Nouvelles acquisitions diagnostiques et thérapeutiques sur les
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Nouvelles acquisitions diagnostiques et thérapeutiques sur les
Étude originale Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Nouvelles acquisitions diagnostiques et thérapeutiques sur les tumeurs stromales digestives : à propos de cinq cas Latifa Elkihal1 Fatima-Zohra Ajana1 Hassan Seddik1 Wafae Essamri1 Imane Benelbarhdadi1 Rajae Afifi1 Mustapha Benazzouz1 Abdellah Essaid1 Fouad Kettani2 1 Clinique médicale « C », CHU Ibn Sina, Rabat Maroc <[email protected]> <[email protected]> <[email protected]> <[email protected]> <[email protected]> <[email protected]> <[email protected]> <[email protected]> 2 Cabinet d’anatomopathologie, Avenue des Nations unies, Agdal-Rabat Maroc <[email protected]> Résumé Introduction : les tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) sont les tumeurs mésenchymateuses les plus fréquentes du tube digestif. Elles ont connu récemment beaucoup de progrès tant sur le plan diagnostique que thérapeutique. Les auteurs rapportent leur expérience pour 5 cas de GIST. Observations : l’étude a concerné 5 patients – 3 hommes et 2 femmes – d’une moyenne d’âge de 39,8 ans au moment du diagnostic. Les circonstances de découverte, les caractéristiques cliniques et morphologiques ont été décrites. Le siège des GIST a concerné l’œsophage (1 cas), l’estomac (2 cas), l’intestin grêle (1 cas) et le mésentère (1 cas). La taille tumorale était de 4 à 20 cm. Chez un patient, au moment du diagnostic, des métastases hépatiques ont été mises en évidence. Une étude immunohistochimique a été réalisée dans tous les cas : l’immunomarquage au CD34, CD117, PS 100 a été positif dans tous les cas, et l’actine musculaire lisse a été positive dans 2 cas. Tous les patients furent opérés et un patient a bénéficié d’une chimiothérapie mais mal suivie. Aucun des patients n’a pu bénéficier du traitement par imatinib, et sur un recul moyen de 40 mois, 1 patient a fait une carcinose péritonéale à 1 an, 3 patients des métastases hépatiques à 2 ans, dont une est décédée. Discussion : nos observations sont originales de par la rareté de la localisation de GIST, surtout pour la localisation œsophagienne et mésentérique. Les cas ont été discutés tout en faisant le point sur les nouvelles acquisitions diagnostiques et thérapeutiques (immunohistochimie, biologie moléculaire) et thérapeutiques (imatinib) ainsi que sur l’étude des critères histopronostiques. Conclusion : les GIST doivent être d’autant plus reconnues que ce sont les tumeurs mésenchymateuses les plus fréquentes du tube digestif et en espérant que les nouvelles avancées thérapeutiques puissent changer leur pronostic. Mots clés : tumeur digestive, marqueur immuno-histochimique, biologie moléculaire, gastro-entérologie, Maroc. Abstract Advances in the diagnosis and management of gastrointestinal tumours: 5 cases Tirés à part : L. Elkihal Introduction: Gastrointestinal stromal tumours (GIST) are the most frequent mesenchymatous tumours of the digestive tract. Options for diagnosis and treatment have developed rapidly in recent years. The authors report five cases of GIST. Cases: The study concerns 5 patients: 3 men and 2 women, with a mean age at diagnosis of 39.8 years. We describe the circumstances of discovery and the clinical and morphological characteristics of these tumours. They were located in the oesophagus (1 case), stomach (2 cases), small intestine (1 case) and mesentery (1 case). Tumour size ranged from 4-20 cm. Liver metastasis was identified at initial diagnosis for one patient. Immunohistochemical analysis identified expression of CD34, CD117 and S-100 proteins in all cases and smooth muscle actin in 2 cases. All the patients underwent surgical resection