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réalités en gynécologie-obstétrique # 150_Décembre 2010 Le dossier Endométriose Diagnostic et prise en charge actuelle de l’endométriose modérée Résumé : L'endométriose est une pathologie fréquemment rencontrée en gynécologie. Elle génère un grand nombre de symptômes. La principale classification utilisée pour l’endométriose est celle de l’American Fertility Society révisée (R-AFS), qui repose sur l’évaluation peropératoire des lésions. L’endométriose modérée correspond au stade II, soit un score AFS allant de 6 à 15. Actuellement, la suspicion clinique et paraclinique d’endométriose modérée, en l’absence d’infertilité, peut être traitée de façon médicale dans un premier temps. Ce n’est qu’en cas d’échec du traitement médical et/ou de l’association à une infertilité qu’une chirurgie par voie cœlioscopique pourra être proposée. L' ➞C. FREY, A. BRICOU, C. PONCELET Service de Gynécologie-Obstétrique, Hôpital Jean Verdier, BONDY. endométriose est une pathologie fréquemment rencontrée en gynécologie. Elle génère un grand nombre de symptômes. Elle se caractérise sur le plan histologique par la présence ectopique de tissu endométrial (l’épithélium et/ou le stroma). L’extension de la maladie est variable d’une patiente à l’autre. Il peut s’agir de lésions peu étendues n’entraînant aucune modification anatomique, de kyste ovarien de taille variable, de lésions florides étendues à l’origine de syndrome adhérentiel de sévérité variable, ou de zones de fibrose entraînant un remaniement anatomique pelvien important. Quatre grandes entités lésionnelles sont individualisées : les lésions superficielles, les adhérences, les endométriomes ovariens et les lésions profondes. Très souvent, il existe une association à des degrés variables entre ces types de lésions. D'un point de vue épidémiologique, la prévalence de l’endométriose est probablement sousestimée. Elle varie entre 5 et 15 % des femmes en âge de procréer [1]. Cette prévalence est variable en fonction de la symptomatologie (25 % en cas d'al- gies pelviennes, 20 % en cas d'infertilité, 4 % en cas de patientes asymptomatiques) [2] et de l’âge. La pathologie endométriosique abdomino-pelvienne est souvent multifocale et peut concerner divers organes : péritoine, ovaire, paroi vaginale postérieure, ligaments utéro-sacrés, intestin, vessie, uretère, creux inguinal, nerf sciatique, foie, diaphragme… La principale classification utilisée pour l’endométriose est celle de l’American Fertility Society révisée (R- AFS). Définie en 1985 et révisée en 1996, elle est basée sur l’observation en peropératoire des implants d’endométriose au niveau du péritoine et/ ou des ovaires. Le stade de l’atteinte endométriosique est fonction de son étendue et de sa profondeur. Les adhérences sont également intégrées à ce score qui tient compte de leur densité (tableau I). Le stade I correspond à un score AFS allant de 1 à 5. Le stade II correspond à un score AFS allant de 6 à 15. Le stade III correspond à un score allant de 16 à 40. Et le stade IV correspond à un score supérieur à 40. L’endométriose modérée correspond au stade II. 1 réalités en gynécologie-obstétrique # 150_Décembre 2010 Le dossier Endométriose Lésions péritonéales Superficielles Profondes 1 2 4 2 4 6 Superficielles Profondes Ovaire droit < 1 cm 1 à 3 cm > 3 cm 1 2 4 4 16 20 Ovaire gauche < 1 cm 1 à 3 cm > 3 cm 1 2 4 4 16 20 Adhérences Vélamenteuses Denses Ovaire droit < 1/3 1/3 à 2/3 > 2/3 1 2 4 4 8 16 Ovaire gauche < 1/3 1/3 à 2/3 > 2/3 1 2 4 4 8 16 Trompe droite < 1/3 1/3 à 2/3 > 2/3 1 2 4 4* 8* 16 Trompe gauche < 1/3 1/3 à 2/3 > 2/3 1 2 4 4* 8* 16 Partielle Totale 4 40 Minime Modérée Moyenne Sévère 1-5 6-15 16-40 > 41 < 1 cm 1 à 3 cm > 3 cm Lésions ovariennes Oblitération du Douglas Stade I Stade II Stade III Stade IV * Si le pavillon de la trompe est complètement immobilisé (adhérent sur toute la circonférence), compter 16 Tableau I : Le score AFSR de l'endométriose (score de l'American Fertility Society, révisé en 1985). [ ymptômes en rapport avec S une endométriose modérée Le plus souvent, l’endométriose