2014 | dossier mars 2015 chorégraphie pour 5
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2014 | dossier mars 2015 chorégraphie pour 5
2014 | dossier mars 2015 chorégraphie pour 5 interprètes création au Théâtre Sévelin 36, Lausanne (CH) première : 19 novembre 2014 coproduction Théâtre Forum Meyrin version : CieSaire_UtopiaMia_F_150324 captation vidéo totale : https://vimeo.com/113895401 (mot de passe : utopiasevelin) infos, tournées : http://www.philippesaire.ch/utopia-mia/ CECI N’EST PAS...! 3 DANS LA PRESSE 3 LE POLITIQUE DANS LA DANSE 4 LES MUSIQUES 5 LA SCÉNOGRAPHIE 5 RÉVOLUTIONS OU LES ARCHIPELS DE NULLE PART 8 DANSER APRÈS L’UTOPIE 9 BIOGRAPHIES10 UTOPIA MIA CRÉATION / DURÉE 2014 / 70 min. COPRODUCTION Théâtre Forum Meyrin DISTRIBUTION Chorégraphie Philippe Saire En collaboration avec les interprètes Géraldine Chollet, Philippe Chosson, Lee Davern, Maïté Minh Tâm Jeannolin, Antonio Montanile Dramaturge Roberto Fratini Serafide Assistante Émilie Launay-Bobillot Scénographie et lumière Éric Soyer Création vidéo Renaud Rubiano Création sonore Stéphane Vecchione Recherche musiques Valérie Niederoest Costumes Isa Boucharlat Maquillage Nathalie Monod Direction technique Vincent Scalbert Régie lumière Pascal Di Mito Régie son et vidéo Xavier Weissbrodt Design graphique et photographie matière grise | Philippe Weissbrodt Teaser vidéo Pierre-Yves Borgeaud MUSIQUES Television : Marquee Moon ; Jefferson Airplane: White Rabbit ; Set Fire to Flames : Your Guts are Like Mine ; David Bowie : Heroes ; X-Ray Spex : Oh Bondage Up Yours! ; Major Lazer : Get Free ; John Lennon : Imagine ; Pink Floyd : Echoes ; Nico : My Only Child SOUTIENS ET PARTENAIRES Ville de Lausanne, Canton de Vaud, Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture, Loterie Romande, Fondation de Famille Sandoz, Fondation Meyrinoise du Casino, Fondation Sophie & Karl Binding, Pour-cent culturel Migros, Sixt. REPRÉSENTATIONS Théâtre Sévelin 36, Lausanne (CH) 19 au 30 novembre 2014 – Première Théâtre Forum Meyrin, Meyrin (CH) 4 et 5 décembre 2014 Théâtre Nuithonie, Fribourg (CH) 9 et 10 décembre 2014 Forum Saint-Georges, Delémont (CH) 11 et 12 décembre 2014 (suivantes sur www.philippesaire.ch) CONTACT Administration & communication, presse Valérie Niederoest [email protected] Diffusion & tour management Gábor Varga [email protected] Cie Philippe Saire Av. de Sévelin 36 CP 110 CH – 1000 Lausanne 20 T +41 21 620 00 12 [email protected] www.philippesaire.ch Design matière grise P hilippe Saire, figure majeure de la danse contemporaine en Suisse, a créé une trentaine de spectacles à ce jour, sans compter les performances in situ, court-métrages et ateliers. De ses pièces chorégraphiques transparaissent de nombreux domaines d’intérêt en parallèle au mouvement : arts visuels, théâtre, cinéma, etc, avec toujours le caractère de créations intenses et ciselées. Vacarme, Étude sur la Légèreté, Vie et Mœurs du Caméléon Nocturne, La Haine de la Musique, Les Affluents, [ob]seen, Est-ce que je peux me permettre d’attirer votre attention sur la brièveté de la vie ? et Black Out comptent parmi les spectacles qui ont permis à la Compagnie Philippe Saire d’acquérir une notoriété audelà des frontières suisses. Depuis sa fondation en 1986, la compagnie a donné plus de 1’000 représentations dans plus de 180 villes d’Europe, d’Asie, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique. En 1995, Philippe Saire inaugure son lieu de travail et de création, le Théâtre Sévelin 36. Situé à Lausanne, ce lieu est entièrement consacré à la danse contemporaine, il contribue à la circulation d’œuvres de dimension internationale, tout en programmant des compagnies locales dont il favorise l’émergence. © Gregory Batardon Le Théâtre Sévelin 36 est le lauréat du « Prix spécial de danse 2013 » de l’Office fédéral de la culture. Conduit de 2002 à 2012, le projet Cartographies, mêlant performances en ville de Lausanne et création vidéo, témoigne d’une envie de sortir la danse des murs du théâtre. Les 11 chorégraphies in situ, filmées par 9 réalisateurs romands dont Lionel Baier, Fernand Melgar, Bruno Deville, Pierre-Yves Borgeaud et Philippe Saire lui-même, sont sorties en collection complète au printemps 2013 sous la forme d’un livre-DVD et continuent leur parcours dans les festivals de par le monde. CECI N’EST PAS...! C eci n’est pas une pièce militante, ceci n’est pas une pièce hippie, ceci n’est pas une pièce sur les années 1970, ceci n’est pas une pièce sur l’histoire des utopies à travers les époques. À peine articulée, l’utopie réveille les opinions et les envies, chacun a sa propre version. Celle de Philippe Saire est tournée vers l’intime. Création