2014 | dossier mars 2015 chorégraphie pour 5

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2014 | dossier mars 2015 chorégraphie pour 5
2014 | dossier mars 2015
chorégraphie pour 5 interprètes
création au Théâtre Sévelin 36, Lausanne (CH)
première : 19 novembre 2014
coproduction Théâtre Forum Meyrin
version : CieSaire_UtopiaMia_F_150324
captation vidéo totale : https://vimeo.com/113895401 (mot de passe : utopiasevelin)
infos, tournées : http://www.philippesaire.ch/utopia-mia/
CECI N’EST PAS...!
3
DANS LA PRESSE
3
LE POLITIQUE
DANS LA DANSE
4
LES MUSIQUES
5
LA SCÉNO­GRAPHIE
5
RÉVOLUTIONS OU
LES ARCHIPELS DE NULLE PART
8
DANSER APRÈS L’UTOPIE
9
BIOGRAPHIES10
UTOPIA MIA
CRÉATION / DURÉE
2014 / 70 min.
COPRODUCTION
Théâtre Forum Meyrin
DISTRIBUTION
Chorégraphie Philippe Saire
En collaboration avec les interprètes 
Géraldine Chollet, Philippe Chosson,
Lee Davern, Maïté Minh Tâm Jeannolin,
Antonio Montanile
Dramaturge Roberto Fratini Serafide
Assistante Émilie Launay-Bobillot
Scénographie et lumière Éric Soyer
Création vidéo Renaud Rubiano
Création sonore Stéphane Vecchione
Recherche musiques Valérie Niederoest
Costumes Isa Boucharlat
Maquillage Nathalie Monod
Direction technique Vincent Scalbert
Régie lumière Pascal Di Mito
Régie son et vidéo Xavier Weissbrodt
Design graphique et photographie 
matière grise | Philippe Weissbrodt
Teaser vidéo Pierre-Yves Borgeaud
MUSIQUES
Television : Marquee Moon ; Jefferson Airplane:
White Rabbit ; Set Fire to Flames : Your Guts are
Like Mine ; David Bowie : Heroes ; X-Ray Spex :
Oh Bondage Up Yours! ; Major Lazer : Get Free ;
John Lennon : Imagine ; Pink Floyd : Echoes ; Nico :
My Only Child
SOUTIENS ET PARTENAIRES
Ville de Lausanne, Canton de Vaud, Pro Helvetia –
Fondation suisse pour la culture, Loterie Romande,
Fondation de Famille Sandoz, Fondation
Meyrinoise du Casino, Fondation Sophie &
Karl Binding, Pour-cent culturel Migros, Sixt.
REPRÉSENTATIONS
Théâtre Sévelin 36, Lausanne (CH) 
19 au 30 novembre 2014 – Première
Théâtre Forum Meyrin, Meyrin (CH) 
4 et 5 décembre 2014
Théâtre Nuithonie, Fribourg (CH) 
9 et 10 décembre 2014
Forum Saint-Georges, Delémont (CH) 
11 et 12 décembre 2014
(suivantes sur www.philippesaire.ch)
CONTACT
Administration & communication, presse
Valérie Niederoest
[email protected]
Diffusion & tour management
Gábor Varga
[email protected]
Cie Philippe Saire
Av. de Sévelin 36
CP 110
CH – 1000 Lausanne 20
T +41 21 620 00 12
[email protected]
www.philippesaire.ch
Design matière grise
P
hilippe Saire, figure majeure de la
danse contemporaine en Suisse, a
créé une trentaine de spectacles à ce
jour, sans compter les performances in situ,
court-métrages et ateliers.
De ses pièces chorégraphiques transparaissent de nombreux domaines d’intérêt
en parallèle au mouvement : arts visuels,
théâtre, cinéma, etc, avec toujours le caractère de créations intenses et ciselées.
Vacarme, Étude sur la Légèreté, Vie et Mœurs
du Caméléon Nocturne, La Haine de la Musique,
Les Affluents, [ob]seen, Est-ce que je peux me
permettre d’attirer votre attention sur la brièveté de la vie ? et Black Out comptent parmi
les spectacles qui ont permis à la Compagnie
Philippe Saire d’acquérir une notoriété audelà des frontières suisses.
Depuis sa fondation en 1986, la compagnie a donné plus de 1’000 représentations
dans plus de 180 villes d’Europe, d’Asie, du
Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique.
En 1995, Philippe Saire inaugure son lieu de
travail et de création, le Théâtre Sévelin 36.
Situé à Lausanne, ce lieu est entièrement
consacré à la danse contemporaine, il contribue à la circulation d’œuvres de dimension internationale, tout en programmant des compagnies locales dont il favorise l’émergence.
© Gregory Batardon
Le Théâtre Sévelin 36 est le lauréat du « Prix
spécial de danse 2013 » de l’Office fédéral de
la culture.
Conduit de 2002 à 2012, le projet
Cartographies, mêlant performances en ville
de Lausanne et création vidéo, témoigne
d’une envie de sortir la danse des murs du
théâtre. Les 11 chorégraphies in situ, filmées
par 9 réalisateurs romands dont Lionel Baier,
Fernand Melgar, Bruno Deville, Pierre-Yves
Borgeaud et Philippe Saire lui-même, sont sorties en collection complète au printemps 2013
sous la forme d’un livre-DVD et continuent leur
parcours dans les festivals de par le monde.
