Syrie. Un détenu jugé par un tribunal militaire
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Syrie. Un détenu jugé par un tribunal militaire
Action complémentaire sur l'AU 264/12, MDE 24/091/2012 – Syrie 18 décembre 2012 ACTION URGENTE SYRIE. UN DÉTENU JUGÉ EN SECRET PAR UN TRIBUNAL MILITAIRE Bassel Khartabil est détenu au secret depuis son arrestation, le 15 mars. Il a, semble-t-il, été déféré à un tribunal militaire opérationnel, qui ne respecte pas le droit d'assurer sa défense ni d'interjeter appel et dont les procédures se déroulent dans le plus grand secret. Bassel Khartabil, qui est né en Palestine et a grandi en Syrie, a été arrêté le 15 mars à Damas pour des raisons inconnues. Des agents de la section du Renseignement militaire basée à Kafr Sousseh ont confirmé à sa famille qu'il était détenu, sans toutefois donner plus d'informations à son sujet. En particulier, ils n'ont pas indiqué où il se trouvait. Quelques semaines après son arrestation, une personne affirmant avoir été détenue à la même section du Renseignement militaire, à Kafr Sousseh, a expliqué à la famille de Bassel Khartabil qu'elle l'avait vu à cet endroit et qu'il avait subi des actes de torture ou d'autres mauvais traitements. Un membre de la famille de Bassel Khartabil installé à l'étranger a indiqué que celui-ci avait été transféré il y a deux mois à la prison d'Adra, au nord-est de Damas. Bien que toujours détenu au secret, il a communiqué avec d'autres détenus qui avaient le droit de recevoir des visites. Par leur intermédiaire, il a pu informer ses proches qu'il allait être jugé par une juridiction militaire opérationnelle. Ces tribunaux sont composés de juges militaires et les prévenus n'ont pas le droit à une représentation juridique et ne peuvent faire citer aucun témoin. Les procédures se déroulent dans le plus grand secret et les dates d'audience ne sont pas divulguées. De plus, les jugements rendus ne sont pas susceptibles d'appel. Selon la même personne, Bassel Khartabil a été transféré il a y deux semaines environ à la section du Renseignement militaire basée à Qaboun, dans la banlieue de Damas, et son état de santé s'est détérioré du fait de ses conditions de détention. Ce transfèrement aurait un lien avec son procès devant une juridiction militaire opérationnelle. DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS, en arabe, en anglais, en français ou dans votre propre langue : exhortez les autorités syriennes à révéler où se trouve Bassel Khartabil et à veiller à ce que cet homme bénéficie de tous les soins médicaux nécessaires, à ce qu'il soit protégé de tout acte de torture ou autre mauvais traitement et à ce qu'il puisse immédiatement contacter sa famille et son avocat ; demandez-leur d'expliquer quelle est la situation juridique de cet homme et appelez-les à le libérer, à moins qu'il ne soit inculpé d'une infraction pénale reconnue par le droit international et jugé dans le respect des normes internationales d'équité des procès. ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 29 JANVIER 2013 À : Président syrien Bashar al-Assad Fax : +963 11 332 3410 (merci de vous montrer persévérant) (dites « fax » si quelqu'un décroche ; le fax est le seul moyen de communication fiable, n'envoyez pas de lettres SVP) Formule d'appel : Your Excellency, / Monsieur le Président, Ministre de la Défense ‘Imad al-Fraij Fax : +963 11 223 7842 (merci de vous montrer persévérant) +963 11 666 2460 (merci de vous montrer persévérant) (dites « fax » si quelqu'un décroche ; le fax est le seul moyen de communication fiable, n'envoyez pas de lettres SVP) Formule d'appel : Your Excellency, / Monsieur le Ministre, Ministre des Affaires étrangères Walid al-Mu'allim Fax : +963 11 214 6253 (merci de vous montrer persévérant) (dites « fax » si quelqu'un décroche ; le fax est le seul moyen de communication fiable, n'envoyez pas de lettres SVP) Formule d'appel : Your Excellency, / Monsieur le