REPERES HISTORIQUES CAMPANIE

CAMPANIE
REPERES
HISTORIQUES
LA CAMPANIE PENDANT L'ANTIQUITÉ
LA GRANDE-GRÈCE
Aux 8 et 7e siècles av JC, les Grecs quittent
en nombre leurs cités pour aller fonder des
établissements dans une grande partie de la
Méditerranée, notamment en Italie du Sud.
Cette migration est justifiée par la famine et la
pauvreté engendrées par l'étroitesse des surfaces cultivables et l'accroissement démographique, mais aussi par les querelles entre cités
ou factions rivales, se traduisant par le bannissement des vaincus … Ce mouvement de colonisation a des conséquences très importantes
sur l'expansion du commerce en Méditerranée.
Le nom de Magna Grecia, Grande-Grèce, est
employé dès l'antiquité pour désigner la partie
méridionale de la péninsule italienne, où des
Grecs avaient établi des colonies le long des petites plaines côtières.
Le premier établissement est fondé par les
Eubéens dans l'île de Pitecusses (Ischia) aux
environs de 770 av JC. Quelques années plus
tard, ils s'installent sur le continent où ils fondent Cumes. Puis seront fondées les cités de
Rhegion (Reggio di Calabria), Sybaris, Crotone,
Métaponte,
Parthénopée
(Naples),
Poséidonia, Tarente …
Des origines à la conquête romaine :
3e millénaire au 4e siècle av JC
3000 -2000 Arrivée de différents peuples dans la région : Osques, Samnites,
Lucaniens.
9e s.
Premières installations grecques sur les côtes de l’Italie du Sud.
8e -7e s.
Fondation de Cumes, Parthénopée (Naples), Paestum par les
Grecs.
6e s.
Arrivée des Etrusques dans la région ; ils occupent Capoue.
474
Victoire de Parthénopée (qui devient Néapolis, Naples) sur les
Etrusques.
fin 5e s.
Arrivée des Lucaniens et des Samnites descendant des montagnes.
430
Prise de Capoue par les Samnites puis de Cumes, Pouzzoles
(420.)
4e s.
Appelés par les cités grecques, les Romains font la guerre aux
Samnites.
La Campanie romaine : 341 av JC à 476 ap JC
290
82
Le temple de Poséidon à Paestum témoigne de la
richesse des villes de Grende-Grèce.
Outre ces principales cités, il en existe beaucoup d'autres ; et toutes connaissent un développement rapide. Leur prospérité tient essentiellement à leur richesse agricole et à leur richesse commerciale, la Grande-Grèce étant la
plaque tournante du trafic maritime et terrestre.
Dans ces riches cités, se développent toutes les
formes d'art : architecture (leurs monuments
n'ont rien à envier à ceux de Grèce), céramique, sculpture, mais aussi la philosophie et
la littérature. La brillante civilisation hellénistique de Grande-Grèce va se répandre jusqu'à
Rome. Inversement, la religion hellénique va
subir l'influence des cultes locaux : les dieux
grecs sont assimilés aux divinités locales, particulièrement celles rattachées au culte de la fécondité et de la fertilité.
Mais, comme en Grèce, les cités se mènent une
lutte meurtrière. Syracuse d'abord, puis Rome
à partir du 4e s. av JC, en profiteront pour imposer leur hégémonie.
Dernière défaite samnite : la Campanie est soumise à Rome.
Guerres civiles entre Romains. Naples est saccagée par les
troupes de Sylla.
73
Défaite des troupes de Spartacus installées sur les pentes du
Vésuve.
Ier s. av JC - IIIe s. ap JC : la Campanie profite de la paix romaine.
79
Eruption du Vésuve et destruction de Pompéï, Herculanum,
Stabies, etc.
406
La Campanie est pillée par les Goths d’Alaric puis les Vandales
de Genséric (455).
476
O d o a c re dépose le dernier empereur romain, R o mu l u s
Augustule, enfermé à Naples.
DE L'ANTIQUITÉ AUX TEMPS MODERNES
La Campanie envahie 476 - 1194
6e-7e s.
661-763
763-1139
9e s.
11e s.
La Campanie disputée entre les Byzantins et les Lombards.
Le duché de Naples passe sous autorité byzantine.
Indépendance du duché de Naples.
Installation arabe sur le Garigliano (à la hauteur de Cassino).
