Réussir son projet de plantation - La Chambre d`Agriculture de

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Réussir son projet de plantation - La Chambre d`Agriculture de
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Dossier d’information
projet
Dossier
Réussir son projet
de plantation
Choisir une forme arborée
Choisir les végétaux
Préparer son sol
Choisir son paillage
Mettre en place les végétaux
Protéger les végétaux
Entretenir la première année
Réussir son projet de plantation
Pour réaliser votre projet de plantation et assurer le bon développement des végétaux, il semble
nécessaire de rappeler les différentes opérations qui devront être réalisées.
Les techniques et les coûts évoluant régulièrement, c'est l'occasion également de mettre en perspectives les différents matériaux mis en oeuvre.
Les principes fondamentaux pour réussir son projet :
Même si planter un arbre est à la portée de chacun d'entre nous, il est recommandé de solliciter l'appui
d'un technicien pour mener à bien un projet de plantation. Les itinéraires techniques décrits dans les
fiches ne constituent qu'une information générale et de ce fait, réductrice. Le conseiller spécialisé sera en
mesure d'apporter une meilleure réponse.
Au départ, il définira avec le demandeur les enjeux et sensibilités du site. Il recherchera le projet le mieux
adapté avec le planteur (objectifs, moyens, faisabilité,...). Puis dans la phase de réalisation, il retiendra les
itinéraires techniques et les fournitures les mieux adaptées : cet accompagnement du planteur tout au
long de la démarche, gage de la réussite du projet.
Choisir
une forme arborée
De la forêt à la plaine ouverte, l'arbre champêtre est présent dans notre département sous diverses formes et organisations spatiales. Cette structuration est en lien étroit avec le sol, le réseau hydrographique, le relief, l'activité agricole et
les usages locaux. Aussi, avant de choisir les essences qui vont composer la plantation, il est déterminant de retenir la
forme arborée la mieux à même de répondre aux objectifs et au parti d'aménager retenu.
Le boqueteau
Petit boisement composé d'un cortège d'essences locales, il occupe une surface de quelques ares (inf. à 0,5 ha).
Implanté dans les terres de faibles productivités, ou difficilement exploitables en raison d'une rupture de pente,
d'une muette, ou d'une mouillère, il participe positivement à la biodiversité des plaines et milieux ouverts.
Son exploitation en bois de feu y est traditionnelle. La
protection qu'il assure au bétail est également appréciée.
Il est également mis en place dans les périmètres de captage d'eau potable pour participer activement à la phytoépuration. Sur des surfaces plus importantes, il devient
bois, puis forêt.
Dossier projet “Réussir son projet de plantation” - janvier 2012
Photo :bosquet - e.cirou
programme eva - 2
La bande boisée
Intermédiaire entre le boqueteau et la haie champêtre, la bande boisée se développe tout en longueur sur une largeur
comprise entre 6 et 12 mètres. Son implantation est bien souvent le résultat de l'abandon d'un chemin bordé de haies,
d'un fossé non entretenu, qui progressivement se ferment. Plus récemment, une implantation volontaire est apparue
dans le cadre de réorganisation foncière afin de rétablir des continuités écologiques.
Elle est également appréciée pour son impact positif dans le traitement paysager des équipements agricoles et des
zones de transition urbaine.
La ripisylve
Illust. : h.mimet
Forme particulière de la haie champêtre qui épouse le contour des cours d'eau avec des largeurs plus ou moins importantes.
Littéralement, ripisylve vient du latin ripa=berge et de sylva=forêt. Les essences dominantes sont celles des milieux humides. Le
frêne, l'aulne, les saules et le peuplier y ont
la part belle.
Élément important des corridors écologiques, elle trouve également sa place
La bande boisée
La
haie
comme filtre aux éléments polluants et
L’alignement
comme protection de berges. Associée à
une bande enherbée, elle s'inscrit pleinement dans la lutte contre la pollution nitratée des eaux.
L’arbre isolé
Le verger
L'alignement
La ripisylve
Le boqueteau
L'alignement se caractérise par un ensemble d'arbres de 1ère ou 2ème grandeur présentant un espacement important et développé en ligne. Cette structure est le plus souvent adossée à un réseau routier et/ou fluvial. L'exemple le
plus significatif est certainement celui des platanes développés le long des routes
nationales ou marquant les grands boulevards urbains.
Les essences peuvent être champêtres comme avec le frêne, l'érable, le tilleul ou le
chêne, ou plus ornementales avec le marronnier, le platane, le tulipier, ou le palmier.
L'aménageur y recherche un port et un développement identique entre sujets.
Simple ou double, l'alignement peut être un élément de mise en valeur des espaces
agricoles et tout particulièrement des belles demeures.
Photo : double alignement - e.cirou
Il est également décliné dans les zones de marais en accompagnement des fossés et
canaux. Les essences y sont le peuplier, le frêne, le saule. Conduit en futaie pour le
premier, les deux autres sont conduits en têtards. Les espacements sont alors plus faibles et l'alignement se transforme en rideau d'arbres.
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programme eva - 3
L'arbre isolé
Arbre épars marquant la limite d'un champ, l'entrée de la vigne, une intersection ou bien encore dans un champ, sa présence marque les paysages ouverts
où les lignes horizontales dominent. Il peut être fruitier (noyer, châtaignier,
cerisier, ...), forestier (chêne, frêne, tilleul,...) ou ornemental (pin parasol, chêne
vert, ...).
Photo : arbre remarquable - e.cirou
Souvent patrimonial, le propriétaire et les riverains y sont attachés. Ce n'est
souvent que par la tempête, la foudre ou la maladie qu'il disparaît, et malheureusement rarement remplacé.
Point privilégié pour les rapaces qui y trouvent un parfait observatoire, il est également apprécié des cavernicoles.
Le verger
Photo : verger de variété ancienne - e.cirou
Au même titre que la basse-cour et le potager, le verger fait partie de l'histoire de notre campagne. Il est un élément complémentaire de l'alimentation du milieu rural assurant fruits frais, confitures, boissons et fruits secs.
Il assure également une agréable transition entre les habitations et les
champs. Progressivement, il a cependant été délaissé, oublié, abandonné
avec le départ des anciens. Les variétés locales, anciennes ont été
oubliées au profit des standards du commerce.
Il présente une grande diversité de forme qu'il soit palissé le long d'un
mur, de haute tige, de basse tige dans un potager ou bien encore en fruitière, il a encore toute sa place.
