The house Taken over
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The house Taken over
Vasco Mendonça The House Taken Over La Maison envahie 1 Le Festival d’Aix, atout lyrique de la capitale culturelle « La Méditerranée, des mythes antiques aux défis contemporains ». En retenant ce thème pour le 65e Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, son directeur Bernard Foccroulle, homme de culture et d’engagement, met une fois de plus le Festival sur les routes du dialogue, de l’échange et de confrontations artistiques fructueuses. L’édition 2013 du Festival d’Aix-en-Provence propose un programme éblouissant avec trois œuvres majeures et emblématiques, Don Giovanni de Mozart, Rigoletto de Verdi, Elektra de Richard Strauss et un ouvrage baroque, Elena de Francesco Cavalli. À nouveau, le Festival s’intéresse à la création contemporaine en présentant en première mondiale The House Taken Over, commande au jeune compositeur portugais, Vasco Mendonça. Ces œuvres, présentées en coproduction avec les maisons d’art lyrique les plus prestigieuses, seront conduites par des chefs d’orchestre et des metteurs en scène d’exception et interprétées, entre autres, par plusieurs artistes issus de l’Académie européenne de musique. La programmation de la manifestation s’inscrit dans le cadre de Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture. C’est l’occasion pour le Festival de favoriser des moments de rencontre autour des cultures d’Europe méridionale, d’Afrique du Nord et du Proche-Orient, entre autres, à travers la présentation d’œuvres de Jasser Haj Youssef, de Fabrizio Cassol et la circulation d’œuvres sur le territoire régional. Cette année s’ouvrira, pour la première fois, par un prélude : le « Festival d’Aix en juin », qui proposera au public de nombreux spectacles et événements donnés par les jeunes artistes de l’Académie européenne de musique et par les artistes des productions du mois de juillet. Je ne peux que me réjouir de cette initiative qui témoigne du foisonnement du Festival et de sa volonté, face à son succès grandissant, de s’ouvrir davantage encore. Enfin, je salue le travail éducatif mené par le Festival. Les programmes de sensibilisation en direction du jeune public, qu’ils prennent la forme de premiers pas vers la découverte de l’opéra ou d’activités créatives autour de l’art lyrique, constituent autant de moments forts pour tous ceux qui y participent. Le Festival d’Aix-en-Provence réunit de nombreux artistes et techniciens sous la responsabilité d’une équipe permanente, que je salue chaleureusement. Il bénéficie également d’un partenariat fort entre des collectivités publiques, et d’un soutien fidèle de partenaires privés, dont je veux souligner ici le caractère exemplaire. À toutes et à tous, au large public présent à Aix-en-Provence, je souhaite un très beau festival 2013. Pour sa 65e édition, le Festival d’art lyrique, rendez-vous incontournable des amateurs d’opéra du monde entier, continue de nous étonner. Cette année encore, la programmation riche, multiple et engagée prouve que le Festival sait rassembler sous sa bannière les plus grands artistes et orchestres internationaux. Sa renommée assure à Aix-en-Provence une place de premier plan sur la scène culturelle mondiale. Les amateurs d’art lyrique s’y pressent chaque été. Venus des quatre coins du globe, ils deviennent à leur retour de formidables ambassadeurs de notre ville. Cette année, le Festival aixois apporte son aura et sa qualité à Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture, et nous nous en réjouissons. Comme de coutume, Bernard Foccroulle nous offre une savante alchimie en mêlant des œuvres connues du plus grand nombre à des œuvres plus confidentielles. Cette audace chaque année renouvelée a conforté la renommée d’Aix en Provence. Le Festival, c’est primordial, reste accessible à tous, et depuis douze ans je m’efforce de faire partager cet art au plus grand nombre, y compris à ceux pour qui cette forme artistique ne va pas de soi. Nous avons multiplié les retransmissions gratuites et les places à prix réduit. La première retransmission de Don Giovanni sur écran géant il y a dix ans dans le Théâtre de verdure au Jas de Bouffan avait permis à des centaines de personnes d’écouter dans un silence quasi religieux cet opéra si emblématique du Festival d’Aix. Le succès de ces rendez-vous valide nos ambitions. L’art lyrique est avant tout affaire d’émotions. En cela, il est universel. Depuis 2007, Bernard Foccroulle assure la direction du Festival avec beaucoup de talent et de vision. Le travail de toute son équipe en matière de transmission, en particulier vers les plus jeunes, est absolument remarquable. Le cas aixois des enseignements artistiques et culturels, qui, jusqu’à Paris, fait référence, est là pour en témoigner. La transmission intergénérationnelle permet non seulement la construction de l’avenir, mais ouvre à la tolérance et à la connaissance de l’autre. Pour les générations futures et pour chacun d'entre nous. Maryse Joissains Masini Maire d’Aix-en-Provence Président de la Communauté du Pays d’Aix Aurélie Filippetti Ministre de la Culture et de la Communication 2 3 La Méditerranée, des mythes antiques aux défis contemporains Le Festival 2013 s’inscrit dans la recherche de l’excellence et d’une plus grande ouverture au public avec la création du «Festival d’Aix en juin ». L’excellence : en 2013 seront présentées quatre nouvelles productions originales du Festival d’Aix-enProvence et de l’Académie européenne de musique. À noter que le Festival continue dans sa tradition avec une création contemporaine et une recréation d’un opéra italien du XVIIIe siècle qui n’a jamais été joué depuis lors. Le Festival présente également quinze concerts ainsi que différentes manifestations organisées par l’Académie européenne de musique. Dans le domaine de l’ouverture au public, le Festival poursuit, depuis plusieurs années sur l’impulsion de Bernard Foccroulle et de moi-même, un effort systématique qui va se concrétiser cette année par la création du Festival d’Aix en juin. Du 14 juin au 1er juillet, des manifestations musicales gratuites permettront à un public plus varié, plus nombreux, plus jeune, de découvrir le Festival d’Aix-en-Provence, l’Académie des jeunes artistes et les ateliers créatifs du programme « Passerelles » que les services éducatif et socio-artistique du Festival font vivre toute l’année. Le Festival d’Aix en juin trouvera son point culminant dans la représentation d’extraits de Rigoletto de Verdi dans la soirée du dimanche 30 juin, sur le Cours Mirabeau. Je pense que cette ouverture au public, au monde associatif et à celui des écoles est essentielle. Dans ce domaine nous avons d’autres projets, notamment avec la nouvelle université d’Aix-Marseille, la plus importante de France. Le Festival est toujours largement diffusé grâce aux retransmissions radios et télévisuelles de nos partenaires Arte et Radio Classique, France Musique, France Télévision et ARTE Live web. Ces retransmissions sont complétées par des projections gratuites, en direct et en plein air, avec cette année : deux opéras Rigoletto de Verdi et Elektra de Strauss, projetés sur grand écran à Aix-en-Provence et dans neuf autres villes. Nous tenons à remercier les partenaires publics et les mécènes privés qui nous soutiennent fidèlement. Et merci à vous, spectateurs enthousiastes, chaleureux et nombreux. Très beau Festival 2013 ! Bruno Roger Président du Festival d’Aix-en-Provence Ambassadeur culturel européen 2013 4 Cette année, le Festival d’Aix célèbre les grands anniversaires de Verdi, Wagner, Britten et Poulenc et apporte une contribution spécifique au projet de Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture. Partageant de nombreuses affinités avec cette manifestation depuis le tout début de l’élaboration de son projet, notre Festival entend s’ouvrir davantage sur le bassin méditerranéen, si proche et si lointain. Entre rêves, nostalgies, larmes et espérances, la Méditerranée nous apparaît comme un espace qui sépare et qui relie trois continents, elle est une longue histoire de métissages et de migrations, une mémoire collective, un fabuleux patrimoine partagé. Le programme du Festival 2013 offre ainsi l’occasion d’un dialogue fécond entre traditions et modernité, entre héritages et visions du futur. De grandes figures mythiques sont ainsi au cœur du Festival, telles Clytemnestre et sa fille Électre, la belle Hélène qui fut à l’origine de la guerre de Troie, ou, plus proches de nous, Don Giovanni, Roméo et Juliette, le bouffon Rigoletto et sa fille Gilda. Le Festival est heureux et fier d’accueillir quelques-uns des plus grands artistes du monde lyrique, parmi lesquels Patrice Chéreau et Esa-Pekka Salonen, Robert Carsen et Gianandrea Noseda, Dmitri Tcherniakov et Marc Minkowski. Les chanteurs les plus célèbres côtoieront les jeunes talents révélés par notre Académie. La recréation d’Elena de Cavalli et la création mondiale de Vasco Mendonça, The House Taken Over, encadreront les chefs-d’œuvres de Mozart, Verdi et Strauss. Le London Symphony Orchestra, en résidence à Aix pour la quatrième année, l’Orchestre de Paris, le Chœur de la Fondation Gulbenkian, le Quatuor Jerusalem, des solistes et ensembles prestigieux nous donneront à entendre Wagner, Mendelssohn, Janáček, Mozart, Britten, Milhaud et bien d’autres. L’Académie 2013 réunira plus de deux cents jeunes artistes venus du monde entier et leur proposera formations, ateliers interdisciplinaires, créations, concerts et productions lyriques. Poulenc et Britten y seront à l’honneur, de même que la musique baroque vénitienne. L’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée accompagnera une centaine de jeunes danseurs emmenés par Josette Baïz à la rencontre du Roméo et Juliette de Prokofiev. Le Festival d’Aix s’attache depuis des années à favoriser la rencontre des cultures traditionnelles et récentes, populaires et savantes, d’Europe méridionale, d’Afrique du nord et du Proche-Orient. Cette année, Jasser Haj Youssef rassemblera des jeunes cordes de l’OJM autour de son quatuor, et Fabrizio Cassol invitera des musiciens de différentes origines à se retrouver sur une création originale, d’où nous parviendront les échos et frémissements de la Place Tahrir. Quelle que soit la rive où nous nous trouvions, puisse la création artistique éclairer notre chemin. Bernard Foccroulle Directeur général du Festival d’Aix-en-Provence Ambassadeur culturel européen 2013 5 Vasco Mendonça (NÉ EN 1977)* The House Taken Over La Maison envahie Texte de Sam Holcroft d’après la nouvelle Casa Tomada de Julio Cortázar Création mondiale Commande du Festival d’Aix-en-Provence et de LOD Direction musicale Mise en scène Scénographie Dramaturgie Costumes Lumière Etienne Siebens Katie Mitchell Alex Eales Lyndsey Turner John Bright James Farncombe Assistant musical Grégory Moulin Pianiste James Longford Assistant du metteur en scène Robin Tebbutt Brother Sister Oliver Dunn Kitty Whately Ensemble instrumental Asko | Schönberg ensemble En coproduction avec LOD, le Grand Théâtre du Luxembourg, deSingel, la Fondation Calouste Gulbenkian de Lisbonne et l’ensemble Asko | Schönberg. Avec le soutien d’ –( reçoit le soutien du Programme Culture de l’Union européenne) Spectacle en anglais surtitré en français – 1h sans entracte Domaine du Grand Saint-Jean 6, 8, 11, 13, 16 et 17 juillet 2013 – 22h / Ouverture du domaine dès 20h Retransmis en différé sur FRANCE MUSIQUE le 3 août 2013 à 12h40 *ancien artiste de l’Académie européenne de musique 7 Argument premier acte Une vaste demeure de famille à Buenos Aires, en Argentine, dans les années 1940. Hector et Rosa, frère et sœur, prennent leur petit déjeuner dans la salle à manger. Quand sonnent neuf heures, ils commencent leur rituel du ménage quotidien, défendant leur héritage contre les assauts de la poussière et de la saleté. À midi pile, ils s’arrêtent pour déjeuner. Plusieurs jours plus tard, une fois le ménage du matin terminé, Rosa passe son après-midi à tricoter tranquillement sur le canapé tout en chantant une berceuse. Hector entre, cherchant ses gants. En ouvrant un tiroir, il découvre tout un stock de couvertures pour bébé magnifiquement ornées que Rosa a tricotées. Il sort, n’ayant pas réussi à trouver le courage de demander à sa sœur – qui n’a pas d’enfant – pourquoi elle a tricoté tant de couvertures. Une fois son frère parti, Rosa recommence à chanter la berceuse de son enfance. Quelques jours plus tard, Hector lit un roman à sa sœur. Lorsqu’il se retrouve seul dans la cuisine pour préparer le maté, Hector se rend tout à coup compte que quelque chose ne va pas dans la maison. Rosa a la même sensation troublante au même moment. Pris de panique, Hector claque la porte qui sépare les deux ailes de la maison puis la verrouille. Il se prépare à donner une explication à sa sœur et retourne ensuite dans le salon pour apporter le maté. Rosa pousse alors Hector à accepter qu’une partie de la maison soit envahie. Ils devront donc vivre de ce côté de la porte. deuxième Acte Le matin suivant, Hector et Rosa tentent de se raccrocher à leurs rituels habituels : prendre le petit déjeuner, mais dans une partie plus petite de la maison de famille, et nettoyer ce qu’il reste de leurs biens. Cependant, avec moins d’objets à astiquer, ils terminent rapidement et se voient obligés de déjeuner à dix heures trente. 8 Deux jours plus tard, Rosa fait passer le temps en tricotant, tandis qu’Hector, lui, lit des manuels, les seuls livres accessibles de ce côté-ci de la maison. Pour tromper l’ennui, Rosa suggère à son frère de trier les vieilles photographies de leur père. Tandis que la tension monte, Hector commence à railler Rosa à propos de Lucho, son ancien prétendant. Rosa demande alors à son frère d’aller lui chercher de la laine, mais, comme Hector refuse de quitter la maison, elle détricote ses couvertures qu’elle aime tant. Plus tard, la même nuit, Rosa fait un cauchemar saisissant dans lequel elle s’imagine être le perroquet empaillé que la famille a gardé dans la maison. Elle se réveille terrifiée. Le lendemain, Rosa et Hector prennent leur petit déjeuner ensemble. Les tensions entre eux sont maintenant évidentes, douloureuses. Tandis qu’ils se disputent à propos des souvenirs qu’ils ont de leurs parents, ils s’arrêtent brusquement, terrifiés. Instinctivement, ils vont se réfugier dans le vestibule et ferment la porte en fer forgé. Tous deux sont d’accord sur le fait que la maison est maintenant entièrement envahie. Rosa pense qu’ils devraient partir, mais Hector insiste pour qu’ils restent. troisième Acte Quelques minutes plus tard, Hector tente de reproduire leur rituel matinal, s’efforçant de convaincre sa sœur qu’il est encore supportable de vivre dans la maison. Rosa commence par l’aider mais sa volonté finit par fléchir. Après avoir essayé d’apaiser sa sœur, Hector lui accorde finalement qu’ils ne peuvent plus vivre dans la maison de leurs ancêtres et qu’ils doivent la quitter. Le frère et la sœur font leurs premiers pas vers une nouvelle vie. Vue d’ensemble The House Taken Over est un opéra de chambre du compositeur portugais Vasco Mendonça sur un livret de la dramaturge anglaise Sam Holcroft. Il s’agit d’une œuvre commandée par le Festival d’Aix-en-Provence et par la structure de production LOD (basée à Gand). Ce projet lancé par Vasco Mendonça, qui désirait créer une forme lyrique en s’inspirant d’une courte nouvelle de Julio Cortázar, a pu être développé dans le cadre de l’Atelier Opéra en Création de l’Académie européenne de musique, qui fait partie intégrante du Festival d’Aix-en-Provence. La nouvelle originelle, Casa tomada (littéralement : « maison occupée »), est parmi les premières que Cortázar a écrites sur des sujets à coloration fantastique. Publiée en 1946 dans la revue Anales de Buenos Aires que dirigeait Jorge Luis Borges, elle a été intégrée par la suite dans le recueil Bestiario, en 1951. Elle raconte l’histoire d’un frère et d’une sœur qui habitent une maison de famille dont ils ne sortent presque plus. Depuis le temps qu’ils y sont reclus, ils ont pris des habitudes qui sont devenues des rituels. Et quand, régulièrement, des bruits se font entendre dans une des pièces de la vaste demeure, ils la condamnent. Leur espace de vie rétrécit ainsi, jusqu’à les forcer à quitter la vieille maison. Livret À partir de ce récit narré par le frère, Sam Holcroft a tiré un texte dramatique destiné à la mise en musique – c’est la première fois que cette jeune auteur de théâtre britannique écrit un livret d’opéra. Elle s’attache à donner une tonalité quotidienne aux occupations bien réglées des deux personnages, tout en entrouvrant la porte sur les nombreuses zones d’ombre et de non-dit qui les hantent. L’opéra, d’une durée d’environ une heure et structuré en trois actes, eux-mêmes subdivisés en plusieurs scènes, expose le déroulé d’une journée normale dans le premier acte, puis la vie « déréglée » de Rosa et Hector dans les deuxième et troisième actes. Élaboré en étroite collaboration avec la metteur en scène Katie Mitchell, la dramaturge Lyndsey Turner et le compositeur lui-même, le livret de Sam Holcroft s’efforce de donner une vie concrète et théâtrale aux deux personnages. Musique Quant à la musique de Vasco Mendonça, conçue pour deux voix (une mezzo-soprano et un baryton) ainsi qu’un ensemble de treize instrumentistes, elle travaille sur des teintes plutôt sombres et homogènes, privilégiant les gestes musicaux expressifs de manière à faire rejaillir tous les non-dits de ce duo singulier et de leur étrange demeure. Aux aspects concrets et quotidiens du texte, la musique apporte ses mystères. Elle traduit à la fois le déni dans lequel s’enferment Hector et Rosa, déni qui prend la forme d’activités quotidiennes exécutées machinalement (et traduites par une musique presque « machiniste »), mais aussi leurs frustrations et leur part d’ombre qui refont surface régulièrement et prennent parfois la forme d’un lyrisme irrépressible. Par sa concentration toujours expressive et le charme indéfinissable qui s’en dégage, The House Taken Over touche à une forme de quintessence de l’opéra de chambre. Sam Holcroft traduction de Sophie Magnaud 9 Servir le drame et le nourrir en même temps D’abord son ambiguïté. Une grande part de sa puissance provient du fait qu’on peut l’interpréter de nombreuses manières différentes : politique, psychologique, intime... Cortázar n’enferme pas son histoire dans une signification unique – cela m’a stimulé. Et ce texte contient aussi quelque chose que je suis très intéressé d’explorer : une relation violente mais aussi transcendante entre deux personnes à l’intérieur d’un cadre domestique. C’est quelque chose de très fort, un regard sur le mystère des relations humaines que l’on trouve aussi dans toute une part du théâtre contemporain, notamment celui d’Harold Pinter. Dès le début de la nouvelle, les deux personnages, le frère et la sœur, ont une relation étrange dont nous ne connaissons pas exactement la nature. Et quand leur maison commence à être « envahie », cela déclenche quelque chose entre eux, cela les force à se regarder en face, à se confronter l’un à l’autre. Du coup, une certaine énergie qui était un peu endormie dans leur vieille maison étrange, sans doute par déni, se met soudain à vibrer et nous devenons témoin de tensions très fortes entre ces deux êtres. Entretien avec Vasco Mendonça, compositeur de The House Taken Over, Propos recueillis par Alain Perroux Si l’on met de côté votre œuvre de théâtre musical Jerusalem, que vous décrivez vous-même comme une sorte d’oratorio scénique, The House Taken Over est votre premier opéra. Qu’est-ce qui vous attire dans la forme lyrique ? Pour un musicien comme moi, le théâtre est quelque chose d’enthousiasmant. Ce qui rend la musique sublime constitue aussi sa malédiction : c’est un art abstrait, ce qui fait sa force, car elle peut exprimer certaines choses qui restent inaccessibles aux mots ; mais en même temps cette qualité d’abstraction la place un peu hors du monde. Dès lors l’opéra est un moyen formidable, et sans doute le plus noble, de remettre la musique en contact avec le monde et de faire de cet art une fenêtre ouverte sur lui. Par ailleurs, j’aime particulièrement l’opéra parce que sa nature artificielle (cela dit sans connotation péjorative) et symbolique peut être extraordinairement émouvante et évocatrice. Voilà du moins le sentiment que je retire de mon expérience avec les opéras du répertoire et c’est la raison pour laquelle j’aime tant l’opéra. 