CHOPIN Fabrice
Transcription
CHOPIN Fabrice
INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINESITHERAPIE DE RENNES Etude expérimentale: Les influences proprioceptives d’une chevillière chez un sportif au moment de la réception d’un saut Fabrice Chopin 2009/2010 Ministère de la Santé et des sports Région Bretagne Selon le code de la propriété intellectuelle, toute reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est illicite. Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie de Rennes Etude expérimentale: Les influences proprioceptives d’une chevillière chez un sportif au moment de la réception d’un saut Travail Personnel présenté par : Fabrice CHOPIN En vue de l'obtention du Diplôme d'État de Masseur-Kinésithérapeute Année scolaire 2009/2010 IFPEK, Institut de Formation en Podologie, Ergothérapie et masso Kinésithérapie Remerciement, Mr Patrice Piette, Directeur du mémoire Les formateurs de l’école de masso-kinésithérapie de Rennes Mr Olivier RAPILLY, de la société RM ingenierie La société Ezy Wrap pour le don de matériel Melle Angélique Delarue, pour le travail de statistique Les étudiants de l’IFPEK ayant participés à l’étude SOMMAIRE Introduction…………………………………………………..............................................................p-1 I - Quelques connaissances primordiales……………………...…………………………................p-4 1 - L’articulation Talo-crurale, proprioception et entorse de cheville………………..…p-4 a Anatomie………………………………………………......................................p-4 b - Proprioception de la cheville……………………………………………….…p-5 c - Mécanisme de l’entorse de la cheville………………………….……………p-6 2 - L’orthèse de cheville………………………………………………................................p-7 II - Recherche littéraire………………………………………………...............................................p-9 1 - Les bénéfices des orthèses semi-rigide de cheville……………………………………p-9 a - La limitation d’amplitude……………………………………………..…...…p-9 b- Diminution des mouvements du centre de pression………………….……..p-10 c- Amélioration de la proprioception…………………………………….……..p-11 d - Pas de modification des stratégies d’adaptation posturale……..….…..p-12 e - Amélioration de la stabilité posturale……………………………………….p-13 2 - Les inconvénients des orthèses semi rigides de cheville…………………...……..…p-14 a - Différence entre situation active et passive……………….……………..….p-14 b - Une diminution des performances?…………………………….…..….….p-14 3 - Synthèse………………………………………………...................................................p-15 III - Etude expérimentale………………………………………………….......................................p-16 1 - Introduction ………………………………………………….......................................p-16 2 - La méthode………………………………………………..............................................p-17 a - Protocole expérimental……………………………………..........................p-17 b - Matériel………………………………………………...................................p-18 c - Population …………………………………………….................................p-18 3 - Résultats………………………………………………..................................................p-19 a - Méthode de recueille des données…………………………………...……p-19 b - Résultats…………………………………………………................................p-21 c - Interprétation des résultats………………………………………………….p-22 4 - Conclusion…………………………………………………...........................................p-23 5 - Discussion ………………………………………………...............................................p-23 V - Discussion………………………………………………….........................................................p-25 IV - Conclusion………………………………………………….......................................................p-28 RESUME Le but de ce travail est d’analyser les influences proprioceptives des chevillières sur un sportif au moment de la réception d’un saut. Actuellement peu d’études ont été réalisées en situation active. Aucune d’entre elles ne prend en compte la force résistance équivalente de trois à quatre fois le poids corporel qui s’exerce sur le pied au moment de la réception d’un saut. Ainsi, l’étude expérimentale proposée dans ce mémoire tient compte de tous les facteurs intervenant dans une telle situation. Trente sujets ont participé à ce travail comparatif (avec et sans orthèse). Nous avons analysé deux types de données: - les amplitudes maximales recrutées lors d’un saut - le temps nécessaire pour retrouver l’équilibre après un saut Le protocole mis en place a permis de démontrer qu’une chevillière (l’orthèse de cheville ligamentaire DSO® de Ezy Wrap) limite toutes les amplitudes articulaires (p<0.05) ainsi que le temps de retour à l’équilibre suite à un saut (p<0.05). En discussion, nous avons proposé des expériences complémentaires pour répondre à la problématique. Mots clés: Cheville (Ankle) Chevillière (Ankle orthese) Orthèse (Orthese) Proprioception (Proprioception) Entorse (Sprain) INTRODUCTION Les sportifs sont fortement exposés aux blessures et notamment aux entorses de cheville. En France, 25% des blessures du sport sont des entorses de cheville, on en dénombre pas moins de 6000 nouvelles par jour (nombre sous estimé car on ne compte pas les cas d‘automédication). On estime le coût à 1,2 millions d’euros par jour [1]. Ce phénomène doit donc sérieusement être pris en considération. Personnellement, après ma première entorse de grade II [2], un kinésithérapeute m’a conseillé de porter une chevillière pour reprendre le sport. Malgré le coté rassurant, je n’ai jamais aimé la porter. Je trouve cette orthèse inconfortable voire même gênante. Je ne me sentais pas libre de mes mouvements. Ce n’est que maintenant, après deux années de formation en masso-kinésithérapie, que je m’interroge et me demande si une orthèse de cheville est réellement bienfaisante. Ce sont mes connaissances sur la proprioception qui m’interpellent. Je me pose la question de savoir si la proprioception ne peut pas être altérée ce qui entrainerait des répercussions à d‘autres niveaux. L‘instabilité de la cheville peut être d‘origine tant mécanique que fonctionnelle [3]. L’instabilité mécanique est confirmée, par exemple, par des radiographies sous stress, alors que l’instabilité fonctionnelle est un symptôme plus subjectif. Un patient avec une instabilité fonctionnelle a continuellement la sensation que sa cheville « lâche ». Nous ne connaissons pas bien les mécanismes physiopathologiques qui sont à l’origine d’une cheville instable chronique. Nous pouvons dire qu’il s’agit d’une combinaison défectueuse de facteurs mécaniques et neuromusculaires. Quoi qu’il en soit, à long terme après un traitement orthopédique ou chirurgical, les médecins prescrivent une orthèse semi-rigide de cheville afin de reprendre une activité sportive. Suite à mon expérience, je suis convaincu de l’efficacité de ces orthèses vis-à-vis de la protection contre les entorses de cheville. Cependant, nous pouvons nous interroger sur les répercussions qu’elles pourraient avoir sur les autres articulations et plus spécifiquement sur le genou. Nous pouvons imaginer que ces orthèses, en limitant les amplitudes articulaires de la cheville et du pied, entraînent peut être une diminution de la proprioception au niveau de la cheville. Or, l’orthèse protège l’articulation de la cheville. Donc la question est la suivante: cette diminution de la proprioception seraitelle assez importante pour avoir des effets néfastes au niveau du genou? Pour tenter de répondre à ces questions, la réalisation d’un travail expérimental est nécessaire. Une entorse de cheville peut être la conséquence d’une mauvaise réception après un saut. C’est donc à ce moment précis qu’il serait judicieux de savoir ce qu’il se passe avec une orthèse de cheville. Le but de ce travail écrit est d’analyser les effets d’une orthèse de cheville sur les amplitudes articulaires de la cheville d’un sportif à la réception d’un saut. « Au milieu du XIXème siècle, Vierordt [4] avait compris que le corps de l’Homme n’est jamais en équilibre, toujours à la recherche de cet instant éphémère au cours duquel s’annulent toutes les forces en action sur sa masse corporelle (1860). Ainsi, lorsque l’on est debout, immobile, le corps met en place des réactions d’adaptation posturales qui nous permettent de tenir ainsi (immobile), sans pouvoir y parvenir ». A un moment de déséquilibre extrême (réception d’un saut par exemple), ces réactions d’adaptation posturales sont plus intenses et les amplitudes articulaires au niveau de la cheville sont plus amples. L’orthèse de cheville a pour but de limiter ces amplitudes afin ne pas tomber dans des amplitudes extrêmes, source de lésion. Cependant, de quel ordre est cette limitation? N’est-elle pas trop importante ou trop faible? Si elle est trop importante, n’a-t-elle pas de répercussion sur la proprioception? Thoumi, Sautreuil et Faucher [5] ont dit que « l’étude la plus conventionnelle réalisée sur la proprioception fait appel à la mesure du sens de position de la cheville par goniométrie ». La technologie évolue et nous permet d’affirmer ou d’infirmer des hypothèses auxquelles nous n’avions pas la capacité de répondre. En 2008, RM Ingenierie lance Bioval®, cet outil permet de mesurer des amplitudes articulaires invisibles à l’œil nu. Les données sont retranscrites sur un ordinateur, prêtes à être interprétées. Cette nouvelle technologie semble être, actuellement l’outil le mieux adapté pour étudier les effets d’une orthèse sur la proprioception de la cheville. Une orthèse de cheville réduit l’amplitude articulaire de la cheville. Cependant, lors d’une activité