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Rapport technologique numéro 63 mars 2006 Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence Adresser toute demande de publications à : OCCETS 600-865, avenue Carling Ottawa (Ontario) Canada K1S 5S8 Tél. : (613) 226-2553 Téléc. : (613) 226-5392 Courriel : [email protected] ou télécharger les publications du site Web de l’OCCETS à : http://www.occets.ca Citer comme suit : Chen S, Husereau D, Noorani H, Tran K, Boudreau R, Lentle B, Rowe B, Keating T. Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence [Rapport technologique no 63]. Ottawa : Office canadien de coordination de l’évaluation des technologies de la santé; 2006. Ce rapport ainsi que la version anglaise de ce rapport intitulée Portable Ultrasound Devices in Emergency Departments sont affichés sur le site Web de l’OCCETS. La production de ce rapport a été rendue possible par l’apport financier de Santé Canada et des gouvernements d’Alberta, de la Colombie-Britannique, du Manitoba, du Nouveau Brunswick, de la Terre-Neuve-et-Labrador, des Territoires du Nord-Ouest, de la Nouvelle-Écosse, du Nunavut, de l’Ontario, de l’Île-du-Prince-Édouard, du Québec, de la Saskatchewan et du Yukon. L’Office canadien de coordination de l’évaluation des technologies de la santé assume l’entière responsabilité de la forme finale et du contenu de ce rapport. Les opinions exprimées dans ce rapport ne représentent pas forcément celles du Santé Canada ou de gouvernements provinciaux ou territoriaux. La reproduction de ce document à des fins non commerciales est autorisée à condition que l’OCCETS soit dûment mentionné. L’OCCETS est financé par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux canadiens. Dépôt légal – 2006 Bibliothèque nationale du Canada ISBN : 1-897257-40-6 (version imprimée) ISBN : 1-897257-41-4 (version électronique) CONVENTION DE LA POSTE-PUBLICATIONS NO 40026386 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À OFFICE CANADIEN DE COORDINATION DE L’ÉVALUATION DES TECHNOLOGIES DE LA SANTÉ 600-865, AVENUE CARLING OTTAWA ON K1S 5S8 Office canadien de coordination de l’évaluation des technologies de la santé Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence Stella Chen, M.Sc.1 Don Husereau, B.Sc.Pharm, M.Sc.1 Hussein Noorani, M.Sc.1 Khai Tran, Ph.D.1 Rhonda Boudreau, MA1 Brian Lentle, M.D.2 Brian Rowe, M.D., M.Sc.3 Tamara Keating, MLIS1 mars 2006 1 Office canadien de coordination de l’évaluation des technologies de la santé, Ottawa (Ontario) Université de la Colombie-Britannique, Vancouver (Colombie-Britannique) 3 Département de médecine d’urgence, Université de l’Alberta, Edmonton (Alberta) 2 Les agences d’évaluation des technologies de la santé (ETS) ont un défi de taille à relever; elles doivent fournir des évaluations des technologies médicales, de qualité et en temps utile, afin de faciliter la prise de décisions. Idéalement, toute délibération importante devrait reposer sur des rapports complets d’évaluation des technologies de la santé, mais le caractère urgent de certaines décisions nécessite souvent une réponse immédiate. Le Service d’information sur les technologies de la santé (SITS) met à la disposition des décideurs canadiens en matière de soins de santé de l’information sur l’évaluation des technologies de la santé, fondée sur les meilleures données probantes disponibles, et ce, de façon rapide et efficace. Le Service reçoit les demandes liées à l’évaluation des technologies de soins de santé (médicaments, dispositifs et procédures). L’information fournie par le SITS est adaptée afin de répondre aux besoins des décideurs, en tenant compte de l’urgence et de l’importance de la demande et de ses répercussions possibles. Des consultations avec le demandeur de cette évaluation par le SITS ont permis de déterminer qu’un examen méthodique du sujet répondrait à ses besoins. Examen méthodique des essais cliniques Deux examinateurs internes du SITS, en collaboration avec des experts cliniques externes, ont préparé l’examen méthodique des essais cliniques. Les questions de recherche et les critères de sélection ont été établis conjointement par les deux examinateurs du SITS et les experts cliniques externes. Quant à elle, la recherche documentaire a été réalisée par un spécialiste de l’information qui a utilisé une stratégie de recherche normalisée. Chaque examinateur du SITS a choisi de façon indépendante les études à retenir d’après les critères de sélection préétablis. Tous les articles qui étaient potentiellement pertinents de l’avis d’au moins un examinateur ont été obtenus auprès de bibliothèques. Les examinateurs ont procédé, chacun de leur côté, au choix final des études à inclure dans l’analyse et les différences d’opinion ont été réglées par consensus. L’annexe 8 présente une liste des études retenues et rejetées (et des raisons d’exclusion). Au moins deux examinateurs externes ont extrait, chacun de leur côté, les données des articles originaux. Une ébauche de la section comprenant l’examen méthodique du rapport a été rédigée par l’un des examinateurs du SITS, avec l’aide du deuxième examinateur et des experts cliniques externes, au besoin. Ce document a été revu par le deuxième examinateur du SITS et les experts cliniques externes, puis il a été parachevé en tenant compte des commentaires reçus. i SITS - Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence Examinateurs Ken Bassett, M.D., Ph.D. Professeur agrégé Université de la Colombie-Britannique Victoria (Colombie-Britannique) Steve Socransky, B.Sc., M.D., FRCPC Urgentologue Professeur adjoint de médecine d’urgence Hôpital régional de Sudbury École de médecine du Nord de l’Ontario Sudbury (Ontario) David Hailey, M.Sc., Ph.D., Grad. R.I.C. Professeur auxiliaire Département des sciences de la santé communautaire Université de Calgary Calgary (Alberta) Dirk Stengel, M.D., M.Sc. Chef, Centre de recherche clinique Département de chirurgie orthopédique et traumatologique Unfallkrankenhaus Berlin (centre de traumatologie) Berlin (Allemagne) Martin Reed, M.D., FRCPS Chef, Unité de radiologie pédiatrique Health Sciences Centre Winnipeg (Manitoba) Ray Wiss, HBPHE, M.D., CCP (EM), CSPQ (EM) Professeur agrégé École de médecine du Nord de l’Ontario Sudbury (Ontario) Le Service d’information sur les technologies de la santé (SITS) est un service d’information destiné aux personnes qui planifient et fournissent des soins de santé au Canada. Ce rapport constitue une étude rapide ou un examen méthodique des meilleures données probantes sur le sujet qui ont pu être répertoriées au cours de la période allouée. Les réponses du SITS doivent être évaluées avec d’autres types de renseignements et de facteurs de soins de santé. L’information que renferme ce compte rendu ne vise pas à remplacer l’avis médical de professionnels, ni ne doit être interprétée comme une incitation à utiliser ou non une technologie de la santé en particulier. Les lecteurs doivent savoir que l’absence de données probantes de bonne qualité n’est pas nécessairement un signe d’inefficacité, surtout dans le cas des nouvelles technologies de la santé en émergence. En effet, même si peu de renseignements sont d’abord disponibles au sujet d’une technologie donnée, il est possible que l’efficacité de cette dernière soit prouvée avec le temps. Remerciements Les auteurs désirent remercier Ray Wiss, M.D. (de Sudbury, en Ontario) et Steve Socransky, M.D. (de Sudbury, en Ontario), pour avoir fourni de l’information et commenté la démarche analytique, de même que Srabani Banerjee, Ph.D. (de l’OCCETS), pour avoir mis à disposition des données statistiques. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence ii RÉSUMÉ Titre : Date : Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence le 1er septembre 2005 Contexte et enjeux relatifs aux politiques Au service d’urgence, la rapidité et l’exactitude des diagnostics posés par les médecins sont des conditions essentielles au traitement efficace et opportun des patients atteints de maladies ou de blessures graves. Les méthodes diagnostiques modernes, telles l’échographie et la tomodensitométrie (TDM), jouent un rôle dans l’amélioration de la qualité des soins médicaux. Les appareils utilisés se trouvent souvent dans les services d’imagerie, sont compliqués à faire fonctionner et peuvent être non disponibles après les heures normales de travail. Les résultats d’un sondage mené en 2002 ont montré que les urgentologues canadiens avaient accès à l’échographie après les heures normales de travail dans 94 % des hôpitaux, et que 75 % de ces échographies étaient effectuées par des radiologistes ou des technologues en échographie. Même si 88 % des radiologistes qualifiaient le service d’urgence de « bon ou excellent », 48 % seulement d’entre eux étaient en accord avec cette affirmation et 29 % d’entre eux étaient d’avis que le service de radiologie d’urgence était « mauvais ». Les petits dispositifs à ultrasons portables, plus couramment appelés écographes portables (ÉP), qui peuvent facilement être transportés au chevet des patients, ont fait leur apparition sur le marché. Les urgentologues, les chirurgiens et d’autres nonradiologistes ont commencé à réaliser des échographies dans les services d’urgence dans le but d’améliorer la certitude des diagnostics et de tenter de réduire le recours à certains examens effractifs. Puisque ces professionnels non-radiologistes reçoivent peu ou pas de formation sur les techniques échographiques et n’ont pas les mêmes connaissances que les radiologistes dans ce domaine, les risques qu’ils posent de mauvais diagnostics peuvent augmenter. On ne sait pas encore si la formation est nécessaire ni la forme qu’elle devrait prendre, pas plus qu’on ne connaît les exigences minimales relatives à la rédaction de rapports afin de s’assurer de la fiabilité des résultats. iii Il importe de distinguer les écographes portables des appareils à main. Ces derniers ne possèdent pas les capacités techniques des dispositifs plus gros. Questions de recherche 1a. Quelles sont les données probantes d’efficacité (amélioration des paramètres techniques, de la prise de décisions cliniques et des paramètres pertinents pour les patients et diminution des effets nuisibles) lorsque des non-radiologistes utilisent les ÉP afin d’évaluer les traumatismes abdominaux, les anévrismes de l’aorte abdominale (AAA) et les grossesses ectopiques ? 1b. Quelles sont les données probantes quant à l’effet de l’exactitude diagnostique sur l’efficacité de ces interventions ? 1c. Quelles sont les données probantes quant à l’effet de variables liées à l’utilisateur sur l’efficacité de l’intervention, plus précisément pour l’utilisateur (omnipraticiens, urgentologues et autres non-radiologistes), le type de formation, la durée de cette dernière et l’expérience préalable avec les examens échographiques à l’urgence ? 2a. Quelles sont les lignes directrices relatives à l’utilisation de ces dispositifs dans les indications dont il est question ? 2b. De quel niveau sont les données probantes qui appuient ces lignes directrices ? 2c. Les recommandations incluses dans les lignes directrices sont-elles en accord avec les données probantes ? 3. Quelles sont les répercussions éthiques et juridiques liées à l’utilisation et à la consignation dans des rapports de renseignements obtenus à l’aide d’ÉP et d’autres technologies d’imagerie ultrasonique ? Méthodologie Un protocole a été établi au préalable, puis des questions cliniques ont été énoncées en collaboration avec des spécialistes de la méthodologie et des experts cliniques. La documentation publiée sur le sujet provient de l’interrogation de nombreuses bases de données à l’aide d’une stratégie de recherche définie et de l’examen de la bibliographie de certains articles. Dans le cas des questions de recherche 1a et 2a, deux examinateurs ont appliqué, chacun de leur côté et de façon méthodique, les critères SITS – Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence d’inclusion et d’exclusion à tous les documents disponibles, puis ils ont effectué l’extraction des données. Un examinateur s’est chargé d’évaluer la qualité des études retenues. Dans le cas de la question de recherche 3, nous avons adopté une stratégie d’examen qualitatif. Une évaluation quantitative de l’efficacité clinique des ÉP utilisés au sein du service d’urgence a également été effectuée. Les rapports de vraisemblance (RV) sommaires et les probabilités après l’examen des scénarios cliniques ont été calculés, d’après les données provenant des études individuelles, afin d’évaluer l’efficacité clinique des ÉP au sein du service d’urgence. Constatations Des 1 020 mentions initiales, 135 ont montré qu’elles répondaient potentiellement aux critères de sélection. Une fois que tous les rapports eurent été examinés, nous avons jugé que 49 d’entre eux répondaient aux critères d’inclusion. De ces 49 rapports, 29 répondaient à la question de recherche 1a (portant sur l’efficacité clinique des ÉP). Les études retenues étaient les suivantes : deux études comparatives et 16 comptes rendus de séries de cas ayant eu recours à un ÉP pour des traumatismes abdominaux; un compte rendu de séries de cas pour des AAA; trois études comparatives et quatre comptes rendus de séries de cas pour des grossesses ectopiques; et trois comptes rendus de séries de cas faisant état de plus d’une utilisation. La qualité des études primaires répertoriées était affaiblie par un biais de sélection potentiel, une utilisation différentielle d’une norme de référence ou la non-utilisation d’une norme de référence à l’insu. Pour la question de recherche 1c, nous avons relevé six lignes directrices relatives à la formation et neuf programmes de formation. Pour ce qui est de la question de recherche 2a, nous avons relevé deux lignes directrices de pratique clinique et trois examens méthodiques. Question de recherche 1a : Nous n’avons relevé aucune étude qui indiquait des taux de mortalité ou de survie des patients à la suite d’une affection ou d’un problème quelconque. Nous avons répertorié une étude comparative rétrospective qui examinait l’effet de l’utilisation de l’échographie à l’urgence sur le temps nécessaire pour poser un diagnostic et sur le temps écoulé avant un traitement chirurgical. Une différence statistiquement significative est apparue en faveur de l’utilisation des ÉP au sein du service d’urgence. Des données diagnostiques faussement positives et faussement négatives ont été couramment signalées. Les paramètres les plus fréquemment signalés dans les études retenues étaient la sensibilité et la spécificité. Parmi les patients atteints d’un traumatisme abdominal, la plupart des valeurs de sensibilité liées à la détection des liquides libres se situaient entre 0,80 et 0,90; nous avons observé un écart semblable de sensibilité pour la détection des liquides libres associés à une lésion à un organe. Quant à elles, les valeurs de spécificité se situaient généralement entre 0,96 et 1,00 pour la détection des liquides intrapéritonéaux libres. Pour les patients atteints d’AAA, la sensibilité des échographies réalisées dans les services d’urgence était de 1,00. Dans la détection des grossesses ectopiques, les échographies réalisées dans les services d’urgence avaient une sensibilité variant entre 0,82 et 1,00 et une spécificité variant entre 0,88 et 1,00. Les estimations sommaires des RV positifs étaient de 61,76, de 14,57 et de 14,55 dans les cas de traumatisme abdominal fermé, de grossesse ectopique et d’AAA, respectivement. Quant à elles, les estimations sommaires des RV négatifs étaient de 0,20, de 0,08 et de 0,06 dans les cas de traumatisme abdominal fermé, de grossesse ectopique et d’AAA, respectivement. Les résultats d’une étude comparative prospective ont montré que l’exactitude du diagnostic était associée à une formation plus approfondie de l’observateur. Les séances de formation en échographie à l’intention des urgentologues et des autres non-radiologistes consistaient généralement en une séance didactique, suivie d’une séance de formation pratique sur des modèles humains vivants. Dans les études primaires répertoriées, la plupart des chercheurs faisaient état d’une formation didactique préalable de huit à 12 heures et de la réalisation de 15 à 50 échogrammes supervisés. Le nombre minimal d’échogrammes réalisés avec un ÉP variait entre 50 et 500, tandis que le nombre minimal d’échogrammes exacts recommandés dans les lignes directrices de formation variait entre 15 et 25. Comme tous les essais recensés avaient été menés dans des hôpitaux de régions métropolitaines, il n’a pas été possible de faire la distinction, d’après les données probantes disponibles, entre l’utilisation des ÉP à l’urgence dans les régions rurales et dans les régions urbaines. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence iv Question de recherche 2a : Deux lignes directrices de pratique clinique laissaient entendre que l’échographie à l’urgence en traumatologie (ou FAST echo) représente un outil de dépistage initial utile lorsqu’il est utilisé par des chirurgiens dans les cas de patients atteints d’un traumatisme abdominal fermé. Les recommandations tirées de ces lignes directrices n’étaient pas en accord avec les constatations de trois examens méthodiques. L’un d’entre eux concluait qu’il faut mener davantage d’essais avant que l’échographie ne soit acceptée comme épreuve standard dans l’évaluation des traumatismes fermés. Un autre examen concluait que dans les cas de traumatismes abdominaux soupçonnés sur le plan clinique, une autre évaluation efficace (c.-à-d. la TDM) devait être réalisée, peu importe les constatations échographiques initiales. Quant à lui, le troisième examen arrivait à la conclusion suivante : « Les données probantes provenant d’ECR sont insuffisantes pour justifier la promotion de stratégies cliniques fondées sur l’utilisation de l’échographie dans l’établissement d’un diagnostic chez les patients chez qui l’on soupçonne la présence d’un traumatisme abdominal fermé. » Dans six lignes directrices qui décrivent les exigences relatives à la formation et à l’agrément, le nombre minimal d’échogrammes réalisés à l’aide d’un ÉP variait entre 50 et 500, tandis que le nombre minimal d’échogrammes exacts recommandés variait entre 15 et 25. Les recommandations relatives à la documentation proposaient que les rapports sur les examens effectués à l’aide d’un ÉP portent l’indication « échographie à usage limité dans les services d’urgence », afin de les différencier des échographies habituelles effectuées par un radiologiste au service d’imagerie. Nous n’avons pas trouvé de données quant à l’effet de l’expérience au long cours ni de la formation continue sur l’efficacité clinique. Toutes les recommandations des six lignes directrices semblaient fondées sur un consensus qui tenait compte, de façon informelle, de la documentation. Les normes relatives à la durée de la formation des non-radiologistes étaient généralement plus élevées que celles qui étaient indiquées dans les études primaires retenues. Quant à elles, les normes relatives à la documentation étaient généralement plus précises que celles qui étaient indiquées dans les études primaires. v Question de recherche 3a : Sur le plan éthique, les responsabilités des non-radiologistes relativement à l’utilisation des ÉP au sein du service d’urgence sont semblables à celles des radiologistes. Les patients doivent être mis au courant que les examens effectués à l’aide d’un ÉP à l’urgence sont ciblés et limités. Une meilleure observance des lignes directrices spécifiques à la spécialité dans l’utilisation de l’échographie à l’urgence, comme celles qui ont été établies par la Société canadienne d’échographie au département d’urgence (SCÉDU), réduira au minimum le nombre de mauvais diagnostics et de litiges possibles. Conclusions et répercussions Les résultats de cette analyse laissent à penser que les bienfaits démontrés des examens réalisés à l’aide d’un ÉP à l’urgence par des nonradiologistes se limitent à l’amélioration de la certitude diagnostique. Nous n’avons pas réussi à découvrir des données probantes à l’effet que les examens réalisés à l’aide d’ÉP à l’urgence par des non-radiologistes avaient des répercussions sur les paramètres pertinents pour la santé des patients. Dans ce rapport, nous n’avons pas répertorié de données probantes relatives à l’amélioration du temps nécessaire pour poser un diagnostic ni du temps écoulé avant un traitement chirurgical. Ces paramètres qui sont pertinents pour les patients sont signalés si peu fréquemment qu’il est impossible de formuler des énoncés en faveur ou en défaveur de l’utilisation des ÉP au sein du service d’urgence. Il existe suffisamment de données probantes provenant d’études sur les traumatismes abdominaux fermés, les AAA et les grossesses ectopiques pour avancer l’idée que les examens réalisés à l’aide des ÉP à l’urgence par des nonradiologistes représentent un outil efficace pour améliorer la certitude diagnostique. Les ÉP sont susceptibles d’améliorer la certitude diagnostique au sein du service d’urgence. Ces résultats sont solides – l’effet prévu demeurant semblable, même si l’on ne tient compte que des études de plus grande qualité. Les avantages non thérapeutiques liés à l’utilisation de cette technique sont les suivants : technique plus facile à utiliser et à répéter, exécution peu dispendieuse avec la technologie disponible et méthode non effractive. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence Il existe des données probantes sur de mauvais diagnostics obtenus à l’aide d’ÉP qui ont été associés à l’inexpérience des utilisateurs. D’autres données montrent une amélioration de l’exécution de la technique chez des non-radiologistes ayant suivi une formation. Les programmes de formation qui comprennent des séances didactiques et pratiques (au moins 50 échogrammes pour chaque utilisation médicale) ont montré une amélioration de l’efficacité. Les non-radiologistes qui ont suivi une formation et qui réalisent des échogrammes avec des ÉP peuvent quand même poser de mauvais diagnostics, mais les taux observés sont semblables à ceux qui ont été signalés dans des études similaires menées auprès de radiologistes ayant effectué des échogrammes. Nous avons réussi à répertorier des lignes directrices de pratique clinique relativement aux échographies réalisées à l’urgence chez des patients présentant un traumatisme abdominal. Aucune de ces lignes directrices n’était spécialement conçue à l’intention des non-radiologistes. Les décisions liées à la mise en œuvre des ÉP au sein du service d’urgence devront se fonder sur des connaissances tacites et des consignes propres à chaque établissement. Les lignes directrices relatives à la formation et à l’agrément revêtent un caractère important du point de vue des exigences éthiques et juridiques associées aux examens réalisés à l’aide d’ÉP à l’urgence par des urgentologues, puisque les lignes directrices d’autres spécialités incluent des sujets non pertinents à la médecine d’urgence. Il existe des programmes de formation sur l’exécution des échographies. Il est important qu’une norme soit établie quant à la formation des médecins qui utilisent les ÉP au sein du service d’urgence afin d’assurer la sécurité des patients. En outre, des recommandations relatives à la durée de la formation continue nécessaire au maintien des compétences sont essentielles. D’autres études prospectives comparatives de grande qualité, conçues pour mesurer les effets de l’utilisation des ÉP au sein du service d’urgence sur le rendement, et pour en surveiller l’efficacité clinique, seraient utiles dans la prise de décisions fondées sur des données probantes. L’ensemble des données qui décrivent la performance diagnostique doit être complété par des résultats qui montrent l’effet de cette intervention sur le raisonnement diagnostique et le laps de temps précédant le traitement indiqué. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence vi ABRÉVIATIONS AAA anévrisme de l’aorte abdominale ECR essai clinique contrôlé et randomisé ÉP écographe portable FAST focused abdominal sonography for trauma IC intervalle de confiance LDPC ligne directrice de pratique clinique LPD lavage péritonéal diagnostique RV rapport de vraisemblance TDM tomodensitométrie VPN valeur prédictive négative VPP valeur prédictive positive vii SITS – Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence TABLE DES MATIÈRES RÉSUMÉ…………….. ........................................................................................................................ iii ABRÉVIATIONS…… ........................................................................................................................ vii 1 INTRODUCTION....................................................................................................................... 1 2 QUESTIONS DE RECHERCHE ............................................................................................... 2 3 MÉTHODES D’ANALYSE ........................................................................................................ 2 3.1 Critères de sélection ......................................................................................................... 2 3.1.1 Types de publications ............................................................................................ 2 3.1.2 Types d’essais ....................................................................................................... 2 3.1.3 Types d’interventions ............................................................................................. 2 3.1.4 Comparateurs appropriés ...................................................................................... 3 3.1.5 Types de patients................................................................................................... 3 3.2 Recherche documentaire.................................................................................................. 3 3.3 Analyse des données........................................................................................................ 3 3.3.1 Évaluation de la qualité .......................................................................................... 7 3.3.2 Analyse statistique ................................................................................................. 7 4 CONSTATATIONS ...................................................................................................................... 8 4.1 Documentation.................................................................................................................. 8 4.2 Données d’essais cliniques ................................................................................................ 8 4.3 Analyse des paramètres ................................................................................................... 8 4.3.1 Efficacité clinique des études primaires .................................................................... 8 4.3.2 Lignes directrices actuelles.................................................................................. 20 4.3.3 Répercussions éthiques et juridiques................................................................... 21 5 DISCUSSION.......................................................................................................................... 22 6 CONCLUSIONS ET RÉPERCUSSIONS ................................................................................ 27 7 RÉFÉRENCES........................................................................................................................ 