Installation progressive des Normands venus... du Sud!
La Campanie sous domination étrangère
1194
1263
Après la mort de Guillaume II sans héritier, installation des
Hohenstauffen.
Conquête de la région par Charles Ier d’Anjou.
1282
1442
1494-1504
16e s.
1631
1647-1648
1656
1707
Le Castel del’Ovo, (= le château de l’Oeuf) édifié au
12e s par les Normands, puis les Angevins, doit son nom
à sa forme ovoïde.
1734
18e s.
1796-1815
1815
1848
1860
Rupture entre Sicile (Aragon) et Naples (Anjou) après la révolte des Vêpres Siciliennes.
René d’Anjou perd Naples au profit de l’Aragon .
Charles VIII et Louis XII échouent à reprendre le royaume de
Naples.
A partir de Charles Quint, un vice-roi est installé à Naples.
Violente éruption du Vésuve.
Révolte populaire de Masaniello à Naples.
Grave épidémie de peste.
Le royaume de Naples passe sous l’autorité de l’empereur
d’Autriche.
Les Bourbons d’Espagne héritent de Naples : Royaume des
Deux-Siciles.
Période brillante : San Carlo, Capodimonte, premières fouilles
à Pompéi.
Domination française. Joseph Bonaparte roi de Naples, puis
Murat.
Retour des Bourbons.
Révolution contre le roi Ferdinand II qui finit par l’emporter.
Arrivée de Garibaldi à Naples qui se rallie à l’unité italienne.
LA CAMPANIE AUJOURD'HUI
La Campanie dans l'Italie unifiée et indépendante
7 novembre 1860 Victor Emmanuel II, roi d’Italie, fait son entrée à Naples.
1861
Union douanière en Italie défavorable à l’économie du Sud.
1922
Congrès fasciste de Naples (mise en place de la marche sur
Rome).
1943
Les Alliés débarquent en Campanie venant de Sicile
La Campanie dans la république italienne
Le portail baroque du palais Filomarino est l’une des
nombreuses œuvres napolitaines de Sanfelice, talentueux
architecte du 18e siècle.
Sept 1943
Oct 1943
1946
1980
Les Napolitains accueillent dans la joie les Alliés.
Le gouvernement provisoire italien est installé à Naples.
Le premier président de la République italienne (Enrico De
Nicola) est... napolitain!
Violent tremblement de terre en Campanie (3000 morts).
DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES EN CAMPANIE
L’exploitation des richesses archéologiques en Campanie suit l’apparition de l’archéologie elle-même : dès le 18e siècle les découvertes de statues et d’objets de valeur amènent la constitution de collections à l’origine du Musée de Naples.
L’intérêt pour l’histoire se développant, la rigueur scientifique et la curiosité font évoluer les recherches et entraînent l’exploitation plus raisonnée des grands sites comme
Herculanum et Pompéi. Ceux-ci ont malheureusement été fouillés trop vite, et mal
(leur mise au jour a provoqué en particulier la destruction quasi systématique des plafonds peints, qui étaient effondrés sur le sol avec les toitures, et dont la conservation
aurait complété la connaissance des peintures murales mieux préservées).
Beaucoup de gisements vésuviens sont encore ensevelis sous les cendres; les villas isolées des domaines agricoles, les petites agglomérations sont encore mal connues.
La Campanie, ce sont encore les sites de Pouzzoles, de Cumes et de Naples (Neapolis),
colonie grecque peu touchée par l’éruption mais engloutie par l’urbanisation de la
ville actuelle (et qu’il est donc très difficile d’étudier), le cap Misène où était abritée
la flotte romaine, les agglomérations de Stabiae, Nuceria, Acerrae, Nola, les riches
villas d’Oplontis, Boscoreale, Boscotrecase...
Des conditions particulières de conservation : l’ensevelissement a “fixé” des villes entières, emprisonnant un fragment de civilisation arrêté au jour de l’éruption. La cendre a permis une bonne conservation des structures et des objets de la vie quotidienne. A Herculanum, la lave solidifiée, formant une gangue dure et protectrice, a permis la conservation des boiseries, du mobilier et de certaines matières organiques.
“L’antre de la Sibylle” à Cumes
Texte et réalisation : Michèle GOZARD, M. Dominique LARDET, Isabelle & Rémy MARICHAL - Edition 2004