sportive, nous avons besoin de toute nos capacités pour obtenir une meilleure performance. Cette restriction articulaire peut perturber les réactions d’adaptation posturale. Ainsi, la proprioception de la cheville serait de moins bonne qualité. Ceci nous amène à émettre l’hypothèse que les orthèses de cheville seraient dangereuses pour l’articulation du genou. L’expérimentation réalisée dans ce travail ne permettrait pas de répondre à toutes ces questions. Toutefois, si l’on arrivait à démontrer que les orthèses de cheville perturbent la proprioception de la cheville, cela nous autoriserait à remettre en cause leur efficacité. Lors d’une inversion trop importante de la cheville, les muscles fibulaires se contractent pour protéger les ligaments latéraux de la cheville. On dit que ce sont des éléments actifs de la protection contre l’inversion. Une orthèse de cheville est un élément passif de protection articulaire. L’organisme n’a donc aucun contrôle sur cet élément extérieur. Comment le corps humain fait-il pour s’adapter à ces situations? La proprioception ne peut-elle pas être modifiée? Si oui, l’orthèse est-elle bénéfique ou néfaste? Quelles sont les influences du port d’une orthèse de cheville sur la proprioception? Ces questions sont assez vagues. Il est nécessaire de les affiner pour obtenir la problématique. A quel moment une orthèse de cheville est-elle efficace? Au moment d’un changement brusque de direction, à la réception d’un saut, lorsque l’on court, à la phase du décollement du talon. Comme nous l’avons souligné précédemment, il est plus judicieux de réaliser l’étude au moment de la réception d’un saut. Ainsi la problématique est la suivante: Quelles sont les influences proprioceptives d’une orthèse semi-rigide de cheville lors d’une réception d’un saut d’un sportif ayant eu une entorse de cheville de stade II? Dans un premier temps, nous avons commencé par décrire l’anatomie de la cheville. Ensuite, nous avons expliqué ce qu’est la proprioception au niveau de cette articulation puis, nous avons définit les mécanismes lésionnels de l’entorse de cheville. Suite à cela, nous avons présenté les différents types de chevillières. Dans un second temps, nous avons effectué une recherche littéraire pour enquêter sur les travaux expérimentaux réalisés jusqu’à ce jour. A la suite de cette recherche, un protocole expérimental est proposé afin de répondre à la problématique. En dernier lieu, nous avons établi une discussion avant d’émettre une conclusion. I - Quelques connaissances primordiales. Afin de bien cibler l’étude que l’on souhaite réaliser, nous allons développer les notions essentielles, notamment des bases sur l’anatomie de l’articulation talocrurale, sur la proprioception, les mécanismes de l’entorse et les orthèses de cheville. 1 - L’articulation Talo-crurale, proprioception et entorse de cheville. a - Anatomie L’articulation de la cheville, appelée articulation talo-crurale, est une articulation stable qui résiste avec succès aux mises en charges répétitives d’intensité diverses et à des terrains variés. Le tibia et la fibula forment une mortaise dans laquelle la partie supérieure du talus vient s’adapter. La malléole fibulaire descend plus bas que la malléole tibiale, ce qui entraine une meilleure stabilité osseuse latérale. Cette « architecture » donne un degré de liberté dans le plan sagittal avec une mobilité de vingt degrés en extension et quarante degrés en flexion. Plusieurs ligaments relient les différentes structures osseuses. Médialement se trouve le ligament deltoïdien composé de quatre faisceaux : - Ligament tibio-naviculaire - Ligament tibio-calcanéen, - Ligaments tibio-talaire antérieur - Ligament tibio-talaire postérieur Latéralement, on retrouve trois ligaments: - Ligament talo-fibulaire antérieur - Ligament talo-fibulaire postérieur - Ligament calcanéo-fibulaire. Les ligaments médiaux sont tendus lors d’un mouvement d’éversion alors que les ligaments latéraux sont tendus lors d’un mouvement d’inversion. Au niveau musculaire on distingue les muscles stabilisateurs médiaux et les muscles stabilisateurs latéraux. Les stabilisateurs médiaux sont constitués du tibial-postérieur, du long fléchisseur commun des orteils et du long fléchisseur de l’hallux. Ces muscles passent en arrière puis sous la malléole tibiale. Les stabilisateurs latéraux sont les muscles court et long fibulaires, ils passent en arrière puis sous la malléole fibulaire. b - Proprioception de la cheville Par définition, les réflexes proprioceptifs sont des réflexes du type le plus simple, l’organe réceptif réagissant à une excitation venue de son propre territoire. Ce réflexe ne met vraisemblablement en jeu que deux neurones: un sensitif et un moteur (arc réflexe simple). Par exemple: la contraction d’un muscle provoquée par l’élongation brusque de ce muscle ou par la percussion de son tendon [6]. Nous faisons la différence entre la sensibilité musculaire et la sensibilité cutanée. La sensibilité musculaire nous renseigne sur le sens du mouvement (kinesthésie), le sens de la position (statesthésie) et le sens de la force. Différents récepteurs, d’origine articulaire (corpuscules de Ruffini pour les capsules articulaires et corpuscules de Golgi pour le tissu ligamentaire), musculaire ou musculotendineuse, rendent compte de l’état et des changements de longueur des muscles. Les fuseaux neuromusculaires se situent dans les corps musculaires et renseignent principalement sur la longueur et la vitesse d’allongement des muscles. Les récepteurs tendineux de Golgi informent des forces développées par les muscles lors de leur contraction [7]. Ces organes sensitifs communiquent au système nerveux central (SNC) l’information de la position des muscles et des membres dans l’espace. Le SNC analyse alors toutes les données qu’il reçoit et va donner une réponse motrice adaptée. Tout ces mécanismes se font inconsciemment. En fait, la proprioception permet d’exécuter des mouvements sans devoir y penser. Par exemple, lorsque l’on court sur des pavés, de nombreuses informations parviennent au SNC, sans en avoir conscience, il met en œuvre des adaptations posturales pour protéger nos articulations. Lorsque la cheville part en inversion , les propriocepteurs situés dans les structures anatomiques latérales détectent un étirement des tissus. Ces récepteurs donnent alors l’information au système nerveux central que la cheville se trouve en inversion. Le SNC va alors intégrer toutes ces informations et donner un message efférent adapté à la situation. Le message nerveux moteur va parvenir jusqu’aux muscles stabilisateurs latéraux qui vont alors se contracter pour protéger l’articulation. Lors d’une blessure ( entorse, fracture, luxation,…), les propriocepteurs sont eux aussi lésés. Ainsi, la proprioception est de moins bonne qualité puisque le nombre de ces récepteurs a diminué. L’immobilisation amplifie ce phénomène [3]. Lors d’une entorse de cheville, la diminution de la proprioception se ressent par une certaine instabilité. Après la cicatrisation des tissus, il va falloir retrouver cette synchronisation des muscles et des nerfs. Pour cela, les kinésithérapeutes utilisent des exercices de timing, de coordination et d’équilibration. c - Mécanisme de l’entorse de la cheville Par définition, une entorse est une lésion traumatique d‘une articulation résultant de sa distorsion brusque avec élongation ou arrachement des ligaments sans déplacement permanant des surfaces articulaires [6]. L’articulation talo-calcanéenne n’appartient pas, au sens strict anatomique du terme, à l’articulation de la cheville. Cependant, les mouvements d’inversion et d’éversion dans cette articulation sont très importants pour l’ensemble du mécanisme de la cheville. Ainsi on dit que la cheville a pour amplitude 20° d’éversion et 20° d’inversion [3]. Le mécanisme le plus fréquent d’une entorse de cheville est l’inversion forcée. Ce mécanisme survient lors de la réception d’un saut sur une surface inégale (retomber sur un adversaire par exemple) ou alors lors d‘un changement brusque de direction. Lors de ce mécanisme, les ligaments latéraux de la cheville sont mis sous tension. Le ligament talo-fibulaire antérieur étant le plus exposé à l’étirement, c‘est souvent lui qui est lésé, c‘est pourquoi on le surnomme «le ligament de l‘entorse de la cheville » [8] . C’est ce ligament qui est lésé en premier, mais si le mécanisme est encore plus prononcé, le ligament calcanéo-fibulaires puis le ligament talo-fibulaires postérieur peuvent être lésés. C’est pourquoi il est possible de classer les entorses selon la gravité [2]: - Grade 1 : entorse bénigne caractérisée par une simple distension. Ce type d’entorse ne compromet pas la stabilité de l’articulation. Les signes cliniques sont les suivants: marche normale, gonflement latéral modéré, varus passif sensible, tiroir antérieur indolore et palpation du ligament talo-fibulaire antérieur sensible. - Grade 2: entorse de gravité moyenne caractérisée par une rupture du ligament sans brèche de la capsule. Les signes cliniques sont: marche avec une boiterie d’esquive, gonflement antéro-latéral, ecchymose latérale, tiroir antérieur sensible, varus passif douloureux, palpation du ligament talo-fibulaire antérieur douloureuse. - Grade 3: entorse grave caractérisée par une rupture totale du ligament et des lésions osseuses ostéo-chondrales et de la capsule. Les signes cliniques sont les suivants: craquement initial, douleur initiale forte, marche avec appui difficile voir impossible, gonflement antéro-latéral puis global, ecchymose latérale puis diffuse, tiroir antérieur positif, varus passif douloureux, et palpation des trois ligaments latéraux de la cheville douloureuse. Les sujets les plus judicieux pour réaliser l’étude sont des sportifs ayant eu une entorse de grade 2. Généralement, après une entorse de ce grade, les sportifs reprennent le sport 30 jours après l’accident [9]. Les critères d’inclusion pour l’étude sont donc: sujet jeune, sportif, ayant eu une entorse de grade 2, environ 30 jours après le traumatisme. 