Dossier Ecrire un documentaire humoristique
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Dossier Ecrire un documentaire humoristique
Dossier Ecrire un documentaire humoristique I. Quelques généralités sur le genre d’écrit : 1. Quelques mots sur les instructions officielles - Élaborer et écrire un récit d'au moins une vingtaine de lignes, avec ou sans support, en respectant des contraintes orthographiques, syntaxiques, lexicales et de présentation. - Apprendre à écrire en fonction des effets recherchés et des publics auxquels il s'adresse -… 2. Les thèmes concernés par la production documentaire Le livre documentaire et le manuel scolaire ont des points communs bien qu’ils n’aient pas le même usage : le livre documentaire n’a pas à suivre un programme et peut plus aisément concilier les aspects instructifs ou aspects plaisirs ludiques, surprises… La production documentaire est importante et compte plus de 1000 titres par an. Celle-ci traite de nombreux sujets (presque tous) et notamment les domaines suivants : - La géologie sur les volcans, les tremblements de terre et autres catastrophes climatiques. - L’histoire sur le Moyen Age, les châteaux forts ainsi que de nombreux « héros » tels Vercingétorix, Napoléon… - L’espace avec de nombreuses fictions documentaires. - Les sciences techniques … intègrent les résultats récents de la recherche. - Les mathématiques avec certains « livres » animés ou humoristiques : « La malédiction des maths », « Le démon des maths », « Maths » … - La nature et plus particulièrement la faune sont de plus en plus traitée dans une perspective environnementale. - L’art est aussi davantage représenté ainsi que tout ce qui touche aux illusions visuelles, musicales et sonores. -… 3. Les différents types d’approche documentaire a) La plus traditionnelle : C’est une approche historique qui privilégie la chronologie dans la découverte du monde (sciences…). Les étapes de la connaissance, des découvertes, des savants… sont présentées de manière linéaire jusqu’à aujourd’hui, hors des aspects sociaux des différentes époques concernées. Les livres les plus intéressants sont ceux (assez rares) qui présentent les erreurs et échecs ayant précédées les inventions ou découvertes. b) La plus courante : C’est une approche descriptive et vulgarisée parfois de manière très (trop) simpliste, naïve. c) L’approche encyclopédique et/ou technique : Ce sont des livres de type « Questions et réponses sur… » ou « Comment ça marche ? » d) L’approche « manipulatoire » : Les lecteurs sont amenés à s’investir en manipulant (autocollants, tirettes, montages, transparents…) exemples Gallimard e) La biographie : Ce sont de fausses autobiographies ou des biographies simplifiées. Baderot Christophe CPC généraliste 10-2006 1 4. Le rapport à l’image L’iconographie est inégalement présente. Comme les textes, les images des documentaires représentent la réalité mais en l’interprétant. La subjectivité transparaît au travers des choix de cadrage, de la mise en évidence de certains détails… On y trouve des photos, des schémas, des dessins… L’image et le texte coexistent, se complétant, se répondant parfois dans les documentaires les plus informatifs. 5. Quelques repères à prendre en compte Pour qu’un documentaire ait « de l’intérêt », il convient qu’il évite certains obstacles (simplification extrême, comparaisons ambiguës, images non pertinentes en regard du texte, documents historiques « flous ») et respecte certains critères tels que : - la terminologie qui doit être précise, compréhensible et donc bien souvent explicitée - le statut des documents historiques (texte ou image), pour lesquels la date et la nature doivent être lisibles (document original ou reconstitution) - les manipulations des situations scientifiques qui ne doivent pas être du simple bricolage - la mise en comparaison de documents de diverses sources ou époques… Baderot Christophe CPC généraliste 10-2006 2 II. Quelques pistes possibles de travail : autour de l’eau On constate depuis quelques années que certains collections choisissent de quitter le style informatif strict pour s’orienter vers des documentaires narratifs jouant sur l’humour, le poétique ou l’affectif. Dans le cas d’un documentaire humoristique, on cherchera davantage à respecter la structure de ce type d’écrit en n’hésitant pas à prendre des libertés de présentation avec le contenu traité. On fera constater que : - les informations d’un documentaire n’ont pas toutes la même importance et que leur disposition et leur présentation aident à la compréhension - les informations des documentaires sont présentées sous forme racontée (récit souvent à la 1° ou 2° personne du singulier et au présent passé ou futur) qui interpelle le lecteur ou non racontée qui explique des faits réels (moins dynamique, 3° personne du singulier et en général au présent) - les textes documentaires existent aussi dans les dépliants publicitaires (musées, magasins, villes…) 1. Des axes de possibles de travail Ecrire un écrit documentaire ou à partir d’un écrit documentaire : - permet de faire un lien entre un sujet d’étude concret et la représentation que l’on a du sujet abordé. Exemple : il y a nécessité de bien se documenter sur un sujet pour le parodier - est facilité par le fait que sur le fond, on est amené à bien connaître un sujet (même si on extrapole…), et que sur la forme on peut pasticher ou parodier la présentation éditoriale. Du point de vue textuelle ou linguistique, le documentaire peut relever de différentes formes : - La narration : on situe avec des indicateurs de temps des évènements reliés entre eux. La forme est celle du récit et le risque de confusion avec la fiction existe. - Le texte instructionnel : cela concerne la plupart du temps le domaine scientifique avec des instructions qui sont données pour faire ou expliquer des expérimentations. Les temps utilisés sont en général l’infinitif ou l’impératif. - La description : Le temps employé est généralement le présent et les évènements sont situés dans l’espace. Le mode de langage utilisé est celui de la vérité universelle. - L’explication : les connecteurs logiques et de relation sont utilisés (si, mais, car, puisque, donc…) Partir d’un texte existant Dans l’esprit de la parodie, il s’agit alors de réécrire un documentaire déjà existant avec diverses visées humoristiques, soit ludique, soit burlesque, soit satirique, soit polémique. Parodie ludique : le texte est réécrit pour faire sourire. Parodie burlesque : la réécriture travestit le texte en modifiant le registre de langage (soutenu, relâché…). Parodie satirique : le texte dévie encore plus de la trajectoire initiale et caricature le modèle. Parodie polémique : le détournement vise un défaut humain ou social. Sans support texte existant Il s’agit alors de choisir un thème (voir exemples proposés) sur lequel on souhaite se documenter et construire un documentaire en faisant appel à l’humour, voir ci-dessus (divers registres de la parodie) Baderot Christophe CPC généraliste 10-2006 3 2. Une démarche possible a. Présenter aux élèves le concours d’écriture et son thème b. Chercher avec eux des documentaires c. En faire une analyse comparée pour en dégager l’organisation générale, le contenu et la finalité (légende, rapport texte/image, titre, temps employés, d. Faire un choix d’un thème ou plusieurs thèmes e. Discutez de l’orientation (des orientations) à prendre pour y donner une touche humoristique f. Mettre en place des groupes d’écriture sur le/les thème(s) choisi(s), sachant qu’un seul écrit représentera la classe pour le concours (vote). g. Elaboration de maquette(s) h. L’écrit choisi peut être retravaillé par le groupe classe entier tant sur le contenu que sur la forme. Deux cas se présentent : soit on reste sur des « supports » véridiques et on veille à présenter des choses exactes soit on invente un lieu, une invention, un personnage, un animal… et on peut « tout ce permettre… » 3. Des éléments sur lesquels on peut « jouer » a. La légende des images, photos, schémas, dessins b. Le ou les titres, sous-titres c. Les effets de mise en page (taille de police, caractères utilisés…) d. La présentation comparée de plusieurs sujets d’un même thème e. Ecrire un documentaire en jouant sur les registres de langue : langage familier langage contemporain langage pompeux langage très technique f. Chercher des anecdotes, des légendes, des croyances autour des sujets choisis : Moby Dick, Capitaine Nemo, g. Chercher des animaux marins aux noms évocateurs d’autres animaux / personnages / métiers et donner des informations humoristiques expliquant la genèse de leur nom : Exemples : poisson-soleil, poisson-scie, poisson-volant, poison soldat, poisson Picasso, poisson-ruban, poisson Napoléon…Grande aiguille de mer, fusillier, ange de mer, lion de mer, hérisson de mer h. Utiliser un « personnage médiateur » qui va donner des informations sur un sujet Exemple : Le professeur « Maboul ou Je sais tout » raconte… i. Utiliser un « personnage » qui fait des commentaires « OFF », prend partie de manière subjective, en « remet une couche » en répétant / complétant / modifiant certains propos…(exemple de la coccinelle des BD de GOTLIB, ici ce pourrait être un petit poisson ou une libellule) Baderot