CECI
N’EST PAS...!
C
eci n’est pas une pièce militante,
ceci n’est pas une pièce hippie, ceci
n’est pas une pièce sur les années
1970, ceci n’est pas une pièce sur l’histoire
des utopies à travers les époques. À peine
articulée, l’utopie réveille les opinions et les
envies, chacun a sa propre version. Celle de
Philippe Saire est tournée vers l’intime.
Création pour 3 danseurs et 2 danseuses,
Utopia Mia interroge notre rapport personnel
à l’utopie. Elle produit des images paradisiaques, scrute les élans de révolte, et en révèle les déceptions. Elle prend forme sur une
île, et est rythmée par des musiques rebelles
d’hier et d’aujourd’hui, comme les pistes d’un
disque lancé à toute allure.
C’est le mouvement des Indignados né à
Madrid qui a poussé le chorégraphe à travailler sur le sujet. Il a été touché par cette mobilisation anticapitaliste, qui la première depuis
les années 1970 en Occident, arrivait à rallier
une large population.
DANS LA
PRESSE
Très vite, il s’est rendu compte qu’il passerait par l’intime, une vision personnelle de
l’utopie, de ses effets sur les esprits et sur les
corps. Il devait créer une pièce où les mouvements des danseurs seraient porteurs d’un
changement, sensible, où les corps seraient
aussi marqués par les luttes, où la musique
sublimerait les idéaux.
Utopia comme le rêve enchanté d’une île
où tout peut être recommencé.
Mia comme l’appropriation du sujet par un
chorégraphe.
Marie Chavanieux
La Terrasse, 26.11.14
Quand le chorégraphe suisse Philippe
Saire revisite sa jeunesse, les danseurs
voguent dans une multiplicité d’états
physiques. Vrai succès public, Utopia Mia
est un voyage débordant de vitalité.
Pascale Stocker
Le Quotidien Jurassien, 4.12.14
NOTE DE PHILIPPE SAIRE
Mon passage à l’âge adulte a baigné dans ces années 1970 qui ont prolongé Mai 68,
Woodstock, le Flower Power. J’étais non-violent, contre la société de consommation, je croyais
qu’on pouvait changer le monde en s’y mettant tous ensemble, je croyais sérieusement à tout ça.
Le récent mouvement de Indignados m’a donné envie de questionner nos utopies, de revisiter
mes élans et aspirations de jeune adulte, et de chercher comment un spectacle de danse pouvait
traduire tout ça.
Très vite, il m’a paru évident que la danse était le lieu où le politique devait s’exprimer par ses
implications intimes. Et que je devais donner de l’Utopie une traduction au plus proche de moi,
de ce que je percevais de notre époque, et de comment je pouvais la rattacher à un passé proche.
Les corps et les images sont imprégnés de toutes nos ambivalences, de nos aspirations, de nos
refus, de nos luttes, de nos tentatives de dépassement, de nos oublis et dénis du réel. De notre
fondamental désir d’être bien au monde, et dans un monde bien.
Le processus m’a amené à ne garder que quelques rares références historiques, comme les traces
altérées d’un passé proche. Les années 1970 prennent ici l’aspect d’une imagerie quelque peu
dérisoire. L’évocation prête à sourire, mais c’est un regard à la fois tendre et dubitatif qui est posé,
au même titre que notre mémoire collective. J’ai évité toute nostalgie et me suis appliqué à rendre
intemporel ce qui traverse les interprètes, à composer une fresque personnelle qui se rattache à
notre condition d’humains désirants, et à nos arrangements.
Les u-topies – ces pays de nulle part – n’ont jamais abouti, utopique est devenu aujourd’hui
synonyme d’irrationnel. Elles ont pourtant le mérite de nous demander de quoi est fait notre
rationnel. Et s’il est réellement ce que nous souhaitons. Je suis certain qu’il est vital de déserter
parfois le camp de l’impuissance, et salutaire de prendre celui de l’innocence. De repenser aux
« pourquoi » de notre petite enfance.
Et la danse, le spectacle, c’est finalement de l’utopie en barres: rendre et garder sensible, et
résister, à la disparition de l’altérité, à la disparition du regard qu’on pose sur autrui, à nos yeux
captivés et capturés par les écrans… Je me dis parfois que mon utopie se concrétise là, peut-être.
mars 2015
Après l’expérimental NEONS en janvier
dernier, le chorégraphe suisse Philippe
Saire crée Utopia Mia à Lausanne.
Une pièce très personnelle, joyeuse et
attachante.
Cie Philippe Saire | Utopia Mia
La représentation au Théâtre Sévelin 36
de Lausanne s’ouvre sur une petite
communauté de jeunes qui végète
avec une décontraction toute juvénile,
assise sur une plate-forme inclinée.
Une sorte de Woodstock en miniature.
Sur cette vague colline règnent la paix
et la tranquillité. Mais il arrive que l’un
ou l’autre membre de la communauté
s’évade et descende sur la surface plane
de la scène. Parfois, rien de plus qu’un
léger mouvement d’orteil. À d’autres
moments, le silence brisé par des sons
de guitare puissants, les cinq danseurs
se déchaînent dans l’espace scénique,
la tête brusquement jetée en arrière et
courent de façon débridée à travers
la scène. La frénésie extatique des
années 70 se fait sentir, sans jamais tomber dans le cliché. C’est là que réside,
une fois de plus, la qualité du travail de
Philippe Saire. (…)
Philippe Saire se souvient dans
Utopia Mia de son Woodstock à lui, mais
n’impose pas d’images toutes faites
au public, laissant l’espace à d’autres
utopies.