10 Vous portiez le projet de The House Taken Over depuis plusieurs années – c’est d’ailleurs un projet que vous avez eu l’occasion de développer dans le cadre de l’Académie d’Aix et de son atelier Opéra en Création. Qu’est-ce qui vous a séduit dans la nouvelle de Julio Cortázar qui a servi de point de départ à ce projet ? J’ai lu cette nouvelle il y a dix ans et elle m’a d’emblée impressionné. Pour deux raisons essentiellement. Pour tout compositeur d’opéra se pose la question fondamentale du rapport entre texte et musique : qu’apporte la présence de la musique dans la représentation ? Quand vous êtes en relation avec quelqu’un, vous vous confrontez à l’autre sur d’innombrables niveaux, consciemment ou non. Par exemple quand vous revoyez un proche, souvent certains fantômes du passé ressurgissent. Ou bien lorsque vous discutez de quelque chose avec quelqu’un, les conversations antérieures que vous avez eues avec d’autres sur le même sujet forment comme un héritage que vous portez en vous. La manière dont vous choisissez de vous comporter est déterminée par votre histoire passée. Ce n’est pas quelque chose de triste, c’est juste quelque chose d’enfoui en vous qui rejaillit lorsque vous interagissez avec quelqu’un. Ce qui me passionne, c’est de faire en sorte que la musique nous montre une partie des strates non-exprimées dans la relation entre ce frère et cette sœur, mais aussi entre eux et la maison, entre eux et l’invasion de la maison. Il m’intéresse de savoir ce que l’invasion provoque chez eux, plutôt que de savoir qui envahit la maison. Grâce à la musique, le niveau inconscient de leur relation peut revenir subrepticement à la surface, comme un banc de poissons qui reste dans les profondeurs de la mer et soudain remonte à la faveur d’un courant chaud. Vous avez travaillé en étroite collaboration avec Sam Holcroft, l’auteur du livret. Comment avez-vous décidé de la structure de ce dernier ? Dès le départ, certaines choses étaient très claires dans mon esprit. Je savais par exemple que je ne voulais pas faire de cette nouvelle une pièce politique. Mais d’autres questions restaient ouvertes, notamment la structure dramatique. Nous avons eu plusieurs discussions avec Sam Holcroft, mais aussi Katie Mitchell et Lindsey Turner, et à un moment donné, l’idée a émergé que la structure serait articulée en trois actes toujours plus courts. Que le temps se raccourcisse en parallèle a du sens : c’est un reflet de l’espace qui rétrécit sans cesse. Cela crée un champ énergétique et une grande intensité dans la dernière scène. Quels principes vous ont-ils guidé pour définir l’effectif instrumental ? Comme il devait s’agir d’un opéra de chambre, je suis parti d’un effectif de type « sinfonietta », c’està-dire à un instrument par pupitre. Mais je me suis vite rendu compte qu’il serait utile de renoncer à 11 certains instruments pour en doubler d’autres. Et faire jouer de plusieurs instruments les membres de l’ensemble. Pour les couleurs et les timbres, avoir deux clarinettes à la place d’un hautbois et une clarinette permet de créer une texture fluide qui, à mon avis, convient bien à un tel sujet. Parce que la clarinette est très versatile : elle peut aller partout, sonner avec la douceur d’une flûte ou l’éclat d’un clairon, et en avoir deux à disposition me donne plus de liberté que d’avoir deux hautbois. Dans le même ordre d’idée, je n’utilise pas le cor parce que je demande aux deux trompettistes de jouer aussi du bugle. Celui-ci a une tessiture identique à celle de la trompette, mais il produit un son plus rond et doux, proche de celui du cor. J’ai ainsi la possibilité d’avoir recours à cette sonorité-là ou de conserver le son plus perçant de la trompette. J’ai aussi doublé les altos pour donner un son plus plein et solide aux cordes. Cet effectif, qui ne nécessite que treize instrumentistes, m’offre beaucoup de possibilités de combinaisons de timbres tout en permettant de conserver une certaine homogénéité du son. Aux deux personnages, vous confiez des tessitures intermédiaires : mezzo-soprano et baryton... Je ne voulais pas d’une voix de soprano pour le rôle de Rosa. Parce qu’elle n’est plus si jeune, dans la nouvelle, et je pense qu’il y a quelque chose de sombre dans son rôle – deux raisons pour lesquelles la tessiture de mezzo-soprano me semblait indiquée. Quant à Hector, il me paraissait évident aussi qu’il devait être baryton et non ténor, parce qu’il y a une gravité dans ce rôle, une certaine dignité. Et en même temps je ne voulais pas d’une basse, de manière à ce que la tessiture du frère puisse se rapprocher de celle de la sœur. Car la mezzo et le baryton ont une région en commun dans la tessiture, leurs registres peuvent se mélanger : ils peuvent chanter une même note, mais avec une grande différence d’intensité. Ce qui produit un très beau contraste. Vous les faites d’ailleurs chanter en même temps à plusieurs moments... Quand ils se demandent l’un à l’autre s’ils ont peur, ils chantent dans le même registre pour dire qu’ils n’ont pas peur, mais en fait je pense qu’ils sont effrayés. Et ce mélange des deux timbres avive le drame. Dans votre écriture vocale, on sent un contraste entre une écriture très structurée et presque mécanique qui accompagne les tâches quotidiennes des deux personnages, et des moments de vrai lyrisme, qui semblent vouloir s’échapper du carcan de leur vie si bien réglée... La chose qui nous intéressait beaucoup, Sam Holcroft et moi, c’était le mécanisme de leur vie quotidienne. Dans le premier acte, ce mécanisme est parfois interrompu quand, par exemple, Rosa trouve un objet qui suscite des réminiscences. À certains moments, le mécanisme s’arrête et ils vont dans des endroits où ils observent leurs biens, certains objets... Puis le mécanisme redémarre. Donc dès le début, il y a du sable dans la machine. Mais c’est aussi pour cela qu’ils s’astreignent à leur routine : quand ils effectuent leurs tâches habituelles, cela les empêche de penser à autre chose, c’est comme si leur vie intime, leurs souvenirs n’existaient pas. Or ils existent bel et bien en tant qu’êtres humains et il y a de la frustration, de la mélancolie chez eux. C’est surtout Hector qui, des deux, est le plus dans le déni. Au fur et à mesure que la musique progresse, on s’intéresse toujours davantage à leur vie intime. Du point de vue harmonique, vous ne semblez pas prisonnier d’un système, mais vous privilégiez un travail sur les textures et les gestes musicaux... C’est juste. Parfois, dans certaines sections, je sais précisément quel objet ou quel « geste », pour reprendre votre terme, je voudrais en fonction d’un profil émotionnel. Spécialement dans l’écriture vocale. Car l’opéra, c’est la voix. Je ne veux pas sembler trop radical, mais le traitement des voix et la manière de chanter créent principalement l’émotion à l’opéra. Et la théâtralité procède de cela. Alors je voulais un fond sur lequel je puisse travailler avec les voix. En ce qui concerne les hauteurs de notes et les rythmes, j’utilise un système assez organisé mais très souple. J’ai une espèce de « carte » de 12 quelques modes basiques (ou de « séries » si vous préférez, mais je ne les utilise jamais de manière « sérielle », c’est juste un assemblage de hauteurs). Je l’organise de telle manière qu’à tout moment je peux suivre plusieurs options. Disons que j’utilise un mode déterminé, généralement de neuf notes différentes, qui me permet différentes combinaisons, car avec le même mode je peux construire des phrases presque diatoniques qui donnent l’impression d’être tonales, mais je peux aussi créer des harmonies dissonantes et jouer avec l’atonalité. Je manipule donc le mode en fonction du profil d’une scène ou d’un passage. C’est toujours assez structuré, mais sur un plan local. Par exemple si, à un certain moment, mon instinct me dit qu’il faudrait que la musique soit plus lyrique ou consonante, j’ai la liberté de faire ces changements de manière très localisée. À certains moments, notamment dans la scène où Rosa et Hector regardent leurs vieilles photos, ou encore dans le dernier acte, vous utilisez des cellules répétitives, comme si celles-ci traduisaient la dimension « fantomatique » de leur vie... Ces ostinati, je les appelle généralement « mécanismes », car ils font de ces répétitions obsessionnelles et de leurs variations des sortes de « machines » que l’on peut mettre en marche ou arrêter à tout moment. De manière plus générale, c’est quelque chose que j’utilise de plus en plus dans ma musique. Ces mécanismes peuvent être plus ou moins complexes. Parfois c’est presque comme une forme en mosaïque dans laquelle plusieurs mécanismes fonctionnent en même temps. Et parfois c’est beaucoup plus simple. Cette idée de répétition est importante, car elle reflète la nature obsessive de ces deux êtres et leur obstination à vouloir rester dans la maison. Par exemple dans la dernière scène, quand le frère tente par tous les moyens, pour convaincre sa sœur, de rétablir leur routine quotidienne, les cellules répétées constituent une sorte de machine folle. Quel est le plus grand défi, lorsque l’on compose un opéra ? Mon but en composant The House Taken Over, c’était de trouver le moyen de faire en sorte que la musique serve au mieux le théâtre. Et comment ménager des moments du drame où la musique peut s’en échapper. C’est cet équilibre qui est la chose la plus difficile à obtenir. Car un compositeur se met au service du drame, mais il n’écrit pas juste de la musique de scène : il compose quelque chose qui doit pouvoir tenir tout seul. Trouver ces appels d’air, où l’on peut aller vers des régions différentes et les développer, créant ainsi quelque chose qui va au-delà du drame, voilà le plus grand défi pour moi. Il s’agit de servir le drame et de le nourrir en même temps. Rétrospectivement, comment avez-vous vécu la composition de The House Taken Over ? De manière intense, pour le moins ! Afin de tenir des délais assez courts, j’ai dû travailler dix heures par jour, chaque jour pendant six mois. C’était parfois un peu difficile, et même assez terrifiant quand je me retrouvais coincé dans un passage délicat ! Il s’est agi d’un défi d’une dimension inédite pour moi, une sorte de tour de force. Mais une expérience merveilleuse en même temps. Car en tant que compositeur, on est souvent seul, on s’isole, on s’enferme pour écrire... Or à l’opéra, l’on doit travailler de nouveau dans le monde : on ne peut écrire un opéra tout seul, on a besoin de collaborer avec d’autres artistes et si l’on est heureux avec ce processus, c’est l’expérience la plus gratifiante qui soit. Propos recueillis le 18 mai 2013 13 14 15 Lire entre les lignes Étant donné que j’avais arrêté les études d’anglais à seize ans, mon éducation s’est constituée en lisant des pièces, en voyant autant de spectacles que possibles et en pratiquant l’écriture. Ce faisant, on alterne les succès et les échecs, et c’est ainsi que l’on apprend. Photo © Will Bremridge Quel est le talent premier pour écrire une pièce de théâtre ? En ce moment, pour moi, c’est de pouvoir répondre à la question : « pourquoi le théâtre? » C’est de se rappeler sans cesse qu’on n’écrit pas un texte littéraire censé être lu, mais un texte destiné à être vu et entendu. Évidemment, il est important d’avoir un don pour le langage, mais ce n’est pas tout. Il faut se rappeler que l’on conçoit une représentation qui sera vécue en temps réel par des spectateurs et que l’on aura à lutter pour que le public croie à ce qui se passe sur scène. Toute représentation théâtrale a quelque chose de factice, car le spectateur sait que ce qu’il voit n’est pas vrai. Devant la télévision ou un film, il est plus facile de croire à la réalité de ce que l’on voit car l’esthétique est réaliste et le montage permet de choisir les prises les plus réussies. Or tout cela est impossible au théâtre, où l’on peut oublier une réplique, où un accessoire peut tomber par accident... Le théâtre offre de belles potentialités, mais il a aussi ses restrictions, et l’on doit apprendre à travailler à l’intérieur de ces limites. Comment avez-vous été embarquée dans cette aventure lyrique ? J’ai été contactée par Katie Mitchell et sa dramaturge Lindsey Turner, avec qui j’avais déjà travaillé. Elles m’ont demandé si j’étais intéressée par l’écriture d’un livret d’opéra d’après une nouvelle de Julio Cortázar, Casa tomada, et de travailler avec le compositeur Vasco Mendonça. J’ai lu la nouvelle, elle m’a intriguée. J’étais aussi titillée par l’idée d’écrire un texte pour de la musique, expérience nouvelle pour moi. Cette opportunité, je l’ai finalement acceptée. Entretien avec Sam Holcroft, auteur du texte de The House Taken Over, Propos recueillis par Alain Perroux Comment êtes-vous devenue écrivain de théâtre ? Au départ, je pensais devenir comédienne. J’ai étudié la biologie à l’Université d’Édimbourg tout en participant aux activités d’une troupe de théâtre estudiantine. À cette époque-là, j’ai aussi rejoint le groupe d’écriture théâtrale du « Traverse Theater ». Quand mes amis m’ont dit que j’étais plus douée pour écrire des pièces que pour les jouer, j’ai laissé tombé le jeu. Au « Traverse Theater », j’ai suivi quelques cours de théorie et j’ai appris le métier. Puis, quand j’ai passé mon diplôme de biologie, je pensais faire un doctorat dans un hôpital. Or les responsables du laboratoire pour lequel je travaillais m’ont proposé de faire autre chose pendant un an, d’essayer de me consacrer à l’écriture, car ils savaient que je nourrissais une passion pour le théâtre. J’ai suivi leur conseil et, pendant cette année décisive, j’ai reçu la commande de ma première pièce pour le « Traverse Theater ». Et je ne suis jamais revenue à la biologie. Partie d’une base scientifique, je suis donc passée par le jeu pour finalement arriver à l’écriture théâtrale. Comment apprend-on ce métier ? En Grande-Bretagne, il y a des cours d’écriture théâtrale débouchant sur un diplôme que je n’ai pas fait, car j’étais sur une voie scientifique. Ma formation de dramaturge a vraiment eu lieu « sur le tas ». 16 Que demande un livret à son auteur ? On doit apprendre à être très économe avec le langage, ce qui n’est pas courant dans le théâtre parlé où l’auteur peut créer des personnages bavards, qui utilisent des images abondantes ou parlent de manière très commune, très informelle. Dans la perspective d’une mise en musique, j’ai compris que je devais réaliser une « édition » très rigoureuse de moi-même ! J’ai essayé d’utiliser aussi peu de mots que possible et d’être aussi précise que possible. Il m’est souvent arrivé d’écrire une scène entière, puis de recommencer depuis le début en réécrivant pratiquement tout, car je découvrais une manière de dire les mêmes choses avec moins de mots. J’ai dû aussi apprendre à penser au rythme des phrases, et si elles seraient propices au chant. Enfin j’ai appris à réduire non seulement le nombre de mots dans chaque phrase, mais aussi le nombre de syllabes dans chaque mot ! Particulièrement pour le style musical de Vasco Mendonça, qui me demandait des phrases avec des mots très courts. C’était un vrai défi. Certains éléments de votre livret vont dans la direction de la musique – je pense notamment à la présence d’une berceuse... Il y a un endroit du texte où j’ai mis dans les indications scéniques « leurs actions et leurs mots produisent l’effet d’un canon », car j’ai imaginé que cela correspondrait à la musique. Je l’ai fait délibérément pour offrir à Vasco Mendonça la possibilité de jouer avec des répétitions. Quant à la berceuse, la nouvelle de Cortázar y fait référence, et j’ai de nouveau pensé que cela donnait la possibilité au compositeur de conférer une certaine variété à sa partition. 17 Quelles difficultés avez-vous rencontrées en transformant cette nouvelle en livret ? Le principal défi consistait à dégager une théâtralité de cette histoire. Chez Cortázar, elle est narrée par le personnage masculin qui semble vouloir convaincre le lecteur qu’il n’a pas été traumatisé et qu’il a enduré cette expérience avec une grande dignité. Or nous nous sommes tous demandé s’il disait la vérité. Est-il sincère ? Est-il aveuglé ? Essaie-t-il de protéger sa sœur de la vérité ? C’est là que nous pouvions trouver le nœud dramatique : en exposant la vérité que le narrateur tente de cacher au lecteur. La difficulté vient du fait que la nouvelle ne contient que peu de théâtralité, car le frère refuse d’admettre que quelque chose de dramatique ou de traumatisant s’est passé. Il nous appartenait donc de lire entre les lignes, de découvrir le sous-texte et de représenter les choses que le narrateur tente de maintenir loin de nous. De là, nous avons trouvé du drame, des conflits, une progression jusqu’à un climax, tout ce qui fait un texte théâtral. Avez-vous dû inventer une partie de l’histoire ? Nous n’avons rien inventé qui ne soit au minimum sous-entendu par Cortázar. Le drame est inhérent à son texte, c’est juste que le narrateur de la nouvelle ne dit jamais quelles sont ses réactions et celles de sa sœur aux événements qui se passent dans la « maison envahie ». Nous restons très fidèles aux actions racontées dans la nouvelle, ce que le frère et la sœur font chaque jour – lire des livres, nettoyer, se déplacer de la plus vieille et grande pièce de la maison dans une pièce plus petite et moderne. Nous avons seulement utilisé nos imaginations pour mettre en scène leurs réactions à ces événements. Vous, personnellement, comment comprenez-vous la nouvelle de Cortázar? On peut l’interpréter de bien des manières, mais Cortázar tenait beaucoup à ne pas dire ce que représente la force mystérieuse qui envahit la maison. Et je pense qu’elle peut représenter beaucoup de choses. Il suffit d’examiner le climat politique dans l’Argentine des années 1940 ou la psychologie d’un frère et d’une sœur incapables d’interagir avec le monde. Ce qui nous importait en créant cet opéra, c’était de rester fidèles à l’esprit de la nouvelle et ne pas révéler ce qu’est cette force envahissante, ne pas la nommer, laisser au public le choix de ce qu’elle représente. On remarque dans le livret que les deux personnages disent entendre des bruits, mais il n’y a aucune indication scénique qui vienne confirmer la présence effective de ces bruits : vous indiquez simplement qu’ils écoutent attentivement, puis on les voit paniquer... Il en va de même dans la nouvelle : le narrateur dit avoir entendu un bruit, mais il est incapable de dire clairement de quoi il s’agit. En écrivant le livret, je voulais conserver cette ambiguïté. Les personnages entendent un bruit, mais je ne décide pas de ce qu’est ce bruit ou même s’il existe vraiment. compressées dans le temps, car l’espace lui-même a rétréci. Le troisième acte pousse ce principe à l’extrême. Il était important de montrer les activités normales avant la première invasion, puis après... On voit comment l’attitude des deux personnages change, comment la pression augmente jusqu’à l’explosion. Dans une tension qui augmente de manière continue, leur routine quotidienne occupe un laps de temps toujours plus court. Le goût de Rosa pour le tricot provient de la nouvelle, mais vous avez introduit une belle idée qui n’existe pas chez Cortázar : quand Rosa vient à manquer de laine, Hector décide de défaire ses anciens tricots pour qu’elle puisse les tricoter à nouveau ! C’est presque une allusion à Pénélope, l’épouse d’Ulysse qui défait toutes les nuits le tissage qu’elle réalise le jour, un symbole de l’attente... Je n’y ai pas pensé en l’écrivant, mais l’idée est similaire. Rosa a besoin d’avoir quelque chose à faire, d’autant plus que les autres activités liées à l’espace, comme le fait de nettoyer, prennent beaucoup moins de temps qu’auparavant ! Ils ont tous deux besoin d’occuper leurs mains, sinon ils deviendraient fous parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire que de penser à leur choix, à les analyser, à les questionner... Afin d’aider sa sœur à ne pas sombrer, Hector est prêt à défaire ses vêtements pour elle. Durant tout le processus d’écriture du livret, avez-vous travaillé étroitement avec Vasco Mendonça ? Absolument. Nous avons d’abord parlé de nos réactions par rapport à la nouvelle et des choses que nous voulions voir apparaître dans le livret. Ensuite, avec