Janvier 2008 - Association Générale des Étudiants en Agriculture

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Janvier 2008 - Association Générale des Étudiants en Agriculture
Volume 39, numéro 5 - janvier 2008
L’AGRAL
LE JOURNAL DES ÉTUDIANT(E)S EN AGRICULTURE,
ALIMENTATION ET CONSOMMATION
Lisez l’Agral en couleurs sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca
ÉDITION
SPÉCIALE
UN SURVOL DES
PRINCIPAUX KIOSQUES
DU SALON
AUSSI :
OPINION SUR LE GEL DES
FRAIS DE SCOLARITÉ P. XX
QUAND NOS COMPAGNIES
MINIÈRES BAFOUENT LES
DROITS DE L’HOMME
P. XX
Mot du président de la SAAC
Renaud Sanscartier, étudiant en agronomie
Chers visiteurs,
En mon nom et en celui du comité exécutif de la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation (SAAC), je vous souhaite la
bienvenue à notre Salon annuel, toujours entièrement organisé par des étudiants. Cette année, la Semaine des sciences forestières, un autre comité étudiant de l’Université Laval, se joint à la SAAC afin de vous offrir non pas un,
mais deux salons étudiants sur des thèmes connexes; un évènement à ne pas
manquer. Bâtissant sur 32 ans d’expérience, cette 33e édition du Salon reprend
la mission toujours très actuelle de la SAAC, soit celle de vulgariser les connaissances scientifiques et techniques dans les domaines de l'agroalimentaire et
de la consommation.
Il y a en effet 33 ans, nos prédécesde se doter d’une expérience unique
activité ouverte au grand public où
seurs étudiants ont décidé
et concrète en organisant une
ils auraient la chance de partager
leur passion, de vulgariser leurs
connaissances et de développer les
qualités
qui allaient faire d’eux de meilleurs professionnels. Bref, je crois qu’ils
désiraient tout simplement construire un
monde meilleur, à leur façon. C’est le privilège des gens dynamiques et jeunes de cœur,
dont font partie la centaine d’étudiants qui
ont pris part, d’une façon ou d’une autre, à
l’organisation de ce Salon.
Animés par un désir de participer
activement à l’évolution de
(Suite à la page 6)
PROCHAINE DATE DE TOMBÉE : 5 février 2008
3
Mot de l’Agral
ÉDITION JANVIER 2008
François Gervais, co-directeur
nettoyer, etc.
SOMMAIRE
Une nouvelle session commence. La
dernière session d’examen est encore fraîche dans nos mémoires, ou sans être nécessairement fraîche et claire à nos mémoires
qui ont peut-être un peu abusé d’alcool, elle
semble encore trop près pour qu’un long
congé nous en sépare réellement. Noël et le
Jour de l’An ont passés comme des flèches,
les partys de famille et d’amis se sont succédés, les journées de plein air, les journées à
ne rien faire du tout par paresse, les journées à retrouver la santé suite à une cuite
monstrueuse et toutes les autres journées
passées à ceci et cela qui font qu’on se retrouve le 14 janvier dans nos locaux à écouter des nouveaux professeurs sans vraiment
savoir comment on s’y est rendu si vite.
p.5
Mot de l’Agral Mot du doyen
Éditorial
p.7
p.3
Mot du doyen DOSSIER SAAC
Mot du présidentp.5
de la SAAC p.1
Chronique de l’OAQ
p.6
Une bonne tasse d’équité
p.8
Éditorial
La production avicole
p.10
Des vaches à toutp.7
faire
p.11
Les chevaux en 4 dimensions
p.12
DOSSIER CONSOMMATION
Manger Québec, à l’épicerie?
p.13
La formation en Le porc durable, est-ce possible? p.16
consommation
démystifiée
p.1Québec
Les
petits fruits du
p.17
La boutique ÉquiMonde
L’agrotourisme p.11
p.19
Consommer local…
au resto! de p.12
Contribution
l’abeille à
Noël selon Statistique
Canada durable
p.13
l’agriculture
p.20
À vos masques etL’équipe
mouchoirs...
p.15de l’UL
d’expertise
p.21
Chez Pol
Chronique du BIC
p.22
La dinde sauvagep.16
au Québec
p.23
Chronique du BEN
Donnez une 2e vie à vosp.19
déchets p.24
Chronique du BIC
p.21p.24
La cuniculture
Dans la forêt desUn
sapins
verts
p.23
mouton c’est bien, mais...
p.25
Certificat d’exemption
Émeu ou autruche?
p.27
de cadeau Le bison d’Amérique
p.28
p.23
La production caprine
p.28
Que dire de la SAAC qui
a dû accélérer brutalement la fin des vacances
de tous les braves qui se
sont impliqués pour la
bonne cause : préparation en tout genre, montage des kiosques, organisation de toute la logistique de la chose, imprévus et téléphones de
dernière minute, urgences de la dernière seconde, panique absolue
pour certains, la SAAC
elle-même, démontage
Et ça accélère, car si les files d’attentes pour des kiosques, etc.
l’achat des notes de cours et des manuels
***
semblent interminables, les impératifs scolaires, eux, ont plutôt tendance à nous téléporter dans le temps sans qu’on s’en ren- Côté nouveauté, à l’Adent compte. Les emplois après les heures GRAL, un nouveau
—de cours, les lectures obligatoires, les lectu- poste a été créé pour la
Symposium bovins
p.25
Ah!laitiers
ces frais de scolarité!
p.29
res optionnelles, les rapports de toutes sor- session : co-directeur. Le
Colloque sur l’agriculture
Pour toutbio
l’or dup.25
monde
p.31
tes, les devoirs (oui, oui, il y en a encore), les journal, comme tout
Apprivoiser le risque
p.27
préparations d’examens, les examens (ils bon organisme, tente
Zone Ludique
p.33
LA SAAC s’en vient…
arrivent sans prévenir ces coquins là), les d’assurer sa pérennité, en
Courrier du Roux p.27
p.34
soirées entre amis à décompresser (histoire partie, en la personne de
Le FIÉ THÈME DU PROCHAIN AGRAL :
THÈME DU PROCHAIN AGRAL : INNOVATION
de maintenir un certain équilibre mental), moi-même qui apprendra
les impôts (argrh!), les jobs d’été à envisa- les rudiments du métier
ger, les stages aussi, de nouveaux colocs à avant le départ d’une importante partie de Sur ce, l’AGRAL espère (et prie) que vous
trouver, un été à planifier (voyage, travail ou l’équipe à la fin de la session.
vous êtes bien reposés durant les Fêtes.
stage à l’autre bout du monde?), l’appart à
Bon début de session!
RADIO CÉRÉAL A BESOIN DE VOUS !
VOUS ÊTES
INTÉRESSÉ(E) PAR
Nous recherchons :
- Un(e) responsable technique
Veiller au bon fonctionnement des équipements
Faire des réparations, dans la limite des compétences
Proposer de nouveaux équipements
UN OU TOUS LES
POSTES?
- Un(e) responsable de l’inventaire
Gérer l’inventaire des disques, mettre à jour ce dernier
Faire l’achat de nouveaux disques et téléchargements
Veiller à ce qu’aucun disque ne disparaisse, proposer des solutions
CONTACTEZ
RENAUD PÉLOQUIN
POUR PLUS DE
DÉTAILS…
- Un(e) responsable de l’animation
Être DJ pour la Barak
De plus, pour la radio mobile
Et aussi, pour les évènements au Comtois
P.S. La radio vous incite à participer à son inventaire musical.
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
5
Mot du doyen
Jean-Paul Laforest, doyen de la FSAA
Bon retour à toutes
et à tous. Je vous
souhaite une excellente année 2008,
pleine de beaux
projets et de défis
intéressants. J’espère que vous avez
eu la chance de
passer un beau
temps des Fêtes et
que vous nous revenez frais et dispos, prêts à vous attaquer à vos études et à
vos activités d’implication à la Faculté ou
ailleurs. Parlant d’implication, le Salon et le
Symposium de la Semaine de l’agriculture,
de l’alimentation et de la consommation
(SAAC) sont aussi de retour et je présume
que plusieurs d’entre vous êtes déjà actifs
(et anxieux !) pour assurer, cette année encore, la tenue d’un événement d’une importance majeure pour l’agriculture, l’agroalimentaire, la nutrition et la consommation
dans la région de Québec. C’est effectivement un événement de premier ordre puisqu’il s’adresse au grand public, que la participation, autant des visiteurs que des étudiants organisateurs, est excellente et qu’il
contribue, année après année, à former et
informer par rapport à des secteurs d’activité humaine parmi les plus importants dans
notre vie de tous les jours. Bravo et félicitations à l’équipe de la SAAC, et aussi félicitations à toutes celles et à tous ceux qui mettront la main à la pâte pour contribuer au
succès du Salon, du Symposium et de toutes
les autres activités de la SAAC.
vement, tous les visiteurs, autant au Salon
qu’au Symposium, auront l’opportunité d’en
apprendre beaucoup sur divers aspects de
l’agriculture, de la transformation alimentaire, de la nutrition, de la consommation et
j’en passe. À la miniferme, la fascination
peut se lire dans les visages des jeunes de
tous âges. Pour certains, c’est le seul contact
réel qu’ils auront dans l’année avec les productions agricoles et horticoles. Les étudiants participants font preuve d’une grande
disponibilité et de beaucoup d’enthousiasme
pour répondre aux très nombreuses questions et démythifier les secteurs qu’ils ont
choisi de traiter, que ce soit la production
ovine, le potager ou la machinerie
agricole, pour n’en citer que quelques-uns. Les kiosques thématiques accomplissent des fonctions
d’information et de sensibilisation
toutes aussi importantes et permettent aux visiteurs d’en apprendre beaucoup sur les sujets de
l’heure.
de choix, à la portée de tous, qui saura vous
rapporter beaucoup plus que ce que vous y
aurez investi en temps, effort et engagement
personnel.
L’implication et l’engagement ne sont pas
des attributs préférentiels des étudiants,
quoique vous êtes dans une position très
favorable pour en profiter. Votre implication et votre engagement se poursuivront
durant toute votre vie. D’ailleurs, vous aurez
tellement apprécié vos expériences et elles
vous auront tellement été profitables, que ce
ne sera pas une corvée de poursuivre dans
cette direction. Vous seriez étonné de constater le nombre de membres de la Faculté
qui s’impliquent régulièrement, de façon
purement volontaire, dans leur milieu de
travail ou à l’externe, que ce soit pour des
Cependant, c’est aussi et peut-être
même surtout de la formation des
étudiantes et étudiants participants dont il est ici question.
L’apprentissage d’une profession,
c’est plus qu’un programme uniPour certains, c’est le seul contact réel qu’ils auront
versitaire. Vos programmes de
dans l’année avec les productions agricoles.
formation sont d’excellente qualité, reconnus et s’acquittent de vous fournir activités de charité, des comités de parents,
une partie importante et essentielle des ou- des comités professionnels, etc. Ce sont
tils nécessaires pour contribuer efficace- généralement les individus engagés qui font
ment et professionnellement au mieux-être la différence : n’hésitez pas à vous investir
de votre milieu et de la société, dans la pro- non seulement dans les activités étudiantes,
fession que vous aurez choisie. Ces pro- mais dans votre milieu.
Quand je parle de formation et d’informa- grammes vous permettent d’acquérir beaution, vous avez certainement à l’esprit l’in- coup de « savoir », et aussi beaucoup de Je vous laisse avec une petite analogie sur
formation auprès du grand public. Effecti- « savoir-faire. » Toutefois, plusieurs compé- l’engagement et l’implication qui m’a bien
tences principalement associées au fait sourire et que je me plais à répéter étant
« savoir-être », qui feront de vous les donné sa saveur « agricole » (je ne peux malleaders de demain, ne peuvent uni- heureusement pas rendre crédit à l’auteur
quement s’acquérir sur les bancs d’é- original, que je ne connais pas). On utilise
cole. En effet, le savoir-être repose parfois implication et engagement de façon
grandement sur le vécu. Il importe interchangeable. Ce sont effectivement des
donc de multiplier les possibilités de concepts similaires, qui comportent toutevivre des expériences qui vous amè- fois des niveaux d’intensité différents. Pour
nent à mieux vous connaître, mieux mieux comprendre, laissez-moi utiliser l’anaconnaître les autres, vous ouvrir à logie du petit déjeuner avec des œufs et du
d’autres réalités, d’autres milieux, bacon. Dans ce petit déjeuner, on peut dire
d’autres cultures, repousser vos limi- que la poule s’implique, mais que le porc
tes, vivre des échecs et remonter la s’engage!
pente, et j’en passe. L’implication
e
Centre de foires ExpoCité, où se tient chaque étudiante dans des activités comme la Bon succès à la 33 édition de la SAAC,
SAAC
devient
alors
une
expérience
Ensemble
vert
l’avenir.
année la SAAC depuis 1998
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
6
(suite de la une)
l’agroalimentaire, les étudiants de la Faculté
des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) ont choisi le « développement
durable » comme thème pour leur Salon.
Avec le slogan « Ensemble VerT l’avenir »,
ils énoncent clairement leur vision d’un
avenir où la coopération entre les acteurs de
l’agroalimentaire est plus forte que jamais, et
où la durabilité environnementale, sociale et
économique fait partie intégrante de toute
prise de décision. Avec ceci en tête, nous
espérons pouvoir échanger avec vous afin
de mieux saisir toute l’importance du développement durable en agroalimentaire.
J’en profite pour remercier chaleureusement
chacun de ces étudiants. D’abord, mon
équipe, formée de 22 personnes merveilleuses et engagées. Chers amis, les derniers
mois passés en votre compagnie ont été
pour moi l’occasion de réaliser l’ampleur de
votre professionnalisme, de votre créativité
et de votre leadership. Les talents que vous
avez démontrés et les qualités que vous
avez développées seront pour vous de
grands atouts dont vous pourrez profiter
tout au long de vos futures carrières. Merci.
Ensuite, je remercie tous les étudiants qui
ont décidé de donner de leur temps et de
leur énergie afin de réaliser l’une ou l’autre
des nombreuses activités de la SAAC. Que
ce soit pour marteler quelques clous, pour
guider une classe d’écoliers à travers le Salon, ou pour tout autre tâche, votre travail
fut des plus apprécié, d’autant plus que sans
vous, ce Salon n’aurait jamais eu lieu. Je
remercie également l’Agral d’avoir dédié
cette édition à la SAAC. Enfin, j’aimerais
souligner particulièrement l’effort investi
par les étudiants qui ont préparé des kiosques pour la fin de semaine. La qualité de
vos présentations et le professionnalisme
dont vous faites preuve sont tout à votre
honneur; c’est grâce à vous si la SAAC est
un événement tant apprécié des visiteurs.
Québec. Vos précieux conseils nous ont
guidés tout au long de l’année.
Finalement, j’adresse mes remerciements à
vous, visiteurs, qui supportez notre organisation année après année, et sans qui rien de
tout cela n’aurait de raison d’être.
À tous, visiteurs, étudiants, partenaires, je
vous souhaite un merveilleux Salon. Cette
année, c’est à notre tour de changer le
monde. Aurons-nous réussi? Je crois que
oui, à notre façon. Et j’en suis fier.
Vous l’aurez deviné, un tel événement ne
s’organise pas sans une aide immense offerte par une multitude de gens. Ainsi, je
tiens à remercier nos partenaires financiers,
nos commanditaires, ainsi que nos partenaires médiatiques, qui nous permettent de
transformer nos rêves en réalité. J’aimerais
remercier particulièrement l’aide offerte par
certaines personnes : MM. Robert Chartrand et JeanPaul Laforest de
la FSAA, M.
David Cyr de
RBC
Banque
Royale, M. Martin Scallon de
La Coop fédérée, M. Bruno
Letendre de la
Fédération des
producteurs de
lait du Québec
ainsi que les
représentants de
l’Ordre
des
agronomes du
Équipe de la 33e édition de la SAAC
Enfin, la SAAC est arrivée!
Ça y est, le salon de la SAAC
d é bu te ce v e ndr ed i à
l’ExpoCité. Quel meilleur
moyen de débuter le semestre
du bon pied que de participer à
cette merveilleuse aventure!
Merci à tous ceux et celles qui
s’impliquent de près ou de loin
dans ce grand projet 100 %
étudiant. Sans vous, la SAAC
n’existerait pas!
Toute l’équipe se joint à moi
pour te souhaiter une
excellente SAAC 2008.
Frédéric Jasmin
adjoint aux communications
pour la SAAC 2008
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
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ÉDITORIAL
Les technologies, où ça nous mène?