pour 3 danseurs et 2 danseuses, Utopia Mia interroge notre rapport personnel à l’utopie. Elle produit des images paradisiaques, scrute les élans de révolte, et en révèle les déceptions. Elle prend forme sur une île, et est rythmée par des musiques rebelles d’hier et d’aujourd’hui, comme les pistes d’un disque lancé à toute allure. C’est le mouvement des Indignados né à Madrid qui a poussé le chorégraphe à travailler sur le sujet. Il a été touché par cette mobilisation anticapitaliste, qui la première depuis les années 1970 en Occident, arrivait à rallier une large population. DANS LA PRESSE Très vite, il s’est rendu compte qu’il passerait par l’intime, une vision personnelle de l’utopie, de ses effets sur les esprits et sur les corps. Il devait créer une pièce où les mouvements des danseurs seraient porteurs d’un changement, sensible, où les corps seraient aussi marqués par les luttes, où la musique sublimerait les idéaux. Utopia comme le rêve enchanté d’une île où tout peut être recommencé. Mia comme l’appropriation du sujet par un chorégraphe. Marie Chavanieux La Terrasse, 26.11.14 Quand le chorégraphe suisse Philippe Saire revisite sa jeunesse, les danseurs voguent dans une multiplicité d’états physiques. Vrai succès public, Utopia Mia est un voyage débordant de vitalité. Pascale Stocker Le Quotidien Jurassien, 4.12.14 NOTE DE PHILIPPE SAIRE Mon passage à l’âge adulte a baigné dans ces années 1970 qui ont prolongé Mai 68, Woodstock, le Flower Power. J’étais non-violent, contre la société de consommation, je croyais qu’on pouvait changer le monde en s’y mettant tous ensemble, je croyais sérieusement à tout ça. Le récent mouvement de Indignados m’a donné envie de questionner nos utopies, de revisiter mes élans et aspirations de jeune adulte, et de chercher comment un spectacle de danse pouvait traduire tout ça. Très vite, il m’a paru évident que la danse était le lieu où le politique devait s’exprimer par ses implications intimes. Et que je devais donner de l’Utopie une traduction au plus proche de moi, de ce que je percevais de notre époque, et de comment je pouvais la rattacher à un passé proche. Les corps et les images sont imprégnés de toutes nos ambivalences, de nos aspirations, de nos refus, de nos luttes, de nos tentatives de dépassement, de nos oublis et dénis du réel. De notre fondamental désir d’être bien au monde, et dans un monde bien. Le processus m’a amené à ne garder que quelques rares références historiques, comme les traces altérées d’un passé proche. Les années 1970 prennent ici l’aspect d’une imagerie quelque peu dérisoire. L’évocation prête à sourire, mais c’est un regard à la fois tendre et dubitatif qui est posé, au même titre que notre mémoire collective. J’ai évité toute nostalgie et me suis appliqué à rendre intemporel ce qui traverse les interprètes, à composer une fresque personnelle qui se rattache à notre condition d’humains désirants, et à nos arrangements. Les u-topies – ces pays de nulle part – n’ont jamais abouti, utopique est devenu aujourd’hui synonyme d’irrationnel. Elles ont pourtant le mérite de nous demander de quoi est fait notre rationnel. Et s’il est réellement ce que nous souhaitons. Je suis certain qu’il est vital de déserter parfois le camp de l’impuissance, et salutaire de prendre celui de l’innocence. De repenser aux « pourquoi » de notre petite enfance. Et la danse, le spectacle, c’est finalement de l’utopie en barres: rendre et garder sensible, et résister, à la disparition de l’altérité, à la disparition du regard qu’on pose sur autrui, à nos yeux captivés et capturés par les écrans… Je me dis parfois que mon utopie se concrétise là, peut-être. mars 2015 Après l’expérimental NEONS en janvier dernier, le chorégraphe suisse Philippe Saire crée Utopia Mia à Lausanne. Une pièce très personnelle, joyeuse et attachante. Cie Philippe Saire | Utopia Mia La représentation au Théâtre Sévelin 36 de Lausanne s’ouvre sur une petite communauté de jeunes qui végète avec une décontraction toute juvénile, assise sur une plate-forme inclinée. Une sorte de Woodstock en miniature. Sur cette vague colline règnent la paix et la tranquillité. Mais il arrive que l’un ou l’autre membre de la communauté s’évade et descende sur la surface plane de la scène. Parfois, rien de plus qu’un léger mouvement d’orteil. À d’autres moments, le silence brisé par des sons de guitare puissants, les cinq danseurs se déchaînent dans l’espace scénique, la tête brusquement jetée en arrière et courent de façon débridée à travers la scène. La frénésie extatique des années 70 se fait sentir, sans jamais tomber dans le cliché. C’est là que réside, une fois de plus, la qualité du