Zoom : Le têtard
Appelé selon les régions émousse, ragosse, ragolle, trogne, l'arbre têtard est
caractéristique en Poitou-Charentes des zones de marais ou fonds de vallée.
C'est un arbre au tronc court surmonté d'une couronne de branches (appelée
tête) résultat d'une taille fréquente des branches. Les frênes et les saules sont les
principales essences utilisées en Charente-Maritime pour obtenir des têtards.
La fonction première du têtard était de produire du bois de chauffe facilement
exploitable dans les pâtures de marais. En période de sécheresse, il était également utilisé en fourrage pour les animaux. Pour le saule, les branches servaient
également à la vannerie ou à la ligature des ceps de vigne.
On le trouve aussi bien en arbre isolé, en alignement qu'en boisement. En vieillissant les têtards se creusent constituant des abris prisés par les cavernicoles, les
fouines, ... Sa silhouette parfaitement identifiable est fortement associée à celle
des zones humides
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Photo : frênes têtards - e.cirou
programme eva - 4
La haie
C'est probablement la structure arborée la plus emblématique de l'arbre en milieu agricole. Présente dans de nombreux systèmes agricoles, elle répond à un ensemble de fonctionnalités agricoles. Sa diversité de forme et de composition y est tout aussi
importante. De la haie basse taillée pour clôre les pâtures, au grand brise-vent, elle se décline selon la présence de différentes
strates (arborée, arbustive, buissonnante), de sa conduite (taillis, futaie, émonde,...), de sa densité et de sa perméabilité.
Répondant le plus souvent à plusieurs finalités, les haies nécessitent un entretien régulier qui permet d'en maintenir les caractéristiques, mais aussi sur un cycle plus long (12 à 25 ans) permet un rajeunissement par coupe.
Typologie simplifiée des haies de l’ouest de la France - Illustration e.cirou
Photo : paysage avec haies - e.cirou
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programme eva - 5
Choisir
ses végétaux
Une fois les enjeux et objectifs de l'aménagement définis, la forme arborée et le site de plantation retenus, il est
temps de composer la palette végétale du projet. Cette composition se base sur quelques grands principes :
• L'utilisation d'essences locales adaptées aux conditions pédoclimatiques
• Une diversité d'essences dans la composition
• Le choix de jeunes plants, le plus souvent en racines nues
• L'exclusion d'espèces ornementales ou à caractère invasif
Des essences locales et diversifiées
Choisir des essences locales, c'est avant tout mettre les meilleurs atouts du côté du projet en retenant
les végétaux les mieux adaptés au site. Cela permet également de maintenir les caractéristiques des
territoires et limiter leur banalisation et leur artificialisation.
C'est aussi l'occasion d'implanter des essences tombées dans l'oubli au profit de végétaux plus standard. C'est le cas du sorbier domestique ou bien encore du camérisier à balai qui ont été négligés
pendant plus de 30 ans.
Photo : fruits de l’églantier
cynorrhodons - e.cirou
Des jeunes plants en racines nues
Plus la plante est petite, plus la plantation est facile, la reprise assurée, la croissance meilleure et les pousses vigoureuses. Acheter
des forts sujets dans le seul but de gagner quelques années est une illusion : les jeunes plants rattrapent et dépassent en 2 à 4
ans les plants achetés en forts sujets qui coûtent 5 à 20 fois plus cher.
Les plantes en Racines Nues (RN) sont des végétaux de pleine terre qui connaissent les conditions de vie réelles dès le début de
leur croissance. A l’inverse les plantes en godets profitent de conditions artificielles particulièrement bénéfiques apportées par
les pépiniéristes.
Lors de la transplantation, les RN seront plus résistantes et auront une meilleure reprise que les godets.
Seuls certains végétaux, dont les persistants et certains feuillus, ne présentent pas de bons résultats de reprises en RN. Ils sont
alors fournis en motte ou godet par le pépiniériste.
Des plantess ornementales et invasives
Afin de garder les spécificités locales, il est recommandé d'exclure des plantations champêtres
les végétaux ornementaux, ainsi que ceux reconnus comme invasifs ou réglementés. Sur ce
dernier point, il s'agit en premier lieu des essences suivantes :
• Ailanthe (Ailanthus glandulosa)
• Sumac de virginie (Rhus typhina)
• Buddleya davidii
• Baccharis halimifolia
Photo :
floraison de Baccharis - e.cirou
• Erable négundo (Acer negundo)
• Arbre de Judée (Cercis siliquastrum)
• L'aubépine (Crataegus monogynae et oxyacantha) est
soumise à réglementation en raison de sa sensibilité au
Feu bactérien
La palette végétale
Sur les bases définies ci-dessus et en prenant soin d'observer les essences déjà présentes dans l'environnement immédiat du projet, il devient plus aisé de sélectionner les
végétaux composant la plantation.
Parmi plus d'une soixantaine d'essences conseillées et validées par les différents partenaires de l'arbre champêtre en Charente-Maritime, votre conseiller en arbre champêtre
vous aidera à choisir la palette végétale la mieux adaptée à votre situation.
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Ci-après une sélection de
quelques arbres les plus
emblématiques et/ou communs des pédo-paysages
du département.
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Le Frêne commun (le frâgne)
Fraxinus excelsior
Le frêne est étroitement lié à l'histoire de l'homme et de la paysannerie (appelé frâgne en saintongeais). D'une grande souplesse d'adaptation, il préfère les sols frais des fonds de vallées,
des berges des rivières et canaux. Pour autant, on le retrouve sur
les terres de groies et sur la côte.
Il était indispensable pour son feuillage qui faisait pleinement
partie de l'alimentation du bétail. Dans les régions pauvres en
pailles, les paysans y rembourraient même leur matelas de feuilles de frêne. Il présente des vertues médicinales (tonique, antirhumatismale, antigoutteuse,...). Le frêne représente l'image du
jeune homme intrépide.
C'est un bois exceptionnel par ses propriétés mécaniques (élasticité, résistance). Manche d'outils, queue de billard, agrès de
gymnastique, rames. Avant l'aluminium et la fibre carbone, il
était utilisé pour les roues de voitures, les skis, les raquettes de
tennis, ... Aujourd'hui encore, il est recherché pour la qualité de
son bois d'oeuvre, de son bois de chauffage et de sa croissance
rapide (exploitation en bois d'oeuvre dès 50 ans).
