SEP Actualités thérapeutiques 1

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SEP Actualités thérapeutiques 1
spécial AAN
Sclérose en plaques
1 Actualités thérapeutiques
Molécules connues et thérapies innovantes
n Au cours de l’AAN, cette année, nous avons pu avoir du recul et un partage d’expérience sur
des molécules que nous utilisons déjà, approfondir nos connaissances sur des molécules que
nous pourrons probablement utiliser bientôt. Il a également été question de thérapies innovantes, comme l’ingestion d’helminthes !
BG12 : étude CONFIRM
Après DEFINE contre placebo,
CONFIRM (1-3) est un essai en
double aveugle randomisé avec 4
bras : BG12 240 mg deux fois par
jours (2x/j), BG12 240 mg trois fois
par jour (3x/j), placebo et acétate
de glatiramère. Il a inclus 1 430 patients RRMS et a duré 2 ans. Ils
devaient avoir présenté au moins
une poussée l’année précédant
l’inclusion ou présenter une lésion gado+ sur une IRM datant de
moins de 6 semaines. Les groupes
étaient comparables sur le plan
démographique, 30 % des patients
avaient déjà pris un traitement de
fond de la maladie. 80 % des patients ont terminé l’étude, de façon
identique dans les 4 groupes.
Pour l’objectif primaire, le taux
annualisé de poussées (TAP) sur
2 ans est réduit de 44 % sous BG12
2x/j et de 51 % sous BG12 3x/j
(Fig. 1). L’apparition de nouvelles
lésions T2 est réduite de 71 % sous
2x/j, 73 % sous 3x/j, 54 % sous AG.
L’apparition de trous noirs T1 est
réduite de 57 % sous 2x/j, 65 %
sous 3x/j, 41 % sous AG. La progression du handicap confirmée
à 12 semaines est réduite de 21 %
sous 2x/j et 24 % sous 3x/j, mais
ces valeurs ne sont pas significatives.
*Service de neurologie, Fondation Rothschild, Paris
252
0,45
0,40
Caroline Bensa*
0,401
0,35
- 44 %
0,30
0,25
0,224
0,20
- 51 %
0,28
0,198
0,15
0,10
0,05
0
Placebo
BG12 2PJ
BG12 3PJ
Copaxone
Figure 1 - Etude DEFINE. TAP sur 2 ans. D’après Fox et al.
Les effets indésirables les plus
fréquents étaient les flushes et
les symptômes gastro-intestinaux,
surtout le premier mois. Il était observé fréquemment une leucopénie
et une lymphopénie, qui restaient
dans les limites de la normale. La
répartition des effets indésirables
est détaillée dans le tableau 1.
Alemtuzumab:
CARE MS II et CARE MS I
L’étude CARE MS I est réalisée
chez des patients naïfs de traitement et CARE MS II chez des
patients ayant déjà reçu un traitement de fond (4-8). CARE MS II
est une étude de phase III comparant l’IFNβ-1a SC à l’alemtuzumab
IV, Ac anti-CD 52 qui réduit la
population de lymphocytes B et
T. Au décours d’une activité immunosuppressive, il s’ensuit une
reconstitution immune plus riche
en cellules régulatrices et en lymphocytes T mémoire. L’alemtuzumab aurait donc aussi une action
immunorégulatrice.
• Les patients de CARE MS II devaient avoir présenté au moins 2
poussées dans les 2 ans dont au
moins 1 l’année précédente, et
avoir fait une poussée sous traitement par IFN ou AG bien conduit
depuis au moins 6 mois. Ils ont été
randomisés en 2 :1, soit IFNβ-1a
44 μg SC 3x/sem pendant 24 mois
(202 patients), soit 2 cures d’alemtuzumab 12 mg/j IV, la première à
Neurologies • Juin 2012 • vol. 15 • numéro 149
Sclérose en plaques
Tableau 1 - Répartition des effets indésirables dans l’étude
CONFIRM.