travail de Philippe Saire. (…) Philippe Saire se souvient dans Utopia Mia de son Woodstock à lui, mais n’impose pas d’images toutes faites au public, laissant l’espace à d’autres utopies. Isabelle Jakob Neue Zürcher Zeitung, 28.11.14 La pièce est chargée de l’émotion et des atmosphères qui se dégageaient des spectacles précédents, notamment NEONS pour le jeu des lumières – magnifique ici, signé par Éric Soyer. Philippe suite en page 4 3 Saire revient à une confrontation vraiment corporelle, physique avec le thème de l’utopie. Pour ce faire il s’appuie sur l’aspect le plus ludique, le plus voyant de la révolution soixante-huitarde : la musique, sur le rock de la belle époque. (…) Les danseurs se livrent à partir de ces morceaux à une sorte de joute, de jeu, par solo, par duo ou par groupe. C’est peut-être l’élément le plus intéressant du spectacle, car il sonde la limite entre l’hédonisme de la danse et l’individualisme de ces postures de révolte avec un brin d’humour, avec une gestuelle qui reprend les formes du rock pour les abîmer dans des dérives un peu plus acérées, même épileptiques (…) C’est une façon simple, mais pas simpliste, d’interroger une époque à travers ses gestes. LE POLITIQUE DANS LA DANSE U ne des évolutions manifestes dans la revendication utopique, c’est que l’ennemi à combattre ou l’idéal à atteindre ne semblent plus clairement définis aujourd’hui : « Et que la guerre ne soit pas bonne, que les diverses formes de déshumanisation soient générées par la pauvreté, matérielle, économique, ou culturelle via la saturation de l’espace mental par un certain type d’images, voilà qui façonne un large consensus mais ne suffit sans doute pas à redessiner du sens politique. Il semble largement entendu aujourd’hui qu’aucun principe de vérité ne peut plus être posé comme horizon utopique de notre présent social. Mais la question de la transformation du monde et celle du rôle que l’art peut y tenir demeure présente, fût-ce en termes moins tranchés. » (Nancy Delhalle, in Alternatives théâtrales, n° 100 : Poétique et politique). Plus que dans l’aspect tranché du bien et du mal, c’est dans la révélation de nos ambivalences que se trouve sans doute aujourd’hui la matière que la scène peut révéler. La tension entre la dimension collective et la dimension individuelle. Ce n’est sans doute pas le lieu de changer le monde, mais modestement d’aider à rendre conscient que le monde a besoin d’être changé. Pierre Lepori Les Matinales, RTS Espace 2, 21.11.14 N’attendez pas de ce nouveau spectacle un état des lieux des utopies contemporaines. Loin de tout militantisme, simplement touché par le mouvement des Indignés et le souvenir des revendications de Mai 68, Philippe Saire propose ici son point de vue, personnel et subjectif, sur ces grands rêves communautaires aux multiples facettes. « À travers ce spectacle, explique-t-il, j’ai voulu parler de l’envie de garder vivant notre désir de changer les choses. Même si c’est difficile, même si cela ne marche pas. Cette utopie, donc, c’est la mienne. J’ai essayé de ne pas la dater et elle reste du registre de l’intime. Aujourd’hui, sur une scène, tout ce qui est d’ordre politique doit passer par l’intime. » (…) De quoi parle Utopia Mia ? Des mouvements de foule, de la fête parfois si proche de la déroute, de l’élan, de l’urgence, de la colère, de l’enthousiasme contagieux, de la difficulté de prendre la parole aussi. Avec ses interprètes, le chorégraphe a cherché « une danse qui ne travaille pas sur la distance, la théâtralisation ou la parodie, mais sur une réelle implication ». Mireille Descombes Le Matin Dimanche, 9.11.14 4 Cie Philippe Saire | Utopia Mia mars 2015 LES MUSIQUES C haque chanson comme une île : la pièce est pensée et structurée comme un disque, avec ses morceaux et ses interludes ; chaque piste avec son titre et son action propre, comme autant de tentatives de refaire le monde, le sien. Et la musique comme force de rassemblement et de projection individuelle. Nous nous sommes appuyés sur la force contestataire des musiques de diverses époques, dont certaines ont marqué la mémoire collective. La pensée politique faisait parfois défaut dans les années 1960-1970. De manière lapidaire, on pourrait dire que l’idéologie était remplacée par des chansons. Woodstock est autant perçu comme un rassemblement contestataire que comme un concert. Avec le développement d’internet, la musique reste un média contestataire qui peut toucher rapidement les masses. Tout en reproduisant les paradoxes associés : la forme même de la chanson est-elle compatible avec une réelle contestation ? Issue du système, vat-elle pour voir le changer ? La mélodie, le look, ne