Étudier « Le chant du monde » de Jean Lurçat
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Étudier « Le chant du monde » de Jean Lurçat
Fiche technique Histoire des Arts Étudier « Le chant du monde » de Jean Lurçat I. PRESENTER 1. Présenter l'artiste : faire une rapide biographie de 10 lignes environ. 2. II. Présenter l'œuvre : sujet, date, forme, support, dimensions, technique et matériaux utilisés, lieu de conservation. DECRIRE 1. Dans quel contexte cette œuvre est-elle née ? 2. Quels sont les éléments représentés ? 3. Comment l'artiste les représente-t-il ? Organisation de l'œuvre, éléments plastiques (composition, lumière, couleurs, matière ...) III. INTERPRETER Faire le lien avec la problématique générale de l'histoire des arts de cette année, à savoir : « Comment une création permetelle à l'artiste d'échapper à son vécu, d'influencer le présent ou de se projeter dans le futur ? » IV. 1. Quel est le message de l'artiste, que veut-il montrer ? (critique, dénonciation, symbole) 2. Quel regard l'entoure ? 3. Quels sont les moyens Exposition, lumière, artistique ... 4. Dans quel mouvement artistique s'inscrit Quelles en sont les problématiques ? l'artiste porte-t-il sur le monde mis au service de ce mouvements, symbole, qui message ? référence l'œuvre ? MISE EN RELATION 1. Quels sont les points communs entre le Chant du Monde et la tenture de l'Apocalypse réalisée à la fin du XIVème siècle ? 2. Le Chant du monde : une prolongement de l’Apocalypse justifiez. œuvre revisitée ou ? Donnez votre avis le et 1 V. ANALYSE ET REFLEXIONS PERSONNELLES Présentez l'une des tapisseries : description, analyse et interprétation Exemple : «La Liberté» (1943) tapisserie réalisée d’après le poème de Paul Eluard La Liberté de 1943 est une œuvre antérieure au Chant du Monde. → Le Chant du Monde est un ensemble de 10 tapisseries monumentales de 347 m² qui a été créé entre 1957 et 1965.Sur le dossier du musée d’Angers, il y des exemples sur « Le Chant du Monde ». →La liberté est l’une des premières réalisations de Jean Lurçat dans le domaine de la tapisserie, et à ce titre elle permet de comprendre l’ensemble de son œuvre. 1. Présenter brièvement « La liberté » de Jean Lurçat (nature, année de réalisation, composition, couleurs ...), que symbolise le coq en haut de l’image ? 2. A quel phénomène naturel deux astres passant l’un devant l’autre font-ils penser ? Que peuvent-ils symboliser ? Justifiez votre réponse. 3. Quel poème Jean Lurçat a-t-il repris et placé dans son travail ? 4. Quel mot du poème est particulièrement mis en valeur ? Pour orienter la réflexion : L'art (peinture, tapisserie, graffiti ...) a-t-il seulement une fonction décorative? Que pouvez-vous en déduire sur la vocation de l'artiste? CONCLUSION Pour travailler: consulter les documents mis à votre disposition au CDI et les sites internet ci-dessous. http://journeesdetudes.org/lotoisdumonde/documents/Lurcat/Lurcat ChantMonde.pdf http://presse.angers.fr/fileadmin/plugin/tx_dcddownloads/communique_LurcatAngers_01.pdf http://presse.angers.fr/fileadmin/plugin/tx_dcddownloads/dos_press_LurcatAngers2_01.pdf 2 LES PARTIS PRIS TECHNIQUES DE JEAN LURÇAT De nouvelles orientations pour un art en déclin Pour revitaliser l'art de la tapisserie, en crise depuis le début du 20 e siècle, Jean Lurçat préconise dès les années 1940 un retour à la simplicité technique des tentures médiévales. Il s'éloigne en cela de la conception qui prévaut aux 17e et 18e siècles, où la tapisserie doit donner l'illusion d'une peinture par un travail très fin. L’artiste veut redonner une certaine rusticité, une certaine rudesse à la tapisserie. Simplicité et lisibilité Concrètement, Jean Lurçat affirme quatre partis pris techniques, mis au point avec le chef d'atelier François Tabard. C'est à Aubusson dans la Creuse, où se trouvent des ateliers de tissage renommés, actifs depuis le XVe siècle, que les deux hommes renouvellent la technique de la tapisserie. 1. Le point du tissage doit être assez gros. On parle de « point robuste », Le Chant du Monde, par exemple, compte 3,5 fils au centimètre, alors que les liciers d’Aubusson pouvaient utiliser jusqu'à 12 fils au centimètre. 2. Pour une meilleure lisibilité, la gamme des couleurs doit être réduite: Jean Lurçat emploie un nombre limité de nuances de jaunes, d'ocres, de gris, de bleus, de verts et de rouges. Dans la tapisserie traditionnelle, les liciers avaient à leur disposition plusieurs milliers de couleurs différentes. 3. La laine seule doit être utilisée, à l'exclusion de toute autre matière plus raffinée, notam ment la soie, dont la brillance rappelle le fini de la peinture à l'huile. 4. Enfin, le carton fourni par l'artiste aux liciers1 doit comporter des lettres et des numéros renvoyant précisément aux teintes des fils de laine. Cette technique du carton numéroté est plus rapide et plus fiable: il ne peut plus y avoir d'écart entre la couleur imaginée par le peintre et celle mise en œuvre par les liciers dans le tissage. Le renouveau de la tapisserie Grâce à ces quatre recommandations techniques, la tapisserie devient plus accessible. Son langage se simplifie et gagne en force. Le temps de tissage et le prix des œuvres diminuent, leur diffusion est facilitée. Parallèlement, une nouvelle génération d'artistes, influencée par Jean Lurçat, impose le renouveau artistique. Ainsi, la tapisserie connaît après 1945 un grand succès qui fait suite au déclin du début du 20 e siècle. (Source : Journal de l’exposition « Jean Lurçat Tapisseries (1940-1965) du 29 novembre 2008 au 17 mai 2009 » Journal réalisé par L’Académie des Beaux-arts, Institut de France) 1 Ou « lissier » : personne qui exécute des tapisseries de lice (ou lisse) - Lice : (du latin licia « fils de trame ») : Pièce d’un métier à tisser qui maintient les fils de chaîne – Trame : ensemble des fils qui se croisent avec les fils de chaîne, dans le sens de la largeur pour constituer un tissu. 3 Quelques symboles utilisés par Jean Lurçat Le coq paré de cornes de taureau symbolise le principe mâle, celui « qui perpétue… », selon les mots du « peintre cartonnier »2. Le serpent est chez Jean Lurçat un animal ambivalent3. Tantôt maléfique et mortel, tantôt symbole de régénération. (…) :R. Le coq est un des animaux favoris de jean Lurçat. Il annonce par son chant le jour qui se lève : c’est donc un symbole d’espoir. Il constitue aussi un champ d’expérimentations plastiques permettant è l’artiste de tester diverses formes et couleurs.(…) Liberté, 1946, atelier Picaud, Aubusson, musée Jean Lurçat de la tapisserie contemporaine. © Adagp 2 Voir page 3. 3 Qui comporte deux composantes de sens contraires.