SEP Actualités thérapeutiques 1
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spécial AAN Sclérose en plaques 1 Actualités thérapeutiques Molécules connues et thérapies innovantes n Au cours de l’AAN, cette année, nous avons pu avoir du recul et un partage d’expérience sur des molécules que nous utilisons déjà, approfondir nos connaissances sur des molécules que nous pourrons probablement utiliser bientôt. Il a également été question de thérapies innovantes, comme l’ingestion d’helminthes ! BG12 : étude CONFIRM Après DEFINE contre placebo, CONFIRM (1-3) est un essai en double aveugle randomisé avec 4 bras : BG12 240 mg deux fois par jours (2x/j), BG12 240 mg trois fois par jour (3x/j), placebo et acétate de glatiramère. Il a inclus 1 430 patients RRMS et a duré 2 ans. Ils devaient avoir présenté au moins une poussée l’année précédant l’inclusion ou présenter une lésion gado+ sur une IRM datant de moins de 6 semaines. Les groupes étaient comparables sur le plan démographique, 30 % des patients avaient déjà pris un traitement de fond de la maladie. 80 % des patients ont terminé l’étude, de façon identique dans les 4 groupes. Pour l’objectif primaire, le taux annualisé de poussées (TAP) sur 2 ans est réduit de 44 % sous BG12 2x/j et de 51 % sous BG12 3x/j (Fig. 1). L’apparition de nouvelles lésions T2 est réduite de 71 % sous 2x/j, 73 % sous 3x/j, 54 % sous AG. L’apparition de trous noirs T1 est réduite de 57 % sous 2x/j, 65 % sous 3x/j, 41 % sous AG. La progression du handicap confirmée à 12 semaines est réduite de 21 % sous 2x/j et 24 % sous 3x/j, mais ces valeurs ne sont pas significatives. *Service de neurologie, Fondation Rothschild, Paris 252 0,45 0,40 Caroline Bensa* 0,401 0,35 - 44 % 0,30 0,25 0,224 0,20 - 51 % 0,28 0,198 0,15 0,10 0,05 0 Placebo BG12 2PJ BG12 3PJ Copaxone Figure 1 - Etude DEFINE. TAP sur 2 ans. D’après Fox et al. Les effets indésirables les plus fréquents étaient les flushes et les symptômes gastro-intestinaux, surtout le premier mois. Il était observé fréquemment une leucopénie et une lymphopénie, qui restaient dans les limites de la normale. La répartition des effets indésirables est détaillée dans le tableau 1. Alemtuzumab: CARE MS II et CARE MS I L’étude CARE MS I est réalisée chez des patients naïfs de traitement et CARE MS II chez des patients ayant déjà reçu un traitement de fond (4-8). CARE MS II est une étude de phase III comparant l’IFNβ-1a SC à l’alemtuzumab IV, Ac anti-CD 52 qui réduit la population de lymphocytes B et T. Au décours d’une activité immunosuppressive, il s’ensuit une reconstitution immune plus riche en cellules régulatrices et en lymphocytes T mémoire. L’alemtuzumab aurait donc aussi une action immunorégulatrice. • Les patients de CARE MS II devaient avoir présenté au moins 2 poussées dans les 2 ans dont au moins 1 l’année précédente, et avoir fait une poussée sous traitement par IFN ou AG bien conduit depuis au moins 6 mois. Ils ont été randomisés en 2 :1, soit IFNβ-1a 44 μg SC 3x/sem pendant 24 mois (202 patients), soit 2 cures d’alemtuzumab 12 mg/j IV, la première à Neurologies • Juin 2012 • vol. 15 • numéro 149 Sclérose en plaques Tableau 1 - Répartition des effets indésirables dans l’étude CONFIRM. Placebo BG12 2x/jour BG12 3x/jour AG Tous EI 333 (92 %) 94 % 92 % 87 % EI sévères 22 % 17 % 16 % 17 % Arrêts de trt dus à EI 10 % 12 % 12 % 10 % Infections 50 % 56 % 56 % 50 % Infections sévères 1 % 2 % 2 % 1 % Cancers 1 0 0 4 Décès 1 (AVC) 0 1 (poussée) 1 (suicide) nouvelles lésions T2 était de 46 % sous alemtuzumab et 68 % sous IFN. La proportion de patients avec des lésions gado+ à 2 ans était de 19 % sous alemtuzumab et 34 % sous IFN. Sur le plan de la sécurité, les nombres d’évènements