Janvier 2008 - Association Générale des Étudiants en Agriculture
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Janvier 2008 - Association Générale des Étudiants en Agriculture
Volume 39, numéro 5 - janvier 2008 L’AGRAL LE JOURNAL DES ÉTUDIANT(E)S EN AGRICULTURE, ALIMENTATION ET CONSOMMATION Lisez l’Agral en couleurs sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca ÉDITION SPÉCIALE UN SURVOL DES PRINCIPAUX KIOSQUES DU SALON AUSSI : OPINION SUR LE GEL DES FRAIS DE SCOLARITÉ P. XX QUAND NOS COMPAGNIES MINIÈRES BAFOUENT LES DROITS DE L’HOMME P. XX Mot du président de la SAAC Renaud Sanscartier, étudiant en agronomie Chers visiteurs, En mon nom et en celui du comité exécutif de la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation (SAAC), je vous souhaite la bienvenue à notre Salon annuel, toujours entièrement organisé par des étudiants. Cette année, la Semaine des sciences forestières, un autre comité étudiant de l’Université Laval, se joint à la SAAC afin de vous offrir non pas un, mais deux salons étudiants sur des thèmes connexes; un évènement à ne pas manquer. Bâtissant sur 32 ans d’expérience, cette 33e édition du Salon reprend la mission toujours très actuelle de la SAAC, soit celle de vulgariser les connaissances scientifiques et techniques dans les domaines de l'agroalimentaire et de la consommation. Il y a en effet 33 ans, nos prédécesde se doter d’une expérience unique activité ouverte au grand public où seurs étudiants ont décidé et concrète en organisant une ils auraient la chance de partager leur passion, de vulgariser leurs connaissances et de développer les qualités qui allaient faire d’eux de meilleurs professionnels. Bref, je crois qu’ils désiraient tout simplement construire un monde meilleur, à leur façon. C’est le privilège des gens dynamiques et jeunes de cœur, dont font partie la centaine d’étudiants qui ont pris part, d’une façon ou d’une autre, à l’organisation de ce Salon. Animés par un désir de participer activement à l’évolution de (Suite à la page 6) PROCHAINE DATE DE TOMBÉE : 5 février 2008 3 Mot de l’Agral ÉDITION JANVIER 2008 François Gervais, co-directeur nettoyer, etc. SOMMAIRE Une nouvelle session commence. La dernière session d’examen est encore fraîche dans nos mémoires, ou sans être nécessairement fraîche et claire à nos mémoires qui ont peut-être un peu abusé d’alcool, elle semble encore trop près pour qu’un long congé nous en sépare réellement. Noël et le Jour de l’An ont passés comme des flèches, les partys de famille et d’amis se sont succédés, les journées de plein air, les journées à ne rien faire du tout par paresse, les journées à retrouver la santé suite à une cuite monstrueuse et toutes les autres journées passées à ceci et cela qui font qu’on se retrouve le 14 janvier dans nos locaux à écouter des nouveaux professeurs sans vraiment savoir comment on s’y est rendu si vite. p.5 Mot de l’Agral Mot du doyen Éditorial p.7 p.3 Mot du doyen DOSSIER SAAC Mot du présidentp.5 de la SAAC p.1 Chronique de l’OAQ p.6 Une bonne tasse d’équité p.8 Éditorial La production avicole p.10 Des vaches à toutp.7 faire p.11 Les chevaux en 4 dimensions p.12 DOSSIER CONSOMMATION Manger Québec, à l’épicerie? p.13 La formation en Le porc durable, est-ce possible? p.16 consommation démystifiée p.1Québec Les petits fruits du p.17 La boutique ÉquiMonde L’agrotourisme p.11 p.19 Consommer local… au resto! de p.12 Contribution l’abeille à Noël selon Statistique Canada durable p.13 l’agriculture p.20 À vos masques etL’équipe mouchoirs... p.15de l’UL d’expertise p.21 Chez Pol Chronique du BIC p.22 La dinde sauvagep.16 au Québec p.23 Chronique du BEN Donnez une 2e vie à vosp.19 déchets p.24 Chronique du BIC p.21p.24 La cuniculture Dans la forêt desUn sapins verts p.23 mouton c’est bien, mais... p.25 Certificat d’exemption Émeu ou autruche? p.27 de cadeau Le bison d’Amérique p.28 p.23 La production caprine p.28 Que dire de la SAAC qui a dû accélérer brutalement la fin des vacances de tous les braves qui se sont impliqués pour la bonne cause : préparation en tout genre, montage des kiosques, organisation de toute la logistique de la chose, imprévus et téléphones de dernière minute, urgences de la dernière seconde, panique absolue pour certains, la SAAC elle-même, démontage Et ça accélère, car si les files d’attentes pour des kiosques, etc. l’achat des notes de cours et des manuels *** semblent interminables, les impératifs scolaires, eux, ont plutôt tendance à nous téléporter dans le temps sans qu’on s’en ren- Côté nouveauté, à l’Adent compte. Les emplois après les heures GRAL, un nouveau —de cours, les lectures obligatoires, les lectu- poste a été créé pour la Symposium bovins p.25 Ah!laitiers ces frais de scolarité! p.29 res optionnelles, les rapports de toutes sor- session : co-directeur. Le Colloque sur l’agriculture Pour toutbio l’or dup.25 monde p.31 tes, les devoirs (oui, oui, il y en a encore), les journal, comme tout Apprivoiser le risque p.27 préparations d’examens, les examens (ils bon organisme, tente Zone Ludique p.33 LA SAAC s’en vient… arrivent sans prévenir ces coquins là), les d’assurer sa pérennité, en Courrier du Roux p.27 p.34 soirées entre amis à décompresser (histoire partie, en la personne de Le FIÉ THÈME DU PROCHAIN AGRAL : THÈME DU PROCHAIN AGRAL : INNOVATION de maintenir un certain équilibre mental), moi-même qui apprendra les impôts (argrh!), les jobs d’été à envisa- les rudiments du métier ger, les stages aussi, de nouveaux colocs à avant le départ d’une importante partie de Sur ce, l’AGRAL espère (et prie) que vous trouver, un été à planifier (voyage, travail ou l’équipe à la fin de la session. vous êtes bien reposés durant les Fêtes. stage à l’autre bout du monde?), l’appart à Bon début de session! RADIO CÉRÉAL A BESOIN DE VOUS ! VOUS ÊTES INTÉRESSÉ(E) PAR Nous recherchons : - Un(e) responsable technique Veiller au bon fonctionnement des équipements Faire des réparations, dans la limite des compétences Proposer de nouveaux équipements UN OU TOUS LES POSTES? - Un(e) responsable de l’inventaire Gérer l’inventaire des disques, mettre à jour ce dernier Faire l’achat de nouveaux disques et téléchargements Veiller à ce qu’aucun disque ne disparaisse, proposer des solutions CONTACTEZ RENAUD PÉLOQUIN POUR PLUS DE DÉTAILS… - Un(e) responsable de l’animation Être DJ pour la Barak De plus, pour la radio mobile Et aussi, pour les évènements au Comtois P.S. La radio vous incite à participer à son inventaire musical. L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 5 Mot du doyen Jean-Paul Laforest, doyen de la FSAA Bon retour à toutes et à tous. Je vous souhaite une excellente année 2008, pleine de beaux projets et de défis intéressants. J’espère que vous avez eu la chance de passer un beau temps des Fêtes et que vous nous revenez frais et dispos, prêts à vous attaquer à vos études et à vos activités d’implication à la Faculté ou ailleurs. Parlant d’implication, le Salon et le Symposium de la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation (SAAC) sont aussi de retour et je présume que plusieurs d’entre vous êtes déjà actifs (et anxieux !) pour assurer, cette année encore, la tenue d’un événement d’une importance majeure pour l’agriculture, l’agroalimentaire, la nutrition et la consommation dans la région de Québec. C’est effectivement un événement de premier ordre puisqu’il s’adresse au grand public, que la participation, autant des visiteurs que des étudiants organisateurs, est excellente et qu’il contribue, année après année, à former et informer par rapport à des secteurs d’activité humaine parmi les plus importants dans notre vie de tous les jours. Bravo et félicitations à l’équipe de la SAAC, et aussi félicitations à toutes celles et à tous ceux qui mettront la main à la pâte pour contribuer au succès du Salon, du Symposium et de toutes les autres activités de la SAAC. vement, tous les visiteurs, autant au Salon qu’au Symposium, auront l’opportunité d’en apprendre beaucoup sur divers aspects de l’agriculture, de la transformation alimentaire, de la nutrition, de la consommation et j’en passe. À la miniferme, la fascination peut se lire dans les visages des jeunes de tous âges. Pour certains, c’est le seul contact réel qu’ils auront dans l’année avec les productions agricoles et horticoles. Les étudiants participants font preuve d’une grande disponibilité et de beaucoup d’enthousiasme pour répondre aux très nombreuses questions et démythifier les secteurs qu’ils ont choisi de traiter, que ce soit la production ovine, le potager ou la machinerie agricole, pour n’en citer que quelques-uns. Les kiosques thématiques accomplissent des fonctions d’information et de sensibilisation toutes aussi importantes et permettent aux visiteurs d’en apprendre beaucoup sur les sujets de l’heure. de choix, à la portée de tous, qui saura vous rapporter beaucoup plus que ce que vous y aurez investi en temps, effort et engagement personnel. L’implication et l’engagement ne sont pas des attributs préférentiels des étudiants, quoique vous êtes dans une position très favorable pour en profiter. Votre implication et votre engagement se poursuivront durant toute votre vie. D’ailleurs, vous aurez tellement apprécié vos expériences et elles vous auront tellement été profitables, que ce ne sera pas une corvée de poursuivre dans cette direction. Vous seriez étonné de constater le nombre de membres de la Faculté qui s’impliquent régulièrement, de façon purement volontaire, dans leur milieu de travail ou à l’externe, que ce soit pour des Cependant, c’est aussi et peut-être même surtout de la formation des étudiantes et étudiants participants dont il est ici question. L’apprentissage d’une profession, c’est plus qu’un programme uniPour certains, c’est le seul contact réel qu’ils auront versitaire. Vos programmes de dans l’année avec les productions agricoles. formation sont d’excellente qualité, reconnus et s’acquittent de vous fournir activités de charité, des comités de parents, une partie importante et essentielle des ou- des comités professionnels, etc. Ce sont tils nécessaires pour contribuer efficace- généralement les individus engagés qui font ment et professionnellement au mieux-être la différence : n’hésitez pas à vous investir de votre milieu et de la société, dans la pro- non seulement dans les activités étudiantes, fession que vous aurez choisie. Ces pro- mais dans votre milieu. Quand je parle de formation et d’informa- grammes vous permettent d’acquérir beaution, vous avez certainement à l’esprit l’in- coup de « savoir », et aussi beaucoup de Je vous laisse avec une petite analogie sur formation auprès du grand public. Effecti- « savoir-faire. » Toutefois, plusieurs compé- l’engagement et l’implication qui m’a bien tences principalement associées au fait sourire et que je me plais à répéter étant « savoir-être », qui feront de vous les donné sa saveur « agricole » (je ne peux malleaders de demain, ne peuvent uni- heureusement pas rendre crédit à l’auteur quement s’acquérir sur les bancs d’é- original, que je ne connais pas). On utilise cole. En effet, le savoir-être repose parfois implication et engagement de façon grandement sur le vécu. Il importe interchangeable. Ce sont effectivement des donc de multiplier les possibilités de concepts similaires, qui comportent toutevivre des expériences qui vous amè- fois des niveaux d’intensité différents. Pour nent à mieux vous connaître, mieux mieux comprendre, laissez-moi utiliser l’anaconnaître les autres, vous ouvrir à logie du petit déjeuner avec des œufs et du d’autres réalités, d’autres milieux, bacon. Dans ce petit déjeuner, on peut dire d’autres cultures, repousser vos limi- que la poule s’implique, mais que le porc tes, vivre des échecs et remonter la s’engage! pente, et j’en passe. L’implication e Centre de foires ExpoCité, où se tient chaque étudiante dans des activités comme la Bon succès à la 33 édition de la SAAC, SAAC devient alors une expérience Ensemble vert l’avenir. année la SAAC depuis 1998 L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 6 (suite de la une) l’agroalimentaire, les étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) ont choisi le « développement durable » comme thème pour leur Salon. Avec le slogan « Ensemble VerT l’avenir », ils énoncent clairement leur vision d’un avenir où la coopération entre les acteurs de l’agroalimentaire est plus forte que jamais, et où la durabilité environnementale, sociale et économique fait partie intégrante de toute prise de décision. Avec ceci en tête, nous espérons pouvoir échanger avec vous afin de mieux saisir toute l’importance du développement durable en agroalimentaire. J’en profite pour remercier chaleureusement chacun de ces étudiants. D’abord, mon équipe, formée de 22 personnes merveilleuses et engagées. Chers amis, les derniers mois passés en votre compagnie ont été pour moi l’occasion de réaliser l’ampleur de votre professionnalisme, de votre créativité et de votre leadership. Les talents que vous avez démontrés et les qualités que vous avez développées seront pour vous de grands atouts dont vous pourrez profiter tout au long de vos futures carrières. Merci. Ensuite, je remercie tous les étudiants qui ont décidé de donner de leur temps et de leur énergie afin de réaliser l’une ou l’autre des nombreuses activités de la SAAC. Que ce soit pour marteler quelques clous, pour guider une classe d’écoliers à travers le Salon, ou pour tout autre tâche, votre travail fut des plus apprécié, d’autant plus que sans vous, ce Salon n’aurait jamais eu lieu. Je remercie également l’Agral d’avoir dédié cette édition à la SAAC. Enfin, j’aimerais souligner particulièrement l’effort investi par les étudiants qui ont préparé des kiosques pour la fin de semaine. La qualité de vos présentations et le professionnalisme dont vous faites preuve sont tout à votre honneur; c’est grâce à vous si la SAAC est un événement tant apprécié des visiteurs. Québec. Vos précieux conseils nous ont guidés tout au long de l’année. Finalement, j’adresse mes remerciements à vous, visiteurs, qui supportez notre organisation année après année, et sans qui rien de tout cela n’aurait de raison d’être. À tous, visiteurs, étudiants, partenaires, je vous souhaite un merveilleux Salon. Cette année, c’est à notre tour de changer le monde. Aurons-nous réussi? Je crois que oui, à notre façon. Et j’en suis fier. Vous l’aurez deviné, un tel événement ne s’organise pas sans une aide immense offerte par une multitude de gens. Ainsi, je tiens à remercier nos partenaires financiers, nos commanditaires, ainsi que nos partenaires médiatiques, qui nous permettent de transformer nos rêves en réalité. J’aimerais remercier particulièrement l’aide offerte par certaines personnes : MM. Robert Chartrand et JeanPaul Laforest de la FSAA, M. David Cyr de RBC Banque Royale, M. Martin Scallon de La Coop fédérée, M. Bruno Letendre de la Fédération des producteurs de lait du Québec ainsi que les représentants de l’Ordre des agronomes du Équipe de la 33e édition de la SAAC Enfin, la SAAC est arrivée! Ça y est, le salon de la SAAC d é bu te ce v e ndr ed i à l’ExpoCité. Quel meilleur moyen de débuter le semestre du bon pied que de participer à cette merveilleuse aventure! Merci à tous ceux et celles qui s’impliquent de près ou de loin dans ce grand projet 100 % étudiant. Sans vous, la SAAC n’existerait pas! Toute l’équipe se joint à moi pour te souhaiter une excellente SAAC 2008. Frédéric Jasmin adjoint aux communications pour la SAAC 2008 L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 7 ÉDITORIAL Les technologies, où ça nous mène? Pierre-Alphée Plante, étudiant en agronomie et rédacteur en chef pour l’Agral Nous savons tous que les technologies prennent de plus en plus de place dans notre société (phrase clichée). Il est vrai que dans beaucoup de cas, elle améliore notre vie. On pourrait aller jusqu’à dire que nous vivons dans une société technocrate (ce qui fait une deuxième phrase clichée). Ce goût pour les avancements ou même ce besoin de toujours avoir de nouvelles applications pour nos appareils, d’où nous vientil? Pourquoi un téléphone doit-il avoir la radio, permettre d’écouter des MP3, de