27 ANNEXES – disponibles dans le site Web de l'OCCETS au www.ccohta.ca ANNEXE 1 : Méthodes d’analyse détaillées ANNEXE 2 : Classification des données probantes tirées des études sur l’exactitude des examens4 ANNEXE 3 : Caractéristiques des essais (traumatismes abdominaux) ANNEXE 4 : Caractéristiques des essais (AAA) ANNEXE 5 : Caractéristiques des essais (grossesses ectopiques) ANNEXE 6 : Caractéristiques des essais (indications multiples) ANNEXE 7 : Résultats des examens méthodiques et des lignes directrices de pratique clinique ANNEXE 8 : Études retenues et rejetées SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence viii 1 INTRODUCTION La rapidité et l’exactitude des diagnostics posés par les médecins sont des conditions essentielles au traitement efficace et opportun des patients atteints de maladies ou de blessures graves. Les méthodes diagnostiques modernes, telles l’échographie et la tomodensitométrie (TDM), fournissent des images claires des structures anatomiques, et sont plus facilement acceptées par les patients et les médecins que les techniques effractives. En raison de leur grande taille et de leur poids élevé, ces appareils ne peuvent être transportés au chevet des patients traités dans les services d’urgence. Ils se retrouvent habituellement dans l’unité d’imagerie de l’hôpital et doivent être utilisés par du personnel qualifié. De plus petits dispositifs à ultrasons ont été mis au point. Ces appareils sont compacts (ils ressemblent à un ordinateur portable ou peuvent même être plus petits), légers (les appareils de la dimension d’un ordinateur portable pèsent environ 9 kg) et mobiles1. Ces écographes portables (ÉP) peuvent être facilement transportés au chevet du patient. Ils servent à obtenir des diagnostics rapides, à tenter de réduire le recours à certains examens effractifs et à diminuer le temps d’attente avant que les patients ne reçoivent le traitement indiqué. Par exemple, une femme peut subir une culdocentèse si l’on soupçonne une rupture de grossesse ectopique; cependant, on peut éviter cette intervention en ayant recours à un examen échographique non effractif à l’urgence. Comparativement aux appareils traditionnels de dimensions habituelles, les dispositifs compacts peuvent présenter moins de caractéristiques et fournir des images de moins bonne qualité, ce qui peut rendre le jugement plus difficile1. Ils permettent tout de même de détecter la présence de liquides libres dans la cavité abdominale, les mouvements cardiaques, la présence de liquide à l’intérieur du péricarde, l’emplacement du sac gestationnel ou une dilatation de l’aorte. Contrairement à l’échographie traditionnelle, l’utilisation de l’ÉP à l’urgence sert à répondre à un nombre restreint de questions, soit les suivantes : • Observe-t-on des signes de présence de liquide péritonéal libre ? • Observe-t-on des signes de grossesse extrautérine ? • Observe-t-on des signes d’anévrisme de l’aorte abdominale ? • Observe-t-on un épanchement péricardique ? Tableau 1 : Écographes portables (ÉP) homologués au Canada Fabricant Marque et modèle Aloka Co. ProSound SSD-3500 B-K Medical Hawk 2102 EXL, Falcon 2101 EXL, Merlin 1101, Mini Focus Esaote Aquila, Caris, Caris Plus, Falco, Megas CVX, Megas GPX, MyLab30CV, Picus, Picus Plus GE Healthcare LOGIQ Book XP, LOGIQ 3 Hitachi Medical Systems EUB-2000, EUB-525, EUB-405 Plus Medison MySono 201, SonoAce 8000, SonoAce Pico Philips Ultrasound iU22, EnVisor, HD3, HD11, HDI-5000 Shimadzu SDU-450XL, SDU-350XL Siemens Medical Solutions SONOLINE G20, SONOLINE G40, SONOLINE Adara, SONOLINE Omnia SonoSite TITAN, Micromaxx Teratech Terason 2000 Toshiba JustVision 200, JustVision 400, Nemio 10, Nemio 20, Xario Ces renseignements, qui étaient en vigueur en août 2005, ont été obtenus de diverses sources, notamment du site Web des fabricants et de la Health Devices International Sourcebase (base de données en ligne). Plymouth Meeting (PA) : ECRI; 2005. Disponible sur le site <http://www.ecri.org/> (consulté en août 2005). Liste des instruments médicaux homologués en vigueur (MDALL) (base de données en ligne). Ottawa : Santé Canada; 2005. Disponible sur le site <http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/mdim/licen/mdlic_f.html> (consulté en août 2005). SITS – Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 1 2 QUESTIONS DE RECHERCHE 1a. Quelles sont les données probantes d’efficacité (amélioration des paramètres techniques, de la prise de décisions cliniques et des paramètres pertinents pour les patients et diminution des effets nuisibles) lorsque des non-radiologistes utilisent les ÉP afin d’évaluer les traumatismes abdominaux, les anévrismes de l’aorte abdominale (AAA) et les grossesses ectopiques ? 1b. Quelles sont les données probantes quant à l’effet de l’exactitude diagnostique sur l’efficacité de ces interventions ? 1c. Quelles sont les données probantes quant à l’effet de variables liées à l’utilisateur sur l’efficacité de l’intervention, plus précisément pour l’utilisateur (omnipraticiens, urgentologues et autres non-radiologistes), le type de formation, la durée de cette dernière et l’expérience préalable avec les examens échographiques à l’urgence ? 2a. Quelles sont les lignes directrices relatives à l’utilisation de ces dispositifs dans les indications ci-dessus ? 2b. De quel niveau sont les données probantes qui appuient ces lignes directrices ? 2c. Les recommandations sont-elles en accord avec les données probantes ? 3. Quelles sont les répercussions éthiques et juridiques liées à l’utilisation et à la consignation dans des rapports de renseignements obtenus à l’aide d’ÉP et d’autres technologies d’imagerie ultrasonique ? Les démarches analytiques pour la question 1a apparaissent aux figures 1, 2 et 3. Ces démarches analytiques (appelés autrefois enchaînements de causalité) ont pour objectif de présenter les questions pour lesquelles nous cherchons une réponse par l’analyse documentaire2. Les questions sont illustrées par des liens entre les interventions et les paramètres. Ces liens servent à la fois à établir des questions afin de faciliter l’analyse documentaire et à fournir un « tableau des données probantes » qui permettra, après l’analyse, de faire ressortir les écarts et les faiblesses de ces données. 2 Les questions de recherche doivent être exemptes de jugement de valeur (c.-à-d. mettre l’accent sur les effets plutôt que sur les jugements). L’effet relatif de toute intervention doit être évalué en fonction des données probantes de son effet démontré, comparativement à l’effet de comparateurs appropriés sur les paramètres bénéfiques et nuisibles qui ont été établis. 3 MÉTHODES D’ANALYSE 3.1 Critères de sélection 3.1.1 Types de publications Des rapports complets ou leur résumé, de même que des comptes rendus de conférence qui fournissent suffisamment de détails sur la méthodologie des études et les paramètres d’intérêt ont été retenus. 3.1.2 Types d’essais Des séries de cas et des études comparatives (études de cohorte prospectives et rétrospectives, études cas-témoins et essais cliniques contrôlés et randomisés) ont été retenues. Toutefois, les rapports de cas ont été rejetés. 3.1.3 Types d’interventions Le rapport met l’accent sur les ÉP utilisés au service d’urgence par les urgentologues, les traumatologues ou d’autres spécialistes (autres que les radiologistes ou les technologues en radiologie). Les études qui n’indiquaient pas les intervenants ayant réalisé les échographies, de même que celles qui avaient recours aux appareils de dimensions habituelles ou aux appareils de format de poche, ont été rejetées. Les dispositifs à ultrasons analysés dans notre rapport incluaient les modèles portatifs de première génération (assez volumineux, mais plus compacts que les appareils de dimensions habituelles) et les modèles plus récents (appareils de la dimension d’un ordinateur portable). SITS – Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 3.1.4 également effectué un dépouillement manuel des bibliographies de certains articles, de l’analyse documentaire de la Société canadienne d’échographie au département d’urgence (SCÉDU) et des résumés de conférences, notamment des réunions annuelles de la Society for Academic Emergency Medicine (SAEM), de 1999 à 2004 (voir l’annexe 1). Comparateurs appropriés Les comparateurs étaient les appareils de tomodensitométrie, la technique de lavage péritonéal diagnostique (LPD) et les échographies habituelles réalisées par les radiologistes. 3.1.5 Types de patients Cette analyse visait à étudier particulièrement les patients reçus dans un service d’urgence et chez qui l’on soupçonnait un traumatisme abdominal (les proportions de lésions par perforation étaient inférieures à 20 % de l’échantillon), un AAA ou une grossesse ectopique. 3.2 3.3 Recherche documentaire Dans le système DIALOG®, la recherche de la documentation publiée s’est effectuée dans les bases de données BIOSIS Previews®, EMBASE®, MEDLINE® et PASCAL. Deux recherches ont été effectuées. La première avait pour objectif de repérer les articles cliniques traitant de l’utilisation des ÉP dans les services d’urgence afin de détecter la présence d’AAA, de traumatismes abdominaux et de grossesses ectopiques. Cette recherche se limitait aux articles publiés entre 1990 et mai 2005. Quant à elle, la deuxième recherche a été réalisée à l’aide des mêmes bases de données afin de repérer les articles portant sur la formation et l’agrément des non-radiologistes en ce qui a trait à l’utilisation des ÉP. Cette recherche se limitait aux articles publiés de 1995 à mai 2005. Des alertes périodiques ont été établies dans toutes les bases de données pour repérer les nouvelles publications jusqu’au 19 août 2005. Pour recenser d’autres études, la recherche s’est étendue à la base de données PubMed et à celle de The Cochrane Library. Les résultats ont été restreints aux articles en anglais. P P P P P P P P P Le site Web d’organismes de réglementation, d’agences d’évaluation des technologies de la santé (ETS) et d’organismes connexes ont été consultés, de même que des bases de données spécialisées, comme celle du Centre for Reviews and Dissemination de l’Université de York (Royaume-Uni) et l’Index de la Radiological Society of North America – RSNA (abandonné). Le moteur de recherche Google™ a été utilisé afin d’obtenir de l’information sur Internet. Nous avons 3 Analyse des données Deux examinateurs (SC et KT) ont examiné, chacun de leur côté, les titres et/ou les résumés et ont appliqué de façon méthodique les critères de sélection afin de recenser les articles pouvant être pertinents. Le texte intégral de tous les articles potentiellement pertinents a été examiné par deux examinateurs (SC et KT) et les articles qui ne répondaient pas à tous les critères d’inclusion ont été rejetés. Deux examinateurs (SC et RB) ont extrait, chacun de leur côté, les données pertinentes de chaque article. Les articles qui avaient des répercussions sur le plan éthique ont été examinés par SC et HN. Les études ont été classées par un examinateur (SC), en fonction de l’évaluation de l’efficacité de l’imagerie diagnostique3. Cet outil de classification des études permet de déterminer dans quelle mesure la technique d’imagerie diagnostique examinée contribue à la prise en charge du patient. La classification comprend les six niveaux suivants : • niveau 1 : qualité technique des images • niveau 2 : exactitude, sensibilité et spécificité diagnostiques associées à l’interprétation des images • niveau 3 : degré d’influence des résultats sur la démarche diagnostique du médecin • niveau 4 : degré d’influence des résultats de l’imagerie sur la prise en charge du patient • niveau 5 : études sur l’efficacité déterminant le degré de l’influence sur la prise en charge du patient • niveau 6 : analyse des coûts et des avantages sociétaux de la technologie d’imagerie diagnostique. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence Figure 1 : Démarche analytique dans les cas de traumatismes abdominaux 1 Utiliser un ÉP afin de détecter rapidement la présence de liquide intrapéritonéal libre; des examens séquentiels par ÉP peuvent être requis Patients atteints d’un traumatisme abdominal 2 Recourir à la chirurgie chez les patients instables présentant une échographie positive Effectuer un bilan de santé complet dès que possible chez les patients stables présentant une échographie positive Paramètres intermédiaires : amélioration du roulement des patients à l’urgence et de la satisfaction Paramètres cliniques : Health outcomes: diminution de la reduced mortality mortalité et de la and morbidity morbidité 3 Accorder un congé aux patients stables présentant une échographie négative Effets nuisibles Questions clés 1 2 3 4 Quels sont les paramètres cliniques (diminution de la mortalité ou de la morbidité, diminution de la durée du séjour à l’urgence ou de l’hospitalisation, amélioration de la satisfaction des patients et des professionnels de la santé) liés à l’utilisation des ÉP au service d’urgence dans les cas de traumatismes abdominaux ? Quelles sont les caractéristiques associées à l’utilisation des ÉP dans les services d’urgence dans les cas de traumatismes abdominaux (c.-à-d., sensibilité, spécificité, rapports de vraisemblance) ? Quels effets nuisibles associe-t-on à l’utilisation des ÉP dans les services d’urgence dans les cas de traumatismes abdominaux (mauvais diagnostic, intervention chirurgicale inutile, examens ou période d’attente avant la réalisation des examens) ? SITS – Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence Figure 2 : Démarche analytique dans les cas d’anévrismes de l’aorte abdominale (AAA) 1 Utiliser un ÉP afin de détecter une dilatation de l’aorte Recourir à la chirurgie chez les patients présentant une échographie positive Patients chez qui l’on soupçonne une fuite ou une rupture d’AAA Paramètres intermédiaires : amélioration du roulement des patients à l’urgence et de la satisfaction 2 Accorder un congé aux patients stables présentant une échographie négative Paramètres cliniques : Health outcomes: diminution de la reduced mortality mortalité et de la and morbidity morbidité 3 Effets nuisibles Questions clés 1 2 3 5 Quels sont les paramètres cliniques (diminution de la mortalité ou de la morbidité, diminution de la durée de l’hospitalisation, amélioration de la satisfaction des patients et des professionnels de la santé) liés à l’utilisation des ÉP au service d’urgence dans les cas d’AAA ? Quelles sont les caractéristiques associées à l’utilisation des ÉP dans les services d’urgence dans les cas d’AAA (c.-à-d., sensibilité, spécificité, rapports de vraisemblance) ? Si l’on réussit à visualiser l’aorte au complet et qu’on n’y détecte aucune dilatation, on peut éliminer ce problème en toute sécurité. Il est très peu probable d’obtenir des résultats faussement négatifs dans cette indication. Quels effets nuisibles associe-t-on à l’utilisation des ÉP dans les services d’urgence dans les cas d’AAA (mauvais diagnostic, intervention chirurgicale inutile, examens ou période d’attente avant la réalisation des examens) ? SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence Figure 3 : Démarche analytique dans les cas de grossesses ectopiques 1 Utiliser un ÉP afin de détecter la présence d’une grossesse intra-utérine Patientes qui présentent des douleurs ou des saignements pendant le premier trimestre 2 Recourir à la chirurgie chez les patientes instables n’ayant pas de grossesse intra-utérine Effectuer un bilan de santé complet lorsqu’il est jugé approprié chez les patientes stables n’ayant pas de grossesse intra-utérine Paramètres intermédiaires : amélioration du roulement des patients à l’urgence et de la satisfaction Paramètres cliniques : Health outcomes: diminution de la reduced mortality mortalité et de la and morbidity morbidité 3 Accorder un congé aux patientes stables ayant une grossesse intrautérine Effets nuisibles Questions clés 1 2 3 Quels sont les paramètres cliniques (diminution de la mortalité ou de la morbidité, diminution de la durée du séjour à l’urgence ou de l’hospitalisation, amélioration de la satisfaction des patients et des professionnels de la santé) liés à l’utilisation des ÉP au service d’urgence dans les cas de grossesses ectopiques ? Quelles sont les caractéristiques associées à l’utilisation des ÉP dans les services d’urgence dans les cas de grossesses ectopiques (c.