Placebo
BG12
2x/jour
BG12
3x/jour
AG
Tous EI
333 (92 %)
94 %
92 %
87 %
EI sévères
22 %
17 %
16 %
17 %
Arrêts de trt dus à EI
10 %
12 %
12 %
10 %
Infections
50 %
56 %
56 %
50 %
Infections sévères
1 %
2 %
2 %
1 %
Cancers
1
0
0
4
Décès
1 (AVC)
0
1 (poussée)
1 (suicide)
nouvelles lésions T2 était de 46 %
sous alemtuzumab et 68 % sous
IFN. La proportion de patients
avec des lésions gado+ à 2 ans était
de 19 % sous alemtuzumab et 34 %
sous IFN. Sur le plan de la sécurité,
les nombres d’évènements indésirables et d’évènements indésirables graves étaient comparables
entre les 2 groupes. Des réactions
à la perfusion étaient observées
pendant les cures d’alemtuzumab,
contrôlables avec une prémédication. Il y a eu plus d’infections sous
alemtuzumab (3,7 % vs 1,5 %). Des
dysthyroïdies de sévérité légère à
modérée ont été relevées, et des
thrombocytopénies
auto-immunes (7 cas), répondant bien au
traitement de première intention
sauf chez 1 patient qui a dû être
splénectomisé.
• Pour être inclus dans CARE MS
I, les patients devaient être à moins
de 5 ans du premier symptôme de la
maladie et avoir un EDSS entre 0 et
3. Ils ont été randomisés en 2 :1 entre
J0 pendant 5 j, la deuxième à 1 an
sur 3 jours (435 patients). Un troisième bras alemtuzumab 24 mg/j
était prévu, mais il a été suspendu
(161 patients). La population incluse était homogène entre les
groupes, et avait en moyenne
un TAP de 1,6 l’année précédant
l’inclusion. Les traitements précédents étaient répartis aussi de
façon homogène, sauf le natalizumab que seulement 3,5 % des patients avaient reçu initialement.
Le TAP sur 2 ans était de 0,52
sous IFN et 0,26 sous alemtuzumab, soit une réduction de 49,4 %.
La proportion de patients libres
de poussée à 2 ans était de 65 %
sous alemtuzumab et 47 % sous
IFN. La progression du handicap
confirmée à 6 mois était de 21 %
sous IFN et 12,7 % sous alemtuzumab. L’EDSS moyen a progressé
de 0,24 points au bout des 2 ans
sous IFN, et a diminué de 0,17 sous
alemtuzumab. En IRM, la proportion de patients présentant des
Tableau 3 - Dystyroïdies sous alemtuzumab  
et interféron.
0
Rebif
Alemtuzumab
Hyperthyroïdies
3
31
Hypothyroïdies
6
29
Goitres
0
6
Nodules
0
1
Anomalies biologiques
3
1
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- 0,5
les bras alemtuzumab 12 mg IV
(n = 376) et IFN (n = 187 patients).
Sous alemtuzumab, le taux annualisé de poussées était réduit de
55 % par rapport à l’IFN. La proportion de patients libres de poussée à 2 ans était de 78 % sous alemtuzumab et 59 % sous IFN. L’effet
sur la progression n’était pas significatif, peut-être parce qu’une progression du handicap n’a été observée que rarement (8 % vs 11%).
Par contre, sous alemtuzumab
les patients ont montré une amélioration des échelles fonctionnelles MSFC et de la lecture à bas
contraste. Sous alemtuzumab les
patients présentaient moins de lésions actives (nouvelles ou gado+)
en IRM, et l’atrophie cérébrale
était réduite (BPF -1,49 sous IFN
et -0,87 sous alemtuzumab) (Fig. 2).
La procédure de minimisation du
risque qui a été appliquée incluait
un bilan hématologique, une créatininémie et un prélèvement urinaire mensuels, un interrogatoire
téléphonique ou Internet mensuel, un dosage de la TSH tous les
3 mois ; les patients et les médecins recevaient une éducation thérapeutique vis-à-vis des risques.
Dans cette étude il a malheureusement été diagnostiqué 2 cancers
dans le bras alemtuzumab. Il a été
observé 12 dysthyroïdies sur les
187 patients sous Rebif® et 68/376
sous alemtuzumab (Tab. 3). Leur sévérité était cotée grade 1 ou 2 ; une
seule a conduit à l’arrêt du traitement. Ces problèmes survenaient
IFN
-1
- 1,5
-2
spécial AAN
Alem
-0,87
- 1,49
Figure 2 - Etude CARE MS I. Réduction du BPF (Brain
Parenchymal Fraction) sous IFN et sous alemtuzumab.
253
spécial AAN
Sclérose en plaques
après 3 mois et surtout dans la
deuxième année du traitement.