visionner des vidéos, de filmer, de photographier, d’envoyer des courriels, de servir d’agenda, de répertorier la liste de numéros de téléphone (et j’en passe)? À vrai dire, un argument souvent cité pour justifier le progrès est l’amélioration de la qualité de vie. Est-ce que le fait de pouvoir recevoir un appel sur le cellulaire durant un souper de famille ou un tête-à-tête est vraiment une amélioration de la qualité de vie? sonnes sont plus faciles à rejoindre, certaines autres laissent leur téléphone fermé ou ne l’ont pas avec eux, ce qui rend la technologie inutile. Où est l’amélioration? Les BlackBerrys sont devenus très pratiques grâce à la messagerie texte qui permet de pouvoir conserver les messages envoyés. Cela permet de prouver que l’ « ordre » que tu as envoyé a bien été transmis. Donc si la tâche demandée n’a pas été exécutée, ce n’est pas de ta faute, mais bien la faute de celui qui a reçu le message et qui ne s’en est pas occupé. Preuve que le message vocal ne peut fournir, à moins d’être enregistré. nissent par être accessibles. (Nous n’avons qu’à regarder le prix des clés USB aujourd’hui par rapport à ce que c’était il y a un an.) « C’est pas beautiful ça! » (Têtes à claques, 2007. Le doyen a dit qu’il fallait citer toutes nos sources.) Je me souviens, voilà déjà quatre ans, dans le cours de sciences du sol, il était question de fertilisation variable dans les champs. Je me disais que ce n’était qu’une minorité de producteurs qui pourraient se Jeudi et vendredi passés, j’ai fait des permettre ces systèmes. En lisant le courses pour la job et aussi pour mes Bulletin des Agriculteurs, je me suis besoins personnels dans deux établisattardé particulièrement aux nouvelsements différents. Ces établissements les technologies offertes. Par exemavaient des systèmes d’exploitation ple, les systèmes de semoir à taux informatiques différents : un sur Dos variable selon le potentiel du sol dans un (vieux système), et l’autre plus convivial, de même champ : on sème plus où il y a plus type Windows. Dans les deux cas, je demande potentiel de rendedais quelque chose de simple ment, et moins à l’in- EN TANT QUE FUTURS et précis qui aurait dû être en verse. Ces systèmes de- P R O F E S S I O N N E L S , stock. Dans les deux cas, il viennent de plus en plus n’y en avait pas. Même avec intéressants, l’augmenta- NOUS DEVONS NOUS des technologies pour nous tion du prix des semences PRÉPARER À NOUS SER- simplifier la vie, nous ne aidant. Il y a aussi les VIR DES NOUVELLES réglons pas tous les problèsystèmes qui peuvent TECHNOLOGIES. mes. guider les tracteurs avec une précision incroyable. Les moins chers Cela m’amène à dire oui aux nouvelles techpeuvent être précis à 50 cm, ce qui est déjà nologies, mais pas à n’importe quel prix, ni N’allez pas croire que je suis contre l’avan- assez précis, mais cela peut aller jusqu’à une pour n’importe quelles raisons. Changer cement technologique. J’aime tout ce qui est précision de 2,5 cm (soit un pouce), ce qui pour changer, cela n’a pas de but, à moins technologique. Je suis très heureux que les n’est pas peu dire. On pourrait croire que d’avoir de l’argent et ne pas savoir quoi en technologies s’améliorent et qu’elles soient c’est une minorité de compagnies qui of- faire (je suis toujours ouvert pour vous aider de plus en plus précises. Prenons un exem- frent ces technologies; au contraire, elles en à la dépenser). En tant que futurs profesple : depuis plus de 10 ans, il est question de offrent toutes en option. Moi qui pensais sionnels, nous sommes déjà appelés à nous GPS, ce petit objet qui sert à nous position- que l’analyse de la fertilisation à taux varia- servir des technologies à notre disposition. ner dans la forêt, dans les champs, bref un ble dans les champs n’était pas pour tout de Nous devons aussi nous préparer à nous suis bien trompé), elle servir des nouvelles technologies qui seront peu partout. Au début, cet objet était réser- suite (je me bien arrivée! vé à l’élite ou, tout au moins, ceux qui est la norme dans quelques années, sans pour avaient une bonne cote de crédit. Aujourdautant oublier de juger de la pertinence de téléphones cellulaires ces avancées. Prenons par exemple la nou’hui, avoir un GPS dans son automobile, Les une avancée techno- velle plate-forme électronique de l’Universic’est comme avoir un pneu de secours. Je sont supposée rendre té Laval qui coûtera des millions de dollars ne dis pas que c’est universel, mais de plus logique qui était ches ou plus aux étudiants (parce que c’est nous qui en en plus de monde en détient un. Et même si les gens plus probles. Ce qui est bénéficieront...). Je ne remets pas en questu te trompes (parce que tu ne l’as pas écou- facilement accessivrai en par- tion l’idée té...), il peut recalculer le ched’uniformiser et de retie; certai- grouper les min pour te rendre. Cepen- MOI QUI PENSAIS QUE LA FERTIservices électroniques nes dant, il ne faut pas oublier sur une même plate-forme, LISATION À TAUX VARIABLE N’Éperque c’est une machine; il mais ne devrions-nous TAIT PAS POUR TOUT DE SUITE! ne t’indiquera pas pas questionner la manière qu’il y aura un chede faire et surtout, les coûts que cela vreuil dans 100 mèengendre? tres (ce serait intéressant!) et il se peut qu’il t’amène à prendre un chemin qui est barré. Bonne année remplie de savoir-faire techLes GPS dans les tracteurs, c’est manologique! gnifique! Le prix l’est moins. Avec le temps, les prix fiL’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 8 Une bonne tasse d’équité AGIR International Quoi de mieux qu’une bonne tasse de café pour partir la journée du bon pied? Une bonne tasse de café équitable! Véritable figure emblématique des produits alimentaires étrangers certifiés retrouvés sur nos tablettes d’épicerie, le café équitable est certainement l’un des produits les plus connus et les plus appréciés des consommateurs. Mais, au fait, qu’est-ce qu’implique le choix d’acheter du café équitable plutôt que du café conventionnel? Bien plus de choses que vous ne pourriez l’imaginer… En cette 33e édition de la SAAC, AGIR International vous invite à découvrir un café qui porte les couleurs du développement durable. Pour avancer ensemble VERT l’avenir, nous vous proposons d’emprunter un sentier peu commun qui gagne à être découvert : celui du café équitable! Deux modes de production aux conséquences opposées Avant de produire ses fruits contenant les grains de café, un caféier doit être entretenu pendant environ quatre ans. Pour la plupart des petits producteurs, qui n’ont pas les moyens de se procurer des pesticides ni des engrais chimiques, les opérations culturales sont effectuées à la main et représentent une charge de travail considérable. Ils utilisent des outils rudimentaires pour parvenir à effectuer leur travail : ils se servent de pieux pour semer, de machettes et de haches pour défricher et désherber, et de pics et de pelles pour labourer leurs plantations. Certaines plantations de café sont même cultivées sous couvert forestier (par exemple sous des bananiers) afin de maintenir un équilibre écologique dans le système de production et de minimiser les impacts des ravageurs. Les producteurs biologiques, pour leur part, enrichissent leur terre avec du compost et fabriquent des terrasses autour des plants de café pour prévenir l’érosion du sol et la perte de matière organique. Dans les grandes plantations, la situation est bien différente. La culture ne peut s’effec- tuer sous couvert forestier, ce qui implique que de grandes étendues de forêts ont été converties en plantations de café, le plus souvent situées en montagne. Cette déforestation implique nécessairement la destruction d’habitats fauniques importants, en plus de réduire la diversité biologique sur le territoire cultivé. Puisque les racines des plants de café ne sont pas assez profondes pour stabiliser les sols en montagne, les problèmes d’érosion s’aggravent et la qualité ainsi que la structure des sols se dégradent. De plus, la culture au soleil nécessite une utilisation accrue de pesticides et d’engrais chimiques. Ces deux types de production, quoique bien différents, peuvent emprunter l’un ou l’autre des chemins du café pour parvenir jusqu’aux consommateurs québécois. Cependant, comme dans le cas de la production, les étapes de transformation et d’échange sont loin d’avoir les mêmes conséquences sur les producteurs. Le chemin le plus emprunté : l’autoroute conventionnelle du café 1- Le petit producteur, dans sa plantation, produit ses fèves de café. 2- L’intermédiaire local (appelé « coyote ») achète directement du producteur. Au Mexique, il joue souvent le rôle de banquier et contrôle aussi le système de transport et le magasin général. Ce monopole lui permet de diriger presque toutes les activités économiques du village. Possédant souvent le seul véhicule motorisé de la région, le coyote contrôle ce qui entre et ce qui sort du village. Les paysans dépendent de lui pour vendre leur café, obtenir du crédit, acheter des produits de base, transporter leurs récoltes et se rendre en ville. L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation 3- Le café est ensuite vendu à l’usine de transformation, où il doit être traité. Le traitement consiste à enlever la pulpe du fruit qui entoure le grain de café. 4- Une fois le café transformé, il faut l’exporter. L’objectif ici est d’acheter le café au plus bas prix possible et de le vendre au plus offrant. Le meilleur café est exporté, tandis que le café de moins bonne qualité est destiné au marché local. 5- Le café est transigé sur les marchés internationaux à la bourse de New-York ou de Londres, selon le type de café produit (marché boursier de New-York pour le café Arabica et celui de Londres pour la café Robusta). Les courtiers achètent et vendent le café à commission sans avoir à l’entreposer ou à le manipuler. Altria et Nestlé, deux grandes multinationales, ont leurs propres courtiers en bourse. 6- Le café passe aux mains de l’importateur. Celui-ci se trouve surtout dans les grandes villes consommatrices de café. Il détermine le prix en fonction des cours de la Bourse, de la qualité du produit et des coûts de transport. 7- La torréfaction ne s’effectue qu’une fois le café exporté, puisque le café vert se conserve mieux que le café torréfié. Les multinationales se chargent de cette étape importante de la transformation du café qui lui donne une couleur brune, mi-noire ou noire selon la durée du grillage. Altria, Nestlé, Sara Lee et Procter & Gamble se partagent plus de la moitié de la transformation et du négoce du café. Elles exercent une grande influence sur les marchés boursiers, de même que sur l’économie de plusieurs pays du Sud. 8- Finalement, le café se rend jusqu’aux distributeurs qui approvisionnent les détaillants chez qui les consommateurs peuvent acheter leur café. Les nombreuses fusions de (Suite à la page 9) Volume 39, numéro 5, janvier 2008 9 (Suite de la page 8) supermarchés et la disparition des épiceries indépendantes influencent à la baisse le coût du café. Quand récolter ne suffit plus Au cours des dernières années, les prix du café ont chuté plus bas que les coûts de production. Depuis 1997, ils ont perdu 70 % de leur valeur. Au Mexique, en 2003, les intermédiaires achetaient le café des paysans mexicains pour environ 0,44 $ le kilo, tandis que les consommateurs nordaméricains ou européens achetaient la même quantité au coût de huit à trente dollars. Cette chute dramatique des prix ne fut évidemment pas sans conséquences. Pour de nombreuses familles provenant d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, la récolte de café constitue leur seule source de revenus. La chute des prix les appauvrit à un point tel qu’elles ne purent plus se permettre d’envoyer leurs enfants à l’école, ni de payer pour des soins de santé. Face à cette situation, les familles productrices se virent dans l’obligation de migrer vers les zones industrielles et de laisser leur mode de vie et leurs terres. Le chemin alternatif : le sentier du café équitable Afin de pallier à la chute des prix et de développer un système d’échange alternatif qui permet aux petits producteurs d’obtenir un revenu juste pour leur travail en limitant les intermédiaires, le sentier du commerce équitable s’est peu à peu débroussaillé. Aujourd’hui, ce sont plus de 200 coopératives de café réparties dans 24 pays qui prennent part au mouvement du commerce équitable. Des ententes sont prises à l’avance entre la coopérative et l’acheteur afin d’assurer aux producteurs un débouché et un prix minimum garanti pour leur café. 1- Le petit producteur, dans sa plantation, produit ses fèves de café. 2- La coopérative dont le producteur est membre achète son café et le vend à un organisme de commerce équitable. 3- L’organisme de commerce équitable certifie le produit et contacte ses acheteurs. Cette étape de certification est la plus importante pour assurer aux consommateurs que le produit qui sera acheté respecte les critères du commerce équitable (voir encadré). 4- Le café est importé et ensuite torréfié dans le pays où il sera vendu. 5- Finalement, le café se rend jusqu’aux distributeurs qui approvisionnent les détaillants chez qui les consommateurs peuvent acheter leur café. Il est facile de constater que le commerce équitable réduit les intermédiaires entre le producteur et le consommateur, tout en adoptant une stratégie de proximité avec les coopératives qui mettent en marché leur café. La différence de prix Si la croyance populaire veut que les produits équitables soient plus chers que les produits conventionnels, une récente étude menée par Équiterre sur les prix du café équitable démontre que cette différence est minime. En effet, l’organisme, après avoir comparé différentes marques de café entre elles aux quatre coins du Québec, a conclu que le prix moyen du café équitable est 16 % plus élevé que celui du café conventionnel (Équiterre, 2007). Or, ce coût supplémentaire ne représenterait que 0,04 $ de plus par tasse de café consommé! Il faut de plus considérer qu’en achetant équitable, on achète plus que du café; on s’assure de la qualité du produit et de la réduction du nombre d’intermédiaires au Nord, en plus de contribuer aux salaires et au loyer des investisseurs, aux frais de mise en marché, aux marges de crédit, à l’emballage et au transport. Défenseurs du commerce équitable Oxfam Québec a mis sur pied sa propre entreprise de mise en marché et de promotion de produits équitables. Sous la marque Équita, elle vend café, thé, sucre, riz, et chocolat équitables dans plus de 325 points de vente, rendant ce commerce plus accessible. Équiterre a développé divers outils d’information et d’action dans le but de créer un effet boule de neige : le plus grand nombre d’acteurs possible adaptent le matériel à leur propre réalité. Global Exchange, aux EtatsUnis, a mobilisé un large réseau de militants, de groupes religieux, d’étudiants, de syndicats et d’environnementalistes afin de dénoncer les conditions de travail lamentables des producteurs de café. L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Finalement, le café équitable, plus qu’un produit de consommation responsable, est une bonne manière d’appuyer les coopératives locales de producteurs tout en donnant à ses matins un arôme de solidarité! Quittez l’autoroute pour le sentier, c’est une des avenues possibles pour favoriser le développement durable et construire aujourd’hui un avenir plus équitable! Équiterre. 2007. « Étude de prix : le café équitable, pas vraiment p lu s cher ! » Site Internet d’Équiterre : http://www.equiterre.org/ equitable/index.php?s=etudeprix. Page consultée le 6 janvier 2008. Waridel, Laure. 2005. Acheter, c’est voter. Montréal, Éditions Écosociété, 176 p. La certification équitable Le commerce équitable repose sur des principes que les acteurs de la chaîne se doivent de respecter pour obtenir le droit de vendre leurs produits sous le vocable « équitable ». Des organismes internationaux, dont TransFair, Max Havelaar et Comercio Justo México se chargent de la certification. 1- Un commerce direct, qui réduit le nombre d’intermédiaires. 