vont-ils pas prendre le dessus sur le fond ? Pascal Quignard, dans La Haine de la musique – de fait un livre d’amour de la musique – a décrit les mécanismes de cette puissance mars 2015 rassembleuse, ses dérives aussi : la musique implique une perte de soi, bienfaisante souvent, mais dangereuse lorsque manipulée. À ce propos, Lénine disait : « Là où on veut des esclaves, il faut beaucoup de musique. » Forts de ces constats, avertis des dérives possibles, il nous a paru essentiel de mettre la musique au centre d’Utopia Mia. Les musiques structurent la pièce et tous les mots du spectacle, projetés, dits, chantés, proviennent exclusivement de chansons. Que les chansons soient ici la seule parole, ou succédané de parole et de projet politique. Par souci de cohérence, à une exception près, nous nous sommes limités à un style de musique un seul, le rock, sans perdre de vue que le blues, le rap, le funk, le reggae, le grime, le ska, la chanson française, la musique électronique, et bien d’autres, ont été et sont aujourd’hui les bandes-son de mouvements contestataires ou anti-conformistes. LA SCÉNOGRAPHIE Thomas More situait son « Utopie » – sa république idéale – sur une île. Toutes les tentatives concrètes de créer un monde différent se sont réalisées par l’isolement, la coupure avec la civilisation. Une forme d’autarcie, de repli sur soi, avec ses propres règles au final très contraignantes, voire totalitaires. Le topos de l’île a inspiré la scénographie, un plan incliné y fait allusion. Ses signifiants se sont peu à peu ouverts : radeau bercé par les flots, rampe pour se projeter vers un ailleurs béant, instabilité chronique, … Un radeau – îlot entouré de flots de musique. En fond, une projection de mer renforce ces idées. Partant d’une mer très réaliste, l’image s’abstrait peu à peu, part dans les volutes de l’évasion ou de la perte d’emprise sur le réel. Échouant à modifier le réel, on emprunte les chemins de l’imaginaire. Cie Philippe Saire | Utopia Mia 5 RÉVOLUTIONS OU LES ARCHIPELS DE NULLE PART Roberto Fratini Serafide, dramaturge The ceremony of innocence is drowned Benjamin Britten …down went Alice after the white rabbit, never once considering how in the world she was to get out again. Lewis Carroll A u fur et à mesure que l’histoire se désenchantait d’elle-même, le rêve d’un recommencement, d’un reset, d’une ère nouvelle, d’une régénération drastique foisonnait incorrigiblement. L’imagination collective s’y est déhanchée à plusieurs reprises, toujours partante pour des nouveaux flirts avec la tentation absolue du début ; toujours séduite par le propos électrisant d’un futur sans passé. L’Utopie n’a été, tout au long de la débacle de l’Occident, que le sursaut périodique d’un irrésistible désir de ce que l’Histoire, avec sa surcharge de causes et de choses, obéisse pour une fois à la loi tellurique des grands désastres, des grands séismes, qui défont et refont; pourvu que la Terre triomphe du Monde; que la Vie triomphe de la Survie. Pourvu, encore, que la Nature – Mère du recommencement – triomphe de la Culture. Toute Utopie n’est qu’écologie appliquée à l’humain. Elle n’est parfaite qu’étant inhabitée, comme la jolie projection du cauchemar d’un monde 8 sans nous. Trop techniquement superficielle pour tenir debout : bric-à-brac, ville éternellement échafaudée, bricolée et bricolable, maquette toujours inaboutie. Tant d’éruptions de l’imaginaire n’ont pas été sans pétrir, sans accoucher à leur manière une géographie flottante d’îles fortunées et de continents cachés : l’archipel fantasque des lieux éperdus et des chances perdues. Tous les fossiles du Paradis s’y entassent sans trêve. L’Utopie, bien sûr. On veut bien y croire. C’est de l’élan chronique. Ça tourne. Et ça flotte, au beau milieu d’un ondoiement, d’un mal au cœur chronique, qu’est l’Histoire. À la recherche d’un ancrage rêvé, elle ne se tient qu’étant en migration constante, qu’étant, comme la mer de Valéry, « toujours recommencée » : goutte d’huile colorée dans le tuyau d’une lampe vintage. Étrangement sédative. C’est pourquoi on a voulu repenser les Utopies comme les stations d’un grand voyage vers Nulle Part, qui par le simple fait d’être commencé se veut déjà abouti ; car l’utopie tient du court-circuit : elle donne au désir la forme d’une prétention ; son début est sa finalité (et sa fin). Elle façonne l’Au‑Délà (point de fuite de toute insatisfaction du monde) comme un Ici et Maintenant. C’est pourquoi elle a fini régulièrement par trahir le sacré mirage (et le mirage sacré) des générations nouvelles, bercées toutes et chacune dans la certitude de savoir rajeunir la décrépitude de la planète et de ses carcans. Cie