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RE D'ESPOIR R TE s es e A u s e co N° 50 octobre 2010 étr urs de l'enfance en d S E EV R B ES LL E UV NO TERRE D'ESPOIR SOMMAIRE l Terre d’Espoir à COLVA (GOA - INDE) Actions du 01/11/2009 au 30/03/2010 - Janine : enfin de retour à Colva Au se - Deux jeunes Françaises à Colva s . Nillappa . Michael . Ravi e l'enfance en d s dé ur o tr c e es . Putilik . Ariston . Ventia . Shanta . Lénaïc . Solène (Bénarès) INDE - Hilda Moal : La Kumbha Mela - Télé Paris Obs du 19 juin 2010 GOA - “Portées disparues” Extrait d’article par Richard Cannavo - Gomantak Times à GOA INDE - Petit déjeuner du cœur - Un ange sans ailes Article paru le 24 février 2010 Tamil Nadu Des bénévoles sur le terrain Local vêtements Landerneau Bretagne (29) Dons des parrains l Landerneau : le local à vêtements l Terre d’Espoir remercie... l L’Assemblée Générale de Terre d’Espoir l Extraits de vies : photos TERRE D'ESPOIR - Mairie de BERRIEN - 29690 - Tél / Fax : 02.98.99.02.87 Coordonnées bancaires : Crédit Mutuel de Bretagne Gouesnou Banque : 15589 - Guichet : 29768 - Compte : 00329181940 CLE RIB : 63 TERRE D’ESPOIR A COLVA- GOA année 2009 - 2010 Actions du 1 er novembre 2009 au 30 mars 2010 Janine : enfin de retour à Colva Après un voyage quelque peu agité, j’ai atterri à Bombay sans valise, elle était restée bloquée à Londres, je l’ai récupérée treize jours plus tard ! Lénaïc et Solène sont arrivées à Colva le 3 novembre, toutes deux étudiantes dans une "business school" à Lyon, elles venaient me rejoindre pour un stage de deux mois. Le petit déjeuner aurait déjà dû commencer car Nillappa avait prévenu Santosh, notre cuisinier, de mon arrivée. Malheureusement l’emplacement où nous avions l’habitude de servir le "bhadgi pao" n’était pas libre et Santosh pas très pressé d’en trouver un autre avant mon arrivée. Pourquoi me direz-vous ? La place, ces trois dernières années, était prêtée par un de ses amis, qui, cette saison, avait loué cet endroit à des joueurs de cartes. Santosh devait donc en trouver un autre, mais le problème était qu’il ne voulait pas payer et comme en Inde rien n’est jamais gratuit, il avait imaginé que Terre d'Espoir allait payer la location. Nous lui avons toujours payé chaque petit déjeuner le même prix que dans n’importe quel petit restaurant local, il n’était pas question de payer en plus la location de l’emplacement. Après trois jours de recherches sans résultat et beaucoup de discussions, Santosh a décidé de rentrer chez lui au Tamil Nadou. Aroun, dont les parents avaient commencé il y a plus de vingt ans à servir le bhadgi aux enfants (ils préparaient les repas sur une charrette roulante) a repris le flambeau et l’a très bien fait ! Lénaïc et Solène ont accompagné la mise en place, un peu étonnées de la complexité des transactions en Inde ! De plus il s’est mis à pleuvoir, une très grosse pluie de mousson, Marie-Thérèse nous avait donné des K-way pour les grands enfants, ils nous ont rendu service car il a plu pendant 10 jours. Lénaïc et Solène, stagiaires très consciencieuses étaient sur le terrain tous les matins à 7 h pour le petit déjeuner des enfants et aussi dès 13 h pour le repas des écoliers. Après l’école elles ont fait du soutien scolaire à un groupe d’enfants qui les a beaucoup regrettées. Après dix années de dur labeur à Colva, Hilda a décidé, au grand désespoir des enfants, d’arrêter son atelier de couture. Kari, une amie Norvégienne, avait l’an dernier découvert cet atelier, et avait souhaité le poursuivre. Elle est venue cette année avec deux amies, Marit et Helle. Pendant deux mois elles ont fait de la couture et du dessin avec les enfants. Marion nous a, comme à son habitude, amené d‘Allemagne plus de trente kilos de vêtements pour les enfants. Nadège a terminé la saison avec moi et nous allons attaquer la nouvelle saison ensemble. Nous avons nourri jusqu’à 282 enfants le matin, et à midi 70 qui vont très régulièrement à l’école. Les produits de consommation courante, légumes, fruits, riz, essence etc... ont beaucoup augmenté, mais les salaires ne suivent pas, la vie est donc de plus en plus difficile pour les pauvres. Le petit déjeuner a augmenté de 1 roupie par enfant et le repas de midi de 5 roupies. Environ 2/3 des enfants sont scolarisés, certains plus ou moins régulièrement, nous avons assuré le matériel scolaire, les cartables, les chaussures et chaussettes pour chacun d’entre eux, les uniformes pour 85, nous avons fait réparer les bicyclettes, couper les cheveux, payé les pique-niques pour 162 enfants. Comme chaque année, nous