2- Un juste prix payé par les consommateurs qui garanti un revenu décent aux producteurs et aux intermédiaires. 3- Un engagement à long terme entre les parties qui assure un approvisionnement stable pour les acheteurs et un revenu garanti aux organisations de producteurs. 4- Un accès au crédit. Par exemple, les coopératives ont accès à un paiement anticipé ou à un prêt de la part des acheteurs du Nord. 5- La protection de l’environnement, qui fait la promotion d’une agriculture à petite échelle et respectueuse de l’environnement. Bien que les coopératives ne soient pas toutes certifiées biologiques, la plupart n’utilisent pas de pesticides ni d’engrais chimiques. Volume 39, numéro 5, janvier 2008 10 La production avicole fonce dans le tas! Anthony Cyr et Louis-Régis Côté, étudiants en agronomie Depuis 2006 au Québec, le REA (Règlement sur les Exploitations Agricoles) autorise les producteurs avicoles à entreposer les déjections animales sous forme d’amas au champ. Les agriculteurs québécois utilisent les amas de fumier au champ pour de multiples raisons pratiques. Pour certains éleveurs, le transport régulier du fumier, en saison hivernale, vers des sites éloignés du lieu d’élevage leur permet de sauver suffisamment de temps au printemps pour qu’ils puissent effectuer un épandage hâtif avant les semis et au début du cycle de croissance des prairies. Ils y gagnent en efficacité fertilisante, ce qui leur permet de réduire les doses de fertilisants à l’hectare (ha) et, par le fait même, les pertes à l’environnement. Mais attention! On ne fait pas un amas au champ seulement en déversant le contenu de l’épandeur en un seul endroit. La mise en amas de fumier sec ou humide et de fientes séchées, directement sur un sol agricole productif, nécessite certaines précautions et interventions, à partir du choix du site jusqu’à sa réhabilitation après usage, si nécessaire. Les distances séparatrices doivent être ajustées au cas particulier de chacun des sites. L’illustration de droite représente les diverses contraintes associées à cette pratique. Comme dans tous les domaines, il existe une règle bien simple qui permet aux producteurs agricoles de se tirer d’affaire, soit la règle du GBS (Gros Bon Sens). En ce sens, trois grands principes devraient êtres considérés par ceux qui veulent entreposer les effluents d’élevage de cette façon : On ne fait pas un amas au champ seule- ment en déversant le contenu de l’épan- - Les éléments de planification des deur en un seul endroit. amas au champ doivent accompagner le Plan agroenvironnemental - Les risques de contamination de la nappe de fertilisation (PAEF), signé par phréatique doivent êtres atténués par une un conseiller agricole ou un gestion rigoureuse de la durée d’entreposage des amas de fumier et par la réhabilitation, professionnel autorisé. s’il y a lieu, des sites après la reprise. - Le ruissellement doit être capté en tout temps par une bande filtrante, de même que par un andain filtrant Source : Guide de conception des amas au champ, Denis Côté, Agr., 2005 en hiver. L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 11 Des vaches à tout faire... Marie-Josée Benoît, étudiante en agronomie Vous vous dites sûrement : « Ah non, pas encore la production laitière, on en entend toujours parler! ». C’est vrai, on en entend beaucoup parler, mais il y a une raison à tout cela. La production laitière est la première en importance au Québec. Elle génère plus de deux fois plus de revenus que la production porcine, et représente 46% de tous les revenus des productions animales au Québec. De plus, comme c’est le cas dans tous les secteurs de nos jours, cette production est en évolution, amenant sans cesse de nouveaux sujets à aborder. En effet, année après année, de nouvelles technologies de production du lait, de nouveaux soucis environnementaux ainsi que de nouveaux problèmes amènent les producteurs et les travailleurs affiliés à se surpasser. Tout cela afin de montrer aux gens que la production laitière, c’est beaucoup plus que la traite des vaches deux fois par jour. Récemment, les producteurs de bovins, que ce soit de boucherie ou laitiers, ont été accusés d’être parmi les principaux responsables du réchauffement de la planète à cause des rejets de méthane, un important gaz à effet de serre, par leurs animaux. Il semble en effet que les quelques 1,3 milliard de vaches de la planète exhalent environ 300 000 milliards de litres de méthane par an. Quoique les affirmations selon lesquelles les vaches pollueraient davantage que les usines et les voitures aient été en partie démenties, certaines personnes ont pris au sérieux ces statistiques. De ce problème est donc née une initiative, celle de récupérer ce gaz nocif et d’en tirer des bénéfices en le transformant en électricité. Une ferme du sud de l’Alberta a été la première à s’équiper d’un tel système au Canada en s’inspirant des équipements déjà largement répandus en Europe. Malgré les coûts d’installation assez excessifs, il semblerait que ce genre de système en vaille la peine, puisqu’un kilowattheure coûte 0,02$ à produire et peut être revendu cinq fois le prix à une compagnie d’électricité. Ces données proviennent de l’Alberta, où le coût de l’énergie est largement supérieur à celui payé au Québec. Il reste donc à voir si, au Québec, les gens auront le même engouement pour ce genre de projet, compte tenu du faible prix que l’on paye actuellement pour l’électricité… Aussi, la population se préoccupe de plus en plus de l’environnement ainsi que de la santé. De là est née la notion d’agriculture biologique, qui sous-entend l’absence de pesticides et d’engrais chimiques dans les champs, ainsi que d’hormones de croissance ou d’antibiotiques dans les élevages d’animaux. La production laitière biologique, en pleine expansion au Québec, est un autre sujet d’actualité qui permet d’espérer un meilleur avenir pour la planète. Malgré ce nouvel engouement pour le « bio », aucun élément scientifique n’a été relevé quant aux bénéfices de consommer biologique plutôt que conventionnel. Il reste donc à voir si ce que l’on considère encore aujourd’hui comme une mode se transformera en véritable mode de vie. Enfin, depuis quelques années, nous entendons aussi beaucoup parler des bons gras versus les mauvais gras. Parmi ces « bons gras », on retrouve les oméga-3, des acides gras insaturés retrouvés principalement dans les poissons et dans le lin, qui ont des propriétés anti-inflammatoires, permettent d’augmenter la fluidité du sang, et peuvent aider à la prévention de certains cancers. Suite à ces découvertes, nous avons vu affluer sur les tablettes d’épicerie des quantités incroyables de produits « oméga3 » : œufs, mayonnaises, jus d’oranges, breuvages laitiers. Ces derniers, les breuvages laitiers, sont en fait du lait dans lequel on a ajouté de l’huile de lin en usine. Afin de produire du lait naturellement enrichi en oméga-3, il faut plutôt ajouter directement des graines de lin, qui sont très riches en oméga-3, à l’alimentation des vaches en lactation. Cette opération, qui est pratiquée dans certaines fermes du Québec, permet la production de lait à valeur ajoutée en oméga-3, lequel est revendu dans les régions avoisinantes. Ce sont là trois sujets, somme toute assez passionnants, sur lesquels vous pourrez en apprendre davantage au kiosque des bovins laitiers du salon de la SAAC. Mais ce n’est pas tout! Si vous croyez que les agriculteurs d’aujourd’hui traient encore leurs vaches à la main, avec tabouret et chaudière, ou bien si vous pensez que le lait que vous buvez et le fromage ou le yogourt que vous mangez proviennent de… votre épicerie, et bien, il est grand temps pour vous de revoir vos connaissances! Notre kiosque vous en apprendra beaucoup sur les nouvelles technologies utilisées par les producteurs afin de minimiser le temps et l’effort mis à la traite, par exemple les salons de traite et, plus récemment, les robots. De plus, sur la place publique, vous en apprendrez davantage sur le trajet que parcours le lait, de la vache jusqu’à votre tablette d’épicerie! Il y a quelques 1,3 milliard de vache sur la planète. L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 12 Les chevaux en 4 dimensions : 4 productions! Laurence Tessier, Véronique Poirier, Marianne Fréchette, Sophie-Dominique Simard-Pagé et Andréane Martin, étudiantes en agronomie L’élevage de chevaux peut englober plusieurs dimensions, soit la production de viande chevaline, la production d’œstrogènes, la traction animale, le loisir par l’équitation et la production de compost avec les divers types de litières. (Les œstrogènes conjugués, aussi commercialisés sous le nom de Prémarin, sont fréquemment prescrits pour empêcher les effets secondaires de la ménopause.) Huummm, du cheval! De nos jours, le cheval représente encore pour plusieurs un animal de compagnie que l’on ne doit pas manger. Cet animal n’est plus aussi sacré qu’il y a 300 ans et de plus en plus de gens en consomment. Toutefois, la consommation de viande chevaline ne date pas d’hier. C’est en octobre 1757, lors d’une période de famine, que M. Jacques Lacoursière pousse ses semblables à en consommer. Cette viande possède plusieurs caractères enviables. Elle est d’un beau rouge, très maigre, riche en fer et tendre. De plus, la qualité de cette viande augmente avec l’âge. Malgré ses propriétés intéressantes, il y a très peu d’élevages destinés à la consommation humaine et environ 90 % de la production est exportée en Europe. D’après certains, lorsque les tabous sur cette viande tomberont, elle deviendra très convoitée. Évolution du travail des chevaux L’agriculture n’a pas toujours été comme elle l’est aujourd’hui. Avant la force mécanique, c’était la force musculaire qui labourait nos terres. Les chevaux et les bœufs étaient utilisés pour faire les travaux qui nécessi- taient une grande puissance. Les chevaux font partie du quotidien depuis la nuit des temps. Ils ont souvent été utilisés comme moyen de transport depuis l’époque des Égyptiens jusqu’à l’invention du moteur qui les a lentement remplacés. Pour certains producteurs marginaux, les chevaux occupent encore beaucoup de place. Ceux-ci les utilisent pour accomplir des travaux comme le labour, l’épandage de fumier ou encore la récolte. Les chevaux ont beaucoup d’avantages pour les producteurs qui veulent diminuer leurs impacts sur l’environnement. Western vs classique Dans le monde des chevaux, deux mondes existent : le monde western et le monde classique. Depuis bien longtemps, ces deux façons de travailler avec les chevaux évoluent, mais chacune de son côté, avec des mentalités bien distinctes. Ainsi, ces différentes évolutions de mentalité ont amené la divergence d’autres éléments, propres à chaque discipline. Les équipements, les disciplines pratiquées et les types de chevaux en sont des exemples. Bien sûr, ces deux mondes gardent comme buts communs le confort et le plaisir du cheval et du cavalier, mais en prenant deux chemins bien distincts pour y arriver. Vous avez dit ferrage? Mais pourquoi posons-nous des chaussures d’acier à nos chevaux? La réponse est bien simple : c’est parce que la corne (ongle) du cheval pousse moins vite que cette dernière ne s’use. Alors, il faut protéger leurs pieds! Les Romains furent les premiers à protéger Ahhhh le Festival Western! la corne de leurs montures en leur laçant de petites sandales de cuir. Mais au fur bet à mesure que la technologie avançait, l’art de la maréchalerie prenait forme. De nos jours, il existe autant de types de fers que de types de chaussures. Il y en a pour telle discipline, pour tel type de chevaux, de telle grandeur, de tel matériau; il existe même des fers orthopédiques. Ce qui servait auparavant simplement à protéger le pied est maintenant devenu essentiel pour améliorer les performances des nos athlètes équins. Un test Cogg… Coggg… Coggins! Le test Coggins est depuis plusieurs années obligatoire pour tout rassemblement de chevaux. Certains propriétaires d’écuries l’exigent avant l’entrée de nouveaux pensionnaires dans leurs établissements. Ce petit test effectué à partir d’une analyse sanguine permet de vérifier la présence du virus de l’Anémie Infectieuse Équine, aussi affectueusement appelé virus de la fièvre des marais. L'AIE étant une maladie à déclaration obligatoire, tous les cas suspects doivent être signalés à Agriculture et Agroalimentaire Canada. Cette maladie, souvent mal diagnostiquée, peut occasionner de la fièvre, de l’apathie, une perte de poids de manière cyclique (soit à toutes les deux semaines) ou peut tout simplement être asymptomatique. Dans tous les cas, il est important d’isoler l’animal afin de l’empêcher d’infecter les autres animaux. Aucun traitement ou vaccin ne peut prévenir cette maladie et tous les animaux atteints doivent être abattus. Ce grave fléau peut être estompé avec la prévention et l’utilisation du test Coggins. Ceci n’était qu’un aperçu du fascinant monde des chevaux. Nous espérons vous avoir donné envi d’en savoir plus! L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 13 Manger Québec, à l’épicerie? Marie-Laure Marcotte et Catherine Goulet, étudiantes en agronomie Manger local. C’est un concept dont nous entendons parler de plus en plus. Que se soit du point de vue de l’environnement (diminution des kilomètres parcourus par les aliments), de l’économie (pérennité des entreprises agricoles et création d’emplois connexes) ou de la société (rapprochement consommateurs-agriculteurs, sensibilisation aux réalités de la production des denrées alimentaires), les avantages cités sont nombreux. La valorisation des aliments du Québec semble de plus en plus se faire une place dans le discours politique et celui du milieu agroalimentaire; cette idée a d’ailleurs largement dominé lors des audiences de la récente Commission sur l’avenir de l’agriculture et l’agroalimentaire québécois. Malgré la mention Produit du Canada, rien ne nous assure que ces haricots proviennent bel et bien du Canada. Mais concrètement, comment le consommateur peut-il faire sa part pour un avenir plus vert et une société plus responsable? L’achat à la ferme ou dans les marchés publics sont sans doute les moyens les plus sûrs de connaître la provenance de nos aliments. Cependant, l’épicerie étant le lieu privilégié par la grande majorité des consommateurs pour leurs achats alimentaires, nous nous sommes penchées sur la possibilité d’acheter québécois dans ces établissements. La question s’est avérée plus complexe que prévu, mais voici tout de même quelques pistes. Contexte de distribution, cas des fruits et légumes Pour comprendre la place réservée aux produits québécois sur les tablettes des supermarchés, il importe de brosser un portrait résumé du réseau de distribution en place dans la province. Tout d’abord, la concen- SURVEILLEZ CE LOGO, IL SE FERA DE PLUS EN PLUS VISIBLE. tration des détaillants qui s’est effectuée au cours des dernières décennies a modifié les règles du jeu et a restreint l’accès direct aux tablettes pour les petits et moyens producteurs agricoles. Peut-être le saviez-vous : les différentes bannières de supermarchés rencontrées au Québec appartiennent toutes à trois acteurs majeurs, soit Loblaws, Sobey’s et Métro, qui se partagent environ 70 % des ventes de fruits et légumes frais dans la province1. Dans ce contexte, les chaînes privilégient les fournisseurs pouvant assurer volume, qualité et bas prix au moment opportun. Pour y trouver leur place, les producteurs de fruits et légumes, par exemple, ont quelques options. Les entreprises de taille supérieure peuvent faire affaire directement avec la chaîne, le plus souvent en passant par son entrepôt centralisé. Les entreprises de moyennes et de petites tailles peuvent soit se regrouper pour accroître le volume de produits offerts, soit passer par un intermédiaire, majoritairement un emballeurdistributeur. Cette dernière voie est surtout empruntée par les producteurs de pommes, pommes de terre, carottes, oignons et autres légumes d’hiver. Même si la majorité des produits doivent transiger par la centrale de distribution de la chaîne (située près d’un grand centre urbain), les épiciers-propriétaires (IGA) conservent une certaine marge de manœuvre