2 - L’orthèse de cheville L’orthèse est définie comme tout appareil orthopédique destiné à protéger, immobiliser ou soutenir le corps ou une de ses parties auquel il est directement fixé. Les orthèses se distinguent ainsi d’une part des aides fonctionnelles et de l’autre des prothèses. Certaines orthèses dites d’inactivité sont des orthèses d’immobilisation permanentes ou non. Les orthèses d’activité ou orthèses dynamiques ont pour objectif de diminuer les mouvements [6]. Il existe donc une variété importante d’orthèses de cheville. On peut les classer suivant leur fonction: - Orthèse de cheville type releveur du pied pour des pathologies neurologiques ( hémiplégiques par exemple ). - Orthèse d’immobilisation de la cheville utilisée comme protection ligamentaire post opératoire. - Orthèse rigide de cheville portée à court terme après une entorse de cheville (forte limitation des amplitudes articulaires type air cast®) - Orthèse semi-rigide de cheville prescrite à long terme après une entorse de cheville, pour la reprise du sport spécifiquement. Les orthèses auxquelles nous nous intéressons sont les orthèses semi-rigides de cheville dont le rôle est de permettre de reprendre une activité sportive en sécurité. Il existe une grande variété de ces « chevillières ». Sont-elles différentes selon le fabriquant? Quelles sont leurs caractéristiques ? Pourquoi choisir une orthèse et pas une autre? En raison de leur confection, il existe 3 catégories de chevillières [10]: - bas élastique en 1 sens, - bas élastique en 2 sens - bas élastique à force variable. L'adjonction d'une ou de plusieurs bandes sur la chevillière permet une meilleure stabilisation. Le trajet de ces bandes reproduit celui des ligaments (notamment ligaments latéraux) et leur fixation se fait par attaches auto-grippantes, ou boucle autour du talon. Ces orthèses se présentent sous 2 aspects: soit talon ouvert (préférable chez le sportif), soit talon fermé (à utiliser dans les pathologies orthopédiques séquellaires et notamment l'arthrose). Le type d’orthèse que nous avons sélectionné est l’orthèse DSO de Ezy Wrap, avec un système de sangle à rappel dynamique en « Y » et à talon ouvert (celles le plus utilisées par les sportifs). II - Recherche littéraire En débutant ce mémoire, l’idée principale était de réaliser un travail expérimental sur les chevillières. Pour ce faire, il a fallu rechercher les études faites sur ce thème. Ce travail de recherche a permis de vérifier que la problématique initiale n’a jamais été résolue. Etant donné la grande variété d’orthèse de cheville, il a été nécessaire de sélectionner les articles ayant trait aux orthèses semi rigide de cheville. Ainsi, le champ de recherche s’est considérablement réduit et nous nous sommes aperçu que peu d’études ont été faites sur ce matériel. 1 - Les bénéfices des orthèses semi-rigide de cheville a - La limitation d’amplitude « Les orthèses semi-rigide de cheville permettaient de limiter l’inversion du pied en limitant la bascule vers l‘arrière du talus ». En 1987, Oriot [11] a étudié l’effet d’un type d’orthèse semi rigide de cheville sur le plan articulaire. Pour cela, il a commencé par une étude subjective dans laquelle il a interrogé des sportifs qui portaient ce type d’orthèse. Il a conclu en disant que la sensation de blocage est réelle, mais ce phénomène gène certains sportifs. Ensuite, il a fait une étude plus objective. Pour cela, il a pris un groupe de sportifs et il a réalisé une série de radiographies de leur cheville en inversion. Ces radiographies ont été prises avec et sans l’orthèse qu’il avait choisie. En comparant les différentes amplitudes articulaires, il a conclu que les orthèses semi-rigide de cheville permettaient de limiter l’inversion du pied en limitant la bascule vers l‘arrière du talus. Analyse critique: Cette expérience ne répond pas à la problématique puisque les clichés radiographiques ont été pris dans des situations statiques et non dynamiques. Cependant elle donne une idée des résultats que nous pourrions obtenir. b - Diminution des mouvements du centre de pression « Le port de l'orthèse rigide retentit sur la stabilité posturale » En 2008, des auteurs ont réalisé une étude qui s’intitule: Contrôle de l'équilibre et port unilatéral d'une orthèse rigide de cheville [12]. En premier lieu, ces scientifiques ont étudié les effets sur des sujets sains évalués debout en unipédie. Pour apprécier les effets du port d'une orthèse rigide de cheville, quatorze sujets en bonne santé et sans antécédent traumatique à ce niveau, ont été testés dans une tâche posturale d'unipédie. Les sujets se tenaient debout sur une plateforme de force et avaient pour consigne de demeurer le plus stable possible les yeux ouverts. Dix essais de trente deux secondes ont été enregistrés dans deux conditions passées selon un ordre aléatoire : avec une orthèse rigide portée au niveau de la cheville de la jambe d'appui et avec un bas de contention. Les stratégies d'équilibration ont été quantifiées sur la base des trajectoires du centre des pressions (CP), positions successives de la force de réaction résultante et caractérisées à l'aide d'une analyse fréquentielle. Les résultats montrent des diminutions légères des amplitudes des mouvements du CP sur l'axe médio-latéral et statistiquement significatives sur l'axe antéropostérieur. Cela suggère à priori que le port de l'orthèse rigide retentit sur la stabilité posturale d'individus en bonne santé mais, selon un axe privilégié qui n'est pas ordinairement fragilisé par l'entorse des ligaments latéraux. Analyse critique: Cette étude est intéressante car elle apporte une idée de réponse à la problématique. Seulement quelques points ne concordent pas: - l’étude porte sur une orthèse rigide de cheville et non pas sur une orthèse semi-rigide qui permet la reprise du sport. - l’étude est faite en statique, il n’y a pas de déséquilibres extrinsèques causés notamment lors de la réception d’un saut. « Le port d’une orthèse diminue les amplitudes et la fréquence de oscillations dans le plan frontal » En 2004, Thoumie, Sautreuil et Faucher ont réalisé une revue de littérature sur les propriétés physiologiques des orthèses de cheville [5]. Cette revue fait le point sur les études stabilométriques réalisées jusqu’en 2004. L’étude stabilométrique statique effectuée par Feuerbach et Grabiner [13] a monté que le port d’une orthèse (type aircast) diminuait les amplitudes et la fréquence des oscillations dans le plan frontal. Analyse critique: Cette étude est encore une étude statique et ne tient donc pas compte des facteurs dynamiques qui ont un rôle non négligeable. c - Amélioration de la proprioception « La diminution de la vitesse d’oscillation médio-latérale serait due à une amélioration de la proprioception et ce, grâce à l’orthèse de cheville » Au niveau de la proprioception, nous avons trouvé une étude dont l‘objectif est d‘évaluer si une orthèse rigide de cheville et une orthèse flexible de cheville, affectent l’oscillation posturale en unipédie, mesuré par stabilométrie [14]. Dans cette étude, les auteurs ont pris une population de 22 athlètes en bonne santé et 22 athlètes qui ont des instabilités chroniques de cheville. Chacun des cobayes se place sur la plateforme stabilométrique en unipodale avec une orthèse et ensuite sans orthèse. Les deux types de chevillières ont été testés. Les mesures prises en compte sont la vitesse d’oscillation, le dessin d’oscillation et les mouvements de centre de pression. Les deux groupes ont été comparés avec les tests de Mannwhitney, les deux orthèses on été comparées pas les tests de Wilcoxon. Les résultats ont montré que les deux types d’orthèses ont réduit de façon significative la vitesse d’oscillation sur l’axe médiolatéral. De plus, les l’orthèses flexibles de cheville changent aussi le dessin d’oscillation en réduisant le pourcentage de mouvement linéaire de moins de 5° par 0.1 seconde. Les auteurs ont conclu leur étude en émettant l’idée que, pour les athlètes à instabilité chronique de cheville, la diminution de la vitesse d’oscillation médiolatérale serait due à une amélioration de la proprioception et ce, grâce à l’orthèse de cheville. Analyse critique: Cette étude permet à des auteurs de penser que l’on peut prêter aux orthèses de cheville des vertus de stabilisation mécaniques grâce à une stimulation des récepteurs proprioceptifs [5,15]. Est-ce réellement le cas? Les auteurs de l’étude eux mêmes ne l’affirment pas. Que devons nous donc en conclure? Cette étude a été réalisée en position statique. Elle donne une idée du résultat que l’on peut obtenir. Cependant quel est l’intérêt de faire cette étude sans l’approfondir? Il serait pertinent de vérifier ces résultats en condition réelle d’activité dynamique. « Le port d’un dispositif externe améliorerait la proprioception