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Le secteur des assurances en
Algérie en 2013
Avril 2014
© DG Trésor
Bref historique
Au lendemain de l’indépendance, plus de 160 compagnies d’assurances étrangères opéraient en Algérie. Le législateur algérien a reconduit
par la loi 62-157 du 21 décembre 1962, tous les textes en attendant la mise en place d’une réglementation. En 1966, l’Algérie indépendante
institue le monopole de l’Etat sur les opérations d’assurances (ordonnance n° 66-127 du 27 mai 1966). Les entreprises publiques
nationalisées étaient : la CAAR (Compagnie Algérienne d’Assurance et de Réassurance), spécialisée dans les risques transports et
industriels, et la SAA pour les risques automobiles, assurances de personnes et risques simples. La Compagnie centrale de réassurance est
créée en 1975. Dès lors, obligation a été faite aux compagnies d’assurances d’effectuer l’intégralité de leurs cessions au profit de la CCR. La
spécialisation a été accentuée en 1982 avec la création de la CAAT (Compagnie Algérienne des Assurances) qui s’est concentrée sur les
risques de la branche transports, prenant une part de marché de la CAAR qui détenait le monopole sur les risques industriels.
L’ordonnance n° 95-07 du 25 janvier 1995 met fin au monopole de l’Etat en matière d’assurances et permet la création de sociétés privées
algériennes. Sont «réintroduits» les intermédiaires d’assurances (agents généraux et courtiers), disparus avec l’institution du monopole de
l’Etat sur l’activité d’assurance. La loi n° 06-04 du 20 février 2006 modifie l’ordonnance 95-07. Elle généralise l’assurance de groupe, autorise
la bancassurance, institue le principe de la séparation des activés Vie et Non Vie et crée la Commission de Supervision des Assurances. Le
décret 375-09 du 16 novembre 2009, exige l’augmentation du capital des sociétés d’assurances de personnes à 1 Md DZD (contre 200
MDZD) et celui des autres sociétés dommages à 2 Mds DZD (contre 500 MDZD).
1. Principales caractéristiques du secteur de l’assurance
Selon l’étude annuelle 2012 (dernière disponible) sur les marchés mondiaux de l’assurance réalisée par la deuxième
ème
réassurance mondiale, Swiss Re, l’Algérie se classe à la 67ème place mondiale (64
compagnie de
en 2011) par le montant des primes encaissées (sur
147 pays étudiés), avec une part de marché mondiale de 0,03%, et à la 6ème place en Afrique, derrière l’Afrique du Sud (17ème), le Maroc
(53ème), le Nigéria (58ème), l’Egypte (59ème) et le Kenya (66ème) .
Selon cette étude, l’Algérie, avec l’équivalent de 1,25 Md USD de primes encaissées en 2012 (1,2 Md en 2011), participe à hauteur de 1,74 %
au marché de l’assurance du continent africain (71,9 Mds USD), qui lui-même ne pèse que 1,56 % du marché mondial (4 612 Mds USD).
1-
Un secteur encore peu développé, mais à fort potentiel.
Le taux de pénétration de l’assurance (primes/PIB) en Algérie est encore faible : le chiffre d’affaires 2013, à 114 Mds DZD, soit 1,5 Md USD,
représente 0,7% du PIB (0,6% en moyenne au cours de la dernière décennie). Ce pourcentage est beaucoup plus élevé dans les pays
industrialisés (9%) et dans les pays émergents pris dans leur ensemble (3%). Le montant des primes d’assurance/habitant s’élève à
l’équivalent de 38 USD contre une moyenne mondiale de 656 USD et le taux de couverture est d’1 point de vente pour 28.000 habitants
(contre 1/ 5000 habitants en moyenne mondiale).
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2-
Un secteur encore dominé largement par les compagnies publiques
La fin du monopole de l’Etat dans le secteur de l’assurance et l’ouverture au secteur privé sont encore récentes (ordonnance n° 95-07 du 25
janvier 1995) ce qui explique le poids encore prépondérant du secteur public qui représente les ¾ du chiffre d’affaires de l’assurance en
Algérie. Les compagnies d’assurances et de réassurance sont au nombre de vingt, 10 sociétés publiques, huit sociétés privées et deux
mutuelles. Le phénomène nouveau est la création de filiale « vie » par certaines compagnies pour respecter la réglementation qui impose la
séparation des activités Dommages et Vie en deux entités distinctes.