for GIST, and one received chemotherapy. No patient received imatinib treatment. After a mean follow-up of 40 months: one patient presented peritoneal carcinosis at one year, and 3 patients liver metastasis at 2 years; one of the latter died. Discussion: The cases reported here are original by the rarity of their localization (especially the oesophagus and the mesentery). Cahiers Santé vol. 15, n° 4, octobre-novembre-décembre 2005 271 Diagnosis and treatment options for patients are described in a discussion of the recent advances in the field. Conclusion: GIST are the most frequently mesenchymatous tumours of the digestive tract. They must be recognized, especially in view of their frequency. Optimal management today involves complete tumour resection and imatinib. Key words: gastro intestinal tumour, immunohistochemical marker, molecular biology, gastro-enterology. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. L es tumeurs stromales du tube digestif (Gastrointestinal stromal tumors, GIST) sont les tumeurs mésenchymateuses les plus fréquentes du tube digestif [1, 2]. Elles ont fait l’objet de multiples controverses en termes d’histogénèse, de lignée de différenciation et au regard de leur potentiel de malignité qui est difficile à évaluer [2, 3]. Actuellement, les concepts ont beaucoup évolué grâce aux progrès de la biologie moléculaire et des procédés thérapeutiques [2, 3]. Nous rapportons 5 cas de tumeurs stromales digestives diagnostiqués à la clinique médicale « C » du CHU Ibn Sina à Rabat, tout en faisant le point sur les nouvelles acquisitions diagnostiques et thérapeutiques concernant ces tumeurs. Observations Le tableau 1 résume les caractéristiques cliniques et évolutives de nos malades. Il s’agit de 5 malades (3 hommes et 2 femmes), âgés en moyenne de 39,8 ans (extrêmes de 24 à 60 ans). La symptomatologie fonctionnelle ayant amené au diagnostic était des hémorragies digestives dans 2 cas, des douleurs pelviennes dans 1 cas, une dysphagie dans 1 cas. Et chez un malade une masse abdominale a été retrouvée à l’examen clinique. Le retentissement sur l’état général était présent dans tous ces cas. Le siège de la tumeur stromale a intéressé l’œsophage dans 1 cas, l’estomac dans 2 cas, l’intestin grêle dans 1 cas et le mésentère dans le dernier cas. Les anomalies biologiques étaient marquées par une anémie ferriprive dans tous les cas. L’aspect endoscopique était ulcérobourgeonnant dans les 3 cas qui avaient bénéficié d’une endoscopie digestive. Des métastases hépatiques étaient présentes d’emblée chez un patient (observation n° 4) et, dans un cas, la rate était envahie (observation n° 3). L’aspect macroscopique était blanchâtre dans tous les cas. La taille moyenne de ces tumeurs était de 11,8 cm (extrêmes 4-20 cm) (tableau 2). L’architecture était précisée dans 2 cas, à savoir nodulaire dans 1 cas et polypoïde nodulaire dans l’autre. Des cellules fusiformes étaient présentes sur toutes les biopsies. Un immunomarquage positif au CD34, CD117, protéine S-100 (PS-100) et un immunomarquage positif à l’actine muscle lisse a été observé dans deux cas. Tous nos patients ont été opérés et dans le cas n° 4, le patient a bénéficié d’une chimiothérapie qui était mal suivie. Sur un recul moyen de 40 mois, l’évolution était marquée par des métastases hépatiques dans 3 cas dont un décès à 2 ans, une récidive tumorale avec carcinose péritonéale a été notée dans un autre cas à un an d’évolution et un patient a été perdu de vue. Abréviations ETG : EORTC : FOGD : GANTS : GIST : GPIAT : PAS : SFC : TDM : TSD : Échographie abdominale European Organization for Research and Treatment of Cancer Fibroscopie œso-gastro-duodénale Tumeurs de système nerveux autonome du tube digestif Gastro intestinal stromal tumours Tumeurs des cellules