Accompagnement - IFP Nord Pas de calais
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Accompagnement - IFP Nord Pas de calais
2 Inter’Actions Inter’Actions DOSSIER L’accompagnement éducatif L ’accompagnement éducatif : une nouvelle mission ? Un moyen pour personnaliser davantage notre action ? Une manière d’aider le jeune à se projeter ? La tâche d’éducation est vaste, mais le fait de pouvoir la porter à plusieurs est un atout, car comme le dit le proverbe africain : il faut tout un village pour éduquer ton fils. Jean-Marie Peticlerc, venu début septembre à l’IFP partager l’enthousiasme et l’espérance au cœur que nous lui connaissons, nous disait : l’enfant ou le jeune que nous accueillons a “le droit à la cohérence des adultes qui l’accompagnent”. Vouloir cette cohérence - on pourrait dire la conquérir, c’est rendre lisible l’action collective. L’enjeu est la transmission du sens bien nécessaire aujourd’hui, notamment pour les plus petits qui, comme des éponges, “pompent” dans l’air du temps les repères pour l’exercice progressif de leur liberté. Accompagner commence avec cette exigence de cohérence de la communauté éducative. Chacun y est invité à conjuguer ses efforts avec ceux des autres pour servir un acte collectif. D’une certaine manière, le mot accompagnement nous pousse à engager cette marche ensemble. Sur ce chemin, une rencontre peut s’installer. C’est là qu’un regard ouvert, fécond, car porteur de confiance, peut donner l’envie au jeune de “tailler sa route” et faire son projet. Emmanuel Thévenin, directeur de l’IFP Des interventions à la demande Qu’il s’agisse d’information, de formation ou d’accompagnement dans votre établissement, l’IFP est à votre disposition pour répondre à tout besoin que vous aurez identifié. Prendre contact avec Christine Fermaut au 03 20 21 81 21. Accompagnement éducatif Actu Édito La semaine des 4 jours Les écoles vivent ce début d’année au rythme des quatre jours pour les élèves et des cent huit heures à répartir par les enseignants. On relève déjà les effets de ce changement d’organisation tant chez les élèves et leurs familles que chez les enseignants. L e BO n°32 du 28 août dernier statuait sur la nouvelle organisation de service des enseignants du premier degré. L’obligation de service de vingt-sept heures hebdomadaires devenait “vingt-quatre heures hebdomadaires d’enseignement à tous les élèves et trois heures hebdomadaires en moyenne annuelle, soit cent huit heures annuelles […]”. Ces cent huit heures s’organisent en : - soixante heures d’aide personnalisée, - dix-huit heures de formation pédagogique, - six heures de participation aux conseils d’établissement, - et vingt-quatre heures consacrées aux conseils des maîtres de l’école, aux relations avec les parents et à l’élaboration de projets personnalisés de scolarisation des élèves handicapés. L’aide personnalisée est un des points les plus positifs de la réforme. Les enseignants peuvent ainsi accompa- gner les élèves dont le besoin s’en fait ressentir à un autre moment que celui de la classe (le matin avant l’école, le midi ou le soir après l’école). Les élèves comme les enseignants apprécient ces temps de rencontre au cours desquelles une relation pédagogique et de confiance s’instaure autrement qu’en classe. La suppression du samedi matin a également permis de consacrer davantage d’heures à la réflexion et au travail en équipe ainsi qu’aux heures de formation. C’est un axe important dans la “formation tout au long de la vie” pour les enseignants. Une nouvelle organisation à penser Cependant, cette réforme ne va pas sans poser problème. On note tout d’abord des difficultés d’organisation pour les familles, notamment dans la gestion des conduites de leurs enfants. L’aide per- Formation initiale des maîtres et Master L’Enseignement catholique, en lien avec les facultés, est actuellement engagé dans l’élaboration des Masters conduisant aux métiers de l’enseignement et à la préparation aux concours. L ’habilitation ministérielle de ces masters est en cours. Dès la rentrée 2009, les étudiants voulant passer le concours de professeur des écoles, des collèges