Neuf sociétés publiques et un monopole public de la réassurance :
 quatre compagnies généralistes opèrent dans toutes les branches d’assurances, la CAAR, la SAA, la CAAT et la CASH (filiale de la
Sonatrach). Les trois premières compagnies publiques ont créé trois filiales d’assurances de personnes en application de la loi 06/04 qui
impose aux sociétés d'assurances de séparer les assurances de dommages et celles de personnes. Les trois sociétés en question sont :
« TAAMINE LIFE ALGERIE » SPA, filiale de la CAAT ; « CAARAMA assurance » SPA, filiale de la CAAR et « Société d’assurance de
prévoyance et de santé » SPA, filiale issue du partenariat entre la SAA et la compagnie française MACIF ;
 deux compagnies publiques sont spécialisées dans l’assurance du risque crédit : la CAGEX (assurance crédit à l’exportation) et la SGCI
(assurance crédit à l’immobilier) ;
 une société publique de réassurance, la CCR, Compagnie centrale de réassurance, bénéficie des cessions préférentielles du marché et de
la garantie de l’Etat.
Neuf sociétés privées :
 2A, Algérienne des assurances ;
 Alliance Assurances (société cotée sur la bourse d’Alger).
 Axa Algérie qui a ouvert sa première agence en décembre 2011 et dispose de 2 filiales (Dommages et Vie), en partenariat avec le FNI
(36%) et la BEA (15%) ;
 Cardif El Djazaïr, première société agréée spécialisée en assurances de personnes en Algérie ;
 CIAR, Compagnie internationale d’assurance et de réassurance et sa filiale d’assurance de personnes Macir-Vie ;
 GAM, Générale d’assurance méditerranéenne ;
 « Macir-Vie » qui a obtenu son agrément par arrêté n°67 du 11 août 2011 du ministère des Finances pour la distribution des produits
d’assurances de personnes ;
 Salama Assurances (ex Al Baraka Oua Al Amane) ;
 TRUST Algeria.
Deux sociétés mutuelles pratiquent l’assurance directe :
 CNMA, mutuelle agricole, héritière de la mutualité agricole française, représente une part de marché de 6 % ;
 MAATEC, mutuelle des travailleurs de l’éducation nationale et de la culture.
La part de marché des assureurs privés a fortement progressé au cours des années 2000 pour se situer à 20% en 2008 et à 24,2% en 2013
alors qu’elle s’établissait à 5% en 1999.
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Total des primes d’assurances de dommages par branche selon l’origine des capitaux en 2013 (en Mds DZD)
Branches
d'assurances
Entreprises
publiques
Entreprises
privées
Entreprises mixtes
Total marché
Part de marché des entreprises
à capitaux privés
Automobile
42 983 783
17 673 875
652 602
61 310 260
29%
IRD
28 199 016
6 769 668
455 665
35 424 348
19%
Transport
4 248 285
1 124 253
103 108
5 475 646
21%
Agricole
2 684 362
108 314
0
2 792 676
4%
922 531
1 608
0
924 139
0,002%
79 037 978
25 677 716
1 211 375
105 927 069
Crédit - Caution
Total Marché
24,2%
Source : Conseil National des Assurances
3-
Un secteur où la part de l’assurance dommages, notamment automobile, est prépondérante, l’assurance de personnes
étant une activité en phase de démarrage.
Au sein des assurances de dommages, la branche assurance-crédit enregistre une hausse de +49% (mais ne représente toujours qu’1% du
marché), la branche assurance agricole marque une progression de +24,4% et la branche IRD (incendie, construction et risques divers) de
+10,6%. La branche assurance automobile, qui représentent 60% du marché (70% pour les compagnies privées) progresse de +16,6%, à
61,3 Mds DZD. Enfin, la branche transports enregistre une progression de +2,7% par rapport à 2011, principalement du fait des activités de
transport maritime (+7%) qui composent 65% de la branche, en raison de la progression des importations en 2013. Le transport terrestre (qui
compose 16% de la branche) enregistre également une hausse sensible, de +15%.