indésirables et d’évènements indésirables graves étaient comparables entre les 2 groupes. Des réactions à la perfusion étaient observées pendant les cures d’alemtuzumab, contrôlables avec une prémédication. Il y a eu plus d’infections sous alemtuzumab (3,7 % vs 1,5 %). Des dysthyroïdies de sévérité légère à modérée ont été relevées, et des thrombocytopénies auto-immunes (7 cas), répondant bien au traitement de première intention sauf chez 1 patient qui a dû être splénectomisé. • Pour être inclus dans CARE MS I, les patients devaient être à moins de 5 ans du premier symptôme de la maladie et avoir un EDSS entre 0 et 3. Ils ont été randomisés en 2 :1 entre J0 pendant 5 j, la deuxième à 1 an sur 3 jours (435 patients). Un troisième bras alemtuzumab 24 mg/j était prévu, mais il a été suspendu (161 patients). La population incluse était homogène entre les groupes, et avait en moyenne un TAP de 1,6 l’année précédant l’inclusion. Les traitements précédents étaient répartis aussi de façon homogène, sauf le natalizumab que seulement 3,5 % des patients avaient reçu initialement. Le TAP sur 2 ans était de 0,52 sous IFN et 0,26 sous alemtuzumab, soit une réduction de 49,4 %. La proportion de patients libres de poussée à 2 ans était de 65 % sous alemtuzumab et 47 % sous IFN. La progression du handicap confirmée à 6 mois était de 21 % sous IFN et 12,7 % sous alemtuzumab. L’EDSS moyen a progressé de 0,24 points au bout des 2 ans sous IFN, et a diminué de 0,17 sous alemtuzumab. En IRM, la proportion de patients présentant des Tableau 3 - Dystyroïdies sous alemtuzumab et interféron. 0 Rebif Alemtuzumab Hyperthyroïdies 3 31 Hypothyroïdies 6 29 Goitres 0 6 Nodules 0 1 Anomalies biologiques 3 1 Neurologies • Juin 2012 • vol. 15 • numéro 149 - 0,5 les bras alemtuzumab 12 mg IV (n = 376) et IFN (n = 187 patients). Sous alemtuzumab, le taux annualisé de poussées était réduit de 55 % par rapport à l’IFN. La proportion de patients libres de poussée à 2 ans était de 78 % sous alemtuzumab et 59 % sous IFN. L’effet sur la progression n’était pas significatif, peut-être parce qu’une progression du handicap n’a été observée que rarement (8 % vs 11%). Par contre, sous alemtuzumab les patients ont montré une amélioration des échelles fonctionnelles MSFC et de la lecture à bas contraste. Sous alemtuzumab les patients présentaient moins de lésions actives (nouvelles ou gado+) en IRM, et l’atrophie cérébrale était réduite (BPF -1,49 sous IFN et -0,87 sous alemtuzumab) (Fig. 2). La procédure de minimisation du risque qui a été appliquée incluait un bilan hématologique, une créatininémie et un prélèvement urinaire mensuels, un interrogatoire téléphonique ou Internet mensuel, un dosage de la TSH tous les 3 mois ; les patients et les médecins recevaient une éducation thérapeutique vis-à-vis des risques. Dans cette étude il a malheureusement été diagnostiqué 2 cancers dans le bras alemtuzumab. Il a été observé 12 dysthyroïdies sur les 187 patients sous Rebif® et 68/376 sous alemtuzumab (Tab. 3). Leur sévérité était cotée grade 1 ou 2 ; une seule a conduit à l’arrêt du traitement. Ces problèmes survenaient IFN -1 - 1,5 -2 spécial AAN Alem -0,87 - 1,49 Figure 2 - Etude CARE MS I. Réduction du BPF (Brain Parenchymal Fraction) sous IFN et sous alemtuzumab. 