DES FAMILLES ROMS RISQUENT ENCORE D`ÊTRE EXPULSÉES

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DES FAMILLES ROMS RISQUENT ENCORE D`ÊTRE EXPULSÉES
Action complémentaire sur l'AU 83/15, EUR 27/1946/2015 - Hongrie
29 juin 2015
ACTION URGENTE
HONGRIE. DES FAMILLES ROMS RISQUENT ENCORE D’ÊTRE EXPULSÉES DE
FORCE
Une centaine de familles, principalement roms, vivant dans le quartier des « Rues numérotées » à
Miskolc (Hongrie), risquent d’être chassées de chez elles. La grande majorité des familles expulsées
précédemment n’ont pas reçu un nouveau logement convenable ou une indemnisation appropriée.
Depuis la reprise des expulsions fin mars 2015, environ 120 familles ont été chassées des « Rues numérotées ».
Beaucoup ont dû s’installer chez des proches ou dans des logements nécessitant des rénovations, ou se sont
retrouvées à la rue.
Amnesty International s’est rendue dans ce quartier le 12 juin dernier et a discuté avec plusieurs familles qui s’attendent
à être expulsées d’un jour à l’autre, et qui reçoivent des informations peu claires et contradictoires qui alimentent leurs
craintes. E.M., qui vit avec son mari et ses deux enfants, a expliqué que la municipalité de Miskolc leur avait dit en
février qu’ils devraient partir de chez eux avant le 13 avril. Ils ont reçu la visite d’agents de police le 8 avril, venus leur
rappeler cette échéance. Le lendemain, E.M. s’est rendue au Conseil rom de la ville pour demander de l’aide et s’est
vu annoncer qu’elle et sa famille pouvaient rester jusqu’à mi-juillet. Le 10 avril, l’Association de l’Ordre de Malte, qui
semble avoir un accord pour aider la municipalité dans le quartier des « Rues numérotées », a confirmé cette
information. E.M. continue de payer son loyer. Le 25 juin, cette femme a indiqué qu’on lui avait officieusement dit qu’elle
pourrait rester dans sa maison après le 13 juillet. Néanmoins, sa famille n’a pas reçu d’autorisation d’occupation
temporaire ou de confirmation écrite de la prolongation du délai d’occupation. Elle ne peut donc pas savoir à quel
moment elle devra partir.
O.A., sa femme et leurs deux enfants, qui ont conclu un accord d’occupation pour une durée indéterminée avec la
municipalité, se sont vu proposer une solution de relogement dans le quartier voisin de l’« Usine de fer », à la condition
de réaliser eux-mêmes d’importants travaux de rénovation pour rendre l’endroit habitable. O.A. a été informé que les
dépenses liées à ces travaux seraient déduites du montant du loyer. Il a accepté ces conditions, sans savoir s’il aurait
les moyens de faire les réparations nécessaires ni quand sa famille devrait quitter les « Rues numérotées ».
DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES
MENTIONNÉS CI-APRÈS, en hongrois, en anglais ou dans votre propre langue :
 exhortez la municipalité à interrompre toutes les expulsions tant que les habitants concernés des « Rues
numérotées » n’auront pas été véritablement consultés, dans le but de trouver d’autres solutions à l’expulsion, et tant
que d’autres logements, conformes aux exigences du droit international relatif aux droits humains, ne leur auront pas
été fournis ;
 priez-la instamment de s’assurer que toutes les expulsions, y compris celles des familles vivant dans ce quartier,
n’aient lieu qu’en dernier ressort après examen de toutes les autres possibilités et conformément au droit international
relatif aux droits humains et aux normes internationales en la matière ;
 appelez-la à veiller à ce que toutes les personnes expulsées de force en 2014 puissent bénéficier de recours
efficaces, y compris une solution de relogement convenable.
ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 10 AOÛT 2015 À :
Maire de Miskolc
Ákos Kriza
Városház tér 8., Miskolc 3525, Hongrie
Fax : (+36) 46 347 807
Courriel : [email protected]
Formule d’appel : Dear Mayor, /
Monsieur le Maire,
Représentant de la municipalité en
charge des expulsions
Schweickhardt Gyula
Városház tér 8., Miskolc 3525, Hongrie
Fax : (+36) 46 348 801
Courriel :
[email protected]
Formule d’appel : Dear Dr.
Schweickhardt Gyula, / Monsieur,
Copies à :
Ministre des Capacités humaines
Zoltán Balog
Ministry of Human Capacities
Akademia utca 3.
Budapest 1054, Hongrie
Fax : +36-1-795-0151
Courriel :
[email protected]
Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques de la Hongrie dans votre pays (adresse/s à compléter) :
Name, Address 1, Address 2, Address 3, Fax number
Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci. Ceci est la première mise à jour de l’AU 83/15.
Pour plus d’informations : https://www.amnesty.org/en/documents/eur27/1428/2015/en/.
ACTION URGENTE
HONGRIE. DES FAMILLES ROMS RISQUENT ENCORE D’ÊTRE EXPULSÉES
DE FORCE
COMPLÉMENT D’INFORMATION
Depuis le 8 mai 2014, la municipalité de Miskolc tente de faire disparaître le quartier des « Rues numérotées » en mettant fin aux
accords de location. La majorité des habitants, que la ville n’a pas consultés, risquent actuellement de se retrouver sans abri à la
suite des expulsions sans bénéficier d’une indemnisation. Amnesty International a écrit aux autorités municipales le 14 juillet 2014
et a rencontré leurs représentants en octobre suivant.
Le 14 mai dernier, la plus haute juridiction hongroise a jugé que la ville de Miskolc enfreignait la législation nationale relative à
l’égalité de traitement en expulsant de force des centaines de Roms d’un quartier établi depuis longtemps, ainsi que les droits de
ces personnes à la vie privée, à la vie de famille et à la liberté de mouvement.
Le 5 juin, le bureau du Commissaire aux libertés fondamentales a publié un rapport sur la situation à Miskolc, dans lequel il
critique l’approche de la municipalité quant à l’« éradication des bidonvilles » et exhorte celle-ci à coopérer avec l’Association de
l’Ordre de Malte et d’autres ONG pour empêcher les expulsions et élaborer un plan pour les familles qui risquent de se retrouver
à la rue, et à adopter une approche holistique avec le ministère des Capacités humaines pour gérer l’élimination des taudis.
Lors de la plus récente visite d’Amnesty International à Miskolc, le 12 juin dernier, les représentants de la communauté rom ont
expliqué que les autorités municipales ne les avaient toujours pas consultés et que sur la centaine de familles encore sur place,
seules huit, dont la famille de O.A., s’étaient vu proposer une solution de relogement. La plupart des personnes expulsées se
sont installées dans d’autres quartiers de Miskolc, comme Lyukobanya. Une trentaine de familles sont parties au Canada pour y
demander l’asile. Tous les habitants qu’Amnesty International a rencontrés se sont plaints de leurs mauvaises conditions de vie,
telles que la présence de rats et l’accumulation de débris dans la rue. Si les ordures sont ramassées une fois par semaine, des
portes et des fenêtres dans bon nombre de maisons vides ont été retirées, visiblement pour dissuader toute personne de s’installer
là. Chaque pâté de maisons comprend au moins un logement détruit, dont les gravats ont été laissés sur place. Avant ces
expulsions, le quartier des « Rues numérotées » était vivant et relativement bien entretenu.
Pour en savoir plus sur les normes internationales relatives aux expulsions forcées, rendez-vous sur
https://www.amnesty.org/en/documents/eur27/1428/2015/en/.
Personnes concernées : Familles du quartier des « Rues numérotées »
Hommes et femmes
Action complémentaire sur l’AU 83/15, EUR 27/1946/2015, 29 juin 2013