L’assurance obligatoire RC (responsabilité civile) de l’automobile est déficitaire (à la différence des assurances automobiles tous-risques ou
qui couvrent des risques plus larges que la seule RC) en raison de la hausse des sinistres déclarés et du coût des indemnisations, qui est
aggravé par les accidents de la route mortels et par le niveau de prime imposé par l’Etat. La prime moyenne RC actuelle est équivalente à
moins de 1500 DZD par an, soit 15 €, contre 300 € dans les autres pays du Maghreb.
L’assurance de personnes (à 8,1 Mds DZD, soit 7% du marché) est en hausse de +22% par rapport à 2012 (elle représentait alors 6,5% du
marché total, à 6,9 Mds DZD). Selon le CNA, cette hausse est principalement imputable aux assurances accidents (+41%) et aux contrats de
prévoyance collective, dont les primes sont en hausse de (+24%). Selon le Président de la SAA et de l’Union Algérienne des Assureurs et
Réassureurs (UAR), le marché de l’assurance Vie pourrait atteindre 50 Mds DZD d'ici dix ans.
Total des primes du secteur des assurances (hors acceptations internationales) en 2013 (en Mds DZD)
Chiffres d'affaires
Assurances de dommages
Automobile
IRD
Evolution 2012/2013
Au
31/12/2012
2013
2012
En %
En valeur
105 927 069
92 802 528
93,0%
93,4%
14,1%
13 124 541
61 310 260
52 580 139
53,8%
52,9%
16,6%
8 730 121
10,6%
3 401 667
35 424 348
32 022 681
31,1%
32,2%
Transport
5 475 646
5 333 913
4,8%
5,4%
2,7%
141 733
Agricole
2 792 676
2 244 563
2,5%
2,3%
24,4%
548 113
Crédit-caution
Assurances de Personnes
Total
Structure
Au
31/12/2013
924 139
621 231
0,8%
0,6%
48,8%
302 908
8 034 115
6 586 824
7,0%
6,6%
22,0%
1 447 291
113 961 184
99 389 352
100%
100%
14,7%
14 571 832
Source : Conseil National des Assurance
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Structure des primes d’assurances de dommages en Algérie au 31/12/2013
1%
Automobile
5%
3%
Transport
9%
Agricole
Crédit-caution
14 %
33
IRD
56 %
Construction
10 %
Incendie
Autresdommages
Source : Conseil National des Assurances
4-
Un secteur réglementé et encadré par le ministère des Finances. La présence des entreprises étrangères, encore faible
(environ 2% de part de marché), devrait progressivement s’accroître notamment dans l’assurance de personnes (VIE).
Le CNA (Conseil national des assurances) présidé par le ministre des Finances et administré par un Secrétaire Général permanent,
est structuré en 4 commissions (agrément, tarifs, juridique et marché) et vise la dynamisation de la profession. Il publie une note de
conjoncture trimestrielle sur son site (www.cna.dz). La Commission de Supervision des Assurances, présidée par le Directeur
Général du Trésor accorde les agréments aux nouvelles compagnies souhaitant travailler sur le marché algérien. La Direction des
Assurances, au sein de la Direction Générale du Trésor, suit l’activité des compagnies et élabore la réglementation.
La séparation obligatoire des activités Dommages et Vie, l’autorisation de la banque-assurance et l’augmentation du capital minimum des
compagnies d’assurances sont les dernières modifications importantes qui ont été apportées à la règlementation.
Le décret 375-09 du 16 novembre 2009, exigeant l’augmentation du capital des sociétés d’assurances de personnes à 1 Md DZD (contre
200 MDZD) et celui des sociétés d’assurances dommages à 2 Mds DZD (contre 500 MDZD) a contraint le développement de l’activité
Vie, les compagnies spécialisées en Vie devant mobiliser chacune un capital de 1 Md DZD, pour un marché global estimé en 2013
à 8 Mds DZD. Le développement de l’activité VIE se heurte également à l’insuffisance des produits d’épargne (marché financier quasiinexistant), au contrôle des changes qui interdit les placements à l’extérieur et à l’imposition par l’Etat d’un rendement minimum sur les
produits d’épargne difficile à atteindre avec les instruments disponibles (bons du Trésor principalement). Enfin, il convient de rappeler
que l’activité de courtage est toujours réservée aux seuls nationaux algériens.
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Rédigé par : Adrien SPERRY
Revu par : Françoise MELEY
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