Isabelle Jakob
Neue Zürcher Zeitung, 28.11.14
La pièce est chargée de l’émotion et
des atmosphères qui se dégageaient
des spectacles précédents, notamment
NEONS pour le jeu des lumières – magnifique ici, signé par Éric Soyer. Philippe
suite en page 4
3
Saire revient à une confrontation vraiment corporelle, physique avec le thème
de l’utopie. Pour ce faire il s’appuie sur
l’aspect le plus ludique, le plus voyant
de la révolution soixante-huitarde : la
musique, sur le rock de la belle époque.
(…)
Les danseurs se livrent à partir de ces
morceaux à une sorte de joute, de jeu,
par solo, par duo ou par groupe. C’est
peut-être l’élément le plus intéressant
du spectacle, car il sonde la limite entre
l’hédonisme de la danse et l’individualisme de ces postures de révolte avec un
brin d’humour, avec une gestuelle qui reprend les formes du rock pour les abîmer
dans des dérives un peu plus acérées,
même épileptiques (…) C’est une façon
simple, mais pas simpliste, d’interroger
une époque à travers ses gestes.
LE POLITIQUE
DANS LA DANSE
U
ne des évolutions manifestes dans
la revendication utopique, c’est que
l’ennemi à combattre ou l’idéal à
atteindre ne semblent plus clairement
définis aujourd’hui :
« Et que la guerre ne soit pas bonne, que
les diverses formes de déshumanisation soient
générées par la pauvreté, matérielle, économique, ou culturelle via la saturation de
l’espace mental par un certain type d’images,
voilà qui façonne un large consensus mais
ne suffit sans doute pas à redessiner du sens
politique. Il semble largement entendu aujourd’hui qu’aucun principe de vérité ne peut
plus être posé comme horizon utopique de
notre présent social. Mais la question de la
transformation du monde et celle du rôle que
l’art peut y tenir demeure présente, fût-ce en
termes moins tranchés. » (Nancy Delhalle,
in Alternatives théâtrales, n° 100 : Poétique et
politique).
Plus que dans l’aspect tranché du bien
et du mal, c’est dans la révélation de nos
ambivalences que se trouve sans doute aujourd’hui la matière que la scène peut révéler.
La tension entre la dimension collective et la
dimension individuelle. Ce n’est sans doute
pas le lieu de changer le monde, mais modestement d’aider à rendre conscient que le
monde a besoin d’être changé.
Pierre Lepori
Les Matinales, RTS Espace 2, 21.11.14
N’attendez pas de ce nouveau spectacle
un état des lieux des utopies contemporaines. Loin de tout militantisme,
simplement touché par le mouvement
des Indignés et le souvenir des revendications de Mai 68, Philippe Saire propose
ici son point de vue, personnel et subjectif, sur ces grands rêves communautaires
aux multiples facettes. « À travers ce
spectacle, explique-t-il, j’ai voulu parler
de l’envie de garder vivant notre désir
de changer les choses. Même si c’est
difficile, même si cela ne marche pas.
Cette utopie, donc, c’est la mienne. J’ai
essayé de ne pas la dater et elle reste du
registre de l’intime. Aujourd’hui, sur une
scène, tout ce qui est d’ordre politique
doit passer par l’intime. » (…)
De quoi parle Utopia Mia ? Des mouvements de foule, de la fête parfois si
proche de la déroute, de l’élan, de l’urgence, de la colère, de l’enthousiasme
contagieux, de la difficulté de prendre la
parole aussi. Avec ses interprètes, le chorégraphe a cherché « une danse qui ne
travaille pas sur la distance, la théâtralisation ou la parodie, mais sur une réelle
implication ».
Mireille Descombes
Le Matin Dimanche, 9.11.14
4
Cie Philippe Saire | Utopia Mia
mars 2015
LES MUSIQUES
C
haque chanson comme une île : la
pièce est pensée et structurée comme
un disque, avec ses morceaux et
ses interludes ; chaque piste avec son titre
et son action propre, comme autant de
tentatives de refaire le monde, le sien. Et la
musique comme force de rassemblement et
de projection individuelle.
Nous nous sommes appuyés sur la force
contestataire des musiques de diverses
époques, dont certaines ont marqué la mémoire collective. La pensée politique faisait parfois défaut dans les années 1960-1970. De manière lapidaire, on pourrait dire que l’idéologie
était remplacée par des chansons. Woodstock
est autant perçu comme un rassemblement
contestataire que comme un concert.
Avec le développement d’internet, la musique reste un média contestataire qui peut
toucher rapidement les masses. Tout en reproduisant les paradoxes associés : la forme
même de la chanson est-elle compatible avec
une réelle contestation ? Issue du système, vat-elle pour voir le changer ? La mélodie, le look,
ne vont-ils pas prendre le dessus sur le fond ?