et réduirait le délai d’activation des fibulaires en cas d’inversion » Hume et Gerrard [16], ont réalisé des études avec des sujets présentant des instabilités de cheville. Les résultats ont montré une diminution des temps d’activation des muscles fibulaires lors du port d’une orthèse de cheville . L’hypothèse retenue est que le port d’un dispositif externe améliorerait la proprioception et réduirait le délai d’activation des fibulaires en cas d’inversion. Les auteurs soulignent le fait qu’aucune étude n’a comparé la variation de l’activation EMG par rapport à la limitation d’amplitude réalisée par l’orthèse. Analyse critique: « le port d’un dispositif externe améliorerait la proprioception », ainsi n’est-ce pas spécifique à l’orthèse de cheville? Le port d’une chaussette améliore-t-il la proprioception? Cette expérience aboutit sur une hypothèse, le travail que l’on souhaite réaliser a pour but d’affirmer ou d’infirmer cette hypothèse. d - Pas de modification des stratégies d’adaptation posturale « Une chevillière n’a pas d’influence sur l’adaptation posturale » Pintsaar et Coll [17] ont évalué les stratégies d’équilibration dans une population de joueuses de football présentant une instabilité de la cheville. Par rapport à une population de référence, ces patientes utilisaient de façon préférentielle une stratégie de hanche pour s’équilibrer dans le plan frontal. Le port d’une chaussure augmentait le recours à une stratégie de cheville, le port d’une orthèse ne modifiait pas ce résultat. Ainsi, une chevillière n’a pas d’influence sur l’adaptation posturale. Analyse critique: Cette étude renseigne sur une caractéristique des chevillières. Cependant, l’adaptation posturale ne permet pas de conclure sur l’influence des chevillières sur la proprioception. e - Amélioration de la stabilité posturale « Le port d’une orthèse de cheville ne modifie pas l’asymétrie mais permet d’améliorer la stabilité posturale des patients » L’étude suivante [18] réalisée par plusieurs scientifiques est récente (2009). Ils ont analysé les effets posturaux immédiats après une entorse de cheville ( grade I ou II) et le rôle des orthèses rigides. Les auteurs ont constaté: - qu’après une entorse du ligament collatéral latéral de la cheville, les patients se caractérisent pas une asymétrie posturale et une perturbation dans le contrôle des mouvements du corps. - que le port d’une orthèse de cheville ne modifie pas l’asymétrie mais permet d’améliorer la stabilité posturale des patients. La compréhension fine de ces effets posturaux passe par l’utilisation d’un système de mesure permettant de dissocier le rôle de chacune des jambes dans le maintien de l’équilibre. Analyse critique: cette expérimentation se rapproche de celle que l’on souhaite réaliser à quelques différences près: - il s’agit ici de l’analyse d’une orthèse rigide de cheville et non pas d’une orthèse qui permet de reprendre une activité sportive - l’étude est réalisée en position bipodale statique. Cette étude est intéressante car elle provoque un questionnement: « les stratégies de contrôle de l’équilibre ont été modifiés » . Comment se traduit ce phénomène à long terme? Lors de la reprise du sport particulièrement, ces nouvelles adaptations posturales sont-elles suffisamment efficaces pour pallier le risque de récidive d’entorse? Au moment du sevrage de l’orthèse, quelles sont les stratégies de contrôle de l’équilibre? Restent-elles les mêmes ou changent-elles à nouveau? 2 - Les inconvénients des orthèses semi rigides de cheville a - Différence entre situation active et passive « Dans la situation active le coefficient de limitation diminuait vis-à-vis des situations passives » Bellaud E. a écrit dans son article [19], que « certains auteurs n’ont pas retrouvé d’effets proprioceptif des chevillières ». Pour affirmer cela, il s’est appuyé sur une étude [15], datant de 2002, dans laquelle des auteurs ont comparé dix orthèses de chevilles différentes sur leurs caractéristiques en passif et en situation active. Son but est d’aider les praticiens à choisir une orthèse adaptée aux besoins. Vingt-quatre sujets avec instabilité chronique de cheville ont participé au projet. Un artifice a été construit spécialement pour étudier les situations passives. Les situations actives ont été obtenues sur une plate-forme spéciale qui permet de créer une situation de varus. Chaque sujet fait l’exercice dix fois dans chacune des situations. Les mesures prises sont les variations d’angle c’est-à-dire les amplitudes articulaires. Par la suite, les mêmes orthèses ont été comparées dans les deux situations. De fortes corrélations ont été trouvées entres ces deux situations. Les résultats ont montré que dans la situation active le coefficient de limitation diminuait vis-à-vis des situations passives. Autrement dit, en situation active, les orthèses de cheville sont moins efficaces. Analyse critique: La notion de proprioception n’est pas tellement abordée dans cette étude mais elle a le mérite de montrer que l’analyse passive d’une orthèse ne suffit pas pour valider une hypothèse. Il faut réaliser une étude active pour être sûr de ce que l’on avance. Ainsi, cela remet en question ce que nous avons écrit précédemment à savoir que l’on peut s’attendre à avoir les mêmes résultats en passif et en actif. b- Une diminution des performances? La prescription des orthèses de cheville afin de limiter les amplitudes articulaires a conduit à se poser la question de leur influence sur les performances en particulier, en pratique sportive. On sait notamment que les orthèses limitent la flexion/extension, quel est l’impact sur la performance sportive? Dans la revue de Hume et Gerrard [16], sur 28 études référencées, la moitié d’entre elles concluaient l’absence de modification des performances avec l’orthèse, l’autre moitié concluait à une diminution de certaines performances. Aucune ne permettrait d’améliorer les performances étudiées. Les auteurs concluaient en soulignant la difficulté d’interprétation des résultats et la variation des performances en fonction des test pratiqués et des orthèses utilisées. Analyse critique: Cet article prouve qu’il est difficile de démontrer quelles sont les influences des orthèses de cheville sur la performance. Qu’en est-il des influences sur la proprioception? Plusieurs études sont nécessaires afin d’aboutir à un résultat fiable. 3 - Synthèse La revue de littérature réalisée en 2004 par Thoumi, Sautreuil et Faucher [5] nous a permis de nous rendre compte que peu de travaux ont été réalisés sur la proprioception des orthèses de cheville. En effet, ils disent que l’étude la plus conventionnelle réalisée sur la proprioception fait appel à la mesure du sens de position de la cheville par goniométrie. Ils ont répertorié les études faites sur l’équilibre Toutes ces études utilisaient une plateforme stabilométrique. Des auteurs ont comparé les orthèses aux strapping et autres contentions. Au final, aucune étude n’a été réalisée dans la situation du problème posé au départ. Il est difficile de prouver quelles sont les influences proprioceptives des chevillières. Il est nécessaire de réaliser plusieurs expériences: - sur la modification d’amplitude articulaire - sur la modification du centre de pression - sur la modification du centre de gravité - sur l’équilibre - sur la coordination Nous allons proposer une expérience qui va permettre d’évaluer les modifications des amplitudes articulaires. Ce travail est donc une ébauche et va permettre d’avoir une idée de la réponse à la question posée. Un travail plus approfondi est nécessaire pour apporter une réponse fiable. III - Etude expérimentale 1 - Introduction L’expérience porte sur la proprioception de la cheville au moment de la réception d’un saut. Si l’on décompose le mouvement, lorsque l’on commence à poser l’appui au sol, la cheville est en inversion (annexe 1). C’est à ce moment précis que l’on va étudier l’influence des chevillières sur la proprioception car c‘est à ce moment là que l‘orthèse de cheville doit protéger l‘articulation. Au moment de la réception d’un saut, les amplitudes articulaires de la cheville sont restreintes par la chevillière. En effet, ce type d’orthèse dynamique limite bien les amplitudes articulaires, ceci à été démontré par Oriot [11]. Toutefois, son étude radiographique ne tient pas compte des phénomènes actifs. Aucune étude dynamique n’a été réalisée à ce sujet. Est-ce suffisant pour tirer une conclusion fiable? La puissance requise pour maîtriser une réception dépend de la hauteur du saut, du poids de l’athlète et du type d’exécution de la réception. Une expérience [20] a démontré qu’à la réception d’un saut, les sportifs utilisent une force résistance équivalente de trois à quatre fois leur poids corporel. Les études réalisées jusqu’à ce jour ne tiennent pas compte de ce facteur non négligeable. La chevillière est-elle assez élastique pour limiter les amplitudes articulaires avec une force égale à quatre fois le poids corporel ? Un protocole expérimental a été mis en place dans lequel est utilisé l’outil Bioval. C’est un capteur sans fil qui permet de mesurer en temps réel les mouvements du corps. Cet outil va nous permettre de faire une étude dynamique prenant en compte tous les facteurs qui entrent en jeu lors de la réception d’un saut et notamment la puissance de réception. Cette étude a un double objectif : ♦ Analyser l’influence des chevillières sur la mobilité articulaire en situation active de réception d’un saut. ♦ Analyser l’influence des chevillières sur l’équilibre global après la réception d’un saut. Dans un premier temps, nous avons commencé par présenter la méthode (protocole, matériel et population). Puis, l’interprétation des résultats a permis de tirer une conclusion. Enfin, nous avons émis une discussion de ce travail. 