Pierre-Alphée Plante, étudiant en agronomie et rédacteur en chef pour l’Agral
Nous savons
tous que les technologies prennent de
plus en plus de place
dans notre société
(phrase clichée). Il
est vrai que dans
beaucoup de cas,
elle améliore notre
vie. On pourrait
aller jusqu’à dire que
nous vivons dans une société technocrate
(ce qui fait une deuxième phrase clichée).
Ce goût pour les avancements ou même ce
besoin de toujours avoir de nouvelles applications pour nos appareils, d’où nous vientil? Pourquoi un téléphone doit-il avoir la
radio, permettre d’écouter des MP3, de visionner des vidéos, de filmer, de photographier, d’envoyer des courriels, de servir
d’agenda, de répertorier la liste de numéros
de téléphone (et j’en passe)? À vrai dire, un
argument souvent cité pour justifier le progrès est l’amélioration de la qualité de vie.
Est-ce que le fait de pouvoir recevoir un
appel sur le cellulaire durant un souper de
famille ou un tête-à-tête est vraiment une
amélioration de la qualité de vie?
sonnes sont plus faciles à rejoindre, certaines autres laissent leur téléphone fermé
ou ne l’ont pas avec eux, ce qui rend la technologie inutile. Où est l’amélioration? Les
BlackBerrys sont devenus très pratiques
grâce à la messagerie texte qui permet de
pouvoir conserver les messages envoyés.
Cela permet de prouver que l’ « ordre » que
tu as envoyé a bien été transmis. Donc si la
tâche demandée n’a pas été exécutée, ce
n’est pas de ta faute, mais bien la faute de
celui qui a reçu le message et qui ne
s’en est pas occupé. Preuve que le
message vocal ne peut fournir, à
moins d’être enregistré.
nissent par être accessibles. (Nous n’avons
qu’à regarder le prix des clés USB aujourd’hui par rapport à ce que c’était il y a un an.)
« C’est pas beautiful ça! » (Têtes à claques,
2007. Le doyen a dit qu’il fallait citer toutes
nos sources.) Je me souviens, voilà déjà
quatre ans, dans le cours de sciences
du sol, il était question de fertilisation variable dans les champs. Je me
disais que ce n’était qu’une minorité
de producteurs qui pourraient se
Jeudi et vendredi passés, j’ai fait des
permettre ces systèmes. En lisant le
courses pour la job et aussi pour mes
Bulletin des Agriculteurs, je me suis
besoins personnels dans deux établisattardé particulièrement aux nouvelsements différents. Ces établissements
les technologies offertes. Par exemavaient des systèmes d’exploitation
ple, les systèmes de semoir à taux
informatiques différents : un sur Dos
variable selon le potentiel du sol dans un (vieux système), et l’autre plus convivial, de
même champ : on sème plus où il y a plus type Windows. Dans les deux cas, je demande potentiel de rendedais quelque chose de simple
ment, et moins à l’in- EN TANT QUE FUTURS et précis qui aurait dû être en
verse. Ces systèmes de- P R O F E S S I O N N E L S , stock. Dans les deux cas, il
viennent de plus en plus
n’y en avait pas. Même avec
intéressants, l’augmenta- NOUS DEVONS NOUS des technologies pour nous
tion du prix des semences PRÉPARER À NOUS SER- simplifier la vie, nous ne
aidant. Il y a aussi les VIR DES NOUVELLES réglons pas tous les problèsystèmes qui peuvent TECHNOLOGIES.
mes.
guider les tracteurs avec
une précision incroyable. Les moins chers Cela m’amène à dire oui aux nouvelles techpeuvent être précis à 50 cm, ce qui est déjà nologies, mais pas à n’importe quel prix, ni
N’allez pas croire que je suis contre l’avan- assez précis, mais cela peut aller jusqu’à une pour n’importe quelles raisons. Changer
cement technologique. J’aime tout ce qui est précision de 2,5 cm (soit un pouce), ce qui pour changer, cela n’a pas de but, à moins
technologique. Je suis très heureux que les n’est pas peu dire. On pourrait croire que d’avoir de l’argent et ne pas savoir quoi en
technologies s’améliorent et qu’elles soient c’est une minorité de compagnies qui of- faire (je suis toujours ouvert pour vous aider
de plus en plus précises. Prenons un exem- frent ces technologies; au contraire, elles en à la dépenser). En tant que futurs profesple : depuis plus de 10 ans, il est question de offrent toutes en option. Moi qui pensais sionnels, nous sommes déjà appelés à nous
GPS, ce petit objet qui sert à nous position- que l’analyse de la fertilisation à taux varia- servir des technologies à notre disposition.
ner dans la forêt, dans les champs, bref un ble dans les champs n’était pas pour tout de Nous devons aussi nous préparer à nous
suis bien trompé), elle servir des nouvelles technologies qui seront
peu partout. Au début, cet objet était réser- suite (je me
bien
arrivée!
vé à l’élite ou, tout au moins, ceux qui est
la norme dans quelques années, sans pour
avaient une bonne cote de crédit. Aujourdautant oublier de juger de la pertinence de
téléphones cellulaires ces avancées. Prenons par exemple la nou’hui, avoir un GPS dans son automobile, Les
une avancée techno- velle plate-forme électronique de l’Universic’est comme avoir un pneu de secours. Je sont
supposée rendre té Laval qui coûtera des millions de dollars
ne dis pas que c’est universel, mais de plus logique qui était
ches ou plus aux étudiants (parce que c’est nous qui en
en plus de monde en détient un. Et même si les gens plus probles. Ce qui est bénéficieront...). Je ne remets pas en questu te trompes (parce que tu ne l’as pas écou- facilement accessivrai en par- tion l’idée
té...), il peut recalculer le ched’uniformiser et de retie; certai- grouper les
min pour te rendre. Cepen- MOI QUI PENSAIS QUE LA FERTIservices électroniques
nes
dant, il ne faut pas oublier
sur une
même
plate-forme,
LISATION À TAUX VARIABLE N’Éperque c’est une machine; il
mais
ne
devrions-nous
TAIT PAS POUR TOUT DE SUITE!
ne t’indiquera pas
pas questionner la manière
qu’il y aura un chede faire et surtout, les coûts que cela
vreuil dans 100 mèengendre?
tres (ce serait intéressant!) et il se peut qu’il
t’amène à prendre un chemin qui est barré.
Bonne année remplie de savoir-faire techLes GPS dans les tracteurs, c’est manologique!
gnifique! Le prix l’est moins.
Avec le temps, les prix fiL’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
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Une bonne tasse d’équité
AGIR International
Quoi de mieux qu’une bonne tasse
de café pour partir la journée du bon pied?
Une bonne tasse de café équitable! Véritable
figure emblématique des produits alimentaires étrangers certifiés retrouvés sur nos tablettes d’épicerie, le café équitable est certainement l’un des produits les plus connus et
les plus appréciés des consommateurs.
Mais, au fait, qu’est-ce qu’implique le choix
d’acheter du café équitable plutôt que du
café conventionnel? Bien plus de choses
que vous ne pourriez l’imaginer… En cette
33e édition de la SAAC, AGIR International
vous invite à découvrir un café qui porte les
couleurs du développement durable. Pour
avancer ensemble VERT l’avenir, nous
vous proposons d’emprunter un sentier peu
commun qui gagne à être découvert : celui
du café équitable!
Deux modes de production aux conséquences opposées
Avant de produire ses fruits contenant les
grains de café, un caféier doit être entretenu
pendant environ quatre ans. Pour la plupart
des petits producteurs, qui n’ont pas les
moyens de se procurer des pesticides ni des
engrais chimiques, les opérations culturales
sont effectuées à la main et représentent
une charge de
travail considérable. Ils utilisent des outils
rudimentaires
pour parvenir à
effectuer leur
travail : ils se
servent
de
pieux
pour
semer, de machettes et de
haches
pour
défricher
et
désherber, et de pics et de pelles pour labourer leurs plantations. Certaines plantations de café sont même cultivées sous couvert forestier (par exemple sous des bananiers) afin de maintenir un équilibre écologique dans le système de production et de
minimiser les impacts des ravageurs. Les
producteurs biologiques, pour leur part,
enrichissent leur terre avec du compost et
fabriquent des terrasses autour des plants de
café pour prévenir l’érosion du sol et la
perte de matière organique.
Dans les grandes plantations, la situation est
bien différente. La culture ne peut s’effec-
tuer sous couvert forestier, ce qui implique
que de grandes étendues de forêts ont été
converties en plantations de café, le plus
souvent situées en montagne. Cette déforestation implique nécessairement la destruction d’habitats fauniques importants, en
plus de réduire la diversité biologique sur le
territoire cultivé. Puisque les racines des
plants de café ne sont pas assez profondes
pour stabiliser les
sols en montagne,
les problèmes d’érosion s’aggravent et la
qualité ainsi que la
structure des sols se
dégradent. De plus,
la culture au soleil
nécessite une utilisation accrue de pesticides et d’engrais
chimiques.
Ces deux types de
production, quoique
bien différents, peuvent emprunter l’un ou
l’autre des chemins du café pour parvenir
jusqu’aux consommateurs québécois. Cependant, comme dans le cas de la production, les étapes de transformation et d’échange sont loin
d’avoir les mêmes
conséquences sur
les producteurs.
Le chemin le plus
emprunté : l’autoroute conventionnelle du café
1- Le petit producteur, dans sa plantation, produit ses
fèves de café.
2- L’intermédiaire local (appelé « coyote »)
achète directement du producteur. Au
Mexique, il joue souvent le rôle de banquier
et contrôle aussi le système de transport et
le magasin général. Ce monopole lui permet
de diriger presque toutes les activités économiques du village. Possédant souvent le
seul véhicule motorisé de la région, le
coyote contrôle ce qui entre et ce qui sort
du village. Les paysans dépendent de lui
pour vendre leur café, obtenir du crédit,
acheter des produits de base, transporter
leurs récoltes et se rendre en ville.
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
3- Le café est ensuite vendu à l’usine de
transformation, où il doit être traité. Le traitement consiste à enlever la pulpe du fruit
qui entoure le grain de café.
4- Une fois le café transformé, il faut l’exporter. L’objectif ici est d’acheter le café au
plus bas prix possible et de le vendre au plus
offrant. Le meilleur café est exporté, tandis
que le café de
moins bonne
qualité est destiné au marché
local.
5- Le café est
transigé sur les
marchés internationaux à la
bourse
de
New-York ou
de
Londres,
selon le type
de café produit
(marché boursier de New-York pour le café
Arabica et celui de Londres pour la café
Robusta). Les courtiers achètent et vendent
le café à commission sans avoir à l’entreposer ou à le manipuler. Altria et Nestlé, deux
grandes multinationales, ont leurs propres
courtiers en bourse.
6- Le café passe aux mains de l’importateur.
Celui-ci se trouve surtout dans les grandes
villes consommatrices de café. Il détermine
le prix en fonction des cours de la Bourse,
de la qualité du produit et des coûts de
transport.
7- La torréfaction ne s’effectue qu’une fois
le café exporté, puisque le café vert se
conserve mieux que le café torréfié. Les
multinationales se chargent de cette étape
importante de la transformation du café qui
lui donne une couleur brune, mi-noire ou
noire selon la durée du grillage. Altria, Nestlé, Sara Lee et Procter & Gamble se partagent plus de la moitié de la transformation
et du négoce du café. Elles exercent une
grande influence sur les marchés boursiers,
de même que sur l’économie de plusieurs
pays du Sud.
8- Finalement, le café se rend jusqu’aux distributeurs qui approvisionnent les détaillants
chez qui les consommateurs peuvent acheter
leur café. Les nombreuses fusions de
(Suite à la page 9)
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
9
(Suite de la page 8)
supermarchés et la disparition des épiceries
indépendantes influencent à la baisse le coût
du café.
Quand récolter ne suffit plus
Au cours des dernières années, les prix du
café ont chuté plus bas que les coûts de
production. Depuis 1997, ils ont perdu
70 % de leur valeur. Au Mexique, en 2003,
les intermédiaires achetaient le café des
paysans mexicains pour environ 0,44 $ le
kilo, tandis que les consommateurs nordaméricains ou européens achetaient la
même quantité au coût de huit à trente dollars. Cette chute dramatique des prix ne fut
évidemment pas sans conséquences. Pour
de nombreuses familles provenant d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, la récolte de
café constitue leur seule source de revenus.
La chute des prix les appauvrit à un point
tel qu’elles ne purent plus se permettre d’envoyer leurs enfants à l’école, ni de payer
pour des soins de santé. Face à cette situation, les familles productrices se virent dans
l’obligation de migrer vers les zones industrielles et de laisser leur mode de vie et leurs
terres.
Le chemin alternatif : le sentier du café
équitable
Afin de pallier à la chute des prix et de développer un système d’échange alternatif
qui permet aux petits producteurs d’obtenir
un revenu juste pour leur travail en limitant
les intermédiaires, le sentier du commerce
équitable s’est peu à peu débroussaillé. Aujourd’hui, ce sont plus de 200 coopératives
de café réparties dans 24 pays qui prennent
part au mouvement du commerce équitable.
Des ententes sont prises à l’avance entre la
coopérative et l’acheteur afin d’assurer aux
producteurs un débouché et un prix minimum garanti pour leur café.
1- Le petit producteur, dans sa plantation,
produit ses fèves de café.
2- La coopérative dont le producteur est
membre achète son café et le vend à un
organisme de commerce équitable.
3- L’organisme de commerce équitable certifie le produit et contacte ses acheteurs.
Cette étape de certification est la plus importante pour assurer aux consommateurs
que le produit qui sera acheté respecte les
critères du commerce équitable (voir encadré).
4- Le café est importé et ensuite torréfié
dans le pays où il sera vendu.
5- Finalement, le café se rend jusqu’aux
distributeurs qui approvisionnent les détaillants chez qui les consommateurs peuvent
acheter leur café.
Il est facile de constater que le commerce
équitable réduit les intermédiaires entre le
producteur et le consommateur, tout en
adoptant une stratégie de proximité avec les
coopératives qui mettent en marché leur
café.
La différence de prix
Si la croyance populaire veut que les produits équitables soient plus chers que les
produits conventionnels, une récente étude
menée par Équiterre sur les prix du café
équitable démontre que cette différence est
minime. En effet, l’organisme, après avoir
comparé différentes marques de café entre
elles aux quatre coins du Québec, a conclu
que le prix moyen du café équitable est
16 % plus élevé que celui du café conventionnel (Équiterre, 2007). Or, ce coût supplémentaire ne représenterait que 0,04 $ de
plus par tasse de café consommé! Il faut de
plus considérer qu’en achetant équitable, on
achète plus que du café; on s’assure de la
qualité du produit et de la réduction du
nombre d’intermédiaires au Nord, en plus
de contribuer aux salaires et au loyer des
investisseurs, aux frais de mise en marché,
aux marges de crédit, à l’emballage et au
transport.
Défenseurs du commerce équitable
Oxfam Québec a mis sur pied sa propre
entreprise de mise en marché et de promotion de produits équitables. Sous la marque
Équita, elle vend café, thé, sucre, riz, et chocolat équitables dans plus de 325 points de
vente, rendant ce commerce plus accessible.
Équiterre a développé divers outils d’information et d’action dans le but de créer un
effet boule de neige : le plus grand nombre
d’acteurs possible adaptent le matériel à leur
propre réalité. Global Exchange, aux EtatsUnis, a mobilisé un large réseau de militants, de groupes religieux, d’étudiants, de
syndicats et d’environnementalistes afin de
dénoncer les conditions de travail lamentables des producteurs de café.
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Finalement, le café équitable, plus qu’un
produit de consommation responsable, est
une bonne manière d’appuyer les coopératives locales de producteurs tout en donnant à
ses matins un arôme de solidarité! Quittez
l’autoroute pour le sentier, c’est une des
avenues possibles
pour favoriser le
développement
durable et construire aujourd’hui
un avenir plus
équitable!
Équiterre. 2007.
« Étude de prix : le
café équitable, pas
vraiment
p lu s
cher ! » Site Internet d’Équiterre : http://www.equiterre.org/
equitable/index.php?s=etudeprix. Page consultée
le 6 janvier 2008.
Waridel, Laure. 2005. Acheter, c’est voter. Montréal, Éditions Écosociété, 176 p.
La certification équitable
Le commerce équitable repose sur des
principes que les acteurs de la chaîne se
doivent de respecter pour obtenir le droit
de vendre leurs produits sous le vocable
« équitable ». Des organismes internationaux, dont TransFair, Max Havelaar et
Comercio Justo México se chargent de la
certification.