ou des lycées devront s’inscrire en Master s’ils ne sont pas déjà détenteur de la première année ou de la deuxième année. Une formation en alternance L’IFP travaille actuellement à la mise en place d’un Master qui propose un parcours de préparation au concours de recrutement des professeurs des écoles et un parcours de préparation au concours de recrutement des professeurs de collèges et lycées. Le principe global s’appuie sur l’alternance entre la formation en centre et la formation sur le terrain professionnel. En s’inscrivant à la première année de Master, un étudiant pourra recevoir des enseignements qui le prépareront à son futur métier. Par ailleurs, ces enseignements lui assureront, après un contrôle de connaissances, la capitalisation, en fin de chaque semestre, des crédits d’enseignement (ECTS) correspondant à tout semestre de Master européen validé positivement. Ainsi, les ECTS acquis pourront permettre à un étudiant de faire valoir officiellement la formation reçue, dans sonnalisée oblige les familles à s’organiser autrement. Les enseignants sont confrontés à d’autres difficultés : couvrir le même programme que les années précédentes avec cent huit heures en moins. C’est peut être là, un des points les plus dommageables de la réforme : comment faire un enseignement de qualité quand les enseignants ne font que “précipiter” les élèves ? Les directeurs d’école quant à eux déplorent la suppression du samedi. C’était un temps privilégié pour les parents qui ne pouvaient se rendre que le samedi à l’école et aussi un des moments de rencontre pour les associations de parents d’élèves. Une nouvelle organisation est donc à penser afin que chacun des partenaires de l’éducation puisse trouver leur place dans cette semaine des quatre jours. Audrey Destailleur L’aide personnalisée est un des points les plus positifs de la réforme. Focale Accompagnement éducatif : l’égalité des chances d’autres parcours professionnels ou universitaires. Le passage en deuxième année de Master est conditionné par la validation des deux semestres de première année. En deuxième année de Master, la préparation au concours (professeur des écoles et CAPE/CAFEP) s’intensifiera de façon à pouvoir passer l’écrit en fin de premier semestre et l’oral en fin de deuxième semestre. L’obtention du concours ne sera validée que sous la condition de la validation des deux années complètes du Master. Dans tous les cas les enseignements proposés répondent aux attentes du concours et de la construction des compétences professionnelles. Albine Courdent 3 Dossier réalisé par Christine Fermaut, Audrey Destailleur, Raymond Barbry et Florence Debrouwer Qu’il s’agisse d’aider au travail scolaire, d’initier à l’art et à la culture ou encore de soutenir la pratique sportive... un objectif prioritaire : rétablir l’égalité des chances, en donnant plus aux élèves qui en ont le plus besoin. L a mise en place de l’accompagnement éducatif s’inscrit dans les actions ministérielles contribuant à renforcer l’égalité des chances des enfants et des jeunes et à favoriser leur réussite scolaire.Toutes les familles sont attachées à la réussite de leurs enfants, mais certaines d’entre elles ne comprennent pas le fonctionnement du système éducatif et éprouvent, de ce fait, des difficultés pour accompagner leurs enfants dans leur scolarité. Le dispositif encadre donc des élèves ne disposant pas d’une ouverture culturelle et d’une aide au travail à la maison. En d’autres termes, il s’agit de donner plus à ceux qui en ont plus besoin en proposant des actions dans trois domaines : l’aide au travail scolaire, la pratique sportive et les pratiques artistique et culturelle. Jusqu’ici réservé aux collèges en Zep, le dispositif s’est étendu cette année aux écoles en Zep et se verra généraliser, l’année scolaire prochaine, à l’ensemble des écoles, collèges et lycées. Inter’Actions La mise en place de ce dispositif produit des effets non négligeables sur la représentation que peuvent avoir les élèves de l’école et de leurs enseignants. Ainsi, les enfants sont amenés à rencontrer leurs enseignants à des moments autres que ceux