253 spécial AAN Sclérose en plaques après 3 mois et surtout dans la deuxième année du traitement. Quatre dysthyroïdies ont donné lieu à des évènements indésirables graves : 2 maladies de Grave et 2 crises thyrotoxiques. La présence d’Ac anti-TPO au départ était un facteur de risque supplémentaire, mais la plupart des dysthyroïdies sont survenues sans anti-TPO. Il a été observé des réactions à la perfusion, et 3 thrombocytopénies auto-immunes ont été relevées sous alemtuzumab, vs 1 sous IFN. Le pourcentage d’infections était plus élevé sous alemtuzumab (67 % vs 46 %), de sévérité légère à modérée. Les infections avaient une bonne réponse au traitement de première intention, il s’agissait surtout d’infections respiratoires hautes, d’infections urinaires et d’herpès labiaux. Les infections sévères ont eu des fréquences de 1,1 % sous IFN et 1,9 % sous alemtuzumab. Ces infections survenaient surtout 1 mois après la première injection, leur fréquence n’augmentait pas après la deuxième administration. Ces risques paraissent gérables avec la procédure de minimisation du risque qui a été appliquée. Daclizumab : étude SELECT Dans cette étude de phase III en double aveugle (9), 621 patients 1,50 0,50 0,46 0,45 0,40 0,35 - 54 % 0,30 0,25 0,15 0,10 0,05 0 Placebo DAC 150 mg DAC 300 mg Figue 3 - Taux annualisé de poussées dans l’étude SELECT. ont été randomisés en 3 bras : placebo, DAC 150 mg SC/4 semaines ou DAC 300 mg SC/4 semaines. L’étude comportait 52 semaines de traitement et 20 semaines de wash-out. Les critères d’inclusion comportaient au moins 2 poussées dans l’année ou bien une lésion gado+ dans les 6 semaines. 92 % des patients ont terminé l’étude. 75 % de la population incluse était naïve de traitement. L’EDSS moyen à l’inclusion était de 2,7. Les TAP observés ont été de 0,46 sous placebo, 0,21 sous DAC 150 mg et 0,23 sous DAC 300 mg, soit une réduction de 54 % et 50 % respectivement (Fig. 3). La proportion de patients ayant présenté une poussée au cours des 2 ans était réduite de 51 % et 55 %. Le risque de subir une progression du handicap était réduite de 43 et 57 % respectivement. L’activité IRM à 52 semaines était réduite de 79 % et 86 % respectivement. Concernant la sécurité, les évènements indésirables graves en dehors des poussées ont été au nombre de 6 sous placebo, 7 sous 150 mg et 9 sous 300 mg. Sous traitement, la fréquence des infections bénignes était légèrement augmentée, et des élévations modérées des enzymes hépatiques ont été observées, d’apparition assez tardive. 1,39 1,25 - 44 % 1 - 62 % - 86 % - 70 % - 74 % 0,42 0,36 0,78 0,75 0,54 0,50 0,19 0,25 0 0,23 0,21 0,20 - 50 % Placebo 0,25 0,5 1,25 2 10 mg Figure 4 - Siponimod : lésions actives en IRM (cumulées à 3 mois). 254 Neurologies • Juin 2012 • vol. 15 • numéro 149 Sclérose en plaques Laquinimod : résultats poolés des études de phase III ALLEGRO et BRAVO Le laquinimod est un immunomodulateur administré par voie orale en 1 prise de 0,6 mg par jour. ALLLEGRO a inclus 1 106 patients versus placebo et BRAVO 884 versus Avonex® (10). Il a été observé à l’inclusion un déséquilibre de l’activité IRM, avec plus d’IRM gado+ dans le bras placebo d’ALLEGRO, et l’inverse dans BRAVO. Pooler les 2 études permet donc d’avoir des cohortes plus homogènes, ce qui donne 1 990 patients, 984 sous laquinimod et 1 006 sous placebo. 80 % ont terminé l’étude. Sous laquinimod le TAP est réduit de 21 % par rapport au placebo. Le risque d’observer une progression du handicap confirmée à 6 mois est réduit de 46 %. Et l’atrophie cérébrale diminue, avec une différence de progression du BPF à 2 ans réduite de 30 %. Siponimod, nouveau modulateur sélectif du récepteur de la sphingosine-1phosphate Une étude de phase II (11) évalue l’effet du siponimod (BAF 312), molécule qui a une sélectivité particulière pour le récepteur S1P1,5. Ces récepteurs se trouvent majoritairement sur les lymphocytes et les cellules neurales. L’effet est réversible sur les lymphocytes avec un wash-out de 6 jours. L’objectif primaire radiologique était une étude dose/réponse sur les lésions actives cumulées à 3 mois, et l’objectif primaire clinique le taux annualisé de poussées à 6 mois. Par ailleurs la tolérance a été évaluée, et une titration de doses était effectuée pour l’instauration. 