1- Un commerce direct, qui réduit le
nombre d’intermédiaires.
2- Un juste prix payé par les consommateurs qui garanti un revenu décent aux
producteurs et aux intermédiaires.
3- Un engagement à long terme entre
les parties qui assure un approvisionnement stable pour les acheteurs et un revenu garanti aux organisations de producteurs.
4- Un accès au crédit. Par exemple, les
coopératives ont accès à un paiement anticipé ou à un prêt de la part des acheteurs
du Nord.
5- La protection de l’environnement,
qui fait la promotion d’une agriculture à
petite échelle et respectueuse de l’environnement. Bien que les coopératives ne
soient pas toutes certifiées biologiques, la
plupart n’utilisent pas de pesticides ni
d’engrais chimiques.
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
10
La production avicole fonce dans le tas!
Anthony Cyr et Louis-Régis Côté, étudiants en agronomie
Depuis 2006 au Québec, le REA
(Règlement sur les Exploitations Agricoles)
autorise les producteurs avicoles à entreposer les déjections animales sous forme d’amas au champ. Les agriculteurs québécois
utilisent les amas de fumier au champ pour
de multiples raisons pratiques. Pour certains
éleveurs, le transport régulier du fumier, en
saison hivernale, vers des sites éloignés du
lieu d’élevage leur permet de sauver suffisamment de temps au printemps pour qu’ils
puissent effectuer un épandage hâtif avant
les semis et au début du cycle de croissance
des prairies. Ils y gagnent en efficacité fertilisante, ce qui leur permet de réduire les
doses de fertilisants à l’hectare (ha) et,
par le fait même, les pertes à l’environnement.
Mais attention! On ne fait pas un
amas au champ seulement en déversant le contenu de l’épandeur en un
seul endroit. La mise en amas de fumier
sec ou humide et de fientes séchées, directement sur un sol agricole productif, nécessite
certaines précautions et interventions, à
partir du choix du site jusqu’à sa réhabilitation après usage, si nécessaire. Les distances
séparatrices doivent être ajustées au cas
particulier de chacun des sites. L’illustration
de droite représente les diverses contraintes
associées à cette pratique.
Comme dans tous les domaines, il existe
une règle bien simple qui permet aux producteurs agricoles de se tirer d’affaire, soit la
règle du GBS (Gros Bon Sens). En ce sens,
trois grands principes devraient êtres considérés par ceux qui veulent entreposer les
effluents d’élevage de cette façon :
On ne fait pas un amas au champ seule-
ment en déversant le contenu de l’épan-
- Les éléments de planification des deur en un seul endroit.
amas au champ doivent accompagner le Plan agroenvironnemental - Les risques de contamination de la nappe
de fertilisation (PAEF), signé par phréatique doivent êtres atténués par une
un conseiller agricole ou un gestion rigoureuse de la durée d’entreposage
des amas de fumier et par la réhabilitation,
professionnel autorisé.
s’il y a lieu, des sites après la reprise.
- Le ruissellement doit
être capté en tout temps par une bande
filtrante, de même que par un andain filtrant Source : Guide de conception des amas au champ, Denis Côté, Agr., 2005
en hiver.
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
11
Des vaches à tout faire...
Marie-Josée Benoît, étudiante en agronomie
Vous vous dites sûrement : « Ah
non, pas encore la production laitière, on en
entend toujours parler! ». C’est vrai, on en
entend beaucoup parler, mais il y a une raison à tout cela. La production laitière est la
première en importance au Québec. Elle
génère plus de deux fois plus de revenus
que la production porcine, et représente
46% de tous les revenus des productions
animales au Québec. De plus, comme c’est
le cas dans tous les secteurs de nos jours,
cette production est en évolution, amenant
sans cesse de nouveaux sujets à aborder.
En effet, année après année, de nouvelles
technologies de production du lait, de nouveaux soucis environnementaux ainsi que
de nouveaux problèmes amènent les producteurs et les travailleurs affiliés à se surpasser. Tout cela afin de montrer aux gens
que la production laitière, c’est beaucoup
plus que la traite des vaches deux fois par
jour.
Récemment, les producteurs de bovins, que
ce soit de boucherie ou laitiers, ont été accusés d’être parmi les principaux responsables du réchauffement de la planète à cause
des rejets de méthane, un important gaz à
effet de serre, par leurs animaux. Il semble
en effet que les quelques 1,3 milliard de
vaches de la planète exhalent environ 300
000 milliards de litres de méthane par an.
Quoique les affirmations selon lesquelles les
vaches pollueraient davantage que les usines
et les voitures aient été en partie démenties,
certaines personnes ont pris au sérieux ces
statistiques. De ce problème est donc née
une initiative, celle de récupérer ce gaz nocif
et d’en tirer des bénéfices en le transformant en électricité. Une ferme du sud de
l’Alberta a été la première à s’équiper d’un
tel système au Canada en s’inspirant des
équipements déjà largement répandus en
Europe. Malgré les coûts d’installation assez
excessifs, il semblerait que ce genre de système en vaille la peine, puisqu’un kilowattheure coûte 0,02$ à produire et peut être
revendu cinq fois le prix à une compagnie
d’électricité. Ces données proviennent de
l’Alberta, où le coût de l’énergie est largement supérieur à celui payé au Québec. Il
reste donc à voir si, au Québec, les gens
auront le même engouement pour ce genre
de projet, compte tenu du faible prix que
l’on paye actuellement pour l’électricité…
Aussi, la population se préoccupe de plus
en plus de l’environnement ainsi que de la
santé. De là est née la notion d’agriculture
biologique, qui sous-entend l’absence de
pesticides et d’engrais chimiques dans les
champs, ainsi que d’hormones de croissance
ou d’antibiotiques dans les élevages d’animaux. La production laitière biologique, en
pleine expansion au Québec, est un autre
sujet d’actualité qui permet d’espérer un
meilleur avenir pour la planète. Malgré
ce nouvel engouement pour le
« bio », aucun élément scientifique n’a
été relevé quant aux bénéfices de
consommer biologique plutôt que
conventionnel. Il reste donc
à voir si ce que l’on
considère
encore
aujourd’hui comme
une mode se transformera en véritable
mode de vie.
Enfin, depuis quelques années, nous entendons aussi beaucoup parler des bons
gras versus les mauvais gras. Parmi ces
« bons gras », on retrouve les oméga-3, des
acides gras insaturés retrouvés principalement dans les poissons et dans le lin, qui
ont des propriétés anti-inflammatoires, permettent d’augmenter la fluidité du sang, et
peuvent aider à la prévention de certains
cancers. Suite à ces découvertes, nous avons
vu affluer sur les tablettes d’épicerie des
quantités incroyables de produits « oméga3 » : œufs, mayonnaises, jus d’oranges, breuvages laitiers. Ces derniers, les breuvages
laitiers, sont en fait du lait dans lequel on a
ajouté de l’huile de lin en usine. Afin de
produire du lait naturellement enrichi
en oméga-3, il faut plutôt ajouter directement des graines de lin, qui sont très riches
en oméga-3, à l’alimentation des vaches en
lactation. Cette opération, qui est pratiquée
dans certaines fermes du Québec, permet la
production de lait à valeur ajoutée en oméga-3, lequel est revendu dans les régions
avoisinantes.
Ce sont là trois sujets,
somme toute assez
passionnants,
sur
lesquels vous pourrez en apprendre
davantage au kiosque des bovins laitiers du salon de la
SAAC. Mais ce n’est
pas tout!
Si vous croyez que
les agriculteurs d’aujourd’hui traient encore leurs vaches à la
main, avec tabouret et
chaudière, ou bien si vous
pensez que le lait que vous buvez et le fromage ou le yogourt que vous mangez proviennent de… votre épicerie, et bien, il est
grand temps pour vous de revoir vos
connaissances! Notre kiosque vous en apprendra beaucoup sur les nouvelles technologies utilisées par les producteurs afin de
minimiser le temps et l’effort mis à la traite,
par exemple les salons de traite et, plus récemment, les robots. De plus, sur la place
publique, vous en apprendrez davantage sur
le trajet que parcours le lait, de la vache jusqu’à votre tablette d’épicerie!
Il y a quelques 1,3 milliard de vache sur la planète.
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
12
Les chevaux en 4 dimensions : 4 productions!
Laurence Tessier, Véronique Poirier, Marianne Fréchette, Sophie-Dominique Simard-Pagé et Andréane Martin, étudiantes en agronomie
L’élevage de chevaux peut englober
plusieurs dimensions, soit la production de
viande chevaline, la production d’œstrogènes, la traction animale, le loisir par l’équitation et la production de compost avec les
divers types de litières. (Les œstrogènes
conjugués, aussi commercialisés sous le
nom de Prémarin, sont fréquemment prescrits pour empêcher les effets secondaires
de la ménopause.)
Huummm, du cheval!
De nos jours, le cheval représente encore
pour plusieurs un animal de compagnie que
l’on ne doit pas manger. Cet animal n’est
plus aussi sacré qu’il y a 300 ans et de plus
en plus de gens en consomment. Toutefois,
la consommation de viande chevaline ne
date pas d’hier. C’est en octobre 1757, lors
d’une période de famine, que M. Jacques
Lacoursière pousse ses semblables à en
consommer. Cette viande possède plusieurs
caractères enviables. Elle est d’un beau
rouge, très maigre, riche en fer et tendre. De
plus, la qualité de cette viande augmente
avec l’âge. Malgré ses propriétés intéressantes, il y a très peu d’élevages destinés à la
consommation humaine et environ 90 % de
la production est exportée en Europe. D’après certains, lorsque les tabous sur cette
viande tomberont, elle deviendra très
convoitée.
Évolution du travail des chevaux
L’agriculture n’a pas toujours été comme
elle l’est aujourd’hui. Avant la force mécanique, c’était la force musculaire qui labourait
nos terres. Les chevaux et les bœufs étaient
utilisés pour faire les travaux qui nécessi-
taient une grande puissance. Les chevaux
font partie du quotidien depuis la nuit des
temps. Ils ont souvent été utilisés comme
moyen de transport depuis l’époque des
Égyptiens jusqu’à l’invention du moteur qui
les a lentement remplacés. Pour certains
producteurs marginaux, les chevaux occupent encore beaucoup de place. Ceux-ci
les utilisent pour accomplir des travaux
comme le labour, l’épandage de fumier ou
encore la récolte. Les chevaux ont beaucoup
d’avantages pour les producteurs qui veulent diminuer leurs impacts sur l’environnement.
Western vs classique
Dans le monde des chevaux, deux mondes
existent : le monde western et le monde
classique. Depuis bien longtemps, ces deux
façons de travailler avec les chevaux évoluent, mais chacune de son côté, avec des
mentalités bien distinctes. Ainsi, ces différentes évolutions de mentalité ont amené la
divergence d’autres éléments, propres à
chaque discipline. Les équipements, les disciplines pratiquées et les types de chevaux
en sont des exemples. Bien sûr, ces deux
mondes gardent comme buts communs le
confort et le plaisir du cheval et du cavalier,
mais en prenant deux chemins bien distincts
pour y arriver.
Vous avez dit ferrage?
Mais pourquoi posons-nous des chaussures
d’acier à nos chevaux? La réponse est bien
simple : c’est parce que la corne (ongle) du
cheval pousse moins vite que cette dernière
ne s’use. Alors, il faut protéger leurs pieds!
Les Romains furent les premiers à protéger
Ahhhh le Festival Western!
la corne de leurs montures en leur laçant de
petites sandales de cuir. Mais au fur bet à
mesure que la technologie avançait, l’art de
la maréchalerie prenait forme. De nos jours,
il existe autant de types de fers que de types
de chaussures. Il y en a pour telle discipline,
pour tel type de chevaux, de telle grandeur,
de tel matériau; il existe même des fers orthopédiques. Ce qui servait auparavant simplement à protéger le pied est maintenant
devenu essentiel pour améliorer les performances des nos athlètes équins.
Un test Cogg… Coggg… Coggins!
Le test Coggins est depuis plusieurs années
obligatoire pour tout rassemblement de
chevaux. Certains propriétaires d’écuries
l’exigent avant l’entrée de nouveaux pensionnaires dans leurs établissements. Ce
petit test effectué à partir d’une analyse sanguine permet de vérifier la présence du virus
de l’Anémie Infectieuse Équine, aussi affectueusement appelé virus de la fièvre des
marais. L'AIE étant une maladie à déclaration obligatoire, tous les cas suspects doivent être signalés à Agriculture et Agroalimentaire Canada. Cette maladie, souvent
mal diagnostiquée, peut occasionner de la
fièvre, de l’apathie, une perte de poids de
manière cyclique (soit à toutes les deux semaines) ou peut tout simplement être
asymptomatique. Dans tous les cas, il est
important d’isoler l’animal afin de l’empêcher d’infecter les autres animaux. Aucun
traitement ou vaccin ne peut prévenir cette
maladie et tous les animaux atteints doivent
être abattus. Ce grave fléau peut être estompé avec la prévention et l’utilisation du test
Coggins.
Ceci n’était qu’un aperçu du fascinant
monde des chevaux. Nous espérons vous
avoir donné envi d’en savoir plus!
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
13
Manger Québec, à l’épicerie?
Marie-Laure Marcotte et Catherine Goulet, étudiantes en agronomie
Manger local. C’est un concept dont
nous entendons parler de plus en plus. Que
se soit du point de vue de l’environnement
(diminution des kilomètres parcourus par
les aliments), de l’économie (pérennité des
entreprises agricoles et création d’emplois
connexes) ou de la société (rapprochement
consommateurs-agriculteurs, sensibilisation
aux réalités de la production des denrées
alimentaires), les avantages cités sont nombreux. La valorisation des aliments du Québec semble de plus en plus se faire une
place dans le discours politique et celui du
milieu agroalimentaire; cette idée a d’ailleurs
largement dominé lors des audiences de la
récente Commission sur l’avenir de l’agriculture et l’agroalimentaire québécois.
Malgré la mention Produit du Canada,
rien ne nous assure que ces haricots
proviennent bel et bien du Canada.
Mais concrètement, comment le consommateur peut-il faire sa part pour un avenir
plus vert et une société plus responsable?
L’achat à la ferme ou dans les marchés publics sont sans doute les moyens les plus
sûrs de connaître la provenance de nos aliments. Cependant, l’épicerie étant le lieu
privilégié par la grande majorité des
consommateurs pour leurs achats alimentaires, nous nous sommes penchées sur la
possibilité d’acheter québécois dans ces
établissements. La question s’est avérée plus
complexe que prévu, mais voici tout de
même quelques pistes.
Contexte de distribution, cas des fruits
et légumes
Pour comprendre la place réservée aux produits québécois sur les tablettes des supermarchés, il importe de brosser un portrait
résumé du réseau de distribution en place
dans la province. Tout d’abord, la concen-
SURVEILLEZ CE LOGO,
IL SE FERA DE PLUS EN
PLUS VISIBLE.
tration des détaillants
qui s’est effectuée au
cours des dernières décennies a modifié les règles du jeu et a restreint
l’accès direct aux tablettes pour les petits et
moyens producteurs agricoles. Peut-être le
saviez-vous : les différentes bannières de
supermarchés rencontrées au Québec appartiennent toutes à trois acteurs majeurs,
soit Loblaws, Sobey’s et Métro, qui se partagent environ 70 % des ventes de fruits et
légumes frais dans la province1.
Dans ce contexte, les chaînes privilégient les
fournisseurs pouvant assurer volume, qualité et bas prix au moment opportun. Pour y
trouver leur place, les producteurs de fruits
et légumes, par exemple, ont quelques options. Les entreprises de taille supérieure
peuvent faire affaire directement avec la
chaîne, le plus souvent en passant par son
entrepôt centralisé. Les entreprises de
moyennes et de petites tailles peuvent soit
se regrouper pour accroître le volume de
produits offerts, soit passer par un intermédiaire, majoritairement un emballeurdistributeur. Cette dernière voie est surtout
empruntée par les producteurs de pommes,
pommes de terre, carottes, oignons et autres
légumes d’hiver.
Même si la majorité des produits doivent
transiger par la centrale de distribution de la
chaîne (située près d’un grand centre urbain), les épiciers-propriétaires (IGA)
conservent une certaine marge de manœuvre quant à l’approvisionnement direct de
produits locaux, liberté que n’ont pas les
gérants de grandes surfaces (Loblaws, IGA
Extra, Maxi) et les épiceries corporatives
(Métro, Provigo, Intermarché). De même,
les épiceries indépendantes, les chaînes régionales (ex : Supermarchés GP) et les fruiteries peuvent offrir un accès plus facile aux
producteurs régionaux.
