L`arthroplastie de hanche au quotidien - qualitouch
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L`arthroplastie de hanche au quotidien - qualitouch
CABINET Forum Med Suisse 2006;6:77–82 77 L’arthroplastie de hanche au quotidien Pierre-Yves Zambelli, Brigitte Jolles Hôpital Orthopédique de la Suisse Romande, Lausanne Quintessence 쎲 L’arthroplastie totale de la hanche est une opération de chirurgie orthopédique des plus courantes. Elle apporte un incontestable soulagement pour le patient souffrant d’une atteinte dégénérative douloureuse de la hanche. Pour le médecin praticien ou de premier recours, il est parfois difficile de déterminer: jusqu’à quel stade le traitement conservateur peut se justifier et donc quand adresser le patient à un centre compétent. 쎲 Le diagnostic repose sur une anamnèse complète explorant les systèmes vasculaires, neurologiques et locomoteurs. La radiographie standard, composée d’un bassin de face et d’une axiale de la hanche, reste l’examen paraclinique de choix. 쎲 Dans la phase initiale et conservatrice du traitement de la coxarthrose, la place de la physiothérapie est controversée, toutefois la mobilisation en décoaptation associée à des exercices de gymnastique proprioceptive offre un soulagement parfois durable, et cela plus particulièrement chez les patients jeunes avec des formes précoces. 쎲 Les patients qui exercent une profession sédentaire peuvent raisonnablement reprendre une activité professionnelle complète échelonnée entre le deuxième et le troisième mois. Pour les patients dont l’activité est plus intense (agriculture, travail du bâtiment), cette reprise doit être très progressive jusqu’au sixième mois. En principe, les sports de loisir sont tout à fait recommandés, mais leur pratique doit s’organiser progressivement en fonction de leur intensité, tout comme la reprise professionnelle. Summary Introduction L’arthroplastie totale de la hanche reste une des opérations les plus courantes et elle apporte un incontestable soulagement pour le patient qui souffre d’une arthrose de hanche. Si, pour le spécialiste, l’indication et la réalisation d’un tel geste sont courants, pour le médecin de premier recours, il est parfois difficile de déterminer quand adresser le patient au centre compétent, si le traitement conservateur a une place et jusqu’à quel stade de l’évolution. Les progrès des technologies en termes tribologiques et de design des prothèses sont en constante évolution, et le conseil à donner au patient de plus en plus pointu, d’autant que ce dernier a accès à une foule d’informations de qualité non prouvée par le truchement des facilités de connections internet. Après l’intervention, le délai jusqu’à la reprise des activités professionnelles ou physiques n’est pas toujours clair, tout comme les limitations ou attitudes de prudence que doit respecter le patient. Le but de cet article est d’éclairer le praticien sur ces points et sur leurs tendances actuelles. Diagnostic Hip arthroplasty in everyday practice 쎲 Total arthroplasty of the hip is an extremely common operation in orthopaedic surgery. It brings unquestionable relief to patients with a degenerative lesion of the hip. For the general practitioner or primary care physician it is sometimes difficult to decide, up to what stage conservative treatment is justifiable, and hence when to refer the patient to the appropriate centre. 쎲 Diagnosis is based on a full history exploring the vascular, neurological and locomotor systems. Standard radiography, frontal of the pelvis and axial of the hip, remains the paraclinical examination of choice. 쎲 Whether physiotherapy has its place in the initial and conservative phase of treatment for coxarthrosis is controverted, but mobilisation in decoaptation associated with proprioceptive gymnastic exercises affords sometimes lasting relief, particularly in young patients with early forms. 쎲 Patients in sedentary jobs may reasonably return to work full time, in stages during the second to third months. Those in more strenuous jobs (farming, construction) should take up work again very gradually over a period of up to six months. While the practice of leisure sports is in general fully recommended, it should be resumed on a very progressive basis depending on their intensity, as advocated for the return to work. Le diagnostic d’une atteinte dégénérative de la hanche dépend de paramètres anamnestiques et cliniques assez simples. Le symptôme cardinal est la douleur. Ce signe, le plus évident pour le patient, doit rester la motivation essentielle de l’indication opératoire. La sémiologie de la coxarthrose ou de l’atteinte dégénérative de la hanche repose sur la triade, Douleur, Raideur et