interstitielles de Cajal (ou pacemaker) Réactif de Schiff Stem cell factor Tomodensitométrie Tumeurs stromales digestives 272 Discussion Vers les années 1980, les tumeurs stromales digestives étaient considérées comme des tumeurs d’origine musculaire lisse, vu leur ressemblance avec les léiomyomes [1, 2]. Mais, grâce à l’immunohistochimie, on commençait à distinguer les GIST d’origine musculaire lisse qui exprimaient l’actine et les GIST d’origine schwannienne qui exprimaient la protéine S-100 [2, 3]. Cependant, il persistait des tumeurs stromales qui n’exprimaient aucun marqueur (tableau 3). Les dénominations de ces tumeurs se sont multipliées : « tumeurs musculaires lisses à pronostic inhabituel », « tumeur myéloïde intramurale de l’estomac », « plexomes », « tumeurs du système nerveux autonome » ou « GANTS », le terme de Gastrointestinal stromal tumors (GIST) étant utilisé par les Anglo-Saxons en 1983 [4]. Puis, une meilleure individualisation de ces tumeurs a vu le jour grâce à l’expression de la protéine C-kit ; cela fait même actuellement partie de la définition de ces tumeurs [3, 4]. La protéine C-kit est un récepteur transmembranaire ayant une activité tyrosine-kinase dont le ligand est un facteur de croissance, le Stem cell factor (SCF) [1, 5]. Des mutations du gène C-kit ont été mises en évidence dans des formes de GIST et se traduisent par une activation constitutionnelle de la protéine correspondante et par une prolifération cellulaire [1, 5]. Les cellules digestives de Cajal, cellules pacemaker de la paroi ou l’un de leurs précurseurs seraient à l’origine des GIST [1, 2, 5]. Les GIST sont les tumeurs mésenchymateuses les plus fréquentes du tube digestif [1-3]. Leur incidence est inférieure à 5 000 cas par ans aux États-Unis et à 1 000 cas en France [1, 3]. Kindblom a récemment estimé leur incidence à 20 cas par million d’habitants [4]. La localisation gastrique est la plus fréquente (70 %), suivie de l’intestin grêle (20-30 %) et à un degré moindre (10 %) viennent le colon, le rectum et encore plus rarement l’œsophage Cahiers Santé vol. 15, n° 4, octobre-novembre-décembre 2005 Tableau 1. Caractéristiques cliniques, topographiques, morphologiques et évolutives des malades. Table 1. Clinic, morphological and evolutive characteristics of our patients. Âge (ans) Sexe Signes cliniques révélateurs Siège de la tumeur Imagerie Observation 1 Observation 2 Observation 3 24 F Douleurs pelviennes fièvre, altération de l’état général Intestin grêle (à 10 cm de la valvule de Bauhin) 25 F Hémorragies digestives 46 H Hémorragies digestives 44 H Dysphagie 60 H Masse abdominale Estomac (antre) Estomac (sous cardiale) Œsophage Mésentère - TOGD : image volumineuse de 8 cm - ETG = normale - ETG : normale - TDM : processus gastrique avec envahissement de la rate (F1) ETG + TDM : tumeur du mésentère Masse polypoïde, ulcérée Formation polypoïde sous cardiale ombiliquée (F2) - RxP : élargissement médiastinal (F3) - TOGD : énorme processus ulcérobourgeonnant (F4) - ETG : métastases hépatiques (F5) - TDM : processus œsophage (F6) Processus ulcérobourgeonnant antérieur du 1/3 moyen de l’œsophage jusqu’au cardia (F7) Œsophagectomie transhiatale (F8, F9, F10, F11) + anastomose oeso-gastrique + métastasectomie du segment V du foie Métastases hépatiques à 2 ans Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Endoscopie Traitement Résection tumorale + rétablissement de continuité Antrectomie + anastomose gastroduodénale à la Pean Gastrectomie totale + anastomose oeso-jéjunale + splénectomie Suivi Métastases hépatiques puis décès à 2 ans Perdue de vue Métastases hépatiques à 2 ans Observation 4 Observation 5 Résection tumorale de l’épiploon Carcinose péritonéale à 1 an RxP : radiographie du poumon ; TOGD : Transite baryté oesopha-gastro-duodénal ; TDM : tomodensitométrie ; ETG : échographie abdominale ; F : figure numérotée (Voir Annexe 1). Tableau 2. Aspects anatomopathologiques et immunohistochimiques observés chez nos malades. Table 2. Histologic and immunohistochemical characteristics of our patients. Siège Taille Couleur Obs 1 Intestin grêle 4 cm/3 cm Blanchâtre Obs 1 Estomac 5 cm/7 cm Blanchâtre Obs 3 Estomac 15 cm/10 cm Blanchâtre Obs 4 1/3 inf Étendue œsophage sur 15 cm Blanchâtre Obs 5 Mésentère 20 cm Blanchâtre Aspect Architecture macroscopique Masse bourgeonnante Nodulaire Histologie Cellules ovoïdes et fusiformes Masse exophytique Polypoïde ulcérée au centre, et multinodulaire infiltrante Masse polypoïde, ombiliquée au centre avec des ulcérations creusantes Masse ulcérobourgeonnante et friable, hémicirconférentielle prenant plus de 3/4 de la lumière œsophagienne Masse ulcérobourgeonnante épiploïque accolée à l’estomac Cellules fusiformes Cellules fusiformes Cellules fusiformes Cellules ovoïdes et fusiformes Immunomarquage CD34, CD117+ HES+, PS100+ Actine muscle lisse+ Différenciation schwanienne CD34 +, CD117+ PS-100 + Actine muscle lisse CD34+, CD117+ (F12, F13, F14, F15) PS-100+, actine muscle lisse+ CD34+,CD117+ PS 100 + EMA + Desmine - Desmine -,PS-100+ CD34 + CD117+ Obs : observation ; F : figure numérotée (Voir Annexe 1). et le mésentère [4-6]. Parmi les cas que nous avons rapportés, la localisation œsophagienne (cas n° 4) et mésentérique (cas n° 5) sont originales par la rareté de leur siège ; la localisation gastrique (cas n° 2 et 3) ainsi que la localisation grêlique (cas n° 1) sont en revanche habituelles. Ces tumeurs se voient à tout âge, avec une prédominance vers 50 à 60 ans [3, 7, 8] ; dans nos observations l’âge se situe Cahiers Santé vol. 15, n° 4, octobre-novembre-décembre 2005 entre 24 et 50 ans. Elles seraient plus fréquentes chez l’homme avec un sex ratio de 1,5 à 2 [5]. Les observations rapportées concernent 2 femmes et 3 hommes. 273 Tableau 3. Classification des différentes différenciations des tumeurs stromales avec le type de marqueur immunohistochimique exprimé [7]. Table 3. Determination and differenciation of GIST per type of immunohistochemical marker expressed [7]. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Type de différenciation tumorale Différenciation musculaire lisse Différenciation schwanienne 80 % des tumeurs stromales sans différenciations précises Différenciation mixte Marqueurs exprimés Actine musculaire lisse +++ - Desmine + - Cladesmone + - Calponine + - Vimentine Protéine S100+ HHF35+ Plusieurs marqueurs Aucune prédominance raciale n’est notée dans la littérature [5]. Sur le plan anatomopathologique, les GIST se développent à partir de la couche musculaire de la paroi intestinale [1, 2, 5]. Elles sont plutôt volumineuses, endo- et exoluminales « en iceberg », de consistance élastique ou fluctuante, de couleur blanchâtre, gris foncé ou brun foncé avec parfois un lacis vasculaire [1-3, 5, 9]. Leur taille varie de quelques millimètres à 40 cm [5]. En coupe, elles sont faites d’un tissu encéphaloïde avec un lacis vasculaire distinct, une ulcération muqueuse fréquente, ainsi que des remaniements hémorragiques, nécrotiques ou kystiques [8, 9]. Dans les cas que nous avons rapportés, la taille va de 4 à 20 cm, et la couleur blanchâtre et l’aspect exophytique sont observés dans les 5 cas. Microscopiquement, l’aspect de cellules fusiformes et de cellules épithélioïdes est fréquent [2-4]. Le stroma est grêle avec des globules éosinophiles [5]. L’architecture peut être fasciculée, storiforme ou palissadique [1, 5]. Dans nos observations, des cellules fusiformes ont été prédominantes avec une architecture polypoïde et nodulaire dans 2 cas. Concernant les données immunohistochimiques de la littérature, leur analyse reste difficile