modérée est peu invalidante. La corrélation entre la sévérité de l’atteinte endométriosique et la sévérité des symptômes reste débattue, qu’il s’agisse des douleurs pelviennes chroniques [3, 4] ou de l’infertilité [3, 5]. Il est fréquent de détecter des lésions superficielles de manière fortuite lors d’une intervention sans aucune symptomatologie 2 associée. De même, chez un nombre non négligeable de patientes, l’exploration paraclinique et chirurgicale ne permet pas de mettre en évidence de lésions endométriosiques alors qu’elles présentent une symptomatologie très évocatrice. En 2008, sur 423 patientes présentant une endométriose de stade I-II évaluée chirurgicalement, Sinaii et al. rapportent rétrospectivement la fréquence suivante des symptômes ayant mené au diagnostic : 78 % de dysménorrhées, 71 % d’algies pelviennes chroniques, 51 % de dyspareunie, 21 % d’infertilité et 7 % de masses ovariennes [6]. Les douleurs pelviennes peuvent être scindées en cinq sousgroupes : les algies pelviennes chroniques, les dysménorrhées, les dyspareunies profondes, les douleurs à la défécation et les dysuries. Le caractère cyclique de la douleur est un argument en faveur d’une atteinte endométriosique. La douleur reste un critère subjectif propre à chacun. Il est difficile d’établir une relation entre le degré d’atteinte et l’intensité de la douleur. La présence de dysménorrhée sévère (EVA ≥ 8) serait en faveur d’une endométriose [7]. Les dysménorrhées seraient corrélées à l’importance des adhérences et à la profondeur de l’atteinte endométriosique [8]. L’infertilité ne constitue pas en soi un symptôme spécifique d’endométriose. Son association à d’autres symptômes déjà énumérés doit attirer le praticien sur le rôle potentiel d’une endométriose. L’association d’une infertilité à une dysménorrhée majeure doit faire évoquer le diagnostic d’endométriose [7]. [ Place de l’imagerie Dans le cadre de l’endométriose modérée, le bilan d’imagerie peut être strictement normal et n’élimine pas le diagnostic. Il est rare qu’à ce stade de la maladie, il existe une atteinte profonde ou de volumineux endométriomes. Les deux principaux examens prescrits de prime abord chez les patientes présentant des signes évocateurs d’endométriose modérée sont l’échographie pelvienne (par voie sus-pubienne et endovaginale) et l’IRM pelvienne. Ces deux examens sont peu performants pour mettre en réalités en gynécologie-obstétrique # 150_Décembre 2010 évidence des implants péritonéaux ou des syndromes adhérentiels. Le plus souvent, seuls des signes indirects peuvent être retrouvés (rétroversion utérine, fixités des différentes structures anatomiques entre elles). Ce bilan a principalement pour but de déterminer l’extension de la maladie en mettant en évidence des localisations plus profondes ou plus volumineuses qui feraient suspecter un stade AFS plus élevé. L’échographie pelvienne sus-pubienne et endovaginale constitue l’examen de première intention. Lorsqu’elle est réalisée par un personnel entraîné, elle permet un premier bilan lésionnel précis au niveau pelvien, tant au niveau de l'étage antérieur que postérieur. Le balayage échographique permet d’étudier les principales structures où siègent préférentiellement les lésions endométriosiques (ligaments utéro-sacrés, torus uterinum, cul-desac vaginal postérieur, paroi antérieure du recto-sigmoïde, vessie et ovaires). Il s’agit de l’examen de choix pour caractériser les endométriomes ovariens. L'imagerie par résonance magnétique (IRM) qui est l’autre examen de choix permet l'obtention d'un bilan pelvien complet et de détecter d’éventuelles lésions profondes. Il existe une étude comparant la classification R-AFS réalisée peropératoire à une stadification basée sur les mêmes critères en IRM (implants, endométriomes) [9]. Dans cette étude regroupant 44 patientes, il ressort une sensibilité de détection des endométriomes de 100 % et de 77 % pour la détection des implants péritonéaux. Il existe une concordance entre les stades AFS peropératoire et celui de l’IRM dans 94,4 % des cas. Mais la majorité des stades AFS dans cette