Limitation de la marche (fonction). Ces signes très généraux doivent être affinés. La douleur classiquement au démarrage est plus mécanique (liée à l’activité) qu’inflammatoire (souvent nocturne). Cependant, les deux composantes sont aussi souvent intimement imbriquées. La douleur est localisée dans le pli de l’aine, la fesse ou la région trochantérienne. On ne saurait trop rappeler la classique association douloureuse ou irradiation vers le genou, s’expliquant par l’innervation sensitive de la capsule articulaire par le nerf fémoral, dont la branche sensitive terminale, le nerf saphène, chemine à Vous trouverez les questions à choix multiple concernant cet article à la page 65 ou sur internet sous www.smf-cme.ch. CABINET la face interne du genou. La raideur n’est pas un motif en soi pour poser l’indication à une prothèse totale de la hanche, cependant une raideur sévère risque de générer des douleurs invalidantes, déjà à de faibles amplitudes de mobilité, et restreignant ainsi la fonction. Les conséquences d’une limitation de la marche comme celles de toute perte de fonction restent très individuelles et dépendent de la classe d’âge des patients, de leurs espérances fonctionnelles et de leurs individualités. Il existe des questionnaires autogénérés évaluant le résultat fonctionnel postopératoire des patients en comparant le résultat postopératoire avec les objectifs que le patient avait déterminé en préopératoire avec le chirurgien. En effet, un homme professionnellement et sportivement actif n’aura pas les mêmes ambitions qu’une octogénaire. Reste à préciser si l’homme encore actif et sportif justifie d’une arthroplastie de hanche. Le diagnostic repose sur une anamnèse complète explorant les systèmes vasculaires, neurologiques et locomoteurs. La radiographie standard reste l’examen paraclinique de choix. Composé d’un bassin de face et d’une axiale de la hanche, le bilan radiologique permet de poser le diagnostic d’arthrose, d’apprécier son stade (tab. 1 p) et son origine (tab. 2 p). Si ce bilan simple n’apporte pas le diagnostic, une nécrose aseptique débutante, une atteinte inflammatoire (synovite) ou une préarthrose avec des lésions périacétabulaires et capsulaires peuvent êtres évoquées. En fonction de la clinique, une IRM, éventuellement une arthro-IRM, peut être programmée. Il semble cependant raisonnable de laisser le choix de cet examen aux spécialistes. En effet, face à une clinique de lésion du labrum ou un phénomène «d’impingement», seule une arthro-IRM sera suffisamment fiable pour la localiser et des incidences particulières aideront à localiser l’atteinte voire à planifier un éventuel traitement [1]. On doit par ailleurs rester attentif à l’éventualité d’une pathologie tumorale primaire ou secondaire selon le contexte. L’arthrose primaire reste d’origine Tableau 1. Stades radiologiques de l’arthrose. I Pincement de l’interligne articulaire II I + Sclérose sous-chondrale III II + ostéophytose et/ou géode IV Destruction articulaire, perte des rapports anatomiques Tableau 2. Origines de l’arthrose. Primaire Idiopathique Secondaire Inflammatoire (synovite, PR-Reiter …) Post-traumatique Séquellaire de maladie infantile (épiphysiolyse, maladie de Perthes) Malformative, luxation congénitale Morpho-anatomique, «impingement» Forum Med Suisse 2006;6:77–82 78 idiopathique. Cependant, on distingue deux groupes évolutifs séparés. Premièrement, les patients qui développent une maladie biologique du cartilage et dont l’atteinte est progressivement pluriarticulaire. D’autres plus jeunes montrent des formes minimes de dysplasie ou de défaut de congruence qui, combinés à des microtraumatismes répétés, créent des lésions périarticulaires (labrum, capsule, ligament capitis femoris). Ces lésions perturbent le contrôle proprioceptif de centrage de la hanche et créent un cercle vicieux de destruction s’étendant au cartilage. Place du traitement conservateur Le traitement fonctionnel garde une place de choix dès le diagnostic établi. Dans le cadre d’une arthrose primaire, une période de traitement conservateur se justifie. Il associe une médication antalgique (paracétamol) et des éventuels anti-inflammatoires. Une période de repos en entretenant la mobilité articulaire apporte souvent un soulagement dans les formes évoluant par poussées. La place de la physiothérapie est controversée, cependant la mobilisation en décoaptation associée à des exercices de gymnastique proprioceptive offre un soulagement parfois durable, et cela plus particulièrement chez les patients jeunes avec des formes précoces [2]. L’injection de lubrifiant articulaire représente la limite du traitement conservateur. En dehors des risques et de la iatrogénicité