l’aide de Lindsey Turner, j’ai constitué une liste d’idées dramaturgiques partant dans des directions différentes afin d’imaginer le développement du drame. Nous les avons soumises à Vasco, et ensemble nous avons choisi une idée parmi ces quatre ou cinq. À partir de ce pitch précis, j’ai commencé à écrire le texte. Comme Vasco désirait commencer le plus tôt possible, je lui transmettais les scènes au fur et à mesure, et il m’envoyait ses réactions et commentaires en retour. Il a donc fait partie intégrante du processus d’écriture du texte. Vous n’avez pas encore vu l’opéra achevé. Comment se sent-on à l’idée d’entendre ses propres mots chantés ? Je suis très impatiente ! Pour le moment, quand je pense à mon texte, je l’imagine encore sous forme parlée, car je ne l’ai entendu qu’ainsi. Ce sera donc une expérience complètement neuve et inspirante de l’entendre chanté. Propos recueillis le 9 avril 2013. Dans la nouvelle, seul le nom de la sœur est indiqué : Irène. Vous avez changé ce nom, et vous avez aussi baptisé le frère... J’ai choisi « Rosa » parce que c’est un nom plus adapté à la musique qu’« Irène ». Il fallait aussi un nom qui soit courant dans l’Argentine de l’époque et qui puisse être immédiatement familier à un public français et anglais. Idem pour Hector. Sur le plan de la structure, vous avez bâti trois actes de plus en plus courts : le premier acte dure la moitié de l’œuvre, le deuxième comprend plus de scènes mais il est moins long, et le dernier consiste en une courte scène. Pourquoi cette accélération? Chaque acte nous emmène à travers les activités quotidiennes du frère et de la sœur – même si un acte ne raconte pas une seule journée, mais en traverse plusieurs. Le premier déroule les activités du matin, de l’après-midi et de la nuit. Dans le deuxième, on les revisite dans cet ordre, mais elles sont 18 19 20 21 The House Taken La Maison Over envahie Text for music, by Sam Holcroft Adapted from Casa Tomada by Julio Cortázar For an opera by Vasco Mendonça Un texte de Sam Holcroft Traduit de l’anglais par Sophie Magnaud Adapté de Casa Tomada de Julio Cortázar pour un opéra de Vasco Mendonça CHARACTERS BROTHER, Baritone SISTER, Mezzo-Soprano LES PERSONNAGES LE FRÈRE, baryton LA SŒUR, mezzo-soprano ACT ONE SCENE ONE An old and spacious country house, Argentina, early 1940s. The larger, older rooms of the back wing are separated from the smaller rooms of the BROTHER and SISTER’S living quarters in the front wing by a large oak door. We begin in the dining room in the older, larger part of the house. It is equipped with a fireplace, a large wall clock or grandfather clock, a tall bookshelf stacked with books, some indoor plants and a large antique dining table with chairs. On the wall hangs a family portrait. Heavy curtains are closed across the windows; the room is lit by lamp. A door slams violently. The BROTHER and SISTER, who have been breakfasting at the dining table, stand in alarm. The BROTHER approaches the door, tentatively turns the handle and peers outside. ACTE I Scène 1 Une vaste et ancienne demeure de famille à Buenos Aires, en Argentine, au début des années 1940. Une grande porte en chêne sépare les pièces de l’aile du fond, plus grandes et plus anciennes, des appartements du Frère et de la Sœur, plus petits et à l’avant de la maison. Tout commence dans la salle à manger, dans la partie la plus ancienne et la plus grande de la maison. La pièce est meublée d’une grande horloge murale ou d’une horloge grand-père, d’une cheminée, de plantes d’intérieur, d’une haute étagère remplie de livres et d’une grande table ancienne entourée de chaises. Un portrait de famille est accroché au mur. De lourds rideaux couvrent les fenêtres ; la pièce est éclairée par une lampe. Une porte claque violemment. Le Frère et la Sœur, qui étaient en train de prendre leur petit déjeuner à table, se lèvent, alarmés. Le Frère s’approche de la porte, tourne la poignée avec appréhension puis regarde discrètement dehors. LE FRÈRE : Ce n’est que le vent. La Sœur sourit, soulagée, et s’assied pour boire un maté chaud dans un bol en calebasse à l’aide d’une paille métallique. LE FRÈRE : Comment as-tu dormi ? LA SŒUR : Sans bruit. LE FRÈRE : Moi aussi. L’air est tellement plus léger au printemps. BROTHER. Just the wind. The SISTER smiles, relieved, and sits to drink hot mate through a metal straw from a calabash gourd. BROTHER. How did you sleep? SISTER. Soundlessly. BROTHER. So did I. The air is so clear in springtime. 22 LA SŒUR : Les nuits sont tellement calmes. SISTER. The nights are so quiet. LE FRÈRE : Le sommeil est d’une qualité – BROTHER. The quality of sleep is – LA SŒUR : Sans rêves. SISTER. Dreamless. Le Frère prend la bouilloire pour proposer plus The BROTHER lifts the kettle to offer the d’eau chaude à sa Sœur au moment même où SISTER more hot water when the wall neuf heures sonnent à l’horloge murale (ou clock/grandfather clock chimes for nine l’horloge grand-père). o’clock. Le Frère et la Sœur posent immédiatement The BROTHER and SISTER immediately ce qu’ils ont dans les mains et se lèvent pour set down whatever they are holding and commencer à faire le ménage. stand to begin cleaning. (Bien que la partie suivante soit chorégraphiée, (However the following is choreographed, l’idée qui doit transparaître est que les the idea is for the BROTHER and SISTER to move about the room in their daily déplacements du Frère et de la Sœur pour cleaning routine in complete synchronicity, exécuter leur rituel de ménage quotidien sont i.e. as one extends a hand the other is parfaitement synchronisés. Par exemple, si l’un already in place to deliver what is required. tend la main, l’autre est déjà en place, prêt à lui Through their perfect coordination it remettre l’objet demandé. becomes clear that this routine is second Leur parfaite coordination indique clairement nature and functions like clockwork. As que ce rituel est réglé comme une horloge et qu’il the action progresses the clock moves faster est devenu pour eux une seconde nature. Tandis than real time to show the morning passing; que l’action progresse, l’heure à l’horloge it chimes at specific times.) avance plus vite qu’en temps réel pour indiquer The SISTER stacks the breakfast dishes. que la matinée est en train de passer ; l’horloge The BROTHER fetches an antique breakfast sonne à des horaires précis.) trolley and wheels it to the table just in time La Sœur empile la vaisselle du petit déjeuner. for the SISTER to turn and lay the dishes Le Frère va chercher une desserte ancienne et la down. The BROTHER retrieves two pairs fait rouler jusqu’à la table. Il arrive au moment of white cotton gloves from a drawer in the précis où la Sœur se retourne pour y déposer la trolley and tosses one to his SISTER; she vaisselle. Le Frère récupère deux paires de gants plucks them out of the air like birds. They en coton blanc d’un tiroir de la desserte et en put on the gloves. envoie une paire à sa Sœur ; elle les attrape au The BROTHER makes to open the curtains vol, tels des oiseaux. Ils enfilent les gants. Le Frère va ouvrir les rideaux. SISTER. But wait – LA SŒUR : Attends – BROTHER. I know light can be harmful, it causes LE FRÈRE : Je sais que la lumière peut faire des colour to change and change is final. But we need dégâts. À cause d’elle, les couleurs changent, et the light to catch the dust. tout changement est définitif. Mais nous avons besoin de lumière pour attraper la poussière. The BROTHER opens the curtains flooding Le Frère ouvre les rideaux, inondant la pièce de the room with light. Dust hangs heavy in the lumière. La poussière flotte lourdement dans air. The BROTHER retrieves a collection of l’air. Le Frère sort une collection de plumeaux feather dusters and uses them to clean the dont il se sert pour nettoyer les toiles d’araignée ceiling cobwebs, but not before unfolding a du plafond, non sans avoir préalablement wooden stepladder and sliding it in front déplié un escabeau en bois et l’avoir fait glisser of his SISTER just as she approaches; she devant sa Sœur pour qu’il soit en place au doesn’t miss a step climbing up the ladder moment précis où celle-ci s’avance. Un arrosoir with a watering can to water the indoor à la main, elle monte une à une les marches de 23 plants. They talk as they clean. BROTHER. And there’s so much of it. SISTER. Light? BROTHER. Dust. As soon as you wipe it off it settles again. It’s an endless battle. Beetle wings, dander, lint. Dead hair, dead skin. Dead hair and skin. SISTER. You and I versus years of hair and skin. Our family’s skin. Old houses - they’ve housed so much. BROTHER. It’s essential, critical SISTER. Crucial. BROHTER. So important not to drive the dust from one place to another. SISTER. Not to over-water (Poking the soil with a finger) But to feel the potting mix for damp. BROTHER. But to trap it in the folds of the brush. SISTER. To keep out of direct sunlight. BROTHER. Then shake the brush outdoors. SISTER. Trim dead leaves with scissors. It’s critical, crucial not to get it wrong. BROTHER. It’s essential, so important to get it right. As the SISTER snips the dead leaves, the BROTHER seamlessly passes underneath with a bucket to catch them. The SISTER empties the watering can into the bucket. The BROTHER swings his feather duster and the SISTER seamlessly ducks underneath as she descends the ladder, retrieves a sponge from her apron, and kneels by the bucket of water to clean the floor. SISTER/BROTHER. We sometimes get it wrong. BROTHER. You can’t keep a stuffed bird in the bathroom. The SISTER shakes her head. BROTHER. The water vapour. The rising heat. He burst apart. SISTER. His eyes dropped out. BROTHER/SISTER. Poor Eduardo. BROTHER. But you fixed him. SISTER. I did. BROTHER. Stitched him back together. And now he lives on a swing by the stairs. Swinging away. 24 l’escabeau pour arroser les plantes d’intérieur. Ils parlent en nettoyant. LE FRÈRE : Et il y en a tellement. LA SŒUR : De lumière ? LE FRÈRE : De poussière. Dès que tu l’essuies, elle revient. C’est un combat sans fin. Ailes de coléoptères, pellicules, peluches. Peaux mortes. Cheveux morts ; peaux et cheveux morts. LA SŒUR : Toi et moi contre des années de cheveux et de peaux. La peau de notre famille. Dans ces vieilles demeures, tant de choses y demeurent. LE FRÈRE : Il est primordial, capital – LA SŒUR : Crucial. LE FRÈRE : Tellement important de ne pas déplacer la poussière d’un endroit à l’autre. LA SŒUR : De ne pas trop arroser. (Tapotant la terre avec son doigt.) De simplement vérifier que le terreau est bien humide. LE FRÈRE : De simplement l’attraper dans les plumes du plumeau. LA SŒUR : D’éviter la lumière directe. LE FRÈRE : Secouer ensuite le plumeau dehors. LA SŒUR : Tailler les feuilles mortes avec des ciseaux. Il est capital, crucial de ne pas faire d’erreur. LE FRÈRE : Il est primordial, tellement important de bien faire les choses. Tandis que la Sœur coupe les feuilles mortes, le Frère passe sous elle avec un seau pour récupérer les feuilles dans leur chute. La Sœur vide l’arrosoir dans le seau. Le Frère agite son plumeau et la Sœur l’évite avec fluidité, passant au-dessous de lui tandis qu’elle descend de l’escabeau. Elle sort une éponge de son tablier et s’agenouille à côté du seau d’eau pour laver le sol. LE FRÈRE ET LA SŒUR : Parfois nous les faisons mal. LE FRÈRE : Il ne faut pas mettre un oiseau empaillé dans la salle de bain. La Sœur hoche la tête en signe d’assentiment. LE FRÈRE : La vapeur d’eau. La température qui augmente. Il explose. LA SŒUR : Ses yeux sont tombés. LE FRÈRE ET LA SŒUR: Pauvre Eduardo. LE FRÈRE : Mais tu l’as réparé. LA SŒUR : Effectivement. LE FRÈRE : Recousu. Et maintenant, il fait sa vie sur une balançoire près de l’escalier. Se Happy as a parrot. The BROTHER leaves the dusting to polish an antique chair. The SISTER mops the floor with a sponge. She pushes the sponge into the grooves of the wood. SISTER. Think of the number of feet that have scuffed them. BROTHER. Think of the number of chairs scraped across them. BROTHER. The truth is… SISTER. Floors suffer. BROTHER. Grandfather’s steel toecaps. SISTER. Father’s leather soles. BROTHER. Mother’s high heels. SISTER. (Feeling the grooves in the floor with her gloved fingers) As if she never left… The SISTER peels off her glove and feels the grooves in the wood with her naked fingers. BROTHER. It’s essential, crucial SISTER. It’s critical to feel BROTHER. Not to touch. SISTER. Around for dirt in the creases. BROTHER. When you touch you leave grease behind. The BROTHER prepares to check that the clock is running smoothly. BROTHER. Rosa, at ten o’clock we check the time. The BROTHER has arrived perfectly in place in time to check the clock, but the SISTER is still feeling the grooves on the floor. BROTHER. Rosa, at ten o’clock we check the time. The SISTER recovers her senses and rushes to her BROTHER’S side just in time for the clock to strike ten. They check the time against their watches. SISTER. The time is right by my watch. BROTHER. And mine. Pause BROTHER. What day is it today? SISTER. Monday. BROTHER. Books. They return to their synchronized movement. The BROTHER climbs the stepladder and passes his SISTER a book, but notices her ungloved hand. The SISTER hurries to collect her glove, pull it on, and, only then, take the book from him. As before, their movements balançant allègrement. Gai comme un perroquet. Le Frère arrête de faire la poussière pour cirer une chaise ancienne. La Sœur lave le sol à l’éponge. Elle introduit l’éponge jusque dans les rainures du bois. LA SŒUR : Quand on pense au nombre de pieds qui l’ont raclé. LE FRÈRE : Quand on pense au nombre de chaises qui l’ont rayé. LE FRÈRE : En vérité... LA SŒUR : Les sols souffrent. LE FRÈRE : Les fers des chaussures de Grand-père. LA SŒUR : Les semelles en cuir de Papa. LE FRÈRE : Les talons hauts de Maman. LA SŒUR (effleurant les rainures du bois de ses doigts gantés) : Comme si elle n’était jamais partie... La Sœur retire son gant et effleure les rainures du bois de ses doigts nus. LE FRÈRE : Il est primordial, crucial – LA SŒUR : Il est capital d’effleurer – LE FRÈRE : De ne pas appuyer. LA SŒUR : D’effleurer le sol pour sentir la poussière entre les fentes. LE FRÈRE : Quand on appuie, on laisse du gras. Le Frère s’apprête à aller vérifier que l’horloge fonctionne bien. LE FRÈRE : Rosa, à dix heures, on vérifie l’heure. Le Frère est en place à temps pour vérifier que l’horloge fonctionne, mais la Sœur est encore en train d’effleurer les rainures du sol. LE FRÈRE : Rosa, à dix heures, on vérifie l’heure. La Sœur revient à elle et se dépêche de rejoindre son Frère, au moment précis où dix heures sonnent à l’horloge. Ils vérifient l’heure à leurs montres. LA SŒUR : L’heure est bonne à ma montre. LE FRÈRE : À la mienne aussi. Une pause. LE FRÈRE : Quel jour sommes-nous ? LA SŒUR : Lundi. LE FRÈRE : Les livres. Ils reprennent leurs mouvements synchronisés. Le Frère grimpe sur l’escabeau et tend un livre à sa Sœur. Il remarque que sa main n’est pas gantée. La Sœur se dépêche d’aller chercher son gant, l’enfile, et c’est à ce moment seulement qu’elle prend le livre des mains de son Frère. 25 are beautifully coordinated, he can almost drop a book and she will be there ready to catch it. BROTHER. Careful. Please. A moment of… SISTER. Yes, I know. BROTHER. Can harm a thing that has past – SISTER. Decades. BROTHER. Centuries unharmed. SISTER. Yes, I’ll be careful. BROTHER. Never bang the books together. SISTER. Never. BROTHER. You would break them apart. There’s no need to hurry. SISTER. No. We have… They both look to the clock BROTHER & SISTER. We have plenty of time. The BROTHER descends the stepladder as the SISTER throws him a brush-roll. He catches it and seamlessly unravels it. One by one, the BROTHER selects specialist brushes holding them up to light before placing them in a neat row on the table. Together they dust the books. Their actions and words create a cannon-effect and brushes and dusters fly back and forth between them in seamless repetition. BROTHER. Hold the book firmly by the foreedge. SISTER. Hold it firmly. BROTHER. Dust away from the spine. SISTER. Dust away from the spine. BROTHER. With a light flicking motion. The SISTER fails to follow him. She is staring at the book in her hands. SISTER. The Little Boy and the Tiger. Father used to read it to us. The BROTHER takes it out of her hands. BROTHER. Best not to dwell. There’s no time for that. If we stop to indulge we’ll be here all day. Give in to memory and nothing gets done. The BROTHER dusts the book. When they have cleaned the books they both arrive in front of the family portrait. Together they lift it off the wall, step back and admire it. They dust the frame in silence. The 26 Comme précédemment, leurs mouvements sont harmonieusement coordonnés. Il pourrait presque faire tomber un livre, elle serait là pour le rattraper. LE FRÈRE : Attention. S’il te plaît. Un moment de... LA SŒUR : Oui, je sais. LE FRÈRE : Pourrait endommager un objet qui a traversé – LA SŒUR : Des décennies LE FRÈRE : Des siècles sans dommage. LA SŒUR : Oui, je vais faire attention. LE FRÈRE : Ne jamais cogner les livres entre eux. LA SŒUR : Jamais. LE FRÈRE : Tu les briserais en morceaux. Inutile de se presser. LA SŒUR : Non. Nous avons... Tous deux regardent l’horloge. LE FRÈRE ET LA SŒUR : Nous avons tout notre temps. Le Frère descend de l’escabeau tandis que la Sœur lui jette un range-pinceau en tissu. Il l’attrape et le déroule d’un geste fluide. Un par un, le Frère sélectionne les pinceaux adéquats en les tendant vers la lumière avant de les aligner proprement sur la table. Ensemble, ils époussettent les livres. Ils bougent et chantent en léger décalage l’un par rapport à l’autre. Brosses et plumeaux vont et viennent, volant sans à-coups entre eux. LE FRÈRE : Tenir fermement le livre par la tranche. LA SŒUR : Le tenir fermement. LE FRÈRE : Épousseter en partant du dos. LA SŒUR : Épousseter en partant du dos. LE FRÈRE : En donnant de légers petits coups. La Sœur n’arrive plus à le suivre. Son regard s’attarde sur le livre dans sa main. LA SŒUR : Le Petit Garçon et le Tigre. Papa nous en faisait la lecture. Le Frère prend le livre des mains de sa Sœur. LE FRÈRE : Mieux vaut ne pas s’attarder. Nous n’en avons pas le temps. Si nous nous laissons aller à nos moindres plaisirs, nous y passerons la journée. Quand on s’abandonne au souvenir, rien ne se fait. Le Frère époussette le livre. Lorsqu’ils ont terminé de nettoyer les livres, tous deux arrivent face au portrait de famille. Ensemble, ils le décrochent du mur et se reculent pour l’admirer. Ils époussettent le cadre en silence. clock chimes for eleven o’clock. They jolt in surprise; time has escaped them. Immediately they hurry to finish the morning’s routine - returning books to the shelves, tidying everything away and finally closing the curtains in time for the clock to strike twelve. Satisfied they turn to each other with a smile. BROTHER. Lunch? Onze heures sonnent à l’horloge. Surpris, ils sursautent ; le temps leur a échappé. Aussitôt, ils se dépêchent de terminer leur rituel du matin, replaçant les livres sur les étagères et remettant tout en ordre, avant de refermer les rideaux au moment même où midi sonne à l’horloge. Satisfaits, ils se tournent l’un vers l’autre en souriant. LE FRÈRE : On déjeune ? SCENE TWO The SISTER’S bedroom or sitting room, two weeks later, afternoon The SISTER sits on the sofa and sings to herself as she knits. SISTER. Baby rest your head, Please don’t cry those tears, The night has come, My Little One BROTHER. (Calling from another room) Rosa? On hearing her BROTHER, the SISTER immediately stops singing the lullaby and pretends to have been singing about the colours of her wool instead. SISTER. White, green, lilac. BROTHER. (Calling) Rosa, have you seen my gloves? SISTER. White, blue, green, red, black, lilac. The BROTHER appears in the doorway. BROTHER. I’m heading out to the bookstore. Suddenly there is the sound of rattling pipes, or the creaking of expanding wood panels. They both listen in alarm. BROTHER. Just the pipes. SISTER. Are you sure? BROTHER. It’s nothing. SISTER. Is someone trying to get –(in)? BROTHER. It’s nothing. (Referring to the bookstore) Have you seen my gloves? The SISTER shakes her head BROTHER. Have you knitted some more? SISTER. Of course. The BROTHER moves to the chiffonier to