étude étaient stade III et IV. La limite reste la détection des implants péritonéaux de petite taille ainsi que des adhérences. Cette technique d’ima- gerie ne semble donc pas pouvoir se substituer à la cœlioscopie exploratrice dans le diagnostic d’endométriose modérée. L’hystérosalpingographie tient une place à part. Elle peut être demandée dans le cadre de l’infertilité. Il existe pour cet examen un certain nombre de signes radiologiques faisant évoquer le diagnostic. Ils ont été décrits par l'école française [10] ; parmi eux, les plus caractéristiques sont : – les images d'angulation de l'isthme en baïonnette ; son trajet est presque horizontal tandis que le col et le corps lui sont perpendiculaires, malgré une traction sur le col, – la rétention ampullaire du produit de contraste liée à des adhérences annexielles ou à un fonctionnement tubaire perturbé [11], – le refoulement de la trompe par une masse ovarienne est un signe moins spécifique isolément, mais la présence d'accolement de l'ovaire à la paroi empêche le liquide de contraste de passer sous l'ovaire dont seuls les contours supérieurs sont bien dessinés. L'hystérographie n'est pas une investigation à réaliser pour le diagnostic d'endométriose. Si cet examen a été pratiqué, par exemple dans le cadre d'un bilan d’infertilité, les clichés devront être soigneusement étudiés à la recherche de signes indirects caractéristiques surtout si le contexte clinique est lui-même évocateur. lutivité entre ces trois types lésionnels. Les lésions rouges seraient le stade précoce de la maladie et évolueraient vers les lésions noires, tandis que les lésions blanchâtres seraient le stade cicatriciel des lésions. Un certain nombre d’arguments laissent présager que certaines lésions pro- Fig. 1 : Lésions rouges. © Photo Dr C. Frey/Pr C. Poncelet. Fig. 2 : Lésions noires. © Photo Dr C. Frey/Pr C. Poncelet. [ Prise en charge thérapeutique 1. Conduite à tenir devant la découverte laparoscopique d’une endométriose stade II On distingue trois types macroscopiques de lésions superficielles : des lésions rouges (fig. 1), des lésions noires (fig. 2 et 3) et des lésions blanches. Il pourrait exister une évo- Fig. 3 : Lésions noires. © Photo Dr C. Frey/Pr C. Poncelet. 3 réalités en gynécologie-obstétrique # 150_Décembre 2010 Le dossier Endométriose fondes résulteraient de l’évolution de lésions initialement superficielles. En revanche, l’évolution spontanée vers l’aggravation de la maladie endométriosique n’est pas certaine. Certains ont même constaté une régression des lésions sans aucun traitement [12]. Actuellement, nous ne pouvons pas déterminer l’évolution des lésions superficielles chez les patientes atteintes d’endométriose modérée. Il paraît légitime de proposer une destruction des lésions superficielles qui sont, dans la plupart du temps, peu étendues dans les stades II lorsque celles-ci sont mises en évidence au cours d’un geste chirurgical. De même, un lysis le plus complet permettant la restitution de l’anatomie pelvienne normale doit être tenté. 2. Principes du traitement Comme nous l’avons vu, le diagnostic d’endométriose modérée est obtenu par l’inspection chirurgicale. Actuellement, la suspicion clinique et paraclinique d’endométriose modérée ne doit pas conduire systématiquement à une prise en charge chirurgicale. Il s’agit d’une pathologie fonctionnelle. L’évaluation de l’intensité de la symptomatologie (douleur et désir de grossesse) et du retentissement psychosocial est primordial pour définir la stratégie thérapeutique. Il n’y a pas lieu actuellement de traiter les patientes asymptomatiques. 