avons eu beaucoup de malades, les mauvaises conditions de vie et d’alimentation y contribuent largement. Bronchites, otites, infections à staphylocoques, malaria, recrudescence de tuberculoses pulmonaires, problèmes dentaires etc…font partie du quotidien. La consultation chez le médecin est passée de 80 à 100 roupies et le prix des médicaments a aussi augmenté. Beaucoup de familles ne gagnent pas plus de 50 roupies par jour (1 euro vaut environ 60 roupies). Janine GAIDDON Putilik nous a quittés début août après une longue et très pénible maladie. Depuis plusieurs mois il était grabataire et Terre d'Espoir avait pris en charge le salaire d’une jeune infirmière qui se rendait chaque jour à son domicile pour soigner ses escarres. Terre d'Espoir a assuré pendant quatre ans le financement de tous ses traitements et hospitalisations. p. 2 Ariston est un petit garçon de trois ans atteint de leucémie. Après le diagnostic de la maladie il est maintenant soigné à Bombay. Terre d'Espoir a pris en charge une partie de son traitement. Ventia, opérée du cœur l’an dernier, va très bien, elle a grandi et est d’une activité débordante. Shanta a commencé ses études de sage-femme. Nillappa, qui a repris ses études l’an dernier, va passer l’équivalent du bac en 2011. Michael est depuis un an cuisinier du ministre de la défense à Koweït. Ravi qui a terminé informatiques, maintenant à du Karnataka) grosse firme social est à ses études t r a v a i l l e Bangalore (état dans une dont le siège Monaco. Deux jeunes Françaises à Colva Solène à Colva Dès notre arrivée, Janine nous a proposé d’aider certains enfants à faire leurs devoirs. Etant simplement deux pour cela, nous ne pouvions proposer notre aide à beaucoup d’enfants. Nous l'avons donc proposée tout d’abord aux plus grandes filles (âgées de 12 ou 13 ans). En effet, c’est à cet âge que les filles sont le plus susceptible d’arrêter l’école et dans de nombreux cas, d’être mariées. De plus, c’est vers 12 ans que les jeunes filles de Colva doivent changer d’école pour passer dans la classe supérieure. Or ce changement d’école est bien souvent délicat et les jeunes filles peuvent se décourager. Il était donc important pour nous d’aider quelques-unes unes de ces jeunes filles à garder confiance en elles. C’est donc avec trois de ces grandes filles (Shoba et Jugunu 12 ans et Laxmi 13 ans) accompagnées de certains frères et sœurs plus jeunes, que nous avons commencé nos ateliers d’aide aux devoirs toutes les après-midi vers 15h. Avec le temps, certains de nos élèves se sont découragés et bien souvent, seuls Shoba, Laxmi et Megrajh, le petit frère de Laxmi, étaient présents avec leurs cahiers d’anglais, d’histoire, de sciences naturelles ou de physique. Cela a d’ailleurs été parfois bien difficile pour nous de nous souvenir de nos cours de physique de collège sur la combustion ou ce genre de choses obscures. Plus que de l’apprentissage, notre rôle était aussi de nous intéresser aux enfants, de leur montrer que nous croyions en eux et que nous voulions les aider à poursuivre leurs études. Bien souvent, nous terminions nos séances par un goûter et une partie de cartes. J’avais en effet emporté un jeu de Jungle Speed, ce sont des cartes comportant formes et couleurs différentes, ce qui nous permettait de jouer sans avoir vraiment besoin de parler la même langue. Régulièrement, Sumita, la sœur aînée de Laxmi et Megrajh, jouait avec nous bien qu’elle ne parle pas un mot d’anglais. Il nous est même arrivé de jouer avec les voisines attirées par les rires des enfants. A mesure que nous avons aidé Laxmi et Megrajh, nous avons également fait la connaissance de Sumita, la fille aînée de la famille, âgée de 15 ans. Sumita n’a jamais eu la chance d’aller à l’école. Etant l’aînée de la famille, elle doit quotidiennement s’occuper des plus jeunes et des tâches ménagères, pendant que ses quatre plus jeunes frères et sœurs vont à l’école chaque jour et que sa mère vend vêtements et bijoux aux touristes sur la plage pour faire vivre sa famille. Ce qui était très frappant pour nous, c’était la différence de préoccupations entre nous, deux jeunes Européennes de 20 ans, qui avons la chance de faire des études supérieures avec le soutien de nos familles, et cette jeune fille à peine plus jeune qui ne sait pas combien d’années il lui reste avant d’être mariée et d’avoir son premier enfant, cette jeune fille dont les yeux nous disaient à quel point elle aurait aimé lire le hindi ou encore parler l’anglais. Et les rires qu’elle partageait avec ses frères et sœurs et avec nous lors de nos parties