Quatre dysthyroïdies ont donné
lieu à des évènements indésirables
graves : 2 maladies de Grave et 2
crises thyrotoxiques. La présence
d’Ac anti-TPO au départ était un
facteur de risque supplémentaire,
mais la plupart des dysthyroïdies
sont survenues sans anti-TPO. Il a
été observé des réactions à la perfusion, et 3 thrombocytopénies auto-immunes ont été relevées sous
alemtuzumab, vs 1 sous IFN. Le
pourcentage d’infections était plus
élevé sous alemtuzumab (67 % vs
46 %), de sévérité légère à modérée.
Les infections avaient une bonne
réponse au traitement de première intention, il s’agissait surtout
d’infections respiratoires hautes,
d’infections urinaires et d’herpès
labiaux. Les infections sévères ont
eu des fréquences de 1,1 % sous IFN
et 1,9 % sous alemtuzumab. Ces infections survenaient surtout 1 mois
après la première injection, leur
fréquence n’augmentait pas après
la deuxième administration. Ces
risques paraissent gérables avec
la procédure de minimisation du
risque qui a été appliquée.
Daclizumab :
étude SELECT
Dans cette étude de phase III en
double aveugle (9), 621 patients
1,50
0,50
0,46
0,45
0,40
0,35
- 54 %
0,30
0,25
0,15
0,10
0,05
0
Placebo
DAC 150 mg
DAC 300 mg
Figue 3 - Taux annualisé de poussées dans l’étude SELECT.
ont été randomisés en 3 bras : placebo, DAC 150 mg SC/4 semaines
ou DAC 300 mg SC/4 semaines.
L’étude comportait 52 semaines
de traitement et 20 semaines de
wash-out. Les critères d’inclusion
comportaient au moins 2 poussées
dans l’année ou bien une lésion
gado+ dans les 6 semaines. 92 %
des patients ont terminé l’étude.
75 % de la population incluse
était naïve de traitement. L’EDSS
moyen à l’inclusion était de 2,7. Les
TAP observés ont été de 0,46 sous
placebo, 0,21 sous DAC 150 mg et
0,23 sous DAC 300 mg, soit une
réduction de 54 % et 50 % respectivement (Fig. 3). La proportion de
patients ayant présenté une poussée au cours des 2 ans était réduite
de 51 % et 55 %. Le risque de subir
une progression du handicap était
réduite de 43 et 57 % respectivement. L’activité IRM à 52 semaines
était réduite de 79 % et 86 % respectivement. Concernant la sécurité, les évènements indésirables
graves en dehors des poussées ont
été au nombre de 6 sous placebo,
7 sous 150 mg et 9 sous 300 mg.
Sous traitement, la fréquence des
­infections bénignes était légèrement augmentée, et des élévations
modérées des enzymes hépatiques
ont été observées, d’apparition assez tardive.
1,39
1,25
- 44 %
1
- 62 %
- 86 %
- 70 %
- 74 %
0,42
0,36
0,78
0,75
0,54
0,50
0,19
0,25
0
0,23
0,21
0,20
- 50 %
Placebo
0,25
0,5
1,25
2
10 mg
Figure 4 - Siponimod : lésions actives en IRM (cumulées à 3 mois).
254
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Sclérose en plaques
Laquinimod :
résultats poolés des études de phase III
ALLEGRO et BRAVO
Le laquinimod est un immunomodulateur administré par voie orale
en 1 prise de 0,6 mg par jour.
ALLLEGRO a inclus 1 106 patients versus placebo et BRAVO
884 versus Avonex® (10). Il a été
observé à l’inclusion un déséquilibre de l’activité IRM, avec plus
d’IRM gado+ dans le bras placebo
d’ALLEGRO, et l’inverse dans
BRAVO. Pooler les 2 études permet donc d’avoir des cohortes plus
homogènes, ce qui donne 1 990 patients, 984 sous laquinimod et
1 006 sous placebo. 80 % ont terminé l’étude. Sous laquinimod le TAP
est réduit de 21 % par rapport au
placebo. Le risque d’observer une
progression du handicap confirmée à 6 mois est réduit de 46 %. Et
l’atrophie cérébrale diminue, avec
une différence de progression du
BPF à 2 ans réduite de 30 %.
Siponimod, nouveau
modulateur sélectif du récepteur de
la sphingosine-1phosphate
Une étude de phase II (11) évalue
l’effet du siponimod (BAF 312),
molécule qui a une sélectivité particulière pour le récepteur S1P1,5.