de la classe. L’enseignant n’est plus celui qui sait ; il est celui qui est là pour faciliter la réussite et l’engagement des jeunes. Il s’agit d’une tout autre posture que celle d’enseigner ; il est question d’accompagner, de cheminer à côté du jeune en lui portant un regard différent. Celui-ci se sent reconnu et exister différemment. On passe ainsi du statut d’élève au statut de personne. Au-delà du temps d’accompagnement, il s’agit de faire en sorte que le jeune s’investisse dans sa scolarité et retrouve sa place dans le dispositif éducatif. La finalité pourrait être de passer des temps d’accompagnement au temps de classe normale. En partenariat Le regard des familles sur l’école s’en trouve également modifié. C’est en favorisant le lien avec les familles que les partenaires éducatifs aident les parents à donner du sens à la scolarité de leurs enfants. Qui plus est, on relève une volonté de renforcer les réseaux locaux en faisant notamment appel à des intervenants de structures associatives ou des structures d’aide aux devoirs de proximité. En s’intégrant au Contrat local d’accompagnement à la scolarité (CLAS) et au Contrat éducatif local (CEL), l’accompagnement éducatif est résolument tourné vers l’extérieur. L’accompagnement éducatif élabore, de fait, un véritable projet éducatif pour l’enfant en intégrant tous les partenaires participant à sa réussite : l’école, la famille et le quartier. DOSSIER d’accompagnement qui est fondamentalement différente. Un nouveau rapport au savoir et à l’autorité y est instauré. On peut aussi se demander si l’accompagnement éducatif ne risque pas de surcharger la journée de classe des enfants et des enseignants ? De même, l’accompagnement éducatif peut dans les faits être détourné de ses intentions premières et se transformer en L’accompagnement un temps de surenéducatif peut être traînement scolaire. un bon détour Autrement dit, faire pour donner du sens toujours plus de la Si les effets positifs sont à la scolarité de jeunes même chose ! nombreux, la mise en En soi, l’accompaqui subissent plutôt place du dispositif se gnement éducatif le temps passé heurte à quelques diffipeut être un bon à l’école. cultés. Pour que le disdétour pour donner positif puisse s’étendre du sens à la scolarité à tous les élèves volontaires, il faut des de jeunes qui subissent plutôt le temps ressources, des personnes désireuses passé à l’école. Cependant, des condide prendre part à l’accompagnement tions sont nécessaires pour obtenir les éducatif. Même si ces temps d’accompa- effets visés. D’abord, l’engagement volongnement sont considérés sous le registre taire du jeune et de sa famille. Ensuite des heures supplémentaires, il n’est pas la disponibilité des adultes en charge évident de mobiliser les enseignants car de l’éducation des jeunes. Et enfin, la le partenariat prend du temps. Si l’ensei- volonté des différents partenaires, l’école, gnement est une posture évidente pour les familles, les associations et la quartier, les enseignants, certains d’entre eux ne de collaborer. se sentiront pas à l’aise dans la posture Audrey Destailleur, Raymond Barbry Les acteurs ? Pour quels rôles ? L’équipe de direction Pilote le dispositif Recrute les intervenants volontaires Veille à la cohérence des activités proposées Veille aux aspects organisationnels Font le lien avec les familles Les enseignants Sont les principaux intervenants Définissent en fonction des besoins le cadre de leurs interventions Conçoivent le contenu en fonction des élèves concernés Ils évaluent les progrès des élèves Ils sont en lien avec des personnes ressources : professeur documentaliste, responsable informatique, responsables éducatifs Le personnel non enseignant des établissements Interviennent dans la conception du projet global et peuvent participer à l’accompagnement pour une mise en œuvre plus efficace Des intervenants extérieurs Travail en partenariat avec des artistes, des professionnels de la culture, des chercheurs ou des scientifiques. Ils ne se substituent pas aux enseignants mais apportent une expérience, un savoir-faire Les parents Ils encouragent la motivation