potentielle du geste, les résultats dans la coxarthrose ne sont pas absolument démontrés [3, 4]. Quand adresser le patient aux spécialistes? Le recours à un spécialiste des pathologies ostéoarticulaires, rhumatologue ou chirurgien orthopédiste, dépend du diagnostic présumé, de l’âge du patient et naturellement de l’efficacité du traitement conservateur. Dans les cas où le diagnostic n’est pas clair, le spécialiste peut être mandaté pour le préciser. C’est typiquement le cas dans les situations où le bilan radiologique standard ne démontre pas de pathologies évidentes. Dans ces conditions, le choix du spécialiste dépendra du diagnostic différentiel. On préférera le rhumatologue dans un contexte d’atteinte inflammatoire éventuellement pluriarticulaire avec parfois une atteinte axiale. Chez les patients jeunes sans diagnostic inflammatoire ou face à un diagnostic d’arthrose en cas de non-réponse au traitement conservateur, le recours au chirurgien orthopédiste est plus indiqué. Une relation tripartite s’installe, impliquant le patient, le médecin de premier recours et le spécialiste. L’indication opératoire et ses modalités CABINET dépendront à ce stade de la durée de l’évolution des douleurs, de leur intensité, du degré de handicap et des possibilités d’amélioration fonctionnelle notamment chez les patients encore actifs. L’arthroplastie de hanche du début du troisième millénaire Il serait optimiste de considérer que les résultats des arthroplasties de hanche, certes excellents en termes de coût–efficacité, suffisent en 2006 [5]. Si l’indication et le choix d’un implant économiquement raisonnable sont aisés pour une personne retraitée de quatre-vingts ans, la problématique est toute autre chez le patient jeune. Les registres nationaux nordiques, suédois et norvégien ont montré que chez le patient jeune et actif, des résultats satisfaisants sont souvent limités à une dizaine d’années [6, 7]. C’est tout naturellement pour cette population particulière que des solutions parfois un peu trop expérimentales sont en constant développement. Les causes d’échecs non infectieux [8] des implants sont principalement des descellements aseptiques et les problèmes de luxations itératives. La cause des luxations prothétiques est multifactorielle (tab. 3 p), elles touchent 2–7% des patients selon les études [9]. Il faut aussi rester conscient que, dans 2–5% des cas, les patients peuvent conserver des douleurs inexpliquées, malgré des investigations difficiles excluant d’autres origines, notamment lombo-radiculaires, à la symptomatologie. Au-delà des complications techniques ou médicales qui suivent la mise en place d’une arthroplastie de hanche, la complication septique reste sans aucun doute la plus sévère. Ses conséquences nécessitent, dans la majorité des cas, l’ablation de l’implant, la stérilisation des tissus périprothétiques par une antibiothérapie locale et générale avant de procéder à la réimplantation d’une prothèse parfois dans des conditions difficiles. Ce parcours du combattant requiert un bon état général du patient et l’ensemble du processus thérapeutique s’étend fréquemment sur deux à trois mois. Heureusement, l’antibiothérapie préventive, le soin porté au geste chirurgical et les conditions techniques des blocs opératoires modernes permettent de limiter ces complications septiques dramatiques à moins de 1%. Tableau 3. Causes des luxations prothétiques. Intrinsèque Traumatique Neuromusculaire (trouble de la coordination) Extrinsèque Chirurgicale (hématome, respect des tissus) Voie d’abord Vice de position des implants Caractéristiques des implants Forum Med Suisse 2006;6:77–82 79 Le mode de fixation Si pour l’acétabulum, la plupart des auteurs s’accordent pour reconnaître la supériorité des implants de type «metal-back»1 par rapport au simple cotyle cimenté en polyéthylène, dans le cas de la tige, il n’a pas été démontré une supériorité de l’un ou l’autre des modes de fixations. Chez les personnes très âgées, on pourrait utiliser un implant acétabulaire non cimenté en réponse aux pressions économiques constantes. Les tiges cimentées ont longtemps démontré une longévité supérieure. Mais dans le cas spécifique des patients de moins de 50 ans, il semble que les résultats des implants soient supérieurs, sur les courbes de survies à plus de 15 ans, s’ils sont non cimentés. La soi-disant maladie du ciment n’est à ce jour plus d’actualité, et le descellement aseptique des implants est dû principalement à une réaction inflammatoire avec formation de granulomes lytiques en réponse à la libération de particules d’usure, résultant du frottement de la bille prothétique dans la cupule acétabulaire ou du cône prothétique contre le rebord