères. Le compartiment européen représente 19% de la capi du DJ Stoxx 600, et a récemment corrigé de ses plus hauts relatifs. Sa composition, très riche en Industrielles tournées vers le large et sa nette sous pondération en financières expliquent une bonne partie du mystère. Il faut rechercher quelques stars dans l’énergie solaire, la pharmacie ou dans les biens d’équipement pour se rendre compte que la croissance très à la mode en ce moment se trouve là. Nous sommes d’accord de sous pondérer le secteur, certainement pas de l’éliminer d’une recommandation d’allocations d’actifs. 14 27/10/2007 Main ratios for markets and sectors as of 26/9/07 (in local currency) Capi Weight Perf Weighted Per % Wted EPS Chge Net 07 2 006 Div Yield Revision vs M-3% 2 007 2006 2 008 2007 2 008 2 007 DJGI 360.5% 13.7% 18.5% 14.3 x 16.1 x 13% 15% 19% 2.3% Fiscal 08 1.8% Fiscal 07 1.2% S&P 500 (US) 128.9% 8.3% 13.6% 14.7 x 16.5 x 13% 6% 16% 1.8% -1.0% -2.0% DJ Euro Stoxx 50 32.2% 7.7% 15.1% 11.7 x 12.6 x 8% 10% 12% 3.6% 0.8% 2.6% DJ Euro Stoxx 52.4% 8.1% 20.3% 12.5 x 13.8 x 11% 12% 13% 3.2% 0.8% 1.0% Nikkei 225 0.0% -3.5% 6.7% 17.5 x 18.9 x 8% 16% 18% 1.2% 0.2% 0.0% AEX (NL) 0.0% 10.4% 13.2% 11.5 x 11.8 x 3% 11% 8% 3.2% 2.5% 6.7% ATX (AT) 1.0% 7.1% 21.8% 12.7 x 14.2 x 11% 30% 2% 2.1% -0.3% 1.5% Bel 20 (BE) 0.0% 0.2% 23.6% 12.4 x 13.2 x 6% 5% 19% 3.4% -1.4% 1.0% CAC 40 (FR) 14.9% 4.5% 17.5% 12.2 x 13.5 x 10% 6% 7% 3.1% -0.6% -0.5% DAX Price (DE) 11.0% 17.4% 19.1% 12.4 x 13.8 x 11% 18% 23% 2.8% 1.0% 1.9% FTSE 100 (GB) 31.0% 7.0% 10.6% 12.3 x 13.2 x 8% 6% 12% 3.4% -0.4% -1.0% Ibex 35 (ES) 7.4% 10.2% 31.7% 13.1 x 14.6 x 11% 12% 20% 3.3% 2.8% 2.7% OMXC20 (DK) 2.0% 13.5% 12.3% 14.5 x 16.0 x 10% 20% 2% 1.6% 1.0% 4.9% Mib 30 (IT) 8.1% -2.6% 17.6% 12.0 x 13.6 x 14% 4% 11% 4.4% 0.8% -0.7% OBX (NO) 1.6% 20.9% 27.1% 13.2 x 15.5 x 18% -8% 38% 2.4% 8.0% -5.6% OMXS30 (SE) 4.3% 2.3% 18.6% 12.8 x 14.1 x 10% 5% 24% 3.7% -2.9% -3.6% OMXH25 (FI) 1.5% 13.5% 26.3% 14.6 x 16.3 x 12% 9% 33% 3.9% -1.7% -24.7% PSI 20 (PT) 0.5% 15.2% 30.1% 15.9 x 17.4 x 10% 1% 8% 3.0% 1.4% 2.4% SMI (CH) 8.6% 2.0% 15.9% 13.2 x 14.5 x 10% 9% 28% 2.5% -1.4% -0.8% DJ Stoxx 600 100.0% 5.1% 17.8% 12.6 x 13.8 x 10% 7% 15% 3.1% -1.4% -1.4% Automobiles 3.0% 46.2% 25.6% 12.3 x 15.3 x 24% 25% 6% 2.0% 4.6% 2.5% Basic Resources 4.7% 38.0% 35.3% 12.1 x 13.2 x 9% 12% 32% 1.7% 0.0% -4.6% Chemicals 3.1% 21.4% 21.7% 14.8 x 15.8 x 7% 20% 9% 2.2% 2.1% 2.9% Industrial G&S 8.0% 15.2% 23.8% 14.6 x 17.1 x 17% 19% 22% 2.3% -2.0% -1.1% Construction 2.7% 6.8% 35.9% 13.0 x 14.4 x 11% 14% 26% 2.6% 2.2% 2.8% Technology 3.6% 9.6% 3.5% 16.9 x 20.5 x 21% 6% 14% 1.7% -3.9% -1.9% Retail 3.2% 7.4% 24.6% 16.2 x 18.6 x 15% 9% 14% 2.5% -1.2% -1.3% Food & Beverage 5.7% 11.9% 15.1% 17.6 x 19.1 x 9% 9% 7% 2.3% -2.0% -1.0% Utilities 6.8% 16.3% 35.7% 16.1 x 17.6 x 9% 7% 25% 3.4% -0.6% -1.2% Personal & Household Goods 3.9% 6.1% 17.7% 15.7 x 16.9 x 8% 11% 10% 2.5% -3.3% 0.6% Oil & Gas 8.9% 9.9% 4.0% 11.6 x 12.1 x 5% -7% 5% 3.2% -0.4% -2.3% Telecom 6.9% 20.2% 17.0% 15.4 x 16.9 x 10% 2% 11% 4.1% 1.0% 0.6% Media 2.4% -1.3% 7.4% 14.3 x 16.4 x 15% 4% 7% 3.3% -3.0% -2.9% -2.6% 1.6% -3.4% 23.0% 14.3 x 16.5 x 16% 25% 1% 2.6% -2.6% 18.8% -9.9% 18.7% 9.3 x 10.2 x 10% 7% 17% 4.6% -2.5% -2.6% Healthcare 6.8% -9.9% 2.8% 14.2 x 15.5 x 9% 5% 14% 2.6% -3.4% -2.9% Insurance 6.8% -3.1% 17.1% 9.2 x 9.5 x 4% 6% 24% 3.8% 0.0% 0.1% Financial Service 3.0% -8.6% 44.7% 15.1 x 16.5 x 9% -8% 46% 2.7% -1.5% 0.2% Travel & Leisure Banks 15 10/30/2007 Disclaimer We do not warrant, endorse or guarantee the completeness, accuracy, integrity, or timeliness of the information provided in this publication. 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