Photo : Frêne têtard - e.cirou
Un panel végétal caractéristique des milieux frais à humide :
Arbre de haut jet
Arbre intermédiaire
Arbuste buissonnant
• Aulne glutineux (ou vergne) 1
• Frêne oxyphylle
• Peuplier noir
• Tremble
• Chêne pedonculé
• Saule blanc
• Saule marsault 2
• Saule osier
• Sureau noir 3
• Viorne obier 4
• Bourdaine
• Prunellier 5
• Cornouiller sanguin
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Photos : e.cirou
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L’Orme champêtre (ormeau)
Ulmus campestris
L'orme champêtre est une espèce d'origine méditerranéenne qui a été
répandu par la culture dans la plus grande partie de L'Europe. Comme
le frêne et le chêne, l'orme a longtemps fait partie intégrante des paysages Charentais et plus largement du grand Ouest.
C'est à partir de François 1er que naquit l'usage de planter des ormes
sur les promenades des villes. Il permet aussi de satisfaire les besoins de
l'artillerie (moyeux de roues et crosses de fusil). Henri IV voulait border
d'ormes toutes les grandes routes du royaume et ceci, notamment
pour éviter de rémunérer les propriétaires des terrains. Il trouva aussi sa
place le long des routes, des mails, des parcs et bien sûr dans les palisses. Il est préféré au chêne et au hêtre en raison de son effet brise vent,
son feuillage utilisé par les animaux et la qualité de son bois.
Le frêne et l'orme ont à peu près le même terrain de prédilection.
Même si l'orme se satisfait de sols un peu plus secs. L'orme occupait
une place particulière parmi les espèces indigènes françaises. Arbre
des champs, des villes et des bois, sa complicité avec l'homme s'est
brusquement interrompue en 1971 avec la seconde épidémie de
Photo : Floraison d’orme champêtre - e.ciro
u
graphiose (1ère en 1919) véhiculé par des scolytes.
L'orme est en péril, et sa conservation s'est organisée pour maintenir une diversité biologique. Compte tenu de la faible résistance des ormes indigènes, le recours à des cultivars constitue l'une
des approches réalistes pour le moment si l'on veut planter des ormes résistants à la maladie. En Charente-Maritime, deux cultivars sont utilisés : Orme résista Sapporo Gold®, Orme Lutèce Nanguen®. Malheureusement, ils ne présentent ni le port, ni l'envergure de notre orme champêtre.
Un panel végétal caractéristique des plaines vallonnées de l'Aunis et de la Saintonge :
Arbre de haut jet
Arbre intermédiaire
Arbuste buissonnant
• Frêne commun
• Chêne sessile
• Tilleul à petite feuille
• Merisier 1
• Erable champêtre 2
• Alisier torminal
• Charme commun
• Pommier commun 3
• Troène commun
• Nerprun purgatif 4
• Eglantier
• Camerisier à balai 5
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Photos : e.cirou
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Le Cormier
Sorbus domestica
Le cormier est une espèce d'origine méditerranéenne qui a été
répandue pour la culture de ses fruits (les cormes ou sorbes) dans
l'ouest et le Sud-Ouest de la France. Son bois de qualité était également prisé en ébénisterie et en sculpture. Adepte des sols calcaires plutôt secs, il trouva sur les terres de groies des conditions
favorables à son développement. Même si sa présence en
Charente-Maritime est encore marquée par le nom des lieux et
communes (Corme Royal, Corme Ecluse, ...), il fut pendant de nombreuses années oubliés des planteurs et des forestiers au profit
d'espèces à croissance plus rapide (exploitation en bois d'oeuvre
à partir de 100 ans). Ce n'est que depuis une dizaine d'années qu'il
retrouve sa place dans nos campagnes aunisiennes.
De la famille des rosacées, il peut être sensible au feu bactérien et
doit donc être implanté avec précaution en veillant à ne pas
dépasser des fortes densités.
Photo : cormier en fruits - e.cirou
Arbre des sols calcaires secs, il est associé à un panel végétal caractéristique des plaines d'Aunis et de la campagne
Saintongeaise :
Arbre de haut jet
Arbre intermédiaire
Arbuste buissonnant
• Chêne Pubescent 1
• Chêne vert
• Érable de montpellier 2
• Noyer commun
• Cerisier Ste Lucie
• Amandier
• Poirier commun 3
• Prunier Commun
•
•
•
•
1
2
3
Cornouiller mâle
Cornouiller sanguin 4
Viorne lantane 5
Eglantier
4
5
Photos : e.cirou
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Le Noyer (le nougher)
Juglans regia
Arbre originaire des Balkans, il est planté depuis l'époque GalloRomaine en Charente-Maritime pour la valorisation de son huile
et par la suite pour la qualité de son bois. Planté sur les parcelles les moins bien exploitables, à l'écart des autres plantations,
il se développe s'il y trouve les conditions favorables. Arbre solitaire et de pleine lumière, il le doit à une substance toxique (la
Juglone) contenue dans ses racines et qui fait périr qui ose
s'installer à ses côtés.
Identifiable par son port robuste et court, il marque les paysages viticoles où il a trouvé sa place malgré les dommages du
temps, des tempêtes et de la perte d'intérêt. Son bois de qualité est devenu rare et recherché pour l'ébénisterie et la sculpture. C'est en particulier le bois des culèes, compris à la formation des racines ( le collet), qui présente des dessins et lignes
recherchés. C'est d'ailleurs pour cela que le noyer s'arrache et
ne se coupe pas.
Photo : noyer- e.cirou
Aujourd'hui, il retrouve grâce auprès des agri-sylviculteurs qui
le plantent ou le sèment selon les méthodes de l'agro
foresterie moderne.
Arbre des sols sains et calcaires, il est associé à un panel végétal caractéristique des terres viticoles :
Arbre de haut jet
Arbre intermédiaire
Arbuste buissonnant
• Chêne pubescent
• Robinier faux acacia
• Tilleul à grande feuille 1
• Prunier myrobolan 2
• Alisier torminal 3
• Genévrier
• Poirier commun
• Eglantier 4
• Troène commun
• Fusain d'europe 5
• Cornouiller mâle
1
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4
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Photos : e.cirou
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Le Chêne vert
Quercus ilex
L'histoire du chêne est étroitement liée à celle de l'homme au travers de l'utilisation de bois, mais également de l'agriculture et de
l'élevage. Les chênaies étaient particulièrement précieuses pour
les besoins de la marine royale. Il est également très précieux
pour la fabrication des barriques indispensables à la vinification
des vins et cognacs.