quant à l’approvisionnement direct de produits locaux, liberté que n’ont pas les gérants de grandes surfaces (Loblaws, IGA Extra, Maxi) et les épiceries corporatives (Métro, Provigo, Intermarché). De même, les épiceries indépendantes, les chaînes régionales (ex : Supermarchés GP) et les fruiteries peuvent offrir un accès plus facile aux producteurs régionaux. Étiquetage : il y a confusion Une fois entrés sur les tablettes, comment reconnaît-on les produits d’ici? Tout d’abord, concernant les fruits et légumes frais, il est intéressant de savoir qu’une loi provinciale oblige les détaillants à indiquer leur provenance2. Malgré cela, il n’est pas rare de se trouver face à une absence d’information. Dans ce cas, vérifiez l’emballage et n’hésitez pas à questionner le gérant, c’est votre droit de savoir! Pour ce qui est des produits transformés, diverses appellations existent. D’emblée, les expressions « Canada no 1 », « Canada de Fantaisie », et « Canada de Choix » ne réfèrent nullement à la provenance du produit, mais bien à sa qualité. La mention « produit du Canada », quant à elle, indique seulement qu’au moins 51 % du conditionnement (transformation, emballage, etc.) est fait au Canada3. C’est pourquoi on peut trouver des pots d’olives portant cette appellation. Bref, la confusion règne à l’étalage des conserves, marinades et produits congelés et il est pratiquement impossible de connaître la provenance réelle de ces aliments. Notons toutefois que les légumes produits au Québec et destinés à la conservation se limitent principalement aux pois, au maïs sucré et aux haricots. Mrs.Whyte’s est la seule marque qui commercialise encore des cornichons québécois. Nous avons cessé (Suite à la page 15) Au rayon des cannages, il est impossible de connaître la provenance réelle des légumes. L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 15 (Suite de la page 13) depuis 1990 de produire des tomates et des asperges pour ce marché. Finalement, depuis une dizaine d’années, un autre outil peut orienter notre choix : l’appellation « Aliments du Québec ». Plus restrictive que la version canadienne, cette mention assure qu’au moins 80 % des ingrédients de ce produit sont d’origine québécoise et que 100 % des activités de transformation et d’emballage ont été faites au Québec. Cet étiquetage est toutefois « volontaire » : les entreprises agroalimentaires doivent adhérer au programme « Aliments du Québec » pour porter la mention, alors que les détaillants peuvent ou non afficher le logo en magasin et dans leurs circulaires. Afin d’encourager le secteur de la transformation, ce même programme offre maintenant le titre « Aliments préparés au Québec », référant à un produit dont au moins 50 % des ingrédients sont d’origine québécoise et au moins 80 % des frais liés à la fabrication, ainsi qu’aux activités de transformation et d’emballage sont encourus au Québec OU un produit transformé dont la matière première n’est pas accessible au Québec, mais pour lequel 100 % des activités de transformation et d’emballage sont faites au Québec4. La généralisation de ces labels, voire sa législation, constituerait un outil important pour la promotion de la consommation de produits québécois. La récente subvention accordée à Aliments du Québec semble Redécouvrez nos variétés de pommes Au Québec, nous produisons principalement les variétés Cortland, McIntosh, Spartan, Empire et Lobo. Quant aux pommes vertes (GrannySmith ou autres), pommes-poire et nouvelles variétés telles la Fuji et la Délicieuse, il y a fort à parier que celles que vous trouverez à l’épicerie ne proviennent pas du Québec. témoigner de l’intérêt du gouvernement québécois envers cet enjeu. Et les autres produits? Pour ce qui est du lait, des œufs et de la viande de volaille, qui sont sous gestion de l’offre, une grande part des produits retrouvés à l’épicerie proviennent du Québec (respectivement 90 %, 98 % et 79 %)5. Pour toutes les autres viandes, sauf de rares mentions sur l’emballage (ex. : agneau du QuéLes « bébés carottes », bien bec) ou appellations réservées (veau de que fort pratiques, proviennent presque Charlevoix, etc.), la seule façon de s’assurer de leur provenance est de s’informer auprès exclusivement de la Californie. du boucher. De façon générale, le porc et le veau retrouvés sur les tablettes viennent En conclusion… d’ici, alors que nous importons une plus En résumé, les produits alimentaires québégrande part de bœuf, d’agneau, de poisson cois peuvent trouver leur chemin jusque sur et de fruits de mer. À noter : le porc de chez les tablettes des épiceries. Est-il possible Costco vient à 100 % des États-Unis, de d’augmenter leur part? Nous croyons que même que la majorité des spéciaux sur cette oui. La responsabilité revient cependant au viande en épicerie. Depuis quelques années, consommateur. Dans les faits, mêmes les les supermarchés offrent également un très épiciers les mieux intentionnés ne privilégiebon choix de fromages fins ront pas un produit quéquébécois. LES PRODUITS DU bécois simplement par conviction si cela nuit à QUÉBEC, Et l’hiver? leur rentabilité. Leur manÉvidemment, si seulement dat est de satisfaire le DEMANDEZ-LES! 34,3 % des légumes et consommateur : s’il veut 8,6 % des fruits5 retrouvés en épiceries pro- des bas prix, il lui offrira des bas prix, s’il viennent du Québec, c’est en partie à cause veut des produits québécois, il n’aura d’aude la disponibilité plus limitée de ceux-ci. tres choix que de lui offrir des produits quéL’hiver québécois est une réalité à laquelle le bécois. Alors demandez-les! concept d’achat local peut se heurter. Il est cependant possible d’augmenter sa consom- Reste que pour privilégier les aliments d’ici, mation de produits québécois en saison nous devons tout d’abord pouvoir les identihivernale en modifiant quelque peu ses ha- fier, ce qui n’est pas toujours chose facile. bitudes. Plusieurs légumes se conservent en En attendant une législation provinciale plus effet très bien et sont disponibles une claire, il faut être vigilant et ne pas hésiter à grande partie de l’année. Apprivoisez les poser des questions. Surveillez le logo d’Alicourges, les choux, les betteraves, les poi- ments du Québec, il se fera de plus en plus reaux, les navets, redécouvrez nos variétés visible. de pommes! Les carottes, les oignons et les pommes de terre sont également disponibles toute l’année ou presque; surveillez les 1. Portrait des réseaux de distribution de fruits et emballages! (Attention : les «bébés carottes», légumes frais du Québec, groupe AGECO, fébien que fort pratiques, proviennent pres- vrier 2007. 2. Article 18 du Règlement sur les fruits et légumes frais que exclusivement de la Californie.) Aussi, notre enquête nous a révélé que la grande majorité des légumes surgelés de la marque Arctic Garden (de même que les bleuets) sont cultivés au Québec, exception faite des asperges, épinards et petits légumes exotiques. Cette option d’achat semble donc intéressante en attendant le retour de la belle saison (en comparaison avec les légumes en conserve dont il est présentement impossible de connaître la provenance, mais dont une part grandissante nous provient désormais de pays émergents tels la Chine et l’Inde). L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation (Loi sur les produits alimentaires) du Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) 3. Magazine Protégez-vous, mai 2007 4. www.alimentsduquebec.com 5. Magazine l’Actualité, 1er juin 2007 M. Daniel-Mercier Gouin, professeur au département d’économie agroalimentaire, M. Yves Desjardins, professeur au département de phytologie, Mme Lyne Gagné, d’Aliments du Québec et Mme Josie Beddia pour le groupe Bonduelle ont également contribué aux informations retrouvées dans cet article. Merci. Volume 39, numéro 5, janvier 2008 16 Le porc durable, est-ce possible? L’équipe du kiosque de la production porcine Le thème de la SAAC de cette la durabilité environnementale de la produc- de la durabilité est primordial pour assurer la année nous a donné du fil à retordre. Ce tion. Les nouvelles technologies sont déve- pérennité de l’industrie porcine. Il est cepenthème d’actualité est d’autant plus complexe loppées dans le but de réduire la pression de dant plus difficile d’intervenir à ce niveau, lorsque nous parlons de la production por- la production sur son milieu. Entre autres, puisque les producteurs ont peu d’influence, cine. En effet, les fermes porcines sont sou- le traitement du lisier est une avenue envisa- si ce n’est en diminuant leur coût de producvent pointées du doigt lorsque l’on parle de geable. tion et en essayant de maximiser leur rentadéveloppement durable et il est tout à bilité. De plus, la mise en place de noufait justifiable de se demander si ces velles technologies et de pratiques dites UNE MÉCONNAISSANCE DE LA PART DE « durables » requiert des investissefermes seront toujours en fonction dans les prochaines années. Pour ap- LA POPULATION PROVOQUE PLUSIEURS ments. On constate rapidement la forte profondir la question, nous avons abor- MALENTENDUS ET DÉCOURAGE LES relation qui unit tous les aspects de la dé trois aspects de la durabilité. durabilité en production porcine. PRODUCTEURS DE PORC. Nous avons d’abord pensé à la durabilité environnementale. C’est généralement cet aspect qui est reproché aux producteurs de porcs, parce qu’ils ont à gérer une grande quantité de lisier par rapport aux champs dont ils disposent. Cependant, comme vous l’avez peut-être appris dans notre kiosque, malgré les réels enjeux environnementaux, la production porcine a su se montrer avant-gardiste en instaurant des mesures atténuantes. Les mesures prises, ainsi que celles prévues, devraient permettre d’assurer Le second aspect que nous avons tenté de couvrir est la durabilité économique. Celleci est toutefois plus imprévisible. En effet, ces dernières années furent très difficiles pour les producteurs de porcs. Ils ont dû affronter les maladies, la fermeture de certains abattoirs et, par conséquent, les surplus de production. Ils ont ensuite fait face à une baisse du prix du porc, ainsi qu’à une importante hausse des coûts d’alimentation, suite à la forte demande en maïs. Cet aspect L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Ensuite, nous nous sommes attardés à la durabilité sociale. Bien que moins souvent abordé, cet aspect de la durabilité est très problématique dans le porc. En effet, cette production a mauvaise presse auprès du grand public. Cette méconnaissance de la part de la population provoque plusieurs malentendus et décourage les producteurs de porc. Comme vous pouvez le constater, il n’est pas simple de résoudre la question de la durabilité en production porcine. Volume 39, numéro 5, janvier 2008 17 Les petits fruits du Québec, mieux qu’une pelletée de raisins secs! L’équipe du kiosque des petits fruits du salon de la SAAC* *L’équipe des petits fruits est composée de Nathalie Fournier, Samuel Simard, Caroline Quintal, Francis Bernier Blanchet, étudiants en agronomie, ainsi que de Gabrielle Charette Gagné, étudiante en sciences et technologie des aliments. Le climat du Québec ne permet pas de cultiver tous les fruits qui sont disponibles dans nos épiceries, mais il nous en offre tout de même un éventail assez intéressant. fruits peuvent être cultivés de façon biologique, sans produit de synthèse. C’est le cas notamment des bleuets sauvages qui sont récoltés en milieu naturel. Ces quatre petits fruits sont aussi reconnus pour leurs propriétés médicinales. Par Les pommes sont parmi les plus gros fruits qui sont produits au Québec. Il en existe de nombreuses variétés dont les plus populaires sont certainement l’Empire, la Spartan et la McIntosh. Bien que toutes ces variétés se cultivent relativement de la même façon, leur goût et leur texture diffèrent. Par le fait même, leur utilité diffère : la plupart peuvent être mangées fraîches et certaines sont meilleures que d’autres lorsqu’il est question de cuisson. La chicouté est un petit fruit peu connu qui ne pousse, au Québec, que sur la CôteNord. La récolte en est encore au stade artisanal, c'est-à-dire que les fruits sauvages sont ramassés par des cueilleurs indépendants, puis vendus à un acheteur qui revend le tout aux entreprises transformatrices. Dans l’optique du développement durable, le passage de la récolte artisanale vers l'agriculture est envisagé pour soutenir l’économie chancelante de la Basse-Côte-Nord, dont la principale activité économique est présentement la pêche. La camerise, nommée aussi chèvrefeuille comestible ou « haskap » en anglais, est un fruit semblable au bleuet, mais de forme plus allongée. Ce fruit est à considérer pour ses propriétés médicinales et nutritionnelles, car il est principalement riche en vitamine C et en antioxydants. Le camerisier provient de l’est de l’Asie et on s’y intéresse beaucoup pour sa rusticité. Il résiste aux -40 °C du Québec, se cultive facilement et la récolte pourrait facilement être mécanisée. La production de fruits peut commencer dès la première année après la plantation, et la fructification se fait peu avant ou en même temps que la fraise. La production a déjà commencé en Saskatchewan mais, ici, elle n’est qu’au stade expérimental depuis 2007. Tout porte à croire que ce petit fruit a tout à fait sa place au Québec. Les petits fruits sont aussi très populaires dans notre province. Les bleuets, produits principalement dans la région du Saguenay-LacSaint-Jean, sont certainement les plus connus avec les fraises, les framboises et les canneberges. Chacun de ces fruits a sa méthode de production et nécessite un type de sol, un niveau d’humidité et une luminosité adéquats. La façon de récolter ces fruits varie aussi. Les fraises et les framboises sont cueillies à la main et les bleuets peuvent être ramassés à l’aide d’un outil spécialisé, le peigne. Pour la cueillette des canneberges, de plus gros instruments sont requis. En effet, le champ est inondé et une batteuse passe dans le champ afin de détacher les fruits des arbustes. Les fruits, plus légers que l’eau, flottent et sont ensuite ramassés. Comme pour tous les types de culture, ces certains autres petits fruits sont en pleine émergence au Québec. En voici deux qui ont retenu notre attention. exemple, il sont avec la pomme dans le palmarès des dix aliments ayant le plus d’antioxydants par portion. Les fraises et les framboises ont des propriétés prévenant le cancer. Les bleuets sont reconnus, entre autres, pour leurs effets sur la vision et les canneberges pour leurs effets bénéfiques dans le cas d ’ i n f e c t i o n LA CAMERISE ET LA CHICOUTÉ urinaire. SONT DEUX PETITS FRUITS EN Ces fruits sont connus de tous, mais PLEINE ÉMERGENCE AU QUÉBEC L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 19 L’agrotourisme renoue des liens durables Catherine Avard, étudiante en agronomie Il y a à peine quelques générations, au Québec il n’était pas rare que toute une famille passe les vacances d’été à la campagne chez un oncle agriculteur, ou que des aliments frais produits localement soient disponibles en saison dans tous les marchés de ville et de village. Il était alors facile d’apprécier le travail nécessaire pour garnir notre assiette. Aujourd’hui, alors que les familles agricoles se font moins nombreuses chaque jour, de plus en plus de gens recherchent le contact direct avec l’agriculteur et souhaitent visiter les installations de production. Ceci leur permet de trouver des réponses à leurs questionnements quant à l’origine des aliments, tout en meublant leurs loisirs! L’agrotourisme est donc né de cette volonté des citadins de renouer avec la terre, et de celle des producteurs agricoles de démystifier leur profession. La réalisation du tout premier portrait de ce secteur en émergence fut confiée, en 2006, à la firme Zins Beauchesne et associés par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, de concert avec le ministère du Tourisme du Québec. Le paysage dépeint est des plus prometteurs. Par exemple, dans le domaine touristique, les voyages intergénérationnels semblent avoir de plus en plus la cote auprès de la génération des baby-boomers, puisqu’ils permettent à ces nouveaux