seek woolen gloves. BROTHER. I love that: some women knit because they’re idle, but you, Rosa, you’re practical. With your all-purpose vests, and your sensible Scène 2 La chambre ou le salon de la Sœur, deux semaines plus tard, l’après-midi. La Sœur est assise sur le canapé et se chante une berceuse en tricotant. LA SŒUR : Mon tout petit, repose-toi, Sèche-moi donc ces larmes-là, La nuit est tombée, mon joli bébé – LE FRÈRE (l’appelant depuis une autre pièce) : Rosa ? En entendant son Frère, la Sœur arrête immédiatement de chanter la berceuse et fait semblant de chanter sur la couleur de sa laine. LA SŒUR : Blanc, vert, lilas LE FRÈRE (l’appelant) : Rosa, as-tu vu mes gants ? LA SŒUR : Blanc, bleu, vert, rouge, noir, lilas. Le Frère apparaît dans l’embrasure de la porte. LE FRÈRE : Je vais à la librairie. Ils entendent tout à coup un bruit de tuyaux qui vibrent, ou le craquement de panneaux de bois qui se dilatent. Tous deux écoutent, alarmés. LE FRÈRE : Ce ne sont que les tuyaux. LA SŒUR : Tu es sûr ? LE FRÈRE : Ce n’est rien. LA SŒUR : Quelqu’un essaierait-il de pénétrer – (dans) ? LE FRÈRE : Ce n’est rien. (Faisant allusion à la librairie.) As-tu vu mes gants ? La Sœur fait non de la tête. LE FRÈRE : En as-tu tricoté d’autres ? LA SŒUR : Bien sûr. Le Frère se dirige vers le chiffonnier pour y prendre des gants en laine. LE FRÈRE : J’adore. Certaines femmes tricotent par oisiveté mais toi, Rosa, tu es pragmatique. Avec tes tricots qui servent à tout et tes chaussons 27 bed socks. Give me comfort over style any day… shawls! The BROTHER has opened the bottom drawer to discover a large collection of knitted shawls, decorated with lace. He kneels to lift them out but the SISTER grabs them from him defensively. He stares at her. BROTHER. (Standing) I won’t be long. The BROTHER exits the room, but unbeknownst to the SISTER he waits by the door. The SISTER kneels by the piles of shawls and lovingly folds them with care. As she does she sings the forbidden lullaby SISTER. Baby close your eyes, Put aside your fears, We’ll be together, forever and ever, I give you all my years. Baby say goodnight… de nuit tellement pratiques. Le confort vaut tout le style du monde... Des couvertures ! Le Frère a ouvert le tiroir du bas et y a trouvé toute une collection de couvertures en laine pour bébé, ornées de dentelle. Il s’agenouille pour les sortir mais la Sœur, sur la défensive, les lui arrache des mains. Il la fixe du regard. LE FRÈRE (se levant) : Je ne serai pas long. Le Frère sort de la pièce, mais attend à la porte, à l’insu de la Sœur. Celle-ci s’agenouille à côté du tas de couvertures et les plie très soigneusement, avec amour. Ce faisant, elle chante la berceuse interdite. LA SŒUR : Mon tout petit, ferme tes yeux, Oublie tes peurs, dis-leur adieu, Car toute notre vie, nous serons unis, Mes jours tout entiers te sont consacrés. Dis bonne nuit, mon tout petit... As she sings, she rolls one of the shawls into a ball and stuffs it up her blouse to create the effect of a pregnant belly or cradles the shawl as a newborn child. The BROTHER watches from the door. 28 Tout en chantant, elle roule une des couvertures pour bébé en boule et la fourre sous son chemisier pour donner l’illusion qu’elle est enceinte. Elle peut aussi la bercer comme elle le ferait avec un nouveau-né. Le Frère l’observe depuis la porte. SCENE THREE Scène 3 The SISTER’S bedroom or sitting room, two weeks later, evening The SISTER knits. The BROTHER sits across from her paraphrasing his book. BROTHER. He stands by the water’s edge. The ship is ready to sail. But they won’t let him aboard. He wants to scream. The wedding is tomorrow. SISTER. Will he make it? BROTHER. Yes. And he’ll tell her. SISTER. That he loves her? BROTHER. Yes, and she’ll run into his arms. SISTER. No. She’ll marry the other man anyway. BROTHER. Why? SISTER. He’s a General. A woman will take money over romance. BROTHER. You’re very hard on your sex. SISTER. No. I’m practical, so you said. La chambre ou le salon de la Sœur, deux semaines plus tard, le soir. La Sœur tricote. Le Frère est assis devant elle, lui racontant le contenu de son livre. LE FRÈRE : Il est au bord de l’eau. Le bateau est prêt à prendre la mer. Mais ils ne veulent pas le laisser monter à bord. Il a envie de crier. Le mariage est pour le lendemain. LA SŒUR : Va-t-il y arriver ? LE FRÈRE : Oui. Et il lui dira. LA SŒUR : Qu’il l’aime ? LE FRÈRE : Oui, et elle se jettera dans ses bras. LA SŒUR : Non. Elle épousera l’autre de toute façon. LE FRÈRE : Pourquoi ? LA SŒUR : C’est un général. Une femme fera toujours passer l’argent avant l’amour. LE FRÈRE : Tu es vraiment dure avec ton sexe. LA SŒUR : Non. Je suis pragmatique, c’est toi qui The BROTHER closes the book. BROTHER. Mate before bed? The SISTER nods. The BROTHER exits towards the kitchen. As he passes down the corridor he suddenly straightens up in alarm. He strains to listen. At the same time, in the sitting room, the SISTER also stiffens in alarm and strains to listen. Simultaneously she runs to the door of the sitting room just as he hurls himself at the oak door of the corridor, which separates the back wing from the front wing, with the full weight of his body, violently slamming it shut. He desperately turns the key to lock it. The SISTER grips the doorframe in fright and watches him as he bashes the bolt into place securing the door shut. After a moment he tentatively steps away from the door, and, without noticing his SISTER, continues his journey into the kitchen. The sister hovers in the corridor staring at the bolted door. In the kitchen, he puts the kettle on to boil. He arranges a tray. His hands shake and his breath is shallow. He rehearses how he will explain the situation to his SISTER. BROTHER. Rosa. On my way… Just now, as I went to make… Sister, I heard something in the library. Or the dining room. Listen. Listen to me. The dishes clatter in his shaking hands, he clears his throat, begins again. The SISTER takes a few steps closer, hugging the wall, to listen to her brother, all the while keeping a wary eye on the door. BROTHER. Just now, on my way to make the… I heard a chair being knocked onto the floor. Or the muffled buzzing. Of talking. Rosa, calm down. No need for alarm. I hurled myself against the door. Before. It was too late. Rosa, I locked the door before it was too late. Rosa, I bolted the door. Yes. Rosa, I bolted the door. I bolted the door. l’as dit. Le Frère ferme le livre. LE FRÈRE : Un maté avant d’aller au lit ? La Sœur accepte d’un signe de tête. Le Frère sort et se dirige vers la cuisine. En passant dans le couloir, il se redresse tout à coup, alarmé. Il tend l’oreille. Au même moment, dans le salon, la Sœur, elle aussi alarmée, s’est raidie et a tendu l’oreille. Elle court vers la porte du salon au moment précis où lui se jette contre la porte en chêne du couloir séparant l’aile du fond de celle de devant. Il la claque violemment, utilisant tout son poids pour la fermer. Il essaye désespérément de tourner la clef. D’effroi, la Sœur s’agrippe au chambranle de la porte du salon et le regarde pousser le verrou, s’assurant ainsi que la porte en chêne est bien fermée. Au bout d’un moment, il finit par s’en écarter en reculant d’un pas hésitant puis, sans remarquer sa Sœur, continue son chemin jusqu’à la cuisine. La Sœur erre dans le couloir, les yeux rivés sur la porte verrouillée. Dans la cuisine, le Frère met la bouilloire à chauffer. Il prépare un plateau. Ses mains tremblent et sa respiration est saccadée. Il s’entraîne à expliquer la situation à sa Sœur. LE FRÈRE : Rosa. En allant... À l’instant, tandis que j’allais faire... Ma sœur, j’ai entendu quelque chose dans la bibliothèque. Ou dans la salle à manger. Écoute. Écoute-moi. La vaisselle s’entrechoque entre ses mains tremblantes. Il s’éclaircit la gorge et reprend. La Sœur s’approche de quelques pas pour écouter son Frère, rasant le mur et gardant toujours un œil méfiant vers la porte. LE FRÈRE : À l’instant, en allant faire le... J’ai entendu une chaise heurter le sol. Ou le sourd murmure... d’une conversation. Rosa, calme-toi. Inutile de s’alarmer. Je me suis jeté contre la porte. Avant... qu’il ne soit trop tard. Rosa, j’ai verrouillé la porte avant qu’il ne soit trop tard. Rosa, j’ai verrouillé la porte. Oui. Rosa, j’ai verrouillé la porte. 29 We are safe. J’ai verrouillé la porte. Nous sommes en sécurité. He lifts the tray and exits the kitchen. The Il prend le plateau et sort de la cuisine. SISTER hurries back to sofa and resumes La Sœur se dépêche de retourner au canapé et knitting. The BROTHER returns. recommence à tricoter. Le Frère entre. BROTHER. Rosa? Rosa, they’ve taken over the LE FRÈRE : Rosa ? Rosa, ils ont envahi la partie back part. du fond. SISTER. Are you sure? LA SŒUR : Tu es sûr ? BROTHER. Yes. LE FRÈRE : Oui. SISTER. In that case, we’ll have to live on this LA SŒUR : Dans ce cas, nous allons devoir vivre side. de ce côté-ci. Pause. The SISTER resumes knitting. The Une pause. La Sœur recommence à tricoter. BROTHER stares at her in shock. After a moment, Le Frère la fixe du regard, bouleversé. Au bout she stands and approaches him. d’un moment, elle se lève et s’approche de lui. SISTER. Stretch open your arms. LA SŒUR : Écarte les bras. The BROTHER looks at her, baffled. Le Frère la regarde, déconcerté. SISTER. I must measure you. LA SŒUR : Il faut que je prenne tes mesures. The BROTHER opens his arms and she measures Le Frère ouvre les bras. Elle mesure son torse avec his torso with a length of wool. un bout de laine. BROTHER. They’ve taken over the back part. LE FRÈRE : Ils ont envahi la partie du fond. SISTER. We are safe. It’s just the back part. LA SŒUR : Nous sommes en sécurité. Ce n’est BROTHER. My books, all our things, they’re on que la partie du fond. the other side LE FRÈRE : Mes livres... toutes nos affaires... SISTER. You bolted the door. We are safe. That’s sont de l’autre côté – what matters. We are safe. Safe. What happens LA SŒUR : Tu as verrouillé la porte. Nous next? sommes en sécurité. C’est le plus important. BROTHER. What? Nous sommes en sécurité. En sécurité. Que se SISTER. In your book? passe-t-il ensuite ? She guides her BROTHER to his chair and passes LE FRÈRE : Comment ? him the book. LA SŒUR : Dans ton livre ? Elle guide son Frère vers sa chaise et lui tend le livre. SISTER. Read. Read to me. LA SŒUR : Lis. Fais-moi la lecture. BROTHER. (Reading). He…He found his LE FRÈRE (lisant) : Il... Il trouva ses papiers et papers and they let him on board. Daniel ils le laissèrent monter à bord. Daniel emprunta stepped onto the gangway. The ship turned out la passerelle. Le bateau se tourna vers le large. toward open water. “She must take me back. « Il faut qu’elle me reprenne auprès d’elle. Ce There’s no other choice,” he said aloud to the n’est pas possible autrement », dit-il tout haut à night. la nuit. ACT TWO SCENE ONE The next morning No longer having access to the dining room beyond the oak door, the SISTER fashions a “dining area” within their living quarters, 30 ACTE II Scène 1 Le lendemain matin. N’ayant plus accès à la salle à manger de l’autre côté de la porte en chêne, la Sœur confectionne un « coin salle à manger » dans ses appartements, e.g. two stools either side a chessboard, or two chairs either side the chiffonier etc. They sit to drink morning mate. The BROTHER is noticeably anxious. The SISTER tries to be strong for him. SISTER. One table. Two chairs. Not so bad, is it? BROTHER. Where are your slippers? SISTER. In the library. It’s so snug in here, don’t you think? BROTHER. My stamps. SISTER. My scissors too. We’ll manage. BROTHER. All my books… SISTER. Who needs slippers when you have bed socks? Who needs stamps if there are no letters to send? Who needs books? What good ever came from reading? Short pause The Clock chimes for nine o’clock. The BROTHER and SISTER immediately set down whatever they are holding and stand to begin cleaning. installant par exemple deux tabourets autour d’un échiquier, ou disposant deux chaises autour du chiffonnier, etc. Ils sont attablés devant leur maté du matin. Le Frère est visiblement anxieux. La Sœur essaie de rester forte pour son Frère. LA SŒUR : Une table. Deux chaises. Pas si mal, non ? LE FRÈRE : Où sont tes pantoufles ? LA SŒUR : Dans la bibliothèque. C’est vraiment douillet ici, tu ne trouves pas ? LE FRÈRE : Mes timbres. LA SŒUR : Mes ciseaux aussi. On s’arrangera. LE FRÈRE : Tous mes livres... LA SŒUR : Pourquoi vouloir des pantoufles quand on a des chaussons de nuit ? Pourquoi vouloir des timbres quand on n’a pas de lettre à envoyer ? Pourquoi vouloir des livres ? Qu’est-ce que la lecture apporte de bon ? Une courte pause. Neuf heures sonnent à l’horloge. Le Frère et la Sœur posent immédiatement ce qu’ils ont dans les mains et se lèvent pour commencer à faire le ménage. BROTHER. (Hesitating) The cleaning cupboard is LE FRÈRE (hésitant) : L’armoire d’entretien est on their side. de leur côté. SISTER. Well, we’ll make do. LA SŒUR : Eh bien, on se débrouillera. BROTHER. Will we? LE FRÈRE : Vraiment ? SISTER. Yes we will. Before the modern age man LA SŒUR : Oui, vraiment. Avant notre époque cleaned with bare hands; before books, speech; moderne, les hommes faisaient le ménage à before slippers, feet; before scissors… mains nues ; avant les livres, la parole ; avant les BROTHER. Teeth. You’re right. Yes. We’ll make pantoufles, les pieds ; avant les ciseaux... do. LE FRÈRE : Les dents. Tu as raison. Oui. On se débrouillera. They attempt to recreate as closely as possible Ils essaient de recréer aussi fidèlement que the opening sequence of cleaning. However, possible la séquence de ménage de la première because they’re missing all of their cleaning scène. Cependant, comme ils n’ont plus leurs apparatus they are forced to improvise. The ustensiles, ils sont obligés d’improviser. Le Frère BROTHER creates a dusting device. (Perhaps invente un système pour faire la poussière. he removes all the hats from a hat stand and (Il peut par exemple enlever les chapeaux winds a sheet around the spokes, waving it d’un portemanteau, enrouler un drap tout in the air to catch cobwebs. Or perhaps he autour et l’agiter en l’air pour attraper les toiles removes a pair of mounted stag’s antlers from d’araignée. Il peut également décrocher du mur the wall, spears a cushion with the horns des bois de cerf, transpercer un coussin avec, et and swipes the cobwebs). fouetter l’air pour attraper les toiles d’araignée.) SISTER. The watering can… LA SŒUR : L’arrosoir... The BROTHER watches her as she takes the Le Frère la regarde tandis qu’elle retire la paille metal straw out of her calabash gourd fishes métallique de sa calebasse, repêche les feuilles out the mate leaves and uses the gourd as a de maté et utilise le bol comme récipient d’eau. 31 canister for water. As he returns to dusting, he slides a small stool in front of her (as he did with the stepladder in the opening sequence), but because the distance between them is now smaller he overshoots and the SISTER stumbles. BROTHER. Rosa! SISTER. I’m fine. Don’t worry about me. The SISTER steps onto the stool to water a small, shriveled houseplant on a shelf. She repeats his mantra and he follows with hers. SISTER. It’s essential, critical BROTHER. Crucial. SISTER. So important not to drive the dust from one place to another. The BROTHER dusts carefully BROTHER. Not to over-water. But to feel the potting mix for damp. The SISTER dutifully pokes a finger into the soil. SISTER. But to trap it in the folds of the…brush. BROTHER. To keep out of direct sunlight. SISTER. Then shake the brush outdoors. BROTHER. Trim dead leaves with… SISTER. (Searching) Scissors… BROTHER. Before scissors? Tandis que le Frère recommence à faire la poussière, il fait glisser un petit tabouret devant elle (comme il l’avait fait avec l’escabeau dans la première scène), mais la distance entre eux étant maintenant plus petite, le tabouret va trop loin et la Sœur trébuche. LE FRÈRE : Rosa ! LA SŒUR : Je vais bien. Ne t’inquiète pas pour moi. La Sœur monte sur le tabouret pour arroser une petite plante toute flétrie sur une étagère. Elle reprend l’incantation du Frère; celui-ci la suit. LA SŒUR : Il est primordial, capital – LE FRÈRE : Crucial. LA SŒUR : Tellement important de ne pas déplacer la poussière d’un endroit à l’autre. Le Frère fait soigneusement la poussière. LE FRÈRE : De ne pas trop arroser. De simplement vérifier que le terreau est bien humide. La Sœur enfonce scrupuleusement son doigt dans la terre. LA SŒUR : De simplement l’attraper dans les plumes du... plumeau LE FRÈRE : D’éviter la lumière directe. LA SŒUR : Secouer ensuite le plumeau dehors. LE FRÈRE : Tailler les feuilles mortes avec... LA SŒUR (cherchant) : Des ciseaux... LE FRÈRE : Avant les ciseaux ? The SISTER is about to trim dead leaves with La Sœur s’apprête à tailler les feuilles mortes avec her teeth, but waits until her BROTHER’S ses dents, mais attend finalement que son Frère back is turned before pulling them off with her lui tourne le dos pour les retirer avec les doigts. À fingers. In place of a bucket (which is on the la place du seau (qui est de l’autre côté), le Frère other side) the BROTHER slides a casserole glisse un plat à gratin au-dessous d’elle pour dish underneath for her to empty the drips qu’elle y vide les quelques gouttes restant dans la of her water gourd into, just as we saw in calebasse, tout comme nous l’avons vu faire à la the opening sequence. The BROTHER uses a première scène. Le Frère se sert d’une nappe (ou tablecloth (or similar) to buff the wood of an de quelque chose d’équivalent) pour lustrer le bois old kitchen chair or stool. The SISTER searches d’une vieille chaise de cuisine ou d’un tabouret. on hands and knees for something to mop the À quatre pattes, la Sœur cherche de quoi laver floor with. She opens a trunk and discovers a le sol. Elle ouvre une malle et y découvre une collection of old photographs. collection de vieilles photographies. SISTER. Look! Father’s photographs. They’ve LA SŒUR : Regarde ! Les photographies de Papa. been here all this time. Tout ce temps, elles étaient là. BROTHER. It is critical LE FRÈRE : Il est capital – SISTER. Yes, critical. LA SŒUR : Oui, capital. BROTHER. Not to touch. When you touch you LE FRÈRE : De ne pas toucher. Quand on touche, leave grease behind. on laisse du gras. The BROTHER pulls his sleeves down over his Pour remplacer les gants de coton, le Frère tire 32 hands in place of cotton gloves and takes the photographs from her returning them to the trunk. SISTER. At ten o’clock we check the… She guides him to a small table clock to check the time. However, because the space is smaller and there is less to clean they have arrived well ahead of time. SISTER. At half past nine we check the time. BROTHER. The time is right by my watch. SISTER. And mine. Pause. SISTER. Books. BROTHER. It’s not Monday. SISTER. They’re not books…they’re manuals. The SISTER guides her BROTHER to the shelf and encourages him to pass her manuals to clean. For a moment they find synchronicity in this familiar movement and their spirits are lifted. SISTER. Remind me. BROTHER. Careful please. SISTER. I’ll be careful. BROTHER. A moment of… SISTER. I know. BROTHER. Can harm a thing that’s The BROTHER has run out of manuals to pass the SISTER BROTHER. That’s all there is… The SISTER lays his three books down. SISTER. We must still clean them. Is there a brush on our side? The BROTHER searches for a brush SISTER. Never bang the books together. You would break them apart. The BROTHER returns with a brush. SISTER. Is that my toothbrush? The BROTHER dusts the books with her toothbrush. BROTHER. Dust with a brush, buff with a cloth. The SISTER looks at her BROTHER with growing resentment. They attempt to recreate the cannon-effect we witnessed in the opening sequence, dusting with the toothbrush and buffing with a tablecloth (or sur sa manche jusqu’à s’en recouvrir la main. Il prend ensuite les photographies des mains de sa Sœur, les remettant dans la malle. LA SŒUR : À dix heures, on vérifie... Elle le guide vers une petite horloge de table pour vérifier l’heure. Cependant, comme l’espace est plus petit et qu’il y a moins à nettoyer, ils arrivent en avance. LA SŒUR : À neuf heure et demie, on vérifie l’heure. LE FRÈRE : L’heure est bonne à ma montre. LA SŒUR : À la mienne aussi. Une pause. LA SŒUR : Les