Les glands ont quand à eux été source d'alimentation pour les
animaux (notamment les cochons) mais également des hommes en période de disettes (mélange de farine de gland et de
farine de blé).
Premières essences forestières de plaines et des collines, le
chêne pédonculé et le chêne sessile couvrent le tiers des forêts.
Plus dans le Sud et notamment sur la façade littorale, on rencontre le chêne vert sur les sols calcaires et le chêne liège de
façon plus ponctuelle (Forêt de la Pointe de Suzac).
La longévité et la robustesse du chêne l'ont fait adopter par les
européens comme garant des contrats. On plantait un chêne
en limite de territoire. Il est également le symbole de la justice
(servant pour rendre la justice à son pied (St Louis) ou encore
comme gibet).
Photo : Feuilles et glands de chêne vert
- e.cirou
Panel végétal caractéristique des îles et presqu'îles :
Arbre de haut jet
Arbre intermédiaire
Arbuste buissonnant
• Chêne pubescent
• Cyprès de lambert
• Tilleul à petite feuille
• Arbousier 1
• Genet à balai
• Sureau noir 2
• Tamaris 3
• Atriplex 4
• Ajonc d'europe 5
• Nerprun alaterne
• Filaire
1
2
3
4
5
Photos : e.cirou
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Le Tilleul
Tilia Cordata
Dès l'antiquité, le tilleul a été très apprécié par l'homme.
Pour ces vertus médicinales, capables de traiter les troubles nerveux, les migraines, les insomnies et aussi contre la grippe. En
1957, année de grippe en France, on infusa 500 tonnes de fleurs
de tilleul. Le famésol (molécule odorante du tilleul), découvert
en 1923 par L. Ruzicka prix Nobel de Chimie, est très utilisé en
parfumerie.
• Pour son bois tendre valorisé en sculptures, jouets, sabots et
même embarcations.
• Pour sa qualité mellifère.
• Pour son écorce parfois utilisée comme fibre textile et tout
particulièrement pour des cordages.
Il reste également l'arbre de la révolution française avec plus de
60 000 arbres plantés en France à cette occasion. Il orne ainsi
les lieux publics, les écoles, les places de mairies.
D'une assez bonne souplesse d'adaptation, le tilleul cordata
Photo :Tilleul et ses boutons floraux - e.ciro
u
s'adapte des sols pauvres en nutriments, parfois secs. Le tilleul
platyphyllos quand à lui recherche plutôt les sols calcaires bien aérés et riches.
Originaire de l'Est du bassin méditerranéen, le tilleul argenté est plus souvent utilisé en alignement et en arbres de
parcs.
Panel végétal caractéristique des terres boisées :
Arbre de haut jet
Arbre intermédiaire
Arbuste buissonnant
• Chêne pédonculé
• Merisier
• Hêtre (milieu acide) 1
• Châtaignier (milieu acide) 2
• Alisier torminal
• Charme commun 3
• Pommier commun
• Noisetiers 4
• Houx 5
• Viorne lantane
• Buis
• Troène commun
1
2
3
4
5
Photos : e.cirou
Dossier projet “Réussir son projet de plantation” - janvier 2012
programme eva - 12
Préparer
son sol
Cette première étape est déterminante pour assurer une bonne reprise et un
bon développement des végétaux. Elle se décline en différentes techniques à
retenir selon les caractéristiques, les fragilités du sol et les spécificités du
matériel végétal mis en oeuvre (semis, bouture, jeune plant,...). D'autres critères peuvent également intervenir comme la densité et l'accessibilité du site.
Ne sont décrits ci-dessous que les trois préparations du sol les plus couramment
utilisées en espace agricole.
Photo : sol préparé pour une
plantation de haie - e.cirou
Préparation pour plantation linéaire ou en plein
Ce travail se réalise bien avant la mise en oeuvre de la plantation, de préférence de août à octobre sur un sol sec. Il comprend plusieurs étapes :
Destruction de la végétation existante (5/15 cm de profond)
Ce travail vise à l’élimination de la végétation annuelle ou
vivace présente sur le site de plantation (chiendents, orties,
chardons…).
On effectue un enfouissement ou déchaumage (mise
sous terre des débris végétaux afin d’accélérer leur décomposition et favoriser la destruction des rhizomes de chiendent par le soleil).
Il se réalise mécaniquement par griffage du sol à l’aide
d’une déchaumeuse (à socs ou à disques), d’un cultivateur
(lourd ou rotatif ).
Photo : déchaumeuse
La méthode chimique est à bannir en dehors des sites fortement envahis par des clématites, renouées du japon ou autres
espèces pouvant mettre en péril la reprise des végétaux.
Sous-solage (20/40 cm de profond)
Un sous-solage doit être mis en oeuvre afin de décompacter
en profondeur le sol. Ce défoncement du sol consiste à faire
éclater la zone compactée située 5 à 10 cm sous la semelle de
labour. Il permet d’augmenter la fissuration des sols superficiels, permettant un enracinement plus dense et plus profond
du végétal. Les outils à utiliser sont les décompacteurs lourds
ou rotatifs.
Photo : sous-soleuse
Dossier projet “Réussir son projet de plantation” - janvier 2012
programme eva - 13
Emiettement (10 cm de profond)
Pour finir la préparation du sol, une reprise superficielle permettra d’émietter et de niveler la surface du sol (réduction de
la taille des mottes, formation de terre fine) et d’apporter une
fertilisation organique.
Cet ameublissement de la couche superficielle du sol s’effectue
à l’aide d’un cultivateur (léger ou rotatif ) ou d’une herse (alternative, rotative ou à dents vibrantes).
Cette finition se fera juste avant la mise en place du paillage.
Photo : préparation fine du sol
Préparation pour plantation de fruitiers ou d’arbres en alignement
Le travail du sol se fait pour chaque implantation d’arbre. L’importance de la zone ameublie dépend du système racinaire de l’arbre. On se base sur un rapport de 4 pour 1 pour la surface à travailler (1 étant la surface du système racinaire de l’arbre) et de 2 pour 1 pour la profondeur (1 étant la hauteur du système racinaire). L’achat des arbres s’effectuant bien souvent après la préparation du sol, on retiendra un travail du sol minimum de 60L x 60l x 40h en cm. Cet
ameublissement se réalise à la pelle mécanique, au tractopelle et le cas échéant à la bêche :
• Sortir la première épaisseur de terre et la stocker à côté du trou.