de cartes nous faisaient nous demander combien de fois par an Sumita avait l’occasion de s’amuser. Trois semaines avant notre retour en France, nous avons rencontré Karna, une femme Suédoise que Janine connaissait déjà. Karna et son mari d’origine indienne vivent en Angleterre mais passent une grande partie de l’année à Colva. En discutant avec Lénaïc et moi, Karna a trouvé notre travail avec les enfants intéressant et a souhaité venir nous voir une après-midi. Nous avons bien sûr accepté, et elle a été enthousiasmée par cette petite aide que nous apportions aux enfants. En quelques semaines de travail avec Laxmi, nous avons bien vu ses grandes difficultés à s’adapter à sa nouvelle école et notamment au fait que la très grande majorité des cours ait lieu en anglais (même les cours d’histoire et de sciences sont en anglais !). Mais ce que nous avons surtout vu, c’est sa volonté de poursuivre l’école et d’échapper à un mariage prématuré. En quelques semaines, elle a fait beaucoup d’efforts pour surmonter sa timidité et essayer de formuler ce qu’elle avait envie de nous raconter en anglais (ce qu’elle avait fait le week-end par exemple). Nous avons donc signifié à Janine notre regret de rentrer en France et de ne pas pouvoir p. 3 continuer à aider Laxmi ainsi que notre crainte pour son avenir étant donné ses difficultés en anglais. Et c’est avec une grande joie que nous avons appris à notre retour en France que Karna et son mari avaient repris notre soutien scolaire auprès de Laxmi et de son petit frère Megrajh. Enfin, Janine a inscrit Laxmi à des séances de soutien scolaire pour le temps où Karna ne sera pas à Goa. Ces quelques mois d’aide, quelle que soit leur durée, nous donnent l’espoir que Laxmi continue à aller à l’école, que ses frères et sœurs continuent et que leurs propres enfants seront scolarisés eux aussi… Solène LABOUTE Quand Solène a écrit son aventure à Colva elle ne savait pas que Sumita, la sœur de Laxmi, était mariée depuis le mois de juin dernier. Lénaïc à Colva Solène et moi avons passé deux mois à Colva dans le cadre d’un stage que nous devions réaliser pour notre école. Il n’a pas été facile de convaincre Janine, qui avait je crois un peu peur de se retrouver avec deux adolescentes sur les bras ! Elle a tout de même fini par accepter, et nous sommes arrivées à Colva au début du mois de novembre, sans trop savoir ce qui nous y attendait. Nous avons eu quelques jours pour nous habituer à ce nouvel environnement avant de débuter le petit déjeuner, puisque Janine venait tout juste d’arriver en Inde et que les activités de Terre d'Espoir n’avaient pas encore repris. Il nous a fallu quelques jours pour nous débarrasser du statut de touristes au sein du village, le temps pour les commerçants dont les échoppes bordent la route principale, de comprendre qu’il ne servait à rien de nous héler à chaque passage, et que nous n’étions pas là pour acheter ! Heureusement, le fait d’être accompagnées par Janine nous a vite attiré la sympathie des autres villageois, et nous avons souvent été surprises de voir à quel point Janine était connue et appréciée de tout le monde. Une fois le petit déjeuner mis en place, il nous a fallu attendre plus d’une semaine avant de gagner la confiance des enfants, qui voient souvent défiler beaucoup d’Occidentaux sans savoir s’ils peuvent se fier à eux ou non. Nous avons également eu quelques difficultés à prendre confiance en nous, jeunes Européennes de 20 ans n’ayant jamais connu de difficultés majeures, face à ces enfants qui semblent déjà en savoir bien plus que nous sur la vie. Notre jeune âge nous a finalement permis de développer une grande complicité avec les enfants au cours de ces deux mois. Il faut dire que ces enfants sont pleins de vie et ne demandent souvent qu’à plaisanter et s’amuser. Malgré leurs conditions de vie difficiles, ils gardent souvent cette légèreté et cet air mutin qui permettent de rester positif. Cela est bien sûr souvent plus vrai pour les petits garçons scolarisés que pour les petites filles qui, à 7 ans à peine, sont souvent déjà responsables de plusieurs petits frères et sœurs et arrivent chaque matin avec un enfant sur la hanche et tenant un autre par la main. Cependant, même après une nuit de pluie et de grands vents qui mouillent les huttes, nous avons toujours été étonnées de voir arriver les enfants, fatigués, mais avec le même sourire et pétillement qui les animent tous les matins. Nous avons donc repris la tâche tant appréciée et redoutée à la fois par les différentes personnes s’étant rendues à Colva auprès de Janine : la