Philippe Saire | Utopia Mia Utopia Mia se veut un hommage au dernier de ces élans premiers ; au sursaut, mi-pénible mi-héroïque, de toute une jeunesse qui voulait que le monde nouveau soit musical, et qui a fait « danser » son Utopie à elle, l’enracinant dans le culte de l’instant, aimant l’idée d’une action aussi brève et psychédelique que le temps d’une chanson. Toute une jeunesse qui a vu la révolution du monde dans les révolutions du vinyle. Qui a dansé sur le bord du présent, entre un passé convenablement indéfini et un futur convenablement infini (« Above us only sky » dit Imagine de John Lennon). C’est compréhensible que sur cette crête glissante il soit difficile de résister plus longtemps que le temps du début (« Ce n’est qu’un début » fut finalement sa consigne), et que d’ici il soit plus facile de tourner le dos à l’Histoire que de la regarder en face. C’est bien vrai que toute Utopie est une boîte à ressort de clichés, de nostalgies faciles, de symboles usagés, de vieilles consignes, de noms fétiches. Et qu’elle dégage une certaine superficialité : c’est la superficialité « technique » du radeau flottant vers la terre promise ; et c’est une superficialité structurelle de croire qu’il suffit d’endormir la conscience du réel pour rêver d’un monde autre. Il a fallu donc en parcourir le paradoxe avec une certaine légèreté, qui tient moins de l’ironie que d’une espèce de nostalgie savante, qui place l’éveil au lieu de l’émerveillement. Et lorsque le rêve d’un monde se noie, voici que ressurgissent dans les bulles d’air de la noyade l’écume d’un rêve nouveau. De ce principe d’Archimède du rêve utopien on ne peut que rire (Utopia Mia se veut parfois désopilant). Ou résister à la tentation d’en pleurer, car rêver ne tient pas de la disgrâce. Sourire, donc. Utopia Mia rejoue donc avec tendresse ce disque rompu, bande sonore d’un rêve d’immédiateté qui fut la plus récente des Utopies historiques ; puisant dans chaque chanson l’étrange beauté d’un faux départ qui n’en était pas moins un vrai partage. Car le Rock fut la berceuse du dernier des futurs non nés ; d’une dernière navigation vouée au naufrage, parce que depuis son radeau, sa barricade, son estrade, son « point de vue », il était si facile de confondre projet et projection. Mais la beauté de la projection valait bien le naufrage. mars 2015 DANSER APRÈS L’UTOPIE Michel Layaz, écrivain Que sont devenues nos utopies ? Il y a ceux qui y ont cru, ceux qui n’y ont jamais cru, ceux qui ont aimé y croire. Chaque utopie s’inscrit dans une époque. Et l’époque passe. Et l’utopie meurt. Et tout recommence : avec d’autres gens, d’autres élans, d’autres discours, d’autres inquiétudes. Et rien n’est tout à fait pareil. Oui, l’utopie est une forme de naïveté, de niaiserie même : les cités idéales sont des chimères, les paradis artificiels des abîmes, l’amour libre une plaisanterie, les discours militants des mots guerriers. Et alors ? Ceux qui ont aimé croire en leur utopie ont été habités, transformés, constitués par elle, recevant sa force et son allant. Qu’importe si l’utopie, quels que soient ses vêtements (foi dans la justice, la beauté, la paix, les religions, le progrès), n’est qu’illusion, ou consolation, elle permet d’échapper au désespoir de se retrouver seul, livré à soi-même, non pas dans le repos ou le refuge de la création, mais dans un dessèchement de l’être, celui qui refuse toute lutte, toute implication. Là, le pire s’impose : l’engourdissement dans la même vie matérielle, les mêmes vanités, les mêmes affaires sans âme, les mêmes satisfactions stériles, et tout cela que l’on s’empresse d’affirmer être la vie heureuse. Comment se contenter de si peu ? Vite ! Que renaissent d’autres chants, nouveaux, dans l’ardeur et la gaîté, à inventer, ne devant rien à personne, faisant table rase, et s’il le faut, table rase de la table rase ! Quant à la nôtre d’utopie, celle à laquelle on a aimé croire, on peut la regarder avec affection, comme un être cher, vieilli et un peu gâteux, un être qui radote quand tout autour de lui a changé. Mais à partir d’elle, à chacun de faire sa lumière, de trouver ses propres mots, ses propres couleurs, ses propres gestes, ses propres pas. Naître après son utopie et pouvoir se dire : C’est là que tout débute. MESSAGE D’APRÈS SPECTACLE – 22 NOVEMBRE 2014 | Patrick Le Mauff, acteur et metteur en scène C’est la première fois que je vois évoquée cette période proche, notre jeunesse, avec une telle délicatesse. D’avoir réussi à rendre compte de l’or neuf qui se love dans tous les surgissements de vitalité qui amènent à questionner les mondes anciens, est un vrai miracle. Oui, une extrême délicatesse qui refuse les