Étiquetage : il y a confusion
Une fois entrés sur les tablettes, comment
reconnaît-on les produits d’ici? Tout
d’abord, concernant les fruits et légumes
frais, il est intéressant de savoir qu’une loi
provinciale oblige les détaillants à indiquer
leur provenance2. Malgré cela, il n’est pas
rare de se trouver face à une absence d’information. Dans ce cas, vérifiez l’emballage
et n’hésitez pas à questionner le gérant, c’est
votre droit de savoir!
Pour ce qui est des produits transformés,
diverses appellations existent. D’emblée, les
expressions « Canada no 1 », « Canada de Fantaisie », et « Canada de Choix » ne réfèrent
nullement à la provenance du produit, mais
bien à sa qualité. La mention « produit du
Canada », quant à elle, indique seulement
qu’au moins 51 % du conditionnement
(transformation, emballage, etc.) est fait au
Canada3. C’est pourquoi on peut trouver des
pots d’olives portant cette appellation. Bref,
la confusion règne à l’étalage des conserves,
marinades et produits congelés et il est pratiquement impossible de connaître la provenance réelle de ces aliments.
Notons toutefois que les légumes produits
au Québec et destinés à la conservation se
limitent principalement aux pois, au maïs
sucré et aux haricots. Mrs.Whyte’s est la
seule marque qui commercialise encore des
cornichons québécois. Nous avons cessé
(Suite à la page 15)
Au rayon des cannages, il est impossible de connaître la provenance réelle des légumes.
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
15
(Suite de la page 13)
depuis 1990 de produire des tomates et des
asperges pour ce marché.
Finalement, depuis une dizaine d’années, un
autre outil peut orienter notre choix : l’appellation « Aliments du Québec ». Plus restrictive que la version canadienne, cette mention assure qu’au moins 80 % des ingrédients de ce produit sont d’origine québécoise et que 100 % des activités de transformation et d’emballage ont été faites au
Québec. Cet étiquetage est toutefois
« volontaire » : les entreprises agroalimentaires doivent adhérer au programme « Aliments du Québec » pour porter la mention,
alors que les détaillants peuvent ou non
afficher le logo en magasin et dans leurs
circulaires. Afin d’encourager le secteur de
la transformation, ce même programme
offre maintenant le titre « Aliments préparés
au Québec », référant à un produit dont au
moins 50 % des ingrédients sont d’origine
québécoise et au moins 80 %
des frais liés à la fabrication, ainsi qu’aux
activités de transformation et d’emballage
sont encourus au Québec OU un produit
transformé dont la matière première n’est
pas accessible au Québec, mais pour lequel
100 % des activités de transformation et
d’emballage sont faites au Québec4.
La généralisation de ces labels, voire sa législation, constituerait un outil important
pour la promotion de la consommation de
produits québécois. La récente subvention
accordée à Aliments du Québec semble
Redécouvrez nos variétés de pommes
Au Québec, nous produisons principalement les variétés Cortland, McIntosh,
Spartan, Empire et Lobo. Quant aux
pommes vertes (GrannySmith ou autres), pommes-poire et nouvelles variétés
telles la Fuji et la Délicieuse, il y a fort à
parier que celles que vous trouverez à
l’épicerie ne proviennent pas du Québec.
témoigner de l’intérêt du gouvernement
québécois envers cet enjeu.
Et les autres produits?
Pour ce qui est du lait, des œufs et de la
viande de volaille, qui sont sous gestion de
l’offre, une grande part des produits retrouvés à l’épicerie proviennent du Québec
(respectivement 90 %, 98 % et 79 %)5. Pour
toutes les autres viandes, sauf de rares mentions sur l’emballage (ex. : agneau du QuéLes « bébés carottes », bien
bec) ou appellations réservées (veau de
que
fort
pratiques, proviennent presque
Charlevoix, etc.), la seule façon de s’assurer
de leur provenance est de s’informer auprès exclusivement de la Californie.
du boucher. De façon générale, le porc et le
veau retrouvés sur les tablettes viennent En conclusion…
d’ici, alors que nous importons une plus En résumé, les produits alimentaires québégrande part de bœuf, d’agneau, de poisson cois peuvent trouver leur chemin jusque sur
et de fruits de mer. À noter : le porc de chez les tablettes des épiceries. Est-il possible
Costco vient à 100 % des États-Unis, de d’augmenter leur part? Nous croyons que
même que la majorité des spéciaux sur cette oui. La responsabilité revient cependant au
viande en épicerie. Depuis quelques années, consommateur. Dans les faits, mêmes les
les supermarchés offrent également un très épiciers les mieux intentionnés ne privilégiebon choix de fromages fins
ront pas un produit quéquébécois.
LES PRODUITS DU bécois simplement par
conviction si cela nuit à
QUÉBEC,
Et l’hiver?
leur rentabilité. Leur manÉvidemment, si seulement
dat est de satisfaire le
DEMANDEZ-LES!
34,3 % des légumes et
consommateur : s’il veut
8,6 % des fruits5 retrouvés en épiceries pro- des bas prix, il lui offrira des bas prix, s’il
viennent du Québec, c’est en partie à cause veut des produits québécois, il n’aura d’aude la disponibilité plus limitée de ceux-ci. tres choix que de lui offrir des produits quéL’hiver québécois est une réalité à laquelle le bécois. Alors demandez-les!
concept d’achat local peut se heurter. Il est
cependant possible d’augmenter sa consom- Reste que pour privilégier les aliments d’ici,
mation de produits québécois en saison nous devons tout d’abord pouvoir les identihivernale en modifiant quelque peu ses ha- fier, ce qui n’est pas toujours chose facile.
bitudes. Plusieurs légumes se conservent en En attendant une législation provinciale plus
effet très bien et sont disponibles une claire, il faut être vigilant et ne pas hésiter à
grande partie de l’année. Apprivoisez les poser des questions. Surveillez le logo d’Alicourges, les choux, les betteraves, les poi- ments du Québec, il se fera de plus en plus
reaux, les navets, redécouvrez nos variétés visible.
de pommes! Les carottes, les oignons et les
pommes de terre sont également disponibles toute l’année ou presque; surveillez les 1. Portrait des réseaux de distribution de fruits et
emballages! (Attention : les «bébés carottes», légumes frais du Québec, groupe AGECO, fébien que fort pratiques, proviennent pres- vrier 2007.
2. Article 18 du Règlement sur les fruits et légumes frais
que exclusivement de la Californie.)
Aussi, notre enquête nous a révélé que la
grande majorité des légumes surgelés de la
marque Arctic Garden (de même que les
bleuets) sont cultivés au Québec, exception
faite des asperges, épinards et petits légumes
exotiques. Cette option d’achat semble donc
intéressante en attendant le retour de la
belle saison (en comparaison avec les légumes en conserve dont il est présentement
impossible de connaître la provenance, mais
dont une part grandissante nous provient
désormais de pays émergents tels la Chine
et l’Inde).
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
(Loi sur les produits alimentaires) du Ministère de
l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation
du Québec (MAPAQ)
3. Magazine Protégez-vous, mai 2007
4. www.alimentsduquebec.com
5. Magazine l’Actualité, 1er juin 2007
M. Daniel-Mercier Gouin, professeur au département d’économie agroalimentaire, M. Yves Desjardins, professeur au département de phytologie,
Mme Lyne Gagné, d’Aliments du Québec et
Mme Josie Beddia pour le groupe Bonduelle ont
également contribué aux informations retrouvées
dans cet article. Merci.
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
16
Le porc durable, est-ce possible?
L’équipe du kiosque de la production porcine
Le thème de la SAAC de cette la durabilité environnementale de la produc- de la durabilité est primordial pour assurer la
année nous a donné du fil à retordre. Ce tion. Les nouvelles technologies sont déve- pérennité de l’industrie porcine. Il est cepenthème d’actualité est d’autant plus complexe loppées dans le but de réduire la pression de dant plus difficile d’intervenir à ce niveau,
lorsque nous parlons de la production por- la production sur son milieu. Entre autres, puisque les producteurs ont peu d’influence,
cine. En effet, les fermes porcines sont sou- le traitement du lisier est une avenue envisa- si ce n’est en diminuant leur coût de producvent pointées du doigt lorsque l’on parle de geable.
tion et en essayant de maximiser leur rentadéveloppement durable et il est tout à
bilité. De plus, la mise en place de noufait justifiable de se demander si ces
velles technologies et de pratiques dites
UNE MÉCONNAISSANCE DE LA PART DE « durables » requiert des investissefermes seront toujours en fonction
dans les prochaines années. Pour ap- LA POPULATION PROVOQUE PLUSIEURS ments. On constate rapidement la forte
profondir la question, nous avons abor- MALENTENDUS ET DÉCOURAGE LES relation qui unit tous les aspects de la
dé trois aspects de la durabilité.
durabilité en production porcine.
PRODUCTEURS DE PORC.
Nous avons d’abord pensé à la durabilité
environnementale. C’est généralement cet
aspect qui est reproché aux producteurs de
porcs, parce qu’ils ont à gérer une grande
quantité de lisier par rapport aux champs
dont ils disposent. Cependant, comme vous
l’avez peut-être appris dans notre kiosque,
malgré les réels enjeux environnementaux,
la production porcine a su se montrer
avant-gardiste en instaurant des mesures
atténuantes. Les mesures prises, ainsi que
celles prévues, devraient permettre d’assurer
Le second aspect que nous avons tenté de
couvrir est la durabilité économique. Celleci est toutefois plus imprévisible. En effet,
ces dernières années furent très difficiles
pour les producteurs de porcs. Ils ont dû
affronter les maladies, la fermeture de certains abattoirs et, par conséquent, les surplus de production. Ils ont ensuite fait face
à une baisse du prix du porc, ainsi qu’à une
importante hausse des coûts d’alimentation,
suite à la forte demande en maïs. Cet aspect
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Ensuite, nous nous sommes attardés à la
durabilité sociale. Bien que moins souvent
abordé, cet aspect de la durabilité est très
problématique dans le porc. En effet, cette
production a mauvaise presse auprès du
grand public. Cette méconnaissance de la
part de la population provoque plusieurs
malentendus et décourage les producteurs
de porc. Comme vous pouvez le constater, il
n’est pas simple de résoudre la question de
la durabilité en production porcine.
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
17
Les petits fruits du Québec, mieux qu’une pelletée de raisins secs!
L’équipe du kiosque des petits fruits du salon de la SAAC*
*L’équipe des petits fruits est composée de Nathalie
Fournier, Samuel Simard, Caroline Quintal,
Francis Bernier Blanchet, étudiants en agronomie,
ainsi que de Gabrielle Charette Gagné, étudiante
en sciences et technologie des aliments.
Le climat du Québec ne permet pas
de cultiver tous les fruits qui
sont disponibles dans nos
épiceries, mais il
nous en offre
tout de même
un
éventail
assez intéressant.
fruits peuvent être cultivés de façon biologique, sans produit de synthèse. C’est le cas
notamment des bleuets sauvages qui sont
récoltés en milieu naturel.
Ces quatre petits fruits sont aussi reconnus
pour leurs propriétés médicinales. Par
Les
pommes
sont parmi les
plus gros fruits qui
sont produits au Québec. Il en existe de
nombreuses variétés
dont les plus populaires sont
certainement l’Empire, la Spartan et
la McIntosh. Bien que toutes ces
variétés se cultivent relativement de
la même façon, leur goût et leur texture diffèrent. Par le fait même,
leur utilité diffère : la plupart
peuvent être mangées fraîches
et certaines sont meilleures
que d’autres lorsqu’il est
question de cuisson.
La chicouté est un petit fruit peu connu qui
ne pousse, au Québec, que sur la CôteNord. La récolte en est encore au stade artisanal, c'est-à-dire que les fruits sauvages sont
ramassés par des cueilleurs indépendants,
puis vendus à un acheteur qui revend le tout
aux entreprises transformatrices. Dans l’optique du développement durable, le passage
de la récolte artisanale vers l'agriculture est
envisagé pour soutenir l’économie chancelante de la Basse-Côte-Nord, dont la principale activité économique est présentement la
pêche.
La camerise, nommée aussi chèvrefeuille
comestible ou « haskap » en anglais, est un
fruit semblable au bleuet, mais de forme
plus allongée. Ce fruit est à considérer pour
ses propriétés médicinales et nutritionnelles,
car il est principalement riche en vitamine C
et en antioxydants. Le camerisier provient
de l’est de l’Asie et on s’y intéresse beaucoup pour sa rusticité. Il résiste aux -40 °C
du Québec, se cultive facilement et la récolte
pourrait facilement être mécanisée. La production de fruits peut commencer dès la
première année après la plantation, et la
fructification se fait peu avant ou en même
temps que la fraise. La production a déjà
commencé en Saskatchewan mais, ici, elle
n’est qu’au stade expérimental depuis 2007.
Tout porte à croire que ce petit fruit a tout à
fait sa place au Québec.
Les petits fruits sont
aussi très populaires dans notre province.
Les bleuets, produits
principalement dans la
région du Saguenay-LacSaint-Jean, sont certainement les
plus connus avec les fraises, les framboises
et les canneberges. Chacun de ces fruits a sa
méthode de production et nécessite un type
de sol, un niveau d’humidité et une luminosité adéquats. La façon de récolter ces fruits
varie aussi. Les fraises et les framboises sont
cueillies à la main et les bleuets peuvent être
ramassés à l’aide d’un outil spécialisé, le
peigne. Pour la cueillette des canneberges,
de plus gros instruments sont requis. En
effet, le champ est inondé et une batteuse
passe dans le champ afin de détacher les
fruits des arbustes. Les fruits, plus légers
que l’eau, flottent et sont ensuite ramassés.
Comme pour tous les types de culture, ces
certains autres petits fruits sont en pleine
émergence au Québec. En voici deux qui
ont retenu notre attention.
exemple, il
sont
avec
la
pomme dans le palmarès des dix aliments
ayant le plus d’antioxydants par portion. Les
fraises et les framboises ont des propriétés
prévenant le cancer. Les bleuets sont reconnus, entre autres, pour leurs effets sur la
vision et les canneberges pour leurs effets
bénéfiques
dans le cas
d ’ i n f e c t i o n LA CAMERISE ET LA CHICOUTÉ
urinaire.
SONT DEUX PETITS FRUITS EN
Ces
fruits
sont connus
de tous, mais
PLEINE ÉMERGENCE AU QUÉBEC
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
19
L’agrotourisme renoue des liens durables
Catherine Avard, étudiante en agronomie
Il y a à peine quelques générations,
au Québec il n’était pas rare que toute une
famille passe les vacances d’été à la campagne chez un oncle agriculteur, ou que des
aliments frais produits localement soient
disponibles en saison dans tous les marchés
de ville et de village. Il était alors facile d’apprécier le travail nécessaire pour garnir notre assiette. Aujourd’hui, alors que les familles agricoles se font moins nombreuses chaque jour, de plus en plus de gens recherchent le contact direct avec l’agriculteur et
souhaitent visiter les installations de production. Ceci leur permet de trouver des
réponses à leurs questionnements quant à
l’origine des aliments, tout en meublant
leurs loisirs! L’agrotourisme est donc né de
cette volonté des citadins de renouer avec la
terre, et de celle des producteurs agricoles
de démystifier leur profession. La réalisation
du tout premier portrait de ce secteur en
émergence fut confiée, en 2006, à la firme
Zins Beauchesne et associés par le ministère
de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, de concert avec le
ministère du Tourisme du Québec. Le
paysage dépeint est des plus prometteurs.
Par exemple, dans le domaine touristique,
les voyages intergénérationnels semblent
avoir de plus en plus la cote auprès de la
génération des baby-boomers, puisqu’ils
permettent à ces nouveaux grands-parents
de partager des moments précieux avec
leurs enfants et leurs petits-enfants (Zins
Beauchesne, 2006). Que ce soit lors d’un
voyage dans le Sud ou d’une simple escapade au Carnaval de Québec, ces touristes
relativement bien nantis profitent de leurs
vacances pour se retrouver en famille.
Parallèlement, toujours selon la firme Zins
Beauchesne, il
consommation
existe
en L’AGROTOURISME EST NÉ DE CETTE
citoyenne.