distribution de crème "Fair and Lovely" et de "lipstick" comme le prononcent les enfants. Cette crème et ce baume à lèvres sont l’instant "coquetterie et superflu" que les enfants ne rateraient pour rien an monde le matin. Faites mine de vous saisir d’un tube de crème, et vous vous retrouverez soudainement entouré de dizaines de petits doigts s’élevant le plus haut possible, et de "Me, Me, Me please !", "Give me fair and lovely". S’engage alors un jeu de rapidité et de logique : déposer un bout de crème sur tous ces petits doigts tout en tentant de se rappeler qui en a déjà obtenu. Si un des enfants s’en va en riant et en se trémoussant immédiatement après avoir reçu la précieuse crème, vous avez perdu : il vous a mené en bateau et en avait déjà obtenu auparavant, peutêtre même deux fois si votre partenaire et vous avez des problèmes de communication. Nous avons également tenté de développer des talents d’infirmières en aidant Janine à soigner quelques bobos, les blessures plus sérieuses lui étant réservées. Nous avons ainsi pu constater à quel point les enfants étaient courageux… nettement plus que leurs pères qui viennent parfois également se faire soigner à grand renfort de larmes de crocodiles. Le plus étonnant est la confiance totale qu’ont les enfants envers Janine. Même s’ils ont mal, ils se laissent totalement faire, persuadés que Janine sait comment faire et qu’ils iront mieux ensuite. Cette confiance se manifeste aussi par le fait que certains enfants confient régulièrement leurs économies ou celles de leur mère à Janine qui tient un carnet et fait ainsi office de banque pour ces enfants qui n’ont pas d’autre endroit où laisser leur argent en toute sécurité. Après quelques semaines, nous avons mis en place une activité d’aide aux devoirs comme Solène l’explique dans son article. Notre intention était au départ d’organiser un cours d’initiation à l’anglais pour une vingtaine d’enfants. En effet, les enfants dont nous nous occupions sont scolarisés à l’école publique, où l’anglais n’est enseigné qu’à partir de la 4ème classe. Les enfants se rendant à l’école privée ont eux des cours d’anglais dès la première classe, et suivent très vite des cours de géographie ou de mathématiques en anglais. A partir de la 8ème classe, équivalent au passage au collège en France, il n’y a plus d’école publique à Colva et les enfants qui poursuivent leurs études doivent donc s’inscrire à l’école privée, où tous les cours sont donnés en anglais. Leurs résultats scolaires chutent même pour les plus brillants et beaucoup sont tentés d’abandonner, d’autant plus que les enfants du Karnataka se sentent souvent mal à l’aise parmi les enfants Goannais qui sont une grande majorité à l’école privée. Nous avions décidé de nous consacrer en priorité aux jeunes filles, car ce sont celles qui ont le plus de difficultés, et qui doivent se battre pour rester à p. 4 l’école. Un garçon, même s’il a de mauvais résultats scolaires, a plus de chances de rester longtemps à l’école. Une fille risque au contraire de se faire retirer tôt de l’école, surtout si ses résultats sont mauvais. Par ailleurs, les jeunes filles ont besoin de prendre confiance en elles, et de sentir qu’on leur porte de l’intérêt. Comme l’explique Solène, nous avons débuté ces ateliers avec trois jeunes filles et leurs frères et sœurs. Nous nous sommes vite rendu compte que l’une d’entre elles, Laxmi, avait besoin d’une aide constante pour faire ses devoirs, puisque, arrivée en école privée, tous ses cours étaient en anglais. Quelle que soit la matière, elle lisait donc les textes mécaniquement sans les comprendre et ne saisissait même pas les questions posées. Le défi était donc de parvenir à lui faire comprendre ses devoirs avec comme seul moyen de communication l’anglais…. alors que l’anglais est justement son principal problème. Il est frustrant de constater que cette jeune fille est brillante et aime l’école, qu’elle s’efforce de bien faire et est toujours concentrée, mais ne parvient à rien. Dans ses cahiers on peut voir des lignes de punitions : "I will do my homework" (je ferai mes devoirs) mais elle n’est évidemment pas capable de faire ses devoirs toute seule, et ses professeurs n’ont pas l’air de s’en rendre compte ou d’y attacher un intérêt quelconque. Solène s’est donc entièrement consacrée à elle la plupart du temps. J’ai parfois eu plus de difficultés avec les autres enfants car contrairement à Laxmi, ils n’étaient pas toujours très concentrés ou motivés, à l’image des enfants français qui attendent parfois uniquement qu’on leur donne la