de leur enfant et veillent à faire respecter leur engagement Inter’Actions DOSSIER L’accompagnement éducatif : quelles activités ? L’accompagnement éducatif doit permettre à chaque élève de s’approprier l’enseignement délivré dans le cadre de la classe. Si les programmes sont nationaux et donc identiques pour l’ensemble des élèves, les conditions de travail à la maison diffèrent d’un foyer à l’autre. Le principe de “l’école après l’école” répond à ce souci d’égalité des chances en lien avec les compétences définies dans le socle commun. Concrètement, trois domaines sont concernés. L’aide aux devoirs et leçons Objectifs Il s’agit de proposer une “aide aux devoirs” gratuites et en cas de besoin une aide à surmonter les difficultés S’approprier des contenus vus en classe Activités possibles Soutien méthodologique : exercices de soin d’écriture, recherche documentaire, manipulation des dictionnaires en encyclopédies, utilisation du manuel scolaire Appropriation de notions vues en classe : analyser les erreurs d’une copie, lecture des annotations mises par un professeur puis élaboration de stratégies pour améliorer le travail, aide à la lecture cursive, travaux de réécriture Des ateliers spécifiques autour du rangement du classeur de tenue des cahiers, tenue du stylo, aide à la mémorisation Projets d’approfondissement interdisciplinaire en lien avec les ressources documentaires du CDI Pratiques artistiques et culturelles Activités sportives Objectifs Permettre un enrichissement culturel avec des activités nouvelles – non proposées par ailleurs dans l’établissement Permettre l’accès à toute les formes d’art Accès à la création même modeste Objectifs Objectif de santé publique : lutter contre le risque de sédentarisation des adolescents Objectif opérationnel : amener les adolescents à pratiquer de façon régulière et durable une activité physique Activités possibles Projets interdisciplinaires qui croisent les formes d’arts : architecture et photo ; arts visuels et sciences ; théâtre et écriture Travail sur l’architecture du quartier et le nom des rues dans le cadre de promenades urbaines Pratiques orchestrales et chorales Réalisation de courts métrages Activités autour de la presse, radio, journalisme, reportages Projets autour de la défense des droits de l’homme Ateliers scientifiques et mathématiques Activités possibles Activité natation pour des non nageurs ou en mal être avec leur corps (santé, handicaps, surpoids) Activité de sport de combat : boxe, escrime, arts martiaux exotiques Tennis dans les clubs de la ville Pratiques d’entretien : musculation, aérobic Préparation à l’AFPS (Attestation de formation aux premiers secours) Danse et arts du cirque Les TICE autour d’un usage individuel ou collectif et en lien avec les compétences du B2I collège L’accès au CDI pendant ces temps Pour faciliter l’accès à ces trois domaines En conclusion Il ne s’agit pas de remplacer ce qui existe mais de compléter le projet de l’établissement Cela ne doit pas donner lieu à une surcharge de travail pour l’élève Le projet global doit inclure les trois domaines Les partenariats avec l’extérieur sont bienvenus 5 Accompagnement éducatif Accompagnement éducatif 4 Accompagnement éducatif 6 Inter’Actions DOSSIER Accompagnement éducatif Différentes sources de financement des actions Ministère de l’Education nationale Activités concernées : Aide aux devoirs Pratiques sportives Pratiques artistiques et culturelles 1 – Aide en HSE Total enseignement Catholique : 323 900 HSE Un tiers de sept. à déc. 2008 Deux tiers de janv. à juin 2009 Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports Subvention au titre du CNDS (Centre national pour le développement du sport) Exclusivement pour financer les modules sportifs 3 – Subventions pour l’année 2008 France : 20 M d’euros - 12 M d’euros pour l’encadrement des projets sportifs 8 M d’euros pour subventionner l’aménagement et la rénovation d’équipements sportifs 2 – Subventions pour l’année 2009 Subvention de l’Etat accordée à l’Enseignement catholique France : 13,3 M d’euros Affectation des moyens 1 – Achat de matériel pédagogique Exclusivement pour la rémunération des personnels salariés par l’Etat 2 – Rémunération des intervenants (enseignants, personnels d’éducation, intervenants extérieurs) 3 – Prise en charge de tous les frais qui n’auraient pas été couverts par les autres subventions 950 euros par module, ou 1200 eurosmaximum par module, si l’établissement scolaire assure la rémunération de l’intervenant et que l’activité sportive nécessite l’acquisition de matériel spécifique ou l’organisation de déplacements réguliers. 