Correction QSTP socialisation et culture
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Correction QSTP socialisation et culture
Proposition de correction du DS sur le chapitre « socialisation et culture », question de synthèse étayée d’un travail préparatoire Sujet : Après avoir montré que les pratiques culturelles d’un individu dépendent de son niveau de vie et de sa qualification, vous montrerez qu’elles s’expliquent également par sa socialisation familiale. NB : les phrases ou expressions en italique ne sont précisées qu’a titre indicatif. Il ne faut donc pas les indiquer dans votre copie. En outre, le plan ne doit pas apparaître donc une question de synthèse de bac. Introduction Dans le film d’Etienne Chatillez La Vie est un long fleuve tranquille, deux familles s’opposent : les Le Quesnoy (famille bourgeoise) et les Groseille (famille ouvrière). Leur mode de vie respectif sont bien différents et leurs pratiques sociales et culturelles également. D’un coté, la famille Groseille regarde la télévision, joue aux cartes et les sorties se font au centre commercial. De l’autre, la famille Le Quesnoy pratique la voile, le piano et les fêtes religieuses (accroche). Les pratiques culturelles regroupent l’ensemble des activités régulièrement effectuées par un individu, un groupe social ou plus généralement une société. On peut citer comme exemple : les sorties au théâtre, au musée, au cinéma (fréquentation de lieux culturels) ou encore la lecture de livres ou l’achat de disques (consommation de biens culturels) (définition des termes forts du sujet). Nous pouvons, dès lors, nous demander quels facteurs expliquent les pratiques culturelles d’un individu aujourd’hui en France. Il semble qu’au moins trois raisons peuvent être avancées : les pratiques culturelles d’un individu dépendent de son niveau de vie, de sa qualification et de sa socialisation familiale (problématique avec reprise des termes du sujet + cadre spatio-temporel). Dans un premier temps, nous montrerons que les pratiques culturelles d’un individu dépendent de son niveau de vie et de sa qualification. Dans un second temps, nous verrons que les pratiques culturelles d’un individu s’expliquent également par sa socialisation familiale (annonce du plan). 1. Les pratiques culturelles d’un individu dépendent de son niveau de vie et de sa qualification Chapô, introduction partielle Dans cette première partie, nous verrons que les pratiques culturelles d’un individu s’expliquent surtout (question 2) par sa qualification mais également par son niveau de vie. 1.1] Les pratiques culturelles d’un individu dépendent d’abord de sa qualification 1.1.1] La qualification d’un individu a des conséquences sur ces pratiques culturelles Des chiffres publiés par l’INSEE en 2000, nous montrent que plus un individu est diplômé plus il y a de chances qu’il ait lu au moins un livre dans l’année et qu’il a assisté à une pièce de théâtre ou à un concert. En effet, 81% des diplômés du supérieur ont lu au moins un livre au cours de l’année 2000 (question 1 ; document 1) et 57% d’entres-eux ont assisté à une pièce de théâtre ou à un concert. En revanche, les non-diplômés sont moins de 1 sur 4 à avoir lu un livre dans l’année (22% en 2000) et seulement 22% ont été au théâtre ou à un concert. Ce constat statistique peut être complété par le fait que certaines pratiques culturelles supposent des capacités d’analyse souvent acquises lors des études 1.1.2] Les pratiques culturelles d’un individu peuvent lui permettent d’augmenter sa qualification La culture personnelle d’un élève peut indéniablement lui être profitable pour la réussite de ses études. En effet, on constate que certains examens et concours comportent des épreuves de culture générale dont l’acquisition est en partie extrascolaire. On peut donc penser que des pratiques culturelles telles que le cinéma, le théâtre ou la lecture régulière de la presse ou de romans permettent aux individus de mieux réussir leurs études. 1 1.2] Les pratiques culturelles d’un individu dépendent aussi de son niveau de vie Les activités culturelles sont, pour une majorité, marchandes, c’est-à-dire payantes. Si le prix des livres (et notamment les livres de poche qu’ils soient neufs ou d’occasion) semblent abordables, les places de cinéma ou de théâtre restent encore onéreuses pour un individu d’un niveau de vie moyen. On constate statistiquement que les pratiques culturelles varient en fonction du niveau de vie (c’est-àdire le niveau de consommation) des individus. Plus le revenu d’un individu est élevé, plus il lit et plus il va au théâtre ou au concert. En effet, les 25 % des personnes les moins riches de la population française ne sont que 46% à lire et 16% à aller au théâtre ou au concert. En revanche, les 25% des personnes dont les revenus sont les plus élevés lisent dans 76% des cas et presque une sur deux va au théâtre ou au concert (49%, document 1). Conclusion partielle (ou une troisième sous-partie (1.3)) Ainsi, les pratiques culturelles d’un individu dépendent en premier lieu de sa qualification et ensuite de son niveau de vie. On constate, en effet, que les différences de pratiques culturelles sont plus importantes entre les diplômés du supérieur et les non-diplômés (54 points) qu’entre les 25% les plus riches de la population et les 25% les plus modestes (30 points ; question 2). Transition Après avoir vu que les pratiques culturelles d’un individu dépendent de son niveau de vie et de sa qualification, nous allons voir que les pratiques culturelles individuelles s’expliquent également par sa socialisation familiale. 2. Les pratiques culturelles d’un individu s’expliquent également par sa socialisation familiale Chapô, introduction partielle Dans cette seconde partie, nous verrons que les pratiques culturelles des individus s’expliquent aussi par la socialisation que cet individu a reçu dans le cadre familial. 