-à-d., sensibilité, spécificité, rapports de vraisemblance) ? Si l’on détecte une grossesse intra-utérine, on peut éliminer ce problème en toute sécurité, sauf dans les cas où des traitements de fertilité ont été utilisés. Il est rare d’obtenir des résultats faussement positifs dans cette indication. Quels effets nuisibles associe-t-on à l’utilisation des ÉP dans les services d’urgence dans les cas de grossesses ectopiques (mauvais diagnostic, intervention chirurgicale inutile, examens ou période d’attente avant la réalisation des examens) ? SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 6 3.3.1 Évaluation de la qualité Après la classification des articles choisis, l’évaluation de la qualité des études répertoriées a été réalisée à l’aide d’un outil publié par le Centre for Reviews and Dissemination (Université de York, Royaume-Uni)4. Cet outil sert à examiner la qualité des données probantes dans les études diagnostiques, en tenant compte de la population à l’étude et de l’utilisation appropriée des normes de référence (voir l’annexe 2). 3.3.2 Analyse statistique Puisque les études mettaient en jeu des populations semblables sur le plan clinique, utilisaient des techniques diagnostiques à ultrasons et des normes de référence comparables et présentaient des paramètres semblables, nous avons effectué une analyse quantitative de l’efficacité clinique des ÉP utilisés à l’urgence. Un regroupement statistique a été réalisé uniquement pour les études prospectives qui indiquaient le nombre réel de vrais positifs, de vrais négatifs, de faux positifs et de faux négatifs. Dans le cas de vrais positifs, les ÉP détectaient les liquides libres, les grossesses intra-utérines ou les dilatations de l’aorte, et ces résultats étaient confirmés par des normes de référence. Dans le cas de vrais négatifs, les ÉP ne détectaient pas les liquides libres, les grossesses intra-utérines ni les dilatations de l’aorte, et ces résultats étaient confirmés par des normes de référence. Dans les cas de faux positifs, les ÉP détectaient les liquides libres, les grossesses intrautérines ou les dilatations de l’aorte, mais ces résultats étaient réfutés par les normes de référence. Enfin, dans les cas de faux négatifs, les ÉP ne détectaient pas les liquides libres, les grossesses intrautérines ni les dilatations de l’aorte, mais ces résultats étaient réfutés par les normes de référence. Les rapports de vraisemblance (RV) positifs et négatifs, de même que les valeurs prédictives négatives (VPN), ont été calculés à partir des valeurs de sensibilité et de spécificité recueillies et des formules standards5. Les valeurs prédictives positives (VPP) ont également été obtenues à l’aide de la méthode des RV6. Les paramètres individuels de chaque étude ont été regroupés en utilisant la moyenne pondérée pour chaque indication, et ce, à l’aide des logiciels Review Manager 4.2 et Confidence Interval Analysis7. Les moyennes et les intervalles de confiance (IC) à 95 % correspondants ont été présentés. Ces données ont permis de fournir un résumé de l’effet des ÉP à l’urgence. Nous avons proposé l’établissement de RV positifs > 10 ou de RV négatifs < 0,1 comme seuils laissant croire à des données probantes d’efficacité diagnostique5. La probabilité après l’examen, fondée sur divers scénarios cliniques, a été obtenue à l’aide d’un nomogramme proposé par Fagan8. Diverses variables auxiliaires peuvent être obtenues à partir d’un tableau de contingence renfermant les vrais négatifs, les vrais positifs, les faux positifs et les faux négatifs pour une épreuve diagnostique, comparativement à une norme de référence. Parmi les variables auxiliaires, on compte les VPP et les VPN, la sensibilité et la spécificité, de même que les RV positifs et négatifs. L’interprétation des variables auxiliaires diagnostiques est rendue plus difficile en raison des modifications de la prévalence des maladies. Par exemple, les VPP et les VPN peuvent varier dans les milieux où l’incidence varie de faible à élevée. Bien qu’elles soient plus stables, la sensibilité et la spécificité ne peuvent pas être facilement traduites pour le clinicien. Par conséquent, nous avons présenté des RV regroupés pour chaque cas où l’utilisation de l’ÉP est indiquée. La probabilité de la maladie ou du problème avant l’examen peut ensuite être traduite en une probabilité après l’examen en fonction des résultats obtenus à l’aide des RV et d’un nomogramme de Fagan8. Les véritables probabilités de la maladie ou du problème avant l’examen sont souvent difficiles à obtenir. Dans les études en question, nous avons utilisé une série de valeurs obtenues à partir des calculs d’incidence. Des mesures de probabilité faible (15 %) et modérée (50 %) avant l’examen ont été utilisées afin d’obtenir des probabilités standards après l’examen pour chaque cas où l’examen est indiqué. Afin de confirmer l’analyse de sensibilité, les résultats de toutes les données regroupées ont été comparés aux résultats d’études prospectives ayant été classées comme possédant de meilleures qualités méthodologique (études ayant un score de qualité ≤ 3). Les directions et les grandeurs de l’amplitude de l’effet ont été examinées. Des résultats semblables évoquaient l’idée de solides résultats, tandis que des résultats différents sur le plan statistique invitaient à la prudence. Les résultats groupés à partir d’études prospectives, lesquelles étaient exclusivement conçues et effectuées par des non-radiologistes, ont été comparés à ceux qui comprenaient la participation de radiologistes afin d’explorer la possibilité que l’expérience des intervenants ait un effet sur l’efficacité clinique des examens réalisés à l’aide des ÉP. SITS – Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 7 4 CONSTATATIONS Les résultats de chaque étude sont présentés à l’annexe 3. 4.1 Documentation Des 1 020 mentions recensées, 135 ont été choisies pour leur pertinence potentielle. Après avoir récupéré et examiné tous les rapports, nous avons jugé que 49 d’entre eux répondaient aux critères d’inclusion. De ce nombre, 29 répondaient à la question de recherche 1 (portant sur l’efficacité clinique des ÉP). Dans le cas des traumatismes abdominaux, ces rapports incluaient deux études comparatives (une prospective et une rétrospective) et 16 comptes rendus de séries de cas (13 prospectifs et trois rétrospectifs). Dans le cas des AAA, on a recensé un compte rendu prospectif de séries de cas. Dans le cas des grossesses ectopiques, trois études comparatives (deux prospectives et une rétrospective) et quatre comptes rendus de séries de cas (trois prospectifs et un rétrospectif) ont été répertoriés. Trois comptes rendus prospectifs de séries de cas faisaient état de l’utilisation des ÉP dans plus d’un trouble médical. Afin de relever d’autres données probantes pour répondre à la question de recherche 1c, nous avons également répertorié six lignes directrices relatives à la formation et neuf programmes de formation. Pour ce qui est de la question de recherche 2a, nous avons relevé deux lignes directrices de pratique clinique et trois examens méthodiques. La liste des études retenues et rejetées figure à l’annexe 8. Parmi les études retenues, seules 82 % d’entre elles évaluaient l’exactitude diagnostique de l’intervention, tandis que 8 % examinaient l’effet de l’utilisation de l’échographie à l’urgence sur la démarche diagnostique des médecins et la prise en charge des patients9-14. Trois de ces études utilisaient une méthodologie expérimentale (prospective et comparative)11,13,14. Aucune des études primaires n’a été considérée comme de la plus grande qualité (c.-à-d., comparaison avec insu comprenant une norme de référence chez un vaste échantillon approprié de patients consécutifs). La majorité (97 %) des études retenues comportaient au moins deux caractères qualitatifs associés à des biais de sélection et de détection potentiels. 4.2 Données d’essais cliniques Les caractéristiques des études sur l’utilisation des ÉP à l’urgence dans les cas de traumatismes abdominaux fermés, d’AAA et de grossesses ectopiques, de même que dans des indications mixtes, sont présentées aux tableaux 2 à 5. Les lignes directrices publiées et des études supplémentaires ayant examiné l’effet de la formation sur l’utilisation des ÉP sont présentées aux tableaux 6 et 7. 4.3 Analyse des paramètres 4.3.1 Efficacité clinique des études primaires a) Quelles sont les données probantes d’efficacité qui appuient l’utilisation de l’ÉP à l’urgence dans la détection des traumatismes abdominaux fermés, des AAA et des grossesses ectopiques ? Paramètres pertinents pour le patient Nous n’avons répertorié aucune étude qui présentait des taux de mortalité ou de survie des patients relativement à n’importe quelle affection ou problème. Quelques rapports évaluaient l’effet de l’utilisation d’un ÉP sur la prise de décisions et le traitement indiqué (généralement la chirurgie). Une étude signalait que l’utilisation d’un ÉP à l’urgence était associé à de plus faibles taux de complications liées au problème évalué11. L’arrivée de l’échographie transvaginale administrée par des non-radiologistes au chevet des patientes chez qui l’on soupçonne une grossesse ectopique est associée à une réduction des taux de rupture, comparativement à un groupe témoin historique. Paramètres intermédiaires Les paramètres les plus fréquemment signalés dans les études retenues étaient les caractéristiques des épreuves diagnostiques, telles que la sensibilité et la spécificité. Chez les patients atteints d’un traumatisme abdominal, la plupart des valeurs de sensibilité liées à la détection d’un liquide libre se situaient entre 0,80 et 0,90; on a observé un écart de sensibilité similaire quant à la détection d’un liquide libre en présence d’une lésion à un organe. Les valeurs de spécificité liées à la détection d’un liquide intrapéritonéal libre se situaient entre 0,96 et 1,00. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 8 Figure 1 : Ordinogramme QUOROM des études 135 rapports répertoriés en vue d’une évaluation détaillée 86 rapports exclus de l’analyse • intervenant inconnu ou n’étant pas un urgentologue : 31 • appareil autre qu’un ÉP ou modèle d’échographe inconnu : 21 • paramètre sans intérêt ou mixte : 7 • rapport de cas ou très petit groupe de patients : 2 • indication sans intérêt : 4 • données insuffisantes : 16 • contexte autre qu’un service d’urgence : 1 • lésions par perforation : 4 49 rapports dont l’inclusion était pertinente à l’analyse Question de recherche 1a • efficacité clinique : 29 • études comparatives : 5 [traumatismes abdominaux (2), grossesses ectopiques (3)] • séries de cas : 24 [traumatismes abdominaux (16), AAA (1), grossesses ectopiques (4), applications multiples (3)] • formation : 15 [lignes directrices de formation (6), programmes de formation (9)] Question de recherche 2a • examens méthodiques : 3 • lignes directrices de pratique clinique : 2 SITS – Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 9 Tableau 2 : Études primaires sur les ÉP utilisés dans des cas de traumatismes abdominaux fermés Étude Type Méthodologie Patients (n) Kimura15 Jehle16 séries de cas séries de cas P, UD, UC, U R, UD, UC, U Liu17 comp P, MD, MC, C, U 55 Goletti18 Ingeman19 Chiu20 séries de cas P, UD, UC, C séries de cas P, UD, UC, C séries de cas P, MD, UC, U McElveen21 Paramètres Qualité ÉR, lap LPD, lap 2 2 4 3 TDM, LPD, chirurgie 2 3 250 97 722 TDM, LPD TDM, LPD, lap TDM, LPD, lap, mon 2 2 2 3 3 4 séries de cas P, UD, UC, C 82 2 2 Thomas22 séries de cas P, UD, UC, U 832 TDM, examens en série, LPD, lap TDM, LPD, lap, mon 2 4 23 séries de cas P, UD, UC, C 1 227 séries de cas 170 Rozycki 72 44 Comparateurs ou normes de référence Échographie (–) : ÉR Échographie (+) : TDM ou lap Échographie non concluante : TDM ou LPD TDM, chirurgie 2 4 2 4 séries de cas R, MD, MC, C, U 242 Chirurgie, TDM, mon 2 4 Shackford26 séries de cas P, UD, UC, U 234 2 4 Corbett27 Stassen28 séries de cas P, MD, UC, U séries de cas R, UD, UC, U 47 23 LPD, TDM, lap, ExP en série TDM, lap TDM 2 2 3 3 Vassiliadis29 Blackbourne9 séries de cas P, MD, UC, C séries de cas P, UD, UC, U 140 547 TDM, lap, autopsie Chirurgie, TDM, mon 2 4 3 4 Jang30 Suthers31 comp R, UD, UC, C séries de cas P, UD, UC, C 698 120 AHÉ, TDM, chirurgie TDM, lap 2 2 4 4 Shih24 Miletic 25 P, UD, UC, U Paramètres = niveau des paramètres classé en fonction de la classification de Fryback et Thornbury; P = prospective; R = rétrospective; MD = multidisciplinaire; UD = unidisciplinaire; MC = multicentrique; UC = unicentrique; C = hôpital communautaire; U = hôpital universitaire; lap = laparotomie; comp = étude comparative; mon = moniteur clinique; AHÉ = appareil habituel d’échographie; ExP = examen physique; ÉR = échographies répétées; LPD = lavage péritonéal diagnostique; TDM = tomodensitométrie. Tableau 3 : Étude primaire sur les ÉP utilisés dans des cas d’AAA Étude Tayal 10 Type série de cas Méthodologie Patients (n) P, UD, UC, C 125 Comparateurs ou normes de référence AHÉ, TDM, IRM Paramètres 4 Qualité 3 Paramètres = niveau des paramètres classé en fonction de la classification de Fryback et Thornbury; P = prospective; UD = unidisciplinaire; UC = unicentrique; C = hôpital communautaire; IRM = imagerie par résonance magnétique; AHÉ = appareil habituel d’échographie; TDM = tomodensitométrie. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 10 Tableau 4 : Études primaires sur les ÉP utilisés dans les cas de grossesses ectopiques Étude Type Méthodologie Patients (n) Comparateurs ou normes de référence Paramètres Qualité Mateer32 série de cas P, MD, UC, C 152 gynécologue, mon 2 3 Mateer11 comp P, MD, UC, C 314 4 3 Durham12 série de cas P, UD, UC, C 125 antécédents de grossesse ectopique AHÉ ou mon 3 3 Shih13 comp P, MD, UC, C 127 gynécologue, AHÉ 2 4 Wong série de cas P, MD, UC, C 151 gynécologue 2 4 Durston34 série de cas R, MD, UC, C 120 chirurgie, ÉR, mon 2 4 Rodgerson14 comp R, UD, UC, C 37 AHÉ 3 4 33 Paramètres = niveau des paramètres classé en fonction de la classification de Fryback et Thornbury; P = prospective; R = rétrospective; MD = multidisciplinaire; UD = unidisciplinaire; MC = multicentrique; UC = unicentrique; C = hôpital communautaire; comp = étude comparative; mon = moniteur clinique; AHÉ = appareil habituel d’échographie; ÉR = échographies répétées. Tableau 5 : Études primaires sur les ÉP utilisés dans de multiple indications Étude Type Méthodologie Schlager35 série de cas P, UD, UC, C Rowland36 série de cas P, MD, UC, C Jones37 série de cas P, MD, UC, C Patients (n) problème pelvien : 42 AAA : 11 traumatisme : 66 AAA : 33 Comparateurs ou normes de référence AHÉ, chirurgie TDM, LPD, lap, AHÉ, autopsie ou examen par le radiologiste traumatisme : 111 TDM, LPD, lap, AHÉ ou AAA : 58 autopsie Paramètres Qualité 2 4 2 3 2 4 Paramètres = niveau des paramètres classé en fonction de la classification de Fryback et Thornbury; P = prospective; UD = unidisciplinaire; MC = multicentrique; UC = unicentrique; C = hôpital communautaire; lap = laparotomie; AHÉ = appareil habituel d’échographie; TDM = tomodensitométrie; LPD = lavage péritonéal diagnostique. 