188 patients ont été répartis en 4 bras : Neurologies • Juin 2012 • vol. 15 • numéro 149 0,7 0,6 spécial AAN 0,58 0,5 0,3 0,4 0,3 0,23 0,2 Sipo 1,25 mg Sipo 2 mg 0,2 0,1 0 Placebo Sipo 10 mg Figure 5 - TAP sous siponimod. 10 mg, 2 mg, 0,5 mg et placebo. A M3 après une analyse intérimaire, 2 doses supplémentaires (1,25 mg et 0,25 mg) ont été rajoutées pour l’inclusion de 109 autres patients. A M6 les patients sous placebo ont été également répartis entre les différentes doses de siponimod. Sur le critère IRM, les proportions de lésions actives à 3 mois sont présentées dans la figure 4. Le taux annualisé de poussées était de 0,58 sous placebo, 0,23 sous 1,25 mg, 0,20 sous 2 mg et 0,30 sous 10 mg (Fig. 5). La dose la plus appropriée apparaît être celle de 2 mg. Les effets indésirables présentés ont été surtout des maux de tête, une bradycardie, des vertiges et des nasopharyngites. Les enzymes hépatiques pouvaient être modifiées. Un patient a présenté un œdème maculaire. Avec la titration de dose, l’intensité des bradycardies a diminué et aucun BAV n’a été observé. tériflunomide : séquelles de poussées ou poussées conduisant à une hospitalisation Il s’agit d’une étude post-hoc de l’étude TEMSO (12), étude de phase III contre placebo, qui a compris 1 088 patients suivis 2 ans, répartis entre les bras placebo, tériflunomide 7 mg et 14 mg. Sous traitement le TAP était réduit de 31 % et la progression du handicap de 30 %. La fréquence des poussées conduisant à une hospitalisation est réduite de 36 % sous 7 mg et de 59 % sous 14 mg par rapport au placebo (0,139 vs 0,089 et 0,057). La fréquence des poussées laissant des séquelles est de 0,168 sous placebo, 0,126 sous 7 mg (non significatif ) et 0,080 sous 14 mg (-53 %). Le traitement réduit donc le risque d’hospitalisation et de séquelles, par poussée, avec une supériorité de la dose de 14 mg sur ces critères. ocrélizumab : résultats de la phase II à 96 semaines L’ocrélizumab est un anticorps anti-CD20 humanisé. 220 patients avec SEP-RR ont été randomisés en 4 bras 1 :1 :1 :1 : placebo, Avonex®, ocrélizumab IV 300 mg x 2 et ocrélizumab IV 1 000 mg x 2 (13). Après la semaine 24, tous les patients recevaient de l’ocrélizumab, en ouvert. 183 patients ont terminé les 96 semaines, avec un taux annualisé de poussées à la fin de l’étude autour de 0,2 selon les groupes. A la semaine 96, il n’y 255 spécial AAN Sclérose en plaques avait aucune lésion active en IRM dans les bras ayant reçu l’ocrélizumab depuis le départ. L’atrophie était estimée sous traitement à une réduction autour de 1 % de la fraction parenchymateuse cérébrale entre les semaines 12 et 96. Il n’y a pas eu d’alerte en terme de sécurité, hormis un décès par un syndrome de réponse inflammatoire systémique chez un homme de 41 ans qui s’était fait piquer par une abeille 5 jours avant et était porteur d’une mutation particulière ; un rôle de l’ocrélizumab ne peut cependant pas être exclu. Il n’est pas apparu de déséquilibre entre les groupes dans les proportions d’infections, d’évènements indésirables modérés ou sévères. Actuellement une étude de phase III versus Rebif®, ORCHESTRA, est en cours. Ac anti-JVC Négatifs 0,09/1 000 Positifs Immunosuppression antérieure 1-24 M 24-48 M OUI 1,6/1 000 11,1/1 000 Figure 6 - Risque de LEMP sous natalizumab. Natalizumab qui était envisagé un traitement par natalizumab. Initialement 53,5 % des patients sont positifs pour le JCV, cette proportion est supérieure pour les hommes que pour les femmes. La séroconversion est de 2 à 3 % par an, et n’est pas affectée par la durée d’exposition au natalizumab ou