livres. LE FRÈRE : Nous ne sommes pas lundi. LA SŒUR : Ce ne sont pas des livres... ce sont des manuels. La Sœur guide son Frère jusqu’à l’étagère et l’invite à lui passer les manuels pour les nettoyer. Pendant un moment, grâce à ce mouvement familier, ils sont à nouveau synchrones, ce qui leur met du baume au cœur. LA SŒUR : Rappelle-moi. LE FRÈRE : Fais attention, s’il te plaît. LA SŒUR : Je vais faire attention. LE FRÈRE : Un instant de... LA SŒUR : Je sais. LE FRÈRE : Pourrait endommager une chose qui est – Le Frère est à court de manuels à passer à sa Sœur. LE FRÈRE : C’est tout ce qu’il y a... La Sœur pose ses trois livres. LA SŒUR : Il faut quand même les nettoyer. Avons-nous une brosse de ce côté-ci ? Le Frère cherche une brosse. LA SŒUR : Ne jamais cogner les livres entre eux. Tu les briserais en morceaux. Le Frère revient avec une brosse. LA SŒUR : C’est ma brosse à dents ? Le Frère époussette les livres avec la brosse à dents de la Sœur. LE FRÈRE : Épousseter avec une brosse, lustrer avec un chiffon. La Sœur regarde son Frère, lui en voulant de plus en plus. Ils tentent de reproduire l’effet de décalage auquel nous avons assisté dans la première scène, mais en époussetant maintenant avec une brosse à dents et en lustrant avec une 33 similar). BROTHER. Hold the book firmly by the foreedge. SISTER. Hold it firmly. BROTHER. Dust away from the spine. SISTER. Dust away from the spine. When they are finished they continue to dust and buff other objects in the room. They toss things between them just as they did in the opening sequence, but they misjudge the distance since the space is cramped and a china vase smashes. They stop and stare at the shattered pieces. The SISTER drops to the floor to pick them up. SISTER. Oh no! BROTHER. Wait. SISTER. It was mother’s. BROTHER. You’ll cut yourself. SISTER. But this was all she left behind - ouch! The SISTER cuts herself. The BROTHER wraps her hand in the tablecloth. BROTHER/SISTER. We sometimes get it wrong. BROTHER. We learn as we go. Together they collect the shards of china and then return the books and the trinkets to the shelves. SISTER. Less to clean, but just as fulfilling. BROTHER. We still have our standards. SISTER. We do. BROTHER. We do. They finish in no time at all. They look at their watches. SISTER. Ten thirty-two. Beat SISTER. Lunch? BROTHER. The kitchen backs on to their part of the house. SISTER. Are you afraid? BROTHER. No. Are you? SISTER. No. Are you? BROTHER. No. SISTER. No. 34 nappe (ou quelque chose d’équivalent). LE FRÈRE : Tenir fermement le livre par la tranche. LA SŒUR : Le tenir fermement. LE FRÈRE : Épousseter en partant du dos. LA SŒUR : Épousseter en partant du dos. Quand ils en ont terminé avec les livres, ils continuent d’épousseter et de lustrer les autres objets de la pièce. Ils se lancent les choses tout comme ils le faisaient dans la première scène, mais, comme l’espace est plus étroit, ils évaluent mal les distances et un vase de porcelaine se brise. Ils s’interrompent et fixent du regard les morceaux brisés. La Sœur se jette au sol pour les ramasser. LA SŒUR : Oh non ! LE FRÈRE : Attends. LA SŒUR : Il était à Maman. LE FRÈRE : Tu vas te couper. LA SŒUR : Mais c’est tout ce qu’elle a laissé – Aïe ! La Sœur s’est coupé. Le Frère enroule la main de sa Sœur dans la nappe. LE FRÈRE ET LA SŒUR : Parfois nous faisons des erreurs. LE FRÈRE : Nous apprenons au fur et à mesure. Ensemble, ils ramassent les bris de porcelaine puis remettent les livres et les bibelots sur les étagères. LA SŒUR : Moins de ménage, mais tout aussi gratifiant. LE FRÈRE : Nous avons tout de même nos exigences. LA SŒUR : Effectivement. LE FRÈRE : Effectivement. Ils terminent en un rien de temps. Ils regardent leurs montres. LA SŒUR : Dix heures trente-deux. Un temps. LA SŒUR : On déjeune ? LE FRÈRE : La cuisine donne sur leur partie de la maison. LA SŒUR : Tu as peur ? LE FRÈRE : Non. Et toi ? LA SŒUR : Non. Et toi ? LE FRÈRE : Non. LA SŒUR : Non. SCENE TWO Two days later The SISTER knits on the sofa. The BROTHER reads to her. BROTHER. (Reading) “Now you too can promote a sound method of filing your records, and brief fellow workers in the way of good practice.” (Closing the book) It reads better the second time. (Turning the book over, opening it to the first page and beginning again). “Indexing, a manual of Good Practice.” SISTER. Can’t. Can’t you…? BROTHER. Can’t I what? SISTER. Read another one? Short pause BROTHER. (He reaches for the remaining two books at their disposal) Which shall I read, then? The Pocket Handbook of Good Manners? SISTER. I’m sorry. BROTHER. Or the Dictionary of Bees? SISTER. Don’t be upset. BROTHER. No matter. If you’re tired of my manuals, I’ll not read them. The BROTHER leans back in his chair and watches his SISTER. BROTHER. You’re good at that. The BROTHER continues to stare at her. She tries to knit, but in her self-consciousness she makes a mistake. BROTHER. Miss a stitch? Back you go. The SISTER forces a smile and unravels her knitting. BROTHER. I could watch for hours. SISTER. Photos! BROTHER. What? SISTER. Father’s photos, why not sort them? Short pause BROTHER. Well thought. The BROTHER joins the sister by the trunk. BROTHER. How should I sort them? SISTER. Any way you like. The BROTHER begins to sort the photographs into piles. The SISTER watches him cautiously. She reaches into her wool basket and discovers that she only has one skein of wool remaining. The BROTHER settles on a photograph and smiles. Scène 2 Deux jours plus tard. La Sœur tricote sur le canapé. Le Frère lui fait la lecture. LE FRÈRE (lisant) : « Ainsi, vous aussi pouvez dès à présent promouvoir une méthode efficace pour archiver vos dossiers et partager ces bonnes pratiques avec vos collaborateurs. » (Fermant le livre.) Ça se lit mieux la seconde fois. (Retournant le livre, l’ouvrant à la première page et recommençant la lecture.) « L’Indexation, le Manuel des bonnes pratiques. » LA SŒUR : Ne peux. Ne peux-tu pas... ? LE FRÈRE : Ne puis-je pas quoi ? LA SŒUR : En lire un autre ? Une courte pause. LE FRÈRE (tendant le bras pour prendre un des deux autres livres à leur disposition) : Lequel est-ce que je lis alors ? Le Petit Guide des bonnes manières ? LA SŒUR : Je suis désolée. LE FRÈRE : Ou Le Dictionnaire des abeilles ? LA SŒUR : Ne le prends pas mal. LE FRÈRE : Aucune importance. Si tu en as assez de mes manuels, je ne les lirai plus. Le Frère se renverse en arrière sur sa chaise et regarde sa Sœur. LE FRÈRE : Tu es douée. Le Frère continue à la fixer du regard. Elle essaie de tricoter mais, gênée, elle fait une erreur. LE FRÈRE : Tu as sauté une maille ? Allez, on recommence ! La Sœur se force à sourire et défait son tricot. LE FRÈRE : Je pourrais te regarder pendant des heures. LA SŒUR : Les photos ! LE FRÈRE : Quoi ? LA SŒUR : Les photos de Papa, si on les triait ? Une courte pause. LE FRÈRE : Bonne idée. Le Frère rejoint sa Sœur à côté de la malle. LE FRÈRE : Comment dois-je les trier ? LA SŒUR : Comme tu veux. Le Frère commence à trier les photographies en faisant des piles. La Sœur, prudente, le regarde. Elle plonge sa main dans la corbeille à laine et découvre qu’il ne lui reste plus qu’un écheveau. Le Frère s’attarde sur une photographie et sourit. 35 LE FRÈRE (à propos de la fille sur la photographie) : Cette fille te ressemble. La Sœur s’approche et regarde la photographie. Elle sourit en se remémorant ce souvenir. LA SŒUR : Et lui, il ressemble à Lucho. Regardeles, assis sur la berge. Regarde-les. Bientôt, son chapeau à elle s’envolera dans la rivière. Et bientôt, il se mettra à l’eau pour le lui repêcher. Et il le brandira d’un air triomphant ! LE FRÈRE : Et bientôt, il sera éconduit. Pauvre garçon. Tellement d’espoir. La Sœur lui arrache la photographie The SISTER snatches the photograph; the des mains ; le moment est gâché. Le Frère moment has been ruined. The BROTHER continue à la provoquer. continues to goad her. LE FRÈRE : Il était tellement perdu ; hanté par ce BROTHER. How lost he was, haunted by refus. Il a passé sa vie à chercher. Tellement triste. rejection. Spent his life searching. So sad. LA SŒUR (l’interrompant, furieuse) : Je n’ai plus SISTER. (Interrupting, furious) I have no more de laine. wool! Un temps. Beat LE FRÈRE : Et elle recommence... BROTHER. There she goes again… LA SŒUR : Iras-tu m’en acheter ? SISTER. Will you buy me some more? LE FRÈRE : Je ne peux pas. BROTHER. I can’t LA SŒUR : Pourquoi pas ? SISTER. Why not? LE FRÈRE : Je ne veux pas te laisser. BROTHER. I can’t leave you. LA SŒUR : Tout ira bien. SISTER. I’ll be fine. LE FRÈRE : Ce n’est pas prudent. BROTHER. It’s not safe. LA SŒUR : Je vais devenir folle si je ne peux pas SISTER. I’ll go mad if I can’t knit. tricoter. Le Frère commence à enlever son tricot de The BROTHER begins to remove his grey grosse laine grise (col en V, et sans manches). knitted vest LA SŒUR : Qu’est-ce que tu – ? SISTER. What are you –? LE FRÈRE (lui tendant son tricot) : Défais-le. BROTHER. (Offering her the vest) Undo it. LA SŒUR : Non, tu en as besoin. SISTER. No, you need it. Le Frère enlève ses chaussures et ses The BROTHER removes his shoes and chaussettes. socks. LA SŒUR : Arrête. SISTER. Stop. LE FRÈRE : On peut vivre sans chaussettes. BROTHER. People live without socks. LA SŒUR : Il fait froid. SISTER. It’s cold. LE FRÈRE : J’ai des chaussures. Nous avons BROTHER. I still have shoes. We’re lucky really. vraiment de la chance. SISTER. No, you must have socks. LA SŒUR : Non, il te faut des chaussettes. The SISTER moves to the chiffonier, opens La Sœur se dirige vers le chiffonnier, ouvre the bottom drawer and removes the stack of le tiroir du bas et en sort la pile de couvertures embroidered shawls. She pulls them onto her brodées. Elle les pose sur ses genoux. Elle lap. She finds a frayed edge of wool and begins trouve un bout de laine effiloché et commence to unravel the weave. Her BROTHER watches à détricoter les mailles. Son Frère la regarde. her. LE FRÈRE : Nous avons tellement de chance. BROTHER. How lucky we are. With so little – so BROTHER. (Referring to the girl in the photograph) This girl looks like you. The SISTER approaches and looks at the photograph. She smiles at the memory. SISTER. And he looks like Lucho. Look at them sitting on the bank. Look at them. Soon her hat will blow into the river. And soon he will wade in to fetch it. And hold it aloft in triumph! BROTHER. And soon he’ll be refused. Poor boy. So much hope. 36 little to clean, to weave, to read – there’s so much time to ourselves. The SISTER unravels the shawls faster and faster BROTHER. How lucky, how blessed we are. With so little to think of, care for, so little to quarrel over. With so little, so little, little by little we stop thinking. The SISTER violently tears the shawls apart. She kneels amid a sea of torn wool. The BROTHER returns to his photograph collection. The SISTER picks up the needles and begins again. Avec si peu – si peu à nettoyer, à tricoter, à lire – nous avons tellement de temps pour nous. La Sœur détricote sa couverture de plus en plus vite. LE FRÈRE : Nous avons tellement de chance ; nous sommes comblés. Avec si peu à penser, si peu à se soucier, si peu pour se disputer. Avec si peu, avec si peu, peu à peu nous arrêtons de penser. La Sœur déchire violemment les couvertures pour bébé. Elle se retrouve agenouillée au milieu d’une véritable mer de laine déchiquetée. Le Frère retourne à sa collection de photographies. La Sœur prend ses aiguilles et se remet à tricoter. SCENE THREE That night. The SISTER sleepwalks. She talks in her sleep. SISTER: It’s hot. Hot cold. Cold hot. Humid. A thick fog of bath vapour. Hot, wet, damp, breeding ground. Mites crawling, feasting on my skin. Burning me. Why stuff me and trap me in a cage? Why jail me in this half-death? The BROTHER arrives in the doorway and watches her. SISTER. Pressure pushing out my ribs. Pushing out my eyes. Tearing me apart! The SISTER lets out a parrot-squawk of painful terror, which wakes her. The BROTHER exits unnoticed. Scène 3 Cette nuit-là. La Sœur, somnambule, parle en dormant. LA SŒUR : Il fait chaud. Chaud froid. Froid chaud. Humide. Une épaisse buée de vapeur venant du bain. Chaud, mouillé, moite, un terrain propice. Les mites rampent, festoient sur ma peau. Me brûlent. Pourquoi m’empailler et m’enfermer dans une cage ? Pourquoi m’emprisonner dans cette demi-mort ? Le Frère apparaît dans l’embrasure de la porte et la regarde. LA SŒUR : La pression me fait saillir les côtes. Me fait jaillir les yeux. Me déchire ! La Sœur laisse échapper un cri strident qui ressemble à celui d’un perroquet ; un cri de terreur et de douleur qui la réveille. Le Frère sort sans qu’elle l’ait remarqué. SCENE FOUR The next morning, the BROTHER and SISTER eat breakfast, haggard and disheveled through lack of sleep. SISTER. How did you sleep? BROTHER. Soundlessly. SISTER. So did I. BROTHER. The quality of sleep is – SISTER. Dreamless. The BROTHER sorts through a collection of photographs at his side. He settles on one in particular. BROTHER. Your birthday Scène 4 Le lendemain matin, le Frère et la Sœur, échevelés, prennent leur petit déjeuner, épuisés par le manque de sommeil. LA SŒUR : Comment as-tu dormi ? LE FRÈRE : Sans bruit. LA SŒUR : Moi aussi. LE FRÈRE : Le sommeil est d’une qualité – LA SŒUR : Sans rêves. Le Frère trie la collection de photographies. Il s’attarde sur une en particulier. LE FRÈRE : Ton anniversaire. 37 The SISTER approaches, taking the photograph BROTHER. Tables laid in the garden. Paper lanterns in the tree. SISTER. Flowers in my hair. BROTHER. (Impersonating their mother) “No cake you for you.” SISTER. (Impersonating their mother) “It will make you fat.” BROTHER. Mother was cruel. SISTER. Father allowed it: he did nothing. BROTHER. Don’t speak ill of our father. SISTER. But he did. BROTHER. Stop it. You sound like mother: always so critical! SISTER. What about you? “Change is final.” You’re turning into father! The BROTHER grabs her and shakes her. Suddenly they stop dead, locked in each other’s grip. They strain to listen. BROTHER. It’s them. SISTER. They’ve breached the door. BROTHER. They’re taking over the whole house. SISTER. What do we do? BROTHER. We have to go. SISISTER. But what about my – BROTHER. Take what you can carry. Hurry! The SISTER just has time to grab her knitting needles and a string of wool, and the BROTHER a couple of photographs before together they race into the vestibule and hurl themselves against the wrought iron door slamming it violently shut. The SISTER shows him the knitting needles and ball of wool in her hand. A strand of wool trails under the door. Suddenly the string of wool is pulled from behind the door. The SISTER drops her knitting needles and shrieks in fright as the wool disappears under the door out of sight. SISTER. Hector… We have no choice. BROTHER. You are right. SISTER. We have to BROTHER. We have to SISTER. Go. BROTHER. Live in here. We were born here. Our father and his father were born here. We owe it to them to stand guard. 38 La Sœur s’approche et prend la photographie. LE FRÈRE : Tables dressées dans le jardin. Lampions de papier dans l’arbre. LA SŒUR : Fleurs dans mes cheveux. LE FRÈRE (imitant leur mère) : « Pour toi, pas de gâteau. » LA SŒUR (imitant leur mère) : « Ça te ferait grossir. » LE FRÈRE : Maman était cruelle. LA SŒUR : Papa laissait faire : il ne disait rien. LE FRÈRE : Ne dis pas de mal de notre père. LA SŒUR : Pourtant, c’est ce qu’il faisait. LE FRÈRE : Arrête. On croirait entendre Maman : toujours à critiquer ! LA SŒUR : Et toi ? « Tout changement est définitif. » Tu deviens comme Papa ! Le Frère l’attrape et la secoue. Tout à coup, ils s’arrêtent net, immobilisés dans leur étreinte. Ils tendent l’oreille. LE FRÈRE : C’est eux. LA SŒUR : Ils ont forcé la porte. LE FRÈRE : Ils envahissent la maison tout entière. LA SŒUR : Qu’est-ce qu’on fait ? LE FRÈRE : Il faut partir. LA SŒUR : Mais, et mon – LE FRÈRE : Prends ce que tu peux emmener. Dépêche-toi ! LA SŒUR a juste le temps d’attraper ses aiguilles à tricoter et un bout de laine, LE FRÈRE deux photographies, avant de s’élancer ensemble vers le vestibule, de se retourner contre la porte en fer forgé et de la claquer violemment derrière eux. La Sœur lui montre dans sa main les aiguilles à tricoter et la pelote de laine dont un brin traîne jusque sous la porte. Tout à coup, on tire le bout de laine depuis l’autre côté de la porte. La Sœur fait tomber ses aiguilles et pousse un cri d’effroi, tandis que la laine disparaît sous la porte, hors de leur vue. LA SŒUR : Hector... Nous n’avons pas le choix. LE FRÈRE : Tu as raison. LA SŒUR : Il nous faut – LE FRÈRE : Il nous faut – LA SŒUR : Partir. LE FRÈRE : Vivre ici. Nous sommes nés ici. Notre père et son père sont nés ici. Nous leur devons de monter la garde. The SISTER stares at her BROTHER in alarm. ACT THREE SCENE ONE The vestibule, just as we left them The vestibule contains a chair, a vase of flowers, a doormat and a wall-mirror. The SISTER is exhausted and afraid. The BROTHER tries to be strong for her. BROTHER. What day is it today? SISTER. Friday... BROTHER. Floors! The BROTHER desperately searches for something to use to clean the floor. SISTER. Hector…Please Finding nothing, the BROTHER removes his shirt (he wears a vest underneath). He kneels, spits on the floor and begins to shine the tiles with his shirt. SISTER. Where will we sleep? The BROTHER looks around and then pounces on the doormat. He drags it to a corner, removes his trousers and folds them into a pillow. He returns to cleaning the floor with his shirt. SISTER. What will we eat? The BROTHER reaches for the vase. He pulls out the flowers. BROTHER. You can last a month on water alone. The BROTHER uses the flowers to dust away the cobwebs. SISTER. What if they break through the door? BROTHER. They won’t. They’re happy where they are. SISTER. They won’t be happy forever, one day they’ll come through. BROTHER. Why would they, the house is theirs! The BROTHER gets down on all fours again to scrub the floor with his shirt. BROTHER. Rosa, Father carried mother across this floor on their wedding night. Reluctantly, the SISTER removes her blouse (she wears a vest underneath). As he did, she spits on the ground and begins to shine the floor. BROTHER. Think of the feet that have scuffed LA SŒUR, alarmée, fixe son Frère du regard. ACTE III Scène 1 Le vestibule, tel que nous les y avons laissés. Le vestibule comprend une chaise, un vase avec des fleurs, un paillasson et un miroir mural. La Sœur est épuisée et apeurée. Le Frère essaie de rester fort pour sa Sœur. LE FRÈRE : Quel jour sommes-nous aujourd’hui ? LA SŒUR : Vendredi... LE FRÈRE : Les sols ! Le Frère cherche désespérément quelque chose pour nettoyer le sol. LA SŒUR : Hector... Je t’en prie ! Ne trouvant rien, le Frère retire sa chemise. (Il porte un maillot de corps.) Il s’agenouille, crache sur le sol et commence à astiquer les dalles avec sa chemise. LA SŒUR : Où allons-nous dormir ? Le Frère regarde autour de lui puis se précipite sur le paillasson. Il le tire dans un coin, enlève son pantalon et le plie pour en faire un oreiller. Il retourne laver le sol avec sa chemise. LA SŒUR : Qu’allons-nous manger ? Le Frère prend le vase. Il en sort les fleurs. LE FRÈRE : On peut tenir un mois seulement avec de l’eau. Le Frère se sert des fleurs pour enlever les toiles d’araignée. LA SŒUR : Et s’ils enfoncent la porte ? LE FRÈRE : Ils ne le feront pas. Ils sont bien là où ils sont. LA SŒUR : Ils n’y seront pas toujours bien ; un jour, ils traverseront. LE FRÈRE : Pourquoi le feraient-ils, la maison est à eux ! Le Frère se met à quatre pattes pour récurer le sol avec sa chemise. LE FRÈRE : Rosa, Papa a foulé ce sol en portant Maman dans ses bras la nuit de leur mariage. La Sœur retire son chemisier à contrecœur. (Elle porte un maillot de corps.) Tout comme lui, elle crache par terre et commence à astiquer le sol. LE FRÈRE : Quand on pense aux pieds qui l’ont 39 them. SISTER. Think of the… BROTHER. Yes, think of the chairs scraped across them. The truth is…The truth is…The truth is…! SISTER. Floors suffer. What next? BROTHER. Photos! Father’s photos. (Raising one photograph) Look at him being awarded honours. (Raising the other photograph) And this one here at home. SISTER. In his wheelchair. He looks so thin and tired. BROTHER. But he still looks proud. They stare at the