Ces récepteurs se trouvent majoritairement sur les lymphocytes et
les cellules neurales. L’effet est réversible sur les lymphocytes avec
un wash-out de 6 jours. L’objectif
primaire radiologique était une
étude dose/réponse sur les lésions
actives cumulées à 3 mois, et l’objectif primaire clinique le taux annualisé de poussées à 6 mois. Par
ailleurs la tolérance a été évaluée,
et une titration de doses était effectuée pour l’instauration. 188 patients ont été répartis en 4 bras :
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0,7
0,6
spécial AAN
0,58
0,5
0,3
0,4
0,3
0,23
0,2
Sipo 1,25 mg
Sipo 2 mg
0,2
0,1
0
Placebo
Sipo 10 mg
Figure 5 - TAP sous siponimod.
10 mg, 2 mg, 0,5 mg et placebo. A
M3 après une analyse intérimaire,
2 doses supplémentaires (1,25 mg
et 0,25 mg) ont été rajoutées pour
l’inclusion de 109 autres patients.
A M6 les patients sous placebo ont
été également répartis entre les
différentes doses de siponimod.
Sur le critère IRM, les proportions de lésions actives à 3 mois
sont présentées dans la figure 4. Le
taux annualisé de poussées était
de 0,58 sous placebo, 0,23 sous
1,25 mg, 0,20 sous 2 mg et 0,30
sous 10 mg (Fig. 5). La dose la plus
appropriée apparaît être celle de
2 mg. Les effets indésirables présentés ont été surtout des maux de
tête, une bradycardie, des vertiges
et des nasopharyngites. Les enzymes hépatiques pouvaient être
modifiées. Un patient a présenté
un œdème maculaire. Avec la titration de dose, l’intensité des bradycardies a diminué et aucun BAV
n’a été observé.
tériflunomide :
séquelles de
poussées ou poussées conduisant à une
hospitalisation
Il s’agit d’une étude post-hoc de
l’étude TEMSO (12), étude de phase
III contre placebo, qui a compris
1 088 patients suivis 2 ans, répartis
entre les bras placebo, tériflunomide 7 mg et 14 mg. Sous traitement le TAP était réduit de 31 % et
la progression du handicap de 30 %.
La fréquence des poussées conduisant à une hospitalisation est réduite de 36 % sous 7 mg et de 59 %
sous 14 mg par rapport au placebo
(0,139 vs 0,089 et 0,057). La fréquence des poussées laissant des
séquelles est de 0,168 sous placebo, 0,126 sous 7 mg (non significatif ) et 0,080 sous 14 mg (-53 %). Le
traitement réduit donc le risque
d’hospitalisation et de séquelles,
par poussée, avec une supériorité
de la dose de 14 mg sur ces critères.
ocrélizumab  :
résultats de la phase
II à 96 semaines L’ocrélizumab est un anticorps
anti-CD20 humanisé. 220 patients avec SEP-RR ont été randomisés en 4 bras 1 :1 :1 :1 : placebo,
Avonex®, ocrélizumab IV 300 mg
x 2 et ocrélizumab IV 1 000 mg x
2 (13). Après la semaine 24, tous
les patients recevaient de l’ocrélizumab, en ouvert. 183 patients
ont terminé les 96 semaines, avec
un taux annualisé de poussées à la
fin de l’étude autour de 0,2 selon
les groupes. A la semaine 96, il n’y
255
spécial AAN
Sclérose en plaques
avait aucune lésion active en IRM
dans les bras ayant reçu l’ocrélizumab depuis le départ. L’atrophie
était estimée sous traitement à
une réduction autour de 1 % de la
fraction parenchymateuse cérébrale entre les semaines 12 et 96.
Il n’y a pas eu d’alerte en terme
de sécurité, hormis un décès
par un syndrome de réponse inflammatoire systémique chez un
homme de 41 ans qui s’était fait
piquer par une abeille 5 jours
avant et était porteur d’une mutation particulière ; un rôle de
l’ocrélizumab ne peut cependant
pas être exclu. Il n’est pas apparu
de déséquilibre entre les groupes
dans les proportions d’infections, d’évènements indésirables
modérés ou sévères. Actuellement une étude de phase III versus Rebif®, ORCHESTRA, est en
cours.
Ac anti-JVC
Négatifs
0,09/1 000
Positifs
Immunosuppression antérieure
1-24 M
24-48 M
OUI
1,6/1 000
11,1/1 000
Figure 6 - Risque de LEMP sous natalizumab.