3. Prise en charge des douleurs pelviennes La prise en charge des différents symptômes douloureux chez les patientes présentant une endométriose modérée est initialement médicale. l Traitement médical Les différentes molécules disponibles en première intention sont les suivantes : les anti-inflammatoires non 4 stéroïdiens, la contraception estroprogestative et les progestatifs chez les femmes n’ayant pas de désir de grossesse. Bien que l’étude de Cochrane Database en 2009 [13] n’ait pas montré d’efficacité des anti-inflammatoires non-stéroïdiens (naproxène) dans les douleurs pelviennes en rapport avec une atteinte endométriosique (24 patientes), il est néanmoins possible, en cas de douleurs cycliques menstruelles en dehors d’un besoin de contraception, de proposer dès le début de la période douloureuse un anti-inflammatoire non-stéroïdien ayant l’autorisation de mise sur le marché (AMM) (tableau II). Dans les autres situations de douleur pelvienne, on proposera un progestatif à dose antigonadotrope (tableau III) ou une contraception estroprogestative [14]. La contraception estroprogestative n’a fait l’objet que d’une comparaison avec la prise d’un analogue de la GnRh pendant 6 mois, qui ne retrouvait pas de différence en termes d’efficacité concernant les douleurs pelviennes (hors dysménorrhées) et les dyspareunies [15]. Les progestatifs en continu semblent être efficaces dans le traitement des douleurs endométriosiques [16]. Ces traitements doivent faire l’objet d’une administration continue, car une interruption du traitement entraîne une récidive des symptômes. L’efficacité sera réévaluée au bout de 3 mois. Les androgènes antigonadotropes comme le danazol ne sont plus recommandés par l’Afssaps du fait de leurs effets secondaires. En cas d’échec, un analogue de la GnRH peut être intro- Acide méfénamique Ponstyl Jusqu’à 1 500 mg par jour Acide tiaprofénique Flanid, Surgam Jusqu’à 600 mg par jour Diclofénac Voltarène, Xénid Jusqu’à 100 mg par jour Flurbiprofène Antadys, Cébutid Jusqu’à 300 mg par jour Ibuprofène Antarène, Brufen, Intralgis, Nurofen Jusqu’à 1 600 mg par jour Kétoprofène Toprec Jusqu’à 75 mg par jour Naproxène Apranax, Naprosyne Jusqu’à 1 100 mg par jour Tableau II : AINS ayant l’AMM dans l’endométriose (dysménorrhée) (d’après Afssaps [14]). Acétate de chlormadinone Lutéran 5 mg 10 mg par jour en traitement continu Acétate de médroxyprogestérone Dépo-Prodasone 150 à 250 mg par mois Dydrogestérone Duphaston 10 mg 3 0 mg par jour en traitement continu ou du 5e au 25 e jour du cycle Médrogestone Colprone 5 mg 5 à 15 mg par jour en traitement continu ou du 5e au 25 e jour du cycle Tableau III : Progestatifs à dose antigonadotrope ayant l’AMM dans l’endométriose (d’après Afssaps [14]). réalités en gynécologie-obstétrique # 150_Décembre 2010 Leuproréline Enantone LP 3,75 mg Enantone LP 11,25 mg Nafaréline Synarel 0,2 mg Triptoréline Décapeptyl LP 3 mg Décapeptyl LP 11,25 mg 1 injection SC ou IM tous les mois 1 injection SC ou IM tous les 3 mois l 1 injection IM tous les mois 1 injection IM tous les 3 mois Dans l’endométriose modérée, le traitement chirurgical est généralement effectué lors de la cœlioscopie réalisée dans le cadre du bilan d’infertilité. duit. Ces molécules induisent une profonde hypo-estrogénie et ont des effets secondaires importants, ce qui limite leur durée d’administration. Ils ont comme avantage principal leur rapidité d’action. Ils sont efficaces dans le traitement des douleurs [17], mais non dénués d’effets secondaires. Ils ne sont pas recommandés par l’Afssaps en première intention dans le traitement des douleurs associées à une endométriose modérée. Trois agonistes de la GnRH sont actuellement disponibles en France en clinique humaine dans l'indication : “Endométriose à localisation génitale et extragénitale (du stade I au stade IV) de la classification R-AFS” (tableau IV). Le traitement ne peut être prolongé au-delà de 6 mois (1 an pour la leuproréline) en raison de la perte osseuse induite. Une hormonothérapie estroprogestative de substitution (add-back therapy) peut être associée selon les modalités de l’AMM, à partir du 3e mois de traitement. A la fin du traitement par agonistes de la GnRH, un relais par progestatifs à doses antigonadotropes peut être proposé. Il n’est pas recommandé d’entreprendre chez la même patiente une seconde cure, même à distance, par agoniste de la GnRH. Traitement chirurgical Le traitement chirurgical doit être proposé en cas d’échec du traitement médical. La méta-analyse de la Cochrane en 2009 [18] a inclus cinq Traitement chirurgical 400 µg, soit 2 pulvérisations