réponse. Les enfants étant dans des classes de plus de 60 élèves, ils sont simplement spectateurs, et s’ils ne comprennent pas, le professeur ne va pas s’arrêter pou réexpliquer. Seuls les plus motivés parviennent donc à s’accrocher et à suivre. Pour les autres, il est bien facile de se laisser distraire et de rêvasser. Pour eux l’école n’est pas quelque chose qu’il faille de toute façon réussir comme en France, beaucoup considèrent qu’ils ont juste quelques années à y passer, qu’ils la quitteront tôt ou tard et qu’essayer d’y réussir n’a pas vraiment d’importance. L’important est donc d’essayer de les intéresser à ce qu’ils font plutôt que de vouloir à tout prix les faire progresser rapidement. En dehors de cette activité de soutien scolaire, nous avons également essayé d’aider Janine dans l’organisation de la distribution des fournitures scolaires. Cette tâche peut sembler simple, mais son organisation n’est pas toujours des plus faciles, car les enfants apportent chacun à des moments différents des listes qui sont parfois faites par le professeur de l’école, parfois par le professeur de soutien scolaire, parfois par les enfants eux-mêmes… et même quand ce sont les professeurs qui rédigent la liste, il faut faire attention car ceux ci ont tendance à ajouter du matériel, comme par exemple deux crayons rouges au lieu d’un, afin d’en récupérer un par la suite. Il faut ensuite réussir à se repérer parmi toutes les listes, faire attention de ne pas acheter deux fois des fournitures à un enfant, et enfin organiser les expéditions en scooter à Margao, la ville la plus proche, pour ramener toutes ces fournitures. Ainsi, nos journées ont été bien remplies tout au long de ces deux mois, mais nous avons également eu le temps de nouer de belles amitiés, notamment avec Nillappa, le jeune homme employé par Terre d'Espoir, et avec son cousin Shankar. Ces deux jeunes hommes ont fait preuve d’une extrême générosité à notre égard, et ont souvent pris sur eux pour dépasser leur timidité et nous faire découvrir les alentours de Colva à bord de leurs scooters. Nous avons ainsi pu assister à une grande fête catholique à Old Goa, réunissant des Indiens de toutes religions confondues. En effet, nous avons pu découvrir une grande tolérance de la population concernant les différentes religions. A l’école il est prévu un jour férié pour chaque religion, et les enfants ne considèrent pas la religion comme un critère pour choisir leurs amis. A l’approche de Noël, la tradition veut que les enfants se regroupent par 5 ou 6 et viennent chanter le soir dans les restaurants vêtus de leurs plus beaux habits. Il est étonnant de voir que parfois dans un groupe de chanteurs, il n’y a que des musulmans et des hindous et aucun chrétien ! Les enfants s’en fichent, pour eux cela ne fait pas de différence. Un enfant Hindou qui pensait que Solène et moi étions catholiques, nous a dessiné un portrait de Jésus à chacune. Je trouve que cela est une belle marque de tolérance de sa part. Il est cependant étonnant de constater que les Indiens ont souvent du mal à concevoir le fait que l’on puisse ne pas avoir de religion ! Au final, Solène et moi avons vécu une expérience riche en rencontres en tous genres, mésaventures et quiproquos divers et variés, incompréhensions passagères, fous rires quotidiens, sweet lemon sodas, nombreuses émotions, mais nous restons surtout marquées par la bonté de toutes les personnes que nous avons rencontrées, et par l’impression d’avoir eu la chance de vivre une aventure exceptionnelle. Lénaïc GUIADER Laxmi Sumita Megrajh Assemblée Générale de Terre d'Espoir L'Assemblée Générale de Terre d'Espoir s'est tenue le 12 juin 2010 à Landerneau. Après le bilan moral et financier, l'association s'est engagée à poursuivre ses actions. Le bureau a été reconduit dans ses fonctions. L'Assemblée Générale s'est terminée par une collation. p. 5 LA KUMBHA MELA La Kumbha Mela, littéralement la fête de la cruche, est le plus grand rassemblement religieux du monde. Il réunit pendant quelques semaines plusieurs millions de pèlerins Hindous dans quatre villes saintes de l’Inde. A l’origine mythologique de ce pèlerinage est l’histoire des DEVA et ASURA (dieux et démons) qui firent alliance pour baratter la mer de lait. L’objectif était l’élaboration de l’AMITRA, le nectar d’immortalité. Une cruche contenait l’inestimable breuvage que les démons s’empressaient de voler. Pourchassés par les dieux, la bataille durait douze jours, l’équivalent de douze années de vie humaine. Pendant ces luttes, quatre gouttes tombèrent sur la terre de l’Inde, à