Pascal Quignard, dans La Haine de la musique – de fait un livre d’amour de la musique –
a décrit les mécanismes de cette puissance
mars 2015
rassembleuse, ses dérives aussi : la musique
implique une perte de soi, bienfaisante souvent, mais dangereuse lorsque manipulée. À
ce propos, Lénine disait : « Là où on veut des
esclaves, il faut beaucoup de musique. »
Forts de ces constats, avertis des dérives
possibles, il nous a paru essentiel de mettre la
musique au centre d’Utopia Mia. Les musiques
structurent la pièce et tous les mots du spectacle, projetés, dits, chantés, proviennent exclusivement de chansons. Que les chansons
soient ici la seule parole, ou succédané de
parole et de projet politique.
Par souci de cohérence, à une exception
près, nous nous sommes limités à un style
de musique un seul, le rock, sans perdre de
vue que le blues, le rap, le funk, le reggae, le
grime, le ska, la chanson française, la musique électronique, et bien d’autres, ont été
et sont aujourd’hui les bandes-son de mouvements contestataires ou anti-conformistes.
LA SCÉNO­GRAPHIE
Thomas More situait son « Utopie » – sa république idéale – sur une île. Toutes les tentatives
concrètes de créer un monde différent se sont réalisées par l’isolement, la coupure avec
la civilisation. Une forme d’autarcie, de repli sur soi, avec ses propres règles au final très
contraignantes, voire totalitaires.
Le topos de l’île a inspiré la scénographie, un plan incliné y fait allusion. Ses signifiants se
sont peu à peu ouverts : radeau bercé par les flots, rampe pour se projeter vers un ailleurs
béant, instabilité chronique, …
Un radeau – îlot entouré de flots de musique.
En fond, une projection de mer renforce ces idées. Partant d’une mer très réaliste,
l’image s’abstrait peu à peu, part dans les volutes de l’évasion ou de la perte d’emprise sur
le réel. Échouant à modifier le réel, on emprunte les chemins de l’imaginaire.
Cie Philippe Saire | Utopia Mia
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RÉVOLUTIONS OU
LES ARCHIPELS DE NULLE PART
Roberto Fratini Serafide, dramaturge
The ceremony of innocence is drowned
Benjamin Britten
…down went Alice after the white rabbit,
never once considering how in the world
she was to get out again.
Lewis Carroll
A
u fur et à mesure que l’histoire se désenchantait d’elle-même, le rêve d’un
recommencement, d’un reset, d’une
ère nouvelle, d’une régénération drastique
foisonnait incorrigiblement. L’imagination
collective s’y est déhanchée à plusieurs
reprises, toujours partante pour des nouveaux flirts avec la tentation absolue du
début ; toujours séduite par le propos électrisant d’un futur sans passé.
L’Utopie n’a été, tout au long de la débacle
de l’Occident, que le sursaut périodique d’un
irrésistible désir de ce que l’Histoire, avec sa
surcharge de causes et de choses, obéisse
pour une fois à la loi tellurique des grands désastres, des grands séismes, qui défont et refont; pourvu que la Terre triomphe du Monde;
que la Vie triomphe de la Survie. Pourvu, encore, que la Nature – Mère du recommencement – triomphe de la Culture. Toute Utopie
n’est qu’écologie appliquée à l’humain. Elle
n’est parfaite qu’étant inhabitée, comme la
jolie projection du cauchemar d’un monde
8
sans nous. Trop techniquement superficielle
pour tenir debout : bric-à-brac, ville éternellement échafaudée, bricolée et bricolable,
maquette toujours inaboutie.
Tant d’éruptions de l’imaginaire n’ont pas
été sans pétrir, sans accoucher à leur manière
une géographie flottante d’îles fortunées et de
continents cachés : l’archipel fantasque des
lieux éperdus et des chances perdues. Tous les
fossiles du Paradis s’y entassent sans trêve.
L’Utopie, bien sûr. On veut bien y croire.
C’est de l’élan chronique. Ça tourne. Et ça
flotte, au beau milieu d’un ondoiement, d’un
mal au cœur chronique, qu’est l’Histoire. À la
recherche d’un ancrage rêvé, elle ne se tient
qu’étant en migration constante, qu’étant,
comme la mer de Valéry, « toujours recommencée » : goutte d’huile colorée dans le
tuyau d’une lampe vintage. Étrangement
sédative.
C’est pourquoi on a voulu repenser les
Utopies comme les stations d’un grand
voyage vers Nulle Part, qui par le simple fait
d’être commencé se veut déjà abouti ; car
l’utopie tient du court-circuit : elle donne au
désir la forme d’une prétention ; son début
est sa finalité (et sa fin). Elle façonne l’Au‑Délà
(point de fuite de toute insatisfaction du
monde) comme un Ici et Maintenant. C’est
pourquoi elle a fini régulièrement par trahir
le sacré mirage (et le mirage sacré) des générations nouvelles, bercées toutes et chacune
dans la certitude de savoir rajeunir la décrépitude de la planète et de ses carcans.