D’aagroalimenVOLONTÉ DES CITADINS DE RENOUER
bord, on note que
taire une réles touristes souelle tendance AVEC LA TERRE, ET DE CELLE DES
haitent non plus
pour la quête PRODUCTEURS AGRICOLES DE DÉMYSseulement
voir,
d’authenticité, TIFIER LEUR PROFESSION.
mais aussi faire,
motivée par
un certain sentiment de nostalgie. Les pour ainsi mieux découvrir le lieu de leurs
consommateurs nord-américains recherche- vacances et vivre une expérience enrichisraient en effet de plus en plus des aliments sante. C’est ainsi que les activités proposant
uniques et de qualité supérieure : aliments un amalgame d’éducation et de stimulation,
fins, produits du terroir, etc. Cette tendance telles que les séjours linguistiques ou l’inters’observe particulièrement auprès de la prétation de la faune, deviennent de plus en
L’agrotourisme marie deux secteurs d’activi- même tranche d’âge que pour les voyages plus populaires. Conjointement à cette tenté qui se courtisent depuis longtemps : l’a- intergénérationnels, soit chez les 55 à 64 dance, le secteur de la consommation agroalimentaire se teinte tranquillement d’un désir
groalimentaire et le touans.
risme. Tout porte par ailDans le de favoriser les canaux alternatifs de distriIL EXISTE EN AGROALIMENTAIRE
bution et de mieux connaître le mode de
leurs à penser que la populamême
UNE RÉELLE TENDANCE POUR LA
production des aliments. L’agrotourisme
rité croissante des activités
ordre
QUÊTE D’AUTHENTICITÉ.
répond parfaitement à ces besoins en s’insagrotouristiques au Québec
d’idées,
crivant comme une nouvelle façon de s’intén’est pas qu’une simple
notons
mode. On observe en effet au sein de cha- aussi que le profil type des consommateurs grer et de participer à la culture que l’on
cun de ces deux secteurs, l’agroalimentaire d’aliments biologiques, des produits de spé- souhaite découvrir en tant que touriste. On
et le tourisme, des tendances majeures qui, cialité également de plus en plus recherchés, utilise même le terme « tourisme culinaire »
lorsqu’elles sont jumelées, peuvent justifier ressemble fortement à celui des clients ac- pour désigner la mise en valeur d’aliments et
cet engouement, et laisser croire que les tuels et potentiels des entreprises agrotou- de boissons locales dans des activités spéciaagriculteurs qui choisissent de prendre ce ristiques tel que défini par Zins Beau- lement conçues pour les visiteurs.
virage réalisent un investissement qui porte- chesne : ils sont relativement instruits et
ra fruit.
aisés financièrement, et ils ont souvent un Pour finir, voici quelques pistes de réflexion
pour les agriculteurs qui souhaiteraient dienfant en bas âge à la maison.
versifier leurs revenus en intégrant un volet
Une visite à la ferme devient donc dans agrotouristique à leur entreprise, ou pour les
ce cas-ci l’occasion pour toute la famille conseillers agricoles et financiers les côde renouer avec le monde rural et le toyant. Le portrait du secteur agrotouristisavoir-faire d’antan et de les faire appré- que québécois dressé par Zins Beaucier aux plus jeunes, tout en s’approvi- chesne dénombre trois principaux facteurs
de réussite pour une visite à la ferme : l’ocsionnant en aliments de qualité.
casion d’acheter des produits de la ferme sur
Deux autres tendances majeures relevées place, la chance de voir de près des animaux
par Zins Beauchesne et qui coïncident et le contact avec le producteur et sa famille.
en faveur de l’agrotourisme sont, d’une Une ferme agrotouristique doit donc
part, l’intérêt pour le tourisme d’appren- demeurer une « vraie » ferme en production
(Suite à la page 20)
tissage et, d’autre part, la montée de la
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
20
Contribution de l’abeille à l’agriculture durable
Jean-François Ouimet et Martine Bernier, étudiants en agronomie
Au sein de l’industrie agricole, lorsqu’il est question d’élevage animal, les termes les plus souvent répertoriés sont probablement les suivants : bovin, porcin, avicole.
L’apiculture, assurée par un peu moins de
400 producteurs, reste une production méconnue, mais néanmoins présente. Cependant, la connaissance de toutes les étapes du
processus de la fabrication des produits de
la ruche ainsi que du rôle de l’abeille dans
l’agriculture québécoise n’est pas encore très
répandue.
facilitant ainsi leur exploitation.
La colonie d’abeilles, qui comporte de 10
000 à 80 000 individus, est maintenant au
service de l’homme. C’est une société très
hiérarchisée à l’intérieur de laquelle il existe
trois types d’abeilles ayant chacun un rôle
précis à jouer. L’unique reine pond des œufs
pour assurer la pérennité de la colonie. Par
la libération de phéromones, elle permet
aussi d’en orchestrer les opérations. Les
Les abeilles font pourtant partie intégrante
de la vie des populations depuis un très
grand nombre d’années. Déjà, 3000 ans
avant J.-C., les Égyptiens exploitaient les
abeilles pour en récolter le miel, comme en
témoignent plusieurs hiéroglyphes illustrant
ruches et abeilles. Du miel encore intact a
d’ailleurs été retrouvé dans des tombeaux.
Le miel était aussi un produit très recherché
par les Grecs et les Romains, et même vénéré par les Mayas et les Aztèques.
Les abeilles sont un important indica-
D’abord originaire d’Europe, l’abeille do- teur environnemental
mestique (Apis mellifera) est introduite en
Amérique par les explorateurs de l’époque. ouvrières jouent différents rôles : elles peuElle est maintenant retrouvée sur tous les vent être nourrices, butineuses, concierges,
continents. D’autres espèces indigènes sont ventileuses, gardiennes, architectes et magaégalement présentes en Asie, en Inde et en sinières, selon leur âge et les besoins de la
Afrique. Aux États-Unis, au milieu du XIXe ruche. Enfin, les faux-bourdons (les mâles)
siècle, c’est Lorenzo L. Langstroth qui met ont pour unique rôle de féconder une reine
au point la ruche à cadres mobiles telle vierge. Les relations entre ces individus sont
qu’on la connaît aujourd’hui. Cette inven- très subtiles et nombreuses.
tion permet l’augmentation de la production
de miel ainsi que le développement de l’api- Le miel, le principal produit récolté de la
culture moderne. De plus, la création d’hy- ruche, et certainement le plus connu, est
brides par le croisement de différentes races obtenu par la transformation du nectar des
permet de favoriser la sélection d’abeilles fleurs. On le retrouve sous sa forme extraite
ayant les caractères génétiques recherchés,
(liquide ou crémeux) ou encore dans les
(Suite de la page 19)
pour que l’expérience soit authentique.
Aussi, il existe dans la région de Lotbinière
une entreprise agricole diversifiée dont les
activités agrotouristiques ayant lieu sur son
site depuis 12 ans inspirent plusieurs autres
initiatives. Il s’agit de la Ferme Marichel,
une ferme ovine certifiée biologique incluant aussi un engraissement porcin sur
litière. Vous pouvez passer voir le kiosque
LES ACTIVITÉS AGROTOURISTIQUES DE LA
FERME MARICHEL INSPIRENT
PLUSIEURS AUTRES INITIATIVES.
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
alvéoles (miel en rayons). La couleur et le
goût du miel varient selon le type de fleurs
visité par les abeilles. Cependant, plusieurs
autres produits apicoles actuellement marginaux gagnent à être connus, dont la cire, la
gelée royale, le venin, le pollen, la propolis,
le broyat de larves et l’hydromel.
L’abeille, de par son rôle primordial dans la
pollinisation des divers végétaux, est essentielle à l’équilibre environnemental et alimentaire de la planète. Seulement au Québec, la pollinisation par les abeilles, ou encore les bourdons, est nécessaire pour un
grand nombre de productions maraîchères
et fruitières, comme les cucurbitacées (entre
autres le concombre), les tomates, les pommes, les bleuets, les fraises, les framboises,
mais aussi les plantes fourragères destinées à
la production animale, comme la luzerne et
le trèfle.
Il devient donc très important, dans un
contexte d’agriculture durable, de mettre de
l’avant les possibilités que nous offrent les
abeilles, qui, à elles seules, sont responsables
de 40 % de l’assiette alimentaire. Elles sont
aussi le premier indicateur environnemental
et nous permettent de voir certains effets
causés par l’agriculture non durable. Le phénomène de mondialisation provoque également une forte compétition au sein de l’industrie apicole. Pour avoir leur juste part du
marché, les producteurs doivent diminuer
considérablement leurs coûts de production
afin de rivaliser avec des « superproducteurs » tels que l’Argentine ou la
Chine. Il faudrait aussi reconnaître la place
importante qu’occupe l’apiculture au sein du
milieu agricole et encourager la relève qui
est, dans bien des cas, insuffisante.
de cette ferme pédagogique dans la salle de
la Ferme au salon de la SAAC.
En somme, que ce soit par une dégustation
de produits du terroir, une journée d’autocueillette ou un séjour en famille à la ferme,
une visite agrotouristique au Québec est
certainement l’occasion de renouveler le
précieux lien qui nous unit à la terre.
Référence : Zins Beauchesne et associés, 2006.
Agrotourisme : diagnostique sectoriel / plan de
développement et de commercialisation. Rapport
d’analyse de la situation et diagnostic sectoriel
(version finale).
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
21
L’équipe d’expertise de l’Université Laval
Isabelle Girard, étudiante en agronomie
Au sein de notre faculté, un
groupe d’étudiants va en compétition contre
d’autres équipes de différentes écoles. Ce
sont les équipes d’expertise de l’Université
Laval. Elles sont constituées de deux équipes (A et B) de quatre personnes, ainsi que
d’un substitut. Toutes ces personnes travaillent de concert,
bien qu’elles soient
séparées en deux
équipes. La plupart
du temps, les participants sont des
gens d’agronomie et aussi d’agroéconomie.
Les équipes de Laval sont commanditées
par la Coop fédérée, sans quoi la participation aux compétitions serait impossible.
L’expertise pour les nuls
Tout d’abord, vous devez savoir ce qu’est la
base de l’expertise. Lors d’une compétition,
vous avez divers sujets animaux ou végétaux (une classe) et vous devez faire soit :
- un classement;
- un classement avec raisons orales
(explications de votre classement) données
devant un juge;
- une identification de six à dix éléments
avec ou sans choix de réponse.
La plupart du temps, dans les compétitions,
il y a aussi :
- une classe mystère (sujet inconnu avant
d’arriver devant la classe) comportant une
identification ou un classement;
- un quiz pour lequel tu te demandes toujours où ils ont pu pêcher leurs questions;
- et quelques fois, des analyses organoleptiques.
se tient un banquet avec la remise des prix.
Les prix sont :
- Trois premières places individuelles et en
équipe pour chaque classe;
- Trois (ou cinq) premières places individuelles et en équipe pour l’overall végétal,
l’overall animal, ainsi que l’overall overall.
(L’overall est la somme de toutes les classes
animales ou végétales, ou de toutes les classes de la compétition.)
À l’Université Laval, il y a également un prix
pour les raisons orales. Vous pouvez voir
les prix remportés par les équipes de Laval
lors des compétitions précédentes dans le
hall d’entrée de la faculté.
Les classes
Chaque volet animal et végétal comporte la
plupart du temps des classes classiques telles que le classement de vaches laitières et
de génisses laitières pour le volet animal, et
classement de foin, ensilage et RTM pour le
volet végétal. Mais, ça ne s’arrête pas là. Il y
a aussi tous les fruits et légumes, les autres
animaux de ferme, les pratiques culturales,
les machineries et équipements agricoles, les
produits dérivés des productions, le confort
des animaux, la gestion ainsi que tout ce à
quoi vous pouvez penser qui est relié de
près ou de loin à l’agriculture!
Je vais vous donner quelques exemples pour
que vous saisissiez mieux ce que je viens de
dire. Pour le volet végétal, ça peut être aussi : identification de miel, de semences,
d’engrais, de mauvaises herbes (plantules!),
de pièces de machinerie, de plantes par les
racines, classements de tresses d’ail, de cantaloups, de haies brise-vent, de fleurs, de
billes de bois… Pour le volet animal, ça
peut être encore : classement de chevaux
miniatures, de semences bovines, de trayeu-
Sachez que la plupart du temps, nous n’avons que le sujet principal de la classe avant
la compétition. Ce qui veut dire que, par
exemple, pour une classe qui s’appelle
« bois », ce peut être l’arbre entier (en photo
bien sûr!), les feuilles, l’écorce, un billot pour
le déroulage, un 2x4… La préparation aux
compétitions peut donc être ardue étant
donné la diversité d’aspects que peuvent
prendre les sujets.
Certaines classes resteront gravées dans la
mémoire des participants telles que le classement de poulets congelés ou encore l’identification de produits laitiers d’après les étiquettes de valeurs nutritives…
La compétition d’expertise de l’Université Laval
Celle-ci se tient lors de la SAAC, le 19 janvier pour cette année. Tout le monde peut y
participer. Vous n’avez qu’à former une
équipe de quatre personnes et vous inscrire
auprès du comité organisateur. Des frais
d’inscription s’appliquent, comme pour toutes les autres équipes qui s’inscrivent à une
compétition.
Comment faire partie des équipes de
l’Université Laval?
À chaque début d’année scolaire, il y a une
période d’inscription pour participer aux
sélections. Avis à ceux et celles qui sont
Les compétitions
tentés par l’expérience : il y aura plusieurs
Elles se déroulent dans diverses écoles telles
places disponibles l’an prochain, les équipes
que l’ITA de La Pocatière, l’ITA de Stde cette année étant formées de
Hyacinthe, le Campus Macdonald
CERTAINES CLASSES RESTERONT GRAVÉES
plusieurs finissants. Et n’ayez pas
(McGill), l’Université de Guelph et
DANS LA MÉMOIRE DES PARTICIPANTS TELpeur de vous essayer, vous avez
quelques autres. Les compétitions se
peut-être plus de potentiel que
tiennent sur une ou deux journées. Le
LES QUE LE CLASSEMENT DE POULETS
vous ne le croyez. Moi-même, j’ai
but de la compétition consiste à accuCONGELÉS...
été prise alors que je n’avais
muler le plus de points à l’intérieur
même jamais assisté à un jugement de vad’une même classe animale ou végétale et ses, de poisches!
également pour la compétition au complet. sons, d’œufs, de
Pour avoir des points, vous devez être le mohair, identifiDonc, ayez une pensée pour nous lors des
plus proche possible du jugement officiel, et cation de mords
prochaines compétitions alors que nous
aussi donner les meilleures raisons orales à chevaux, de
aurons à affronter les épis de maïs soufflé,
lorsque c’est le cas. Chacun des volets végé- races de porc, de
tal et animal compte de sept à dix classes, maladies d’animaux. Et dans les classes les poules exotiques, les poneys et les décodont trois ou quatre avec raisons orales. Le mystères, il peut y avoir tout ce que vous rations de gâteaux!
soir de la dernière journée de la compétition pouvez imaginer de plus farfelu!
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
22
Le BIC vous présente le marketing vert
Anne Legault, étudiante en sciences de la consommation et Vice-présidente aux communications du BIC
« Les études démontrent que de 30
à 40 % des consommateurs sont de plus en
plus sensibles à l'argument écologique »,
explique Cécile Gadel dans un article paru
dans Cyberpress en avril dernier. Cela, les
publicistes l’ont compris et se sont accaparés le mouvement vert comme argument de
marketing.
C’est donc dans l’espoir de faire la lumière
sur cette nouvelle tendance et de sensibiliser
le public à cette nouvelle réalité que, pour
leur première participation à la SAAC, les
membres du BIC vous présentent un kiosque portant sur le marketing vert. Pour arriver à souligner les enjeux du marketing vert
de façon claire et compréhensible pour le
public, trois volets seront exploités, soit le
volet économique, le volet éthique et le
volet écologique. Chacun de ces volets sera
décrit dans le présent article, mais d’abord,
voyons ce qu’est le marketing vert.
Selon le site Internet Définition-marketing, « le
marketing vert est constitué de l’ensemble
des actions qui visent à utiliser le positionnement écologique d’une marque ou d’un produit pour augmenter les ventes et améliorer
l’image de l’entreprise ». De plus, toujours
selon ce site Internet, le marketing vert peut
se baser sur plusieurs aspects. D’abord, il
peut se baser sur les caractéristiques écologiques d’un produit, comme par exemple des
matières premières écologiques ou des produits recyclables ou biodégradables. Ensuite,
le marketing vert peut s’appuyer sur des
promotions vertes telles que : « un arbre
planté pour un achat ». Enfin, le marketing
vert peut reposer sur des promesses environnementales de l’entreprise (mettre sur
pied une fondation, poser des actions écologiques, etc.).