Haridwar, Allahabad, Ujjain et Nasik. Depuis, tous les douze ans, ces villes saintes accueillent, à tour de rôle, l’immense foule de pèlerins pour la célébration de la Kumbha Mela. Il est probable que ces cérémonies remontent aux civilisations de l’Indus, il y a près de six mille ans. Les dates précises de la Kumbha Mela sont fixées par des méthodes astrologiques basées sur le soleil, la lune et Jupiter. Pour l’ensemble des sectes et des congrégations, ce pèlerinage est un point de rassemblement quasi obligatoire. Les Sâdhus, les plus grands gurus, les chefs spirituels de tout le pays arrivent par des moyens de transport très variés : chevaux, éléphants, chameaux, voitures, palanquins, chariots. Généralement les sâdhus, Naga Baba, sont les premiers à défiler sous une pluie de pétales de fleurs. Ensuite chaque groupe tente de dépasser les autres par la splendeur de son cortège. L’événement le plus important de la Kumbha Mela est l’immersion dans le Gange au moment où ses eaux se transforment en AMRITA (nectar de l’immortalité). Les Hindous pensent que s’immerger dans les eaux à ce moment-là les nettoiera de tous leurs péchés ainsi que leurs ascendants sur quatre vingt-huit générations. Les Sâdhus sont les premiers à s’immerger, ce qu’ils font nus et par deux. Lorsqu’ils ont terminé leurs ablutions, ils recouvrent leurs corps de cendres et se parent de colliers. Après la baignade des dizaines de milliers de Sâdhus, les pèlerins ordinaires peuvent accéder à l’eau. Hormis l’immersion dans le fleuve, le pèlerinage permet aux croyants Hindous de recevoir la bénédiction des sâdhus, des saints, des yogis et de faire le DARSHAN (vision du divin) qui transmet l’énergie spirituelle. Alliances, retrouvailles, échanges et discussions vont bon train. Sur les ghats (bords du fleuve) se déroulent des cérémonies où les novices, crâne rasé, prononcent leurs vœux avant d’intégrer un ordre. Pendant ces semaines, les foules finissent par être comme le fleuve : un mouvement continu, puissant et calme à la fois. Selon les heures et les lieux, le flux s’amplifie ou décroît, mais il ne cesse jamais. Hilda MOAL Les Sâdhus sont des renonçants. Ils coupent tous les liens avec leurs familles, ne possèdent rien, s’habillent d’une tunique de couleur safran symbolisant la sainteté, n’ont pas de toit et passent leur vie à se déplacer sur les routes de l’Inde et du Népal se nourrissant des dons des dévots. Terre d'Espoir remercie Joyeux Noël et bonne année à tous ! Le Rotary Club de Landerneau L’association Pays de Landerneau Athlétisme pour leurs dons Madame Humbert et Monsieur Raynaud Pharmaciens à Sizun, pour le matériel qui nous permet de faire fonctionner notre dispensaire en plein air Tous les parrains et bénévoles sans lesquels nos actions n’existeraient pas. Nous vous rappelons qu’en aidant Terre d’Espoir, Association reconnue d’utilité publique, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt. Votre don vous donne droit à un reçu fiscal. p. 6 La presse en parle (1) Télé Paris Obs du 19 juin 2010 “Portées disparues” Extrait d’article par Richard Cannavo coutume ruineuse. "Si vous avez une fille, explique On les appelle"missing Women", les femmes un sociologue Indien, on dit que c’est comme arroser manquantes : celles que l’on a empêchées de le jardin du voisin, ça ne sert à rien…" Elles sont ainsi naître. Il manquerait ainsi plus de 100 millions des milliers, ces mères amputées de leurs propres de femmes en Asie. enfants : entre élimination à la naissance et, Une tragédie humaine et sociale. phénomène plus récent, avortement sélectif, il Enveloppée dans son sari jaune, Indrani masque mal manquerait aujourd’hui 100 millions de femmes en son émotion. Les années ont passé mais le cauchemar Asie. A leur chagrin, les malheureuses génitrices ne cesse de la hanter." Je ne voulais pas tuer ma fille". doivent ajouter la culpabilité. "Ici, si la mère ne tue Sa gorge se noue."Elle était très belle, presque trop : elle pas sa fille qui vient de naître, elle devient devait être faite pour mourir..." Ce fut en tout cas son l’étrangère, elle est exclue de la communauté, destin : quelques heures après l’avoir mise au monde, explique le Dr Chezhian, membre de Terre des sous la pression de sa famille et du voisinage, Indrani a Hommes. Elle ne comprend même pas que c’est un fait ingurgiter un poison mortel à son nourrisson puis l’a crime : dans les villages, on considère qu’on peut enterré dans son jardin. Elle murmure : " Ma petite fille faire ce qu’on veut d’un enfant. Toute la pression est aurait 10 ans aujourd’hui. Je n’arrive