représentations convenues pour tenter d’atteindre le cœur des choses et des corps qui les tendent. Le terme délicatesse n’évoque nullement pour moi la mièvrerie, loin de là, plutôt une manière non brutale de saisir les évènements, comme l’on prend entre ses doigts les frêles ailes d’un papillon. Je ne doute pas que ce spectacle sera un moment important pour ta compagnie. C’est un vrai bijou, une loupe qui a la forme d’une larme joyeuse, qui nous permet de regarder au plus près, le vivant. Une larme de bonheur qui se transforme en microscope attentif, et va fouiller la mémoire avec la curiosité d’un entomologiste. Je me suis demandé ce que la jeune génération pouvait entendre d’une époque « si lointaine », mais au fond, l’ardeur dégagée par les cinq danseurs et danseuses est la meilleure réponse. Ces jeunes vies, qui donnent l’apparence de jouer des vies « plus anciennes », nous prouvent que c’est aussi d’eux qu’ils parlent. De l’ici et maintenant. Des incroyables désirs de vie qui animent chaque génération, même si les formes n’ont pas les mêmes visages. Et c’est le plus formidable hommage que tu pouvais faire en évoquant ces années septante. Tout simplement dire : regardez, la vie n’est pas finie. Tout cela continue, autrement. Nous regardons en arrière avec vous pour nous lancer à corps perdu dans ce qui advient et se déploie, sans que parfois nous nous en rendions compte. Regardez, le cœur vibrant est encore là. Les costumes ne sont plus les mêmes, les musiques ne sont plus les mêmes, mais le cœur bat. C’est le plus bel hommage que vous pouviez rendre à l’incroyable beauté du mouvement des indignés, qu’il soit d’Espagne ou d’ailleurs. Ce soir, j’ai assisté à un mariage très rare : l’art de conjuguer la politique et la poésie. Il n’y a guère que dans « les feuillets d’Hypnos » de René Char, où j’ai pu être ému à ce point, par une telle danse entre deux mots qui semblent si éloignés l’un de l’autre. mars 2015 Cie Philippe Saire | Utopia Mia 9 BIOGRAPHIES PHILIPPE SAIRE 11 chorégraphies in situ, filmées par l’amène à la danse en 1997. Suivent Prague, Rome, Montréal, Tallin, Chorégraphe 9 réalisateurs romands dont Lionel d’autres projets chorégraphiques Tel-Aviv, Wuppertal…). Baier, Fernand Melgar, Bruno Deville, et cinématographiques avec Bruno où il passe les cinq premières années Pierre-Yves Borgeaud et Philippe Saire Dizien, Laura de Nercy, Mathieu Punto con Fondo (2002), Niedich (2003) de sa vie. Établi à Lausanne, il se lui-même, sont sorties en 2013 sous Poirot-Delpech (réalisateur), Laure et Un Fascio di nervi (2008 – honoré du forme en danse contemporaine la forme d’un livre-DVD et souvent Bonicel, Coline Serreau (réalisatrice), prix « Moving » de Fabbrica Europa et suit des stages à l’étranger et programmées en festivals. Pascal Montrouge, Michèle Rust, Dance Festival en Italie). Philippe Saire est né en Algérie, notamment à Paris. En 1986, il crée sa Pareil goût pour l’expérimentation Jean-Marc Heim, Héla Fattoumi et Il est aussi le chorégraphe de Antonio a travaillé avec Caterina propre compagnie. Implantée dans a aussi conduit à la création de Eric Lamoureux, Benjamin Silvestre Sagna pendant 7 ans, notamment la région lausannoise, elle développe Black Out en 2011 – 100e représentation (réalisateur). sur Basso Ostinato, Relation Publique, son travail de création et participe à en 2014 –, une chorégraphie qui se l’essor de la danse contemporaine à déroule dans un carré, avec une 2005 et travaille depuis 2008 avec Sandroni, Maria Clara Villalobos sur travers toute la Suisse. audience en nombre limité, placée en Christian Rizzo (l’association fragile). le spectacle pour enfants Têtes à Têtes, En 1995, la Compagnie Philippe Il rejoint la Cie Philippe Saire en surplomb. Pompei, HeilTanz ; aussi avec Simone et sur la Cartographie no.11 et plusieurs LEE DAVERN Saire inaugure son lieu de travail et de création, le Théâtre Sévelin 36. Situé GÉRALDINE CHOLLET à Lausanne, ce lieu est entièrement Danseuse Danseur En 2005, à l’âge de 23 ans, après autres pièces de Philippe Saire. Il a obtenu le Diplôme d’état au CND de Lyon comme professeur de consacré à la danse contemporaine, Née en Suisse en 1975, Géraldine il contribue à la circulation d’œuvres Chollet s’est formée au Laban Centre diplômé de la Northern School of à dimension internationale, tout (Londres). De retour en Suisse, elle Contemporary Dance de Leeds au MAÏTÉ MINH TÂM JEANNOLIN en programmant des compagnies travaille et danse avec différentes Royaume-Uni, concluant trois années Danseuse locales dont il favorise l’émergence. compagnies (Cie Gaspard Buma, de formation professionnelle en son Le Théâtre Sévelin 36 est le lauréat Cie