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Quelles sont les conséquences et répercussions du marketing vert sur les consommateurs, les employés, les entreprises et sur
l’environnement ? Il est possible de répondre à cette question en exploitant trois volets. Dans un premier temps, le marketing
vert comprend un volet économique qui
comprend l’économie de l’environnement,
la place de l’environnement dans notre économie, et les moyens économiques mis en
place pour s’assurer que l’environnement
soit respecté. Dans un deuxième temps, le
marketing vert comprend un volet éthique.
Ce volet met en relief le fait que certaines
compagnies abusent de l’argument vert
pour faire du profit. Enfin, dans un troisième temps, le marketing vert comprend
un volet écologique, qui comprend, entre
autre, le gaspillage lié à la publicité et au
suremballage.
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
23
Le secret de la dinde sauvage au Québec
Mélissa Duplessis et Amélie Poliquin-Bouvette, étudiantes en agronomie
Dans plusieurs familles, la dinde fait
partie du repas typique du temps des Fêtes.
Il y a fort à parier que la plupart des gens
serviront une dinde achetée au supermarché
le plus près. D’autres, ayant le goût d’épater
leurs invités, se procureront de la dinde
sauvage qu’ils auront eux-mêmes chassée.
En effet, les dindes que l’on retrouve à l’épicerie proviennent d’une variété qui a été
développée dans les années cinquante et il
existe des élevages spécialement conçus
pour les dindes domestiques au Québec.
Avant que les explorateurs européens ne
découvrent l’Amérique du Nord, on comptait environ dix millions de dindons sauvages dans les bois. Ensuite, avec la colonisation et la chasse, la population a diminué.
Ainsi, en 1930, cette espèce était pratiquement éliminée au Canada.
dindons sauvages est précaire dans cette
circonstance.
Pour avoir la chance d’apercevoir ces bêtes
au Québec dans la nature, il vaut mieux
demeurer près de la frontière américaine.
On en retrouve surtout dans le secteur de
Hemmingford. Un inventaire de la population québécoise a eu lieu en 2003 et plus de
1000 individus ont été répertoriés.
La chasse à la dinde sauvage est maintenant
permise en Ontario. Un chasseur doit passer un examen et posséder un permis pour
la chasser légalement. Cette activité doit être
contrôlée pour éviter l’extermination de
l’espèce. Un débat entourant la chasse des
dindons sauvages est en cours au Québec.
La Fédération québécoise de la faune (FQF)
désire permettre la chasse, au printemps,
des dindons acclimatés. Par contre, l’Association québécoise des groupes d’ornithologues (AQGO) craint la disparition de l’espèce si la chasse des oiseaux acclimatés est
permise. La population est peu nombreuse
au Québec.
Ils apprennent à se nourrir, à communiquer
et à reconnaître les dangers. En captivité, les
dindes perdent leur instinct et deviennent
dépendantes de l’homme, il n’est donc pas
possible pour elles d’être remises dans la
nature. Cette façon de faire est d’ailleurs
interdite, car il y a des dangers de croiser des
dindes sauvages avec des dindes devenues
domestiques à faible potentiel génétique.
Au Québec, l’apparition de cet animal plumé est très récente. En effet, elle remonte
aux années 80. Les dindons sauvages reCertains vont quand même en faire l’élevage
trouvés au Québec sont originaires des
qui est légal au Québec plutôt que d’aller en
États-Unis et de l’Ontario. Ils auraient trouchasser dans les bois. Même si elle ne
vé refuge dans notre province grâce à
l’augmentation de leur population
BENJAMIN FRANKLIN AURAIT VOULU sera plus sauvage, elle restera bien
différente des dindes blanches domesqui les oblige à changer de territoire,
QUE LA DINDE SAUVAGE
tiques habituelles. Mais pour le goût,
au réchauffement climatique et à
rien ne vaut une vraie bonne dinde
l’augmentation de la culture de maïs.
SOIT L’EMBLÈME DES ÉTATS-UNIS
sauvage chassée!
Durant l’hiver, les dindes se nourrissent, entre autres, des grains non récoltés
par la moissonneuse-batteuse. Une dualité La chasse du dindon sauvage est très diffi- Le saviez-vous?
subsiste à ce propos : les dindons sauvages cile. Il faut de la patience et de l’habilité. Cet
doivent à la fois avoir accès aux champs de oiseau possède une ouïe et une vue hors du - Le dindon sauvage est également rechermaïs pour se nourrir et aux forêts pour les commun. Un simple petit mouvement de la ché pour ses plumes et ses ergots. Les pluprotéger du froid et du vent. Dans le tête du chasseur peut faire fuir un dindon à mes peuvent être utilisées comme mouches
contexte actuel de l’agriculture, les forêts jamais. Le taux de réussite est estimé à à pêche et ornaient l’habit des Amérindiens
sont rasées pour permettre la culture de 20 %. Cela signifie que seulement un chas- à l’époque. Les ergots servaient de projectiles.
maïs et l’épandage du lisier de porc sur une seur sur cinq réussit à abattre un dindon.
plus grande surface. Ce phénomène est
important en Montérégie. La survie des On ne peut pas vraiment faire l’élevage de la - Le dindon sauvage glougloute.
dinde sauvage. La
dinde peut être dite - Cet oiseau peut voler jusqu’à une vitesse
« sauvage » si elle a été de 80 kilomètres à l’heure! Avec un poids
capturée dans la nature pouvant atteindre neuf kilogrammes, il s’agit
et mise en captivité. d’une belle performance!
Par contre, sa progéniture ne pourra plus - Benjamin Franklin, l’inventeur du paratonêtre considérée comme nerre, aurait voulu que la dinde sauvage soit
étant sauvage. De ce l’emblème des États-Unis à la place du pyfait, il n’est pas possi- gargue à tête blanche.
ble d’élever des dindes
sauvages et de les relâ- - Christophe Colomb surnommait les dindes
cher dans la nature. sauvages « coq d'Inde » alors qu’il croyait
Les petits apprennent être arrivé aux Indes.
tout de leurs parents.
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
24
Donnez une deuxième vie à vos déchets!
Geneviève Maher, étudiante en agronomie
Le compostage est un art qui se pratique à la maison comme à la ferme. Il
existe autant de méthodes de compostage
que de « composteux »! Chacun possède sa
méthode secrète et raffine sa recette avec
l’expérience. Cependant, nous pouvons
démontrer les aspects de base nécessaires pour réussir un bon compostage.
Le compostage est un processus par lequel des
matières organiques se
décomposent à l’aide de
microorganismes pour former un humus
stable. Le compostage à la ferme est une
technique de récupération des déchets encore marginale pour la majorité des producteurs et plus souvent utilisée en agriculture
biologique. L’utilisation d’un compost stable comme fertilisant ou comme structurant
du sol est bénéfique pour les cultures. Les
avantages du compost peuvent être facilement remarqués lorsque celui-ci est bien
fait. Pour ce faire, il faut connaître les processus de compostage et respecter certains
paramètres. La température, le ratio carbone/azote, le taux d’humidité et le pH sont
des exemples des certains paramètres nécessaires à contrôler. Ainsi, peu
importe l’utilisation qu’on en
fait
(soit
agricole ou domestique), seuls les intrants vont
varier. La régie du compostage restera
similaire.
La nature des intrants utilisés jouera un
rôle sur la durée de compostage et sur la
régie de celui-ci. Par exemple, pour un compostage domestique, les résidus de table
végétaux (les pelures, les légumes…) sont
des éléments riches en eau et en azote, ils se
décomposent donc facilement. À ces déchets, on peut ajouter des résidus de jardin
(tiges, racines…), des feuilles séchées ou
d’autres éléments fibreux riches en carbone.
Il est important de ne pas introduire des
déchets comportant des viandes, des produits laitiers ou des huiles. Ces matériaux ne
se décomposent pas bien et peuvent attirer
les vermines. Le verre, le métal et le plastique ne se compostent pas.
La fabrication d’un bon compost est facile
lorsqu’on maîtrise les éléments qui le régissent. Notre formidable kiosque vous permettra de devenir de véritables génies du
compost et vous serez en mesure de pratiquer le compostage à la maison!
Serez-vous capable de déjouer nos questions
interactives? Venez tester vos connaissances
à notre extraordinaire kiosque. Vous verrez
que ce n’est pas sorcier!
La cuniculture, ça vous dit quelque chose?
Andrée-Anne Hudon Thibeault, étudiante en agronomie
L’élevage de lapins est peu connu
au Québec. Les principaux pays producteurs dans le monde sont situés dans le sud
de l’Europe. Il s’agit notamment de l’Italie,
de l’Espagne et de la France, qui sont les
leaders en ce qui a trait aux techniques d’élevage. Par contre, en terme de production,
c’est la Chine qui se classe première à l’échelle de la planète.
une diminution du nombre d’exploitations,
mais une augmentation de la taille des élevages.
La consommation annuelle de
viande de lapin est très faible au
Québec. Elle est d’environ 150 g
par habitant. En comparaison, la
consommation moyenne mondiale est de 300 g par personne,
En Amérique du Nord, la production reste et en France elle se situe à près
toujours à développer. Aux États-Unis, une de 3 kg par habitant. D’ailleurs,
grande proportion de la viande de lapin est près de la moitié de la viande de
un produit secondaire de l’élevage de lapins lapin au Québec est consommée par les
de races pour les
populations originaiexpositions. Le SI LA POPULATION DONT LE REVE- res du bassin médiQuébec est la NU EST SUPÉRIEUR À LA MOYENNE terranéen. Pour les
seule province où
autres consommala production est MANGEAIT DU LAPIN UNE FOIS PAR teurs, le lapin est un
v é r i t a b l e m e n t AN, IL FAUDRAIT DOUBLER LA PRO- nouveau
produit
organisée. Ceci a DUCTION ACTUELLE.
haut de gamme. En
permis d’indusoutre, si la populatrialiser la production en s’inspirant des tion dont le revenu est supérieur à la
technologies utilisées par les principaux moyenne mangeait du lapin une fois par an,
pays producteurs européens. Il en résulte il faudrait doubler la production acL’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
tuelle. L’industrie a donc un grand potentiel
de développement, surtout au niveau de la
découpe et de la transformation. En effet, la
majorité des consommateurs ignore comment cuisiner ce type de
viande. Pour l’instant, le
Québec a développé de
nouveaux marchés avec
l’Ontario et la ColombieBritannique. Toutefois,
ces marchés sont plutôt
instables.
L’industrie cunicole est donc en plein développement et offre de nombreux potentiels. Pour que cette industrie progresse en
harmonie avec les objectifs de développement durable, il faut s’assurer que les efforts
de croissance s’insèrent dans une perspective à long terme. Ainsi, les marchés développés devraient pouvoir assurer le développement de la production actuelle, tout en
s’assurant que les générations futures puissent continuer dans le même sens.
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
25
Un mouton c’est bien, mais plein c’est mieux!
Renaud Trudel Boisclair, étudiant en agronomie
Ces chers moutons… que ferions- canadien car, contrairement aux bovins, ils
nous sans eux? Sans les moutons, nous pouvaient facilement s’adapter aux pâturan’aurions plus ces fameuses mitaines trico- ges accidentés de certaines régions. Pendant
tées avec amour par la grand-mère, plus rien de nombreuses années, la production ovine
à compter pour s’endormir, et que dire de fournissait une importante partie de l’indusl’expression « doux comme un mouton », trie du bétail au Canada. Puis, la production
qui n’existecommerrait plus! Je LA PRODUCTION OVINE A POUR PARTICULARITÉ ciale d’ane m’inté- DE DÉPENDRE D’UN FACTEUR QUI N’EST PAS gneaux a
resse pas à PRÉSENT DANS LES PRODUCTIONS BOVINES OU engendré
la produc- PORCINES : LA PHOTOPÉRIODE.
une sélection ovine
tion de
uniquement parce que je suis frisé, mais races avec des caractères intéressants,
plutôt parce que c’est une production qui, à comme la prolificité et la qualité bouchère
mes yeux, est marginale, encore très peu ainsi que, plus récemment, la production
développée et qui a beaucoup de potentiel.
laitière.
Avant de commencer, on va mettre quelque
chose au clair : bélier, brebis, agneau,
agnelle et… mouton. C’est quoi un mouton
exactement? Pour ceux qui ne le sauraient
pas, le mouton est un bélier castré, ce qui
entraîne une absence de cornes. Il ne faut
donc pas le confondre avec la brebis!
Comme la production ovine est relativement peu connue, je vais commencer par
vous faire un bref aperçu historique du
mouton au Canada, pour ensuite enchaîner
avec la production en général et quelques
plans de développement durable.
Les moutons ont accompagné les premiers
pionniers dans leur périple vers l’Ouest
Bien que certaines races comme le Dorset,
le Suffolk ou bien le Hampshire soient plus
répandues que d’autres au Canada, il y a
encore beaucoup à faire afin d’améliorer la
génétique des moutons pour créer une race
de prédilection en production de viande ou
de lait.
De plus, la production ovine a pour particularité de dépendre d’un facteur qui n’est pas
présent dans les productions bovines ou
porcines : la photopériode. En effet, les
brebis et les béliers sont sensibles à la longueur des journées en ce qui concerne leur
cycle de reproduction, ce qui vient limiter la
productivité et entraîne une augmentation
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
des coûts de production. Depuis 1980, certains producteurs utilisent un programme
d’éclairage artificiel afin de « contrôler » les
agnelages mais, là encore, des recherches
sont en cours afin de maximiser la productivité ainsi qu’un apport régulier en viande sur
le marché.
Côté développement durable, la production
ovine suit les traces des productions bovines
et porcines. Actuellement, un plan sur la
conception des amas de fumier au champ
est élaboré afin de réduire les facteurs pouvant polluer les eaux de surface. La disposition des cadavres d’animaux morts est aussi
réglementée afin de limiter les effets sur la
salubrité des cours d’eau environnants ou
sur la santé du troupeau ainsi que celle des
populations à proximité. On peut aussi noter les bilans de phosphore et les analyses du
fumier et des sols avoisinant les fermes qui
permettent de mieux contrôler les facteurs
polluants.
Il est évident qu’il reste beaucoup à faire afin
d’améliorer la productivité, mais la production ovine étant en pleine expansion, il risque d’y avoir de nombreux changements
dans les années à venir.
Je vous invite donc tous à passer à mon
kiosque à la SAAC pour avoir plus d’informations et voir de beaux moutons!
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
Savoura est une entreprise québécoise oeuvrant dans la production de tomates de serres. Ses 19 hectares de
serre (comparable à 38 terrains de football) produisent annuellement près de 12,5 millions de kilos de tomates. L’entreprise compte aujourd’hui plus de 350 employés répartis sur 7 divisions à travers la province de
Québec. Savoura se distingue par sa gestion des ressources humaines comme en témoigne ses deux prix
d’excellence remportés en 2004 et 2005.
EMPLOIS ÉTUDIANTS- ÉTÉ 2008
Stagiaire au bureau des ventes
Sous la responsabilité de la chargée de comptes, vous aurez comme principales fonctions de prendre et faire le
suivi des commandes des clients détaillants sous votre responsabilité et les facturer, tenir à jour différentes statistiques de ventes et effectuer certaines tâches de secrétariat.
4 représentants(es)
(2) Rive-Nord de Montréal , Mont Laurier et Outaouais
(1) Rive-Sud de Montréal
(1) Région de Québec
En collaboration avec le représentant de votre secteur, vous effectuez la promotion du produit auprès de notre clientèle établie, vous assurez le suivi du service à la clientèle, vous coordonnez toutes
les activités de dégustation en magasin pour la période estivale et vous aurez à négocier les meilleurs espaces-tablette chez les détaillants.
Stagiaire en agronomie - Stage de production (1ère Année)
(2 postes à Danville – Asbestos)
Sous la responsabilité du chef de culture et en collaboration avec le technicien, vous aiderez l’équipe
dans l’accomplissement de leurs tâches techniques relatives à la culture en serre (suivi des cultures,
des irrigations, de la phytoprotection, de la pollinisation, etc).
Tous ces postes sont temps plein, 40 heures par semaine, pour la période de l’été débutant au début
du mois de mai et se terminant à la fin du mois d’août. Nous offrons une rémunération concurrentielle pour les postes d’étudiants.
Si un de ces postes vous intéresse, n’hésitez pas à envoyer votre CV à l’attention de Christian Plamondon au 700, rue Lucien Thibodeau, Portneuf (Québec), G3M 2V1, courriel : [email protected], télécopieur : (418) 286-4275.