pas à l’oublier...". mise sur la mère car, selon une croyance populaire, Comment oublier en effet ? Nous sommes en Inde du si c’est elle qui tue son propre bébé, ce n’est pas un Sud, un pays où l’on élimine encore, à la naissance, les péché. " "indésirables" : les bébés de sexe féminin. Comme le dit Le récent développement de l’échographie aura Manon Loizeau dans ce saisissant reportage réalisé encore accentué le phénomène. Officiellement avec Alexis Marrant qui leur a valu le prix Albert Londres, interdit, l’avortement sélectif est devenu un marché "naître fille en Inde est une malédiction. Aujourd’hui c’est clandestin, et très lucratif : il y a 6 millions presque un miracle". Dans ce pays, depuis toujours la d’avortements par an en Inde, et 90% sont effectués préférence va aux garçons. Dans les rites hindous, seul sur des fœtus féminins. "Je pense tout le temps aux le fils peut allumer le bûcher funéraire de ses parents : il filles que je n’ai pas eues. Je les entends crier dans est l’unique garant de leur réincarnation, celui qui leur mon ventre, je les entends qui disent, c’est quoi permet de mourir en paix. De même, en tant qu'héritier, il cette mère qui ne nous a pas laissé vivre ?" permet que les terres et les biens demeurent dans la Ce n’est rien d’autre qu’une femme au doux visage et famille. A l’inverse, la fille est perçue comme une charge au regard éteint, inconsolable. Une femme dévastée. inutile. Elle est aussi celle pour qui il faut payer la dot, une Richard Cannavo Landerneau Le local à vêtements Le local se trouve toujours dans l’ancienne cantine de l’école Saint Nicolas à Kergréis. Nous recevons beaucoup de vêtements et de bibelots. Il devient difficile de bien les exposer, bien que nous essayions de ne mettre en vente que les vêtements de saison. Nous devons refuser les meubles que l’on nous propose, faute de place. Depuis le début de l’année, un groupe de jeunes étudiants vient chercher des déguisements pour les soirées à thèmes ou les anniversaires entre copains. Nous avons aussi des mamies qui viennent chercher des tenues pour leurs petits enfants. Un groupe de théâtre a trouvé de quoi faire ses costumes (complets, chemises, cravates pour les hommes et robes pour les dames) et il y a aussi nos fidèles clients qui viennent régulièrement. Nous remercions toutes ces personnes. Cette année, nous avons fait une braderie en juillet, nous avons reçu beaucoup de monde le matin. Le local a été ouvert plusieurs fois pendant l’été à la demande de personnes voulant déposer des vêtements ou d’autres partant dans leurs familles. Ecole St Nicolas Kergréis 29800 Landerneau Faut-il envisager d’ouvrir le local une fois par semaine pendant l’été ou de faire une fermeture plus courte ? Durant l’année, certains bénévoles ont eu des ennuis de santé, nous leur souhaitons un bon rétablissement. Nous avons partagé la joie de Colette et Auguste lors de leurs noces d’or. Nous leur souhaitons encore beaucoup d’années de bonheur ensemble. Nous avons des contacts avec la mairie et plus particulièrement avec le bureau du CCAS pour l’obtention d’un nouveau local, mais nous ne sommes pas la seule association à en demander un nouveau. Marie-Thérèse GUIADER p. 7 La presse en parle (2) Gomantak Times à GOA INDE du 24 février 2010 Petit déjeuner du cœur - Article traduit de l’anglais par Sophie GUIADER Lisa Monteiro a rencontré Janine Gaiddon, une Française qui distribue depuis 21 ans le petit déjeuner à environ 200 enfants migrants et enfants des rues à Colva Beach dans le sud de Goa. Il est agréable de voir "L'Arun Café" à Colva Beach chaque matin pendant les mois les plus frais de Goa. Des enfants aux yeux gonflés de fatigue partent à pied de leurs maisons depuis aussi loin que Betalbatim et Sernabatim pour satisfaire leurs petits estomacs. Certains enfants commencent tout juste à marcher. D’autres arrivent dans les bras de leurs aînés. D’autres encore ont revêtu leurs uniformes, prêts à partir à l’école. Janine Gaiddon les attend près du café. Chaque enfant lui serre la main, lui adressant un joyeux "bonjour" et elle leur rend leurs salutations, serrant certains chaleureusement dans ses bras, appelant chaque enfant par son prénom. Les enfants les plus espiègles tendent une jambe ou un bras meurtri, et Janine, infirmière à la retraite, toujours prête avec sa trousse de premiers secours, s’occupe de leurs coupures. Tout cela avant que les enfants ne rejoignent le Arun Café où une tasse chaude de "chai" (thé au lait sucré) et un "pao bhadji" (pain et ragoût de légumes) attendent leurs estomacs qui