de la cupule («impingement»). Les prothèses non cimentées, majoritairement en alliage de titane, sont fréquemment recouvertes d’un manteau calcique qui a pour but d’en accélérer la fixation. Les couples de frottement La réponse des ingénieurs en tribologie2 est l’amélioration des couples de frottement par divers procédés. Ces recherches sur les couples de frottement répondent à deux objectifs: a) diminuer le volume des particules d’usure; b) autoriser des diamètres de bille supérieurs aux classiques 28 ou 32 mm ce qui apporte une amélioration de la stabilité prothétique. Le couple de frottement classique associe une bille d’acier, de chrome cobalt ou mieux de céramique avec une cavité prothétique acétabulaire de polyéthylène. Des traitements améliorant les propriétés physico-chimiques des polyéthylènes par réticulation semblent prometteurs mais encore un peu expérimentaux. Ils autoriseraient avec des taux d’usure comparable des diamètres de 36 ou 38 mm, gages d’une plus grande stabilité. Le polyéthylène, gros pourvoyeur de particules très inflammatoires, est progressivement abandonné dans ces indications particulières au profit de cotyles en céramiques ou par des couples métal–métal. Les cotyles en céramique, parfois avec une couche de polyéthylène intermédiaire et un interface métallique contre l’os offrent le meilleur couple de frottement théorique mais 1 Implant acétabulaire dont la face de fixation osseuse est métallique, souvent un alliage de titane. 2 Discipline de la science des matériaux qui s’occupe des frottements. CABINET des fractures sont possibles avec une incidence dans la littérature qui est de l’ordre de 1 sur dix mille. Le couple métal–métal (fig. 1 x) qui a le vent en poupe actuellement semble être la meilleure solution du point de vue tribologique avec des diamètres qui augmentent jusqu’à plus de 50 mm [10]. Ces couples très stables génèrent des taux variables de particule et surtout d’ions métalliques, dont la taille pose peu de problèmes inflammatoires, mais on doit rester très prudent sur leurs conséquences toxicologiques à très long terme notamment sur le rein, le foie ou la moelle hématopoïétique [11]. Une évolution des prothèses à couple métal– métal sont les prothèses dites de «resurfacing» qui associent une tête de grand diamètre à un mode de fixation plus économique pour l’os du fémur proximal (fig. 2 x). Ces prothèses, qui ont pour certaines près de dix ans de recul, requièrent une implantation minutieuse et les problèmes «d’impingement» ou de fracture secondaire du col peuvent avoir des conséquences dramatiques sur la qualité du résultat [12]. Forum Med Suisse 2006;6:77–82 80 patients dont l’activité est plus intense (agriculture, travail du bâtiment), cette reprise doit être très progressive jusqu’au sixième mois. Les consignes de prudence dépendent en partie du type d’implant et de la voie d’abord. Il est important de libérer progressivement les amplitudes de mouvement extrême (au-delà des 90 de- La voie d’abord L’abord «minimal invasive» est actuellement la technique en vogue souhaitée par tous les patients jeunes qui veulent une prothèse qui soit la meilleure, la mieux mise, par une incision de 5 cm ... Plusieurs publications controversées n’arrivent pas à nous convaincre du bien-fondé et de l’amélioration des suites des patients opérés par voie «minimal invasive». Les risques de malpositions semblent augmenter et les dégâts musculaires, notamment dans le «minimal invasive» postérieur, sont presque aussi importants que pour un abord postérieur classique. On doit rester raisonnable, ainsi un implant de 50 mm de diamètre nécessite non pas une incision de 5 cm, mais de 50 mm x p/2, pour être placée sans surtension cutanée [13]. En effet, il faut au moins que la circonférence de l’implant soit égale à la longueur des 2 berges de l’incision. Figure 1 Prothèse non cimentée, tige surmesure et grosse tête métal–métal, chez un quadragénaire agriculteur. Séquelle de traumatisme (présence d’une vis, témoin d’une ancienne ostéosynthèse de l’acétabulum). Suites postopératoires, reprise professionnelle, sport et limites ... Pour les patients encore actifs professionnellement, la pratique des sports de loisir reste un désir fréquent. Il n’est pas toujours aisé de bien planifier la reprise des activités sportives qui prend parfois autant d’importance que la vie professionnelle. Néanmoins, la plupart des sports de loisir peuvent être pratiqués sans restriction après un certain délai. Les patients qui bénéficient d’une activité sédentaire peuvent raisonnablement reprendre une activité professionnelle complète échelonnée entre le deuxième et le troisième mois. Pour les Figure 2 Prothèse dite de «resurfacing» chez une quinquagénaire active pour coxarthrose primaire. CABINET grés) et d’attendre au moins les deux premiers mois, jusqu’à ce que la cicatrisation des tissus périprothétiques, correspondant à une pseudocapsule, soit stabilisée. La place de la physiothérapie voire de l’ergothérapie dans l’enseignement d’une hygiène posturale, ne doit pas être systématique, mais appréciée de cas en cas. Généralement, pour les implants non cimentés, il est courant que les patients soient maintenus en charge partielle de 20 kg. Concernant les sports à haute énergie, on doit rester très prudent. Il est légitime de les déconseiller durant la première année. L’avènement des arthroplasties avec des têtes de grands diamètres offre certainement une sécurité supplémentaire, et c’est tout leur intérêt chez les patients jeunes. Ainsi, un patient de quarante ans à douze mois d’une prothèse de grand diamètre peut, s’il en avait la pratique initiale, reprendre le ski de piste. Mais le ski nautique ou le «wakeboard» sont à déconseiller formellement. Les possibilités sportives doivent être clairement discutées lors de l’indication opératoire, et la volonté de reprendre une activité soutenue ne constitue pas en soi une indication opératoire. Pour les patients plus âgés, moins actifs, des consignes posturales dans le but de prévenir les luxations sont difficiles à faire respecter et souvent peu réalistes. Cependant, un implant placé par voie postérieure de manière idéale ne devrait pas faire l’objet de limitations particulières (fig. 3 x). On doit éviter les flexions profondes surtout si elles sont associées à de la rotation interne ou de l’adduction. C’est un mouvement qui peut être réalisé en position assise lors de la toilette des pieds ou de la fermeture d’une boucle latérale de chaussure. Ces éléments d’hygiène posturale sont généralement enseignés durant la phase hospitalière, mais peuvent être répétés si le patient est inquiet ou très imprudent. Quelques séances d’ergothérapie suffisent. Forum Med Suisse 2006;6:77–82 81 de choix d’implant. Il est impératif d’éviter de transformer ces patients en victimes de l’expérimentation technologique, et il faut au contraire s’assurer que les choix technologiques leur apportent la meilleure garantie d’un implant stable avec un taux d’usure le plus limité possible. Parfois le niveau des activités postopératoires envisagées est déraisonnable. L’indication opératoire doit rester un moyen de soulager la douleur et non de permettre la reprise d’activités extrêmes. En principe, les sports de loisir sont tout à fait recommandés, mais leur reprise doit s’organiser progressivement en fonction de leur intensité, tout comme la reprise professionnelle. Conclusion Si la prothèse totale de hanche est une solution idéale chez un patient retraité qui souffre intensément d’une coxarthrose, l’extension de l’indication à des patients jeunes pose des problèmes Figure 3 Prothèse classique chez une octogénaire, tige cimentée, couple inox-polyéthylène diamètre 32 cm et cupule non cimentée assurée par deux vis. Références 1 Kloen P, Leunig M, Ganz R. Early lesions of the labrum and acetabular cartilage in osteonecrosis of the femoral head. J Bone Joint Surg Br 2002;84:66–9. 2 Hoeksma HL, Dekker J, Ronday HK, Breedveld FC, Van den Ende CH. Manual therapy in osteoarthritis of the hip: outcome in subgroups of patients. Rheumatology (Oxford) 2005;44:461–4. 3 Morshed S, Huffman GR, Ries MD. Related Articles, Links No abstract Septic arthritis of the hip and intrapelvic abscess following intra-articular injection of hylan G-F 20. A case report. 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CABINET Correspondance: PD et MER Dr Pierre-Yves Zambelli PD et MER Dr Brigitte Jolles Hôpital Orthopédique de la Suisse Romande Avenue Pierre-Decker 4 CH-1005 Lausanne [email protected] www.hosr.ch 7 Soderman P, Malchau H, Herberts P, Zugner R, Regner H, Garellick G. Outcome after total hip arthroplasty: Part II. Disease-specific follow-up and the Swedish National Total Hip Arthroplasty Register. Acta Orthop Scand 2001;72:113–9. 8 Zambelli PY, Fragniere B, Leyvraz PF.Painful total hip arthroplasty. Rev Med Suisse 2005;1:844–8. 9 Bystrom S, Espehaug B, Furnes O, Havelin LI; Norwegian Arthroplasty Register. Femoral head size is a risk factor for total hip luxation: a study of 42,987 primary hip arthroplasties from the Norwegian Arthroplasty Register. Acta Orthop Scand 2003;74:514–24. 10 Rieker CB, Schon R, Konrad R, Liebentritt G, Gnepf P, Shen, et al. Influence of the clearance on in-vitro tribology of large diameter metal-on-metal articulations pertaining to resurfacing hip implants. 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