grands-parents de partager des moments précieux avec leurs enfants et leurs petits-enfants (Zins Beauchesne, 2006). Que ce soit lors d’un voyage dans le Sud ou d’une simple escapade au Carnaval de Québec, ces touristes relativement bien nantis profitent de leurs vacances pour se retrouver en famille. Parallèlement, toujours selon la firme Zins Beauchesne, il consommation existe en L’AGROTOURISME EST NÉ DE CETTE citoyenne. D’aagroalimenVOLONTÉ DES CITADINS DE RENOUER bord, on note que taire une réles touristes souelle tendance AVEC LA TERRE, ET DE CELLE DES haitent non plus pour la quête PRODUCTEURS AGRICOLES DE DÉMYSseulement voir, d’authenticité, TIFIER LEUR PROFESSION. mais aussi faire, motivée par un certain sentiment de nostalgie. Les pour ainsi mieux découvrir le lieu de leurs consommateurs nord-américains recherche- vacances et vivre une expérience enrichisraient en effet de plus en plus des aliments sante. C’est ainsi que les activités proposant uniques et de qualité supérieure : aliments un amalgame d’éducation et de stimulation, fins, produits du terroir, etc. Cette tendance telles que les séjours linguistiques ou l’inters’observe particulièrement auprès de la prétation de la faune, deviennent de plus en L’agrotourisme marie deux secteurs d’activi- même tranche d’âge que pour les voyages plus populaires. Conjointement à cette tenté qui se courtisent depuis longtemps : l’a- intergénérationnels, soit chez les 55 à 64 dance, le secteur de la consommation agroalimentaire se teinte tranquillement d’un désir groalimentaire et le touans. risme. Tout porte par ailDans le de favoriser les canaux alternatifs de distriIL EXISTE EN AGROALIMENTAIRE bution et de mieux connaître le mode de leurs à penser que la populamême UNE RÉELLE TENDANCE POUR LA production des aliments. L’agrotourisme rité croissante des activités ordre QUÊTE D’AUTHENTICITÉ. répond parfaitement à ces besoins en s’insagrotouristiques au Québec d’idées, crivant comme une nouvelle façon de s’intén’est pas qu’une simple notons mode. On observe en effet au sein de cha- aussi que le profil type des consommateurs grer et de participer à la culture que l’on cun de ces deux secteurs, l’agroalimentaire d’aliments biologiques, des produits de spé- souhaite découvrir en tant que touriste. On et le tourisme, des tendances majeures qui, cialité également de plus en plus recherchés, utilise même le terme « tourisme culinaire » lorsqu’elles sont jumelées, peuvent justifier ressemble fortement à celui des clients ac- pour désigner la mise en valeur d’aliments et cet engouement, et laisser croire que les tuels et potentiels des entreprises agrotou- de boissons locales dans des activités spéciaagriculteurs qui choisissent de prendre ce ristiques tel que défini par Zins Beau- lement conçues pour les visiteurs. virage réalisent un investissement qui porte- chesne : ils sont relativement instruits et ra fruit. aisés financièrement, et ils ont souvent un Pour finir, voici quelques pistes de réflexion pour les agriculteurs qui souhaiteraient dienfant en bas âge à la maison. versifier leurs revenus en intégrant un volet Une visite à la ferme devient donc dans agrotouristique à leur entreprise, ou pour les ce cas-ci l’occasion pour toute la famille conseillers agricoles et financiers les côde renouer avec le monde rural et le toyant. Le portrait du secteur agrotouristisavoir-faire d’antan et de les faire appré- que québécois dressé par Zins Beaucier aux plus jeunes, tout en s’approvi- chesne dénombre trois principaux facteurs de réussite pour une visite à la ferme : l’ocsionnant en aliments de qualité. casion d’acheter des produits de la ferme sur Deux autres tendances majeures relevées place, la chance de voir de près des animaux par Zins Beauchesne et qui coïncident et le contact avec le producteur et sa famille. en faveur de l’agrotourisme sont, d’une Une ferme agrotouristique doit donc part, l’intérêt pour le tourisme d’appren- demeurer une « vraie » ferme en production (Suite à la page 20) tissage et, d’autre part, la montée de la L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 20 Contribution de l’abeille à l’agriculture durable Jean-François Ouimet et Martine Bernier, étudiants en agronomie Au sein de l’industrie agricole, lorsqu’il est question d’élevage animal, les termes les plus souvent répertoriés sont probablement les suivants : bovin, porcin, avicole. L’apiculture, assurée par un peu moins de 400 producteurs, reste une production méconnue, mais néanmoins présente. Cependant, la connaissance de toutes les étapes du processus de la fabrication des produits de la ruche ainsi que du rôle de l’abeille dans l’agriculture québécoise n’est pas encore très répandue. facilitant ainsi leur exploitation. La colonie d’abeilles, qui comporte de 10 000 à 80 000 individus, est maintenant au service de l’homme. C’est une société très hiérarchisée à l’intérieur de laquelle il existe trois types d’abeilles ayant chacun un rôle précis à jouer. L’unique reine pond des œufs pour assurer la pérennité de la colonie. Par la libération de phéromones, elle permet aussi d’en orchestrer les opérations. Les Les abeilles font pourtant partie intégrante de la vie des populations depuis un très grand nombre d’années. Déjà, 3000 ans avant J.-C., les Égyptiens exploitaient les abeilles pour en récolter le miel, comme en témoignent plusieurs hiéroglyphes illustrant ruches et abeilles. Du miel encore intact a d’ailleurs été retrouvé dans des tombeaux. Le miel était aussi un produit très recherché par les Grecs et les Romains, et même vénéré par les Mayas et les Aztèques. Les abeilles sont un important indica- D’abord originaire d’Europe, l’abeille do- teur environnemental mestique (Apis mellifera) est introduite en Amérique par les explorateurs de l’époque. ouvrières jouent différents rôles : elles peuElle est maintenant retrouvée sur tous les vent être nourrices, butineuses, concierges, continents. D’autres espèces indigènes sont ventileuses, gardiennes, architectes et magaégalement présentes en Asie, en Inde et en sinières, selon leur âge et les besoins de la Afrique. Aux États-Unis, au milieu du XIXe ruche. Enfin, les faux-bourdons (les mâles) siècle, c’est Lorenzo L. Langstroth qui met ont pour unique rôle de féconder une reine au point la ruche à cadres mobiles telle vierge. Les relations entre ces individus sont qu’on la connaît aujourd’hui. Cette inven- très subtiles et nombreuses. tion permet l’augmentation de la production de miel ainsi que le développement de l’api- Le miel, le principal produit récolté de la culture moderne. De plus, la création d’hy- ruche, et certainement le plus connu, est brides par le croisement de différentes races obtenu par la transformation du nectar des permet de favoriser la sélection d’abeilles fleurs. On le retrouve sous sa forme extraite ayant les caractères génétiques recherchés, (liquide ou crémeux) ou encore dans les (Suite de la page 19) pour que l’expérience soit authentique. Aussi, il existe dans la région de Lotbinière une entreprise agricole diversifiée dont les activités agrotouristiques ayant lieu sur son site depuis 12 ans inspirent plusieurs autres initiatives. Il s’agit de la Ferme Marichel, une ferme ovine certifiée biologique incluant aussi un engraissement porcin sur litière. Vous pouvez passer voir le kiosque LES ACTIVITÉS AGROTOURISTIQUES DE LA FERME MARICHEL INSPIRENT PLUSIEURS AUTRES INITIATIVES. L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation alvéoles (miel en rayons). La couleur et le goût du miel varient selon le type de fleurs visité par les abeilles. Cependant, plusieurs autres produits apicoles actuellement marginaux gagnent à être connus, dont la cire, la gelée royale, le venin, le pollen, la propolis, le broyat de larves et l’hydromel. L’abeille, de par son rôle primordial dans la pollinisation des divers végétaux, est essentielle à l’équilibre environnemental et alimentaire de la planète. Seulement au Québec, la pollinisation par les abeilles, ou encore les bourdons, est nécessaire pour un grand nombre de productions maraîchères et fruitières, comme les cucurbitacées (entre autres le concombre), les tomates, les pommes, les bleuets, les fraises, les framboises, mais aussi les plantes fourragères destinées à la production animale, comme la luzerne et le trèfle. Il devient donc très important, dans un contexte d’agriculture durable, de mettre de l’avant les possibilités que nous offrent les abeilles, qui, à elles seules, sont responsables de 40 % de l’assiette alimentaire. Elles sont aussi le premier indicateur environnemental et nous permettent de voir certains effets causés par l’agriculture non durable. Le phénomène de mondialisation provoque également une forte compétition au sein de l’industrie apicole. Pour avoir leur juste part du marché, les producteurs doivent diminuer considérablement leurs coûts de production afin de rivaliser avec des « superproducteurs » tels que l’Argentine ou la Chine. Il faudrait aussi reconnaître la place importante qu’occupe l’apiculture au sein du milieu agricole et encourager la relève qui est, dans bien des cas, insuffisante. de cette ferme pédagogique dans la salle de la Ferme au salon de la SAAC. En somme, que ce soit par une dégustation de produits du terroir, une journée d’autocueillette ou un séjour en famille à la ferme, une visite agrotouristique au Québec est certainement l’occasion de renouveler le précieux lien qui nous unit à la terre. Référence : Zins Beauchesne et associés, 2006. Agrotourisme : diagnostique sectoriel / plan de développement et de commercialisation. Rapport d’analyse de la situation et diagnostic sectoriel (version finale). Volume 39, numéro 5, janvier 2008 21 L’équipe d’expertise de l’Université Laval Isabelle Girard, étudiante en agronomie Au sein de notre faculté, un groupe d’étudiants va en compétition contre d’autres équipes de différentes écoles. Ce sont les équipes d’expertise de l’Université Laval. Elles sont constituées de deux équipes (A et B) de quatre personnes, ainsi que d’un substitut. Toutes ces personnes travaillent de concert, bien qu’elles soient séparées en deux équipes. La plupart du temps, les participants sont des gens d’agronomie et aussi d’agroéconomie. Les équipes de Laval sont commanditées par la Coop fédérée, sans quoi la participation aux compétitions serait impossible. L’expertise pour les nuls Tout d’abord, vous devez savoir ce qu’est la base de l’expertise. Lors d’une compétition, vous avez divers sujets animaux ou végétaux (une classe) et vous devez faire soit : - un classement; - un classement avec raisons orales (explications de votre classement) données devant un juge; - une identification de six à dix éléments avec ou sans choix de réponse. La plupart du temps, dans les compétitions, il y a aussi : - une classe mystère (sujet inconnu avant d’arriver devant la classe) comportant une identification ou un classement; - un quiz pour lequel tu te demandes toujours où ils ont pu pêcher leurs questions; - et quelques fois, des analyses organoleptiques. se tient un banquet avec la remise des prix. Les prix sont : - Trois premières places individuelles et en équipe pour chaque classe; - Trois (ou cinq) premières places individuelles et en équipe pour l’overall végétal, l’overall animal, ainsi que l’overall overall. (L’overall est la somme de toutes les classes animales ou végétales, ou de toutes les classes de la compétition.) À l’Université Laval, il y a également un prix pour les raisons orales. Vous pouvez voir les prix remportés par les équipes de Laval lors des compétitions précédentes dans le hall d’entrée de la faculté. Les classes Chaque volet animal et végétal comporte la plupart du temps des classes classiques telles que le classement de vaches laitières et de génisses laitières pour le volet animal, et classement de foin, ensilage et RTM pour le volet végétal. Mais, ça ne s’arrête pas là. Il y a aussi tous les fruits et légumes, les autres animaux de ferme, les pratiques culturales, les machineries et équipements agricoles, les produits dérivés des productions, le confort des animaux, la gestion ainsi que tout ce à quoi vous pouvez penser qui est relié de près ou de loin à l’agriculture! Je vais vous donner quelques exemples pour que vous saisissiez mieux ce que je viens de dire. Pour le volet végétal, ça peut être aussi : identification de miel, de semences, d’engrais, de mauvaises herbes (plantules!), de pièces de machinerie, de plantes par les racines, classements de tresses d’ail, de cantaloups, de haies brise-vent, de fleurs, de billes de bois… Pour le volet animal, ça peut être encore : classement de chevaux miniatures, de semences bovines, de trayeu- Sachez que la plupart du temps, nous n’avons que le sujet principal de la classe avant la compétition. Ce qui veut dire que, par exemple, pour une classe qui s’appelle « bois », ce peut être l’arbre entier (en photo bien sûr!), les feuilles, l’écorce, un billot pour le déroulage, un 2x4… La préparation aux compétitions peut donc être ardue étant donné la diversité d’aspects que peuvent prendre les sujets. Certaines classes resteront gravées dans la mémoire des participants telles que le classement de poulets congelés ou encore l’identification de produits laitiers d’après les étiquettes de valeurs nutritives… La compétition d’expertise de l’Université Laval Celle-ci se tient lors de la SAAC, le 19 janvier pour cette année. Tout le monde peut y participer. Vous n’avez qu’à former une équipe de quatre personnes et vous inscrire auprès du comité organisateur. Des frais d’inscription s’appliquent, comme pour toutes les autres équipes qui s’inscrivent à une compétition. Comment faire partie des équipes de l’Université Laval? À chaque début d’année scolaire, il y a une période d’inscription pour participer aux sélections. Avis à ceux et celles qui sont Les compétitions tentés par l’expérience : il y aura plusieurs Elles se déroulent dans diverses écoles telles places disponibles l’an prochain, les équipes que l’ITA de La Pocatière, l’ITA de Stde cette année étant formées de Hyacinthe, le Campus Macdonald CERTAINES CLASSES RESTERONT GRAVÉES plusieurs finissants. Et n’ayez pas (McGill), l’Université de Guelph et DANS LA MÉMOIRE DES PARTICIPANTS TELpeur de vous essayer, vous avez quelques autres. Les compétitions se peut-être plus de potentiel que tiennent sur une ou deux journées. Le LES QUE LE CLASSEMENT DE POULETS vous ne le croyez. Moi-même, j’ai but de la compétition consiste à accuCONGELÉS... été prise alors que je n’avais muler le plus de points à l’intérieur même jamais assisté à un jugement de vad’une même classe animale ou végétale et ses, de poisches! également pour la compétition au complet. sons, d’œufs, de Pour avoir des points, vous devez être le mohair, identifiDonc, ayez une pensée pour nous lors des plus proche possible du jugement officiel, et cation de mords prochaines compétitions alors que nous aussi donner les meilleures raisons orales à chevaux, de aurons à affronter les épis de maïs soufflé, lorsque c’est le cas. Chacun des volets végé- races de porc, de tal et animal compte de sept à dix classes, maladies d’animaux. Et dans les classes les poules exotiques, les poneys et les décodont trois ou quatre avec raisons orales. Le mystères, il peut y avoir tout ce que vous rations de gâteaux! soir de la dernière journée de la compétition pouvez imaginer de plus farfelu! L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 22 Le BIC vous présente le marketing vert Anne Legault, étudiante en sciences de la consommation et Vice-présidente aux communications du BIC « Les études démontrent que de 30 à 40 % des consommateurs sont de plus en plus sensibles à l'argument écologique », explique Cécile Gadel dans un article paru dans Cyberpress en avril dernier. Cela, les publicistes l’ont compris et se sont accaparés le mouvement vert comme argument de marketing. C’est donc dans l’espoir de faire la lumière sur cette nouvelle tendance et de sensibiliser le public à cette nouvelle réalité que, pour leur première participation à la SAAC, les membres du BIC vous présentent un kiosque portant sur le marketing vert. Pour arriver à souligner