gargouillent. Sur le chemin du retour après un repas substantiel, ils serrent de nouveau la main de la dame qui paie la note, cette fois avec un "au revoir ". Pour ceux qui ont la peau sèche, Janine applique de la crème sur leurs petits visages avant qu’ils ne partent le sourire aux lèvres. Et cela continue avec les 200 enfants qui arrivent en groupes entre 6h30 et 8h30 du matin. Un ange sans ailes Pendant cinq mois (d’octobre à mars) chaque année depuis 1989, Janine est venue de France en avion, faisant don de son temps et de son argent pour fournir un repas équilibré aux enfants défavorisés des familles de migrants. C’était en fait le mari de Janine, Jean-Louis qui avait eu l’initiative de ce projet. Janine raconte les événements qui se sont passés il y a plus de vingt ans avec son fort accent français. "J’étais infirmière en France mais j’ai dû partir plus tôt que prévu en retraite car j’ai subi plusieurs opérations de la colonne vertébrale. Mon mari était journaliste indépendant et auteur" "A ma retraite, nous nous sommes retrouvés avec du temps libre à occuper et puisque l’endroit où Jean-Louis écrivait n’avait pas d’importance, nous avons décidé de venir à Goa. Puis un matin à Colva alors que Jean-Louis prenait son petit déjeuner, il a remarqué une paire d’yeux affamés fixant chaque morceau qu’il mettait dans sa bouche. Il a invité l’enfant à venir manger", Et il a suffit de ce simple geste pour que Janine et JeanLouis fassent du petit déjeuner un événement régulier pour des enfants affamés de Colva et des environs pendant cinq mois chaque année. Ce qui est devenu l’Arun Café aujourd’hui n’était avant qu’une charrette à bras où Arun Andrews du Tamil Nadu vendait les mêmes "pao bhadji" aux enfants. Il admet qu’il sautait du lit vers 5h30 du matin afin de préparer le petit déjeuner pour ces oiseaux matinaux. A chaque voyage que Janine et Jean-Louis ont fait à Goa, le nombre d’enfants n’a cessé d’augmenter. Jean-Louis est décédé il y a trois ans, et depuis, Janine ne s’est jamais sentie seule dans son effort, aidée par des personnes de diverses origines. "Nous avons commencé avec notre propre argent, mais il y a quelques années, une association appelée Terre d'Espoir a entendu parler de notre travail et a commencé à nous aider en nous apportant des fonds", Aujourd’hui, Janine, 64 ans, peut non seulement distribuer quotidiennement le premier repas de la journée à des enfants, mais aussi le déjeuner (du poisson, du curry, du riz et des légumes) à 70 écoliers de l’école publique et de l’école Enfant Jésus à Colva. Avec du chai et du pao bhadji vendu à 12 roupies, et du poisson au curry à 30 roupies (avec 10 roupies pour chaque plat de riz supplémentaire), Janine révèle que les deux repas lui coûtent 5.000 roupies par jour. "En plus des repas, nous fournissons des uniformes, des chaussures et chaussettes, du matériel scolaire aux enfants, nous les amenons chez le médecin quand ils sont malades". A chaque voyage à Goa, Janine dépense approximativement 16.000 euros pour les enfants en cinq mois. Avec l’aide de Terre d'Espoir, elle demande aux gens de donner des vêtements en bon état. "Nous les vendons en France pour un euro ou moins, permettant aux personnes les moins aisées de les acheter. L’argent généré est ensuite utilisé pour ce projet." "Nous ne sommes pas riches" intervient Marit Solie de Norvège, en ce moment à Goa pour aider Janine. "Nous travaillons dur quand nous rentrons à la maison et ce que nous gagnons vaut beaucoup ici et ça nous permet de toucher beaucoup de gens". En dehors des repas, Janine et Marit ont des cours de couture et de peinture trois fois par semaine de 3 à 5 heures de l’après-midi, pour les filles, dans des huttes près de la plage. "J’ai aussi apporté des peintures pour les enfants et c’est adorable de les voir oublier leurs vies difficiles pendant deux heures en entrant dans un autre monde" sourit Marit, infirmière, enseignante et peintre, qui est plus qu’excitée de passer ces mois à Goa, loin du froid intense de la Norvège. Le moment du retour à la maison approche pour Janine. Que fait-elle quand elle n’est pas à Goa à prendre soin de ces enfants ? "Je m’occupe de mon jardin et je passe dans des écoles pour expliquer aux écoliers ce que nous faisons ici à Goa. Je trouve cela très important, les enfants français sont privilégiés, ils ne peuvent imaginer que des enfants en Inde manquent de nourriture". Somme toute, grâce à Janine, à chaque fois qu’elle aime et à chaque fois qu’elle donne, c’est Noël pour les enfants. p. 8
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