27
Émeu ou autruche?
Pierre-Luc Lussier, étudiant en agronomie
L'émeu (nom scientifique : Dromaius ceux qui ont des problèmes artériels ainsi
novaehollandiae) est l'emblème national de qu'à ceux qui prennent soin de leur santé et
l'Australie. Cet oiseau est le deuxième plus qui désirent mieux se nourrir. Voici un tagros au monde, après l'autruche. Il mesure bleau comparatif de la viande d'émeu vis-àde 1,50 à 1,80 m (cinq à six pieds) et pèse de vis d'autres viandes.
56 à 68 kg (125 à 150 livres). L'émeu atteint
sa maturité sexuelle entre 18 mois et trois Une carcasse d'émeu donne environ de 14 à
ans, généralement aux alentours de la 23 kg (30 à 50 livres) de viande. Si la moitié
deuxième année. Cet oiseau peut se repro- de la population des États-Unis mangeait
duire pendant environ
20 ans et il a une lon- Analyse de la viande d'émeu :
gévité d'environ 40
émeu
porc
boeuf
volaille poisson
ans. Un fait très intéressant est à noter : Eau (%) 73,6
70
75
73-75
82
dans leur milieu natuGras (%) 1,7-4,5 25
2-15
1-3
1
rel, c'est le mâle qui
couve les oeufs et Protéines 21,2
18-28
18-22
23-24
16
élève les petits pen- (%)
dant que la femelle Cholestédéfend le territoire.
rol
39-48
80-105 63
64-90
mg/100g
L'huile
Connue par les abori- Calcium 4,5-7,7 10
10
8-17
20-40
gènes d'Australie de- mg/100g
puis des siècles, l'huile Magnéd'émeu était produite sium
29-31
17-25
20
20-27
25-50
avec le gras fondu mg/100g
pour traiter les entorses, les foulures, les Calories
157
114
70-120
contusions, les brûlu- Kcal/100g 113-127 319
res dues au soleil et
était aussi utilisée pour Source: ADRIA Quimper (France)
les soins de la peau.
L'huile d'émeu aurait des propriétés anti- quatre onces de viande d'émeu
inflammatoires et hydratantes. Elle serait par année, il faudrait 1 500 000
aussi hypoallergène et bactériostatique. Un émeus par année pour combler
émeu donne environ six litres de cette huile. cette demande.
La viande
La plupart des restaurants cinq étoiles
d'Australie servent de la viande d'émeu.
Cette viande est rouge foncée et elle est
comparable au bœuf pour le goût. La viande
d'émeu a un taux de cholestérol et de gras
moins
élevé
que celle du
bœuf, tout en
étant plus riche
en fer, en protéines et en
vitamines. Pour
ces raisons, la
viande d'émeu
est considérée
comme
une
viande « santé »
et elle est recommandée à
Émeu d’Australie
Coquilles d'œuf, plumes et
ongles d'orteils
Les coquilles peuvent être sculptées ou
peinturées. Les plumes peuvent être utilisées par les créateurs de mode ou pour la
décoration et l'artisanat. Elles sont aussi
utilisées dans la confection d'oreillers. Les
ongles d'orteils (ou plutôt les griffes) sont
considérés comme des pierres semiprécieuses et sont utilisés en joaillerie pour
faire des bijoux ou divers objets. Tous trois
servent aux artistes ou à la décoration.
***
Autruche, nom d'un grand oiseau coureur
que l'on ne trouve aujourd'hui qu'en Afrique, mais qui habitait autrefois le MoyenOrient. Le nandou vit en Amérique du Sud.
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Les autruches
sont les oiseaux
vivants les plus
grands et les plus
forts. Leur hauteur, de la couronne aux pieds,
atteint
une
moyenne de 2,4
m et leur poids
136 kg. Le cou
est long, la tête
petite avec de Autruche d’Afrique
grands yeux et le bec court et large. Les autruches étendent leurs petites ailes lorsqu'elles courent et elles utilisent leurs longues
pattes robustes pour se défendre. Les pieds
n'ont que deux doigts. Le mâle a un plumage noir, sauf pour les ailes et la queue qui
sont blanches. Les plumes blanches, grandes
et douces du mâle sont celles que l'on commercialise. La femelle arbore un plumage
brun grisâtre assez terne.
Les autruches sont d'excellentes
coureuses et elles peuvent atteindre une vitesse de 65 km/h. Les
mâles sont polygames et se déplacent
dans les régions chaudes et sablonneuses avec trois ou quatre
femelles, ou par groupes
de quatre ou cinq
mâles accompagnés
des femelles et des
jeunes. Les femelles
pondent leurs œufs
blanc jaunâtre ensemble
dans un grand trou creusé dans le
sable. Les œufs pèsent environ 1,4
kg (!); leur volume d'eau est d'environ 1,4 litre. Le mâle les couve la
nuit, la femelle pendant le jour.
Dans la seconde moitié du XIXe
siècle, l'élevage d'autruches domestiquées pour leurs plumes
était largement répandu en
Afrique du Sud, en Algérie,
e n
Australie, en France et aux ÉtatsUnis. Les plumes d'autruches étaient utilisées dans la confection des chapeaux et dans
la couture. Cet élevage faillit disparaître lorsque la demande de plumes devint presque
nulle. Mais, l'introduction de la peau d'autruche sur le marché du cuir de luxe et l'utilisation de sa chair comme viande ont contribué à relancer l'intérêt pour l'élevage d'autruches.
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
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Le bison d’Amérique
Mathieu Bisson, étudiant en agronomie
Eh oui! Il est de retour à la SAAC
après plusieurs années d’absence. Il est gros,
pesant et poilu. Arborant fièrement ses
deux cornes de 50 cm, le bison sera dans sa
cage prêt à vous revoir.
Le bison d’Amérique est un animal hors du
commun. Souvent nommé maladroitement
le « buffalo » d’Amérique, le bison se différencie de ses congénères indiens et philippins par sa stature et son poids. Alors que la
femelle adulte (3 ans) peut atteindre 5 pieds
de haut et peser 1200 livres, le mâle adulte
(4 ans) peut atteindre une hauteur de six
pieds et peser 2100 livres. Les cornes que
les animaux des deux sexes arborent atteindront 22 pouces chez le mâle adulte et seront distantes de 16 pouces à leur base sur
le crâne.
Avant même que les premiers colons débarquent en Amérique, le bison colonisait une
grande partie du continent. En effet, sa
population s’étendait du nord du Mexique
jusqu’au 60e parallèle, et de la pointe des
Grands Lacs jusqu’aux Montagnes Rocheuses. Ils étaient au nombre d’environ 30 mil-
mâles. Ceux-ci formeront un cercle autour
des veaux et tenteront de repousser les
agresseurs qui sont parfois au nombre de 15
à 20. La période de reproduction, quant à
lions. Cependant, plusieurs marchands eu- elle, aura lieu de septembre à novembre et
ropéens virent en le bison une opportunité sera marquée par la pousse du poil sur le
économique immense. Ses cornes, sa bison et l’épaississement de sa cote de chair.
viande, son pelage,
Il sera fin près pour l’hiainsi que ses os furent
ver. Le bison perdra jusmarchandés au détriqu'à 12 % de sa composiment de la population
tion corporelle lors d’un
animale. En 1870, ces
hiver doux. On peut facigrands bestiaux ne se
lement en déduire qu’elle
retrouvaient
plus
sera encore plus imporqu’au Canada et dans
tante lors d’un hiver plus
le nord des Étatsrigoureux. Cet animal,
Unis. La population a
bien adapté à son climat,
même atteint un seuil Le bison perdra jusqu'à 12 % de sa pourra y survivre pendant
de 2100 têtes; elle a composition corporelle lors d’un plus de 20 ans. En captidonc été protégée par hiver.
vité, les bisons atteingnent
les gouvernements afin
parfois 40 ans. Les princid’assurer la survie de cette espèce.
pales causes pouvant entraîner la mort des
bisons sont la prédation, le manque d’aliParlons maintenant de reproduction. La ments et les parasites qu’ils transportent.
femelle devient fertile dès la troisième année
et ne pourra avoir qu’une seule gestation Ah! Et en passant, saviez-vous que le bison
par année de laquelle naîtra un rejeton, par- est un animal dont la viande, consommée en
fois deux, en mai ou en juin. Durant les une certaine proportion de votre alimentapremiers jours de sa vie, le veau est très tion, a des propriétés très intéressantes pour
sujet aux attaques des coyotes et des griz- lutter contre les maladies cardio-vasculaires!
zlis. La tâche de la protection revient aux
Une production d’avenir… les chèvres
L’équipe du kiosque de la production caprine du salon de la SAAC*
*Mélissa Crimo, Alicia GilbertGagnon, Mélodie Beaulieu et Lucie
Lamontagne, étudiantes en agronomie.
Les chèvres ont été parmi
les premiers animaux à être domestiqués, il y a de cela douze
mille ans. Elles sont source de
lait et de viande pour nous nourrir, en plus
de nous fournir leur peau et leur toison
pour nous abriter et nous vêtir et leur fumier pour fertiliser nos cultures. À l'échelle
du globe, les chèvres sont élevées dans un
large éventail de milieux et elles se sont
adaptées à toute une gamme de conditions
environnementales. Leur capacité à mettre à
profit des régimes alimentaires divers, leur
adaptabilité ainsi que leur viande unique,
leur toison et leur lait digestible ont amélioré la qualité de vie de nombreuses personnes, riches et pauvres, partout dans le
monde. L’utilisation des produits issus de la
chèvre varie cependant selon les pays, les
cultures et le climat.
Au Québec, la production caprine n’est cependant pas une industrie
particulièrement
importante. Les éleveurs sont peu nombreux et ne bénéficient
pas d’un soutien sur le
plan financier aussi
important que pour les autres « grosses »
productions, telles que les productions laitière, avicole ou porcine.
Le lait de chèvre est également utilisé dans
plusieurs savons et crèmes, ces produits
étant réputés comme étant bénéfiques pour
la peau, ce qui pourrait expliquer leur popularité croissante.
Au niveau de l’alimentation, mis à part le
lait, la viande peut également être consommée. Cependant, elle n’est pas courante dans
les épiceries, et rares sont les personnes qui
peuvent affirmer avoir déjà consommé de la
viande de chèvre. Concernant le mohair (la
toison de l’animal), au Québec du moins, il
est plutôt considéré comme un sousproduit.
Malgré son activité restreinte,
la production caprine mérite
Il n’en demeure pas moins
d’être connue puisque les proque cette industrie mérite
duits issus de cette industrie
d’être connue par les Québésont très appréciés par plucois, puisque nous consomsieurs consommateurs. Dans
mons tout de même plusieurs
les années à venir, la demande
produits issus de la chèvre.
pour de tels produits pourrait
En effet, le lait de chèvre
donc augmenter, ce qui
entre dans la fabrication de Savons au lait de chèvre
contribuerait à l’essor de cette
plusieurs produits. Le fromage de chèvre est sans doute le meilleur industrie qui se trouve, à l’heure actuelle,
exemple. Au cours des années, l’éventail de dans une situation qui n’est pas des plus
favorables.
ces fromages s’est considérablement élargi.
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
29
Ah! ces frais de scolarité!
Mathieu Couture, étudiant en agronomie
Bonjour et bonne année à tous.
Quoi de mieux en cette nouvelle année que
de parler encore des frais de scolarité. Lorsque le rédacteur en chef de ce journal m’a
demandé de lui faire un article, j’étais hésitant, lui disant que mon horaire était trop
chargé et bla, bla, bla. La vraie raison serait
peut-être que, comme la majorité des Québécois, je chiale dans mon salon et file à
l’anglaise le temps venu de m’exprimer sur
un sujet chaud. Mais pas aujourd’hui. Alors,
voici ce que j’ai à vous dire sur les charmants frais de scolarité.
Tout d’abord, parlons du fameux 50 $ qu’il
nous en coûtera de plus, à nous, étudiants,
par session pendant cinq ans, pour un total
de 500 $. Je dirais pour ma part que c’est
seulement une brosse de moins pendant la
session. J’entends déjà les militants crier que
mon argumentation est dérisoire, mais allons maintenant plus en profondeur.
étudiant se dirige vers le Pub pour s’abreuver. Deux pichets plus tard, les amis se disent qu’un voyage dans le Sud pendant le
temps des Fêtes serait vraiment trippant…
La suite, un jour peut-être. J’aimerais juste
que nous prenions un bref instant pour
penser combien notre petite histoire est
dispendieuse.
Utopie ou réalité? Une promenade dans les
stationnements nous confirmera qu’il n’y a
pas beaucoup de rouille sur les voitures et
que les Corolla 1995 comme la mienne sont
en voie d’extinction. Autre fait, parlons de
la radio poubelle : CHOI. Ouch, que ça fait
peur! CHOI est une radio où tout le monde
peut donner son point de vue. Alors un
militant pour le gel des frais scolaires a appelé à la station. 45 minutes plus tard, le
militant raccrochait, car l’animateur lui avait
dit que ses impôts payaient ses études, car
« Monsieur-gel-des-frais » parlait au cellu-
L’UNIVERSITÉ N’EST PAS UN
Voici vraiment mon argumentation!
Je trouve qu’il est paradoxal que
ENDETTEMENT, C’EST UN
certains étudiants prônent le gel des
INVESTISSEMENT À
frais de scolarité, pendant qu’ils
sont en accord avec les moyens de
LONG TERME.
pression d’un groupe de travailleurs
de l’Université pour une augmentation salariale. Je n’ai rien contre l’augmentation,
mais comment l’Université va-t-elle payer
les travailleurs si nous n’augmentons pas les laire. Après cela, nous allons nous plaindre
frais de scolarité? Il faut suivre la tendance : que nous n’avons pas d’argent pour payer
« ça fait 14 ans qu’ils n’ont pas augmenté et nos études, mais nous en avons assez pour
ce n’est pas cette année que cela va augmen- utiliser notre cellulaire 45 minutes de temps
ter! ». J’aimerais connaître les domaines pour défendre nos idées. Encore un paradans notre société où les charges n’ont pas doxe.
augmenté en 14 ans. Je cherche encore,
mais je n’ai toujours rien trouvé. Alors, le Il y a des gens, dans notre société québégouvernement doit se tourner vers quoi coise, qui voient leur paie coupée en deux
pour payer nos études? Eh bien, oui, il faut pour payer, entre autres, notre éducation.
les payer par NOS IMPÔTS. Ah non! c’est En ce moment, c’est facile de militer pour le
vrai, nous, étudiants, nous ne payons pas gel, mais lorsque nous serons sur le marché
encore d’impôts, c’est donc la société qui du travail, est ce que nous allons aimer voir
partir 500 $ de notre paie pour payer un
paie pour nous.
beau char, un cellulaire, un voyage à notre
Je vais vous raconter une petite histoire. Il étudiant? C’est sûr qu’il y a des étudiants qui
était une fois, un étudiant qui se dirigeait en ont vraiment besoin, je ne ferme pas les
vers l’Université avec une voiture datant de yeux devant ce fait : je ne suis pas niaiseux,
quelques années seulement. Arrivé à desti- je pense! Un emploi d’été peut accomplir
nation, il stationne son auto dans une zone bien des miracles quand on sait bien s’admi1, car les zones 2 et 3 se font rares. Soudai- nistrer. Pour ceux ayant un horaire trop
nement, sa vie s’arrête pour quelques ins- chargé, je réponds qu’une personne dans sa
tants, son cellulaire sonne. Un ami l’invite vie va s’endetter pour une maison, une auto,
au Pub pour prendre un pichet de bière en etc. Alors, je me dis : « c’est quoi s’endetter
fin de journée. Sa journée de cours terminée de 25 000 $ pour acquérir des connaissances
et ne pouvant refuser l’invitation, notre qui vont me servir à accomplir avec profesL’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
sionnalisme mon emploi pour le reste de ma
vie »? L’université n’est pas un endettement,
c’est un investissement à long terme. Je suis
d’accord qu’il ne faut pas se ramasser à
payer 10 000 $ par session, mais personne
ne nous oblige à aller à l’université, donc
personne n’est obligé de tout nous payer,
c’est notre choix d’y aller pour nous épanouir et pour réussir dans notre vie future.