2.1] La socialisation familiale influe fortement sur les pratiques culturelles d’un individu 2.1.1] La socialisation, une transmission de normes et de valeurs (définition de la notion de socialisation et plus précisément de la socialisation familiale). La socialisation consiste en une transmission de normes, de valeurs et de rôles qui régissent le fonctionnement de la vie en société. La socialisation permet à l’individu de devenir un « être social », capable de vivre en collectivité. Elle s’opère essentiellement par deux mécanismes : l’inculcation et l’interaction (question 4 ; question 5). La socialisation est effectuée par plusieurs agents de socialisation (école, groupe des pairs, association etc.) au premier rang desquels la famille. La famille semble être l’agent de socialisation le plus important car c’est elle qui socialise l’individu dès son plus jeune âge (socialisation primaire). 2.1.2] Le fait d’avoir des parents qui lisent a des conséquences sur les pratiques culturelles d’un individu La socialisation opérée par la famille semble être la plus prégnante pour un individu. Les mécanismes de la socialisation (inculcation et surtout l’interaction [dont l’identification]) jouent de manière significative dans le cadre familial (question 5). En effet, le fait d’avoir des parents lecteurs favorise les pratiques culturelles de l’enfant devenu adulte. Des chiffres publiés par l’INSEE montrent que 81 % (question 1) des adultes dont les parents étaient tous les deux lecteurs lisent à leur tour alors que seulement 66% des français lisent (soit un écart de 15 points par rapport à la moyenne des français, question 3). Ainsi, si les parents lisent, il y a de fortes chances (81%) que les enfants de ces derniers lisent à l’âge adulte (si aucun des deux parents ne lit ce chiffre tombe à 52%). 2.2] La socialisation a des conséquences sur la réussite scolaire et donc professionnelle d’un individu 2.2.1] Le lien étroit entre capital culturel et réussite scolaire 2 De nombreuses enquêtes sociologiques montrent le lien étroit entre le capital culturel (culture générale, diplômes, savoirs-êtres, biens culturels, sorties culturelles) et la réussite scolaire. On constate, en effet, que c’est davantage la richesse culturelle que la richesse économique qui favorise la performance scolaire (document 3). Or, si le capital culturel peut-être acquis par un individu, il est également transmis par la famille lors du processus de socialisation. 2.2.2] La thèse de Pierre Bourdieu, l’école favorise l’habitus des classes dominantes et donc la reproduction sociale Dans son ouvrage La Reproduction (1970), Pierre Bourdieu a montré que les enfants des classes dominantes (celle qui disposent de beaucoup de capitaux et notamment de capital culturel) ont plus de chances d’accéder aux grandes écoles dans la mesure où la culture scolaire est proche de leur culture familiale. A l’inverse, les enfants issus des classes dominées éprouvent davantage de difficultés du fait d’un décalage plus ou moins grand entre leur culture familiale et la culture scolaire. L’école favorise donc « l’habitus » des classes dominantes. Ainsi, les favorisés accèdent aux meilleures filières puis aux meilleures études supérieures et donc aux meilleurs emplois. En définitive, la socialisation familiale (envisagée par Pierre Bourdieu comme l’incorporation d’un habitus de classe) permet aux enfants des classes dominantes d’accéder aux emplois les plus valorisés et donc les mieux rémunérés… ce qui favorise la reproduction sociale (question 6). Conclusion partielle Ainsi, les pratiques culturelles d’un individu dépendent de la socialisation familiale qu’il a reçue. Les parents-lecteurs semblent transmettre un goût pour la lecture à leurs enfants. La socialisation opérée dans le cadre familial va également avoir un impact sur la réussite scolaire et, partant, professionnelle d’un individu. Pierre Bourdieu a, en effet, montré que l’école favorise l’habitus des classes dominantes, permettant ainsi la reproduction de la hiérarchie sociale de génération en génération… Conclusion générale de la question de synthèse Ainsi, les pratiques culturelles d’un individu dépendent de son niveau de vie et de sa qualification, d’une part et de sa socialisation familiale, d’autre part (réponse claire et précise au problème posé en introduction avec reprise des termes du sujet). En effet, plus un individu est diplômé, plus il pratique la lecture et les sorties au théâtre ou au cinéma (1.1). D’une manière plus intuitive, plus l’individu dispose d’un niveau de vie élevé, plus il peut se permettre de « consommer de la culture » (achat de livres, visite au musée ou places de théâtre) (1.2). Il faut noter qu’il semble que « l’effet-diplôme » l’emporte sur « l’effet-revenu » pour expliquer les pratiques culturelles d’un individu (question 2). Les pratiques culturelles d’un individu dépendent également de sa socialisation familiale. En effet que cela soit par inculcation ou par interaction, la socialisation des parents détermine largement les pratiques culturelles à l’âge adulte. Par exemple, les parents semblent bien transmettre le goût de la lecture à leurs enfants (2.1). La socialisation a également des conséquences sur la réussite scolaire et donc sur la réussite professionnelle d’un individu. Pierre Bourdieu a notamment montré que l’école favorise l’habitus des classes dominantes et concoure ainsi à la reproduction sociale… (2.2) (Bilan/résumé) Face à ce constat de l’inégalité des chances face à l’école, il convient de nous demander si des politiques de discriminations positives en faveur des élèves issus des classes populaires (comme c’est le cas dans les Instituts d’Etudes Politiques) ne doivent pas être généralisées… (Ouverture) 3
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