11 SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence Tableau 6 : Lignes directrices existantes de formation à l’intention des non-radiologistes Source d’information Mateer38 Applications Le matériel de cours traitait de 4 aspects principaux : physiques, cardiovasculaires, abdominaux, et obstétrique et gynécologie. American College Traumatisme, of Emergency mouvement de la Physicians 39 grossesse, échocardiographie, AAA, échographie des voies biliaires, échographie rénale, échographie visant à faciliter certaines interventions 12 Types de présentation de cours suggérés NI Pour toutes les applications primaires : cours complet de 2 jours (8 heures d’enseignement et de 6 à 8 heures de formation pratique). Pour une application ou un nombre limité d’applications : cours d’un jour portant sur l’introduction, les aspects physiques, le fonctionnement des commandes de l’échographe et le protocole d’utilisation (de 3 à 4 heures d’enseignement et de 2 à 4 heures de formation pratique). Nombre d’échogrammes Processus d’agrément recommandés pour reconnaître la compétence 40 heures d’enseignement sur NI l’échographie et 150 examens. Traumatisme : 25 à 50 échogrammes GIU : 25 à 50 échogrammes Troubles cardiaques urgents : 25 à 50 échogrammes AAA : 25 échogrammes Voies biliaires : 25 à 50 échogrammes Troubles rénaux : 25 échogrammes Déterminer les professionnels admissibles, préciser les exigences relatives à la formation ou à l’expérience et préciser les privilèges de l’échographie à l’urgence. Toutes les études sur l’échographie effectuées durant la période d’agrément doivent être comparées à des études de référence. Facultatif : décrire brièvement le plan de formation, présenter les exigences relatives à la documentation pour l’échographie à l’urgence, définir les niveaux d’agrément, définir le processus d’amélioration continue de la qualité de l’échographie à l’urgence. SITS – Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence Documentation NI Doit être documenté comme « échographie d’urgence » et inclure uniquement l’information relative à l’objectif visé par l’examen. Doit documenter le plan d’action consécutif aux résultats de l’échographie. Il est possible que les notes manuscrites de l’examen doivent être complétées par un rapport produit par ordinateur. Tableau 6 : Lignes directrices existantes de formation à l’intention des non-radiologistes Source d’information Australasian College for Emergency Medicine40 Applications Types de présentation de cours suggérés Traumatisme, AAA Inclure les instructions pertinentes à l’exécution et à l’interprétation des échographies ciblées. Contenu du cours : étude des principes, du fonctionnement des appareils d’échographie modernes et des images échographiques représentant des structures anatomiques normales et anormales pertinentes. American Institute Non précisées of Ultrasound In Medicine41 13 NI Nombre d’échogrammes recommandés pour reconnaître la compétence Au moins 25 examens exacts doivent être effectués en FAST echo (> 5 doivent montrer la présence de liquide intrapéritonéal, pleural ou péricardique). Au moins 15 échogrammes exacts de l’aorte doivent être effectués pour les cas d’AAA (> 5 doivent montrer la présence d’un anévrisme). Processus d’agrément Documentation Les candidats doivent participer à un atelier d’enseignement, exécuter et enregistrer le nombre requis d’échographies exactes surpervisées à l’urgence et réussir l’examen final. Pour conserver son agrément, l’exécutant doit suivre au moins 3 heures de formation en échographie chaque année et effectuer 25 examens en FAST echo et 15 échographies de l’aorte chaque année pour les cas d’AAA. Doit utiliser le titre FAST echo ou « échographie limitée à l’urgence pour les anévrismes de l’aorte ». Doit décrire les vues obtenues et leur justesse, et indiquer si les constatations sont normales, anormales ou indéterminées. Au moins 3 mois de formation NI supervisée en échographie diagnostique dans les domaines de pratique des médecins; participation à au moins 300 échogrammes afin d’acquérir de l’expérience et des compétences en échographie. Dans le cas d’applications multiples, le nombre de cas doit être d’au moins 500. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence NI Tableau 6 : Lignes directrices existantes de formation à l’intention des non-radiologistes Source d’information Applications Types de présentation de cours suggérés The Royal College of Radiologists42 Échographie ciblée à NI l’urgence : FAST echo, AAA. Activité électrique sans pouls, tamponnade, épanchement. Accès vasculaire. Détection d’un liquide pleural et péricardique. Société canadienne d’échographie au département d’urgence43,44 Arrêt cardiaque, épanchement péricardique, traumatisme thoracoabdominal, grossesse ectopique, AAA, choc indifférencié, guidage à des fins d’accès veineux Cours d’initiation à l’échographie à l’urgence et formation pratique Nombre d’échogrammes Processus d’agrément recommandés pour reconnaître la compétence Formation pratique : environ Exigence pour la formation du 5 examens supervisés par niveau 1 : le candidat doit semaine. effectuer des examens courants en toute sécurité et avec 50 examens pour le premier exactitude, reconnaître et module pratique. différencier les structures anatomiques normales et pathologiques afin de diagnostiquer les anomalies courantes dans certains organes. Le candidat doit effectuer NI 50 échogrammes pour chacune des applications suivantes : cœur pour détection d’épanchement péricardique, abdomen pour détection de liquide libre, utérus pour confirmation des GIU, aorte. Il est fortement recommandé que les stagiaires soient directement supervisés pour les 15 à 20 premiers échogrammes et pour les 5 derniers, et ce, dans chaque domaine d’intérêt. Documentation Journal de bord renfermant la liste des types d’examens réalisés; un autre dossier présentant une description illustrée de 10 cas auxquels le stagiaire a participé peut être recueilli. Sert à reconnaître que l’examen effectué est une forme limitée d’échographie et à souligner la nature binaire des résultats obtenus à l’aide de l’échographie à l’urgence. L’utilisation d’une copie papier dans la saisie d’une image négative est fortement déconseillée, mais elle est utile dans le cas des examens positifs. NI = non indiqué; AAA = anévrisme de l’aorte abdominale; GIU = grossesse intra-utérine; FAST echo = focused abdominal sonography for trauma. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 14 Tableau 7 : Études supplémentaire sur l’efficacité de la formation Source d’information Ali45 Lanoix46 Lanoix47 Sisley48 Kuhn49 Mandavia50 Price51 15 Applications Présentations de cours Détection de la présence de liquides L’atelier portait sur la présentation de matériel didactique, la intrapéritonéaux et péricardiques démonstration des appareils suivie d’une discussion, une analyse documentaire et une formation pratique avec un ÉP. La capacité à détecter des liquides intrapéritonéaux ou péricardiques était évaluée lors de l’exécution de 12 échographies. Affections cardiaques, troubles de Programme de formation en échographie de 4 heures (1 heure la vésicule biliaire, d’enseignement et 3 heures de formation pratique), toutes les présence de liquide péritonéal libre, échographies étant examinées par un spécialiste formé ou un troubles rénaux, AAA, détection de radiologiste. grossesses ectopiques Les noms du patient et du médecin exécutant l’échographie, de même que le type d’examen étaient enregistrés sur bandevidéo; l’échographie et l’interprétation du médecin étaient également enregistrées. Traumatismes abdominaux Le cours d’échographie comprenait une séance didactique et une séance pratique, suivies d’un examen clinique objectif structuré afin d’évaluer la capacité du médecin à réaliser une évaluation échographique d’un traumatisme, à partir de la connaissance des faits échographiques et de ses habiletés à interpréter ces derniers. AAA Cours de 3 jours sur l’échographie à l’intention des urgentologues et des stagiaires en médecine d’urgence, dont 2 heures d’échographies aortiques. Traumatismes abdominaux, Phase I : cours de 16 heures (programme didactique de échocardiographies et échographies 8 heures et enseignement pratique en laboratoire de 8 heures), pelviennes, rénales, aortiques, suivi d’un examen. biliaires et obstétriques Phase II : période supplémentaire de 10 mois après l’enseignement initial, suivi d’un autre examen. Lors de la phase II, toutes les échographies sont imprimées ou enregistrées sur bandes-vidéo, et les résultats sont inscrits dans un registre spécial d’échographies. Échographies gynécologiques, 8 heures de conférences durant la première de trois années du cardiaques et abdominales programme de résident, et 8 heures par année de formation dans un laboratoire d’échographie. En tout, 32 heures d’enseignement et d’expérience directe avec un échographe. Efficacité des programmes de formation L’atelier en groupe a permis d’accroître le nombre de réponses correctes et de diminuer le nombre de mauvaises réponses et de réponses indéterminées, comparativement au groupe témoin. D : ss = 0,94; sp = 0,93; VPP = 0,88; VPN = 0,96. D AAA par échographie : ss = 1,00; sp = 1,00; VPP = 1,00; VPN = 1,00. : ss = 1,00; sp = 0,90; VPP = 0,96; VPN = 1,00. Les résultats ont montré que la connaissance des faits et les habiletés à interpréter l’échographie des participants s’étaient améliorées de façon significative après ce cours. ss = 1,00; sp = 1,00; VPP = 1,00; VPN = 1,00 Phase I : score avant l’examen vs après l’examen = 15,6 vs 20,2 Phase II : le score avant l’examen, après l’examen et après 10 mois étaient, respectivement, de 17,1, 20,2 et 20,7,. Pas d’information fournie SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence Tableau 7 : Études supplémentaire sur l’efficacité de la formation Source d’information Applications Présentations de cours Bailey52 AAA Bande-vidéo de 20 minutes d’images échographiques d’une aorte abdominale, séminaire didactique d’une heure et séance de formation pratique d’une heure. Salen53 Traumatismes Présentation didactique d’une heure suivie d’une séance de formation pratique de 3 heures à l’aide de modèles humains et de mannequins Échographie au Échographies cardiaques, aortiques, 10 heures, cours d’un jour, dont plus de 6 heures de formation département abdominales et obstétriques pratique. Rapports instructeur-élèves (> 1:3) et d’urgence appareil-élèves extrêmement élevés (> 1:2) personnel enseignant (Ray Wiss, Le cours ÉDU, Sudbury, Ontario : communication personnelle, 27 juillet 2005) Efficacité des programmes de formation ss = 1,00; sp = 1,00; 1 des 79 échogrammes n’a pu être réalisé au complet; 3 des 79 échogrammes ont nécessité une assistance verbale et manuelle; 40 des 79 échogrammes ont nécessité une assistance verbale; 35 échogrammes ont pu être réalisés au complet sans aide. Le score de satisfaction des stagiaires était de 82 % avec les modèles humains et de 78 % avec les mannequins. > 2000 médecins canadiens dans près de 100 hôpitaux ont suivi le cours; > 90 % des diplômés étaient en mesure d’intégrer les techniques d’échographie à leur pratique après le cours. ss = sensibilité; sp = spécificité; mon = moniteur clinique; AAA = anévrisme de l’aorte abdominale; ÉP = échographe portable; VPP = valeur prédictive positive; VPN = valeur prédictive négative. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 16 Chez les patients atteints d’un AAA, la sensibilité de l’échographie à l’urgence était égale à 1,0010. L’utilisation de l’ÉP à l’urgence est associée à une sensibilité allant de 0,82 à 1,00, et à une spécificité allant de 0,88 à 1,00 dans la détection des grossesses ectopiques. Aucune étude comparative n’a examiné l’effet de l’arrivée des ÉP à l’urgence sur les taux de chirurgie, l’utilisation de la TDM ni l’utilisation du LPD. Les taux de faux positifs et de faux négatifs proviennent de séries de cas. Dans le cas des traumatismes abdominaux, la plupart des taux de faux négatifs variaient entre 0,10 et 0,25, tandis que les taux des faux positifs variaient entre zéro et 0,04. Dans le cas des grossesses ectopiques, les taux de faux négatifs variaient entre 0,01 et 0,18, et étaient généralement associés à une grossesse au stade précoce dans laquelle le sac gestationnel était trop petit pour être détecté avec certitude. Quant aux AAA, une étude signalait un taux de faux positifs de 0,0210, mais aucun faux négatif n’était recensé. Généralement, l’échographie à l’aide de l’ÉP à l’urgence s’effectuait en moyenne dans les 30 minutes suivant l’admission du patient à l’urgence15,18,19,31, tandis qu’une étude indiquait que le temps écoulé entre l’admission du patient et l’exécution d’une TDM était d’une heure et 19 minutes18. L’échographie à l’aide de l’ÉP à l’urgence nécessitait généralement cinq minutes18,21,22,25, tandis que la TDM et le LPD nécessitaient 40 minutes et 15 minutes, respectivement21. Le temps écoulé avant qu’un diagnostic ne soit posé et le roulement des patients n’étaient généralement pas signalés. Une étude comparative14 examinait l’effet de l’utilisation de l’ÉP à l’urgence sur les intervalles de temps précédant le diagnostic et le traitement chirurgical. Cette étude rétrospective comparait 16 examens effectués à l’aide d’un ÉP à l’urgence par du personnel d’urgence ou des résidents expérimentés à 21 échographies habituelles effectuées par des radiologistes chez des patientes chez qui l’on soupçonnait une grossesse ectopique. Le temps écoulé avant qu’un diagnostic ne soit posé avait diminué de 139 minutes après l’arrivée de l’ÉP à l’urgence (p < 0,0001), tandis que l’arrivée de cette nouvelle technologie avait diminué la période précédant le traitement chirurgical de 211 minutes (p < 0,0001). Conséquences nuisibles Parmi les études examinées, les échographies étaient inadéquates dans 10 % des cas en raison de l’obésité ou de l’emphysème sous-cutané (de 0,8 à 4,5 %)18,19, ou de problèmes techniques avec l’appareil d’échographie (de 1,8 à 2,5 %)19,27. Dans le cadre de quelques séries de cas, on a signalé des taux de chirurgie inutile chez des patients présentant des résultats faussement positifs lors d’un examen réalisé à l’aide d’un ÉP à l’urgence. Dans les études de Thomas et ses collaborateurs et de Rozycki et ses collaborateurs, 50 % des cas faussement positifs se traduisaient par une chirurgie non thérapeutique22,23. Dans l’étude de Goletti et ses collaborateurs, le taux de chirurgie inutile s’élevait à 2,44 %18. Les cas faussement négatifs (n = 2) de l’étude de Jehle et ses collaborateurs ont nécessité une intervention chirurgicale16. Dans l’étude de Rozycki et ses collaborateurs, 12 des 16 cas faussement négatifs ont nécessité une réparation chirurgicale à la suite d’un traumatisme abdominal, et un patient qui présentait des résultats faussement négatifs est décédé23. Les détails relatifs aux conséquences de diagnostics faussement positifs ou faussement négatifs sont présentés aux annexes 3, 4 et 5. On a attribué les raisons des résultats faussement négatifs à l’incapacité de l’appareil à détecter la présence d’un liquide intrapéritonéal (c.