• Décompacter le fond du trou sans transvaser la terre. Une attention particulière sera apportée afin d’éviter un lissage
trop important des bords. Veiller ainsi à ne pas mélanger la terre fertile de surface avec celle moins riche du fond. De
même, la terre en place ne sera pas entièrement remplacée par un terreau ou une terre plus riche. Le maintien d’une
part importante de terre existante permet aux systèmes racinaires de ne pas se heurter dans son développement à
un changement brutal de milieu (effet pot de fleurs).
• Effectuer un simple enrichissement avec du fumier décomposé ou du compost neutralisé en respectant les dosages
suivants : 10 litres de fumier/m3, 1 litre de compost/m3.
Préparation en potets
Dans le cadre d’un enrichissement d’une haie existante, d’une plantation dans un terrain ne permettant pas une mécanisation de la
préparation du sol, ou encore dans un milieu où la destruction de la
végétation présente n’est pas souhaitable, il est possible d’opter
pour une préparation de type forestière dite «en potets». La technique est similaire à celle pratiquée pour la plantation de fruitiers. Il
s’agit d’un travail du sol individuel et localisé sur le lieu d’implantation du baliveau ou du jeune arbre par ameublissement de la terre
sur 30L x 30l x 30h en cm. Cet ameublissement se réalise à la bêche.
Dossier projet “Réussir son projet de plantation” - janvier 2012
Remarque : Un bon travail du sol limite
les dégâts du gel, assure une bonne
reprise et un bon développement des
végétaux. Il est important d’avoir un sol
aéré où l’air et l’eau circulent bien.
programme eva - 14
Choisir
son paillage
Le principal rôle du paillage est de limiter la concurrence entre les plants et les autres végétaux sur une période
de 2 à 3 ans (selon la croissance des végétaux) et de maintenir des conditions climatiques et agronomiques favorables au développement des jeunes arbres. Même si l'intervention du planteur est parfois nécessaire, elle doit
demeurer réduite et sans intervention chimique.
Mais le paillage agit également en :
• améliorant la disponibilité en eau du sol
• limitant l'amplitude thermique du sol
• améliorant la structure du sol
Plusieurs paillages peuvent être mis en oeuvre pour assurer ces missions : pailles naturelles, écorces et copeaux, feutre
végétal, ...
Le développement des recherches et connaissances dans le domaine des paillages, a permis d'ouvrir la gamme des produits plus respectueux de l'environnement et d'affiner les avantages et inconvénients de chacun des paillages.
Paille naturelle
Le moins cher et le plus écologique, ce type de paillage présente de
nombreux avantages :
• Mise en oeuvre simple
• 100% biodégradable
• Maintient une humidité au pied de l'arbre
• Améliore la texture du sol
• Disponible en proximité (sur l'exploitation ou voisine)
• Utilisation de vieilles pailles « de bout de paillis »
• Utilisation de différentes pailles
Aussi nous pouvons le conseiller en premier lieu.
Sa mise en oeuvre se fait de la façon suivante :
• Apporter du fumier, lisier, ou autres engrais azotés
Photo : protection des plantations par paillage naturel - e.cirou
• Pailler immédiatement en déroulant une balle de paille (3 kg/m²,
soit une balle pour 30 m environ), à réaliser 3 à 4 mois avant la
plantation.
• Pailler à nouveau juste avant la plantation pour remplacer la paille décomposée.
• Un rechargement sera souvent nécessaire la seconde année pour obtenir une protection suffisante avant que les
végétaux ne soient sortis de la concurrence herbacée.
Remarque : Les balles rondes sont plus pratiques à mettre en oeuvre pour des plantations linéaires. Mais les bottes rectangulaires peuvent être utilisées en paillage individuel ou en rechargement.
Dossier projet “Réussir son projet de plantation” - janvier 2012
programme eva - 15
Copeaux de bois - plaquettes
Les copeaux de bois sont obtenus par broyage des branches d'élagage ou de bois d'éclaircies. Les copeaux de bois sont
de préférence d'un calibre homogène compris entre 3 et 7 cm. Le bois issu de feuillus sera préféré à celui des conifères.
Ce type de paillage présente également de nombreux avantages :
• Mise en oeuvre simple
• 100% biodégradable
• Maintient une humidité au pied de l'arbre
• Améliore la texture du sol
• Permet de valoriser les rémanents de la gestion
des arbres
Sa mise en oeuvre se fait de la façon suivante :
• Apporter du fumier, lisier, ou autres engrais azotés
• Poser sur une épaisseur de 10 à 15 cm.
• Effectuer la mise en oeuvre, soit juste après la plantation pour les fruitiers, arbres tiges et baliveaux, soit
avant pour les jeunes plantations linéaires.
• Dégager le collet des arbres
Feutre biodégradable
Composé de fibres de bois, ou de jutes, de chanvres, de sisals, voire de coco, ce paillage fait actuellement l’objet d’un
fort développement en raison de son caractère biodégradable. Il est une bonne alternative au paillage plastique de part
sa mécanisation possible et sa manufacture de qualité. Sa manutention et sa mise en oeuvre sont toutefois plus difficiles et nécessitent un matériel adapté.
Il convient d'être attentif à sa composition, sa masse surfacique, l'humidité du produit et son épaisseur. Aussi pour des
plantations d'arbres, on retiendra une masse surfacique jamais inférieure à
1000g / m² et un taux d'humidité inférieur à 20%. Il est également préférable d'acquérir un paillage pré-fendu.
Sa mise en oeuvre se fait de la façon suivante :
• Poser avant plantation en linéaire et après en isolé
• Effectuer la mise en oeuvre à l’aide d’une dérouleuse spécifique ou
manuellement avec la mise en place d’agrafes métalliques
• Éviter de marcher sur le paillage (tassement du sol, fragilisation des
fibres)
• Poser de septembre à novembre selon l'humidité du sol
Photo : paillage Thorenap - e.cirou
Enherbement des inter-rangs et bas côtés
Le travail du sol s'effectue sur une largeur supérieure à celle recouverte par le paillage choisi. La surface restante est soumise au
développement d'adventices, d'espèces pionnières concurrentes du jeune végétal nécessitant un surplus d'entretien.
Afin de limiter cet entretien, une couverture rapide du sol par semis d'espèces herbacées en mélange peut être mise en
oeuvre. Elle assurera également une délimitation franche entre les cultures et les éléments structurants du paysage.