pictures. SISTER. Hector… BROTHER. (Brushing her off) At ten o’clock we check the time. There is no clock in the vestibule and so they have to check the time against each other’s watches. BROTHER. At five past four we check the time. The BROTHER fetches the chair and sits on it. He stares at his sister. BROTHER. Can I watch you? SISTER. There’s nothing to see: I have no wool. The BROTHER removes his vest and begins to unravel it. SISTER. Stop. I can’t. I can’t do this. BROTHER. Then leave. SISTER. Not without you. BROTHER. Then stay. Suddenly the SISTER grabs the wall-mirror and smashes it on the ground. She picks up a glass shard and uses it to hack off chunks of her hair. With a fistful of hair she collects her knitting needles and begins to knit. The BROTHER watches. The SISTER begins to sing the lullaby of her childhood. Suddenly she breaks off. BROTHER. What is it? SISTER. There’s no bathroom. (Beat) I need the bathroom, Hector. BROTHER. Wait, let me think. SISTER. Now! The SISTER stands and moves to the front door. The BROTHER holds her back. BROTHER. Wait. Wait! 40 raclé. LA SŒUR : Quand on pense... LE FRÈRE : Oui, quand on pense aux chaises qui l’ont rayé. En vérité... En vérité... En vérité... ! LA SŒUR : Les sols souffrent. Et après ? LE FRÈRE : Les photos ! Les photos de Papa. (Brandissant une photographie.) Regarde-le se faire décorer. (Brandissant l’autre photographie.) Et celle-là, ici, à la maison. LA SŒUR : Dans sa chaise roulante. Il a l’air tellement maigre et fatigué. LE FRÈRE : Mais il a tout de même l’air fier ! Ils regardent les images. LA SŒUR : Hector... LE FRÈRE (l’ignorant) : À dix heures, on vérifie l’heure. Il n’y a pas d’horloge dans le vestibule, chacun vérifie donc l’heure à la montre de l’autre. LE FRÈRE : À quatre heure cinq, on vérifie l’heure. Le Frère va chercher la chaise et s’assied dessus. Il fixe sa Sœur du regard. LE FRÈRE : Est-ce que je peux te regarder ? LA SŒUR : Il n’y a rien à voir. Je n’ai pas de laine. Le Frère retire son tricot et commence à le défaire. LA SŒUR : Arrête. Je ne peux pas. Je ne peux pas faire ça. LE FRÈRE : Alors pars. LA SŒUR : Pas sans toi. LE FRÈRE : Alors reste. Tout à coup, la Sœur attrape le miroir mural et le brise contre le sol. Elle ramasse un éclat de miroir et s’en sert pour se couper de grosses mèches de cheveux. Elle prend ses aiguilles et commence à tricoter une poignée de cheveux. Le Frère la regarde. La Sœur commence à chanter la berceuse de son enfance. Elle s’interrompt brusquement. LE FRÈRE : Qu’y a-t-il ? LA SŒUR : Il n’y a pas de toilettes. (Un temps.) J’ai besoin d’aller aux toilettes, Hector. LE FRÈRE : Attends, laisse-moi réfléchir. LA SŒUR : Maintenant ! La Sœur se lève et se dirige vers la porte d’entrée. Le Frère la retient. LE FRÈRE : Attends. Attends ! Le Frère court jusqu’à la chaise et entreprend d’enlever le rembourrage de l’assise. Une fois qu’il a arraché le rembourrage et creusé un trou, il place la chaise dans un coin, pose le vase dessous, et lui présente le tout avec de grands gestes de magicien. Elle fixe la chaise, horrifiée. LE FRÈRE : Tout va bien, je tournerai le dos. Il lui tourne le dos. LA SŒUR : Je ne peux pas. J’ai besoin d’intimité. LE FRÈRE : Je vais me mettre là. LA SŒUR : J’ai besoin de temps. LE FRÈRE : Prends tout le temps qu’il te faut. Pourquoi ne chanterais-tu pas ? LA SŒUR : Hector... LE FRÈRE : Chante pour couvrir le... bruit. Allez. La Sœur soulève sa jupe et s’assied à contrecœur sur les toilettes improvisées. LE FRÈRE : C’est ça. Chante. Chante. LA SŒUR : Mon tout petit, repose-toi... LE FRÈRE : Continue à chanter ! LA SŒUR : Mon tout petit, repose... Je ne peux pas. LE FRÈRE : Si tu peux. LA SŒUR (se levant) : Non, je ne peux pas. Ne me force pas ! Regarde-nous. C’est de la folie. Que sommes-nous devenus ? Papa ne voudrait pas – LE FRÈRE : Papa n’abandonnerait pas. LA SŒUR : Hector, c’est déjà fait. LE FRÈRE : Tu... tu renonces trop facilement. LA SŒUR : Facilement ? Je peux vivre sur un pas de porte, je peux nettoyer le sol avec mon chemisier, je peux perdre mes cheveux, mais je ne peux pas passer le reste de mes jours à chanter au son de la merde qui tombe. La Sœur prend un éclat de miroir et creuse le mur, faisant tomber de la poudre et des débris de pierre. LA SŒUR : Regarde ça. Ça, c’est de la brique. SISTER. Look at this. This is brick. This is mud C’est de la boue et du mortier. Ça, ce n’est qu’un and mortar. This is just a shard of glass. (She éclat de verre. (Elle s’entaille avec l’éclat de verre.) draws blood with the shard of glass) We are flesh and blood, skin and nerves: we think and feel. We Nous, nous sommes de chair et de sang, de nerfs et de peau : nous pensons, nous sentons. Nous must come first. devons passer en premier. Un temps. Beat LE FRÈRE : Où irions-nous ? BROTHER. Where would we go? LA SŒUR : Quelque part. Ailleurs. SISTER. Somewhere. Somewhere else. LE FRÈRE : Que ferions-nous ? BROTHER. What would we do? SISTER. Something. Get jobs. Make friends. Live LA SŒUR : Quelque chose. Trouver du travail. The BROTHER races for the chair and proceeds to pull the stuffing out of the seat. Once he has torn a hole in the seat he places the chair in the corner and the vase underneath, and offers it to her with the flourish of a magician. She stares at it in horror. BROTHER. It’s fine. I’ll turn my back. He turns his back SISTER. I can’t. I need privacy. BROTHER. I’ll stand over here. SISTER. I need time. BROTHER. Take all the time you need. Why don’t you sing? SISTER. Hector… BROTHER. Sing to cover the…sound. Go on. The SISTER lifts her skirt and reluctantly sits on the makeshift toilet. BROTHER. That’s it. Sing. Sing. SISTER. Baby rest your head… BROTHER. Keep singing! SISTER. Baby rest…I can’t. BROTHER. Yes you can. SISTER. (Standing) No I can’t. Don’t make me! Look at us. This is mad. What have we become? Father would never – BROTHER. Father would never surrender. SISTER. Hector, it’s done. BROTHER. You…you give up too easily. SISTER. Easily? I can live in a doorway, I can wipe the floor with my shirt, I can lose my hair, but I can’t sing to the sound of falling shit for the rest of my life. The SISTER lifts a shard of mirror and digs stone and powder out of the wall. 41 our lives. The way we were before…we can be that Nous faire des amis. Vivre notre vie. Tels que nous étions avant... nous pouvons l’être à nouveau. way again. Une pause. Le Frère acquiesce d’un Pause. The BROTHER nods. mouvement de tête. LA SŒUR : Viens. Viens. SISTER. Come. Come. LE FRÈRE : Attends. Nous devrions ranger. BROTHER. Wait. We should tidy up. LA SŒUR : Hector... SISTER. Hector… LE FRÈRE : Quand ils entreront, veux-tu qu’ils BROTHER. When they come, do you want them la trouvent... comme ça ? Qu’on s’en souvienne to find it…like this? To be remembered this comme ça ? way? LA SŒUR : Non. SISTER. No. LE FRÈRE : Nous avons nos exigences, celles de BROTHER. We have our family’s standards. notre famille. LA SŒUR : Oui, bien sûr. SISTER. Of course we do. Ensemble, ils rangent le vestibule et Together they tidy the vestibule and restore le remettent, du mieux qu’ils peuvent, dans it, as best they can, to how they found it. l’état où ils l’ont trouvé. Quand ils ont terminé, When they are done, they dress in their wet, ils remettent leurs vêtements mouillés et stained clothes, take one last look at their tachés, regardent une dernière fois leur house, and walk to the door. The SISTER maison, et marchent vers la porte. La Sœur allows the BROTHER to open it. They are laisse le Frère l’ouvrir. L’aveuglante lumière greeted by blinding daylight. They exit into du jour les accueille. Ils sortent vers la lumière. the light. The End 42 Fin. «Le choc des temps» L’économie mondiale, entre urgences et long terme 5, t7 e 6 t2 01 3 13e RenContRes ÉConomiques d’Aix-en-Provence le l i ju Ouvertes et gratuites, les Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence sont organisées par le Cercle des économistes dans le cadre de l’Université d’Aix-Marseille, de Sciences-Po Aix et du Festival d’Aix-en-Provence. Événement de portée internationale, ces trois jours de réflexion rassemblent universitaires, chefs d’entreprise, politiques et étudiants sur un thème de l’actualité économique. Le Cercle des économistes 30 universitaires et une conviction : l’importance d’un débat ouvert et accessible. w w w. l e s r e n c o n t r e s e c o n o m i q u e s . f r Vasco Mendonça / compositeur Le compositeur portugais Vasco Mendonça étudie avec Klaas de Vries et George Benjamin. Il reçoit de nombreuses distinctions, dont le Lopes Graça Composition Award, et plusieurs bourses du Ministère de la culture. Compositeur en résidence à la Casa da Música, il représente le Portugal à la Tribune internationale des compositeurs de l’UNESCO. Son opéra multimédia Ping est créé en mars 2013 au Music Theatre Wales ; il participe en outre à un programme sur l’opéra du XXIe siècle pour la radio nationale portugaise. Mendonça a reçu des commandes de plusieurs institutions Biographies européennes, salles et festivals, telles que la Casa da Música, le Festival d’Aldeburgh, MuziekTheater Transparant, les Festivals de Verbier et d’Aix-en-Provence, Temps d’Image, la Fondation Gulbenkian, le Teatro S. Luiz et Culturgest. Ses œuvres ont été enregistrées chez Classic Concert Records. La musique de Vasco Mendonça est interprétée dans le monde entier par de nombreuses formations, dont notamment le Nieuw Ensemble, le Remix Ensemble, le Gulbenkian Orchestra, l’Orchestre national de Porto, le Drumming Ensemble, l’Orchestre Metropolitain de Lisbonne, le Matosinhos String Quartet, le Sond’Arte Ensemble, le Nederlands Vocaal Laboratorium et Orchestrutopica. Sam Holcroft / librettiste La dramaturge Sam Holcroft débute sa carrière en 2003, en intégrant le groupe de jeunes auteurs du Traverse Theatre d’Édimbourg. En 2005, elle est sélectionnée pour participer aux festivités des cinquante ans du Royal Court Theatre. Elle écrit de nombreuses pièces, dont Edgar et Annabel (traduction française de Sophie Magnaud non publiée à ce jour), dans le cadre de Double Feature 1 pour le Royal National Theatre ; Dancing Bears, dans le cadre de la saison Charged du Soho Theatre et du Latitude Festival ; While You Lie au Traverse Theatre ; Pink, dans le cadre de la saison Women, Power and Politics au Tricycle ; Vanya, une adaptation de Tchekhov, au Gate ; Cancrelat (traduction française de Sophie Magnaud publiée aux Éditions Théâtre Ouvert) coproduit par le National Theatre of Scotland et le Traverse Theatre (nominé pour la Meilleure création 2008 lors des Critics’ Awards du théâtre écossais et pour le John Whiting Award en 2009) ; Ned and Sharon au High Tide Festival ; et Vogue, dans le cadre de l’évènement Angry Now du Royal Court Theater. Auteur en résidence au Traverse Theatre durant la saison 2009-2010, Sam Holcroft a reçu le Tom Erhardt Award pour jeunes auteurs en 2009. Elle travaille actuellement à des commandes pour le National Theatre of Scotland, le Traverse Theatre et le Royal National Theatre, où elle est auteur en résidence depuis avril 2013. Kopatchinskaja. Il enregistre plusieurs disques avec le Residentie Orchestra Den Haag, le Klangforum de Vienne et l’Orchestre symphonique des Flandres. Sa discographie Katie Mitchell / Mise en scène Après des études en littérature anglaise à l’Université d’Oxford, Katie Mitchell travaille comme assistante à la mise en scène pour divers théâtres et compagnies, dont la Royal Shakespeare Company. À la fin des années 1980, elle fonde sa propre compagnie, « Classics on a Shoestring », au London Fringe Festival, avec laquelle elle monte Vassa Zhelznova de Gorki, Arden of Faversham, Les Troyennes d’Eurypide (ces deux dernières pièces ont été récompensées par les Prix Time Out) et La Maison de Bernarda Alba de Federico García Lorca (Gate Theatre) et Vous vivrez comme des porcs de John Arden (Royal Court Theatre Upstairs). Elle signe, entre autres, la mise en scène des spectacles suivants : Les Bonnes de Jean Genet dans une traduction de Martin Crimp et La Femme Juive de Brecht au Young Vic Theatre ; Le Dibbouk de Shalom Anski, Les Fantômes d’Ibsen, Henry VI de Shakespeare, Les Phéniciennes d’Eurypide (Prix de l’Evening Standard comme meilleur metteur en scène), Les Mystères, Beckett Shorts d’après Beckett et Oncle Vanya de Tchekhov pour la Royal Shakespeare Company ; The Last Ones de Gorki et Iphigénie en Aulide d’Eurypide au Théâtre de l’Abbaye de Dublin ; Une femme tuée par la douceur de Thomas Heywood, The Cat in the hat d’après Le Chat chapeauté du Dr Seuss, Le Mal de la jeunesse de Ferdinand Bruckner, Some Trace of Her d’après L’Idiot de Dostoïevski, Rutherford and Son de Githa Sowerby, The Machine Wreckers d’Ernst Toller, L’Orestie d’Eschyle, Ivanov, La Mouette et Les Trois Sœurs de Tchekhov, Le Songe, un Etienne Siebens / Direction musicale Etienne Siebens étudie la direction auprès de Lucas Vis, Hiroyuki Iwaki et Jorma Panula. Il crée en 1992 l’ensemble Prometheus, au sein duquel il occupe le rôle de directeur artistique et de chef d’orchestre jusqu’en 2008. Parrallèlement, il est nommé en 2001 chef d’orchestre invité permanent de l’Orchestre de la radio flamande, avant d’en être le chef permanent de 2004 à 2010. En 2002, il dirige la production Karkas (De Bondt) du Holland Festival. L’ensemble Amsterdam Sinfonietta l’invite au Concertgebouw d’Amsterdam. Il dirige également le Nederlands Blazersensemble dans De Staat (Andriessen) et l’ensemble Asko | Schönberg dans Theseus Game (Harisson Birtwistle) au Concertgebouw Amsterdam. Avec le Klangforum de Vienne, il crée un opéra de Luca Francesconi au Festival Wien Modern. 46 Il est ensuite invité à diriger en concert le Rotterdam Philharmonic, le Residentie Orchestra Den Haag, MusikFabrik, Psappha Ensemble, l’Orchestre de chambre et l’Orchestre symphonique de la radio néerlandaise, l’Orchestre symphonique des Flandres, l’Orchestre de l’Opéra de Rouen ou encore le Collegium Vocale de Gand. Depuis peu, il est « artiste en résidence » de l’ensemble Solisti del Vento et chef invité permanent de l’ensemble Asko | Schönberg. Il collabore étroitement avec les compositeurs Maurico Kagel, György Kurtág, Peter Eötvös, Luca Francesconi, Michel van der Aa, Louis Andriessen, Harisson Birtwistle, Peter Maxwell Davies et Philippe Boesmans. Il travaille aussi avec les chanteurs Barbara Hannigan, José van Dam, Christianne Stotijn et Claron McFadden, les violoncellistes Quirine Viersen, Jean-Guihen Queyras et Pieter Wispelwey, les pianistes Jean-Yves Thibaudet et Frank Braley, ou encore la violoniste Patricia comprend notamment des pièces de Michael van der Aa avec l’Orchestre de chambre de la radio néerlandaise, et de Martijn Padding avec l’Ensemble Asko | Schönberg. jeu de rêves de Strindberg, Les Vagues d’après Virginia Woolf, Atteintes à sa vie de Martin Crimp et Les Troyennes d’Eurypide au National Theatre. Elle travaille également pour le Donmar Warehouse (Four Quartets de T.S. Eliot et Endgame de Beckett), ainsi que pour le Festival d’Aldeburgh et le Southbank Centre de Londres (One Evening). Elle est invitée par de nombreux théâtres en Europe dont le Piccolo Teatro de Milan (Atteintes à sa vie), le Théâtre dramatique royal de Stockholm (Pâques de Strindberg et Krapp’s Last Tape de Beckett), le Schauspiel de Cologne (Wunschkonzert de Franz Xaver Kroetz et Les Vagues), la Schaubühne de Berlin (Mademoiselle Julie de Strindberg) et le Théâtre royal danois (La Mouette). À l’opéra, elle met en scène, en 2009, Al gran sole carico d’amore de Luigi Nono au Festival de Salzbourg, Clemency et Parthenogenesis de James MacMillan au Covent Garden, Idoménée de Mozart et After Dido à l’English National Opera, Don Giovanni, Jephthé de Haendel, The Sacrifice de James MacMillan, Jenůfa et Katja Kabanova de Janáček au Welsh National Opera, la Passion selon Saint Matthieu au Festival de Glyndebourne, Orest de Manfred Trojahn au Nederlandse Opera d’Amsterdam, Le Vin herbé de Frank Martin au Staatsoper de Berlin et Written on Skin au Festival d’Aix-en-Provence, production présentée ensuite à Amsterdam, Toulouse, Londres, Vienne, Munich et Paris. Elle a aussi réalisé un film à partir du Tour d’écrou de Britten pour la BBC. Metteur en scène associée au National Theatre, elle a également rempli cette fonction à la Royal Shakespeare Company et au Royal Court Theatre. En 2009, elle a été promue Officier de l’Ordre de l’Empire Britannique. Alex Eales / Scénographie Le scénographe Alex Eales se forme à la Wimbledon School of Art de Londres. Il réalise la scénographie de plusieurs opéras : Così fan tutte et Idoménée (Mozart) à l’Opera Holland Park et à l’English National Opera, respectivement ; Clemency (McMillan) au ROH2 Linbury Studio et au Scottish Opera ; et Tarantula in Petrol Blue (Anna Meredith). Au théâtre, il conçoit la scénographie de Dyled Eileen (Angharad Tomos) au Theatr Cymru ; Feast (Elise Dodgson) au Young Vic ; Voyage à travers la nuit (d’après Friederike Mayröcker) et Concert à la carte (Kroetz) au Schauspielhaus de Cologne ; Brimstone and Treacle (Dennis Potter), Les Fantômes (Ibsen) et Le Crocodile (d’après Dostïeviski) pour l’Arcola Theatre ; Le Cercle de craie caucasien et La Résistible ascension d’Arturo Ui (Brecht) au Watford Palace ; Design For Living (Coward) à Salisbury, Small hours (Lucy Kirkwood) et Say it with flowers (d’après Gertrude Stein) au Hampstead Theatre Studio, The Breath Of Life (David Hare) à Sheffield, Spring Awakening – the musical (Duncan Sheik) au Theatr Genedlaethol, The Swallowing Dark (Lizzie Nunnery) au Liverpool Playhouse Studio et au Theatre 503, Mademoiselle Julie (Strindberg) à la Schaubühne de Berlin, The Devil Inside Him (John Osborne) au National Theatre Wales, Les Bonnes (Genêt) à Stockholm, The Suicide (Gray) au Teatro della Contradizione à Milan, Mollie Flanders (Daniel Defoe) au KAOS Theatre ; The Break Of Day (Winterbaker), Widows, R.U.R (Capek), Still Life (Coward) à Plymouth ; The Country à Belgrade, Serious Money (Caryl Churchill) à Cambridge, Blood au Pleasance Edinburgh, Cocoa (Gotts) au Theatre 503 à Londres, Tractor Girls (Ossevoort). Il a également dessiné les costumes de la production Iron (Rona 47 Munro) donnée au Traverse Edinburgh, au Royal Court Downstairs et au Schauspielhaus de Leipzig. Il réalisera prochainement la scénographie de Don Giovanni (Mozart) à l’Opéra de Copenhague et celle de Into the Woods au Théâtre du Châtelet. Il chante Les Vêpres solennelles d’un confesseur (Mozart), le Christ dans la Passion selon Saint Matthieu et la Passion selon Saint Jean de Bach‚ Elias (Mendelssohn), Le Messie (Haendel)‚ la Messe Nelson (Haydn)‚ la Petite Donmar Warehouse Theater ; Posh (Wade) au Royal Court/ Duke of York’s ; Our Private Life et A Miracle (Davies) ainsi que Contractions (Bartlett) au Royal Court Theater ; The Way of the World (Congreve) au Sheffield Crucible, One Pig (Herbert) au Linbury Studio ; Edgar and Annabel (Holcroft) et There Is A War (Basden) au National Theatre ; Joseph K. (Kraemer) et Nocturnal (Mayorga) au Gate ; My Romantic History (Jackson) aux Traverse, Bush et Sheffield Theatres ; et La Leçon (Ionesco) à l’Arcola. Lyndsey Turner est directrice associée des théâtres de Sheffield. Kitty Whately, mezzo-soprano / Sister Messe Solennelle (Rossini)‚ la Messa di Gloria (Puccini)‚ King Arthur (Purcell) et The Armed Man (Karl Jenkins). Il chantera prochainement la Mass of the Children (Rutter) et la Spring Symphony (Britten) à la Cathédrale de Salisbury. Lyndsey Turner / Dramaturgie La dramaturge Lyndsey Turner collabore avec Katie Mitchell sur The Yellow Wallpaper (adaptation du recueil de nouvelles de Charlotte Perkins Gilman) à la Schaubühne de Berlin, Voyage à travers la nuit (d’après Friederike Mayröcker) au Schauspiel de Cologne et Ten Billion (Emmont) au Royal Court Theatre. Elle met en scène de nombreuses pièces pour divers théâtres de Londres ou Sheffield : Philadelphia, Here I Come! (Friel) au James Farncombe / Lumière Le concepteur de lumières James Farncombe a participé à diverses productions d’opéra, comme Le Vin Herbé (Martin) au Staastsoper de Berlin, Le Vaisseau fantôme (Wagner) au Scottish Opera et Kommilitonen! (Peter Maxwell Davies) à la Royal Academy of Music de Londres et à la Juilliard School de New York. Il a également conçu les lumières de nombreuses comédies musicales et pièces de théâtre : London Road (Blythe), Men Should Weep (Stewart), People (Bennett), Le