Cie Philippe Saire | Utopia Mia
Utopia Mia se veut un hommage au dernier
de ces élans premiers ; au sursaut, mi-pénible
mi-héroïque, de toute une jeunesse qui voulait que le monde nouveau soit musical, et qui
a fait « danser » son Utopie à elle, l’enracinant
dans le culte de l’instant, aimant l’idée d’une
action aussi brève et psychédelique que le
temps d’une chanson. Toute une jeunesse qui
a vu la révolution du monde dans les révolutions du vinyle. Qui a dansé sur le bord du présent, entre un passé convenablement indéfini
et un futur convenablement infini (« Above us
only sky » dit Imagine de John Lennon). C’est
compréhensible que sur cette crête glissante
il soit difficile de résister plus longtemps que
le temps du début (« Ce n’est qu’un début » fut
finalement sa consigne), et que d’ici il soit plus
facile de tourner le dos à l’Histoire que de la
regarder en face.
C’est bien vrai que toute Utopie est une
boîte à ressort de clichés, de nostalgies faciles,
de symboles usagés, de vieilles consignes, de
noms fétiches. Et qu’elle dégage une certaine
superficialité : c’est la superficialité « technique » du radeau flottant vers la terre promise ; et c’est une superficialité structurelle
de croire qu’il suffit d’endormir la conscience
du réel pour rêver d’un monde autre. Il a fallu
donc en parcourir le paradoxe avec une certaine légèreté, qui tient moins de l’ironie que
d’une espèce de nostalgie savante, qui place
l’éveil au lieu de l’émerveillement. Et lorsque
le rêve d’un monde se noie, voici que ressurgissent dans les bulles d’air de la noyade
l’écume d’un rêve nouveau. De ce principe
d’Archimède du rêve utopien on ne peut que
rire (Utopia Mia se veut parfois désopilant). Ou
résister à la tentation d’en pleurer, car rêver ne
tient pas de la disgrâce. Sourire, donc.
Utopia Mia rejoue donc avec tendresse ce
disque rompu, bande sonore d’un rêve d’immédiateté qui fut la plus récente des Utopies
historiques ; puisant dans chaque chanson
l’étrange beauté d’un faux départ qui n’en
était pas moins un vrai partage. Car le Rock
fut la berceuse du dernier des futurs non nés ;
d’une dernière navigation vouée au naufrage, parce que depuis son radeau, sa barricade, son estrade, son « point de vue », il était
si facile de confondre projet et projection.
Mais la beauté de la projection valait bien le
naufrage.
mars 2015
DANSER APRÈS
L’UTOPIE
Michel Layaz, écrivain
Que sont devenues nos utopies ? Il y a ceux qui y ont cru, ceux qui
n’y ont jamais cru, ceux qui ont aimé y croire. Chaque utopie s’inscrit
dans une époque. Et l’époque passe. Et l’utopie meurt. Et tout recommence : avec d’autres gens, d’autres élans, d’autres discours, d’autres
inquiétudes. Et rien n’est tout à fait pareil. Oui, l’utopie est une forme
de naïveté, de niaiserie même : les cités idéales sont des chimères, les
paradis artificiels des abîmes, l’amour libre une plaisanterie, les discours militants des mots guerriers. Et alors ? Ceux qui ont aimé croire
en leur utopie ont été habités, transformés, constitués par elle, recevant sa force et son allant.
Qu’importe si l’utopie, quels que soient ses vêtements (foi dans la
justice, la beauté, la paix, les religions, le progrès), n’est qu’illusion, ou
consolation, elle permet d’échapper au désespoir de se retrouver seul,
livré à soi-même, non pas dans le repos ou le refuge de la création,
mais dans un dessèchement de l’être, celui qui refuse toute lutte, toute
implication. Là, le pire s’impose : l’engourdissement dans la même vie
matérielle, les mêmes vanités, les mêmes affaires sans âme, les mêmes
satisfactions stériles, et tout cela que l’on s’empresse d’affirmer être la
vie heureuse. Comment se contenter de si peu ? Vite ! Que renaissent
d’autres chants, nouveaux, dans l’ardeur et la gaîté, à inventer, ne devant rien à personne, faisant table rase, et s’il le faut, table rase de la
table rase ! Quant à la nôtre d’utopie, celle à laquelle on a aimé croire,
on peut la regarder avec affection, comme un être cher, vieilli et un peu
gâteux, un être qui radote quand tout autour de lui a changé. Mais à
partir d’elle, à chacun de faire sa lumière, de trouver ses propres mots,
ses propres couleurs, ses propres gestes, ses propres pas. Naître après
son utopie et pouvoir se dire : C’est là que tout débute.
MESSAGE D’APRÈS SPECTACLE – 22 NOVEMBRE 2014 | Patrick Le Mauff, acteur et metteur en scène
C’est la première fois que je vois évoquée cette période proche, notre jeunesse, avec une telle délicatesse. D’avoir réussi à rendre compte de
l’or neuf qui se love dans tous les surgissements de vitalité qui amènent à questionner les mondes anciens, est un vrai miracle.
Oui, une extrême délicatesse qui refuse les représentations convenues pour tenter d’atteindre le cœur des choses et des corps qui les tendent.
Le terme délicatesse n’évoque nullement pour moi la mièvrerie, loin de là, plutôt une manière non brutale de saisir les évènements, comme l’on
prend entre ses doigts les frêles ailes d’un papillon.
Je ne doute pas que ce spectacle sera un moment important pour ta compagnie. C’est un vrai bijou, une loupe qui a la forme d’une larme
joyeuse, qui nous permet de regarder au plus près, le vivant. Une larme de bonheur qui se transforme en microscope attentif, et va fouiller la
mémoire avec la curiosité d’un entomologiste.