En dernier lieu, je voudrais vous parler de la
démocratie dans nos assemblées spéciales
ou générales. Nous avons eu une preuve
flagrante d’un manque dans la démocratie
cet automne au cégep F-X Garneau. L’assemblée votante au sujet des frais de scolarité s’est faite à une heure où la plupart des
étudiants avaient des cours, 11h30. WOW,
quelle belle heure pour une assemblée! Évidemment, une petite clique de « pro-gel »
n’avait pas de cours à cette heure-là ou ils
n’y sont tout simplement pas allés. Lorsque
l’heure du midi est arrivée, la salle était
pleine et les partisans de l’indexation n’avaient plus de place. Savez-vous quoi? Le gel
des frais de scolarité a été accepté avec une
grande majorité. Maudite belle démocratie!
Quant à nous, reculons seulement à l’an
passé pour parler de notre démocratie universitaire. Je suis un vilain garçon, il ne faut
pas regarder dans le passé, car c’était une
ancienne équipe. Souvenez-vous que le président de la CADEUL avait insulté les associations qui étaient en faveur de l’indexation
avec un discours accusateur, ou souvenezvous simplement de l’assemblée générale le
vendredi à 17h00, par la gang du De Koninck (qui, vraisemblablement, ne travaille
pas la fin de semaine pour faire une assemblée à cette heure-là). L’assemblée générale
est l’instance la plus démocratique, mais
jusqu’à quel point? Le gel était passé avec
une forte majorité. Cette année, la CADEUL est différente, elle laisse le choix aux
associations. C’est bizarre de voir des membres de la CADEUL se promener avec des
macarons qui prônent le gel des frais.
Je termine mon article en vous disant que je
suis une personne ouverte d’esprit qui aime
débattre de ses opinions et que je vous aime
tous. Si mon article vous a choqué, venez
me voir, nous en discuterons et cela va me
faire un très grand plaisir.
P.S. Si vous allez dans les rues pour militer,
évitez les viaducs, ils vont tomber de plus en
plus. Pourquoi? Est-ce que les anciens gouvernements ont mis trop d’argent dans l’éducation et pas assez dans les infrastructures? Ce n’est pas vendeur de mettre de l’argent dans le béton!
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
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Pour tout l’or du monde
Geneviève Laroche, étudiante en agronomie
tions de travail forcé lors de la construction
d’un chemin de fer reliant la mine à l’usine
d’extraction, de contamination des sources
d’eau potable et de l’exploitation des travailleurs. La compagnie a, de son côté, émis de
nombreux communiqués pour démentir les
faits et conserver une image dorée aux yeux
de ses actionnaires. Cependant, elle n’a jamais remis en cause ses liens étroits avec le
régime répressif en place dans le pays, ce qui
est loin de lui faire honneur. La compagnie a
même tenté d’étouffer une résolution de ses
propres actionnaires en 2006 lui demandant
de dévoiler ses politiques (élaborées conjointement avec la junte) relatives aux droits
humains et à l’environnement. Évidemment,
ce ne fut jamais fait. Curieusement, en novembre 2006, la compagnie disait vouloir se départir de la mine pour se
concentrer sur ses activités de prospection en Mongolie. Au début 2007, le site
de Monywa passait aux mains du géant britannique Rio Tinto…
21 septembre 2007. Vous vous ré- grosses sources de capitaux étrangers pour
veillez de votre torpeur dans un cours qui le Myanmar. Le plus beau dans tout ça, c’est
s’éternise et qui, une fois de trop pensez- que l’entreprise souligne avoir consulté le
vous, aurait pu vous être utile si seulement gouvernement canadien avant de décider de
vous aviez eu assez de sommeil dans le faire affaire avec le régime militaire. Encore
corps pour rester alerte et écouter attentive- mieux, le Régime de pension du Canada
ment le professeur lire soigneusement ses (RPC), l’un des plus importants régimes de
drabes et monotones diapositives. Vous fonds de retraite au pays, possède des acdonneriez tout l’or
du monde pour LE RÉGIME DE PENSION DU CANADA POSêtre ailleurs. Pendant ce temps, à SÈDE DES ACTIONS DE LA COMPAGNIE
l’autre bout de la BHURMA IVANHOE MINES LTD.
planète, plus de
13 000 personnes se joignent au mouve- tions de la compagnie Bhurment de protestation des bonzes (moines) ma Ivanhoe Mines Ltd.
birmans dans les rues de Rangoon, la capi- pour un montant total qui
tale du despotique Myanmar (Birmanie) et se chiffrait, en 2006, à quelques 32 millions
marchent pour réclamer la fin du régime de dollars canadiens. Quelle belle façon de
militaire en place depuis maintenant 25 ans. montrer notre solidarité à un pays qui a tant
Ce mouvement de protestation durera plus fait pour garantir la paix et la liberté de pen- Cette histoire est sans doute un cas isolé. Si
d’un mois, et ce malgré la sauvage répres- ser à ses citoyens.
seulement c’était le cas. Un peu partout dans
sion orchestrée par les soldats de la junte et
le monde, en Asie, en Afrique et en Améril’intervention tiède de la communauté inter- Bien sûr, des groupes d’opposition tels que que du Sud, des compagnies minières cananationale.
les Amis canadiens de la
UN PEU PARTOUT DANS LE MONDE,
Birmanie, Amnistie InternaDans un pays dirigé de la sorte, la place de tionale Canada et l’orgaDES COMPAGNIES MINIÈRES CANAla démocratie est nulle, et celle des droits nisme MinesWatch ont traDIENNES BAFOUENT LES DROITS DE
humains, bien illusoire. La Birmanie, accu- vaillé d’arrache-pied depuis
sée de violations flagrantes des droits de la des années pour sensibiliser
L’HOMME EN TOUTE IMPUNITÉ.
personne, fait d’ailleurs l’objet de multiples le public et faire des pressanctions internationales, et ce tant au plan sions sur la compagnie. Ces groupes ont diennes bafouent les droits de l’homme en
politique qu’économique. Vous serez d’ail- publié de multiples rapports relatant les toute impunité. Cette année, Développeleurs certainement heureux d’apprendre, manquements de la compagnie quant au ment et Paix axe sa campagne de sensibilisachers Canadiens, qu’une de nos compagnies respect, entre autres, du droit des travail- tion sur les pratiques douteuses de ces comminières, la Bhurma Ivanhoe Mines Ltd., leurs et des personnes et à la protection de pagnies. En clair, il réclame l’imputabilité
détenait jusqu’à tout récemment, en copro- l’environnement, par exemple des alléga- des compagnies extractives et la mise en
priété avec la plus imporœuvre d’un cadre canadien de lois et règletante compagnie minière «
ments régissant les pratiques de ces compapublique » birmane, le plus
gnies en termes de droits sociaux et environgros site d’exploitation
nementaux, et la création d’un ombudsman
minière dans le pays. En
indépendant pour défendre les populations
effet, depuis 1996, la comlésées. Parce que la dignité humaine vaut
pagnie Ivanhoe Ltd. a inplus que tout l’or du monde.
vesti plus de 90 millions de
dollars dans un projet
conjoint à parts égales avec
Pour signer la pétition de Développela junte dirigeante afin de
ment et Paix :
mettre en valeur la mine de
-www.devp.org/devpme/fr/education/
cuivre à ciel ouvert Monyeducationcampaign-fr.html
wa. En clair, cela signifie le
paiement de redevances et
Pour plus d’infos sur les compagnies
le partage des profits avec
minières canadiennes :
les dirigeants de la junte.
-www.halifaxinitiative.org/updir/
L’investissement canadien
La Bhurma Ivanhoe Mines Ltd., détenait jusqu’à tout miningmap-fr.pdf
dans ce projet a d’ailleurs
récemment le plus gros site d’exploitation minière du -www.amnesty.ca/take_action/actions/
constitué pendant plus de
sharepower_ivanhoe_burma_action.php
Myanmar.
dix ans l’une des cinq plus
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
Volume 39, numéro 5, janvier 2008
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spécial SAAC
Par Jeanne Camirand et Renaud Sanscartier
Quoi faire ce mois-ci pour presque rien
Music for money et Maxime Robin - la Ninkasi le 18 janvier
Artist of the year, Socalled, CEA, Peakafeller - Grand Salon le 23 janvier
Urbanopolis (pour le 400e) - Musée de la civilisation à partir du 16 janvier
Red Bull Crashed ice - Vieux-Québec le 26 janvier
Faire l’amour
Venir visiter et apprendre à la SAAC
Dans la foulée des grands journaux de ce monde, voici NOS top 1 de 2007
Top 1 des mois de 2007
Top 1 des albums de 2007
Top 1 des animaux de 2007
• Septembre
• The Flying Club Cup de Beirut
• Le Lapin
Top 1 des films de 2007
Top 1 des fruits de 2007
Top 1 des spectacles de 2007
• Après la noce de Susanne Bier
• La baie de l’Argousier
• Uberko au Festival d’été
Sudoku biodynamique
Un problème ne
peut se régler avec
le même niveau de
conscience auquel
il a été créé.
6
1
3
4
1
8
5
6
5
3
2
2
Albert Einstein
8
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Quiz SAAC : pour apprendre gratuitement! (aucun prix n’est à gagner)
Pendant votre visite au Salon de la SAAC, n’hésitez pas à échanger avec les étudiants et les exposants afin de parfaire
vos connaissances du milieu agroalimentaire. Servez-vous de ces 10 questions pour engager la conversation.
•Qu’est-ce qui démarque la crème glacée Coaticook?
•Qu’est-ce qu’un kilomètre alimentaire?
•Qu’est-ce que la stabulation libre en production laitière?
•Quels sont les trois piliers d’un développement durable?
•Quelle certification, autre que biologique, existe-t-il au Québec dans le secteur des grains?
•Qu’est-ce qu’un club-conseil en agroenvironnement?
•Les vaches dégagent un gaz à partir duquel il est possible de produire de l’électricité. Lequel?
•Est-il possible d’acheter de la viande de lapin à l’épicerie?
•Quelle quantité de miel une abeille produit-elle durant sa vie?
•Comment appelle-t-on le jus sucré, de raisins ou de pommes, à partir duquel est fait le cidre ou le vin?
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Volume 39, numéro 5, janvier 2008
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Le courrier du Roux
Frédéric Normand, étudiant en agronomie et Annie Gagnon, étudiante en sciences et technologie des aliments
Avis aux visiteurs de la SAAC : ce
courrier du cœur n’est pas à
prendre au sérieux!
Salut Roux,
Je t’écris parce que là, je suis vraiment mélangée. En fait, techniquement je suis une
fille très simple au départ, mais on dirait que
cette année, me choisir un chum c’est compliqué! J’aime bien ça m’impliquer, alors je
commence à rencontrer trop de gars intéressants et je ne sais plus qui choisir! Étant
donné que la SAAC est très bientôt, je les
vois de plus en plus et je n’arrive pas à décider lequel je devrais aborder.
Depuis qu’il a coupé sa moustache, le président a l’air tellement « sweet »! Son air dominant de chef de la tribu au méchoui et sa
voix d’annonceur m’ont littéralement séduite. Dans les communicateurs, il y en a un
avec une maturité et un professionnalisme
sans pareil et un goût vestimentaire unique,
alors que l’autre possède un verbe coloré et
une élocution si recherchée et il n’a pas peur
de dire ses opinions. Qui choisir? Au cabaret, le directeur de la ferme m’a charmée
avec sa magnifique voix et son petit côté
« cochon ». Et que dire du directeur des
projets qui était si sexy avec son petit accent
du N.-B. dans son rôle d’animateur! Et le
gars de la thématique, il est tellement mystérieux derrière ses lunettes « fashion »! Je
comprends pourquoi tant de filles tentent
de percer son mystère. Pis honnêtement, les
gars de la technique, c’est ce qu’il y a de plus
homme au Comtois! Ils travaillent fort, ils
sont vaillants mais ils ont un côté doux.
L’un est un danseur-né et a un sens de l’humour qui surprend et l’autre sourit tout le
temps et séduit en « big bill » et caps d’acier.
QUE FAIRE ?
Pitié Roux, donne-moi des idées pour les
côtoyer le plus possible… Je vais déjà faire
un kiosque avec des amies à la thématique,
mais je veux me démarquer… comment on
fait pour attirer l’attention d’un « gars-duComtois-full-SAAC » ?
Une impliquée qui veut rencontrer ☺
***
Salut fille impliquée qui veut avoir un choix
éclairé,
Étant donné que je suis moi-même un gars
du Comtois qui participe à la SAAC depuis
plusieurs années, je connais pas mal toutes
les facettes de l’implication. Tu dis que tu
vas faire un kiosque à la thématique, c’est
bon, mais, si tu veux te démarquer, arrangetoi pour être toujours là et paraître plus
intéressante que tes amies, sinon elles peuvent te voler la vedette. Pour ce faire, essaie
d’être extravagante : rouge à lèvres bien
« pétant », démarche à faire tomber le plus
viril des hommes, élocution sensuelle lorsque tu parles de ton sujet, soif d’apprendre
plus sur la SAAC. Voilà quelques exemples
qui pourront t’aider à te faire remarquer.
Prends seulement l’exemple
de ton beau « pétard » de
directeur de la thématique.
Celui-ci aime les filles intéressantes, alors le slogan
« sois belle et tais-toi » NE
SUFFIT PAS, mais celui
de : « SOIS BELLE ET
EXPRIME-TOI » est plus
adapté à ce genre de mâle.
C’est sûr que si tu veux
aborder les gars de la technique et de la ferme, deux
moyens s’offrent à toi. D’abord, tu peux mettre un
casque, des caps d’acier pis
une belle petite chemise à
carreaux et montrer que tu
sais comment manier un marteau. Tu peux
aussi jouer la fille qui veut apprendre avec
un « look » jeune fille intéressée par les muscles et le savoir d’un agriculteur! Le montage de la SAAC dure toute la semaine (PIS
C’EST LONG EN BIPPPPPP!) mais pendant ce temps c’est bien plus facile pour toi
d’attirer leur attention, car c’est à ce moment qu’ils sont plus vulnérables : ils sont
fatigués, affamés, sur les nerfs. Rien de
mieux qu’une fille pour les ravitailler. Arrange-toi pas pour avoir l’air d’une dinde en
tombant d’une échelle (de toute manière on
a déjà un kiosque à dindes) pis te péter la
clavicule gauche, il y a quand même des
limites à te faire remarquer.
Bien sûr, si tu veux accrocher les autres, tu
peux te pointer au cocktail le vendredi matin. Va prendre une petite coupe de vin et
un petit lunch bien mérité sur le dos du
président. Prends ton air de petite fille sage
L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation et consommation
et professionnelle, va discuter avec les nombreux commanditaires et fais cligner tes
beaux petits yeux pour que les gars des communications et le président se demandent :
« Mais qui est-ce? Elle a l’air importante, je
vais aller la voir! ». Ensuite, offre-leur une
petite brochette de fruits (pour montrer que
t’es pas une grosse cochonne) et trempe-la
dans la fontaine de chocolat de façon sensuelle (pour montrer que finalement t’es une
grosse cochonne). Pis ça c’est VRAIMENT
LA PARTIE LA PLUS IMPORTANTE!
À part ça, tu peux démontrer ton instinct
maternel à tout le monde en guidant des
enfants à travers la ferme. Si t’es capable de
t’occuper d’un groupe de
dix enfants pendant une
heure, cela viendra démontrer aux gars de la SAAC
que t’es une fille à marier!
Imagine tous les gars de la
SAAC à tes genoux seulement parce que tu t’occupes des enfants!
Pis sinon ma grande, ben il
ne te reste qu’une occasion
de tous les mettre dans ta
poche. Mise sur le banquet
de la SAAC, habille-toi chic
avec une belle robe, prends
quelques verres de vin et
amène beaucoup d’argent.
Complimente tous les
beaux bonhommes sur leur
cravate, leur beau petit cul dans un habit,
etc. Primo, vérifie lesquels sont accompagnés (ne brise pas de couple, c’est jamais
« winner ».) Deuzio, les gars aiment bien se
faire dire qu’ils sont beaux-fins-capables,
alors goooo! Et pour finir, PAYER DES
CONSOMMATIONS est le meilleur moyen
de leur montrer ton intérêt pour eux ET
NON POUR LEUR CASH!
En tout cas, bonne chance, j’espère que tu
rencontreras ton homme au salon de la
SAAC! Pis sinon ben passe me voir à la Barak de la rentrée le 24, je vais t’en présenter
de d’autres comités! Oublie pas que mes
conseils valent de l’or et que si jamais y’en a
aucun qui est intéressé, viens me voir et je
vais m’organiser pour couper leur consommation à la Barak! Bonne SAAC!
Roux et Annen (La team de la mort !)
Volume 39, numéro 5, janvier 2008