Fabienne Berger, Cie Prototype sein. Rapidement, il a travaillé comme danseuse-chorégraphe travaillant du « Prix spécial de danse 2013 » de Status, Cie Jessica Huber, Cie T2+, danseur en Angleterre. Partageant actuellement à Bruxelles. Après avoir l’Office fédéral de la culture. Cie Utilité Publique). Depuis 2006, elle son emploi du temps avec du service étudié dans des formations pré- se forme auprès d’Ohad Naharin et comme barman, il a dansé avec Attik professionnelles en France (Roanne, « Grand Prix » de la Fondation vau- de la Batsheva Dance Company pour Dance, Wired Aerial Theater et Protein Junior ballet d’Aquitaine/Bordeaux), doise pour la promotion et la création l’enseignement du langage de mouve- Dance. puis en Hollande (Codarts) et plus artistiques. Cette même année, il est ment GaGa aux professionnel-le-s et également lauréat du « Prix d’auteur » aux amateurs/trices de la danse et du Theatre of Ireland (Dublin), Alias elle est maintenant basée – avec un du Conseil général de Seine-Saint- théâtre. Elle enseigne notamment à la (Genève), Jasmin Vardimon (Londres) groupe d’artistes – dans un espace Denis (France), aux VI Rencontres Manufacture (HETSR), au Bern:Ballett et participé à deux productions et alternatif à Bruxelles, mélangeant arts chorégraphiques internationales pour et au Marchepied à Lausanne. tournées avec DV8 Physical Theater visuels, studio d’enregistrement et Etude sur la légèreté. En 2004, Philippe De plus, elle poursuit une recherche (Londres) : To be straight with you et espaces de travail. Saire reçoit le « Prix suisse de danse personnelle sur le mouvement et la Can we talk about this. et de chorégraphie » décerné par voix. En 1998, Philippe Saire obtient le e le mouvement à la Manufacture – Haute école de théâtre de Suisse romande. La Compagnie Philippe Saire Depuis, il a travaillé avec le Dance Ensuite, Lee s’est installé à Paris, ProTanz, Zürich. Dès 2003, Philippe Saire enseigne avoir été plombier, Lee Davern est danse contemporaine. Maïté Minh Tâm Jeannolin est une récemment à Bruxelles (P.A.R.T.S), Elle a dansé tant ses propres créations que celles d’autres et après un court épisode dans Médée chorégraphes en Belgique et dans PHILIPPE CHOSSON au Théâtre des Champs-Elysées, il d’autres multiples pays (Birdwatching Danseur a travaillé chez Christian & François 4x4 de Benjamin Vandewalle, Drifting, Ben Aïm CFB 451, et dansera bientôt Ville Tentaculaire). Elle a été invitée avec Le Guetteur (Paris). comme intervenante pour des ateliers Né en 1969, Philippe Chosson commence par le travail d’acteur, en 1987 il reçoit le « Prix de l’humour » en France (Centre de danse Belleville) compte à ce jour 30 spectacles, du Conservatoire d’art dramatique ANTONIO MONTANILE et en Lettonie (Latvian Academy of plus de 1000 représentations dans Rhône-Alpes, section improvisation. Danseur Arts) tout en organisant elle même 180 villes d’Europe, d’Asie, d’Afrique, Il entame alors sa formation Antonio Montanile entre à 18 ans ces 3 dernières années des ateliers de avec des études de mime à l’École à l’Accademia Isola Danza de la danse contemporaine dans les Alpes Internationale de Mimodrame de Biennale de Venise. Il intègre ensuite la françaises. des expositions, galeries d’art, jardins, Paris Marcel Marceau, puis avec compagnie de Carolyn Carlson pour y espaces urbains et autres lieux Corinne Soum et Steven Wasson travailler pendant 4 ans. extérieurs à la scène. (assistant-e-s d’Étienne Decroux). du Moyen-Orient et d’Amérique. Elle se produit régulièrement dans En 2001, la Biennale de Venise, en coproduction avec le Teatro Massimo ROBERTO FRATINI SERAFIDE Dramaturge Après des études à l’École Conduit de 2002 à 2012, le projet Il s’oriente vers le théâtre gestuel à Cartographies, mêlant performances partir de 1993 en compagnie de Laura de Palermo, lui passe commande et Normale Supérieure de Pise en théorie en ville de Lausanne et création vidéo, Scozzi. il crée son premier solo Quduo’, qui théâtrale, Roberto Fratini Serafide entamera par la suite une tournée devient assistant et co-dramaturge internationale (Londres, Milan, Tunis, du chorégraphe Micha van Hoecke de témoigne de cette envie de sortir la danse des murs du théâtre. Les 10 Sa rencontre décisive avec Bernard Glandier (Cie Alentours) Cie Philippe Saire | Utopia Mia mars 2015 1995 à 1998. Il crée ses propres spectacles à Palerme en 1997-1998 avec la compagnie Substanz. Il est professeur de théorie de la danse à l’Université de Pise depuis 2002 ainsi qu’au Conservatoire Supérieur de Danse de Barcelone depuis 2003. Il donne aussi des conférences sur l’histoire de la danse et écrit des articles de théorie de la danse dans