Je me suis demandé ce que la jeune génération pouvait entendre d’une époque « si lointaine », mais au fond, l’ardeur dégagée par les cinq danseurs et danseuses est la meilleure réponse.
Ces jeunes vies, qui donnent l’apparence de jouer des vies « plus anciennes », nous prouvent que c’est aussi d’eux qu’ils parlent. De l’ici et maintenant. Des incroyables désirs de vie qui animent chaque génération, même si les formes n’ont pas les mêmes visages.
Et c’est le plus formidable hommage que tu pouvais faire en évoquant ces années septante. Tout simplement dire : regardez, la vie n’est pas
finie. Tout cela continue, autrement. Nous regardons en arrière avec vous pour nous lancer à corps perdu dans ce qui advient et se déploie, sans
que parfois nous nous en rendions compte. Regardez, le cœur vibrant est encore là. Les costumes ne sont plus les mêmes, les musiques ne sont plus
les mêmes, mais le cœur bat.
C’est le plus bel hommage que vous pouviez rendre à l’incroyable beauté du mouvement des indignés, qu’il soit d’Espagne ou d’ailleurs.
Ce soir, j’ai assisté à un mariage très rare : l’art de conjuguer la politique et la poésie. Il n’y a guère que dans « les feuillets d’Hypnos » de
René Char, où j’ai pu être ému à ce point, par une telle danse entre deux mots qui semblent si éloignés l’un de l’autre.
mars 2015
Cie Philippe Saire | Utopia Mia
9
BIOGRAPHIES
PHILIPPE SAIRE
11 chorégraphies in situ, filmées par
l’amène à la danse en 1997. Suivent
Prague, Rome, Montréal, Tallin,
Chorégraphe
9 réalisateurs romands dont Lionel
d’autres projets chorégraphiques
Tel-Aviv, Wuppertal…).
Baier, Fernand Melgar, Bruno Deville,
et cinématographiques avec Bruno
où il passe les cinq premières années
Pierre-Yves Borgeaud et Philippe Saire
Dizien, Laura de Nercy, Mathieu
Punto con Fondo (2002), Niedich (2003)
de sa vie. Établi à Lausanne, il se
lui-même, sont sorties en 2013 sous
Poirot-Delpech (réalisateur), Laure
et Un Fascio di nervi (2008 – honoré du
forme en danse contemporaine
la forme d’un livre-DVD et souvent
Bonicel, Coline Serreau (réalisatrice),
prix « Moving » de Fabbrica Europa
et suit des stages à l’étranger et
programmées en festivals.
Pascal Montrouge, Michèle Rust,
Dance Festival en Italie).
Philippe Saire est né en Algérie,
notamment à Paris. En 1986, il crée sa
Pareil goût pour l’expérimentation
Jean-Marc Heim, Héla Fattoumi et
Il est aussi le chorégraphe de
Antonio a travaillé avec Caterina
propre compagnie. Implantée dans
a aussi conduit à la création de
Eric Lamoureux, Benjamin Silvestre
Sagna pendant 7 ans, notamment
la région lausannoise, elle développe
Black Out en 2011 – 100e représentation
(réalisateur).
sur Basso Ostinato, Relation Publique,
son travail de création et participe à
en 2014 –, une chorégraphie qui se
l’essor de la danse contemporaine à
déroule dans un carré, avec une
2005 et travaille depuis 2008 avec
Sandroni, Maria Clara Villalobos sur
travers toute la Suisse.
audience en nombre limité, placée en
Christian Rizzo (l’association fragile).
le spectacle pour enfants Têtes à Têtes,
En 1995, la Compagnie Philippe
Il rejoint la Cie Philippe Saire en
surplomb.
Pompei, HeilTanz ; aussi avec Simone
et sur la Cartographie no.11 et plusieurs
LEE DAVERN
Saire inaugure son lieu de travail et de
création, le Théâtre Sévelin 36. Situé
GÉRALDINE CHOLLET
à Lausanne, ce lieu est entièrement
Danseuse
Danseur
En 2005, à l’âge de 23 ans, après
autres pièces de Philippe Saire.
Il a obtenu le Diplôme d’état au
CND de Lyon comme professeur de
consacré à la danse contemporaine,
Née en Suisse en 1975, Géraldine
il contribue à la circulation d’œuvres
Chollet s’est formée au Laban Centre
diplômé de la Northern School of
à dimension internationale, tout
(Londres). De retour en Suisse, elle
Contemporary Dance de Leeds au
MAÏTÉ MINH TÂM JEANNOLIN
en programmant des compagnies
travaille et danse avec différentes
Royaume-Uni, concluant trois années
Danseuse
locales dont il favorise l’émergence.
compagnies (Cie Gaspard Buma,
de formation professionnelle en son
Le Théâtre Sévelin 36 est le lauréat
Cie Fabienne Berger, Cie Prototype
sein. Rapidement, il a travaillé comme
danseuse-chorégraphe travaillant
du « Prix spécial de danse 2013 » de
Status, Cie Jessica Huber, Cie T2+,
danseur en Angleterre. Partageant
actuellement à Bruxelles. Après avoir
l’Office fédéral de la culture.