l’utilisation antérieure d’immunosuppresseurs. Sur les 22 LEMP enregistrées, 8 patients avaient séroconverti dans les 6 mois précédents. Prévalence des Anticorps anti-JC virus Actualisation du risque stratifié de LEMP Dans l’étude STRATIFY 2 de phase IV (14), 36 000 patients ont été enrôlés entre avril 2010 et octobre 2011, qui recevaient ou chez NON 0,56/1 000 4,6/1 000 La population mondiale ayant été traitée aujourd’hui est estimée à 195 500 patients/années d’exposition. Au vu des dernières données (15), le schéma du risque de LEMP est actualisé comme indiqué dans la figure 6. Fingolimod Tolérance cardiaque Le fingolimod a un effet similaire à une stimulation vagale, en ouvrant un canal K+ de myocytes atriaux. Dans l’étude FIRST (16), 2 415 patients ont été monitorés par un Holter ECG 24 h avant, jusqu’à 6 h après la première dose. Certains avaient des facteurs de risque cardiaque, comme un asthme ou un diabète, un traitement par bêtabloquants ou calcibloqueurs. En effet, les patients avec facteurs de risque vasculaires n’avaient pas • En bref La vitamine D reste d’actualité L’AAN 2012 n’a pas apporté de résultats concernant le bénéfice potentiel de la supplémentation en vitamine D dans le traitement de la SEP. En revanche, de nombreuses communications étaient consacrées à son rôle dans la survenue ou la gravité de la maladie. Une étude canadienne a montré, sur une cohorte de 30 patients ayant présenté une neuropathie optique inflammatoire, qu’il existait une corrélation entre la présence d’une carence en vitamine D et la gravité de la névrite optique. Les patients carencés présentaient en OCT un œdème papillaire plus important qui pouvait persister jusqu’à 6 mois après la survenue de l’épisode. Les auteurs interprètent ce résultat comme la traduction du rôle immunomodulateur de la vitamine D, ce qui serait en faveur d’une correction pharmacologique chez les patients carencés. Mikael Cohen (Hôpital Pasteur, CHRU de Nice) Référence : Burton J, Tung C, Trufyn J et al. The role of vitamin D status in optic neuritis recovery. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : P05.102. 256 Neurologies • Juin 2012 • vol. 15 • numéro 149 Sclérose en plaques 0,35 0,3 0,29 0,3 spécial AAN 0,25 0,2 0,15 0,1 0,11 0,1 0,05 0 12-24 24-48 FINGO 0,5 mg 0,16 0,13 0,06 0,07 12-24 24-48 FINGO 1,25 mg 12-24 24-48 Switch vers 0,5 mg 12-24 24-48 Switch vers 1,25 mg Figure 7 - TAP au cours de la phase d’extension de FREEDOMS. été inclus dans les études princeps. En post-dose, l’incidence des BAV de second degré de type Mobitz I est de 1,4 % et l’incidence des BAV 2:1 est de 0,5 %. Ces résultats sont plutôt rassurants. Efficacité et tolérance à long terme A la fin de l’étude de phase III FREEDOMS évaluant FTY 1,25 mg vs 0,5 mg vs placebo, 84 % des patients ont continué en ouvert au cours de la phase d’extension (17). 90 % de la cohorte ont dépassé 42 mois et 40 % ont dépassé 48 mois. Les taux annualisés de poussées sont présentés sur la figure 7. En termes de progression du handicap et de réduction du volume cérébral, les patients ayant commencé le traitement tôt paraissent avantagés. Il n’est pas apparu d’alerte particulière concernant la sécurité. Cellcept® en traitement de fond Un poster de l’équipe nantaise (18) présentait une étude rétrospective multicentrique sur 362 patients qui ont utilisé le mycophénolate mofétil (MMF). Deux sous-groupes étaient définis : ceux ayant reçu un autre traitement immunosupresseur (IS) dans les 2 ans précédant le MMF (154 patients) et ceux n’en ayant pas reçu (sans IS, 208 patients). Durant l’année précédant le traitement par MMF dans le groupe sans IS, le TAP était de 0,92 ± 0,96, et pendant la première année de traitement, le TAP est