en raison de la variété des anticorps utilisés et de l’hétérogénicité des séries étudiées [1]. Plus de 70 % de GIST sont positifs au C-kit [6]. Pour les GIST négatives au C-kit, différentes études ont testé la valeur discriminative des plateletderived growth factor receptors (PDGFR) en immunohistochimie des autres tumeurs digestives, la plus récente étant l’étude de Rossi et al. qui l’ont retenue comme élément discriminant dans les cas de GIST négatives au C-kit [10]. Dans les 5 cas, un immunomarquage positif au CD34 et CD117 a été noté. Pour les circonstances de découverte des GIST, les plus fréquentes sont un saignement digestif ou des douleurs abdominales non spécifiques [1, 2]. Une masse abdominale peut être palpée [3, 5]. Ces tumeurs peuvent rester asymptomatiques dans 30 % des cas jusqu’au moment où elles deviennent volumineuses ou donnent lieu à une complication [1, 5]. Pour les cas rapportés, une symptomatologie dans le cas n° 1 faite de fièvre au long cours était atypique et la masse latéroutérine retrouvée à l’examen clinique faisait évoquer une grossesse extra-utérine et ce n’est qu’à l’exploration chirurgicale que la tumeur grêlique fut retrouvée. Pour les cas n° 2 et n° 3, la tumeur avait été révélée par une hémorragie digestive. Pour le cas n° 4, la tumeur œsophagienne fut révélée par une dysphagie haute avec une hémorragie digestive, et dans le cas n° 5, la tumeur mésentérique fut révélée par une masse abdominale. Dans la littérature, les GIST sont accompagnées de métastases dès leur découverte, dans 15 à 20 % de cas [3-5]. Dans nos observations, un patient avait des métastases hépatiques dès la découverte de sa maladie (cas n° 4). Des associations cliniques de GIST avec d’autres pathologies ont été décrites : la triade dite de Carney qui intéresse les adolescents et les femmes jeunes, associe des tumeurs stromales gastriques multiples, un chondrome pulmonaire et paragangliome extra-surréranlien [1, 5] et 5 % des patients atteints de neurofibromatose ont des GIST multiples [5]. De rares cas de formes familiales ont été également rap- 274 portés [3, 5]. Pour nos cas rapportés, aucune de ces associations n’a été observée. Pour les méthodes diagnostiques, les GIST œsophagiennes et gastriques peuvent être mises en évidence par endoscopie : les tumeurs sous muqueuses sont évocatrices [5]. C’était le cas des observations n° 2, 3 et 4. L’échoendoscopie est le meilleur examen pour les tumeurs sous muqueuses œsogastroduodénale et rectale [3, 5]. Les critères échoendoscopiques de malignité sont surtout la taille (> 10 cm), l’existence d’une nécrose centrale ou d’un envahissement d’un organe de voisinage ainsi que la présence de zones kystiques au sein de la tumeur [5]. Par manque de moyens, aucun de nos patients n’a bénéficié d’échoendoscopie. L’opacification barytée du tube digestif a permis de préciser le siège de la tumeur pour le cas n° 2 (estomac) et pour le cas n° 3 (œsophage). Le scanner abdominal pourrait aider à caractériser ces tumeurs [1]. Le patient n° 4 a bénéficié d’un scanner thoracique qui a mis en évidence une tumeur œsophagienne étendue sur 15 cm avec de multiples nodules hépatiques. Pour le cas n° 5, la tumeur stromale mésentérique a été mise en évidence par l’échographie et la tomodensitométrie (TDM). L’entéroscopie et l’entéroscanner restent les examens les plus sensibles pour visualiser les petites tumeurs du grêle [1, 5]. Les biopsies endoscopiques trop superficielles sont négatives dans la moitié des cas [4]. Pour le cas n° 2, les premières biopsies ont montré un aspect de léiomyoblastome et ce n’est qu’à l’étude de la pièce opératoire que le diagnostic fut redressé. Les biopsies de la tumeur souscardiale (cas n° 3) et de la tumeur œsophagienne (cas n° 4) avaient posé le diagnostic histologique dès