Magistrat (Pinero), Double Feature (Moore), Juno and the Paycock (Sean O’Casey) au National Theater ; Comme il vous plaira (Shakespeare), A Mad World, My Masters (Middleton) pour la Royal Shakespeare Company ; Les Trois Sœurs (Tchekhov), The Changeling (Middleton), La Ménagerie de verre (Tennessee Williams) au Young Vic ; La Duchesse de Malfi (Webster) au Old Vic ; The Recruiting Officer (Farquhar) et Inadmissible Evidence (Osborne) au Donmar ; The Ladykillers (Linehan) au Gielgud ; Ghost Stories (Dyson) au Duke of York’s ; Swallows and Amazons (d’après Ransome) au Vaudeville ; Juliet and Her Romeo (O’Connor) et Far Away (Caryl Churchill) au Bristol Old Vic ; Ragtime (MacNally), Le Songe d’une nuit d’été (Shakespeare), Sa Majesté des mouches (d’après Golding) au Regent’s Park ; Desire Under the Elms (O’Neill) et Twisted Tales (Roald Dahl) au Lyric Hammersmith ; Love, Love, Love (Bartlett) et The Village Bike (Skinner) au Royal Court Theater ; Like a Fishbone et 2000 Feet Away (Weigh), The Whiskey Taster (Graham) au Bush Thater ; Plenty (Hare) au Sheffield Crucible ; The Overcoat (d’après Gogol) au Gecko ; Breaking the Silence (Poliakoff) au Nottingham Playhouse ; Longing (Boyd), Taking Care of Baby et Osama the Hero (Kelly) et Single Act (Bodie) au Hampstead Theatre. Oliver Dunn, baryton / Brother Né à Kent, le baryton Oliver Dunn étudie au Royal Northern College of Music‚ à la Royal Academy of Music et au National Opera Studio‚ où il bénéficie d’une bourse du Lionel Anthony Charitable Trust. Il reçoit en 2011 le Glyndebourne Donald Anderson Prize‚ une bourse de l’Independent Opera et plusieurs récompenses de la Royal Academy of Music et du Royal National College of Music. Il interprète les rôles de Belcore (L’Élixir d’amour, Donizetti) et du Comte Almaviva (Les Noces de Figaro, Mozart) au National Opera Studio ; de Marullo (Rigoletto, Verdi) au Iford ; de Monterone (Rigoletto, Verdi) et Zuniga (Carmen, Bizet) à l’opéra de Clonter ; d’Énée (Didon et Énée, Purcell‚ de Mr. Gedge (Albert Herring‚ Britten), de Cadmus (Semele‚ Haendel) et de Don Parmenione (L’occasione fa il ladro, 48 Rossini) au Royal Academy Opera ; de Figaro (Les Noces de Figaro)‚ du Garde-Forestier (La Petite Renarde rusée‚ Janáček), du Narrateur (L’Opéra de Quat’sous, Weill) et de Zaretsky (Eugène Onéguine, Tchaïkovski) au Royal National College of Music ; de Captain Corcoran (Les Pirates de Penzance, Sullivan) et de Pish-Tush (The Mikado, Sullivan) au Gasworth Festival. Il incarne Marcello (La Bohème, Puccini), Junius (The Rape of Lucretia, Britten) et le Marquis d’Obigny (La Traviata, Verdi) au Festival de Glyndebourne ; Masetto (Don Giovanni, Mozart) à Opera North ; le Premier matelot (Billy Budd, Britten) et Arcas/Argive/Vengeance (Médée, Charpentier) à l’English National Opera ; Fiorello (Le Barbier de Séville, Rossini) à Lille ; Cascada (La Veuve joyeuse, Léhar) au Royal Festival Hall ; et Lopez (L’Amant jaloux, Grétry) au Bampton Classical Opera. Il se produit en concert avec divers ensembles comme The Hallé, The Hanover Band et Manchester Camerata. La mezzo-soprano britannique Kitty Whately se forme à la Chetham’s School of Music, à la Guildhall School of Music and Drama et au Royal College of Music ; elle suit en outre des ateliers avec Thomas Allen et Roger Vignoles. Finaliste du concours de chant international Les Azuriales en 2010, elle remporte en 2011 le Kathleen Ferrier Award et le 59e Royal Overseas League Award for Singers. En 2012, elle est choisie pour participer à l’académie du Festival de Verbier. Lauréate de la bourse Aldama, Kitty Whately remporte le Prix Cuthbert Smith, le Prix de lieder Ted Moss et Bertha Taylor-Stach et le concours Joan Chissell Schumann du Royal College of Music. Elle chante Rosine (Le Barbier de Séville, Rossini) et Dorabella (Così fan tutte, Mozart) pour l’English Touring Opera, Chérubin (Les Noces de Figaro, Mozart) au Royal College of Music, Kate (Owen Wingrave, Britten) au Festival de musique de chambre de Nuremberg, et Edith (Alfred, Arne) avec la Classical Opera Company. Elle est tour à tour Nancy (Albert Herring, Britten), la Deuxième dame (La Flûte enchantée, Mozart) et Johanna (Sweeney Todd, Sondheim). En tant que doublure, elle étudie les rôles de Love and Other Demons (Peter Eôtvôs) et d’Idamante (Idoménée, Mozart). Durant la saison 20122013, elle fait ses débuts à l’English National Opera dans The Pilgrim’s Progress (Vaughan Williams). Elle se produit en récital avec Roger Vignoles, Malcolm Martineau, Gary Matthewman et Joseph Middleton, notamment au Festival international d’Édimbourg, au Festival de lieder d’Oxford et au Festival de Buxton. Elle chante notamment les Chansons d’Auvergne et le Requiem de Duruflé avec le Royal Philharmonic Orchestra, The Dream of Gerontius (Elgar) et Le Messie (Haendel) au Royal Albert Hall. Kitty Whately bénéficie actuellement du programme pour jeunes artistes de l’English Touring Opera. Asko | Schönberg ensemble L’ensemble de musique nouvelle Asko | Schönberg, en résidence au Muziekgebouw aan ‘t IJ à Amsterdam, est un ensemble à géométrie variable, comptant de 5 à 50 musiciens dirigés par le chef d’orchestre permanent Reinbert de Leeuw, ou par des chefs invités, comme Oliver Knussen, Stefan Asbury, Emilio Pomárico, Peter Eötvös et Etienne Siebens. Outre Weill, Schoenberg, Stravinsky et Messiaen, ou les œuvres d’Andriessen, Gubaidulina, Kagel, Kurtág, Ligeti, Rihm et Stockhausen, l’ensemble s’attache également à faire connaître de jeunes compositeurs comme Van der Aa, Padding, Widmann et Zuidam, et de tout jeunes talents. Il se produit dans de nombreux lieux, comme le Concertgebouw d’Amsterdam, le Holland Festival et le Nederlandse Opera, ainsi que dans divers festivals et salles de concerts non seulement aux Pays-Bas mais aussi à Cologne, Cracovie, Paris (Cité de la Musique), Londres (Barbican Centre), Los Angeles (Walt Disney Concert Hall) et New York (Carnegie Hall). L’ensemble accorde une grande importance à la pédagogie, notamment par l’intermédiaire de projets éducatifs à l’intention du jeune public, de projets de composition avec les étudiants du secondaire, et de collaborations avec les conservatoires. ORCHESTRE Violons Heleen Hulst, Jan Erik van Regteren Altena Clarinette , Clarinette basse, clarinette contrebasse David Kweksilber Altos Bernadette Verhagen, Marijke van Kooten Clarinette , Clarinette basse Anna voor de Wind Violoncelle Hans Woudenberg Trompettes, bugleS Frank Braafhart, Saleem Khan Contrebasse Quirijn van Regteren Altena Trombone Toon van Ulsen Flûte, piccolo, flûte basse Jeannette Landré Percussions Joey Marijs 49 © Marc Chesneau POUR QUE VIVE LA MUSIQUE La Sacem soutient la musique contemporaine En 2013, l’action culturelle de la Sacem consacre près de 3,8 millions d’euros à ses différents programmes d’aide à la musique contemporaine : q renouvellement des répertoires, q aides aux ensembles et festivals, q appui à la professionnalisation des jeunes compositeurs. sacem.fr Samedi 13 juillet 21h30 Hôtel Maynier d’Oppède qConcert Sacem/Académie européenne de musique d’Aix-en-Provence avec, en création mondiale, l’œuvre “Super8” de Laurent Durupt Nouvelle application gratuite iPhone et androïd Synopsis ACT TWO The following morning: Hector and Rosa attempt to cling on to their old rituals: eating breakfast in the smaller part of their family home, cleaning their remaining possessions. But with fewer objects to clean, they finish quickly and are forced to take lunch at ten thirty. Two days later: Rosa is passing the time by knitting whilst Hector reads to her from manuals, the only books which remain on their side of the house. To break the tedium, Rosa suggests that he sort through their father’s old photographs. As tensions mount, Hector begins to taunt Rosa about Lucho, her ex-suitor. Rosa demands that her brother bring her more wool; but when Hector refuses to leave the house, she unravels her beloved shawls. Later that night: Rosa has a vivid nightmare in which she imagines herself as the stuffed parrot, which the family kept in the house. She wakes herself in fright. The next day: Rosa and Hector eat breakfast together, the tensions in their relationship now painfully apparent. But as they begin to argue over the memory of their parents, they suddenly stop in fright. Instinctively, they take shelter in the vestibule and shut the wrought iron door to the house, agreeing that the house has now been completely taken over. Rosa feels that they should leave, but Hector insists they should stay. ACT THREE Minutes later: Hector attempts to recreate their morning routine in an effort to convince his sister that life in the house is still tenable. Rosa begins to join in, but her resolve falters. Having initially attempted to placate his sister, Hector concedes that their life in this house is over and that they must leave their ancestral home. The brother and sister take their first steps into a new life. Suivez l’actualité de La Provence en direct sur votre smartphone Toute l’info régionale : économie, OM, faits divers, sports, spectacles, femmes… Sam Holcroft Téléchargeable sur 52 NOUVEAUTÉS ACT ONE A large townhouse in Buenos Aires, Argentina, the 1940s. Hector and Rosa - brother and sister - eat breakfast in the dining room of their family home. On the chime of nine o’ clock, they begin their daily cleaning routine, defending their inheritance against the onslaught of dust and dirt. At noon precisely they stop for lunch. Several days later: once the morning housework has been completed, Rosa spends the afternoon resting on the sofa, knitting. As she knits, she sings a lullaby. Hector arrives, searching for his gloves. But when he opens a drawer, he discovers a stash of beautifully decorated shawls, knitted by Rosa. He leaves, having failed to summon the courage to ask his childless sister why she has knitted so many shawls. When he is gone Rosa once again sings the lullaby of her youth. Some days later: Hector reads to his sister from a novel. While alone in the kitchen preparing tea, Hector suddenly becomes aware that there is something wrong with the house. Simultaneously, Rosa experiences the same unnerving feeling. In a blind panic, Hector slams shut the door which separates one wing of the house from another. He rehearses the explanation he will give his sister, before returning to the sitting to deliver the tea. But Rosa urges Hector to accept the fact that part of the house has been taken over: they will have to live on this side of the door instead. Alerte info : ne ratez aucune actu importante. Reporter mobile : témoin d'un évènement ? Envoyez-nous vos photos et vidéos. Communauté : commentez l'actualité et partagez-la avec vos amis sur Facebook et Twitter.. Multimédia : accédez à toute notre actualité en images : vidéos et diaporamas. Ludique : créez votre “Une personnalisée” Soutenir le Festival d’Aix-en-Provence, c’est : Depuis de nombreuses années, nous pouvons compter sur le soutien de chefs d’entreprises, sur la mobilisation de leurs équipes ainsi que sur la fidélité de particuliers amateurs d’opéra. Véritables partenaires, ils s’engagent à nos côtés pour défendre la créativité et la volonté de transmission et de partage qui guident l’ensemble de nos actions, de nos productions lyriques au travail pédagogique réalisé avec le jeune public. Nous construisons ainsi un partenariat valorisant qui souligne leur engagement et leur rôle dans la société, ainsi que leur capacité à prendre des risques et à faire des paris audacieux, personnels ou professionnels. Représentant plus de 17% de son budget, les fonds issus d’entreprises et de particuliers sont essentiels pour le Festival. Cet accompagnement pérenne permet ainsi au Festival de rester une entreprise culturelle dynamique et innovante. Marie-Victoire Abbou-Caubel Directrice des Relations Entreprises +33 (0) 4 42 17 57 86 / [email protected] Maria Ott-Nancy Chargée de Relations Entreprises régionales – Club Campra +33 (0) 4 42 17 34 31 / [email protected] • partager un moment d’émotion et de plaisir, en marge du quotidien. Le Festival est aussi l’occasion de rencontres, de surprises, de questionnements... • soutenir l’une des plateformes d’art lyrique parmi les plus novatrices et influentes en Europe, capable de rassembler les grands talents lyriques et les meilleurs orchestres du monde, comme de s’engager en faveur de la création et de l’interdisciplinarité. • contribuer au rayonnement d’un festival lié aux plus grandes scènes grâce à de nombreuses coproductions avec des maisons d’opéra françaises et internationales. • favoriser l’accès au Festival d’un public toujours plus large grâce à des projections et concerts gratuits, à une diffusion médiatique ambitieuse et à une offre tarifaire adaptée, renforçant ainsi l’ancrage régional du Festival. • accueillir tout au long de l’année les publics scolaire et associatif dans le cadre de parcours pédagogiques et de projets socio-artistiques sur mesure, de la sensibilisation à la pratique artistique. • encourager les talents de demain au sein de l’Académie européenne de musique – près de 1 500 jeunes accueillis depuis 1998 – reconnue comme un centre important de formation et d’insertion professionnelle pour les jeunes artistes. • promouvoir les savoir-faire techniques et artisanaux liés au spectacle vivant et à la production d’opéra au sein de ses ateliers de construction des décors. Charlotte Jumelin Chargée de Mécénat Individuel +33 (0) 4 42 17 34 27 / [email protected] Magali Goby Chargée de Mécénat Individuel +33 (0) 1 44 88 59 56 / [email protected] 54 55 Le soutien des particuliers Le Festival d’Aix-en-Provence exprime sa très vive gratitude à l’égard de ses mécènes individuels. Plusieurs de nos membres souhaitent conserver l’anonymat. Club des Mécènes The International Friends Le Club des Mécènes regroupe des particuliers qui apportent une contribution essentielle au développement du Festival et bénéficient de nombreux avantages et services exclusifs en contrepartie de leur don. Tout don effectué en faveur du Festival d’Aix-en-Provence donne droit à une réduction d’impôts sur le revenu égale à 66% de son montant (dans la limite de 20% du revenu imposable). L’association des International Friends of the International Lyric Art Festival (IFILAF), basée à New-York et Londres, constitue le prolongement outre-Atlantique et outre-Manche des mécènes du Festival, elle donne droit aux ressortissants américains et britanniques à une déductibilité fiscale. Grands Mécènes M. Nicolas D. Chauvet Mme Ariane Dandois M. et Mme Marc Hemeleers Mme Patricia Kahane Mme Maryvonne Pinault Baronne Philippine de Rothschild Baron Guy de Wouters Membres Bienfaiteurs Baron et Baronne Jean-Pierre Berghmans M. Jean-Michel Castre Lady Linda Davies M. Bechara El Khoury M. et Mme André Hoffmann Baron et Baronne Daniel Janssen M. Michael Lunt M. Jean-Pierre Marcie-Rivière M. et Mme Xavier Moreno M. Bruno Roger M. et Mme Jean-François Théodore M. et Mme Henri-Michel Tranchimand Membres Donateurs M. et Mme Paul Albrecht M. et Mme Thierry d’Argent Mme Patricia Barbizet M. Jean-Louis Beffa M. et Mme Erik Belfrage M. et Mme André Benard M. et Mme Walter Butler M. Alexandre Col M. et Mme Benoît Couder M. et Mme Philippe Decleire M. Jérôme Delaage M. Roland Descouens M. Michael J. Foley M. et Mme Burkhard Gantenbein Dr John A. Haines et Dr A. Kumar Tiwari 56 M. et Mme Alain Honnart M. William Kadouch-Chassaing Mme Sophie Kessler Matière M. Elias Khoury M. et Mme Jacques Manardo Mme Anne Maus M. et Mme Antonius Meijer-Bergmans M. Henri Paret M. et Mme Philip Pechayre M. Etienne Sallé M. et Mme Christian Schlumberger M. et Mme Denis Severis M. Pascal Tallon M. Michel Vovelle Mme Sylvie Winckler M.et Mme Robert Zolade Membres Actifs Melle Pascale Alfonsi M. et Mme Christian Bauzerand M. et Mme Olivier Binder Mme Gisèle Bouly M. Philippe Brun M. et Mme Daniel Caclin M. François Casier Mme Christine Cayol Mme Bernadette Cervinka M. et Mme Jean-Pierre Chahid-Nouraï Mme Marie-Claude Char M. Didier Charlet Mme Nathalie Coll M. et Mme Nicholas Coulson M. Pierre-Louis Dauzier M. et Mme François Debiesse M. et Mme Philippe-Henri Dutheil M. et Mme Dominique Dutreix M. et Mme Ian Ferguson M. et Mme Christian Formagne M. Henri Garelli M. Pierre-Yves Gautier Mme Yanne Hermelin M. Daniel Kaufmann Mme Gabriele Kippert M. Jean-Pol Lallement M. Jean-Marc La Piana M. et Mme Jacques Latil M. et Mme Charles-Henri Lehideux M. et Mme Jacques Le Houelleur M. Jacques Lepape Mme Janine Levy Mme Danielle Lipman.W.Boccara M. et Mme Bruno Llinas M. et Mme Gérard Mazet M. Jean-Pierre Mégnin M. Jean-Claude Meunier M. et Mme Michel Meunier M. et Mme Guillaume de Montrichard M. Walter Niemann M. Barry et Baronne Sheila Noakes M. Gen Oba et Mme Christelle Colin M. Dominique Oger M. et Mme Robert van Oordt M. Peter Partridge M. et Mme Jean-Marie Pottier Mme Ninette Renwart M. et Mme Yves Roland-Gosselin M. et Mme Michel Rollier M. et Mme Anton van Rossum M. et Mme Xavier Roulet M. et Mme Christian Schlumberger Mme Karine Serra Mme Jenny Stalpaert M. et Mme Domingo Sugranyes M. et Mme Eric Teyssonnière M. et Mme Peter Thustrup Board of Trustees IFILAF-USA Mrs. Edmée de M. Firth - President Mrs. Marie Nugent-Head Marlas - President Mr. Jacques Bouhet - Treasurer Ms. Susan Baker Mr. Jérôme Brunetière Mrs. Mary Sharp Cronson Mr. Jean-François Dubos Mr. Frederic Fekkai Mrs. Flavia Gale Mrs. Robin Hambro Dr. Michael S. Siegal The Honorable Anne Cox Chambers Honorary member of the founding board Board of Trustees IFILAF – UK Mrs. Jane Carter -President Mr. Peter Espenhahn -Treasurer Mr. Olivier Baring Mr. Laurence Blackall Mr. Jérôme Brunetière Mr. David Syed Grands Mécènes Cravath, Swaine & Moore LLP Grand Marnier Foundation Simpson, Thacher & Bartlett LLP Vivendi S.A. Weil, Gotshal & Manges LLP Ms. Susan Baker and Mr. Michael R. Lynch Mr. and Mrs. Jacques Bouhet Mr. and Mrs. Christopher Carter Mr. Jean-François Dubos Mr. and Mrs. Nicholas L.D. Firth Mr. and Mrs. Barden N. Gale Mr. and Mrs. Jean-Claude Gruffat Mr. and Mrs. Rupert Hambro Mr. Leonard A. Lauder Mr. and Mrs. Michel Longchampt Mrs. Nancy Negley Mrs. Marie Nugent-Head and Mr. James C. Marlas Mrs. Judith Pillsbury and Mr. William Waterfield Dr. Michael S. Siegal and Ms. Nomi Ghez Mr. and Mrs. Raymond F. Steckel Ms. Shirin von Wulffen and Mr. Frederic Fekkai Sponsors Ms. Gillian Attfield M. et Mme Peter Espenhahn Mr. Olivier Renaud-Clément Mr. and Mrs. Theodore Rogers Mr. and Mrs. Elihu Rose Mr. and Mrs. Jeffrey Rosen Ms. Elisabeth Stribling and Mr. Guy Robinson Benefactors Lady Sue Baring and Mr. André Newburg Mr. and Mrs. Ronald Freeman Mr. and Mrs. Charles Gave Mr. and Mrs. Leonard Schrank Mrs. Mary Sharp Cronson Supporters Mrs. Patricia Hambrecht Ms. Suzanne Hoyt Mr. and Mrs. Charle-Henri Mangin Ms. Heather Randall Donors Mr. and Mrs. Frederick W. Beinecke M. et Mme Laurence Blackall Mrs. Michelle Gerber Klein Mr. Alexis Gregory Mr. and Mrs. Pierre Guénant Mr. and Mrs. Alain Honnart Mr. and Mrs. Neville Isdell Mrs. Linda Johnson Mr. Herbert Kasper Ms. Bokara H. Legendre Mr. and Mrs. Magnus Lemmel Mr. Jacques Lepape Mr. and Mrs. Jacques Manardo Mr. and Mrs. Richard J.Miller Mr. Herbert Kasper Mr. and Mrs. Frederick W. Peters The Hon. Frederick W. Richmond Mr. and Mrs. Herbert M. Wachtell Mr. Hal J. Witt In-kind Supporters Château La Coste Jean and Louis Dreyfus Foundation, Inc. Ms. Mara McKillen Union Capital Corporation Villa Baulieu 57 Partenaire officiel Le Club Campra réunit des entreprises régionales désireuses de soutenir le Festival en prenant part au rayonnement culturel de leur région. Composé d’entreprises de secteurs et de tailles variés, il joue un rôle essentiel dans le développement des actions locales du Festival – pédagogiques, sociales ou patrimoniales. Membres Soutiens Groupe SNEF GPI & associés Membres Bienfaiteurs OGIC Durance Granulats Membres Donateurs Crédit Agricole Corporate and Investment Bank Bouygues immobilier Etude Généalogique Guénifey Synchrone technologies La Poste I.N.M.S. CEA Cadarache Laboratoire de biologie médicale Labio Adrexo Les Rencontres économiques d’Aix-en-Provence se déroulent les 5, 6 et 7 julllet 2013 Membres Associés Confiserie du Roy René Boutiques Gago Euridice Opéra Calissons Léonard Parli Mas de Cadenet Affiche + Société de Courtage des Barreaux Roland Paix traiteur Bellini joaillier - horloger Keolis Pays d’Aix Finopsys Société Générale