1 module = 1 séance sportive hebdomadaire de 2 heures, durant un semestre scolaire (soit 18 semaines), pour quinze à vingt élèves et mobilisant une personne qualifiée, soit 36 heures d’encadrement. Démarches administratives Répartition suivant le nombre d’élèves, à raison d’une HSE our deux élèves de collège ou bien répartition en fonction des projets (décision des CAEC) Dépôt des dossiers par le chef d’établissement au CAEC ou à la DDEC courant novembre 2008. Dépôt des dossiers par le chef d’établissement auprès de la DDJS ou de la DRDJS (dates variables selon les régions) Validation Par l’académie ou la DDEC Commission d’examen des dossiers : CAEC/UGSEL ou DDE/UGSEL courant décembre 2008 Commission départementale du CNDS Possibilité de combiner les différentes sources de financement pour réaliser tous les projets des collèges. Source : UGSEL Nationale – Accompagnement éducatif – Foire aux questions Pour en savoir plus L’UGSEL, en partenariat avec les directions diocésaines a constitué un corps de référents départementaux et régionaux, pour aider les établissements à construire leurs projets. - Arras : Thierry Broux. Tél. 03 21 13 56 10. [email protected] - Cambrai : Christophe Sizaire. Tél. 06 45 17 71 04 [email protected] - Lille : Philippe Marescaux. Tél. 06 07 800 182 [email protected] Sur le site de l’UGSEL : www.ugsel.org Vous trouverez des exemples de fiches pédagogiques, boîtes à outils, la liste des contacts par région, les liens pour les circulaires ministérielles… Dans le cadre de l’animation pédagogique diocésaine, l’IFP peut intervenir dans vos établissements pour vous aider à la mise en place d’un projet autour de l’accompagnement éducatif. Cela peut se traduire par : - Un temps d’information aux enseignants sur les contenus qui peuvent entrer dans le cadre - Les liens qui peuvent être faits avec le socle commun - Un temps de travail avec l’équipe de direction… - Un accompagnement des équipes qui se lancent sur cette voie. La proposition porte uniquement sur les aspects pédagogiques - aucun financement ne vous sera demandé. Celui-ci est en effet pris en charge par la DREC dans le cadre de l’animation pédagogique régionale. Pour tout renseignement, contactez Christine Fermaut : [email protected] Inter’Actions 236 rue du Fg de Roubaix - 59041 Lille Cedex Tél. 03 20 21 97 82 - Fax. 03 20 31 36 65 E-mail : [email protected] Rédaction : Directeur de publication : Emmanuel Thévenin. Rédactrice en chef : Florence Debrouwer. Ont collaboré à ce numéro : Sylvette Ego, Cécile Dubois, Raymond Barbry, Christine Fermaut, Audrey Destailleur et Albine Courdent. Editeur : Bayard Service Edition. Chargé d’édition : Eric Sitarz. Maquette : Nicolas Haverland. Parc d’activité du Moulin, allée H. Boucher BP90060 59874 Wambrechies Cedex. Tél. : 03 20 13 36 60. Textes et photos : droits réservés. Loi informatique et libertés : les nom, prénom et adresse de nos abonnés sont communiqués à nos services internes et aux organismes liés contractuellement avec Bayard Service Edition, sauf opposition. Dans ce cas, la communication sera limitée au service abonnement. Les informations pourront faire l’objet d’un droit d’accès ou de rectification dans le cadre légal. Impression : Douriez-Bataille (59). Dépôt légal : 4e trim. 2008. ISSN : 1771-7728 Inter’Actions INITIATIVE L’art... et la manière Deux collèges de la région, deux expériences et des adultes motivés qui entraînent leurs élèves dans une aventure culturelle. Une école sans mur… souffle l’esprit des Assises. Collège Notre-Dame, Bourbourg : sculpture, théâtre et concert C’était en avril dernier, les élus de la municipalité