Le mélange doit être composé d'espèces annuelles et vivaces adaptées au sol, aux conditions hydriques de la parcelle
(bord de cours d'eau notamment). La technique utilisée est celle préconisée pour les bandes enherbées et fleuries. Les
espèces du mélange devront également lever et couvrir rapidement le sol. A titre d'exemple : ray grass, fétuque élevée,
trèfle blanc, phacélie, seigle, ... Dans des conditions idéales, le semis peut être mis en place en même temps que le paillage (sept-oct) permettant une couverture du sol efficace dès le printemps.
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programme eva - 16
Mettre en place
les végétaux
ZOOM : La mise en jauge
Dans un endroit abrité du gel et du vent :
« A la Sainte-Catherine tout arbre prend racine», ce célèbre dicton nous rappelle qu'une grande partie de la végétation arborée
s'est mise en repos végétatif et que la bonne période pour réaliser les travaux de plantation commence : de novembre à fin
février.
De la réception des végétaux à leur implantation sur le terrain, il
convient de respecter un certain nombre de principes et d'étapes
pour garantir une bonne reprise et éviter des surprises.
- Faire une tranchée de 30 cm de profondeur et légèrement inclinée.
- Détacher les lots et rafraîchir le système racinaire
(taille des nécroses et
équilibrage des racines)
- Étiqueter soigneusement
les plants
- Disposer les plants dans la
Réception des plants
tranchée
et
recouvrir
d’une terre légère ou de
Dès la réception des végétaux chez votre pépiniériste ou auprès de
sable jusqu’au collet
la Chambre d'agriculture dans le cadre du programme eva 17, il est
- Tasser à la main
Photo : Mise en jauge des plants - e.cirou
primordial de vérifier les points clés :
• La conformité de la livraison avec la commande (espèces et
quantités)
• Le bon étiquetage des végétaux (nom du planteur, nom latin et nom vernaculaire, quantité)
• Le bon état sanitaire des plants (fraîcheur du système racinaire, absence de nécrose, bourgeon terminal sain, bon équilibre des plants,...)
Tout écart doit être signalé auprès du pépiniériste ou du technicien de la Chambre d'agriculture.
Conservation des plants
Majoritairement conditionnés en racines nues, les végétaux doivent être mis en oeuvre dès la réception.
Si pour des raisons d'indisponibilité, de contraintes techniques ou de conditions climatiques défavorables (gel, vent, sol trop sec
ou détrempé) la plantation ne peut se faire dans les 48 heures, la mise en jauge des plants est indispensable.
Pour une bonne conservation des végétaux, il convient de garder à l’abri de la lumière, du vent et du froid le système racinaire,
sinon les racines vont se dessécher. (Maintenir dans les sacs plastiques fermés – ou dans une cave avec une poche de jute humidifiée). Il en sera de même au moment de la plantation en gardant le plus longtemps possible le système racinaire protégé.
Cas particulier : en période de gel ou de submersion des sols
L’aide à la plantation de haies est basée pour des questions de logistique et de coût sur un regroupement des demandes. Celles-ci engendrent une
moins grande souplesse de réactivité aux contraintes climatiques. Le gel comme l’immersion des terres doivent conduire le planteur à décaler sa
période de plantation. Les plants seront simplement mis en jauge pour en assurer la conservation le temps d’un retour à «la normale».
Préparation des plants
L'habillage du plant
Il peut s’avérer nécessaire d’habiller le plant ( tailler les racines et branches du jeune plant ). Cette opération n’est pas à réaliser
systématiquement. Il convient de se limiter à la simple taille des racines sèches, nécrosées ou risquant de former un chignon.
De la même façon on limitera la taille des branches au strict minimum pour équilibrer les plants défectueux et limiter l’évapotranspiration du végétal.
Obs. : Dans des terrains peu profonds et en présence de végétaux bien développés, la taille du système racinaire peut
être rendue impérative pour réduire les risques de mauvaises implantations des racines. Dans cette hypothèse, il conviendra d'équilibrer la partie aérienne en réduisant d'un tiers la longueur des branches (uniquement sur les plants de bourrages).
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programme eva - 17
La recette du Pralin :
Le pralinage
1/3 de bouse de
vache fraîche
1/3 de terre (de
préférence argileuse)
1/3 d'eau
Les jeunes plants étant très sensibles au dessèchement (vent, froid, soleil), il est primordial de réaliser un pralinage du système racinaire. Il présente aussi l'avantage d'apporter
au plus près de la plante, les premiers éléments nutritifs disponibles au moment de la
reprise et favoriser ainsi le développement des radicelles.
La constitution des lots
De plus en plus utilisée dans le cadre de plantations linéaires, l'implantation semialéatoire des végétaux répond à différents objectifs :
• casser l'aspect répétitif et artificiel des plantations
• garder une plus grande souplesse dans l'abondance ou la rareté de certaines
espèces
• simplifier le positionnement sur le terrain.
Les végétaux sont regroupés en différentes catégories correspondant à leur développement et à leur conduite (arbres de haut jet, arbres intermédiaires et/ou de
cépées, arbres fruitiers, arbustes buissonnants). Chaque catégorie est positionnée
sur un schéma de plantation par un codage.
Photo : Implantation des plants par catégorie- e.cirou
Les différentes essences d'une même catégorie sont mélangées entre elles puis
implantées selon le schéma de plantation au hasard du végétal pris.
Plantation
• Réaliser un trou de plantation à l’aide d’un transplantoir, d'une houe, ou d'une
pelle, après avoir écarté le paillage. (A)
• Positionner le plant en prenant soin de ne pas trop enfouir le collet. (B)
• Tasser légèrement à la main et remonter le plant pour que le collet se situe au
niveau du sol. Arroser la plantation afin de permettre l'élimination des bulles d'air
(le plombage). (C)
Conseil :
ces trois premières étapes peuvent se réaliser à l'abri d'un hangar ou d'un chai afin d'éviter
d'exposer les plants à des
conditions climatiques risquant
d'endommager les végétaux.
• Rabattre le paillage pour éviter le développement d’herbes au pied du plant. (D)
A
C
D
Photos : e.cirou
B
Ouverture du trou
Positionnement du plant
Tassement, ajustement au collet
Dossier projet “Réussir son projet de plantation” - janvier 2012
Fermeture de la fente
programme eva - 18
Schéma de plantation
Faire les lots selon le schéma de plantation en mélangeant les essences d'une même destination.