-à-d. de petites quantités de liquide libre) ou à l’inexpérience de l’exécutant de l’échographie15,22,29. Ces résultats s’expliquent également par le fait qu’il y avait absence d’hémopéritoine lors de l’exécution de l’examen à l’aide de l’ÉP, et que du sang s’était ensuite accumulé avant la réalisation de la TDM et de la laparotomie exploratrice47. Lorsqu’on utilise la présence de liquide intrapéritonéal libre comme indicateur d’une lésion à un organe de l’abdomen, il est possible que certaines lésions non accompagnées de grandes quantités de liquide libre passent inaperçues. Dans plusieurs études, les cas faussement négatifs obtenus chez les patients atteints d’un traumatisme abdominal étaient associés à des lésions intestinales17,19,23,25,28. Les conséquences des résultats faussement négatifs étaient variées. Un article signalait que les résultats faussement négatifs avaient été obtenus chez des patients stables sur le plan hémodynamique qui ne nécessitaient pas de laparotomie thérapeutique37. Dans une autre série de cas prospectifs, on indiquait qu’un patient présentant un examen faussement négatif était décédé23. Chez les patientes présentant une grossesse ectopique, les raisons possibles du SITS – Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 17 mauvais diagnostic seraient attribuables au fait que le sac gestationnel précoce était trop petit pour être détecté. Une étude a indiqué un cas faussement positif dans lequel un dispositif intra-utérin avait été faussement interprété comme une grossesse intrautérine32. Dans le cas d’une grossesse ectopique, les résultats faussement négatifs peuvent risquer de retarder le traitement, accroître les complications chez la patiente et entraîner de graves conséquences, comme la mort subite. Deux résultats faussement positifs ont été décrits chez des patients atteints d’un AAA. Le diamètre de l’aorte mesuré à l’aide d’un ÉP s’avérait plus important que celui qui avait été mesuré à l’aide de la TDM10, ce qui laisse entendre que l’ÉP pouvait amener à la conclusion que des examens plus poussés étaient inutiles. b) Quelles sont les données probantes quant à l’effet de l’exactitude diagnostique sur l’efficacité de ces interventions ? Afin de démontrer la probabilité qu’une épreuve donne lieu à un diagnostic correct, nous avons calculé la VPP, la VPN ainsi que les RV positifs et négatifs. Les données de ces études prospectives qui indiquaient les nombres réels de vrais positifs, de vrais négatifs, de faux positifs et de faux négatifs ont été regroupées (voir les tableaux 8 à 10). Les probabilités après l’examen liées à l’utilisation d’un ÉP à l’urgence dans le diagnostic des traumatismes abdominaux fermés, des grossesses ectopiques et des AAA, d’après divers scénarios cliniques, sont présentées au tableau 11. La probabilité après l’examen à la suite d’un examen positif est élevée lorsque la probabilité avant l’examen est supérieure à 50 %, tandis que la probabilité après l’examen à la suite d’un examen négatif est faible lorsque la probabilité avant l’examen est inférieure à 15 %. Tableau 8 : Estimations dans les cas de traumatismes abdominaux fermés Type d’étude Nombre d’études Toutes les études prospectives9,15,17,19,21-24,26,27,29 Études ayant des scores de qualité ≤ 317,19,21,27,29 Études multidisciplinaires17,27,29 Études unidisciplinaires9,15,19,21-24,26,31 12 5 3 9 VPP Moyenne (IC à 95 %) 0,943 (0,913 à 0,963) 0,926 (0,861 à 0,962) 0,944 (0,866 à 0,978) 0,942 (0,908 à 0,964) VPN Moyenne (IC à 95 %) 0,973 (0,967 à 0,979) 0,920 (0,885 à 0,945) 0,900 (0,846 à 0,937) 0,978 (0,972 à 0,983) RV(+) Moyenne (IC à 95 %) 661,7 (33,16 à 115,04) 25,96 (13,01 à 51,80) 27,64 (10,43 à 73,22) 79,99 (37,68 à 169,82) RV(–) Moyenne (IC à 95 %) 0,20 (0,15 à 0,29) 0,23 (0,15 à 0,34) 0,21 (0,11 à 0,43) 0,19 (0,13 à 0,30) VPP = valeur prédictive positive; VPN = valeur prédictive négative; RV(+) = rapport de vraisemblance positif; RV(-) = rapport de vraisemblance négatif. Tableau 9 : Estimations dans les cas de grossesses ectopiques Type d’étude Toutes les études prospectives12,13,32,33,35 Études ayant des scores de qualité ≤ 312,32 Études multidisciplinaires13,32,33 Études unidisciplinaires12,35 Nombre d’études 5 2 3 2 VPP Moyenne (IC à 95 %) 0,704 (0,627 à 0,771) 0,595 (0,435 à 0,737) 0,674 (0,574 à 0,760) 0,754 (0,629 à 0,848) VPN Moyenne (IC à 95 %) 0,983 (0,963 à 0,992) 0,990 (0,965 à 0,997) 0,979 (0,952 à 0,991) 0,991 [0,950 à 0,998] RV(+) Moyenne (IC à 95 %) 14,57 (3,31 à 64,16) 24,21 (0,82 à 717,75) 24,16 (0,29 à 1 998,71) 8,73 (2,34 à 32,50) RV(–) Moyenne (IC à 95 %) 0,08 (0,04 à 0,17) 0,09 (0,02 à 0,34) 0,09 (0,04 à 0,20) 0,05 (0,01 à 0,37) VPP = valeur prédictive positive; VPN = valeur prédictive négative; RV(+) = rapport de vraisemblance positif; RV(-) = rapport de vraisemblance négatif. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 18 Tableau 10 : Estimations dans les cas d’AAA Type d’étude Toutes les études prospectives10,35-37 Études ayant des scores de qualité ≤ 310,36 Études multidisciplinaires36,37 Études unidisciplinaires10,35 Nombre d’études VPP Moyenne (IC à 95 %) 0,828 (0,765 à 0,877) 0,762 (0,681 à 0,828) 0,794 (0,719 à 0,854) 0,947 (0,827 à 0,985) 4 2 2 2 VPN Moyenne (IC à 95 %) 0,956 (0,923 à 0,975) 0,955 (0,918 à 0,975) 0,927 (0,874 à 0,959) 1,000 (0,962 à 1,000) RV(+) Moyenne (IC à 95 %) 14,55 (2,36 à 89,60) 13,54 (1,11 à 165,43) 11,89 (0,59 à 238,71) 21,98 (2,85 à 169,37) RV(–) Moyenne (IC à 95 %) 0,06 (0,02 à 0,23) 0,07 (0,01 à 0,78) 0,08 (0,01 à 0,47) 0,03 (0,00 à 0,23) VPP = valeur prédictive positive; VPN = valeur prédictive négative; RV(+) = rapport de vraisemblance positif; RV(-) = rapport de vraisemblance négatif. Tableau 11 : Probabilité après l’examen d’après divers scénarios cliniques Problème Pre-test Probability Probabilité après l’examen Probabilité avant l’examen Examen négatif Traumatisme Grossesse ectopique AAA 15% 92% 73% 73% 3% 1% 1% Traumatisme Grossesse ectopique AAA 50% 98% 94% 94% 17% 7% 6% Traumatisme Grossesse ectopique AAA 75% 99% 98% 98% 38% 19% 15% AAA = anévrisme de l’aorte abdominale. c) Les résultats d’une étude comparative ont montré que l’exactitude du diagnostic était associée à la formation de l’observateur30. Une autre étude qui comparait la TDM, le LPD et l’échographie habituelle exécutée par un radiologiste à l’aide d’un échographe à l’urgence a montré que l’efficacité de cette dernière technique dans l’évaluation des traumatismes abdominaux était similaire à celle des autres17. Type de formation Dans les études primaires recensées, la formation consistait généralement en une séance didactique, suivie d’une séance de formation pratique avec des modèles humains vivants. De façon générale, les séances de formation mettaient l’accent sur l’acquisition d’une expérience sur une certaine 19 proportion de modèles positifs. L’enseignement était dispensé sous forme de conférence, d’analyse d’images obtenues à l’aide d’ÉP, de démonstrations ou d’un mélange de ces trois techniques. Quelles sont les données probantes quant à l’effet de variables liées à l’utilisateur sur l’efficacité de l’intervention ? Durée de la formation Dans les études primaires recensées, la formation préalable comprenait de huit à 12 heures de séances didactiques, et la plupart des chercheurs faisaient état de 15 à 50 échogrammes à l’aide d’un ÉP sous supervision10,12,21-23,26,27,31,32,34,36. Nombre d’échogrammes nécessaires à la reconnaissance des compétences Ce paramètre variait de 15 à 50 pour chaque application. Une étude signalait qu’un nombre de 10 examens ne devait pas être utilisé comme la norme minimale dans le diagnostic échographique des traumatismes abdominaux30. La plupart des études exigeaient une certaine proportion d’échogrammes positifs afin de reconnaître les compétences. U SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence Lieu des études Tous les essais recensés ont été menés dans des hôpitaux de régions métropolitaines. Certaines études (31 %) ont été menées dans des hôpitaux universitaires, tandis que 62 % d’entre elles l’on été dans des hôpitaux communautaires. Deux études (7 %) ont été effectuées dans les deux milieux. D’après les données probantes disponibles, nous n’avons pas été en mesure d’examiner l’utilisation des ÉP à l’urgence dans les régions rurales. Les études recensées ne nous ont pas permis non plus de trouver de données probantes directes quant à l’effet d’une longue expérience sur l’efficacité des ÉP à l’urgence. 4.3.2 Lignes directrices actuelles a) Lignes directrices de pratique clinique Deux lignes directrices de pratique clinique (LDPC) ont été recensées54,55. Elles laissaient toutes deux entendre que l’échographie à l’urgence en traumatologie (ou FAST echo) représente un outil de dépistage initial utile lorsqu’il est utilisé par des chirurgiens dans le cas de patients atteints d’un traumatisme abdominal fermé. Les recommandations étaient classées comme « raisonnablement valables » ou formulées d’après une « certitude clinique modérée ». De quel niveau sont les données probantes qui appuient ces lignes directrices ? Les deux LDPC se fondaient sur un examen méthodique, considéré comme le niveau le plus élevé de données probantes, afin d’appuyer les recommandations consensuelles. Une ligne directrice55 décrivait les cinq études qui appuyaient ses recommandations. L’autre ligne directrice s’appuyait principalement sur les données provenant de quatre études, mais faisait également référence sommairement à d’autres études pour appuyer sa recommandation. Les recommandations sont-elles en accord avec les données probantes ? Les caractéristiques des examens méthodiques recensés sont présentées au tableau 12. L’information sur les LDPC et les examens méthodiques est présentée à l’annexe 7. Les recommandations tirées de ces lignes directrices ne sont pas en accord avec les constatations de trois examens méthodiques56-58. Dans une analyse qui incluait 11 études prospectives, les auteurs concluaient qu’il fallait mener davantage d’essais avant que l’échographie ne soit acceptée comme une épreuve standard dans l’évaluation des traumatismes fermés58. Une analyse plus récente a permis de recenser 30 essais prospectifs et de conclure que dans les cas où l’on soupçonne un traumatisme abdominal sur le plan clinique, une autre évaluation efficace (c.-à-d. la TDM) devrait être réalisée, peu importe la nature des constatations échographiques initiales57. Un examen méthodique qui incluait des essais cliniques aléatoires et quasi-aléatoires réalisés par les mêmes auteurs a permis d’en arriver à la conclusion suivante : « Les données probantes provenant d’essais cliniques aléatoires sont insuffisantes pour justifier la promotion de stratégies cliniques fondées sur l’utilisation de l’échographie afin de poser un diagnostic chez les patients chez qui l’on soupçonne la présence d’un traumatisme abdominal fermé »56. b) Lignes directrices relatives à la formation Six lignes directrices qui décrivent les exigences relatives à la formation et à l’agrément sont énumérées au tableau 638,39,41-44,59. Une ligne directrice qui a été établie par la Société canadienne d’échographie au département d’urgence (SCÉDU)44 donne également un aperçu des exigences relatives à la documentation. Le nombre minimal d’échogrammes réalisés avec un ÉP varie entre 50 et 500, tandis que le nombre minimal d’échogrammes exacts recommandés varie entre 15 et 25. Les recommandations relatives à la documentation lors de la formation proposaient que les rapports portent l’indication « échographie à usage limité dans les services d’urgence », afin de les différencier des échographies habituelles effectuées par un radiologiste au service d’imagerie39,43,59. Il importe également de documenter le numéro d’identification du patient, l’objectif de l’échographie, de même que d’autres paramètres pertinents (p. ex., la quantité de liquide libre, le diamètre de l’aorte, la présence ou l’absence d’une grossesse intra-utérine). Ces renseignements doivent être consignés dans un rapport écrit, accompagnés de l’image échographique. Le SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 20 processus d’évaluation de l’échographie peut également être enregistré sur bande-vidéo. De quel niveau sont les données probantes qui appuient ces lignes directrices ? Toutes les recommandations semblent fondées sur un consensus qui tenait compte, de façon informelle, de la documentation disponible. Les recommandations sont-elles en accord avec les données probantes ? Les normes relatives à la durée de la formation sont généralement plus élevées que celles qui sont indiquées dans les études primaires retenues. Quant à elles, les normes relatives à la documentation recommandée sont généralement plus précises que celles que l’on observe dans les études primaires. 4.3.3 Répercussions éthiques et juridiques Au service d’urgence, les décisions doivent se prendre rapidement, et ce, souvent sans que l’on détienne tous les renseignements nécessaires 60. Dans ce contexte, les urgentologues ont adopté l’utilisation de l’échographie afin de favoriser l’évaluation et le traitement exact et en temps opportun des patients présentant une affection aiguë. Mais les urgentologues possèdent-ils les qualifications requises pour fournir ce service39,61 ? Dans ce rapport, nous avons restreint notre analyse à des références ayant été publiées et à des concepts et enjeux qui se fondent sur les résultats de la recherche documentaire. Sur le plan éthique, les responsabilités des urgentologues relativement à l’utilisation des ÉP au sein du service d’urgence sont semblables à celles des radiologistes. Ces responsabilités donnent lieu à au moins sept tâches, dont les suivantes : évaluer la convenance de l’examen par imagerie, participer au processus de consentement éclairé, protéger les intérêts des patients, fournir une excellente interprétation des images, communiquer efficacement avec les autres médecins et les patients, être à l’affût de nouvelles connaissances et rechercher continuellement l’amélioration de la qualité62. Les patients doivent être mis au courant que les examens effectués à l’aide d’un ÉP à l’urgence sont ciblés et limités39. 