les enjeux du marketing vert de façon claire et compréhensible pour le public, trois volets seront exploités, soit le volet économique, le volet éthique et le volet écologique. Chacun de ces volets sera décrit dans le présent article, mais d’abord, voyons ce qu’est le marketing vert. Selon le site Internet Définition-marketing, « le marketing vert est constitué de l’ensemble des actions qui visent à utiliser le positionnement écologique d’une marque ou d’un produit pour augmenter les ventes et améliorer l’image de l’entreprise ». De plus, toujours selon ce site Internet, le marketing vert peut se baser sur plusieurs aspects. D’abord, il peut se baser sur les caractéristiques écologiques d’un produit, comme par exemple des matières premières écologiques ou des produits recyclables ou biodégradables. Ensuite, le marketing vert peut s’appuyer sur des promotions vertes telles que : « un arbre planté pour un achat ». Enfin, le marketing vert peut reposer sur des promesses environnementales de l’entreprise (mettre sur pied une fondation, poser des actions écologiques, etc.). L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Quelles sont les conséquences et répercussions du marketing vert sur les consommateurs, les employés, les entreprises et sur l’environnement ? Il est possible de répondre à cette question en exploitant trois volets. Dans un premier temps, le marketing vert comprend un volet économique qui comprend l’économie de l’environnement, la place de l’environnement dans notre économie, et les moyens économiques mis en place pour s’assurer que l’environnement soit respecté. Dans un deuxième temps, le marketing vert comprend un volet éthique. Ce volet met en relief le fait que certaines compagnies abusent de l’argument vert pour faire du profit. Enfin, dans un troisième temps, le marketing vert comprend un volet écologique, qui comprend, entre autre, le gaspillage lié à la publicité et au suremballage. Volume 39, numéro 5, janvier 2008 23 Le secret de la dinde sauvage au Québec Mélissa Duplessis et Amélie Poliquin-Bouvette, étudiantes en agronomie Dans plusieurs familles, la dinde fait partie du repas typique du temps des Fêtes. Il y a fort à parier que la plupart des gens serviront une dinde achetée au supermarché le plus près. D’autres, ayant le goût d’épater leurs invités, se procureront de la dinde sauvage qu’ils auront eux-mêmes chassée. En effet, les dindes que l’on retrouve à l’épicerie proviennent d’une variété qui a été développée dans les années cinquante et il existe des élevages spécialement conçus pour les dindes domestiques au Québec. Avant que les explorateurs européens ne découvrent l’Amérique du Nord, on comptait environ dix millions de dindons sauvages dans les bois. Ensuite, avec la colonisation et la chasse, la population a diminué. Ainsi, en 1930, cette espèce était pratiquement éliminée au Canada. dindons sauvages est précaire dans cette circonstance. Pour avoir la chance d’apercevoir ces bêtes au Québec dans la nature, il vaut mieux demeurer près de la frontière américaine. On en retrouve surtout dans le secteur de Hemmingford. Un inventaire de la population québécoise a eu lieu en 2003 et plus de 1000 individus ont été répertoriés. La chasse à la dinde sauvage est maintenant permise en Ontario. Un chasseur doit passer un examen et posséder un permis pour la chasser légalement. Cette activité doit être contrôlée pour éviter l’extermination de l’espèce. Un débat entourant la chasse des dindons sauvages est en cours au Québec. La Fédération québécoise de la faune (FQF) désire permettre la chasse, au printemps, des dindons acclimatés. Par contre, l’Association québécoise des groupes d’ornithologues (AQGO) craint la disparition de l’espèce si la chasse des oiseaux acclimatés est permise. La population est peu nombreuse au Québec. Ils apprennent à se nourrir, à communiquer et à reconnaître les dangers. En captivité, les dindes perdent leur instinct et deviennent dépendantes de l’homme, il n’est donc pas possible pour elles d’être remises dans la nature. Cette façon de faire est d’ailleurs interdite, car il y a des dangers de croiser des dindes sauvages avec des dindes devenues domestiques à faible potentiel génétique. Au Québec, l’apparition de cet animal plumé est très récente. En effet, elle remonte aux années 80. Les dindons sauvages reCertains vont quand même en faire l’élevage trouvés au Québec sont originaires des qui est légal au Québec plutôt que d’aller en États-Unis et de l’Ontario. Ils auraient trouchasser dans les bois. Même si elle ne vé refuge dans notre province grâce à l’augmentation de leur population BENJAMIN FRANKLIN AURAIT VOULU sera plus sauvage, elle restera bien différente des dindes blanches domesqui les oblige à changer de territoire, QUE LA DINDE SAUVAGE tiques habituelles. Mais pour le goût, au réchauffement climatique et à rien ne vaut une vraie bonne dinde l’augmentation de la culture de maïs. SOIT L’EMBLÈME DES ÉTATS-UNIS sauvage chassée! Durant l’hiver, les dindes se nourrissent, entre autres, des grains non récoltés par la moissonneuse-batteuse. Une dualité La chasse du dindon sauvage est très diffi- Le saviez-vous? subsiste à ce propos : les dindons sauvages cile. Il faut de la patience et de l’habilité. Cet doivent à la fois avoir accès aux champs de oiseau possède une ouïe et une vue hors du - Le dindon sauvage est également rechermaïs pour se nourrir et aux forêts pour les commun. Un simple petit mouvement de la ché pour ses plumes et ses ergots. Les pluprotéger du froid et du vent. Dans le tête du chasseur peut faire fuir un dindon à mes peuvent être utilisées comme mouches contexte actuel de l’agriculture, les forêts jamais. Le taux de réussite est estimé à à pêche et ornaient l’habit des Amérindiens sont rasées pour permettre la culture de 20 %. Cela signifie que seulement un chas- à l’époque. Les ergots servaient de projectiles. maïs et l’épandage du lisier de porc sur une seur sur cinq réussit à abattre un dindon. plus grande surface. Ce phénomène est important en Montérégie. La survie des On ne peut pas vraiment faire l’élevage de la - Le dindon sauvage glougloute. dinde sauvage. La dinde peut être dite - Cet oiseau peut voler jusqu’à une vitesse « sauvage » si elle a été de 80 kilomètres à l’heure! Avec un poids capturée dans la nature pouvant atteindre neuf kilogrammes, il s’agit et mise en captivité. d’une belle performance! Par contre, sa progéniture ne pourra plus - Benjamin Franklin, l’inventeur du paratonêtre considérée comme nerre, aurait voulu que la dinde sauvage soit étant sauvage. De ce l’emblème des États-Unis à la place du pyfait, il n’est pas possi- gargue à tête blanche. ble d’élever des dindes sauvages et de les relâ- - Christophe Colomb surnommait les dindes cher dans la nature. sauvages « coq d'Inde » alors qu’il croyait Les petits apprennent être arrivé aux Indes. tout de leurs parents. L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 24 Donnez une deuxième vie à vos déchets! Geneviève Maher, étudiante en agronomie Le compostage est un art qui se pratique à la maison comme à la ferme. Il existe autant de méthodes de compostage que de « composteux »! Chacun possède sa méthode secrète et raffine sa recette avec l’expérience. Cependant, nous pouvons démontrer les aspects de base nécessaires pour réussir un bon compostage. Le compostage est un processus par lequel des matières organiques se décomposent à l’aide de microorganismes pour former un humus stable. Le compostage à la ferme est une technique de récupération des déchets encore marginale pour la majorité des producteurs et plus souvent utilisée en agriculture biologique. L’utilisation d’un compost stable comme fertilisant ou comme structurant du sol est bénéfique pour les cultures. Les avantages du compost peuvent être facilement remarqués lorsque celui-ci est bien fait. Pour ce faire, il faut connaître les processus de compostage et respecter certains paramètres. La température, le ratio carbone/azote, le taux d’humidité et le pH sont des exemples des certains paramètres nécessaires à contrôler. Ainsi, peu importe l’utilisation qu’on en fait (soit agricole ou domestique), seuls les intrants vont varier. La régie du compostage restera similaire. La nature des intrants utilisés jouera un rôle sur la durée de compostage et sur la régie de celui-ci. Par exemple, pour un compostage domestique, les résidus de table végétaux (les pelures, les légumes…) sont des éléments riches en eau et en azote, ils se décomposent donc facilement. À ces déchets, on peut ajouter des résidus de jardin (tiges, racines…), des feuilles séchées ou d’autres éléments fibreux riches en carbone. Il est important de ne pas introduire des déchets comportant des viandes, des produits laitiers ou des huiles. Ces matériaux ne se décomposent pas bien et peuvent attirer les vermines. Le verre, le métal et le plastique ne se compostent pas. La fabrication d’un bon compost est facile lorsqu’on maîtrise les éléments qui le régissent. Notre formidable kiosque vous permettra de devenir de véritables génies du compost et vous serez en mesure de pratiquer le compostage à la maison! Serez-vous capable de déjouer nos questions interactives? Venez tester vos connaissances à notre extraordinaire kiosque. Vous verrez que ce n’est pas sorcier! La cuniculture, ça vous dit quelque chose? Andrée-Anne Hudon Thibeault, étudiante en agronomie L’élevage de lapins est peu connu au Québec. Les principaux pays producteurs dans le monde sont situés dans le sud de l’Europe. Il s’agit notamment de l’Italie, de l’Espagne et de la France, qui sont les leaders en ce qui a trait aux techniques d’élevage. Par contre, en terme de production, c’est la Chine qui se classe première à l’échelle de la planète. une diminution du nombre d’exploitations, mais une augmentation de la taille des élevages. La consommation annuelle de viande de lapin est très faible au Québec. Elle est d’environ 150 g par habitant. En comparaison, la consommation moyenne mondiale est de 300 g par personne, En Amérique du Nord, la production reste et en France elle se situe à près toujours à développer. Aux États-Unis, une de 3 kg par habitant. D’ailleurs, grande proportion de la viande de lapin est près de la moitié de la viande de un produit secondaire de l’élevage de lapins lapin au Québec est consommée par les de races pour les populations originaiexpositions. Le SI LA POPULATION DONT LE REVE- res du bassin médiQuébec est la NU EST SUPÉRIEUR À LA MOYENNE terranéen. Pour les seule province où autres consommala production est MANGEAIT DU LAPIN UNE FOIS PAR teurs, le lapin est un v é r i t a b l e m e n t AN, IL FAUDRAIT DOUBLER LA PRO- nouveau produit organisée. Ceci a DUCTION ACTUELLE. haut de gamme. En permis d’indusoutre, si la populatrialiser la production en s’inspirant des tion dont le revenu est supérieur à la technologies utilisées par les principaux moyenne mangeait du lapin une fois par an, pays producteurs européens. Il en résulte il faudrait doubler la production acL’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation tuelle. L’industrie a donc un grand potentiel de développement, surtout au niveau de la découpe et de la transformation. En effet, la majorité des consommateurs ignore comment cuisiner ce type de viande. Pour l’instant, le Québec a développé de nouveaux marchés avec l’Ontario et la ColombieBritannique. Toutefois, ces marchés sont plutôt instables. L’industrie cunicole est donc en plein développement et offre de nombreux potentiels. Pour que cette industrie progresse en harmonie avec les objectifs de développement durable, il faut s’assurer que les efforts de croissance s’insèrent dans une perspective à long terme. Ainsi, les marchés développés devraient pouvoir assurer le développement de la production actuelle, tout en s’assurant que les générations futures puissent continuer dans le même sens. Volume 39, numéro 5, janvier 2008 25 Un mouton c’est bien, mais plein c’est mieux! Renaud Trudel Boisclair, étudiant en agronomie Ces chers moutons… que ferions- canadien car, contrairement aux bovins, ils nous sans eux? Sans les moutons, nous pouvaient facilement s’adapter aux pâturan’aurions plus ces fameuses mitaines trico- ges accidentés de certaines régions. Pendant tées avec amour par la grand-mère, plus rien de nombreuses années, la production ovine à compter pour s’endormir, et que dire de fournissait une importante partie de l’indusl’expression « doux comme un mouton », trie du bétail au Canada. Puis, la production qui n’existecommerrait plus! Je LA PRODUCTION OVINE A POUR PARTICULARITÉ ciale d’ane m’inté- DE DÉPENDRE D’UN FACTEUR QUI N’EST PAS gneaux a resse pas à PRÉSENT DANS LES PRODUCTIONS BOVINES OU engendré la produc- PORCINES : LA PHOTOPÉRIODE. une sélection ovine tion de uniquement parce que je suis frisé, mais races avec des caractères intéressants, plutôt parce que c’est une production qui, à comme la prolificité et la qualité bouchère mes yeux, est marginale, encore très peu ainsi que, plus récemment, la production développée et qui a beaucoup de potentiel. laitière. Avant de commencer, on va mettre quelque chose au clair : bélier, brebis, agneau, agnelle et… mouton. C’est quoi un mouton exactement? Pour ceux qui ne le sauraient pas, le mouton est un bélier castré, ce qui entraîne une absence de cornes. Il ne faut donc pas le confondre avec la brebis! Comme la production ovine est relativement peu connue, je vais commencer par vous faire un bref aperçu historique du mouton au Canada, pour ensuite enchaîner avec la production en général et quelques plans de développement durable. Les moutons ont accompagné les premiers pionniers dans leur périple vers l’Ouest Bien que certaines races comme le Dorset, le Suffolk ou bien le Hampshire soient plus répandues que d’autres au Canada, il y a encore beaucoup à faire afin d’améliorer la génétique des moutons pour créer une race de prédilection en production de viande ou de lait. De plus, la production ovine a pour particularité de dépendre d’un facteur qui n’est pas présent dans les productions bovines ou porcines : la photopériode. En effet, les brebis et les béliers sont sensibles à la longueur des journées en ce qui concerne leur cycle de reproduction, ce qui vient limiter la productivité et entraîne une augmentation L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation des coûts de production. Depuis 1980, certains producteurs utilisent un programme d’éclairage artificiel afin de « contrôler » les agnelages mais, là encore, des recherches sont en cours afin de maximiser la productivité ainsi qu’un apport régulier en viande sur le marché. Côté développement durable, la production ovine suit les traces des productions bovines et porcines. Actuellement, un plan sur la conception des amas de fumier au champ est élaboré afin de réduire les facteurs pouvant polluer les eaux de surface. La disposition des cadavres d’animaux morts est aussi réglementée afin de limiter les effets sur la salubrité des cours d’eau environnants ou sur la santé du troupeau ainsi que celle des populations à proximité. On peut aussi noter les bilans de phosphore et les analyses du fumier et des sols avoisinant les fermes qui permettent de mieux contrôler les facteurs polluants. Il est évident qu’il reste beaucoup à faire afin d’améliorer la productivité, mais la production ovine étant en pleine expansion, il risque d’y avoir de nombreux changements dans les années à venir. Je vous invite donc tous à passer à mon kiosque à la SAAC pour avoir plus d’informations et voir de beaux moutons! Volume 39, numéro 5, janvier 2008 Savoura est une entreprise québécoise oeuvrant dans la production de tomates de serres. Ses 19 hectares de serre (comparable à 38 terrains de football) produisent annuellement près de 12,5 millions de kilos de tomates. L’entreprise compte aujourd’hui plus de 350 employés répartis sur 7 divisions à travers la province de Québec. Savoura se distingue par sa gestion des ressources humaines comme en témoigne ses deux prix d’excellence remportés en 2004 et 2005. EMPLOIS ÉTUDIANTS- ÉTÉ 2008 Stagiaire au bureau des ventes Sous la responsabilité de la chargée de comptes, vous aurez comme principales fonctions de prendre et faire le suivi des commandes des clients détaillants sous votre responsabilité et les facturer, tenir à jour différentes statistiques de ventes et effectuer certaines tâches de secrétariat. 