de Bourbourg, en Flandres, décident de solliciter les deux collèges pour s’inscrire dans le projet inaugural de la rénovation du chœur de l’église SaintJean-Baptiste. Caro, un artiste anglais, a été retenu pour installer dans le chœur ses œuvres d’art contemporain. Le directeur Pascal Poublang et les enseignants d’art plastiques ont saisi l’occasion. “Ce projet a mobilisé les habitants, des associations… Et nos élèves ne tombant pas du ciel, nous trouvions logique de nous associer à la vie de la cité. L’occasion était trop belle”, souligne le directeur. Une mobilisation en équipe Des ateliers d’art plastique ont été mis en place en partenariat avec le musée de la ville de Gravelines afin de mieux initier les élèves à la sculpture et à l’œuvre de Caro.Trois cents œuvres ont ainsi été réalisées (certains élèves ont même profité de l’été pour terminer leur ouvrage), et plus de cinquante exposées jusqu’aux vacances de la Toussaint dans l’édifice religieux. Certains élèves ont travaillé sur la mise en scène d’une pièce de théâtre, d’autres encore ont préparé un concert avec Des voix en Flan- dre, d’autres encore ont contribué à des animations dans la ville. Au total, quatre cents des quelque six cents élèves que compte l’établissement ont participé. Le jour de l’inauguration, en octobre, tous les élèves étaient dans la ville accompagnés de leurs parents, eux aussi associés à l’évènement.“Au collège Notre-Dame, c’est une tradi- Le chœur de lumière (photo ci-dessus), créé par Anthony Caro pour l’église Saint-JeanBaptiste, est une commande publique de l’Etat, réalisée à l’occasion de la restauration du chœur, muré depuis sa dévastation lors de la Seconde Guerre mondiale. Visite guidée. Niveau : maternelle (grands), primaire, collège, lycée, adultes. 1 euro pour les moins de 18 ans. Gratuit pour les enfants des communautés urbaines de Dunkerque et Calais. Réservation : 03 28 22 01 42. tion, tout se fait en équipe, nous pouvons toujours tous compter les uns sur les autres : parents, enseignants, personnel administratif… Pour nous, adultes, c’est encourageant, ça crée du lien et de la solidarité ; pour les élèves c’est rassurant et cohérent. Grâce à cette forte mobilisation de tous, nous avons su faire de la qualité et montrer à la ville que l’on pouvait compter sur nous”, insiste Pascal Poublang. Florence Debrouwer Collège Pascal, Roubaix : Alta Voce ou le chœur des anges Dans la chapelle qui sert de salle de répétition, les voix portent magnifiquement et, d’emblée, l’émotion est palpable. “Je vais les écouter à chaque concert, mais même quand je les entends en répétition, à chaque fois, cette pureté dans la voix me bouleverse”, souligne Hubert Couvreur, le directeur. Vêtus de leur costume de concert, concentrés et attentifs aux directives du chef de chœur, Hubert Gressier, cinquantesept choristes entonnent à l’unisson un récital de chants chrétiens : Bach, Mendelssohn, Fauré, Mozart… Sur la base du volontariat, ces élèves, des quatre niveaux du collège, se retrouvent pendant quatre heures, chaque vendredi matin, pour répéter. Pendant ce même temps, d’autres élèves sont répartis dans les sections de hand-ball et de rugby. Avec plus de vingt-cinq concerts, soit une dizaine environ par an, et plus de quarante œuvres à son répertoire, Alta Voce parcourt la région, maisons de retraite, musées, cathédrales… L’expérience est d’autant plus exemplaire, que la maîtrise est composée à plus de moitié d’enfants d’origine étrangère. Pas moins de trente-six nationalités sont représentées dans l’établissement. “Ce chœur crée des liens très fort entre les élèves, ils découvrent des univers différents et partagent le plaisir de chanter ensemble. Ils en sont fiers et leurs parents aussi. C’est important dans l’éducation d’un enfant.” Pour fêter leur 4e anniversaire, ils partent cet hiver avec quelques enseignants pour une semaine à la montagne. Ils participeront à deux concerts : Gap et Embrun, et découvriront les joies de la neige. Du travail et du plaisir en perspective, pour développer des valeurs telles que le goût de l’effort, le calme, la discipline ou encore la solidarité. 7