la première étude. Pour les biopsies sous échoendoscopiques, leur sensibilité est décevante [1, 5] et puis le risque d’essaimage fait qu’elles sont rarement indiquées pour des tumeurs qui vont bénéficier d’un geste chirurgical [1, 4]. L’étude histologique des prélèvements fixés et l’immunohistochimie au CD34 et CD117 permettent de distinguer les GIST des autres tumeurs digestives [1, 5]. Dans les 5 cas rapportés, l’immunomarquage au CD34 et CD 117 était positif. L’histoire naturelle des GIST n’est pas encore clairement élucidée du fait de l’hétérogénicité des séries publiées [1, 5]. Cahiers Santé vol. 15, n° 4, octobre-novembre-décembre 2005 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Dans certaines séries, un quart des GIST gastriques et grêliques sont malignes [1]. Les critères de malignité sont habituellement l’envahissement des organes de voisinage, la récidive locorégionale ou l’apparition de métastases [1, 5]. Plus de deux tiers des GIST malignes récidivent ou métastasent dans les deux ans qui suivent l’exérèse et les métastases sont habituellement hépatiques ou péritonéales [1, 5]. Trois des cas opérés que nous avons rapportés (cas n° 1, n° 2 et n° 5) ont présenté des métastases hépatiques avant deux ans d’évolution et le cas n° 5 a présenté une carcinose péritonéale. Une patiente est décédée avant deux ans d’évolution. Pour les facteurs pronostiques, la distinction entre tumeur stromale bénigne et maligne n’est pas aisée et fait encore l’objet de nombreux débats [11, 12]. Le pronostic a été corrélé à la taille tumorale et à l’agressivité des cellules qui les composent (index mitotique) (tableaux 4 et 5) [13, 14]. Pour le traitement des GIST, la résection chirurgicale reste le seul traitement curatif quand elle est possible avec une exérèse en « bloc » de la tumeur et en laissant des marges de sécurité [1, 5]. Le curage ganglionnaire n’est pas toujours réalisé, vu la rareté des métastases lymphatiques de ces tumeurs [1, 5]. Plus récemment, certaines équipes ont procédé à l’exérèse sous cœlioscopie de certaines tumeurs étant accessibles à cette technique [1, 3, 5]. Les tumeurs œsophagiennes peuvent bénéficier d’une énucléation sous thoracoscopie [1]. Et dans les tumeurs malignes œsophagiennes résécables, une œsophagectomie peut être discutée [1, 3-6] comme dans le cas du patient n° 4 qui a bénéficié d’une œsophagectomie transhiatale avec anastomose œsogastrique. Des équipes asiatiques ont procédé à des résections perendoscopiques par anse diathermique pour certaines GIST non profondes [1]. Une chirurgie des métastases hépatiques et des résections de carcinoses péritonéales avec chimiothérapie intrapéritonéale ont été réalisées chez certains malades et leurs résultats restent à évaluer [15-17]. Une métastatesectomie hépatique avec résection du segment V du foie a été réalisée dans le cas n° 4 qui présentait une GIST œsophagienne avec métastases hépatiques. Du fait de la grande fréquence de récidives après l’exérèse de ces tumeurs, un traitement adjuvant par chimiothérapie Tableau 4. Évaluation par un comité d’experts du risque évolutif après exérèse d’une tumeur stromale digestive, en fonction de la taille et de l’index mitotique [13]. Table 4. Evaluation of the risk of agressive infiltration of gastrointestinal stromal tumours in relation to size and mitosis index [13]. Risque Très faible risque Faible risque Risque intermédiaire Risque élevé Diamètre maximal < 2 cm 2-5 cm < 5 cm 5-10 cm > 5 cm > 10 cm « quel qu’il soit » Index mitotique < 5/50 CFG < 5/50 CFG 6-10/50 CDFG < 5/50 CFG > 5/50 CFG « quel qu’il soit » > 10/50 CFG CFG : Champ à fort grossissement. Tableau 5. Évaluation histologique du potentiel de malignité d’une tumeur stromale digestive [14]. Table 5. Evaluation of the histological risk of malignancy