N° de la plantation avec sa
typologie
Information concernant la
plantation (parcelle,
propriétaire, longueur)
Identification du planteur
1
SCHEMA DE PLANTATION
Plantation n°3 : Haie champêtre
Parcelles :
J’identifie la parcelle concernée
par cette plantation
Planteur :
Section Numéro Commune
ZZ
11 Jonzac
Chambre d'Agriculture
Propriétaire
Chambre d'Agriculture
Longueur
150
1
4
Longueur totale
150 ml
Trame Végétale
2
Végétaux de Haut jet
n°
Qu.
5
5
2
4
2
Nom français
Frêne commun
Orme résistant
Noyer
Chêne Pédonculé
Végétaux intermédiaires et cépées
n°
Qu.
Nom français
Je prépare mes
groupes
de
végétaux en les
séparant
par
catégories :
- haut-jet
- intermédiaire
- fruitier
- buissonnant
3
Je vérifie la
quantité de chaque variété, puis
je mélange entre
eux les végétaux
d’un
même
groupe
13
13
12
12
Erable champêtre
Erable de montpellier
Chêne Pubescent
Charme
Espacement entre
lignes de végétaux
(de 0.75 à 1 m).
Implanter au mini.
de 10 cm du bord
du paillage
4
Espacement entre
plants d’une même
ligne
2 Prunier mirobolan
2 Cerisier Ste Lucie
2 Pommier
5
Végétaux buissonnants
n°
Qu.
Nom français
22 Cornouiller sanguin
22 Fusain d'europe
22 Prunellier
22 Viorne lantane
20 Troêne
20 Eglantier
3
Implanter les végétaux d’une même catégorie de façon
aléatoire (en respectant seulement l’implantation selon
codification couleur)
Dossier projet “Réussir son projet de plantation” - janvier 2012
Je trace au cordeau 1 ou 2
lignes au-dessus de mon
paillage, selon
ma haie, en respectant l’écartement :
- avec les bords
du paillage
- entre les
lignes
5
Je plante mes
végétaux en
suivant
les
catégories indiquées sur mon
schéma mais
au hasard des
variétés, en respectant l’écartement entre
eux
programme eva - 19
Protéger
les végétaux
L'arbre implanté est fragile et susceptible d'être endommagé par les animaux. La mise en place de protection est souvent indispensable à la bonne croissance des végétaux.
Le choix de la protection s'effectue en fonction des animaux présents (tant domestique que sauvage) et du type de
plantation (haie, arbre isolé, boqueteau, ...).
Protection contre le gibier
La pression du gibier sur les jeunes plantations est de plus en plus marquée en Charente-Maritime. Il est donc primordial d'assurer une protection individuelle des jeunes plants en privilégiant les sujets destinés à la strate haute.
• En absence de cervidés, des gaines de dissuasion rongeurs seront préconisées (hauteur de 60 cm). La gaine sera
maintenue par 2 ou 3 tuteurs en bambou solidement implantés pour résister au vent (angle ouvert ou tricotage pour
assurer un bon maintien de la gaine). De maille assez large, la gaine permet le développement des végétaux tout en
réduisant les risques d'abroutissement et de section des végétaux. Elle assure également une identification des plants,
réduisant ainsi les risques de détérioration lors des opérations d'entretiens.
• En présence de cervidés, des gaines plus hautes et résistantes, dite «cervigaine» sont nécessaires. Elles visent la réduction de l'abroutissement, du frottis, tout en favorisant le développement des végétaux (protection contre le vent, meilleure
ambiance de croissance). La gaine est agrafée à un seul tuteur
en bois fortement enfoncé dans le sol. Autre avantage de la
gaine, elle limite le risque de projection des herbicides.
• En présence de sangliers, la protection individuelle n'est plus
efficace. Le sanglier agissant plus par bouleversement du sol,
une clôture électrique s'impose. Un contact avec l'association des chasseurs de la commune est souhaitable pour
mieux connaître la population présente et le cas échéant
orienter le plan de chasse.
Exemple :
Le lièvre agit comme un sécateur en
sectionnant les arbustes à 2-3 cm du
sol. Un seul individu suffit à compromettre les efforts du planteur.
Photo : Mise en place des protections - e.cirou
Une protection complémentaire des végétaux peut être réalisée par :
• le maintien d'une bande enherbée en complément de la haie
• l'association arbre – arbuste épineux : le second assurant la protection
du premier et le gainant par la même occasion
• la pose de branchages d'épineux aux abords des jeunes plants
• le maintien d'une végétation sur le rang (dans le cas d'un boisement
en plein)
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programme eva - 20
Protection contre les animaux domestiques
Les animaux de l'exploitation sont également source de dégradation des jeunes plantations et même des arbres plus
âgés si une protection n'est pas mise en oeuvre.
• Protection d'une haie, d'un boqueteau :
C'est avant tout une clôture qui assurera efficacement
la protection des plantations en évitant le piétinement, l'abroutissement et l'écorçage. Le type de clôture différera selon les animaux présents dans la parcelle :
• les bovins : clôture en fils barbelés espacés de 30 cm,
implantée à 1m minimum de l'axe de plantation
• les équidés : clôture de 1,5 m de hauteur et composée de 6 fils ronds + une rangée de fil électrique. Le
tout est implanté à 1,5m minimum de l'axe de plantation
Photo : protections volailles - e.cirou
• les ovins, caprins : clôture en grillage type «ursus»,
implanté à 0,7 m de l'axe de plantation
• les volailles : clôture en grillage type «grillage à poule», implanté à 0,5 m minimum de l'axe de plantation
• Protection d'un arbre isolé, d'un fruitier :
• le Corset métallique est utilisé pour les arbres en pré-verger ou isolé
assurant un ombrage aux animaux. Pour les ovins, il sera complété
d'un «grillage à poule» dans sa partie basse.
• autre protection individuelle : un tripode ou quadripode peut également être mis en oeuvre dans les mêmes conditions que pour les
haies et boqueteau.
Photo : protections bovins - e.cirou
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programme eva - 21
Entretien
la première année
Au cours du premier été qui suit la plantation, les plants ne sont pas encore assez robustes pour faire face à la
concurrence des herbes à croissance rapide. Il faut donc entretenir la plantation mais en aucun cas gratter sans
cesse le sol au pied des arbustes : risque de blesser les racines et de gêner le développement de la vie microbienne du sol, nécessaire pour son équilibre.