nasales par jour Tableau IV : Agonistes de la LHRH ayant l’AMM dans l’endométriose modérée (d’après Afssaps [14]). l naître une autre cause associée d’infertilité. études randomisées contrôlées : quatre ont comparé la cœlioscopie opératoire (avec différentes méthodes utilisées : coagulation ou exérèse des lésions endométriosiques) à la cœlioscopie diagnostique ; une étude a comparé la cœlioscopie opératoire avec coagulation des lésions endométriosiques à la cœlioscopie diagnostique avec traitement médical. Le résultat de cette analyse montre un bénéfice de la cœlioscopie opératoire par rapport à la cœlioscopie diagnostique seule dans le traitement des douleurs liées à l’endométriose. La supériorité d’une technique chirurgicale par rapport à une autre n’a pas pu être montrée. Il paraît donc légitime de proposer chez les patientes infertiles dans le cadre de l’AMP une cœlioscopie diagnostique et thérapeutique chez les patientes présentant une suspicion d’endométriose modérée, ce d’autant que les autres facteurs de risque d’infertilité ne sont pas retrouvés (réserve ovarienne satisfaisante, absence d’anomalies spermatiques). 4. Prise en charge de l’infertilité Le rôle de l’endométriose dans l’infertilité est reconnu, mais ne semble pas forcément corrélé à son étendue et à sa localisation. La prise en charge doit intégrer les éventuels symptômes associés qui peuvent être au premier plan (algies pelviennes). Par ailleurs, il s’agit d’une prise en charge globale du couple. Le bilan d’infertilité doit être exhaustif pour ne pas mécon- Il existe une étude réalisée par la Cochrane Database de 2002 [19]. Elle rapporte deux études randomisées comparant l’effet du traitement chirurgical sur l’infertilité associée à une endométriose de stade I-II. >>> La première est celle de Marcoux en 1997, regroupant 341 patientes avec un stade AFS I ou II. Il retrouvait un effet bénéfique de la chirurgie sur l’infertilité [20]. Le taux de grossesse à 36 semaines était significativement plus important chez les patientes traitées par rapport aux patientes non traitées (30 % versus 17 %). >>> Une autre étude publiée en 1999, regroupant 101 patientes stades I et II, retrouve une absence d’effet bénéfique de la chirurgie sur l’infertilité [21]. Au vu de ces données, les auteurs de Cochrane Database recommandent la réalisation d’un traitement des lésions observées lors de la cœlioscopie quand il existe une infertilité associée car on observe une augmentation significative des taux de grossesse cumulés et de naissance d’enfants vivants. La technique chirurgicale à employer reste discutée (vaporisation des lésions au laser CO2 ou exérèse). Si on pense que le traitement chirurgical n’a pas été complet, on peut éventuellement proposer un traitement médical en postopératoire pendant 3 mois. l Traitement médical Il existe une place pour le traitement médical chez des patientes infertiles 5 réalités en gynécologie-obstétrique # 150_Décembre 2010 Le dossier Endométriose endométriosiques nécessitant une assistance médicale à la procréation (AMP) après la chirurgie. Ce sujet a déjà fait l’objet d’un article dans Réalités en Gynécologie-Obstétrique et nous n’allons donc pas détailler dans cet exposé la place de l’insémination, de la FIV ou de l’ICSI [22]. [ Conclusion Les douleurs pelviennes de l’endométriose modérée doivent être traitées médicalement en première intention. En l’absence d’efficacité, le traitement chirurgical par cœlioscopie avec destruction ou l’exérèse des lésions retrouvées est le traitement de choix. Dans le cadre des algies pelviennes, ce traitement chirurgical doit être proposé après un bilan d’imagerie exhaustif orienté par la symptomatologie et l’examen clinique. Le rôle de l’endométriose modérée dans l’infertilité existe, mais ses mécanismes physiopathologiques demeurent incomplètement résolus. Une prise en charge en assistance médicale à la procréation peut être nécessaire. Bibliographie 01. Matarese G et al. Pathogenesis of endometriosis : natural immunity dysfunction or autoimmune disease ? 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