réduit de façon • En bref Une immunomodulation induite par les helminthes Deux études exploratoires ont proposé d’évaluer une immunomodulation induite par le portage de parasites intestinaux, en choisissant Trichuris suis ova, vers qui a pour hôte habituel le porc, et non contagieux chez l’homme. Les données de tolérance sont bonnes en dehors de dérangements gastro-intestinaux, mais les données d’efficacité restent à évaluer. Caroline Bensa (Fondation Rothschild, Paris) Trichuris suis ova. Références : • Fleming J, Isaak A, Vanessa Hardin L et al. Temporal changes in MRI activity, inflammation, immunomodulation, and gene expression in relapsing-remitting multiple sclerosis subjects treated with helminth probiotic Trichuris suis. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S30.004. • Voldsgaar A, Bager P, Kapel C et al. Trichuris suis ova therapy for relapsing multiple sclerosis. A safety study. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S30.005. Neurologies • Juin 2012 • vol. 15 • numéro 149 257 spécial AAN Sclérose en plaques significative à 0,37 ± 0,72. Les effets indésirables, chez 10,2 % des patients, étaient essentiellement des troubles digestifs, infections bénignes, asthénie, lymphopénie transitoire. L’EDSS, qui avait tendance à augmenter l’année précédant l’instauration du MMF (de 4,13 ± 1,72 à 4,48 ± 1,65), est en moyenne resté stable 1 an après l’instauration (4,69 ± 1,65). n Correspondance Dr Caroline BENSA Fondation Rothschild Service de neurologie 25 rue Manin - 75019 Paris E-mail : [email protected] Mots-clés : Sclérose en plaques, BG12, Acétate de glatiramère, Interférons, Alemtuzumab, Daclizumab, Laquinimod, Siponimod, Tériflunomide, Ocrélizumab, Natalizumab, Fingolimod, Mycophénolate mofetil. Bibliographie 1. Fox R, Miller D, Phillips JT et al. Clinical efficacy of BG-12 in relapsing-remitting multiple sclerosis (RRMS): Data from the phase 3 CONFIRM study. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S01.003. 2. Miller D, Fox R, Phillips JT et al. Effects of BG-12 on magnetic resonance imaging (MRI) endpoints in patients with relapsing-remitting multiple sclerosis (RRMS): data from the phase 3 CONFIRM study. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S11.001. 3. Phillips JT, Fox R, Miller D et al. Safety and tolerability of BG-12 in patients with relapsing-remitting multiple sclerosis (RRMS): analyses from the CONFIRM study. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S41.005 4. Cohen J, Twyman C, Douglas Arnold D et al. Efficacy and safety results from Comparison of Alemtuzumab and Rebif® Efficacy in Multiple Sclerosis II (CAREMS II): a phase 3 study in relapsing-remitting multiple sclerosis patients who relapsed on prior therapy. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S01.004. 5. Coles A, Brinar V, Arnold D et al. Efficacy and safety results from Comparison of Alemtuzumab and Rebif® Efficacy in Multiple Sclerosis I (CARE-MS I): a phase 3 study in relapsing-remitting treatment-naïve patients. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S01.006. 6. Arnold D, Brinar V, Cohen J et al. Effect of alemtuzumab vs. Rebif® on brain MRI measurements: results of CARE-MS I, a phase 3 study. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S11.006. 7. Selmaj K, Arnold D, Brinar V et al. Incidence of autoimmunity in a phase 3 trial: Comparison of Alemtuzumab and Rebif® in Multiple Sclerosis I (CARE-MS I). 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S41.006. 8. Havrdova E, Arnold D, Cohen J et al. Infections in Phase 3 Study: Comparison of Alemtuzumab and Rebif® Efficacy in Multiple Sclerosis I (CARE-MS I). 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S41.007. 