2 - La méthode a - Protocole expérimental L’exercice consiste à se placer sur son pied d’appel et sauter d’une chaise de 45 centimètres de hauteur en se réceptionnant sur ce même pied. Une fois le saut effectué, nous demandons au sujet de trouver l’équilibre le plus rapidement possible. Pour cela, il peut poser l’autre pied au sol. Pour recréer une situation réelle, il serait préférable que les sujets gardent leurs chaussures mais ceci fausserait les mesures. Les exercices seront donc réalisés pieds nus. L’expérience est faite dans un premier temps avec la chevillière. La difficulté est de positionner le capteur pour que l’expérience puisse être réalisée à nouveau. La solution choisie est de placer le capteur sur la face dorsale du pied, juste en avant du tibia. Il faut faire attention à ce que la flèche inscrite sur le capteur soit dirigée vers l‘avant du pied. Ainsi, dans ce référentiel, la signification des données recueillies pour une cheville droite est la suivante: - le « lacet » correspond au mouvement d’abduction (valeurs positives) et d’adduction de la cheville ( valeurs négatives) - le « tangage » correspond au mouvement de flexion (valeurs positives) et d’extension de la cheville (valeurs négatives) - le « roulis » correspond au mouvement de supination (valeurs positives) et de pronation (valeurs négatives) de la cheville. Les valeurs sont inversées pour une cheville gauche sauf pour le tangage. Dans un deuxième temps, l’expérience est réalisée sans la chevillière, on place le capteur au même endroit que précédemment. b - Matériel Pour réaliser cette expérience, le matériel nécessaire est: - un type d’orthèse de cheville ( DSO de Ezy Wrap ) de différentes tailles (S,M,L,XL) pour pied droit et pied gauche. - une chaise de 45 centimètres de hauteur. - le capteur Bioval. Cet appareil fonctionne à l’aide de la technique de «motion capture» (captation de mouvements) utilisée dans le cinéma en 3D [21]. Il se présente comme un capteur sans fil de la taille d’un cadran de montre, permettant de mesurer en temps réel les mouvements du corps. Le praticien peut ainsi élaborer des bilans de la mobilité articulaire (de la cheville , genou, hanche, poignet, épaule…). Cet outil est connecté par Bluetooth à un ordinateur qui nous donne les résultats sous forme de courbe. Le logiciel contient plusieurs programmes suivant ce que l’on veut étudier. Nous avons la possibilité de créer un programme d’exercice et c’est-ce que nous avons fait. En sélectionnant le programme « acquisition libre », le praticien peut mesurer n’importe quelle amplitude qui n’est pas définie au travers du logiciel. Ces amplitudes sont retranscrites sous la forme d’un langage spécifique: « lacet », « tangage » et « roulis ». Ces termes correspondent aux différents degrés de liberté dans un espace en trois dimensions (flexion, extension, adduction, abduction, pronation et supination) mais la signification varie en fonction de l’orientation du capteur. c - Population Critères d’inclusion: ♦ Sujet jeune, ♦ Sportif, ♦ Présentant une entorse de cheville de grade 2, ♦ Réalisant l’expérience 30 jours après le traumatisme, Il est difficile de trouver une population assez importante rentrant dans ces critères d’inclusion en peu de temps. Pour cette raison, nous avons travaillé avec des sujets ne présentant aucune pathologie ou d’antécédents de pathologie au niveau des membres inférieurs. Trente sujets sains ont participé à l’expérience. Ces personnes pratiquaient une activité sportive à raison de deux heures et vingt quatre minutes par semaine en moyenne (de 1 à 6 heures). Ce panel est composé de vingt et un hommes et neuf femmes: la moyenne d’âge est de 21,6 ans (de 18 à 25 ans), la taille moyenne 1 mètre 76 (de 1m56 à 1m87) et le poids moyen 75,4 kilogrammes (de 53 à 89kg). 3 - Résultats a - Méthode de recueil des données Les données recueillies sont observables sur un ordinateur. On obtient trois courbes (annexe 2): - les variations d’amplitudes de flexion/extension (= lacet) en fonction du temps. - les variations d’amplitudes de pronation/supination (= tangage) en fonction du temps. - les variations d’amplitude d’adduction/adduction (= roulis) en fonction du temps. ♦Interprétation en fonction de l’amplitude articulaire Il est intéressant de comparer les valeurs angulaires de tous les mouvements afin de déterminer s’il existe des différences d‘amplitude de mouvement lors d‘un même exercice. La méthode requise consiste à recueillir les valeurs angulaires maximales dans les trois plans de l’espace. Les données intéressantes pour l‘étude sont les suivantes: - La valeur de flexion maximale (tangage +) - La valeur d’extension maximale (tangage -) - La valeur d’abduction maximale (lacet) - La valeur d’adduction maximale (lacet) - La valeur de pronation maximale (roulis) - La valeur de supination maximale (roulis) L’exercice est réalisé cinq fois avec orthèse et cinq fois sans l’orthèse. Chaque sujet obtient une moyenne répertoriée dans le tableau récapitulatif suivant. Il est à noter que les valeurs obtenues sont des valeurs relatives (par exemple 166° d’adduction). Elles nous donnent un ordre d’idée des valeurs angulaires. ♦ Interprétation en fonction du temps En analysant ces courbes, on peut déterminer deux points de repère: - le moment où la courbe atteint un pic d‘extension (tangage maximal) correspond au moment où le pied touche le sol (annexe 2 courbe 1). - le moment où les courbes se stabilisent correspond au moment où le sujet retrouve son équilibre (annexe 2 courbe 1). La différence entre ces deux moments correspond au temps nécessaire pour le sujet à retrouver son équilibre. Le travail consiste à mesurer cette différence de temps et de comparer les valeurs mesurées avec et sans orthèse. Comme précédemment, la moyenne est répertoriée dans le tableau récapitulatif suivant. b - Résultats L’exercice est réalisé cinq fois avec l’orthèse (AO) et cinq fois sans orthèse (SO). Toutes les données sont classées en annexe 3. Le tableau suivant présente les moyennes obtenues par les 30 sujets. Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Sujet 1 Sujet Flex SO Flex AO 29 12.6 33 21.4 63.8 53.6 161 Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO Tps SO 144 7.8 3 32 23.6 1.679 Tps AO Sujet 2 18.4 13.8 29.6 24.2 47 46.2 161 159.8 12.2 10.4 20.6 20 1.156 1.143 Sujet 3 23.8 23.6 31.4 24.6 158.2 158.2 172.4 168.4 37 35.4 39.8 20.4 1.330 1.073 Sujet 4 30.4 24 30.4 23.6 176.2 175.6 176.2 171.8 26.4 26.2 22 20.4 1.287 1.218 Sujet 5 40 38.4 31.8 17.6 177.6 176.6 174.4 157.8 23.2 21 24.8 21.2 1.221 1.152 Sujet 6 28.8 28 34.4 28.4 166.8 142 25.2 14.2 18 14.6 11.2 4.2 1.263 1.073 Sujet 7 25.6 7.8 23.6 17.4 171 166.2 173.6 161 31.6 21.4 5.2 2.2 0.893 0.766 Sujet 8 45 29.4 23.8 18.6 155.4 129.6 167.2 167.4 47 38.8 6.8 6.6 1.179 1.064 1.196 Sujet 9 35.4 32.6 31.6 28.8 65.2 29.8 148.4 143.6 31.4 32.6 14.6 8.8 1.243 1.145 Sujet 10 29 22.8 25.2 23.6 177.2 178.2 170.6 155.6 13.4 11.6 18.8 16.8 1.501 1.036 Sujet 11 64.6 53.4 34.8 31.2 33 30 150.2 136.4 43 40.4 68 63.8 0.902 0.933 Sujet 12 88 54.6 41 39.4 41.6 32.4 164.8 115 35.4 33.4 78.8 78.2 1.285 1.054 Suejt 13 55.8 48.2 43.4 39 17.4 9.8 139.6 105 76.6 71.4 53.8 38 1.132 1.112 Sujet 14 99 50.4 23 19.4 43.6 33.2 169.6 133.8 43.6 35 76.6 72.2 1.184 1.108 Sujet 15 36 34 26.6 19.2 175.4 170 177.6 171.6 30 27 14.2 13.8 0.935 0.819 Sujet 16 37 20 21.4 18.8 167.2 165.6 176.6 172.4 51 33 9.2 9.2 1.067 0.767 Sujet 17 40.6 34.4 31.2 24.2 179.2 176.6 177.4 175 33 27.8 18.4 9 1.119 0.841 Sujet 18 93 30.4 136.8 80.2 142.4 121.2 138.2 123.6 40.6 40 75.8 75 1.053 1.009 Sujet 19 32.8 8.6 27.8 24.6 73.4 57.2 160.8 159.2 24.6 21 4.6 4 1.273 1.033 Sujet 20 65.6 35.4 38.2 33.2 49.6 45.6 129.8 100.2 41.6 35.8 80 71.6 1.377 1.146 Suejt 21 36.8 21.8 39.4 36.2 43.2 20.8 158.4 141.8 29.4 17.2 10.6 3.8 1.196 0.947 Sujet 22 167 122.2 170.6 120.4 18.2 14.6 146.6 128.2 74.6 70.2 56.8 40.4 0.977 0.834 Sujet 23 46.2 41.8 39.8 36.8 41 27.4 140.2 132.6 31.2 26.2 10.2 6.4 1.320 1.129 Sujet 24 61.2 34.2 47 35.2 87.8 68.2 154 128.4 64.4 41.8 8.2 4.8 1.789 1.466 Sujet 25 50.8 22.6 31 23 174.6 151.2 50.2 49.6 14.2 4.8 42 20.4 1.235 0.973 Sujet 26 55 45.4 33 32.6 143.4 142.2 52.6 37.8 49.4 47.2 83.6 78.6 0.971 0.818 Sujet 27 71.4 37.6 27.4 20.6 144 127.4 27.8 18.4 35.2 34.2 74.2 66.2 2.120 1.764 Sujet 28 34.8 27.2 30 24.6 174.6 165.6 164.2 160.4 46.2 33 10.2 9 1.122 1 Sujet 29 48 34.2 30.4 27.8 175.4 169.2 170.4 150.2 27 21 9.4 8 1.248 1.239 Sujet 30 43.8 34 43.8 34 26.4 21.4 154.5 149.6 32.6 22.2 16 8.4 1.237 1.063 Tableau récapitulatif des données c - Interprétation des résultats Les résultats ont été interprétés grâce au logiciel statistique R. Le test comparatif de moyenne appareillé (test de Student) est utilisé pour comparer les moyennes AO (avec orthèse) et SO (sans orthèse). Cette comparaison (annexe 4 et 5) a démontré: ♦ Une diminution de toutes les amplitudes articulaires lors du port de l’orthèse. Flexion: diminution de l’amplitude en moyenne de 16 degrés* avec l’orthèse (p-value=0.00018, IC=(11.6,22.4), ddl=29). Extension: diminution de l’amplitude en moyenne de 9 degrés* avec l’orthèse (p-value=0.00066, IC=(4.6,13.4), ddl=29). Adduction: diminution de l’amplitude en moyenne de 6 degrés* avec l’orthèse (p-value=0.00028, IC=(3.6,9.4), ddl=29). Abduction: diminution de l’amplitude en moyenne de 9 degrés*avec l’orthèse (p-value=0.00012, IC=(5.9,13.1), ddl=29). Pronation: diminution de l’amplitude en moyenne de 6 degrés* avec l’orthèse (p-value=0.00022, IC=(4.8,8.2), ddl=29). Supination: diminution de l’amplitude en moyenne de 5,5 degrés* avec l’orthèse (p-value=0.00093, IC=(3.7,8.3), ddl=29). * Nous rappelons que les valeurs sont relatives. ♦ Une diminution du temps nécessaire au sujet pour retrouver son équilibre lors du port de l’orthèse est en moyenne de 0.180 secondes (pvalue=0.0000002, IC(0.13,0.23), ddl=29). 