Le sexe est la vie
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Le sexe est la vie
THEMA Le sexe est la vie De l’origine de l’autre Face à la simplicité du clonage, l’évolution biologique a résolument choisi la fragilité et les aléas du sexe pour la reproduction. Pourquoi et comment le sexe a-t-il été inventé ? “Thema” enquête sur la naissance du couple et l’origine de l’autre. 22.05-00.50 mardi 10 juillet 2001 Contact presse : Françoise Landesque / Isabelle Courty / Rima Matta - 01 55 00 70 42 / 73 25 / 70 43 [email protected] / [email protected] / [email protected] internet : www.arte-tv.com 22.05 1+1 Une histoire naturelle du sexe Documentaire de Pierre Morize Écrit par Pierre Morize et Sylvestre Miget “Depuis 4 milliards (France, 2001-1h06mn) d’années, les gènes Avec : John Maynard Smith, Rick Michod mènent la danse du et Pierre-Henri Gouyon sexe et de la mort. Coproduction : ARTE France, Movimento Par là, et aussi Production, INA, CNRS Images/Médias incroyable que cela puisse paraître, la Pourquoi la plupart des espèces ont-elles un mode de reproduction sexué ? Est-ce un avantage ou un handicap ? Trois scientifiques passionnés racontent avec humour la grande histoire du sexe. Il y a un milliard et demi d’années, la plupart des organismes biologiques ont “choisi” la reproduction sexuée. Les ébats sexuels se résumaient sans doute à l’origine à des échanges anarchiques, des brassages tous azimuts entre des structures vivantes. Depuis, les procédures se sont fixées, même si elles varient énormément suivant les espèces. Ce qui n’a pas changé – et qui est commun à toutes les espèces –, c’est la fonction de la sexualité : la transmission des informations contenues dans les gènes, leur brassage et leurs mutations. Mais est-ce bien la “méthode” la plus efficace ? L’existence d’espèces asexuées prouve que le sexe n’est pas indispensable. Des spécialistes analysent les vertus comparées des deux modes de reproduction, pèsent les avantages du sexe, mais mettent aussi en lumière son coût au regard de l’évolution… biologie répond de façon convaincante à des questions philosophiques éternelles : pourquoi on vit ? pourquoi on meurt ?” (Pierre Morize, biologiste et réalisateur) Les individus ne se reproduisent pas Dire que les individus se reproduisent est une grossière erreur en termes purement biologiques. En réalité, ils se contentent de reproduire leurs gènes. Par exemple, si nous avons hérité du patrimoine génétique du poisson, nous ne possédons pas ses molécules. La reproduction permet en tout cas à l’homme d’assouvir son désir d’immortalité. Mais immortalité ne signifie pas immuabilité : la reproduction sexuée s’accompagne d’une capacité à évoluer, à se diversifier selon les critères de la sélection naturelle. La loi de la jungle sévit aussi chez les gènes ! Néanmoins, les conflits ne se révèlent pas destructeurs. Le sexe élimine les mauvaises mutations et propage celles qui sont bénéfiques... Les mâles, parasites des femelles Dans la reproduction sexuée, le mâle n’intervient qu’au début. Après, c’est la femelle qui fait tout. Elle commence par jeter la moitié de ses chromosomes afin d’accueillir ceux du spermatozoïde. “Les femelles sont des êtres qui font exprès de se faire parasiter par les mâles”, résume Pierre-Henri Gouyon. Or, on sait que dans la reproduction asexuée, lorsque la femelle conserve l’intégralité de ses gènes, elle est nettement plus efficace. Comment expliquer le comportement des femelles sexuées ? Il semble que leur attitude biologique ne se justifie que par le sacrifice ou la compassion pour ces mâles inutiles… Un DVD-Rom avec et autour du film 1+1 Une histoire naturelle du sexe sortira à l’automne 2001. Il a déjà reçu le Prix Möbius Sciences. .2 1+1 Une histoire naturelle du sexe Le réalisateur Pierre MORIZE, Docteur en génétique et biologie cellulaire Après un parcours universitaire à Princeton University et à l’Institut Curie à Paris qui l’amène très souvent à