9. Gold R, Giovannoni G, Selmaj K et al. A randomized, double-blind, placebo-controlled study to evaluate the safety and efficacy of daclizumab HYP monotherapy in relapsing-remitting multiple sclerosis: primary results of the SELECT trial. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S01.005. 10. Vollmer T, Comi G, Sorensen PS et al. Clinical efficacy of laquinimod for the treatment of multiple sclerosis: pooled analyses from the ALLEGRO and BRAVO phase III trials. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S01.007. 11. Stuve O, Selmaj K, Li D et al. BAF312, a selective sphingosine-1-phosphate receptor modulator improves MRI and clinical outcomes in relapsing-remitting multiple sclerosis (RRMS). 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S30.001. 12. Miller A, Lublin F, O’Connor P et al. Effect of teriflunomide on relapses with sequelae and eelapse leading to hospitalization in a population with relapsing forms of multiple sclerosis: results from the TEMSO study. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S30.003. 13. Hauser S, Kappos L, Li D et al. Long-term efficacy and safety of ocrelizumab in patients with relapsing-remitting multiple sclerosis (RRMS): week 96 results of a phase II, randomized, multicenter trial. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S30.006. 14. Bloomgren G, Richman S, Hotermans C et al. Updated incidence of progressive multifocal leukoencephalopathy in natalizumab-treated multiple sclerosis patients stratified by established risk factors. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S41.001. 15. Bozic C, Richman S, Plavina T et al. Anti-JCV antibody prevalence in patients with relapsing multiple sclerosis receiving or considering treatment with natalizumab: baseline results of STRATIFY-2. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S41.002. 16. Comi G, Kappos L, Palace J et al. Cardiac safety of fingolimod 0.5 mg during the first dose observation in 4-month, open-label, multi-center FIRST study in patients with relapsing MS. 64thAAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S41.003. 17. Kappos L, Radue EW, O’Connor P et al. Long-term efficacy and safety of fingolimod (FTY720) in relapsing-remitting multiple sclerosis (RRMS): results from the extension of the phase III FREEDOMS study. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S41.004. 18. Michel L, Vukusic S, De Seze J et al. Mycophenolate mofetil as a monotherapy in multiple sclerosis: a multicenter retrospective study on 362 Patients. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : P04.144. • En bref © luismmolina - Istockphoto Cellules souches autologues d’origine mésenchymateuse : étude de phase I Les cellules souches ont des propriétés immunomodulatrices, neurotrophiques, de transdifférenciation et de réparation in vitro ; chez l’animal, elles améliorent différents modèles de lésions du SNC.Cette étude propose d’évaluer la tolérance d’un traitement par cellules souches autologues d’origine mésenchymateuse chez 24 patients, atteints de maladie active, rémittente ou progressive. Les cellules souches mésenchymateuses sont prélevées dans la moelle osseuse, elles sont mises en cultures puis reperfusées. Pour l’instant 12 patients ont été inclus, 10 ont reçu la perfusion, et 4 ont terminé l’étude (6 mois post-perfusion) sans montrer d’alerte particulière en matière de sécurité. Caroline Bensa (Fondation Rothschild, Paris) Référence : Cohen J, Bar-Or A, Bermel, R et al. Phase 1 clinical trial of autologous mesenchymal stem cell transplantation in multiple sclerosis. A safety study. 64th AAN Annual Meeting, New Orleans, April 21-28, 2012 : S30.002. 258 Neurologies • Juin 2012 • vol. 15 • numéro 149