4 - Conclusion Cette étude nous a permis de démontrer que les chevillières ont une influence sur la proprioception de la cheville. La restriction d’amplitude (p<0.05) en elle-même n’a pas d’influence directe sur la proprioception. Par contre, la diminution du temps nécessaire pour retrouver l’équilibre (p<0.05) démontre une influence directe. Cependant, ce travail expérimental ne permet pas d’affirmer si ce type d’orthèse a une influence positive ou négative: - est-elle favorable à une augmentation des performances? - est-elle néfaste en altérant la proprioception ce qui augmenterait le risque de blessure? Pour répondre à ces questions, des expériences complémentaires sont nécessaires. 5 - Discussion Comme dans toute première étude expérimentale, nous avons des bons et des mauvais points: ♦ Tout d’abord, le fait que les sujets soient des personnes non pathologiques ne permet pas d’affirmer que les résultats soient les mêmes pour les personnes présentant des antécédents d’entorse de cheville. Les critères d’inclusion étant trop précis, il a été difficile de trouver une population suffisamment importante pour réaliser l’expérience avec ce type de personne. Pour avoir un résultat définitif, l’expérience doit être effectuée avec des sujets pathologiques. ♦ L’expérience a été réalisée dans une situation active et permet de prendre en compte tous les facteurs, comme par exemple, la force de résistance exercée par le poids du corps sur la cheville (3 à 4 fois le poids du corps). Toutefois, cette expérience néglige le port de chaussure ce qui peut avoir une influence sur le résultat. Il faut trouver un moyen d’inclure ce facteur dans l’expérience. ♦ Le fait qu’il n’y ait pas d’échauffement préalable est un point négatif. Si ce facteur avait été pris en compte, les données auraient peut-être varié. Ce détail est simple à mettre en place, il suffit de demander au sujet de réaliser cinq minutes de corde à sauter avant de faire l’expérience. ♦ Le positionnement du capteur Bioval est un peu aléatoire. Quelques millimètres de différence peuvent changer les résultats. C’est peut être ce qui explique les grandes différences d’amplitudes articulaires d’un individu à un autre (de 18,4 à 167° pour la flexion par exemple). La meilleure manière serait peut être de fixer le capteur à une chaussette pour éviter tout mouvement de ce dernier. ♦ Les exercices demandés au sujet ont toujours été dans le même ordre: cinq sauts avec orthèse puis cinq sauts sans orthèse. Ceci peut, plausiblement, avoir une influence sur les résultats obtenus. Il aurait été préférable palier à ce facteur confondant en séparant en deux groupes: un premier groupe qui commence à sauter avec l’orthèse puis sans et, un deuxième groupe qui inversement, réalise les sauts sans l’orthèse puis avec. ♦ L’analyse des courbes est un peu aléatoire, non pour mesurer les amplitudes maximales mais pour mesurer le temps nécessaire à l’individu pour qu’il retrouve l’équilibre. En effet, certaines courbes n’ont pas l’aspect de celles exposées dans l’annexe. Ainsi, il est difficile de déterminer la valeur exacte du temps nécessaire pour le retour à l’équilibre. ♦ Les données recueillies pour les valeurs angulaires maximales sont relatives. En effet, 166° d’adduction est irréel. Les valeurs ne sont donc pas fiables à cent pour cent. Ceci est sûrement dû au fait que la jambe ne reste pas fixe par rapport au pied. Afin d’obtenir des valeurs plus fiables, le capteur devrait avoir un repère fixé à la jambe. ♦ L’expérience a été réalisée avec une orthèse de cheville peu connue du grand public car le prototype est récent. Qu’en est-il des chevillières « classiques » de reprise du sport? En effet, la chevillière DSO a la particularité de présenter une sangle maintenant bien la cheville en éversion. Les autres types d’orthèses ne possèdent pas cette option. Les résultats obtenus seraient-ils les mêmes? Une comparaison s’impose pour vérifier cela. ♦ Les résultats obtenus ont été analysés par un logiciel statistique qui prouve que les résultats sont fiables. Ainsi, la différence obtenue avec et sans l’orthèse est assez grande pour affirmer que la différence est due au port de la chevillière. IV - Discussion Ce travail expérimental nous donne des informations sur les chevillières. Néanmoins il ne permet pas de répondre à la problématique initiale: quelles sont les influences proprioceptives des chevillières? Pour obtenir une réponse fiable, des études complémentaires sont nécessaires. Dans une premier temps, il serait intéressant de connaître l’influence du port d’une chevillière sur les zones d’appui plantaire. Pour cela, nous pouvons imaginer la même expérience (expérience A) en faisant sauter les sujets sur une plateforme stabilométrique. La comparaison avec et sans orthèse permettrait d’identifier éventuellement, des différences de zones de pression au niveau de l’appui plantaire. La chevillière maintient le pied en éversion, nous pouvons donc imaginer que les zones de pressions sont plus marquées sur le bord médial de la plante du pied que sur le bord latéral. Sans l’orthèse, comment ces zones de pressions sont-elles réparties? Si cette étude montre une variation des zones d’appui plantaire, nous pouvons penser que le schéma corporel est altéré, ce qui entrainerait sans doute, une modification de la proprioception. Dans un second temps , un électromyogramme permettrait d’étudier l’activité musculaire de certains muscles pour observer si l’orthèse a une influence sur le recrutement musculaire. Il serait intéressant d’étudier l’activité musculaire des fibulaires puisque ce sont eux qui ont un rôle de stabilisation de la cheville lorsque cette dernière est en inversion. Thonnard [22] a réalisé en 1988 une expérience démontrant que le temps nécessaire pour induire une lésion ligamentaire est toujours inférieur au temps de réponse musculaire : moins de 30 ms pour le mécanisme lésionnel, 80 ms pour la contraction réflexe des fibulaires. Il serait intéressant de reproduire la même étude avec la chevillière DSO afin d’observer si le temps de contraction réflexe des fibulaires augmente ou diminue. Une modification de l’activité musculaire des fibulaires en force ou en temps mettrait en évidence un altération de la proprioception. Hume et Gerrard [8] ont analysés douze études portant sur l’activation des muscles stabilisateurs de la cheville. Deux données ont été examinées: ♦ Le temps d’activation des fibulaires: la moitié des études ont montré une diminution du temps d’activation des muscles fibulaires lors de la déstabilisation de la cheville. L’hypothèse retenue est que le port d’un dispositif externe améliorerait la proprioception et réduirait le délai d’activation de fibulaires en cas d’inversion. Toutefois, ils précisent que ces dispositifs seraient incapables d’assurer une réponse motrice mécaniquement suffisante en cas d’inversion rapide. C’est-à-dire que le temps d’activation réflexe des fibulaires est inferieur à trente millisecondes [22]. L’hypothèse du dispositif externe est facilement vérifiable. Il suffit de réaliser une étude comparative (expérience B) sans orthèse/avec orthèse/avec une chaussette élastique et ensuite de comparer les électromyogrammes de l’activité des muscles fibulaires. Si les résultats sont meilleurs avec une orthèse et avec une chaussette élastique, l’hypothèse sera confirmée. ♦L’intensité de la contraction musculaire: l’effet stabilisant de l’orthèse qui permet de diminuer l’amplitude de l’inversion devrait, logiquement, contribuer à diminuer l’intensité de la réaction musculaire des fibulaires. Hume et Gerrard n’ont pas retrouvé ce phénomène dans la majeure partie des études qu’ils ont analysé. La description des études n’est pas exposée dans cet article. Il est donc difficile de discuter sur ce sujet. L’expérience B proposée ci-dessus permettrait de répondre définitivement à cette question grâce aux données recueillies sur l’électromyogramme. Cet article écrit par les deux auteurs date de 1988. Les expériences analysées sont donc plus anciennes. Il est nécessaire de réaliser à nouveau ces expériences car, les nouvelles technologies nous permettraient d’obtenir des résultats plus précis et, peut être différents. La proprioception de la cheville fait intervenir d’autres muscles stabilisateurs. Le tibial postérieur, le long fléchisseur commun des orteils et le long fléchisseur de l’hallux sont les stabilisateurs médiaux de la cheville. Ces muscles ont leur rôle à jouer dans la proprioception lors de la réception d’un saut puisque ce sont les antagonistes de fibulaires. S’il est intéressant d’analyser l’électromyogramme des stabilisateurs latéraux, il est tout