Natalizumab
qui était envisagé un traitement
par natalizumab. Initialement
53,5 % des patients sont positifs
pour le JCV, cette proportion
est supérieure pour les hommes
que pour les femmes. La séroconversion est de 2 à 3 % par an,
et n’est pas affectée par la durée
d’exposition au natalizumab ou
l’utilisation antérieure d’immunosuppresseurs. Sur les 22 LEMP
enregistrées, 8 patients avaient
séroconverti dans les 6 mois précédents.
Prévalence des
Anticorps anti-JC virus
Actualisation du risque
stratifié de LEMP
Dans l’étude STRATIFY 2 de
phase IV (14), 36 000 patients ont
été enrôlés entre avril 2010 et octobre 2011, qui recevaient ou chez
NON
0,56/1 000
4,6/1 000
La population mondiale ayant été
traitée aujourd’hui est estimée à
195 500 patients/années d’exposition. Au vu des dernières données
(15), le schéma du risque de LEMP
est actualisé comme indiqué dans
la figure 6.
Fingolimod
Tolérance cardiaque
Le fingolimod a un effet similaire à
une stimulation vagale, en ouvrant
un canal K+ de myocytes atriaux.
Dans l’étude FIRST (16), 2 415 patients ont été monitorés par un
Holter ECG 24 h avant, jusqu’à 6 h
après la première dose. Certains
avaient des facteurs de risque cardiaque, comme un asthme ou un
diabète, un traitement par bêtabloquants ou calcibloqueurs. En
effet, les patients avec facteurs de
risque vasculaires n’avaient pas
• En bref
La vitamine D reste d’actualité
L’AAN 2012 n’a pas apporté de résultats concernant le
bénéfice potentiel de la supplémentation en vitamine
D dans le traitement de la SEP. En revanche, de nombreuses communications étaient consacrées à son rôle
dans la survenue ou la gravité de la maladie.
Une étude canadienne a montré, sur une cohorte de
30 patients ayant présenté une neuropathie optique
inflammatoire, qu’il existait une corrélation entre la
présence d’une carence en vitamine D et la gravité de
la névrite optique. Les patients carencés présentaient
en OCT un œdème papillaire plus important qui pouvait
persister jusqu’à 6 mois après la survenue de l’épisode.
Les auteurs interprètent ce résultat comme la traduction du rôle immunomodulateur de la vitamine D, ce
qui serait en faveur d’une correction pharmacologique
chez les patients carencés.
Mikael Cohen
(Hôpital Pasteur, CHRU de Nice)
Référence : Burton J, Tung C, Trufyn J et al. The role of vitamin D status in optic neuritis recovery. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April
21-28, 2012 : P05.102.
256
Neurologies • Juin 2012 • vol. 15 • numéro 149
Sclérose en plaques
0,35
0,3
0,29
0,3
spécial AAN
0,25
0,2
0,15
0,1
0,11
0,1
0,05
0
12-24
24-48
FINGO 0,5 mg
0,16
0,13
0,06
0,07
12-24
24-48
FINGO 1,25 mg
12-24
24-48
Switch vers 0,5 mg
12-24
24-48
Switch vers 1,25 mg
Figure 7 - TAP au cours de la phase d’extension de FREEDOMS.
été inclus dans les études princeps.
En post-dose, l’incidence des BAV
de second degré de type Mobitz I
est de 1,4 % et l’incidence des BAV
2:1 est de 0,5 %. Ces résultats sont
plutôt rassurants.
Efficacité et tolérance à
long terme
A la fin de l’étude de phase III
FREEDOMS
évaluant
FTY
1,25 mg vs 0,5 mg vs placebo, 84 %
des patients ont continué en ouvert au cours de la phase d’extension (17). 90 % de la cohorte ont
dépassé 42 mois et 40 % ont dépassé 48 mois. Les taux annualisés
de poussées sont présentés sur la
figure 7. En termes de progression
du handicap et de réduction du volume cérébral, les patients ayant
commencé le traitement tôt paraissent avantagés. Il n’est pas apparu d’alerte particulière concernant la sécurité.