Aix Mercadier - Teintes & Matières Pianos Prestige La Table de Charlotte Traiteur Colas Midi-Méditerranée Partenaires professionnels LANCÔME, LVMH, GROUPE PONTICELLI FRères, GFC CONSTRUCTION, saint gobain La société RICARD soutient le Festival d’Aix en Juin Le Festival reçoit le soutien de Lancôme pour le maquillage des artistes Partenaires médias Apportent également une contribution au Festival Aix-en-Bus, Canon France Sud Est, Fondation CMA CGM, Universal Music, Champagne Louis Roederer, Les Vins de Provence, Potel et Chabot, Vue en Ville, diptyque, Véolia Environnement, Unopiú, Evolem, Art Mentor Foundation Lucerne 58 59 Ancona · Bari · Bologna · Brescia · Firenze · Genova · Milano · Napoli · Roma · Torino Treviso · Vicenza · Viterbo · Bordeaux · Cannes · Lyon · Marseille · Montpellier · Nantes Paris · Toulouse · Berlin · Düsseldorf · Frankfurt · Hamburg · München · Barcelona Madrid · Sevilla · Casablanca · Île de la Réunion · Ljubljana · Lugano CONSEIL D’ADMINISTRATION Mme Edmonde CharlesRoux Présidente d’honneur M. Bruno Roger * Président Mme Brigitte Taittinger * Vice-Présidente M. Jean-François Dubos * Secrétaire général Mme Catherine Démier * Trésorière M. Hugues Parant Préfet de Région, préfet des Bouches-du-Rhône M. Michel Orier Directeur de la création artistique, ministère de la culture et de la communication M. Denis Louche Directeur régional des Affaires culturelles, ministère de la culture et de la communication Mme Maryse Joissains Masini Maire d’Aix-enProvence, Président de la Communauté du Pays d’Aix, M. Jean Bonfillon Vice-Président de la Communauté du Pays d’Aix, délégué à la culture M. Gérard Bramoullé Adjoint au maire, délégué au Festival d’art lyrique d’Aixen-Provence M. Jean-Noël Guérini Sénateur des Bouches-duRhône, président du Conseil général des Bouches-duRhône, représenté par M. Michel Pezet Conseiller général délégué à la culture et à « Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture » M. Michel Vauzelle Président du Conseil régional Provence-AlpesCôte d’Azur, représenté par Mme Cécile Helle Conseiller régional et vice présidente déléguée à la culture et au patrimoine culturel M. Jean-Marc Forneri Personnalité qualifiée, représentant le Pasino d’Aix-en-Provence * Membre du Bureau LES EQUIPES DU FESTIVAL DIRECTION GENERALE Directeur général Bernard Foccroulle Directeur général adjoint Francois Vienne Assistant de direction Louis Geisler COMITE DE DIRECTION Bernard Foccroulle Francois Vienne Jerôme Brunetière Josep Maria Folch Agathe Grimaldi DIRECTION ARTISTIQUE Responsable de la coordination artistique Béatrice de Laage Conseiller artistique et dramaturge Alain Perroux Directrice de l’Académie et d’enoa Emilie Delorme Assistante artistique Marie-Céline Lesgourgues ACADéMIE / ENOA Coordinateur artistique Académie Paul Briottet Attachées artistiques et de production Académie Helen Naulot-Molmerret Marie-Laure Favier Coordinatrice enoa Fanny Roustan DIRECTION PRODUCTION Administratrice de production / coproduction, diffusion, audiovisuel Christelle Augereau Administrateur de production / coordination Stephan Hugonnier Chargées de production Chrysoline Dupont Julie Fréville Assistantes de production Cécile Ducournau Marine Bureau Elsa Lilamand Responsable pôle logement Valeria Brouillet Assistante pôle logement Anaïs Defort SECRETARIAT GENERAL Secrétaire général Jérôme Brunetière DIRECTION DE LA COMMUNICATION Directrice de la communication Catherine Roques Chargées de communication Sylvie Tossah Marie Lobrichon Elise Ortega Graphiste Clément Vial Photographes Pascal Victor Patrick Berger Jean-Claude Carbonne Vincent Beaume PRESSE Responsable du service de presse Valerie Weill Attachés de presse Christine Delterme Laurent Chailloux Assistante Violette Kraemer RELATIONS AVEC LE PUBLIC Responsable des relations avec le public Marjorie Suzanne Adjointe aux relations avec le public Romina Guzman Chargé des collectivités Cyril Eyriey Assistants billetterie Anne-Sylvie Gautier Pierre-Hugo Molcard Opérateurs billetterie Christophe Hamy Romain Micalef Aurélien Jebali Kévin Lerou Julia Monteil Charlotte NGuyen Mélissa Toppani Juliette Huc Olivier Prengarde ACCUEIL et PROTOCOLE Responsable de l’accueil, du protocole et prospective publics Sophie Ragot Adjointe Aïda Kheibeck Assistante protocole Audrey Vega Opératrice de billetterie protocole Claire Petit Chefs de salle Matthieu Laurent William Leonard Tristan Séré de Rivières Gaëtan Trovato Hôtes d’accueil Marie Anjubault Thibault Appert Maguelone Arnihac Ousmane Ba Simon Barbary Audrey Bartolo Anaïs Benard Capucine Berdah Edouard Bermond Pauline Betrancourt Tanguy Bocconi Antoine Bonnet Julia Bonnet Vladimir Borel Boris Boulanger-Hass Julie Cavallasca Nina Chauvin Anne Chazal Carloman Clouté Paul Cortès Laura Coz Marie De Montfort Caroline Deniau Virginie Deniau Cécile Dumaz Camille Durand-Mabire Manon Duviols Charlotte Falque Keyvan Franceschi Vladimir Fricero Justine Gastaldi Julio Giboyau Lou Grosset Alexandre Haillot James Haillot Salah-Eddine Khouiel Hélène Lascombe Quentin Lavigne Fanny Le Madagure Léa Linconstant Anastasia Loreto Victoria Loreto Maïté Lottin Thomas Martin Paul Massendari Bastien Matalon Charlotte Pannetier Mariane Perrin Louise Peysson Anaïs Pons Alix Porpora Marie Pothin Elodie Potier-Roudil Mélanie Potier-Roudil Iris Preljocaj Martin Reynaud Maëva Riebel Frédéric Riera Quentin Romeyer-Dherbey Jeanne Roques Jeanne Rousselle Julie Rubon Léa Salvy Philippe Schindler Mehdi Sicre Yacine Tessier Mireille Tiget Olivia Toulcanon Chargée de la restauration Suzy Lorraine Assistante de restauration Solenne Soubin Chef barman Hamza Saidi Barmans Foyer Campra Sylvia Ceccato Aurélia Guillaumin Barmans Renan Brochart Lucas Goudet Martin Huc Antonin Poucet Laura Ribat Julie Roman Sylvain Vorzet-Dumas SERVICE EDUCATIF Responsable éducation pédagogique Frederique Tessier Assistante actions sensibilisation Frédérique Moullet SERVICE SOCIO-ARTSITIQUE Responsable socio-artistique Emmanuelle Taurines Assistante socio-artistique Marie-Laure Stephan Attachée administrative aux services éducatif et socioartistique Chine Venturi MéCéNAT INDIVIDUEL Chargées mécénat individuel Charlotte Jumelin Magali Goby Assistante Claire-Laure De Boever DIRECTION ADMINISTRATIVE ET FINANCIèRE Directrice administrative et financière Agathe Grimaldi Directrice administrative et financière adjointe Eve Lombart Contrôleur de gestion Julie Tora Comptables qualifiées Véronique Boeglin Maria Selles Sandrine Laloix Comptable Gaetan Canone Chargée paie Charlotte Fatou Attachées Ressources humaines Cécile Gervais Agnès Champeau Responsable des systèmes d’information Brice Lansard Informaticien Jean-Jacques Pons Chargée de mission développement durable Véronique Fermé Assistante Catherine Auberget 65 Assistante accueil Agent d’entretien Paris Maria Dos Santos DIRECTION RELATIONS ENTREPRISES Directrice des relations entreprises Marie-Victoire AbbouCaubel Chargées des relations entreprises Céline Saad-Lete Anna d’Ersu Marie Birling Chargée des entreprises regionales – Club Campa Maria Ott-Nancy Assistante Aude Bauland DIRECTION TECHNIQUE Directeur technique Josep Maria Folch Directeur technique adjoint Philippe Delcroix Régisseur général Festival Emmanuel Champeau Responsable de l’atelier de construction et du Bureau d’études Pascal Thué Chargée du planning général Mathilde Lamy Attachée administrative technique Cécile Moreau Assistante du Directeur Technique Véronique Thamin Assistantes administratives Aïda Belhamd Armelle Colle Régisseur de tournées Frédéric Amiel Régie des sites permanents Rachid Sidi Youssef CHEFS DE SERVICE Régisseur général en charge de la lumière Jean-Pascal Gauchais Chef service audiovisuel Philippe Roussel Adjoint service audiovisuel Hervé Rico Chef machiniste Bull Keller Chef accessoiriste Eric Blanchard Adjoint accessoiriste Bastien Thépot Responsable Ateliers Costumes et Habillement Véronique Rostagno Adjointe Amélie Mistler Responsable maquillage / coiffure Ma-No Salomon Chalvidan 66 Adjointes Patricia Debrosses Marie Laure Sérafini Régisseur des Orchestres Francois Couderd Adjoints Romuald Deschamps Stéphane Brkljacic Coordinatrice technique des concerts Marie-Cécile Leclerc Régisseur du Surtitrage Béatrice Arnal ATELIER DE CONSTRUCTION Bureau d’études Pascal Bajt Alice Deneux Aurélie Maestre Pauline Pecard David Simonnet David Vinent Garro Régisseur de construction Pascal Balducchi Menuisiers Chefs d’équipe Philippe Chedotel Benoît Latil Menuisiers Benjamin Adaoust Frédéric Bertrand Antoine Bonnand Charlotte Brotier Christophe Dubasque Benoît Ferreira Yannick le Reun Geoffroy Martin Bertrand Mascaras Philippe Robine Robert Taylor Eric Volfer Chef Serrurier Robert Moghraoui Serruriers Mohamed Sadec Aloui Liazid Hammadi Alain Laurent Chef Peintre Denis Charpin Peintres décorateurs Ondine Acien Annette Fastnacht Charles Grossir Ariane Guérin Philippe Guillaud Christophe Kuhn Anne Laure Manoury Julie Maret Margot Monvoisin Andréa Nemeth Isabelle Viallon Grégory Wattebled Peintres de décors Lise Couzinier Olivier Lissonnet Julien Moncadel Marc Tessier ATELIER COSTUMES Chefs d’équipe Aude Amédéo Claudine Crauland Léo Grosperrin Camille Rouzeval Stéphane Salmon Aline Tyranowicz Régisseurs son vidéo Frédéric Bielle Maxime Imbert Claire Charliot Accessoiristes Fleur Pomié (Rigoletto) Pauline Squelbut (Rigoletto) Gregory Wattebled (Rigoletto) Andréa Nemeth (Don Giovanni) Emeline Ternaux (Don Giovanni) ARCHEVêCHé Damien Visocchi Régisseur général (Don Giovanni) Violaine Crespin Chefs habilleurs Adjoints régisseur général Véronique Grand (Rigoletto) Khalil Bessaa Nadine Brouzet (Don Laurent Queyrut Giovanni) Assistante administration Habilleuses technique Marie Jo Chardac Amélie Faure Anne Fleur Charrodeau Régisseurs de production Jessica Chomey Julie Serré (Rigoletto) Danièle Haas (Don Giovanni) Marie Courdavault Nadine Galifi Régisseurs de scène Margaux Halart Elsa Ragon (Rigoletto) Chloé Lechat (Don Giovanni) Cécile Jacquemin Hada Latrèche Chef Machiniste Nadine Longuemarre Jérôme Chou Anna Martinez Adjoints Chef machiniste Hélène Milcent Emmanuel Duvivier Chefs d’équipe Stéphan Mercier Maquillage Abdoulaye Sima Marie Jardiné (Rigoletto) Chef cintrier Dominique Segonds Guillaume Ducrocq (Don Giovanni) Pupitreurs Maquilleurs David Bitoune Lisa Baudo Cléry Gounas Pauline Dissais Arélie Giovanella Pierre Duchemin Michael Piroux Laure Camara Moulin Machinistes Marjorie Gandolphe Zurano Sofiane Alamy Catherine Nicolas Emmanuel Apostolo Lucie Olive Jérémie Blanchard Cécile Segui Florent Calvet Emilie Vuez Olivier Caranta Régisseur d’orchestre Yves Garde Pablo Corunfeld Benoit Grellety Technicien instruments Manon Trompovski Philémon Dubois Sylvain Vallet Adjoint régisseur Régisseur d’équipement surtitres Scénique Mahyar Mivetchian Nicolas Monnin Régisseur de site Chef électricien Christian Jouffret Laurent Quain Adjoints Régisseurs lumière Valéry Andriamialison Cécile Giovansili Stéphane Duclos Germain Wasilewski Stéphane Monaury Adjoint Stéphane Portanguen régisseur lumière Olivier Lissonnet Marco Mirtillo Accueil Electriciens qualifiés Allison Altwein Jérémie Allemand Hannah Silvester Julie Bardin Matthew Brillard Salvatore Casillo Arnaud Cormier Liliana De Vito Sabine Malatrait Enrique Molina Adjoints chef d’équipe Marianne Vally Annabelle Verrier Equipe atelier costumes Céline Batail Karine Dubois Lydia Corvasier Bérengère Desmarty Laurence Mazères Coline Privat Hélène Sabis Coursière Camille Audouard GRAND THéâTRE DE PROVENCE Régisseur général Aude Albigès Adjoint régisseur général Frédéric Lyonnet Assistante administration technique Jeanne Bonfort Régisseurs de production Sophie Petit (Elektra) Régisseur de scène Antoine Gissinger (Elektra) Aurélie Maestre (Elektra) Chef Machiniste Jérôme Lasnon Adjoints Chef Machiniste Mehdi Benrahou Benoît Latil Chef Cintrier Laurent Brillanti Cintriers Ondine Acien Mathieu Cormont Patrick Derdour Eddy Penalba Machinistes Raphaël Caron Pierre-Arnaud De Job Bouba Diakhate Alain Gavaudan Pascal Liardet Alessandra Markus Aurélien Menu Antoine Wattremez Chef électricien Cyril Cottet Régisseurs lumière Gilles Bottacchi Philippe Roy Adjoint régisseur lumière François Monchicourt Electriciens qualifiés Mathieu Bigou Grégoire Bos Amélie Bouchié Cathy Pariselle Jérémie Pinna Thomas Rebou Magali Larcher Vincent Leroy Régisseurs son vidéo Benjamin Grégoire Gérard D’Elia Mathieu Maurice Accessoiristes Marie Szersnovicz Emérantine Vignon Chef habilleur Jean Coinel Caroline Bancel (Roméo et Juliette) Habilleuses Fanny Achouch Annabel Cartalas Catherine Cocherel Claudine Ginestet Anne Lise Valla (Roméo et Juliette) Chef d’équipe maquillage/ coiffure Marie Laure Sérafini Maquilleurs coiffeurs Céline Bartholin Oriane Boutry Delphine Boyer Marie Brazier Julia Didier Marion Lucchese Virginie Mizzon Joran Muratori Julie Stoehr Régisseurs d’orchestre Margaux François Alexandre Ferran Adjoint régisseur surtitre Frédéric Colazzina Régisseur de site Anthony Deroche Adjoint régie de site Armand Croze Accueil et Gestion des espaces de répétitions Damien Knipping Lucas Hurtevent Léa Magnien Sara Zemiro DOMAINE DU GRAND SAINT JEAN Régisseur général Christian Lacrampe Adjoint du Régisseur Jean Marie Bergey Régisseur de production Pippa Meyer (The House Taken Over) Régisseur de scène Claire Deville (The House Taken Over) Chef machiniste Francis Ruggirello Adjoint Chef machiniste Joachim Diaz Machinistes Charlotte Brotier Emmanuel Chiffoleau Guy Figuière Anne Laure Manoury Chef Electricien Igor Tiberghien Régisseur lumière Pierre Lafanéchère Adjoint régie Lumière Jean Pierre Petit Electriciens Antoine Baumann Laetitia Bonetti Morgane Corre Fabien Darand Maël Darquey Didier Manca Accessoiriste Marion Rinaudo (The House Taken Over) Régisseur Son Vidéo Bruno Di Cioccio Adjoint régisseur surtitrage Douglas Martin Chef Habilleur Caroline Bancel Habilleuses Anne Lise Valla (concerts) Adjoint Chef Maquilleuse Laurence Abraham Yaegger Régisseur d’Orchestre Bertrand Schacre Technicien d’Orchestre Guillaume Cros Régisseur de site Christophe Dubasque THéâTRE DU JEU DE PAUME Régisseur général Aurélie Valle Assistante administration technique Lisa Bazzano Régisseur de production Eléonore Nossent (Elena) Régisseur de scène Ester Pieri (Elena) Chef machiniste Jean Pierre Costanziello Cintriers Issa Belem Patrick Blais Adrien Geiler Régisseur lumière Laurent Irsuti Adjoint régie Lumière Anne Roudiy Electriciens Claudine Castay Tony Leroux Raul Secoli Régisseur Son Vidéo Nicolas Dick Adjoint régisseur surtitrage Laura Torres Osorio Accessoiristes Adeline Bargeas Aurélie Guin Chef Habilleuse Minok Terre Habilleuses Marina Cossantelli Danièle Mérope Gardenier Adjoint Chef Maquilleuse Romain Marietti Maquilleuses Eve Aknin Justine Duconseil Régisseur d’Orchestre Thomas Capron Technicien d’Orchestre Jean Philippe Barrios BOIS DE L’AUNE Régisseur général Marc Bartolo Régisseuse de production Laura Duncan (Les Mamelles de Tirésias) Régisseur de scène David Herrezuelo (Les Mamelles de Tirésias) Responsable Costumes Caroline Mirfin (Les Mamelles de Tirésias) Accessoiriste Isabelle Dolivet (Les Mamelles de Tirésias) MAYNIER D’OPPèDE Régisseur en charge du site Philippe Chioselli ACADéMIE EUROPéENNE DE MUSIQUE Régisseur général Valérie Benedetto Régisseur Adjoint Maël Barthélémy Techniciens instruments Léandre Benedetto Adrien Chambeaud Julien Moncadel SERVICES GéNéRAUX Régisseur Lumière Eric Meslay Electriciens de Maintenance Jérémie Allemand Antoine Baumann Louis Bonfort Maël Darquey Olivier Solignac Laurence Verducci Volante son / vidéo / surtitrage Ludovic Boyer Jonathan Piat Jean Christophe Scottis Volante machinerie Frédéric Aïn Establet Johanne Bailly Erwan Bellec Karim Bouregba César Bouteau Jean Philippe Casas Juliette Corazza Léo Denquin Amar Djalal Christophe Eustache Alain Gavaudan Adrien Gelier Franco Gubarew Sébastien Jalier François Xavier Lartigue Cyrille Laurent Alexandre Lejeune Olivier Le Tetour Mathias Mopty David Nemeth Federico Pagano Charles Pasternak Alexandre Pluchino Roland Reine Christophe Robert Gildas Rubenstein Adelin Schweitzer Guillaume Tamisier Marc Tessier Régisseur adjoint à la logistique technique du Festival Philippe Chioselli Régisseur des transports techniques Frédéric Féraud Régisseur principal Thierry Lefèbvre Régisseur adjoint des Répétitions Stéphane Monaury Machinistes transport Pierre Astic Jean Brillanti Erwan Freudenrich Mehdi Zaouia Régisseur général Parades Nicolas Piechaczek CONTRAT DE PROFESSIONNALISATION Zacharie Lamy (machiniste constructeur) Stagiaires Etienne Arnaud (machinerie) Elsa Calley (mécénat) Manon Charton (logement) Jocelyne Clement (DAF) Paul Cortes (accueil) Clara Daniel (assistante déco Rigoletto) Elsa Depardieu (costume) Alexandre Derollez (logement) Anne Guillerm (presse) Ioannis Krommidas (production) Pauline Lambert (secrétariat général) Xinfang Lou (académie) Sandra Marchand (académie) Cléo Michiels (académie) Coulthoum Mze (ressources humaines) Marie Rozet (production) Gautier Venuti (protocole) 67 Pour leur Précieuse collaboration au recrutement de ses artistes, le Festival d’Aix-en-Provence et l’Académie européenne de musique 2013 remercient : Théâtre du Chatelet – Paris, Opéra Comique – Paris, CNSMD – Paris, Yamaha Artist Services Europe – Paris, Cité de la Musique – Paris, CNSMD – Lyon, Conservatorium van Amsterdam – Amsterdam, Komische Oper Berlin – Berlin, Théâtre Royal de la Monnaie – Bruxelles, Chicago Opera Theater – Chicago, Det Kongelige Teater/Operaakademiet – Copenhague, Royal Opera House Covent Garden – Londres, Teatro Real Madrid – Madrid, Teatro alla Scala – Milan, Bayerische Theaterakademie – Munich, Curtis Institute – Philadelphie, Canadian Opera Company – Toronto, Teatr Wielki/Opera Narodowa – Varsovie, Wiener Staatsoper – Vienne, Zurich Opernhaus – Zürich, Chapelle Musicale Reine Elisabeth – Waterloo. Le Festival d’Aix-en-Provence remercie : L’Association des Amis du Festival (contact : [email protected]), les Services administratifs et techniques de la Ville d’Aix-en-Provence, les Services administratifs et techniques de la CPA, les équipes du Théâtre du Jeu de Paume et du Grand Théâtre de Provence, pour le Domaine du Grand Saint-Jean : M. et Mme Roure et le CPIE, l’équipe du Théâtre et du Patio du Bois de l’Aune, le Conservatoire Darius Milhaud, le site Gaston de Saporta, l’IMPGT, le Musée des Tapisseries, le Lycée George Duby de Luynes, le collège Campra, le collège Mignet, la Fondation du camps des Milles, l’espace jeunesse-Théâtre 108, l’institut Saint-Yves, les bénévoles de l’église Saint-Jean-de-Malte et de la Cathédrale Saint-Sauveur, la Fondation Vasarely, le Centre communal d’Action Sociale d’Aix-en-Provence, l’association Sound Musical School de Marseille, le LSO Discovery, la plate-forme 13 en Partage du CG 13, la Cité de la Musique de Marseille, les services de polices et de médiations, les Clubs Rotarien et Lions Aix-en-Provence. Le Festival d’Aix-en-Provence et l’Académie européenne de musique recoivent le soutien de : Ce projet est cofinancé par l'Union européenne. L'Europe s'engage en Provence-Alpes-Côte d'Azur avec le Fonds européen de développement régional (FEDER). Partenaire du Festival d’Aixen-Provence depuis 1948 Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne. Cette publication n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues. Directeur de la publication Coordination éditoriale Conception graphique Maquette Illustrations Imprimé en France © Festival d’Aix-en-Provence Bernard Foccroulle Catherine Roques, Alain Perroux Pascal Midavaine, Laurène Chesnel Laurène Chesnel Photos DR par STIPA Le Festival d’Aix-en-Provence a réduit son empreinte environnementale grâce au soutien du dispositif AGIR+ de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nous vous invitons à participer à cette démarche environnementale en triant vos déchets, en conservant les sites du Festival propres et en remettant aux hôtesses d’accueil les programmes que vous ne souhaitez pas conserver. Le présent document est réalisé par un imprimeur Imprim’vert, qui garantit la gestion des déchets dangereux dans les filières agréées, avec des encres bio à base d’huile végétale sur du papier certifié FSC fabriqué à partir de fibres issues de forêts gérées de manière responsable. Siège social : Palais de l’Ancien Archevêché – 13100 Aix-en-Provence N° de Licence entrepreneur du spectacle : 2- 1000 275 / 3- 1000 276 68