aussi intéressant d’étudier l’activité musculaire des stabilisateurs médiaux. Une étude comparative (expérience C) avec, puis, sans chevillière permettrait de mettre en évidence des éventuelles modifications d’activité musculaires de ces muscles et, de noter si la proprioception est modifiée. Dans l’introduction, l’hypothèse de répercussions au niveau du genou est soulignée. Il serait donc pertinent d’analyser l’activité musculaire des muscles articulaires du genou et notamment des muscles stabilisateurs. Le quadriceps assure le verrouillage du genou alors que les ischio-jambiers stabilisent le genou dans les mouvements rotatoires [8]. Ce sont ces muscles qu’il serait pertinent d’étudier. Pour cela, on peut reprendre le travail effectué dans ce mémoire et mesurer l’activité musculaire grâce à un électromyogramme (expérience D). Si l’activité musculaire est modifiée lors du port d’une chevillière, nous pouvons imaginer que la proprioception de genou est modifiée elle aussi, ce qui peut entrainer une augmentation du risque de blessure. Quelle sont les influences proprioceptives du port d’une chevillière à long terme? Jusqu’à maintenant, les expériences proposées sont faites sur des sujets ne portant l’orthèse que ponctuellement. Nous pouvons imaginer un protocole (expérience E) mettant en œuvre trente sujets. Ces sujets doivent pratiquer une activité sportive intense, environ dix heures de sport par semaine. A chaque entrainement et chaque compétition, ils doivent porter l’orthèse. Au début de l’étude, les sujets passeront chacun les tests avec le Bioval, l’électromyogramme et la plateforme stabilométrique (expériences A, B, C et D) . Après un mois de port de l’orthèse, les mêmes expériences seront effectuées. La comparaison des résultats pourra nous permettre de répondre à la problématique posée initialement. V - Conclusion Ce mémoire expérimental a permis d’affirmer que les chevillières protègent bel et bien l’articulation de la cheville. En effet, l’orthèse de cheville restreint les amplitudes articulaires empêchant la cheville de se positionner dans des amplitudes extrêmes et ce, même en situation active. Par contre, la modification de la proprioception, démontrée par la diminution du temps de retour à l’équilibre, suggère que les orthèses de cheville perturbent le schéma corporel. Ce travail ne permet pas de savoir si cette altération du schéma corporel est favorable ou défavorable à la sécurité des sportifs. La question sur les répercussions au niveau du genou est donc bien fondée. Nous ne pouvons pas répondre à la problématique initiale. Ce mémoire a le mérite de remettre en cause l’intérêt des chevillières. Des études complémentaires, présentées dans la discussion, sont nécessaires pour obtenir une réponse à cette nouvelle problématique: la modification de la proprioception engendrée par le port d’une chevillière n’entraîne t’elle pas des risques de blessures au niveau du genou? BIBLIOGRAPHIE [1] BONNOMET F, Les entorses de la cheville 2004-2005, disponible sur l’internet: http://www.ulpmed.u-strasbg.fr/medecine/cours_en_ligne/e_cours/pdflocomoteur/24_entorses_de_la_cheville.pdf (consulté le 26 Octobre 2009) [2] LECLUSE J, Evaluation et classification des lésions ligamentaires des entorses latérales de la cheville, Journal de la traumatologie du sport, Vol 20.2, 2003, 95-104p. [3] MEEUSEN R, Lésion de la cheville,, Série revalidation sportive, Kluwer 1998 [4] GAGEY P.M, SASAKI O, Analyse dynamique non linéaire du signal stabilométrique en pratique clinique, Pied, équilibre et mouvement, 2000, 67p. [5] THOUMIE P. SAUTRAUIL P. FAUCHER M., Evaluation des propriétés physiologiques des orthèses de cheville: revue de littérature. Annales de réadaptation et de médecine physique 47, 2004, 225-232p. [6] DELAMARE V, DELAMARE J, DELAMARE T, GARNIER M, Dictionnaire illustré des termes de médecine, Paris Maloine, 28ème édition, 2004. [7] PALLUEL E, Contribution des afférences tactiles plantaires au maintien de http://membresl’équilibre, 2008, disponible sur l’internet: timc.imag.fr/Estelle.Palluel/activites/versionrectoverso.pdf ( consulté le 4 Novembre 2009). [8] KAMINA P, Anatomie clinique tome 1, Paris: Maloine 3émé édition 2007, 426 p. [9] RUIZ S, Entorse de la cheville: en dix points, disponible sur l’internet: http://www.ziki.com/fr/kineosteo+2866/post/entorse-de-la-cheville-en-10points+10768593 ( Consulté le 28 Octobre 2009) [10] BARET G, CALMELS P, Appareillage de la cheville, Petit appareillage en rééducation 56, 2000, disponible sur l’internet: http://www.anmsr.asso.fr/anmsr00/56app/cheville.htm ( consulté le 26 Octobre 2009 ) [11] ORIOT C, Expérimentation de la chevillière Dynastab, Kinésithérapie scientifique 263, 1987, 59-61 p. [12] ROUGIER P, BRUGIBRE S, GALLOIS-MONTBRUN T, GENTHON N, BOUVAT E, Contrôle de l’équilibre et port unilatéral d’une orthèse rigide de cheville: effets sur des sujets sains évalués debout en unipédie, Journal de la traumatologie du sport 25/1, 2008, 17-21p. [13] FEUERBACH JW, GRABINER MD, Effect of the aircast on unilateral postural control: amplitude and fréquence variable. J Orthop Sports Phys Ther 1993; 17(3): 149-54. [14] BAIER M, HOPF T, Ankle orthoses effect on single-limb standing balance in athlètes whith fonctional ankle instabilité, Arch Phys Med Rehabil, 1998; 79: 939-44 [15] BELLAUD E, Les entorses de la cheville peuvent-elles être prévenues, Kinésithérapie la revue n°59, 2006, 38p. [16] HUME PA, GERRARD DF, Effectiveness of external ankle support. Bracing and taping in rugby union. Sport med 25(5), 1998 285-302 p. [17] PINTSAAR A, BRYNHILDEN J, TROPP H, Postural corrections after standardised perturbations of single limb stance: effect of training and orthotic devices in patients with ankle instability. Sports Med 30 (2) 1996, 151-5. [18] GENTHON N, ROUGIER P, BOUVAT E, BANIHACHEMI JJ, BERGEAU J, ABDELLAOUI A. Influence du port unilatéral d’une orthèse de cheville sur le contrôle de l’équilibre, Kinésithérapie scientifique n°502, 2009, 13-19p. [19] EILS E, DEMMING C, KOLLMEIER G, THORWESSTEN L, VOLKER K, ROSEMBAUM D, Restriction of motion during simulâtes inversion on a tilting Platform in ten different ankle braces , proc of the 5th symp on foot wear biomechanic, 2001, Zuerich/Switzerland, eds HENNING E, STACOFF A. [20] Périodisation de l’entrainement, disponible sur l’internet http://www.sportsregions.fr/data/news/pdf/99983.pdf ( consulté le 17 janvier 2010) [21] RM ingenierie lance Bioval, un module hi-tech au service de la rééducation, disponible sur l’internet http://www.cegedim.fr/corporate/cegedim_fr/communiques/RMI_BioVal_02102008_ FR.pdf ( consulté le 30 novembre 2009 ) [22] Fayolle D, rééducation neuromusculaire sur instabilité de la cheville chez le sportif, Kinésithérapie scientifique 467 (2006), 48-51p. ANNEXES Annexe 1: Photos de la cheville en inversion au moment de la réception d’un saut Annexe 2: Courbes obtenues par l’intermédiaire du logiciel Bioval Annexe 3: Statistiques au cas par cas Annexe 4: Histogrammes Annexe 5: Diagramme des intervalles de confiance des différents mouvements Annexe 1 Photos de la cheville en inversion au moment de la réception d’un saut Annexe 2 Courbe 1 du tangage (flexion/extension) en fonction du temps Courbe 2 du lacet (adduction/abduction) en fonction du temps Courbe 3 du roulis (Pronation/supination) en fonction du temps Annexe 3 Sujet 1 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 29 8 33 21 64 55 167 167 10 2 32 22 Temps S 2.371 2 35 10 37 20 87 51 163 127 7 3 46 20 1.782 3 26 16 31 25 67 48 163 141 7 4 32 22 1.561 4 28 16 32 23 44 57 159 145 7 6 24 25 1.4 5 27 13 32 18 57 57 153 140 11 0 24 29 1.283 Moyenne 29 12.6 33 21.4 63.8 53.6 161 144 7.8 3 32 23.6 1.679 Sujet 2 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 19 13 29 22 49 66 163 148 9 8 16 24 2 19 15 31 27 47 39 178 159 15 15 20 21 1.168 3 18 20 30 24 46 42 156 165 14 9 22 19 1.153 4 18 10 30 23 46 47 155 161 10 10 22 16 1.122 5 18 11 28 25 47 37 153 166 13 10 23 20 1.124 Moyenne 18.4 13.8 29.6 24.2 47 46.2 161 159.8 12.2 10.4 20.6 20 1.156 Sujet 3 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 36 19 34 23 139 159 171 169 38 35 48 12 1.807 2 19 22 30 24 163 145 175 172 35 38 35 22 1.228 3 22 31 33 35 163 170 174 174 41 36 39 22 1.058 4 20 23 30 19 165 152 172 159 35 33 38 25 1.253 5 22 23 30 22 161 165 170 168 36 35 42 21 1.306 Moyenne 23.8 23.6 31.4 24.6 158.2 158.2 172.4 168.4 37 35.4 39.8 20.4 1.330 Sujet 4 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 31 29 29 27 177 173 177 166 30 29 24 14 1.15 2 28 23 32 14 179 177 176 177 25 31 15 27 1.377 3 30 26 30 22 174 177 175 172 28 24 30 24 1.158 4 31 18 32 28 178 176 173 171 29 20 22 20 1.356 5 32 24 29 27 173 175 180 173 20 27 19 17 1.392 Moyenne 30.4 24 30.4 23.6 176.2 175.6 176.2 171.8 26.4 26.2 22 20.4 1.287 Sujet 5 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 39 38 34 16 178 173 175 173 21 22 26 20 1.301 2 35 37 35 17 179 178 172 178 25 23 23 26 1.241 3 33 45 30 17 176 177 179 154 22 18 25 23 1.031 4 47 38 28 20 176 177 166 139 24 25 28 17 1.158 5 46 34 32 18 179 178 180 145 21 17 22 20 1.372 Moyenne 40 38.4 31.8 17.6 177.6 176.6 174.4 157.8 23.2 21 24.8 21.2 1.221 Temps S 1.214 Temps S Temps S Temps S Sujet 6 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 21 29 44 30 173 144 22 12 13 17 20 13 Temps S 1.372 2 33 33 37 46 159 142 23 27 18 22 9 0 1.119 3 30 27 29 26 166 156 28 2 15 15 14 4 1.152 4 31 25 30 22 167 132 27 12 25 11 0 