Cellcept® en traitement de fond
Un poster de l’équipe nantaise (18)
présentait une étude rétrospective multicentrique sur 362 patients qui ont utilisé le mycophénolate mofétil (MMF). Deux
sous-groupes étaient définis : ceux
ayant reçu un autre traitement
immunosupresseur (IS) dans les
2 ans précédant le MMF (154 patients) et ceux n’en ayant pas reçu
(sans IS, 208 patients). Durant
l’année précédant le traitement
par MMF dans le groupe sans IS,
le TAP était de 0,92 ± 0,96, et pendant la première année de traitement, le TAP est réduit de façon
• En bref
Une immunomodulation
induite par les helminthes
Deux études exploratoires ont proposé d’évaluer une
immunomodulation induite par le portage de parasites
intestinaux, en choisissant Trichuris suis ova, vers qui
a pour hôte habituel le porc, et non contagieux chez
l’homme. Les données de tolérance sont bonnes en
dehors de dérangements gastro-intestinaux, mais les
données d’efficacité restent à évaluer.
Caroline Bensa
(Fondation Rothschild, Paris)
Trichuris suis ova.
Références : • Fleming J, Isaak A, Vanessa Hardin L et al. Temporal changes in MRI activity, inflammation, immunomodulation, and gene expression in relapsing-remitting multiple sclerosis subjects treated with helminth probiotic Trichuris suis. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April
21-28, 2012 : S30.004. • Voldsgaar A, Bager P, Kapel C et al. Trichuris suis ova therapy for relapsing multiple sclerosis. A safety study. 64th AAN
Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S30.005.
Neurologies • Juin 2012 • vol. 15 • numéro 149
257
spécial AAN
Sclérose en plaques
significative à 0,37 ± 0,72. Les effets indésirables, chez 10,2 % des
patients, étaient essentiellement
des troubles digestifs, infections
bénignes, asthénie, lymphopénie transitoire. L’EDSS, qui avait
tendance à augmenter l’année
précédant l’instauration du MMF
(de 4,13 ± 1,72 à 4,48 ± 1,65), est en
moyenne resté stable 1 an après
l’instauration (4,69 ± 1,65). n
Correspondance
Dr Caroline BENSA
Fondation Rothschild
Service de neurologie
25 rue Manin - 75019 Paris
E-mail : [email protected]
Mots-clés :
Sclérose en plaques, BG12,
Acétate de glatiramère,  
Interférons, Alemtuzumab,  
Daclizumab, Laquinimod,  
Siponimod, Tériflunomide,
Ocrélizumab, Natalizumab,  
Fingolimod, Mycophénolate mofetil.
Bibliographie
1. Fox R, Miller D, Phillips JT et al. Clinical efficacy of BG-12 in relapsing-remitting
multiple sclerosis (RRMS): Data from the phase 3 CONFIRM study. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S01.003.
2. Miller D, Fox R, Phillips JT et al. Effects of BG-12 on magnetic resonance imaging (MRI) endpoints in patients with relapsing-remitting multiple sclerosis
(RRMS): data from the phase 3 CONFIRM study. 64th AAN Annual Meeting, New
Orleans, April 21-28, 2012 : S11.001.
3. Phillips JT, Fox R, Miller D et al. Safety and tolerability of BG-12 in patients
with relapsing-remitting multiple sclerosis (RRMS): analyses from the CONFIRM
study. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S41.005
4. Cohen J, Twyman C, Douglas Arnold D et al. Efficacy and safety results from
Comparison of Alemtuzumab and Rebif® Efficacy in Multiple Sclerosis II (CAREMS II): a phase 3 study in relapsing-remitting multiple sclerosis patients who
relapsed on prior therapy. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28,
2012 : S01.004.
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64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : P04.144.
• En bref
© luismmolina - Istockphoto
Cellules souches autologues d’origine
mésenchymateuse : étude de phase I
Les cellules souches
ont des propriétés
immunomodulatrices,
neurotrophiques, de
transdifférenciation
et de réparation in
vitro ; chez l’animal,
elles améliorent différents modèles de lésions du SNC.Cette étude propose
d’évaluer la tolérance d’un traitement par cellules souches
autologues d’origine mésenchymateuse chez 24 patients,
atteints de maladie active, rémittente ou progressive.
Les cellules souches mésenchymateuses sont prélevées
dans la moelle osseuse, elles sont mises en cultures puis
reperfusées. Pour l’instant 12 patients ont été inclus, 10
ont reçu la perfusion, et 4 ont terminé l’étude (6 mois
post-perfusion) sans montrer d’alerte particulière en
matière de sécurité.
Caroline Bensa
(Fondation Rothschild, Paris)
Référence : Cohen J, Bar-Or A, Bermel, R et al. Phase 1 clinical trial of autologous mesenchymal stem cell transplantation in multiple sclerosis. A
safety study. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S30.002.
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Neurologies • Juin 2012 • vol. 15 • numéro 149