Cie Utilité Publique). Depuis 2006, elle
son emploi du temps avec du service
étudié dans des formations pré-
se forme auprès d’Ohad Naharin et
comme barman, il a dansé avec Attik
professionnelles en France (Roanne,
« Grand Prix » de la Fondation vau-
de la Batsheva Dance Company pour
Dance, Wired Aerial Theater et Protein
Junior ballet d’Aquitaine/Bordeaux),
doise pour la promotion et la création
l’enseignement du langage de mouve-
Dance.
puis en Hollande (Codarts) et plus
artistiques. Cette même année, il est
ment GaGa aux professionnel-le-s et
également lauréat du « Prix d’auteur »
aux amateurs/trices de la danse et du
Theatre of Ireland (Dublin), Alias
elle est maintenant basée – avec un
du Conseil général de Seine-Saint-
théâtre. Elle enseigne notamment à la
(Genève), Jasmin Vardimon (Londres)
groupe d’artistes – dans un espace
Denis (France), aux VI Rencontres
Manufacture (HETSR), au Bern:Ballett
et participé à deux productions et
alternatif à Bruxelles, mélangeant arts
chorégraphiques internationales pour
et au Marchepied à Lausanne.
tournées avec DV8 Physical Theater
visuels, studio d’enregistrement et
Etude sur la légèreté. En 2004, Philippe
De plus, elle poursuit une recherche
(Londres) : To be straight with you et
espaces de travail.
Saire reçoit le « Prix suisse de danse
personnelle sur le mouvement et la
Can we talk about this.
et de chorégraphie » décerné par
voix.
En 1998, Philippe Saire obtient le
e
le mouvement à la Manufacture –
Haute école de théâtre de Suisse
romande.
La Compagnie Philippe Saire
Depuis, il a travaillé avec le Dance
Ensuite, Lee s’est installé à Paris,
ProTanz, Zürich.
Dès 2003, Philippe Saire enseigne
avoir été plombier, Lee Davern est
danse contemporaine.
Maïté Minh Tâm Jeannolin est une
récemment à Bruxelles (P.A.R.T.S),
Elle a dansé tant ses propres
créations que celles d’autres
et après un court épisode dans Médée
chorégraphes en Belgique et dans
PHILIPPE CHOSSON
au Théâtre des Champs-Elysées, il
d’autres multiples pays (Birdwatching
Danseur
a travaillé chez Christian & François
4x4 de Benjamin Vandewalle, Drifting,
Ben Aïm CFB 451, et dansera bientôt
Ville Tentaculaire). Elle a été invitée
avec Le Guetteur (Paris).
comme intervenante pour des ateliers
Né en 1969, Philippe Chosson
commence par le travail d’acteur,
en 1987 il reçoit le « Prix de l’humour »
en France (Centre de danse Belleville)
compte à ce jour 30 spectacles,
du Conservatoire d’art dramatique
ANTONIO MONTANILE
et en Lettonie (Latvian Academy of
plus de 1000 représentations dans
Rhône-Alpes, section improvisation.
Danseur
Arts) tout en organisant elle même
180 villes d’Europe, d’Asie, d’Afrique,
Il entame alors sa formation
Antonio Montanile entre à 18 ans
ces 3 dernières années des ateliers de
avec des études de mime à l’École
à l’Accademia Isola Danza de la
danse contemporaine dans les Alpes
Internationale de Mimodrame de
Biennale de Venise. Il intègre ensuite la
françaises.
des expositions, galeries d’art, jardins,
Paris Marcel Marceau, puis avec
compagnie de Carolyn Carlson pour y
espaces urbains et autres lieux
Corinne Soum et Steven Wasson
travailler pendant 4 ans.
extérieurs à la scène.
(assistant-e-s d’Étienne Decroux).
du Moyen-Orient et d’Amérique.
Elle se produit régulièrement dans
En 2001, la Biennale de Venise, en
coproduction avec le Teatro Massimo
ROBERTO FRATINI SERAFIDE
Dramaturge
Après des études à l’École
Conduit de 2002 à 2012, le projet
Il s’oriente vers le théâtre gestuel à
Cartographies, mêlant performances
partir de 1993 en compagnie de Laura
de Palermo, lui passe commande et
Normale Supérieure de Pise en théorie
en ville de Lausanne et création vidéo,
Scozzi.
il crée son premier solo Quduo’, qui
théâtrale, Roberto Fratini Serafide
entamera par la suite une tournée
devient assistant et co-dramaturge
internationale (Londres, Milan, Tunis,
du chorégraphe Micha van Hoecke de
témoigne de cette envie de sortir
la danse des murs du théâtre. Les
10
Sa rencontre décisive avec
Bernard Glandier (Cie Alentours)
Cie Philippe Saire | Utopia Mia
mars 2015
1995 à 1998. Il crée ses propres spectacles à Palerme en 1997-1998 avec la
compagnie Substanz. Il est professeur
de théorie de la danse à l’Université
de Pise depuis 2002 ainsi qu’au
Conservatoire Supérieur de Danse de
Barcelone depuis 2003. Il donne aussi
des conférences sur l’histoire de la
danse et écrit des articles de théorie
de la danse dans des revues italiennes
et étrangères.
Il est également l’auteur de Nodo
Parlato, recueil de poèmes édité
en 2000 chez Crocetti en Italie.