des revues italiennes et étrangères. Il est également l’auteur de Nodo Parlato, recueil de poèmes édité en 2000 chez Crocetti en Italie. Depuis 2001, il travaille avec Caterina Sagna comme dramaturge et auteur des textes de scène dans Sorelline, Relation Publique, Heil Tanz! ou encore Basso Ostinato. ERIC SOYER Créateur lumières et scénographe Après des études autour des architectures éphémères à l’École Boulle, Eric Soyer conçoit des scénographies et des éclairages pour de nombreux metteurs en scène et chorégraphes sur les scènes d’Europe. Il signe plusieurs collaborations depuis 2006 avec Hermès pour qui il crée les espaces lumineux des spectacles du Salon de Musique, pièces musicales et chorégraphiques uniques avec Shantala Shivalingappa et Ferran Salva, Raphael Delaunay et Antoine Hervé, Ofesh Shechter, David Drouard puis Rachid Ouramdan. Eric Soyer entame une collaboration avec l’écrivain et metteur en scène Joël Pommerat en 1997 mars 2015 qui se poursuit aujourd’hui autour de la création d’un répertoire de 18 spectacles de la compagnie Louis Brouillard plusieurs fois récompensée. Il s’initie à l’art chorégraphique en 2005 avec la Chorégraphe Nacera Belaza et poursuit cette exploration entre autre avec Thierry Thieu Niang. Il aborde également l’opéra contemporain avec les compositeurs Oscar Strasnoy, Oscar Bianchi, Daan Jansen et Philippe Boesmans. Il reçoit un prix du Syndicat de la critique journalistique française pour son travail en 2008 et en 2012. RENAUD RUBIANO Créateur vidéo Après une formation universitaire à Aix-en-Provence, Renaud Rubiano commence une recherche plastique aux Beaux-Arts de Nîmes puis de Marseille. Il y approche l’art vidéo, la sculpture et la performance et sera diplômé pour ses photos et installations vidéo. Entre 2003 et 2006, il expose à Bruxelles, Toulon, Nîmes, Draguignan et Marseille, et s’installe à Paris en 2007. Il y tisse des collaborations avec des auteurs, compositeurs, chorégraphes et metteurs en scène. Il développe une écriture vidéo en lien avec la musique, la lumière et le corps. Son travail se transpose rapidement de la galerie vers la scène via une interrogation de l’espace en mêlant vidéo et lumière. Sa recherche s’élargit en ouvrant la réflexion sur la scénographie dans son entier, notamment dans les rapports entre les médias. Aujourd’hui, il écrit et réalise vidéos et installations en France et à l’étranger. Lausanne. Elle est par ailleurs l’administratrice et chargée de communication de la Cie Philippe Saire. STÉPHANE VECCHIONE Créatrice costumes Créateur sonore Après une formation de costumière à Paris dans le cadre de diverses productions, Isa Boucharlat s’installe à Genève en 1991 où elle commence une collaboration avec Bernard Meister au Théâtre du Grütli qui durera jusqu’en 1998. Pendant cette période elle dirige l’atelier costume monté à l’occasion d’un workshop avec Manfred Karge et ses élèves. Tout en travaillant pour différentes compagnies de Suisse romande, elle rencontre en 1997 le metteur en scène Denis Maillefer et devient la costumière du Théâtre en Flammes jusqu’à ce jour. Depuis 2005, elle travaille de façon régulière avec Oskar Gomez Mata et la Cie L’Alakran ainsi qu’avec Antoine Jaccoud et la Cie Selma 95, et Muriel Imbach et la Cie La Bocca della Luna. Le partenariat avec Philippe Saire et sa compagnie dure depuis 1997. Dans ce cadre, Isa Boucharlat a notamment signé les costumes des Cartographies – films & chorégraphies – de différents réalisateurs romands. Elle a aussi par ailleurs créé ceux de courts-métrages de Bruno Deville. ISA BOUCHARLAT Stéphane Vecchione s’est formé au Conservatoire de Lausanne, à la Section Professionnelle d’Art Dramatique (SPAD), de 1995 à 1999. Il travaille ensuite – en qualité de performer ou musicien – pour de nombreux artistes et compagnies, notamment Stefan Kaegi, Denis Maillefer, Massimo Furlan, Nicole Seiler, Corinne Rochet et Nicholas Pettit. Il est par ailleurs membre du groupe Velma, avec lequel il a reçu le prix « Jeunes Créateurs Musique » de la Fondation vaudoise pour la promotion et les créations artistiques. Stéphane Vecchione a créé les musiques des plusieurs pièces de Philippe Saire : Je veux bien vous croire, Black Out, La Dérive des continents – pièce dans laquelle il est aussi interprète –, et NEONS Never Ever, Oh ! Noisy Shadows. VALÉRIE NIEDEROEST Recherche musicale Musicienne au sein des groupes Toboggan, Meril Wubslin – avec Christian Garcia membre de Velma – et Wild Guys, Valérie Niederoest a été membre fondatrice et co-directrice artistique du Romandie Rock Club, à Lausanne, après des études en sciences politiques à l’Université de Cie Philippe Saire | Utopia Mia 11