21 Sur le plan des répercussions juridiques, l’utilisation des ÉP à l’urgence ne doit pas être traitée différemment des autres compétences inhérentes à la médecine d’urgence63. Afin d’éviter les litiges possibles, les établissements doivent : • se conformer aux lignes directrices fixées relativement à la formation et à l’agrément, notamment celles qui ont été établies par la SCÉDU. Les lignes directrices de la SCÉDU comportent des recommandations quant à la formation, au champ de pratique, à l’assurance de la qualité et à l’agrément du personnel de l’urgence44; • surveiller l’utilisation des ÉP à l’urgence, tâche qui doit être intégrée au processus d’amélioration ou d’assurance de la qualité afin de documenter les aspects positifs de cette technique et les lacunes pour lesquelles des mesures correctrices peuvent être mises en œuvre61. Parmi les principales indications de l’ÉP à l’urgence, on compte la détection des traumatismes, des grossesses ectopiques et des AAA ainsi que l’échocardiographie d’urgence39. Les poursuites pour fautes professionnelles dans lesquelles une grossesse ectopique n’a pas été détectée sont des causes fréquentes de litiges mettant en cause l’échographie habituelle aux États-Unis64; toutefois, ce type de poursuite est rare dans les cas des examens réalisés à l’aide d’un ÉP à l’urgence65,66. Des interprétations erronées d’AAA à l’aide de l’ÉP à l’urgence ont également été signalées dans la documentation67. Une meilleure observance des lignes directrices spécifiques à la spécialité dans l’utilisation de l’échographie à l’urgence réduira au minimum le nombre de mauvais diagnostics et de litiges possibles44. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence Tableau 12 : Comparaison d’examens méthodiques Auteur Période de publication Sources Intervention et comparateurs Nombre d’études primaires Pearl 58 1980 à 1994 MEDLINE® et les références de la recherche initiale Échographie vs TDM, LPD ou lap 11 Stengel 57 Depuis la première référence disponible en juillet 2000 MEDLINE, EMBASE®, Cochrane Library of Systematic Reviews Échographie vs TDM, LPD, lap, observation clinique 30 Stengel 56 1966 à 2004 Échographie à l’urgence vs TDM, LPD, surveillance clinique 5 ECA et quasialéatoires Chen OCCETS (le présent rapport) 1990 à 2005 MEDLINE, EMBASE, CENTEAL, CCMed, bases de données des éditeurs, registres des essais comparatifs, Internet et recherche manuelle BIOSIS Previews®, EMBASEP®P, MEDLINE, PASCAL, sites Web d’agences connexes Échographie à l’urgence vs TDM, LPD, lap, échographie habituelle, surveillance clinique 29 Caractéristiques des essais retenus Sujets 11 prospectifs (4 appareils de dimensions habituelles; 1 effectué par des radiologistes) 30 prospectifs (10 appareils de dimensions habituelles; 9 effectués par des radiologistes) 5 (1 appareil de dimensions habituelles; 2 effectués par des experts) Traumatismes abdominaux fermés 23 prospectifs, 6 rétrospectifs (tous examinaient des échographies réalisées à l’aide de DUP compacts; effectuées par des non-radiologistes) Traumatismes abdominaux fermés, grossesses ectopiques, AAA Traumatismes abdominaux fermés Traumatismes abdominaux fermés Lap = laparotomie; TDM = tomodensitométrie; LPD = lavage péritonéal diagnostique; ECA = essais cliniques aléatoires; AAA = anévrismes de l’aorte abdominale. 5 DISCUSSION Cet examen méthodique analyse les répercussions des examens effectués à l’aide d’un ÉP par les nonradiologistes au service d’urgence. Afin d’améliorer la fiabilité des constatations de cette étude, un protocole a été rédigé au préalable, et une recherche exhaustive des données probantes a été effectuée, à l’aide de techniques ayant montré de façon empirique une diminution du biais par les examinateurs. La qualité des données probantes a été évaluée, et une synthèse qualitative et quantitative appropriée de ces dernières a été réalisée. Ce rapport examine trois groupes de patients, d’après leur fréquence au service d’urgence et les interventions visant à améliorer la certitude du diagnostic (p.ex., l’utilisation de l’ÉP peut améliorer des paramètres pertinents pour le patient, comme les taux de survie). 22 Traumatisme abdominal : Les examens effectués à l’aide d’un échographe portable servent à détecter la présence de saignements internes consécutifs à des lésions à un organe, et ce, en observant les régions anéchogènes en des points particuliers de la cavité abdominale. Toutefois, de 10 à 30 % des lésions viscérales ne s’accompagnent pas de liquide libre57; la réalisation d’un examen à l’aide d’un ÉP ne peut donc pas prédire dans tous les cas ce type de lésions. AAA : Ce problème peut se présenter sous différentes formes; comme ses manifestations cliniques sont parfois atypiques, il est difficile de poser rapidement un diagnostic. Les patients se présentent avec des symptômes urologiques, gastrointestinaux ou vasculaires et des signes qui incitent souvent à tort les médecins à envisager d’autres problèmes courants à l’urgence. On a observé une augmentation du taux de mortalité SITS – Les dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence lorsque le diagnostic est retardé ou erroné; d’un autre côté, on a noté une diminution de 40 % du taux de mortalité entre les patients chez qui l’on soupçonnait initialement un AAA (et qui étaient atteints de ce problème) et ceux chez qui l’AAA n’était pas soupçonné initialement68. La grossesse ectopique a été associée à une diminution des taux de mortalité, mais ce problème demeure menaçant pour la vie des femmes aptes à procréer. Dans la pratique clinique, les médecins écartent généralement la possibilité d’une grossesse ectopique en présence d’une grossesse intra-utérine, puisque la fréquence des grossesses ectopique et intra-utérine combinées est faible (soit d’un cas sur 30 000 grossesses)32. Nous avons recensé 29 études cliniques qui traitaient de l’efficacité des examens réalisés à l’aide d’un ÉP à l’urgence par des nonradiologistes. Même si 79 % des études (23 sur 29) étaient de nature prospective, trois de ces études avaient recours à une méthodologie comparative, ce qui permettait de dégager des conclusions directes quant à l’efficacité relative de l’intervention. La plupart des études recensées (69 %) étaient des séries de cas prospectifs et portaient sur la performance diagnostique. Elles étaient réalisées à l’aide de stratégies qui pouvaient influer sur l’exactitude ou la précision des paramètres évalués. Ainsi, certaines études recrutaient les patients de façon consécutive, tandis que d’autres avaient recours à un échantillon de commodité, en fonction de la disponibilité du personnel à réaliser les échographies ou de la stabilité hémodynamique des patients; certaines études comportaient un grand échantillon, alors que d’autres ne comptaient qu’un petit nombre de participants; enfin, diverses techniques étaient utilisées afin de confirmer le diagnostic posé après l’examen réalisé à l’aide de l’ÉP à l’urgence. Nous avons utilisé une classification4 afin d’évaluer la qualité de la méthodologie des études primaires retenues; ainsi, plus les études recevaient un score peu élevé, plus il s’agissait d’études de grande qualité. Parmi les 29 études recensées, 16 d’entre elles (55 %) avaient un score égal à quatre, lequel correspondait à une étude de faible qualité; 41 % (12 sur 29) ont obtenu un score égal à trois et 3 % (1 sur 29) ont obtenu un score égal à deux, ce qui correspondait à une étude de grande qualité. Nos critères de sélection ne nous permettaient pas 23 de choisir des études qui pouvaient obtenir le score le plus faible possible. Le fait que peu d’études aient présenté un score de grande qualité reflétait souvent le recours à un échantillon de commodité et l’absence d’insu. Cette constatation pourrait souligner certains défis techniques liés à la réalisation d’études au sein des services d’urgence. Par exemple, dans de nombreuses études, il est peu probable que tous les urgentologues aient reçu une formation suffisante sur l’utilisation des ÉP pour permettre un recrutement consécutif. Finalement, les études ayant une méthodologie de mauvaise qualité n’offrent pas de données probantes qui montrent que l’utilisation des ÉP à l’urgence par des non-radiologistes a un effet sur les paramètres qui sont pertinents sur l’état de santé des patients. Le service d’urgence, comme d’autres unités de soins de courte durée, est un environnement où il est difficile d’effectuer des examens à l’aide d’un ÉP. Par exemple, l’éclairage y est souvent difficile à contrôler, le temps dont disposent les intervenants est souvent limité, l’espace y est restreint et les patients ne sont pas aussi bien préparés qu’ils ne le sont lors des échographies facultatives. Par exemple, la maladie et la douleur, le manque de coopération et la quantité accrue de gaz entre le transducteur et l’organe à examiner peuvent entraîner un échogramme de mauvaise qualité. Dans certains cas, il peut être impossible de terminer une échographie à l’aide d’un ÉP. Toutefois, les quelques études qui font état de ces résultats laissent entendre que les difficultés techniques ont peu de répercussions sur l’exécution des échographies à l’aide d’un ÉP à l’urgence. À partir du grand nombre de comptes rendus de séries de cas prospectifs recensés, nous pouvons évaluer la validité technique des ÉP à l’urgence et projeter leurs effets théoriques sur le raisonnement diagnostique. Les RV servent à déterminer l’utilité de ces épreuves dans la pratique clinique, en raison de leur stabilité, de leur facilité d’utilisation et leur efficience69. Il faut tenir compte des probabilités avant l’examen, de la gravité du problème et des probabilités après l’examen lors de la prise de décisions cliniques. Les données probantes obtenues lors de l’analyse des trois problèmes de santé laissent à penser que l’ÉP utilisé à l’urgence est un outil efficace pour améliorer la certitude diagnostique dans la détection des traumatismes abdominaux, des AAA et des grossesses ectopiques. L’ÉP à l’urgence augmente la SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence probabilité après l’examen du problème dans les trois types d’épreuves, mais il ne permet dans aucun cas d’exclure le problème avec certitude. Toutefois, en présence d’une faible probabilité du problème avant l’examen, les trois épreuves réalisées à l’aide de l’ÉP (pour les trois problèmes) produisent une faible probabilité après l’examen du problème à l’urgence (< 3 %). Il s’agit de résultats solides puisque l’effet estimé demeure semblable, même lorsqu’on ne tient compte que des études de plus grande qualité. Il arrive que de mauvais diagnostics (c.-à-d. des résultats faussement positifs ou faussement négatifs) surviennent lors d’échographies réalisées à l’aide d’un ÉP par des urgentologues et d’autres nonradiologistes, mais leur taux est semblable à celui que l’on observe lors des échographies effectuées par des radiologistes70-75. Cela signifie que, dans les conditions ayant fait l’objet de notre étude, la contribution des radiologistes et des nonradiologistes est similaire pour ce qui est de l’exactitude du diagnostic. Dans le cas des études sur les traumatismes abdominaux fermés, le RV positif regroupé pour toutes les études prospectives est égal à 61,76 (IC à 95 % : 33,16; 115,04). Cette valeur se situe au-delà du seuil cliniquement accepté de 10, et indique qu’un résultat positif peut fournir des données probantes de la présence d’un liquide intrapéritonéal libre. Dans les études présentant un score de qualité plus élevé, le RV positif [25,96 (IC à 95 % : 13,01; 51,80)] est plus faible que celui ayant été signalé pour toutes les études prospectives. Cette valeur montre quand même l’efficacité des ÉP à l’urgence dans la détection des liquides libres au sein de la cavité abdominale. Le RV négatif indique qu’un résultat négatif obtenu à l’aide d’un ÉP ne peut permettre d’écarter avec certitude le problème. La probabilité avant l’examen de la présence de liquide intrapéritonéal libre variait entre 6 et 66 % dans les populations de patients. Si l’on suppose que la probabilité de l’affection avant l’examen est égale à 50 % (victime d’un traumatisme abdominal fermé, abdomen douloureux à la pression, en présence ou non d’hypotension), un examen positif indiquerait aux médecins, avec une certitude à 98 % (d’après une probabilité après l’examen), la présence d’un hémopéritoine. Dans ce scénario, un examen négatif n’exclurait pas le diagnostic d’un hémopéritoine (probabilité après l’examen = 17 %). La vraisemblance après un examen à la suite d’un examen négatif est une mesure insuffisante pour écarter la possibilité d’un hémopéritoine lorsque les probabilités avant l’examen sont élevées (probabilité après l’examen = 38 % quant la prévalence est de 75 %). Réciproquement, lorsque la probabilité avant l’examen est faible (15 %), un échogramme négatif réalisé à l’aide d’un ÉP procure une plus grande certitude aux médecins (probabilité après l’examen = 3 %). Conséquemment, des faux négatifs peuvent survenir chez 38 % des patients dans les cas où la prévalence des traumatismes abdominaux est élevée; ce taux diminue pour atteindre 3 % des patients lorsque la prévalence est plus faible. Dans le cas des grossesses ectopiques, le RV positif groupé pour toutes les études prospectives est de 14,57 (IC à 95 % : 3,31; 64,16). Puisque cette valeur est supérieure à 10, cela signifie qu’un résultat positif à un examen peut fournir des données probantes de la présence d’une grossesse ectopique. Lorsqu’on examine l’efficacité des études les plus rigoureuses, le RV positif [24,21 (IC à 95 % : 0,82; 717,75)] est plus élevé que celui qui est signalé pour toutes les études prospectives; la valeur démontre l’efficacité des ÉP dans la détection d’une grossesse ectopique. Le RV négatif est également convaincant lorsqu’il est regroupé pour toutes les études [0,08 (IC à 95 % : 0,04; 0,17], ce qui signifie qu’un résultat négatif obtenu à l’aide d’un ÉP peut être une quasi-certitude dans l’élimination du problème chez les patients qui présentent un risque faible. Dans la population à l’étude, la prévalence de la grossesse ectopique variait entre 4 % et 81 %. Si l’on suppose que la probabilité d’une grossesse ectopique avant l’examen est de 50 % (femme apte à procréer, présentant un test de grossesse positif, un utérus relativement petit ou des saignements vaginaux), un examen positif procurerait une vraisemblance de 94 % après l’examen. Quant à lui, un examen négatif procurerait une probabilité que le problème soit présent après l’examen de 7 % dans le même contexte clinique. Un résultat faussement négatif peut survenir chez 19 % des patientes dans les cas où la prévalence de grossesse ectopique est élevée; ce taux diminue pour atteindre 1 % des patientes lorsque la prévalence est plus faible. Par conséquent, l’utilisation de l’ÉP sera plus efficace dans l’élimination de la grossesse ectopique dans les cas où la prévalence est faible, en raison de la faible probabilité après l’examen. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 24 Dans l’AAA, le RV positif groupé pour toutes les études prospectives est de 14,55 (IC à 95 % : 2,36; 89,60). Comme cette valeur est supérieure à 10, elle indique qu’un résultat positif à un examen peut fournir des données probantes de la présence d’un AAA. Lorsqu’on examine l’efficacité dans les études plus rigoureuses, le RV positif [13,54 (IC à 95 % : 1,11; 165,43)] est semblable à celui qui est signalé pour toutes les études prospectives; la valeur démontre l’efficacité des ÉP dans la détection des AAA. Le RV négatif est tout aussi impressionnant pour toutes les études [(0,06 (IC à 95 % : 0,02; 0,23)] et les études plus rigoureuses [0,07 (IC à 95 % : 0,01; 0,78)]. On peut interpréter en toute confiance un résultat négatif obtenu à l’aide d’un ÉP afin d’éliminer la possibilité de l’affection. Dans la population à l’étude, la prévalence de l’AAA variait entre 0,22 et 0,82. Si l’on suppose que la probabilité d’AAA avant l’examen est de 50 % (p.ex., homme ou femme hypertendu[e], souffrant de douleurs abdominales, de sensibilité centrale à l’examen, âgé[e] > 55 ans, en présence ou non d’hypotension), un examen positif donnerait lieu à une vraisemblance de 94 % après l’examen, tandis qu’un résultat négatif donnerait lieu à une vraisemblance de 6 % après l’examen. Un résultat faussement négatif peut survenir chez 15 % des patients dans les cas où la prévalence des traumatismes abdominaux est élevée; ce taux diminue pour atteindre 1 % des patients lorsque la prévalence est plus faible. Par conséquent, l’utilisation des ÉP est plus efficace dans l’élimination de la possibilité d’un AAA dans les contextes où la prévalence de l’affection est faible, en raison de la faible probabilité après l’examen. Les résultats de notre analyse nous laissent à penser que la décision de mettre en œuvre les ÉP au sein des services d’urgence doit se fonder sur les qualités de l’exécutant et le contexte. On dispose de données probantes à l’effet que la formation et l’expérience de l’exécutant ont des répercussions sur les résultats des examens22,26. La capacité à prédire la présence de l’affection augmente également au fur et à mesure que la prévalence de l’affection s’accroît; même si les urgentologues sont formés et expérimentés, la certitude du diagnostic varie en fonction de la population qui fréquente généralement l’urgence. Théoriquement, l’utilisation d’un ÉP au service d’urgence contribuera dans une moindre mesure au triage des patients dans une petite unité où le personnel est plus occasionnel et possède moins d’expérience 25 avec les ÉP (p.ex., professionnel qui fait un quart de nuit par semaine) et où un moins grand nombre de personnes sont atteintes de l’affection, comparativement à un grand service d’urgence où ce type d’affection est plus fréquent et où les médecins se consacrent à la médecine d’urgence. Il serait difficile d’avancer qu’il existe des contextes (p.ex., cliniques de médecine familiale) où il serait peu probable que les ÉP soient efficaces. Dans ce rapport, nous avons réussi à recenser des lignes directrices de pratique clinique qui s’appliquent aux examens réalisés à l’aide d’un ÉP au service d’urgence chez les patients atteints d’un traumatisme abdominal. Ces lignes directrices ont recours à un examen méthodique, lequel semble permettre de fournir des donnés probantes fiables. Une de ces lignes directrices est transparente dans son analyse55. Aucune de ces lignes directrices n’est spécifiquement conçue à l’intention des médecins non-radiologistes. Notre analyse laisse à penser que les décisions relatives à la mise en œuvre des échographies à l’aide d’un ÉP chez les patients chez qui l’on soupçonne un AAA ou une grossesse ectopique devront être prises sans que des directives officielles ne soient formulées. Certains experts sont d’avis que la formation devrait comprendre des séances d’enseignement didactique et pratique45,47,48,50,53. Le recours à des surveillants et l’utilisation d’une technique de référence pour l’exécution des 50 premières échographies ont été associés à une performance diagnostique essentiellement équivalente à celle que l’on signale dans la documentation22. La relation entre l’exactitude diagnostique et les niveaux de formation indique l’importance d’une formation adéquate lors de la décision d’utiliser ou non un ÉP au service d’urgence. Les études recensées ne nous ont pas permis de trouver de données probantes directes quant à l’effet d’une longue expérience sur l’efficacité des examens réalisés à l’aide d’un ÉP à l’urgence. Des données probantes indirectes provenant d’un autre secteur d’imagerie diagnostique laissent entrevoir qu’un plus grand volume d’échogrammes est associé à une meilleure efficacité76. On croit généralement que l’expérience et le niveau de compétences sont liés. Les décisions relatives à la mise en œuvre des examens réalisés à l’aide d’un ÉP au service d’urgence par des non-radiologistes doivent se fonder sur des données probantes attestant l’efficacité des techniques échographiques à SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence l’urgence en général – et ce, indépendamment du caractère mobile du dispositif et de la personne qui exécute l’examen. Les trois examens méthodiques recensés analysaient les données probantes provenant de tous les essais sur les traumatismes abdominaux (30 par rapport à 13 dans notre rapport). Cette plus vaste gamme de données probantes inclut les essais effectués à l’aide des échographes de dimensions habituelles, lesquels sont utilisés par les radiologistes, et laisse à penser que les échographies réalisées à l’urgence afin de détecter un traumatisme abdominal, et ce, peu importe la personne qui effectue l’examen, ne peuvent remplacer les techniques de référence (p.ex., la TDM). Les résultats de ce rapport et d’autres analyses laissent entendre que les avantages démontrés des examens réalisés à l’aide des ÉP à l’urgence par des non-radiologistes se limitent à l’amélioration de la certitude diagnostique. Lorsque ces échographies sont utilisées chez des groupes de patients appropriés, elles peuvent aider les médecins à poser un diagnostic plus rapidement et avec plus de certitude, et peuvent permettre de traiter plus rapidement chaque patient. Puisque les décisions cliniques qui entraînent des désavantages ou des avantages réels, comme la décision d’accorder un congé ou d’effectuer une intervention chirurgicale, exigent une certitude diagnostique suffisamment convaincante, il peut être difficile d’avancer que l’utilisation des ÉP à l’urgence ne puisse jamais se traduire directement en une amélioration des paramètres de l’état de santé des patients. Le seul avantage que l’on puisse espérer de ces dispositifs peut être une amélioration de l’efficacité à l’urgence. Lors de notre analyse, nous n’avons pas été en mesure de recenser suffisamment de données probantes pour affirmer que les ÉP réduisaient le temps nécessaire pour poser un diagnostic ou le temps écoulé avant un traitement chirurgical; par contre, ces diminutions ont été observées dans une étude rétrospective. D’autres études comparatives et prospectives rigoureuses visant à mesurer l’effet de l’utilisation d’un ÉP à l’urgence sur le roulement des patients, tout en surveillant l’efficacité clinique, seraient utiles dans la prise de décisions fondées sur des données probantes. Limites • La mortalité, soit un important paramètre de la qualité des soins médicaux, n’a pas été évaluée dans la plupart des documents recensés. • • • • • Aucune des études retenues ne rendait compte d’un suivi à long terme après l’obtention du congé de l’urgence. L’utilisation d’un échantillon de commodité de patients, au lieu d’un groupe de patients consécutifs non sélectionnés, peut avoir entraîné un biais de sélection. Étant donné le nombre limité de personnes qualifiées disponibles pour utiliser les ÉP dans la pratique clinique, cette façon de faire reflète vraisemblablement des facteurs pratiques plutôt qu’un véritable biais de sélection. L’analyse documentaire peut résulter en une surestimation des caractéristiques réelles relatives à la performance des ÉP utilisés dans les services d’urgence. Afin de faciliter notre analyse, les publications en langues étrangères ont été exclues de ce rapport. Il nous a été signalé que les constatations des articles de langues étrangères sont généralement en accord avec celles des publications anglaises; certaines études montrent toutefois des résultats supérieurs58. Les échographies n’ont pas toujours fait l’objet d’une vérification à l’aide d’une méthode diagnostique de référence; seuls les cas ayant donné lieu à des résultats négatifs ou indéterminés ont fait l’objet d’un examen à l’aide d’autres techniques diagnostiques. On a montré que ce facteur avait affaibli la cotation de la qualité des études retenues et qu’il avait pu induire un biais dans les résultats de recherche. Les essais inédits et négatifs qui n’apparaissent pas dans ce compte rendu auraient pu entraîner une surestimation de l’efficacité des ÉP (biais de publication). Une recherche exhaustive de la documentation publiée, menée au moyen d’un examen méthodique afin d’éviter les biais de sélection, a été effectuée afin de recenser les études potentiellement pertinentes. En raison de contraintes de temps, la recherche et l’inclusion d’études provenant de la littérature grise, que l’on associe à des estimations moins exagérées d’un avantage, n’ont pas été effectuées. Les auteurs ont choisi certaines méthodes de synthèse de données et d’analyse statistique une fois que toutes les études ont été recensées et mises sous forme de tableaux. Bien que les méthodes adoptées aient été largement utilisées par d’autres chercheurs, la sélection des méthodes de synthèse a posteriori a pu entraîner un biais de confirmation. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 26 6 CONCLUSIONS ET RÉPERCUSSIONS Les résultats de ce rapport laissent à penser que les bienfaits démontrés des examens réalisés à l’aide d’un ÉP à l’urgence par des non-radiologistes se limitent à l’amélioration de la certitude diagnostique. Nous n’avons pas réussi à découvrir des données probantes pour montrer que les examens réalisés à l’aide d’ÉP à l’urgence par des non-radiologistes avaient des répercussions sur les paramètres pertinents pour la santé des patients. En outre, cette analyse ne répertorie pas ces mêmes données relativement à l’amélioration du temps nécessaire pour poser un diagnostic, ni du temps écoulé avant un traitement chirurgical. Ces paramètres sont signalés si peu couramment qu’il est impossible de formuler des énoncés en faveur ou en défaveur de l’utilisation des ÉP. Il existe suffisamment de données probantes provenant d’études sur les traumatismes abdominaux fermés, les AAA et les grossesses ectopiques pour avancer l’idée que les examens réalisés à l’aide des ÉP à l’urgence par des nonradiologistes représentent un outil efficace pour améliorer la certitude diagnostique en présence de ces types de problèmes. Les ÉP utilisés à l’urgence sont susceptibles d’améliorer la certitude diagnostique. Ces résultats sont solides – l’effet prévu demeurant semblable, même si l’on ne tient compte que des études de plus grande qualité. Les avantages non thérapeutiques liés à l’utilisation de cette technique sont les suivants : technique plus facile à utiliser et à répéter, exécution peu dispendieuse avec la technologie disponible et méthode non effractive. Il existe des données probantes sur de mauvais diagnostics obtenus à l’aide d‘ÉP au sein du service d’urgence qui ont été associés à l’inexpérience des utilisateurs. D’autres données montrent une amélioration de l’exécution de la technique chez des non-radiologistes ayant suivi une formation. Les programmes de formation qui comprennent des séances didactiques et pratiques (au moins 50 échogrammes pour chaque utilisation médicale) ont montré une amélioration de l’efficacité. Les non-radiologistes qui ont suivi une formation et qui réalisent des échogrammes avec des ÉP peuvent quand même poser de mauvais diagnostics, mais les taux observés sont 27 semblables à ceux qui ont été signalés dans des études similaires menées auprès de radiologistes ayant effectué des échogrammes. Nous avons réussi à répertorier des lignes directrices de pratique clinique relativement aux échographies réalisées à l’urgence chez des patients présentant un traumatisme abdominal. Aucune de ces lignes directrices n’était spécialement conçue à l’intention des nonradiologistes. Les décisions liées à la mise en œuvre des ÉP au sein du service d’urgence devront se fonder sur des connaissances tacites et des consignes propres à chaque établissement. Les lignes directrices relatives à la formation et à l’agrément revêtent un caractère important du point de vue des exigences éthiques et juridiques associées aux examens réalisés à l’aide d’ÉP à l’urgence par des urgentologues39, puisque les lignes directrices d’autres spécialités incluent de nombreux sujets non pertinents à la médecine d’urgence. Il existe des programmes de formation sur l’exécution des échographies. Il est important qu’une norme soit établie quant à la formation des médecins qui utilisent les ÉP au sein du service d’urgence afin d’assurer la sécurité des patients. D’autres études prospectives comparatives de grande qualité, conçues pour mesurer les effets de l’utilisation des ÉP sur le roulement des patients au service d’urgence, et pour surveiller l’efficacité clinique, seraient utiles dans la prise de décisions fondées sur des données probantes. L’ensemble des données qui décrivent la performance diagnostique doit être complété par des résultats qui montrent l’effet de cette intervention sur le raisonnement diagnostique et le laps de temps précédant le traitement indiqué. 7 RÉFÉRENCES 1. A changing technology: the development and use of a new generation of portable ultrasound scanners. Health Devices 2002;31(8):280-6. 2. Harris RP, Helfand M, Woolf SH, Lohr KN, Mulrow CD, Teutsch SM, et al. Current methods of the U.S. Preventive Services Task Force: a review of the process. Am J Prev Med 2001;20(3 Suppl):21-35. SITS – Dispositifs à ultrasons portables au sein du service d’urgence 3. Fryback DG, Thornbury JR. The efficacy of diagnostic imaging. Med Decis Making 1991;11(2):88-94. 4. Khan KS, ter Rief G, Glanville J, Sowden AJ, Kleijnen J, editors. Undertaking systematic reviews of research on effectiveness: CRD's guidance for those carrying out or commissioning reviews. 2nd ed. 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