Depuis 2001, il travaille avec
Caterina Sagna comme dramaturge
et auteur des textes de scène dans
Sorelline, Relation Publique, Heil Tanz!
ou encore Basso Ostinato.
ERIC SOYER
Créateur lumières et scénographe
Après des études autour
des architectures éphémères à
l’École Boulle, Eric Soyer conçoit des
scénographies et des éclairages pour
de nombreux metteurs en scène et
chorégraphes sur les scènes d’Europe.
Il signe plusieurs collaborations
depuis 2006 avec Hermès pour qui
il crée les espaces lumineux des
spectacles du Salon de Musique,
pièces musicales et chorégraphiques
uniques avec Shantala Shivalingappa
et Ferran Salva, Raphael Delaunay et
Antoine Hervé, Ofesh Shechter, David
Drouard puis Rachid Ouramdan.
Eric Soyer entame une collaboration avec l’écrivain et metteur
en scène Joël Pommerat en 1997
mars 2015
qui se poursuit aujourd’hui autour
de la création d’un répertoire de
18 spectacles de la compagnie Louis
Brouillard plusieurs fois récompensée.
Il s’initie à l’art chorégraphique
en 2005 avec la Chorégraphe Nacera
Belaza et poursuit cette exploration
entre autre avec Thierry Thieu
Niang. Il aborde également l’opéra
contemporain avec les compositeurs
Oscar Strasnoy, Oscar Bianchi, Daan
Jansen et Philippe Boesmans.
Il reçoit un prix du Syndicat de la
critique journalistique française pour
son travail en 2008 et en 2012.
RENAUD RUBIANO
Créateur vidéo
Après une formation universitaire
à Aix-en-Provence, Renaud Rubiano
commence une recherche plastique
aux Beaux-Arts de Nîmes puis de
Marseille. Il y approche l’art vidéo, la
sculpture et la performance et sera
diplômé pour ses photos et installations vidéo.
Entre 2003 et 2006, il expose à
Bruxelles, Toulon, Nîmes, Draguignan
et Marseille, et s’installe à Paris en
2007. Il y tisse des collaborations
avec des auteurs, compositeurs,
chorégraphes et metteurs en scène.
Il développe une écriture vidéo en lien
avec la musique, la lumière et le corps.
Son travail se transpose rapidement
de la galerie vers la scène via une
interrogation de l’espace en mêlant
vidéo et lumière.
Sa recherche s’élargit en ouvrant
la réflexion sur la scénographie dans
son entier, notamment dans les rapports entre les médias. Aujourd’hui,
il écrit et réalise vidéos et installations
en France et à l’étranger.
Lausanne. Elle est par ailleurs l’administratrice et chargée de communication de la Cie Philippe Saire.
STÉPHANE VECCHIONE
Créatrice costumes
Créateur sonore
Après une formation de costumière à Paris dans le cadre de diverses
productions, Isa Boucharlat s’installe
à Genève en 1991 où elle commence
une collaboration avec Bernard
Meister au Théâtre du Grütli qui
durera jusqu’en 1998. Pendant cette
période elle dirige l’atelier costume
monté à l’occasion d’un workshop
avec Manfred Karge et ses élèves.
Tout en travaillant pour
différentes compagnies de Suisse
romande, elle rencontre en 1997
le metteur en scène Denis Maillefer et
devient la costumière du Théâtre en
Flammes jusqu’à ce jour.
Depuis 2005, elle travaille
de façon régulière avec Oskar
Gomez Mata et la Cie L’Alakran
ainsi qu’avec Antoine Jaccoud et la
Cie Selma 95, et Muriel Imbach et la
Cie La Bocca della Luna.
Le partenariat avec Philippe Saire
et sa compagnie dure depuis 1997.
Dans ce cadre, Isa Boucharlat a
notamment signé les costumes des
Cartographies – films & chorégraphies – de différents réalisateurs
romands. Elle a aussi par ailleurs créé
ceux de courts-métrages de Bruno
Deville.
ISA BOUCHARLAT
Stéphane Vecchione s’est formé
au Conservatoire de Lausanne,
à la Section Professionnelle d’Art
Dramatique (SPAD), de 1995 à 1999. Il
travaille ensuite – en qualité de performer ou musicien – pour de nombreux
artistes et compagnies, notamment
Stefan Kaegi, Denis Maillefer,
Massimo Furlan, Nicole Seiler, Corinne
Rochet et Nicholas Pettit. Il est par
ailleurs membre du groupe Velma,
avec lequel il a reçu le prix « Jeunes
Créateurs Musique » de la Fondation
vaudoise pour la promotion et les
créations artistiques.
Stéphane Vecchione a créé les
musiques des plusieurs pièces de
Philippe Saire : Je veux bien vous croire,
Black Out, La Dérive des continents
– pièce dans laquelle il est aussi
interprète –, et NEONS Never Ever, Oh !
Noisy Shadows.
VALÉRIE NIEDEROEST
Recherche musicale
Musicienne au sein des groupes
Toboggan, Meril Wubslin – avec
Christian Garcia membre de Velma –
et Wild Guys, Valérie Niederoest a été
membre fondatrice et co-directrice
artistique du Romandie Rock Club,
à Lausanne, après des études en
sciences politiques à l’Université de
Cie Philippe Saire | Utopia Mia
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