la communication et vulgarisation scientifique, il décide de se tourner vers la réalisation de films documentaire scientifiques. Première réalisation : ‘L’expérience inoubliable’ (Movimento Productions, France 3) sur le PTSD (Post Traumatic Stress Disorder). Actuellement en production : ‘Les archives de Babel’, un film sur la quête scientifique de l’origine des langues, de la langue-mère unique (Movimento Productions, ARTE France). Pierre Morize s’attache à « révéler la complexité et la beauté du réel au moyen de la science et enraciner cette démarche dans une activité humaine des plus quotidiennes. » Scientifiques Pierre-Henri GOUYON est botaniste. Il est directeur du laboratoire « Ecologie et évolution » du CNRS. Il est professeur de génétique des population à l’université Paris XI – Orsay, ainsi que maître de conférence à l’Ecole Polytechnique. Ses recherches portent sur l’apparition de la sexualité. Il est l’un des coauteurs de ‘L’avatar du gène’ où il expose la théorie néo-darwinienne de l’évolution dans son ensemble. Les travaux de son laboratoire sur la reproduction du Thym ont montré les conflits entre les gènes des caractères mâles et femelles. John MAYNARD-SMITH est professeur à la School of Biological Sciences – University du Sussex en Angleterre. Il est ‘l’éminence grise’ de la biologie de l’évolution et l’un des premiers à avoir introduit avec succès les mathématiques de la « théorie du jeu » dans l’étude de l’évolution. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la génétique des populations. Rick MICHOD est chercheur en biologie évolutive à l’Université de Tucson en Arizona. Il poursuit l’hypothèse que les premières fusions cellulaires ont été favorisées par la transmission d’un ADN parasite. .3 23.15 Le déjeuner sur l’herbe Film de Jean Renoir (France, 1959-1h29mn) Scénario : Jean Renoir Avec : Paul Meurisse (Étienne Alexis), Catherine Rouvel (Nénette), Micheline Gary (Madeleine), Frédéric O’Grady (Rudolf), Fernand Sardou (Nino) Image : Georges Leclerc “Ce film fut pour nous un bain de pureté et d’optimisme. Pendant le tournage, nous nous croyions tous transformés en faunes et nymphes.” (Jean Renoir) Son : Joseph de Bretagne Montage : Renée Lichtig Musique : Joseph Kosma Production : Compagnie Jean Renoir Nénette veut un bébé toute seule. Elle se fait engager chez un biologiste adepte de la fécondation artificielle… Une fable poétique doublée d’une satire de la dictature des sciences. Un grand Renoir à redécouvrir. Nénette vit modestement en Provence chez son père, avec sa sœur et ses neveux. Elle aimerait bien un enfant, mais sans homme, car elle les trouve trop feignants. Elle découvre l’existence du professeur Alexis, biologiste qui pratique la fécondation artificielle. Afin de l’approcher, elle se fait engager chez lui comme femme de chambre. C’est alors que le grand biologiste organise un déjeuner sur l’herbe pour officialiser ses fiançailles avec la comtesse Marie-Charlotte et sa candidature à la présidence des États-Unis d’Europe. À cette occasion, la flûte du berger Gaspard déclenche une tempête : une étrange exaltation s’emparent des invités et transforme le pique-nique guindé en bacchanale… Le bonheur est dans la garrigue Avec le Déjeuner sur l’herbe, Renoir livre à la fois une comédie romantique et un conte écologiste d’avant-garde. Le film dénonce avec un humour farceur la dictature des savants au profit des choses simples et naturelles. “À bas la science !”, finit par s’exclamer, tel un satyre, le professeur Alexis, lui qui affirmait que “la fabrication des enfants doit être confiée à des spécialistes”. Le contrôle obsessionnel de la vie a cédé face au plaisir de se laisser aller à ses passions. Mère nature a déployé sa magie poétique, balayant le désir d’une amélioration technique et artificielle de l’individu… Étienne (Paul Meurisse) et Nénette (Catherine Rouvel) : cette scène a inspiré Truffaut pour la fameuse balade en vélo dans Jules et Jim. .4