4 représentants(es) (2) Rive-Nord de Montréal , Mont Laurier et Outaouais (1) Rive-Sud de Montréal (1) Région de Québec En collaboration avec le représentant de votre secteur, vous effectuez la promotion du produit auprès de notre clientèle établie, vous assurez le suivi du service à la clientèle, vous coordonnez toutes les activités de dégustation en magasin pour la période estivale et vous aurez à négocier les meilleurs espaces-tablette chez les détaillants. Stagiaire en agronomie - Stage de production (1ère Année) (2 postes à Danville – Asbestos) Sous la responsabilité du chef de culture et en collaboration avec le technicien, vous aiderez l’équipe dans l’accomplissement de leurs tâches techniques relatives à la culture en serre (suivi des cultures, des irrigations, de la phytoprotection, de la pollinisation, etc). Tous ces postes sont temps plein, 40 heures par semaine, pour la période de l’été débutant au début du mois de mai et se terminant à la fin du mois d’août. Nous offrons une rémunération concurrentielle pour les postes d’étudiants. Si un de ces postes vous intéresse, n’hésitez pas à envoyer votre CV à l’attention de Christian Plamondon au 700, rue Lucien Thibodeau, Portneuf (Québec), G3M 2V1, courriel : [email protected], télécopieur : (418) 286-4275. 27 Émeu ou autruche? Pierre-Luc Lussier, étudiant en agronomie L'émeu (nom scientifique : Dromaius ceux qui ont des problèmes artériels ainsi novaehollandiae) est l'emblème national de qu'à ceux qui prennent soin de leur santé et l'Australie. Cet oiseau est le deuxième plus qui désirent mieux se nourrir. Voici un tagros au monde, après l'autruche. Il mesure bleau comparatif de la viande d'émeu vis-àde 1,50 à 1,80 m (cinq à six pieds) et pèse de vis d'autres viandes. 56 à 68 kg (125 à 150 livres). L'émeu atteint sa maturité sexuelle entre 18 mois et trois Une carcasse d'émeu donne environ de 14 à ans, généralement aux alentours de la 23 kg (30 à 50 livres) de viande. Si la moitié deuxième année. Cet oiseau peut se repro- de la population des États-Unis mangeait duire pendant environ 20 ans et il a une lon- Analyse de la viande d'émeu : gévité d'environ 40 émeu porc boeuf volaille poisson ans. Un fait très intéressant est à noter : Eau (%) 73,6 70 75 73-75 82 dans leur milieu natuGras (%) 1,7-4,5 25 2-15 1-3 1 rel, c'est le mâle qui couve les oeufs et Protéines 21,2 18-28 18-22 23-24 16 élève les petits pen- (%) dant que la femelle Cholestédéfend le territoire. rol 39-48 80-105 63 64-90 mg/100g L'huile Connue par les abori- Calcium 4,5-7,7 10 10 8-17 20-40 gènes d'Australie de- mg/100g puis des siècles, l'huile Magnéd'émeu était produite sium 29-31 17-25 20 20-27 25-50 avec le gras fondu mg/100g pour traiter les entorses, les foulures, les Calories 157 114 70-120 contusions, les brûlu- Kcal/100g 113-127 319 res dues au soleil et était aussi utilisée pour Source: ADRIA Quimper (France) les soins de la peau. L'huile d'émeu aurait des propriétés anti- quatre onces de viande d'émeu inflammatoires et hydratantes. Elle serait par année, il faudrait 1 500 000 aussi hypoallergène et bactériostatique. Un émeus par année pour combler émeu donne environ six litres de cette huile. cette demande. La viande La plupart des restaurants cinq étoiles d'Australie servent de la viande d'émeu. Cette viande est rouge foncée et elle est comparable au bœuf pour le goût. La viande d'émeu a un taux de cholestérol et de gras moins élevé que celle du bœuf, tout en étant plus riche en fer, en protéines et en vitamines. Pour ces raisons, la viande d'émeu est considérée comme une viande « santé » et elle est recommandée à Émeu d’Australie Coquilles d'œuf, plumes et ongles d'orteils Les coquilles peuvent être sculptées ou peinturées. Les plumes peuvent être utilisées par les créateurs de mode ou pour la décoration et l'artisanat. Elles sont aussi utilisées dans la confection d'oreillers. Les ongles d'orteils (ou plutôt les griffes) sont considérés comme des pierres semiprécieuses et sont utilisés en joaillerie pour faire des bijoux ou divers objets. Tous trois servent aux artistes ou à la décoration. *** Autruche, nom d'un grand oiseau coureur que l'on ne trouve aujourd'hui qu'en Afrique, mais qui habitait autrefois le MoyenOrient. Le nandou vit en Amérique du Sud. L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Les autruches sont les oiseaux vivants les plus grands et les plus forts. Leur hauteur, de la couronne aux pieds, atteint une moyenne de 2,4 m et leur poids 136 kg. Le cou est long, la tête petite avec de Autruche d’Afrique grands yeux et le bec court et large. Les autruches étendent leurs petites ailes lorsqu'elles courent et elles utilisent leurs longues pattes robustes pour se défendre. Les pieds n'ont que deux doigts. Le mâle a un plumage noir, sauf pour les ailes et la queue qui sont blanches. Les plumes blanches, grandes et douces du mâle sont celles que l'on commercialise. La femelle arbore un plumage brun grisâtre assez terne. Les autruches sont d'excellentes coureuses et elles peuvent atteindre une vitesse de 65 km/h. Les mâles sont polygames et se déplacent dans les régions chaudes et sablonneuses avec trois ou quatre femelles, ou par groupes de quatre ou cinq mâles accompagnés des femelles et des jeunes. Les femelles pondent leurs œufs blanc jaunâtre ensemble dans un grand trou creusé dans le sable. Les œufs pèsent environ 1,4 kg (!); leur volume d'eau est d'environ 1,4 litre. Le mâle les couve la nuit, la femelle pendant le jour. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'élevage d'autruches domestiquées pour leurs plumes était largement répandu en Afrique du Sud, en Algérie, e n Australie, en France et aux ÉtatsUnis. Les plumes d'autruches étaient utilisées dans la confection des chapeaux et dans la couture. Cet élevage faillit disparaître lorsque la demande de plumes devint presque nulle. Mais, l'introduction de la peau d'autruche sur le marché du cuir de luxe et l'utilisation de sa chair comme viande ont contribué à relancer l'intérêt pour l'élevage d'autruches. Volume 39, numéro 5, janvier 2008 28 Le bison d’Amérique Mathieu Bisson, étudiant en agronomie Eh oui! Il est de retour à la SAAC après plusieurs années d’absence. Il est gros, pesant et poilu. Arborant fièrement ses deux cornes de 50 cm, le bison sera dans sa cage prêt à vous revoir. Le bison d’Amérique est un animal hors du commun. Souvent nommé maladroitement le « buffalo » d’Amérique, le bison se différencie de ses congénères indiens et philippins par sa stature et son poids. Alors que la femelle adulte (3 ans) peut atteindre 5 pieds de haut et peser 1200 livres, le mâle adulte (4 ans) peut atteindre une hauteur de six pieds et peser 2100 livres. Les cornes que les animaux des deux sexes arborent atteindront 22 pouces chez le mâle adulte et seront distantes de 16 pouces à leur base sur le crâne. Avant même que les premiers colons débarquent en Amérique, le bison colonisait une grande partie du continent. En effet, sa population s’étendait du nord du Mexique jusqu’au 60e parallèle, et de la pointe des Grands Lacs jusqu’aux Montagnes Rocheuses. Ils étaient au nombre d’environ 30 mil- mâles. Ceux-ci formeront un cercle autour des veaux et tenteront de repousser les agresseurs qui sont parfois au nombre de 15 à 20. La période de reproduction, quant à lions. Cependant, plusieurs marchands eu- elle, aura lieu de septembre à novembre et ropéens virent en le bison une opportunité sera marquée par la pousse du poil sur le économique immense. Ses cornes, sa bison et l’épaississement de sa cote de chair. viande, son pelage, Il sera fin près pour l’hiainsi que ses os furent ver. Le bison perdra jusmarchandés au détriqu'à 12 % de sa composiment de la population tion corporelle lors d’un animale. En 1870, ces hiver doux. On peut facigrands bestiaux ne se lement en déduire qu’elle retrouvaient plus sera encore plus imporqu’au Canada et dans tante lors d’un hiver plus le nord des Étatsrigoureux. Cet animal, Unis. La population a bien adapté à son climat, même atteint un seuil Le bison perdra jusqu'à 12 % de sa pourra y survivre pendant de 2100 têtes; elle a composition corporelle lors d’un plus de 20 ans. En captidonc été protégée par hiver. vité, les bisons atteingnent les gouvernements afin parfois 40 ans. Les princid’assurer la survie de cette espèce. pales causes pouvant entraîner la mort des bisons sont la prédation, le manque d’aliParlons maintenant de reproduction. La ments et les parasites qu’ils transportent. femelle devient fertile dès la troisième année et ne pourra avoir qu’une seule gestation Ah! Et en passant, saviez-vous que le bison par année de laquelle naîtra un rejeton, par- est un animal dont la viande, consommée en fois deux, en mai ou en juin. Durant les une certaine proportion de votre alimentapremiers jours de sa vie, le veau est très tion, a des propriétés très intéressantes pour sujet aux attaques des coyotes et des griz- lutter contre les maladies cardio-vasculaires! zlis. La tâche de la protection revient aux Une production d’avenir… les chèvres L’équipe du kiosque de la production caprine du salon de la SAAC* *Mélissa Crimo, Alicia GilbertGagnon, Mélodie Beaulieu et Lucie Lamontagne, étudiantes en agronomie. Les chèvres ont été parmi les premiers animaux à être domestiqués, il y a de cela douze mille ans. Elles sont source de lait et de viande pour nous nourrir, en plus de nous fournir leur peau et leur toison pour nous abriter et nous vêtir et leur fumier pour fertiliser nos cultures. À l'échelle du globe, les chèvres sont élevées dans un large éventail de milieux et elles se sont adaptées à toute une gamme de conditions environnementales. Leur capacité à mettre à profit des régimes alimentaires divers, leur adaptabilité ainsi que leur viande unique, leur toison et leur lait digestible ont amélioré la qualité de vie de nombreuses personnes, riches et pauvres, partout dans le monde. L’utilisation des produits issus de la chèvre varie cependant selon les pays, les cultures et le climat. Au Québec, la production caprine n’est cependant pas une industrie particulièrement importante. Les éleveurs sont peu nombreux et ne bénéficient pas d’un soutien sur le plan financier aussi important que pour les autres « grosses » productions, telles que les productions laitière, avicole ou porcine. Le lait de chèvre est également utilisé dans plusieurs savons et crèmes, ces produits étant réputés comme étant bénéfiques pour la peau, ce qui pourrait expliquer leur popularité croissante. Au niveau de l’alimentation, mis à part le lait, la viande peut également être consommée. Cependant, elle n’est pas courante dans les épiceries, et rares sont les personnes qui peuvent affirmer avoir déjà consommé de la viande de chèvre. Concernant le mohair (la toison de l’animal), au Québec du moins, il est plutôt considéré comme un sousproduit. Malgré son activité restreinte, la production caprine mérite Il n’en demeure pas moins d’être connue puisque les proque cette industrie mérite duits issus de cette industrie d’être connue par les Québésont très appréciés par plucois, puisque nous consomsieurs consommateurs. Dans mons tout de même plusieurs les années à venir, la demande produits issus de la chèvre. pour de tels produits pourrait En effet, le lait de chèvre donc augmenter, ce qui entre dans la fabrication de Savons au lait de chèvre contribuerait à l’essor de cette plusieurs produits. Le fromage de chèvre est sans doute le meilleur industrie qui se trouve, à l’heure actuelle, exemple. Au cours des années, l’éventail de dans une situation qui n’est pas des plus favorables. ces fromages s’est considérablement élargi. L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 29 Ah! ces frais de scolarité! Mathieu Couture, étudiant en agronomie Bonjour et bonne année à tous. Quoi de mieux en cette nouvelle année que de parler encore des frais de scolarité. Lorsque le rédacteur en chef de ce journal m’a demandé de lui faire un article, j’étais hésitant, lui disant que mon horaire était trop chargé et bla, bla, bla. La vraie raison serait peut-être que, comme la majorité des Québécois, je chiale dans mon salon et file à l’anglaise le temps venu de m’exprimer sur un sujet chaud. Mais pas aujourd’hui. Alors, voici ce que j’ai à vous dire sur les charmants frais de scolarité. Tout d’abord, parlons du fameux 50 $ qu’il nous en coûtera de plus, à nous, étudiants, par session pendant cinq ans, pour un total de 500 $. Je dirais pour ma part que c’est seulement une brosse de moins pendant la session. J’entends déjà les militants crier que mon argumentation est dérisoire, mais allons maintenant plus en profondeur. étudiant se dirige vers le Pub pour s’abreuver. Deux pichets plus tard, les amis se disent qu’un voyage dans le Sud pendant le temps des Fêtes serait vraiment trippant… La suite, un jour peut-être. J’aimerais juste que nous prenions un bref instant pour penser combien notre petite histoire est dispendieuse. Utopie ou réalité? Une promenade dans les stationnements nous confirmera qu’il n’y a pas beaucoup de rouille sur les voitures et que les Corolla 1995 comme la mienne sont en voie d’extinction. Autre fait, parlons de la radio poubelle : CHOI. Ouch, que ça fait peur! CHOI est une radio où tout le monde peut donner son point de vue. Alors un militant pour le gel des frais scolaires a appelé à la station. 45 minutes plus tard, le militant raccrochait, car l’animateur lui avait dit que ses impôts payaient ses études, car « Monsieur-gel-des-frais » parlait au cellu- L’UNIVERSITÉ N’EST PAS UN Voici vraiment mon argumentation! Je trouve qu’il est paradoxal que ENDETTEMENT, C’EST UN certains étudiants prônent le gel des INVESTISSEMENT À frais de scolarité, pendant qu’ils sont en accord avec les moyens de LONG TERME. pression d’un groupe de travailleurs de l’Université pour une augmentation salariale. Je n’ai rien contre l’augmentation, mais comment l’Université va-t-elle payer les travailleurs si nous n’augmentons pas les laire. Après cela, nous allons nous plaindre frais de scolarité? Il faut suivre la tendance : que nous n’avons pas d’argent pour payer « ça fait 14 ans qu’ils n’ont pas augmenté et nos études, mais nous en avons assez pour ce n’est pas cette année que cela va augmen- utiliser notre cellulaire 45 minutes de temps ter! ». J’aimerais connaître les domaines pour défendre nos idées. Encore un paradans notre société où les charges n’ont pas doxe. augmenté en 14 ans. Je cherche encore, mais je n’ai toujours rien trouvé. Alors, le Il y a des gens, dans notre société québégouvernement doit se tourner vers quoi coise, qui voient leur paie coupée en deux pour payer nos études? Eh bien, oui, il faut pour payer, entre autres, notre éducation. les payer par NOS IMPÔTS. Ah non! c’est En ce moment, c’est facile de militer pour le vrai, nous, étudiants, nous ne payons pas gel, mais lorsque nous serons sur le marché encore d’impôts, c’est donc la société qui du travail, est ce que nous allons aimer voir partir 500 $ de notre paie pour payer un paie pour nous. beau char, un cellulaire, un voyage à notre Je vais vous raconter une petite histoire. Il étudiant? C’est sûr qu’il y a des étudiants qui était une fois, un étudiant qui se dirigeait en ont vraiment besoin, je ne ferme pas les vers l’Université avec une voiture datant de yeux devant ce fait : je ne suis pas niaiseux, quelques années seulement. Arrivé à desti- je pense! Un emploi d’été peut accomplir nation, il stationne son auto dans une zone bien des miracles quand on sait bien s’admi1, car les zones 2 et 3 se font rares. Soudai- nistrer. Pour ceux ayant un horaire trop nement, sa vie s’arrête pour quelques ins- chargé, je réponds qu’une personne dans sa tants, son cellulaire sonne. Un ami l’invite vie va s’endetter pour une maison, une auto, au Pub pour prendre un pichet de bière en etc. Alors, je me dis : « c’est quoi s’endetter fin de journée. Sa journée de cours terminée de 25 000 $ pour acquérir des connaissances et