Ministre, Veuillez également adresser des copies aux représentants diplomatiques de la Syrie dans votre pays (adresse(s) à compléter) : Nom(s), adresse(s), numéro de fax, courriel, formule d'appel. Vérifiez auprès de votre section s'il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci. Ceci est la première mise à jour de l'AU 264/12. Pour en savoir plus : http://amnesty.org/fr/library/info/MDE24/076/2012/fr. ACTION URGENTE SYRIE. UN DÉTENU JUGÉ EN SECRET PAR UN TRIBUNAL MILITAIRE COMPLÉMENT D'INFORMATION Des milliers d'opposants présumés au gouvernement syrien ont été arrêtés depuis le début des manifestations en faveur des réformes, en février 2011, et bon nombre d'entre eux, voire la plupart, semblent avoir subi des actes de torture et d'autres mauvais traitements. Amnesty International dispose des noms de plus de 720 personnes qui seraient mortes en détention pendant cette période et a recensé de nombreux cas de torture et d'autres mauvais traitements. (voir « Je voulais mourir. » Témoignages de survivants de la torture en Syrie, index : MDE 24/016/2012, http://www.amnesty.org/fr/library/info/MDE24/016/2012/fr). Depuis le début des mouvements de protestation, les troubles se sont transformés en conflit armé dans presque tout le pays. Des atteintes aux droits humains, des crimes contre l'humanité et de possibles crimes de guerre sont commis de façon systématique et généralisée, et les civils en sont les principales victimes. Amnesty International en a recensé de nombreux exemples, notamment dans des publications récentes telles que le document Syria: Indiscriminate attacks terrorize and displace civilians (MDE 24/078/2012, http://www.amnesty.org/en/library/info/MDE24/078/2012/en, en anglais et en arabe uniquement). D'autres organes, comme la Commission internationale indépendante chargée d'enquêter sur les événements en Syrie (Nations unies), ont découvert des éléments semblables. Bien que la grande majorité des atteintes aux droits humains constatées par Amnesty International soit imputable aux forces armées syriennes et aux milices chabiha en faveur du gouvernement, des groupes armés d'opposition se rendent eux aussi coupables de tels agissements. Ils ont notamment torturé et tué des soldats et des chabiha qu'ils avaient capturés, enlevé et tué des personnes qui soutenaient le gouvernement ou travaillaient avec ses agents, ou étaient soupçonnées de le faire, et pris des civils en otage pour essayer de négocier des échanges de prisonniers. Amnesty International condamne sans réserve ces pratiques et appelle les chefs de ces groupes à annoncer publiquement que de tels actes sont interdits, et à faire tout leur possible pour veiller à ce que les forces de l'opposition cessent d'en commettre. Par conséquent, Amnesty International demande que la situation en Syrie soit examinée par le procureur de la Cour pénale internationale, qu'un embargo international sur les armes à destination de ce pays soit décrété afin d'empêcher l'approvisionnement des forces gouvernementales, et que les avoirs du président Bachar el Assad et de ses proches collaborateurs soient gelés. De plus, tout État qui envisage de fournir des armes à l'opposition devrait disposer des mécanismes nécessaires pour garantir que ce matériel ne servira pas à commettre des atteintes aux droits humains ni des crimes de guerre. Par ailleurs, il faut que le gouvernement syrien permette à la Commission d'enquête indépendante internationale, aux organisations de défense des droits humains et aux organisations humanitaires de se rendre librement dans le pays. Consultez la carte interactive Eyes on Syria (www.eyesonsyria.org) afin de découvrir où des violations des droits humains sont commises en Syrie, et de prendre connaissance de l'action menée par Amnesty International dans le monde pour obtenir justice. Nom : Bassel Khartabil Genre : homme Action complémentaire sur l'AU 264/12 Index : MDE 24/091/2012, 18 décembre 2012