Christophe CPC généraliste 10-2006 4 j. Changement de contexte - le lieu : situer l’animal dans un lieu de vie qui n’est pas le sien en inventant des solutions d’adaptations originales - le temps : situer les monuments, personnages célèbres, inventions à une autre époque que la leur - l’environnement : modifier les personnages gravitant autour du héros considéré, du lieu décrit… k. Chercher des expressions avec le mot concerné, d’autres emplois du mot… Exemple du bouton : de porte, sur le nez, d’or, compter les boutons… l. Inventer des termes et des définitions farfelues : Exemples : Le croque Odile animal très dangereux… m. Faire des insertions ludiques et culturelles : - rébus - jeu de l’intrus - « Le savais-tu ? » - extraits d’infos, de textes… - annonce - pub 4. Quelques thèmes possibles a. La nature : on peut pour certains animaux mettre en parallèle l’homonyme terrestre - Le mimétisme animal : poisson clown… qui se déguise avec un gros nez rouge), rascasse, mérou des caraïbes, synancée ou poisson pierre, chelmo, poisson-rasoir, sauridae ou poissonlézard, Bothus lunatus… - Le langage des animaux : les divers modes de communication (poissons,cétacés, insectes, batraciens…), l’attitude des hommes face aux « bêtes » (qui l’est le plus ?) - L’éléphant de mer : cousin éloigné de l’éléphant de mer, l’éléphant d’Afrique, l’éléphant d’Asie, , les laids faons… - Le crocodile : le croco sac à main, le croque Odile (très dangereux)… - L’hippopotame, l’hippocampe, la tortue des mers, le lièvre des mers …le pélican… - La baleine : la baleine de parapluie - Le lion de mer : roi des océans - La mouette : plus bavarde qu’une pie - La poule d’eau : le chant du coq (y en a-t-il un pour la poule d’eau ?), qui de la poule ou de l’œuf ???… Mais aussi : - Les mammifères marins - Les mollusques - Les coquillages, les oursins, le corail, l’éponge, les algues - La vase, les nénuphars, la mare… - Les créatures des profondeurs aux noms évocateurs et aux formes curieuses et effrayantes : dragon indien, diable des mers… b. Divers : - Les contes pour enfants - Les héros de films ou de BD (Willy l’orque, Flipper le dauphin, Nemo le poisson…) - Les îles (hommes : polynésiens, légende : île de Pâques…, naissance : volcanisme…) - Les sports aquatiques : natation, aviron, pédalo, … Baderot Christophe CPC généraliste 10-2006 5 c. Les sciences : - Les inventions : sous-marin, bateau… - La naissance / reproduction : ovipare, vivipare… - La conquête des profondeurs - Les parcs d’attraction - L’environnement (le recyclage…) - L’eau dans tous ses états - Les plantes aquatiques - Les marées d. Les métiers : - Explorateur - Journaliste - Marin - Pêcheur - Maître nageur 5. Quelques éléments sur l’eau Deux axes principaux peuvent être traités (d’autres sont bien sûr possibles) : - L’eau milieu de vie (animale et végétale) - Les rapports de l’homme à l’eau (besoin vital, pollution, problèmes des ressources en eau, de la qualité de l’eau…) C’est l’occasion de se familiariser et de s’approprier une terminologie spécifique : écosystème, écologie, environnement, biodiversité, espèce, classe… C’est l’occasion de se poser des problèmes spécifiques aux espèces aquatiques : la respiration, les déplacements, la reproduction… 6. Quelques supports documentaires (livres, magazines …) (liste non exhaustive) Des collections humoristiques mais néanmoins sérieuses : - Les DocuDéments : existent en histoire, mathématiques…GALLIMARD jeunesse - Tes questions sur …la nature, les réponses de Zak et Loufok, BAYARD jeunesse Des collections généralistes : - « Les yeux de la découverte » Gallimard : type encyclopédique traditionnelle privilégiant l’image. - « Copain » Milan : type encyclopédique manipulatoire. - « Mes premières découvertes » Gallimard : encyclopédique ludique et iconographique. - « Aux couleurs du monde » Circonflexe : ouvre sur d’autres horizons - « Demi-page » Hachette : privilégie l’image sous forme de fiction documentaire animée. - « Les racines du savoir » Gallimard : type encyclopédique - « Carnets du monde » : de type reportage journalistique sur quatre grands thèmes (« environnement », « métier », « sciences », « société ») - « Archimède » Ecole des loisirs : image et narration se complètent pour que l’histoire soit le moteur de la connaissance au travers de la fiction. Sur le thème de l’eau : « L’étang et la rivière » Steve Parker GALLIMARD, collection « les yeux de la découverte », 1998 « Copains des mers » V. Tracqui et F. Claro, MILAN, collection « copain », 1993 Les supports multimédias Divers CDRom Internet Les émissions « C’est pas sorcier » Baderot Christophe CPC généraliste 10-2006 6