3 1.316 5 29 26 32 18 169 136 26 18 19 8 13 1 1.358 Moyenne 28.8 28 34.4 28.4 166.8 142 25.2 14.2 18 14.6 11.2 4.2 1.263 Sujet 7 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 27 7 25 17 170 174 178 159 29 16 5 0 0.782 2 25 7 25 18 172 168 168 176 33 20 9 3 0.811 3 26 6 24 16 169 169 166 135 34 21 3 0 1.182 4 27 9 19 17 175 164 180 176 30 24 4 6 0.75 5 23 10 25 19 169 156 176 159 32 26 5 2 0.941 Moyenne 25.6 7.8 23.6 17.4 171 166.2 173.6 161 31.6 21.4 5.2 2.2 0.893 Sujet 8 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 38 44 21 15 174 165 175 167 47 43 9 7 1.312 2 41 28 26 22 124 118 173 169 45 38 3 8 1.344 3 47 26 22 22 168 118 168 165 52 37 10 4 0.835 4 48 25 23 15 154 128 159 162 44 40 4 6 1.235 Temps S Temps S 5 51 24 27 19 157 121 161 174 47 36 8 8 1.168 Moyenne 45 29.4 23.8 18.6 155.4 129.6 167.2 167.4 47 38.8 6.8 6.6 1.179 Sujet 9 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 38 38 26 29 63 41 147 157 28 26 18 2 1.061 2 29 35 34 34 62 35 156 144 24 28 17 13 1.158 3 30 36 31 24 65 24 151 138 29 35 8 5 1.341 4 39 24 33 31 67 24 145 142 37 34 14 14 1.377 5 41 30 34 26 69 25 143 137 39 40 16 10 1.279 Moyenne 35.4 32.6 31.6 28.8 65.2 29.8 148.4 143.6 31.4 32.6 14.6 8.8 1.243 Sujet 10 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 31 33 21 20 180 177 173 166 17 14 15 24 2 22 23 26 28 176 177 167 154 12 15 14 13 1.28 3 28 21 25 24 177 179 173 125 15 10 21 17 0.806 4 31 20 28 23 175 180 169 176 14 12 23 14 1.898 5 33 17 26 23 178 178 171 157 9 7 21 16 1.517 Moyenne 29 22.8 25.2 23.6 177.2 178.2 170.6 155.6 13.4 11.6 18.8 16.8 1.501 Sujet 11 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 90 56 34 32 148 24 177 143 45 40 68 58 0.81 2 54 45 31 30 25 22 138 129 39 36 69 66 0.776 3 63 39 37 33 29 32 150 129 29 37 66 62 0.97 4 31 50 39 32 32 37 111 139 56 44 73 66 0.921 Temps S Temps S 2.003 Temps S 5 84 77 33 29 31 35 175 142 46 45 64 67 1.034 Moyenne 64.4 53.4 34.8 31.2 33 30 150.2 136.4 43 40.4 68 63.8 0.902 Sujet 12 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 104 88 45 34 39 39 180 134 40 31 77 79 Temps S 2 90 66 34 45 49 24 161 149 41 40 81 83 1.09 3 83 95 36 35 47 56 161 160 37 30 80 79 1.556 4 71 15 34 38 54 25 147 93 41 37 82 75 1.282 1.313 5 92 9 56 45 19 18 175 39 24 29 71 75 1.184 Moyenne 88 54.6 41 39.4 41.6 32.4 164.8 115 35.4 33.4 78.2 78.2 1.285 Sujet 13 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 54 41 49 40 19 4 142 83 83 70 44 42 0.619 2 66 46 39 35 15 6 144 123 81 74 57 33 1.059 3 48 68 38 39 25 9 145 129 83 71 54 35 0.998 4 62 34 42 35 14 8 131 93 77 72 60 40 1.705 5 49 52 49 46 14 12 136 97 74 70 54 40 1.278 Moyenne 55.8 48.2 43.4 39 17.4 9.8 139.6 105 79.6 71.4 53.8 38 1.132 Sujet 14 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 100 29 22 23 52 17 157 108 48 26 78 79 2 108 18 23 19 33 38 178 96 43 35 75 71 1.306 3 101 81 17 29 36 29 173 174 42 35 78 79 1.092 4 94 52 27 10 35 43 167 134 43 40 76 63 1.217 Temps S Temps S 1.166 5 92 72 26 16 62 39 173 157 42 39 76 69 1.137 Moyenne 99 50.4 23 19.4 43.6 33.2 169.6 133.8 43.6 35 76.6 72.2 1.184 Sujet 15 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 42 36 26 14 176 169 179 170 25 20 15 14 2 32 37 29 21 172 175 180 175 29 33 7 13 1.283 3 34 32 32 18 176 165 177 161 32 24 19 10 0.783 4 38 33 22 20 177 179 177 179 25 32 21 10 0.782 5 34 31 24 23 176 165 175 173 39 26 9 22 0.763 Moyenne 36 34 26.6 19.2 175.4 170 177.6 171.6 30 27 14.2 13.8 0.935 Sujet 16 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 47 25 21 14 152 166 177 179 53 35 0 9 1 2 41 20 29 20 172 159 179 155 42 30 19 11 1.156 3 35 15 27 24 165 162 175 178 57 36 4 10 0.9 4 37 19 29 17 173 173 177 179 58 31 7 13 1.151 5 25 21 21 19 174 168 175 171 45 33 16 3 1.125 Moyenne 37 20 21.4 18.8 167.2 165.6 176.6 172.4 51 33 9.2 9.2 1.067 Temps S 1.063 Temps S Sujet 17 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 37 36 28 20 178 165 173 166 34 34 10 3 Temps S 0.652 2 47 41 35 26 184 180 167 179 21 28 27 6 2.181 3 39 31 30 24 178 177 180 174 30 30 24 6 0.781 4 45 33 32 27 180 175 178 177 38 22 7 13 0.957 5 35 31 31 24 176 173 189 179 42 25 24 17 1.018 Moyenne 40.6 34.4 31.2 24.2 179.2 176.6 177.4 175 33 27.8 18.4 9 1.119 Sujet 18 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 111 28 124 103 177 141 136 15 39 41 82 71 2 104 32 146 115 173 136 177 14 40 44 68 81 0.657 3 81 24 113 61 171 142 165 46 43 38 83 71 1.269 4 107 32 137 95 144 122 137 16 42 41 84 78 1.529 5 62 36 164 26 47 65 76 27 39 36 62 74 0.875 Moyenne 93 30.4 136.8 80.2 142.4 121.2 138.2 23.6 40.6 40 75.8 75 1.053 Sujet 19 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 28 9 25 24 170 48 167 153 19 17 3 6 1.218 2 29 9 27 26 41 52 173 156 26 22 5 2 1.312 3 35 9 31 25 46 47 158 162 24 22 11 3 1.276 4 35 7 28 23 46 134 154 166 25 21 1 5 1.312 Temps S 0.934 Temps S 5 37 9 28 25 64 49 152 159 29 23 3 4 1.248 Moyenne 32.8 8.6 27.8 24.6 73.4 57.2 160.8 159.2 24.6 21 4.6 4 1.273 Sujet 20 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 95 68 63 20 41 134 164 121 33 40 88 65 2 83 64 30 34 43 60 146 150 39 35 79 74 1.22 3 59 6 34 38 45 39 122 87 40 31 80 75 1.93 4 71 19 29 41 65 50 133 66 38 36 82 73 0.964 Temps S 1.241 5 20 20 35 33 54 56 84 77 58 37 73 71 1.528 Moyenne 65.6 35.4 38.2 33.2 49.6 45.6 129.8 100.2 41.6 35.8 80 71.6 1.377 Sujet 21 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 39 27 40 30 50 18 161 138 25 22 0 10 2 42 19 40 39 46 22 160 137 25 17 3 1 0.85 3 42 23 38 38 35 17 153 141 25 8 21 5 1.142 4 29 18 39 36 40 24 163 140 33 14 9 2 1.4 5 32 22 40 38 54 23 155 153 39 25 20 1 1.339 Moyenne 36.8 21.8 39.4 36.2 43.2 20.8 158.4 141.8 29.4 17.2 10.6 3.8 1.196 Temps S 1.247 Sujet 22 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 156 131 167 121 18 14 175 104 63 77 45 33 Temps S 1.247 2 176 125 177 122 17 16 179 124 69 65 53 44 0.903 3 169 115 171 124 19 20 179 135 73 73 54 40 0.954 4 175 116 160 120 18 12 179 141 89 69 75 45 0.876 5 159 124 178 115 19 11 21 137 65 67 57 40 0.904 Moyenne 167 122.2 170.6 120.4 18.2 14.6 146.6 128.2 74.6 70.2 56.8 40.4 0.977 Sujet 23 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 45 43 32 35 36 29 147 129 24 30 5 11 2 52 40 43 40 34 23 139 131 27 22 12 8 1.18 3 48 41 41 39 49 27 136 127 37 26 11 4 1.227 4 44 43 42 39 41 25 141 139 40 33 9 5 1.721 5 42 42 41 40 45 33 138 137 28 30 14 4 1.314 Moyenne 46.2 41.8 39.8 36.8 41 27.4 140.2 132.6 31.2 26.2 10.2 6.4 1.320 Sujet 24 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 57 31 45 27 165 180 154 141 65 39 10 4 2.19 2 59 34 46 32 162 29 155 128 71 41 10 6 1.394 3 64 34 43 38 39 45 142 140 71 41 6 4 1.78 4 64 35 54 39 36 40 145 113 53 43 8 8 1.832 Temps S 1.159 Temps S 5 62 37 47 40 37 47 174 120 62 45 7 4 1.75 Moyenne 61.2 34.2 47 35.2 87.8 68.2 154 128.4 64.4 41.8 8.2 4.8 1.789 Sujet 25 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 41 30 26 21 178 164 70 59 14 6 40 22 1.103 2 49 19 29 23 177 145 49 51 15 4 41 19 0.845 3 45 19 33 22 174 147 50 46 14 0 38 17 1.558 4 56 19 31 23 180 154 41 44 12 6 46 20 1.277 5 63 26 36 26 164 146 41 48 16 8 45 24 1.39 Moyenne 50.8 22.6 31 23 174.6 151.2 50.2 49.6 14.2 4.8 42 20.4 1.235 Sujet 26 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 7 134 51 25 138 153 27 21 40 52 86 79 2 109 13 23 36 140 144 72 46 43 45 84 81 1.09 3 6 37 35 28 144 140 47 56 54 46 86 77 0.869 4 57 39 31 31 144 138 54 21 59 54 82 76 0.969 5 96 4 25 33 151 136 63 45 51 39 80 80 1.025 Moyenne 55 45.4 33 32.6 143.4 142.2 52.6 37.8 49.4 47.2 83.6 78.6 0.971 Temps S Temps S 0.904 Sujet 27 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 61 67 37 27 120 165 25 14 43 39 78 67 Temps S 2.118 2 80 16 28 26 149 100 28 14 23 31 73 73 2.029 3 82 28 23 20 160 115 30 21 37 32 73 69 2.001 4 78 8 32 10 158 96 31 21 39 36 74 62 1.924 5 56 69 17 20 133 161 25 22 34 33 73 60 2.526 Moyenne 71.4 37.6 27.4 20.6 144 127.4 27.8 18.4 35.2 34.2 74.2 66.2 2.120 Sujet 28 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 29 26 25 24 166 163 173 164 51 33 6 9 0.97 2 36 30 31 20 174 161 173 169 39 29 14 6 1.438 3 33 28 24 26 176 165 161 155 46 36 14 14 1.188 4 33 27 37 29 179 176 142 155 49 33 7 10 1.196 5 40 25 33 24 178 163 172 159 46 34 10 6 0.817 Moyenne 34.8 27.2 30 24.6 174.6 165.6 164.2 160.4 46.2 33 10.2 9 1.122 Sujet 29 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 38 30 30 31 175 174 178 131 31 19 11 7 2 49 32 35 26 176 176 168 175 22 14 14 4 1.15 3 47 38 30 28 180 165 179 128 37 14 4 9 1.964 4 57 34 24 26 173 168 160 174 26 23 11 12 0.908 5 49 37 33 28 173 163 167 143 19 35 7 8 0.998 Moyenne 48 34.2 30.4 27.8 175.4 169.2 170.4 150.2 27 21 9.4 8 1.248 Sujet 30 Flex SO Flex AO Ext SO Ext AO Add SO Add AO Abd SO Abd AO Prono SO Prono AO Supi SO Supi AO 1 45 29 39 33 15 26 166 156 18 25 27 8 1.22 2 41 35 40 37 30 6 161 136 29 29 3 9 1.246 3 45 37 44 40 33 23 148 155 32 21 14 5 1.324 4 44 34 49 42 35 34 141 145 56 13 27 6 1.088 5 44 35 47 18 19 18 156 156 28 23 9 14 1.308 Moyenne 43.8 34 43.8 34 26.4 21.4 154.5 149.6 32.6 22.2 16 8.4 1.237 Temps S Temps S 1.22 Temps S Annexe 4 Histogrammes: Fréquence en fonction des amplitudes pour chacun des mouvements Annexe 5 Diagramme comparant les intervalles de confiance des différents mouvements
Documents pareils
Arthrose, instabilité chronique de la cheville
qui seront plus ou moins importantes selon
la morphologie du pied.
L’articulation tibio-talienne ou talo-crurale :
c’est là où tout se joue ! Cette articulation
présente une forme particulière en m...