in GIST [14]. Malignité Probablement bénigne Type de tumeur - Tumeur gastrique - Tumeur intestinale Maligne - Tumeur gastrique - Tumeur intestinale Potentiel incertain - Tumeur gastrique - Tumeur intestinale Histologie - Diamètre maximal < 5 cm et index mitotique < 5/50 CFG - Diamètre maximal < 2 cm et index mitotique < 5/50 CFG - Diamètre maximal > 10 cm ou index mitotique > 5/50 CFG - Diamètre maximal > 5 cm ou index mitotique >5/50 CFG - Diamètre maximal 5-10 cm et index mitotique < 5/50 CFG - Diamètre maximal 2-5 cm et index mitotique < 5/50 CFG CFG : Champ à fort grossissement. Tableau 6. Principaux essais thérapeutiques dans les tumeurs stromales digestives avec l’imatinib en cours d’inclusion ou d’activation [1]. Table 6. Main ongoing or planned clinical trials with imatinib in gastrointesitnal stromal tumours [1]. Groupe CALGB ACOSOG EORTC RTOG Groupe sarcomes français Type d’essai Étude génétique de prédiction de réponse à l’imatinib Imatinib adjuvant versus placebo après résection Imatinib adjuvant versus chirurgie seule après résection Imatinib néoadjuvant et adjuvant postopératoire Tumeurs stromales avancées : arrêt de l’imatinib après 1 an versus poursuite Cahiers Santé vol. 15, n° 4, octobre-novembre-décembre 2005 275 Commentaires Tumeur de 3 cm ou plus Résection R0 ou R1 Traitement de 1 an Traitement de 2 ans Phase II (693 malades prévus) Exérèse des lésions résiduelles si résection complète possible Tableau 7. Thérapeutique actuelle schématique des tumeurs stromales digestives [1]. Table 7. Summary of therapeutic strategies in gastrointestinal stromal tumours [1]. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Traitements recommandés Tumeur localisée Tumeur localement avancée Exérèse R0 possible Exérèse chirurgicale R0 Exérèse chirurgicale Tumeur localement avancée Exérèse R0 impossible Tumeur métastatique d’emblée Glivec® 400 mg/j Traitements en évaluation Glivec® adjuvant Glivec® adjuvant Glivec® néoadjuvant puis exérèse chirurgicale secondaire Exérèse chirurgicale secondaire Exérèse de la tumeur primitive si possible + Glivec® 400 mg/j Exérèse chirurgicale Exérèse chirurgicale secondaire des lésions résiduelles Glivec® adjuvant Glivec® 400 mg/j Exérèse chirurgicale secondaire Glivec® 400 mg/j Exérèse chirurgicale secondaire Rechute locorégionale isolée Exérèse R0 possible Rechute locorégionale isolée Exérèse R0 impossible Rechute métastatique (+/locorégionale) ou radiothérapie pourrait être indiqué en cas de malignité, sans preuve d’efficacité jusque-là démontrée [1, 4, 5]. Le taux de réponse à la radiothérapie ou à la chimiothérapie reste inférieur à 10 % [1]. Pour le cas n° 4 une chimiothérapie a été démarrée mais mal suivie et le patient a présenté des métastases hépatiques à deux ans. Récemment, depuis quelques années, un nouveau traitement non chimiothérapique a été utilisé dans les GIST : le STI571 ou imatinib (Glivec®). Il s’agit d’un inhibiteur sélectif des tyrosines kinases, en particulier de c-abl, bcr-abl, C-kit et du récepteur de PDGE, au niveau du site de fixation de l’ATP [1, 4]. Ce traitement avait été utilisé initialement dans les leucémies myéloïdes chroniques ; il a ensuite été utilisé dans les GIST, vu son action inhibitrice de la protéine C-kit [1, 5]. Les principaux essais thérapeutiques de l’imatinib dans les GIST en cours d’inclusion ou d’activation, figurent dans le tableau 6 et la stratégie thérapeutique actuelle dans les GIST fait l’objet du tableau 7 [1]. Par manque de moyens, aucun de nos patients n’a bénéficié de traitement par l’imatinib. Récemment, beaucoup d’études se sont penchées sur l’analyse des facteurs prédictifs de bonne réponse à l’imatinib, notamment l’étude du type de mutation observée sur le gène C-kit [18]. Des résistances primaires (10-15 % de cas) ou secondaires (15 % de cas) à l’imatinib peuvent se rencontrer [5, 18]. Une étude européenne incluant 946 malades a analysé des facteurs pronostiques de réponse et de toxicité de l’imatinib [19]. D’autres questions demeurent encore non résolues et seul le recul permettrait d’y répondre [1]. Conclusion Pour récapituler, un consensus international qui s’est tenu en mars 2004 à Lyon pour essayer de répondre à quelques questions [20] retient que le diagnostic standard des GIST reste l’examen histologique avec immunohistochimie (CD34, CD117, PS-100, desmine, actine) et que le recours à l’identification de la mutation C-kit et au PDGFRA reste une option pour les GIST négatives au CD117 [20]. Le traitement standard reste la résection chirurgicale avec l’imatinib comme traitement adjuvant [20]. Ce dernier doit être démarré dès le diagnostic de métastases sauf observation d’intolérance ou de progression et le traitement chirurgical des métastases reste encore en phase d’essai [20]. ■ 4. Kindblom LG, Meis-Kindblom J, Bumming P, et al. Incidence, prevalence, phenotype and biologic spectrum of gastrointestinal stromal tumors : a population based study of 600 cases. Ann Oncol 2002 ; 13 : 577 ; (abstract). 5. Balaton AJ, Coindre JM, Cvitkovic F. Tumeurs stromales digestives. Gastroenterol Clin Biol 2001 ; 25 : 473-82. 6. Sugar I, Forgacs B, Istvan G, Bognar G, Sapy Z, Onderjka P. Gastrointestinal stromal tumors (GIST). Hepatogastroenterology 2005 ; 52 : 409-13. 7. Miettinen M, Sarloma-Rikala M, Lacosta J. Gastrointestinal stromal tumors : recent advances in understanding in their biology. Hum Pathol 1999 ; 30 : 1213-20. 8. Veymat T, Guo KJ, Haschimoto H, Diamaru Y, Enjori M. 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Figure 4. Oeso-gastric-duodenal baryum x-rays: oesophageal ulcerative budding growth. Cahiers Santé vol. 15, n° 4, octobre-novembre-décembre 2005 279 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Annexe 1 − Figures 1 à 15 (suite). Figure 5. Vue échographique : métastases hépatiques. Figure 5. Ultrasonography: hepatic metastasis. Figure 6. Vue scannographique : tumeur œsophagienne. Figure 6. Scan view of oesophageal tumour. 280 Cahiers Santé vol. 15, n° 4, octobre-novembre-décembre 2005 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Annexe 1 − Figures 1 à 15 (suite). Figure 7. Vue endoscopique : processus ulcérobourgeonnant œsophagien, saignant au contact. Figure 7. Endoscopic view: oesophageal ulcerative budding growth. Figure 8. Exploration chirurgicale : tumeur œsophagienne étendue. Figure 9. Exploration chirurgicale : tumeur œsophagienne étendue. Figure 8. Surgical exploration: big oesophageal tumour. Figure 9. Oesophageal tumour before resection. Cahiers Santé vol. 15, n° 4, octobre-novembre-décembre 2005 281 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Annexe 1 − Figures 1 à 15 (suite). Figure 10. Œsophagectomie avec pièce de résection. Figure 10. Resected oesophageal tumour. Figure 11. Pièce opératoire ouverte. Figure 11. Opened surgery specimen. 282 Cahiers Santé vol. 15, n° 4, octobre-novembre-décembre 2005 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 07/02/2017. Annexe 1 − Figures 1 à 15 (fin). Figure 12. Vue histologique : coloration à l’hémalun éosine safran (HES) ; (grossissement x 20). Figure 13. Vue histologique : coloration à l’hémalun éosine safran (HES) (HES) ; (grossissement × 200). Figure 12. Histology: coloration with Hemalun Esosin Safran (HESI; magnified x 20). Figure 13. Histology: coloration with Hemalun Eosin Safran (HESI; magnified x 200). Figure 14. Immunomarquage positif au CD 34. Figure 15. Immunomarquage positif au CD 117. Figure 14. Positive immunomarking with CD34. Figure 15. Positive immunomarking with CD117. Cahiers Santé vol. 15, n° 4, octobre-novembre-décembre 2005 283