ne pouvant refuser l’invitation, notre qui vont me servir à accomplir avec profesL’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation sionnalisme mon emploi pour le reste de ma vie »? L’université n’est pas un endettement, c’est un investissement à long terme. Je suis d’accord qu’il ne faut pas se ramasser à payer 10 000 $ par session, mais personne ne nous oblige à aller à l’université, donc personne n’est obligé de tout nous payer, c’est notre choix d’y aller pour nous épanouir et pour réussir dans notre vie future. En dernier lieu, je voudrais vous parler de la démocratie dans nos assemblées spéciales ou générales. Nous avons eu une preuve flagrante d’un manque dans la démocratie cet automne au cégep F-X Garneau. L’assemblée votante au sujet des frais de scolarité s’est faite à une heure où la plupart des étudiants avaient des cours, 11h30. WOW, quelle belle heure pour une assemblée! Évidemment, une petite clique de « pro-gel » n’avait pas de cours à cette heure-là ou ils n’y sont tout simplement pas allés. Lorsque l’heure du midi est arrivée, la salle était pleine et les partisans de l’indexation n’avaient plus de place. Savez-vous quoi? Le gel des frais de scolarité a été accepté avec une grande majorité. Maudite belle démocratie! Quant à nous, reculons seulement à l’an passé pour parler de notre démocratie universitaire. Je suis un vilain garçon, il ne faut pas regarder dans le passé, car c’était une ancienne équipe. Souvenez-vous que le président de la CADEUL avait insulté les associations qui étaient en faveur de l’indexation avec un discours accusateur, ou souvenezvous simplement de l’assemblée générale le vendredi à 17h00, par la gang du De Koninck (qui, vraisemblablement, ne travaille pas la fin de semaine pour faire une assemblée à cette heure-là). L’assemblée générale est l’instance la plus démocratique, mais jusqu’à quel point? Le gel était passé avec une forte majorité. Cette année, la CADEUL est différente, elle laisse le choix aux associations. C’est bizarre de voir des membres de la CADEUL se promener avec des macarons qui prônent le gel des frais. Je termine mon article en vous disant que je suis une personne ouverte d’esprit qui aime débattre de ses opinions et que je vous aime tous. Si mon article vous a choqué, venez me voir, nous en discuterons et cela va me faire un très grand plaisir. P.S. Si vous allez dans les rues pour militer, évitez les viaducs, ils vont tomber de plus en plus. Pourquoi? Est-ce que les anciens gouvernements ont mis trop d’argent dans l’éducation et pas assez dans les infrastructures? Ce n’est pas vendeur de mettre de l’argent dans le béton! Volume 39, numéro 5, janvier 2008 31 Pour tout l’or du monde Geneviève Laroche, étudiante en agronomie tions de travail forcé lors de la construction d’un chemin de fer reliant la mine à l’usine d’extraction, de contamination des sources d’eau potable et de l’exploitation des travailleurs. La compagnie a, de son côté, émis de nombreux communiqués pour démentir les faits et conserver une image dorée aux yeux de ses actionnaires. Cependant, elle n’a jamais remis en cause ses liens étroits avec le régime répressif en place dans le pays, ce qui est loin de lui faire honneur. La compagnie a même tenté d’étouffer une résolution de ses propres actionnaires en 2006 lui demandant de dévoiler ses politiques (élaborées conjointement avec la junte) relatives aux droits humains et à l’environnement. Évidemment, ce ne fut jamais fait. Curieusement, en novembre 2006, la compagnie disait vouloir se départir de la mine pour se concentrer sur ses activités de prospection en Mongolie. Au début 2007, le site de Monywa passait aux mains du géant britannique Rio Tinto… 21 septembre 2007. Vous vous ré- grosses sources de capitaux étrangers pour veillez de votre torpeur dans un cours qui le Myanmar. Le plus beau dans tout ça, c’est s’éternise et qui, une fois de trop pensez- que l’entreprise souligne avoir consulté le vous, aurait pu vous être utile si seulement gouvernement canadien avant de décider de vous aviez eu assez de sommeil dans le faire affaire avec le régime militaire. Encore corps pour rester alerte et écouter attentive- mieux, le Régime de pension du Canada ment le professeur lire soigneusement ses (RPC), l’un des plus importants régimes de drabes et monotones diapositives. Vous fonds de retraite au pays, possède des acdonneriez tout l’or du monde pour LE RÉGIME DE PENSION DU CANADA POSêtre ailleurs. Pendant ce temps, à SÈDE DES ACTIONS DE LA COMPAGNIE l’autre bout de la BHURMA IVANHOE MINES LTD. planète, plus de 13 000 personnes se joignent au mouve- tions de la compagnie Bhurment de protestation des bonzes (moines) ma Ivanhoe Mines Ltd. birmans dans les rues de Rangoon, la capi- pour un montant total qui tale du despotique Myanmar (Birmanie) et se chiffrait, en 2006, à quelques 32 millions marchent pour réclamer la fin du régime de dollars canadiens. Quelle belle façon de militaire en place depuis maintenant 25 ans. montrer notre solidarité à un pays qui a tant Ce mouvement de protestation durera plus fait pour garantir la paix et la liberté de pen- Cette histoire est sans doute un cas isolé. Si d’un mois, et ce malgré la sauvage répres- ser à ses citoyens. seulement c’était le cas. Un peu partout dans sion orchestrée par les soldats de la junte et le monde, en Asie, en Afrique et en Améril’intervention tiède de la communauté inter- Bien sûr, des groupes d’opposition tels que que du Sud, des compagnies minières cananationale. les Amis canadiens de la UN PEU PARTOUT DANS LE MONDE, Birmanie, Amnistie InternaDans un pays dirigé de la sorte, la place de tionale Canada et l’orgaDES COMPAGNIES MINIÈRES CANAla démocratie est nulle, et celle des droits nisme MinesWatch ont traDIENNES BAFOUENT LES DROITS DE humains, bien illusoire. La Birmanie, accu- vaillé d’arrache-pied depuis sée de violations flagrantes des droits de la des années pour sensibiliser L’HOMME EN TOUTE IMPUNITÉ. personne, fait d’ailleurs l’objet de multiples le public et faire des pressanctions internationales, et ce tant au plan sions sur la compagnie. Ces groupes ont diennes bafouent les droits de l’homme en politique qu’économique. Vous serez d’ail- publié de multiples rapports relatant les toute impunité. Cette année, Développeleurs certainement heureux d’apprendre, manquements de la compagnie quant au ment et Paix axe sa campagne de sensibilisachers Canadiens, qu’une de nos compagnies respect, entre autres, du droit des travail- tion sur les pratiques douteuses de ces comminières, la Bhurma Ivanhoe Mines Ltd., leurs et des personnes et à la protection de pagnies. En clair, il réclame l’imputabilité détenait jusqu’à tout récemment, en copro- l’environnement, par exemple des alléga- des compagnies extractives et la mise en priété avec la plus imporœuvre d’un cadre canadien de lois et règletante compagnie minière « ments régissant les pratiques de ces compapublique » birmane, le plus gnies en termes de droits sociaux et environgros site d’exploitation nementaux, et la création d’un ombudsman minière dans le pays. En indépendant pour défendre les populations effet, depuis 1996, la comlésées. Parce que la dignité humaine vaut pagnie Ivanhoe Ltd. a inplus que tout l’or du monde. vesti plus de 90 millions de dollars dans un projet conjoint à parts égales avec Pour signer la pétition de Développela junte dirigeante afin de ment et Paix : mettre en valeur la mine de -www.devp.org/devpme/fr/education/ cuivre à ciel ouvert Monyeducationcampaign-fr.html wa. En clair, cela signifie le paiement de redevances et Pour plus d’infos sur les compagnies le partage des profits avec minières canadiennes : les dirigeants de la junte. -www.halifaxinitiative.org/updir/ L’investissement canadien La Bhurma Ivanhoe Mines Ltd., détenait jusqu’à tout miningmap-fr.pdf dans ce projet a d’ailleurs récemment le plus gros site d’exploitation minière du -www.amnesty.ca/take_action/actions/ constitué pendant plus de sharepower_ivanhoe_burma_action.php Myanmar. dix ans l’une des cinq plus L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 33 spécial SAAC Par Jeanne Camirand et Renaud Sanscartier Quoi faire ce mois-ci pour presque rien Music for money et Maxime Robin - la Ninkasi le 18 janvier Artist of the year, Socalled, CEA, Peakafeller - Grand Salon le 23 janvier Urbanopolis (pour le 400e) - Musée de la civilisation à partir du 16 janvier Red Bull Crashed ice - Vieux-Québec le 26 janvier Faire l’amour Venir visiter et apprendre à la SAAC Dans la foulée des grands journaux de ce monde, voici NOS top 1 de 2007 Top 1 des mois de 2007 Top 1 des albums de 2007 Top 1 des animaux de 2007 • Septembre • The Flying Club Cup de Beirut • Le Lapin Top 1 des films de 2007 Top 1 des fruits de 2007 Top 1 des spectacles de 2007 • Après la noce de Susanne Bier • La baie de l’Argousier • Uberko au Festival d’été Sudoku biodynamique Un problème ne peut se régler avec le même niveau de conscience auquel il a été créé. 6 1 3 4 1 8 5 6 5 3 2 2 Albert Einstein 8 7 4 4 5 9 1 9 5 2 6 8 7 1 3 Quiz SAAC : pour apprendre gratuitement! (aucun prix n’est à gagner) Pendant votre visite au Salon de la SAAC, n’hésitez pas à échanger avec les étudiants et les exposants afin de parfaire vos connaissances du milieu agroalimentaire. Servez-vous de ces 10 questions pour engager la conversation. •Qu’est-ce qui démarque la crème glacée Coaticook? •Qu’est-ce qu’un kilomètre alimentaire? •Qu’est-ce que la stabulation libre en production laitière? •Quels sont les trois piliers d’un développement durable? •Quelle certification, autre que biologique, existe-t-il au Québec dans le secteur des grains? •Qu’est-ce qu’un club-conseil en agroenvironnement? •Les vaches dégagent un gaz à partir duquel il est possible de produire de l’électricité. Lequel? •Est-il possible d’acheter de la viande de lapin à l’épicerie? •Quelle quantité de miel une abeille produit-elle durant sa vie? •Comment appelle-t-on le jus sucré, de raisins ou de pommes, à partir duquel est fait le cidre ou le vin? L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation Volume 39, numéro 5, janvier 2008 34 Le courrier du Roux Frédéric Normand, étudiant en agronomie et Annie Gagnon, étudiante en sciences et technologie des aliments Avis aux visiteurs de la SAAC : ce courrier du cœur n’est pas à prendre au sérieux! Salut Roux, Je t’écris parce que là, je suis vraiment mélangée. En fait, techniquement je suis une fille très simple au départ, mais on dirait que cette année, me choisir un chum c’est compliqué! J’aime bien ça m’impliquer, alors je commence à rencontrer trop de gars intéressants et je ne sais plus qui choisir! Étant donné que la SAAC est très bientôt, je les vois de plus en plus et je n’arrive pas à décider lequel je devrais aborder. Depuis qu’il a coupé sa moustache, le président a l’air tellement « sweet »! Son air dominant de chef de la tribu au méchoui et sa voix d’annonceur m’ont littéralement séduite. Dans les communicateurs, il y en a un avec une maturité et un professionnalisme sans pareil et un goût vestimentaire unique, alors que l’autre possède un verbe coloré et une élocution si recherchée et il n’a pas peur de dire ses opinions. Qui choisir? Au cabaret, le directeur de la ferme m’a charmée avec sa magnifique voix et son petit côté « cochon ». Et que dire du directeur des projets qui était si sexy avec son petit accent du N.-B. dans son rôle d’animateur! Et le gars de la thématique, il est tellement mystérieux derrière ses lunettes « fashion »! Je comprends pourquoi tant de filles tentent de percer son mystère. Pis honnêtement, les gars de la technique, c’est ce qu’il y a de plus homme au Comtois! Ils travaillent fort, ils sont vaillants mais ils ont un côté doux. L’un est un danseur-né et a un sens de l’humour qui surprend et l’autre sourit tout le temps et séduit en « big bill » et caps d’acier. QUE FAIRE ? Pitié Roux, donne-moi des idées pour les côtoyer le plus possible… Je vais déjà faire un kiosque avec des amies à la thématique, mais je veux me démarquer… comment on fait pour attirer l’attention d’un « gars-duComtois-full-SAAC » ? Une impliquée qui veut rencontrer ☺ *** Salut fille impliquée qui veut avoir un choix éclairé, Étant donné que je suis moi-même un gars du Comtois qui participe à la SAAC depuis plusieurs années, je connais pas mal toutes les facettes de l’implication. Tu dis que tu vas faire un kiosque à la thématique, c’est bon, mais, si tu veux te démarquer, arrangetoi pour être toujours là et paraître plus intéressante que tes amies, sinon elles peuvent te voler la vedette. Pour ce faire, essaie d’être extravagante : rouge à lèvres bien « pétant », démarche à faire tomber le plus viril des hommes, élocution sensuelle lorsque tu parles de ton sujet, soif d’apprendre plus sur la SAAC. Voilà quelques exemples qui pourront t’aider à te faire remarquer. Prends seulement l’exemple de ton beau « pétard » de directeur de la thématique. Celui-ci aime les filles intéressantes, alors le slogan « sois belle et tais-toi » NE SUFFIT PAS, mais celui de : « SOIS BELLE ET EXPRIME-TOI » est plus adapté à ce genre de mâle. C’est sûr que si tu veux aborder les gars de la technique et de la ferme, deux moyens s’offrent à toi. D’abord, tu peux mettre un casque, des caps d’acier pis une belle petite chemise à carreaux et montrer que tu sais comment manier un marteau. Tu peux aussi jouer la fille qui veut apprendre avec un « look » jeune fille intéressée par les muscles et le savoir d’un agriculteur! Le montage de la SAAC dure toute la semaine (PIS C’EST LONG EN BIPPPPPP!) mais pendant ce temps c’est bien plus facile pour toi d’attirer leur attention, car c’est à ce moment qu’ils sont plus vulnérables : ils sont fatigués, affamés, sur les nerfs. Rien de mieux qu’une fille pour les ravitailler. Arrange-toi pas pour avoir l’air d’une dinde en tombant d’une échelle (de toute manière on a déjà un kiosque à dindes) pis te péter la clavicule gauche, il y a quand même des limites à te faire remarquer. Bien sûr, si tu veux accrocher les autres, tu peux te pointer au cocktail le vendredi matin. Va prendre une petite coupe de vin et un petit lunch bien mérité sur le dos du président. Prends ton air de petite fille sage L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation et professionnelle, va discuter avec les nombreux commanditaires et fais cligner tes beaux petits yeux pour que les gars des communications et le président se demandent : « Mais qui est-ce? Elle a l’air importante, je vais aller la voir! ». Ensuite, offre-leur une petite brochette de fruits (pour montrer que t’es pas une grosse cochonne) et trempe-la dans la fontaine de chocolat de façon sensuelle (pour montrer que finalement t’es une grosse cochonne). Pis ça c’est VRAIMENT LA PARTIE LA PLUS IMPORTANTE! À part ça, tu peux démontrer ton instinct maternel à tout le monde en guidant des enfants à travers la ferme. Si t’es capable de t’occuper d’un groupe de dix enfants pendant une heure, cela viendra démontrer aux gars de la SAAC que t’es une fille à marier! Imagine tous les gars de la SAAC à tes genoux seulement parce que tu t’occupes des enfants! Pis sinon ma grande, ben il ne te reste qu’une occasion de tous les mettre dans ta poche. Mise sur le banquet de la SAAC, habille-toi chic avec une belle robe, prends quelques verres de vin et amène beaucoup d’argent. Complimente tous les beaux bonhommes sur leur cravate, leur beau petit cul dans un habit, etc. Primo, vérifie lesquels sont accompagnés (ne brise pas de couple, c’est jamais « winner ».) Deuzio, les gars aiment bien se faire dire qu’ils sont beaux-fins-capables, alors goooo! Et pour finir, PAYER DES CONSOMMATIONS est le meilleur moyen de leur montrer ton intérêt pour eux ET NON POUR LEUR CASH! En tout cas, bonne chance, j’espère que tu rencontreras ton homme au salon de la SAAC! Pis sinon ben passe me voir à la Barak de la rentrée le 24, je vais t’en présenter de d’autres comités! Oublie pas que mes conseils valent de l’or et que si jamais y’en a aucun qui est intéressé, viens me voir et je vais m’organiser pour couper leur consommation à la Barak! Bonne SAAC! Roux et Annen (La team de la mort !) Volume 39, numéro 5, janvier 2008