Maîtriser la végétation indésirable et concurrente
• Sur paillage biodégradable, la suppression des adventices s’effectue de façon
manuelle en évitant de trop abîmer le paillage ( ne pas les arracher, préférer la coupe) ;
si la haie est trop envahie l’utilisation de la débrousailleuse à main peut être préconisée.
Ne pas oublier de vous protéger ( gants, lunettes, casque antibruit, bottes…). Attention
de ne pas blesser les pousses encore fines et fragiles des ligneux.
Pour les problèmes de destruction partielle du paillage biodégradable, engendrée
par le désherbage manuel, la dégradation naturelle du paillage, ou le passage d’animaux, le surpaillage est une bonne solution. En début d’été, épandre de la paille
propre (sans grains) sur 15 cm, humide pour qu’elle se tasse mieux ; ce matériau
naturel se décompose lentement et permet d’enrichir en même temps le sol.
• En limite de paillage, réaliser un broyage une fois par an, cela évite l’envahissement de
Photo : Développement de la haie 1ère année
la haie par des adventices et la concurrence des arbustes par rapport à la lumière, l’eau,
et implantation - e.cirou
les minéraux et la matière organique. Cette bande, exempt d’utilisation agricole, doit
être de 1 à 3 m. Elle peut être semée de plantes herbacées couvre-sol en mélange de type fétuque - ray-grass anglais, trèfle ou
phacélie. Cette végétalisation permet de contenir les végétaux pionniers trop envahissants et d’améliorer le sol.
Gérer les déficits hydriques
Photo : Arrosage à la tonne au moment
de la plantation (plombage) - e.cirou
La pérennité de la haie et son développement naturel résident dans la
capacité des végétaux qui la composent à rechercher sans aide les éléments nutritifs nécessaires à leur développement. Aussi, un arrosage
systématique des végétaux est à proscrire. Il conduirait le végétal à
développer un système racinaire superficiel fragilisant celui-ci en
période de sécheresse ou de tempête.
Pour autant la première année, un complément d’eau peut être utile
pour permettre la survie de jeunes plants encore fragiles. Il peut être
intéressant de faire un bon arrosage en mars/avril au moment du
débourrage (si déficit hydrique) et deux en juillet/août à trois semaines
d’intervalle pour passer la première année. Pour les arbres isolés et les
fruitiers, un arrosage plus rapproché peut être effectué durant la
période estivale (tous les 15 jours).
Dossier projet “Réussir son projet de plantation” - janvier 2012
programme eva - 22
Des conseillers selon les projets
Haies, bandes boisées, alignement, arbres isolés,
verger paysager, agroforesterie
Secteur collectivité :
• Yves BUREAU – Conseil général – Cellule Paysage
05 46 83 03 69
[email protected]
• Jacques MECHAIN – Conseil général – Cellule Paysage
05 46 83 03 69
[email protected]
Secteur agricole et particulier :
• Emily CHARVY - Chambre d'agriculture - Antenne de Saintes
05 46 93 71 05
[email protected]
• Eric CIROU – Chambre d'agriculture – La Rochelle
05 46 50 45 06
[email protected]
Secteur ACCA :
• Bernard CONTANT – Fédération Départementale des Chasseurs
05 46 59 14 89
[email protected]
Bois énergie – TTCR :
• Steve BARREAUD - Chambre d'agriculture
Antenne de Saintes
05 46 93 71 05
[email protected]
• Alain ROUSSET – CRPF – Antenne de Saintes
05 46 93 00 04
[email protected]
Valorisation plaquette bocagère et forestière
• Georges RIGA – FD CUMA
05 46 34 70 76
[email protected]
• Maxime POMMERAUD – INNOV 17
05 46 34 70 76
[email protected]
Aménagement paysager
• Hervé MIMET – CAUE
05 46 31 71 90
[email protected]
Compléments bibliographiques
Arbres et Arbustes champêtres :
Guides techniques :
. Arbres et Paysage d'Autan, 2004, Pays'arbres – guides des arbres et
arbustes, 45 fiches
. Arbres et Paysages Tarnais, Arbres et arbustes des paysages
Tarnais, 39 p.
. Cogneaux, C : 2009, Plantes des haies champêtres, éditions
Rouergue, 296 p.
. Conseil Général 35, 2005, Les arbres et Arbustes du bocage d'Ille
et Vilaine, 26 p.
. CREN Poitou-Charentes, 2001, Liste des végétaux concernant les
plantations en Poitou-Charentes, 7 p.
. Domont, P, Montelle, E, 2003, Histoires d'arbres, éditions Delachaux
et niestlé, 256 p
. Pays de Thiérache, 2008, Les essences du bocage, 18 p.
. PNR du Perche, 2001, Guide des essences des haies du perche, 72 p.
. Rameau,J.C, Mansion, D, DUME, G, 1994, Flore forestière française
– 1 Plaine et collines, éditions IDF, 1785 p.
. Revue Xaintonge, 2001, n°8 Les arbres forestiers des Charentes, 34 p.
. Arbre et Paysage 32, 2006, le livret de la haie champêtre en
Gascogne, 35 p.
. Arbres et Paysages tarnais, 1997, La réalisation pratique des
haies, alignements et bosquets, 16 p.
. Chambre d'agriculture 44, 2009, Planter en Loire-Atlantique, 15 p.
. Chambre d'agriculture de l'indre, 2000, L'arbre et la haie dans le
Pays de la Châtre en Berry – Guide pratique, 17 p.
. Chasseur de France, Haies, talus et bosquets – guide pratique, 31 p.
. Conseil général 14, 2006, Guide des plantations et entretiens, 15 p.
. Conseil général 22, 2000, Les clés du Bocage- guide pratique des
plantations, 22 p.
. Conseil général 79, Guide de plantation des arbres et des haies, 12 p.
. CRPF Nord Pas de Calais, 2006, Les haies de nos régions, 27 p.
. Pays de Thiérache, 2008, Guide technique du bocage de
Thiérache, 58 p.
. PNR du perche, 2001, Guide pratique des haies dans le perche, 40 p
. Prom'haies, 2004, Guide du planteur, 25 p.
Dossier projet “Réussir son projet de plantation” - janvier 2012
programme eva - 23
Conception - réalisation : Chambre d’agriculture de la Charente-Maritime et Département de la Charente-Maritime - janvier 2012