dossier d`accompagnement animals, animaux - Opéra

dossi er d’accompagne me nt
animals, animaux
Fotolia © fox17
VENIR à UN SPECTACLE
Nous sommes très heureux de vous accueillir à
l’Opéra de Limoges!
Ce dossier vous aidera à préparer votre venue avec les
élèves. Vous pouvez le diffuser et le dupliquer librement.
Le service des publics est à votre disposition pour toute
information complémentaire.
N’hésitez pas à nous envoyer tous types de retours et de
témoignages des élèves sur le spectacle.
INFORMATIONS PRATIQUES
La représentation débute à l’heure indiquée. Nous vous
remercions d’arriver au moins 30 minutes à l’avance, afin
d’avoir le temps de vous installer en salle. Les portes se
ferment dès le début du spectacle.
Nous rappelons aux enseignants et aux
accompagnateurs que les élèves sont sous leur
responsabilité pendant toute leur présence à l’Opéra. Ces
derniers doivent demeurer silencieux pendant la durée
de la représentation afin de ne pas gêner les artistes
et les autres spectateurs. Il est interdit de manger et
de boire dans la salle, de prendre des photographies
ou d’enregistrer. Les téléphones portables doivent être
éteints.
Nous vous remercions de bien vouloir faire preuve
d’autorité si nécessaire.
Mardi 17 novembre 2015 - 10 h (séance scolaire)
20 h 30 (tous publics)
Durée du concert : environ 1 heure
bonus
visite thématique - tous publics
Sam. 14/11/2015 - 14 h 30 - au Musée des Beaux-Arts de
Limoges
La représentation animale et ses symboles à travers les
âges et les formes artististiques.
distribution
en pratique
Cliquer sur les liens Internet dans le
texte et accéder directement aux pages
concernées.
David Molard, direction musicale
Albi Binjaku, violon
Eric da Costa, mise en espace
Elsa Ritter, Vladimir Barbera, comédiens-récitants
Orchestre de Limoges et du Limousin
Nous vous souhaitons une très bonne représentation !
2
the lark ascending
Un concerto pour violon
The Lark Ascending est un concerto* pour violon et
orchestre du compositeur britannique Ralph Vaughan
Williams. Ecrit avant le début de la Première Guerre
Mondiale, en 1914, le concerto est basé sur quelques vers
d’un poème de George Meredith. Il est dédié à la violoniste
Marie Hall.
Dans cette pièce, Vaughan Williams emploie des gammes
pentatoniques* qui libèrent le violon et permettent l’ajout
d’éléments impressionistes. Cette grande liberté s’entend
également dans la rythmique. Par exemple, les cadences*
pour le violon sont écrites sans barre de mesure, laissant
place à une forme de méditation.
* concerto : forme musicale où un ou plusieurs musiciens
solistes dialoguent avec un orchestre. Généralement, en
trois mouvements (rapide / lent / rapide).
gamme pentatonique : gamme composée de cinq notes
différentes. Utilisée notamment dans les musiques
chinoises, vietnamiennes et japonaises mais également
dans le jazz et le rock. La gamme occidentale est
généralement composée de sept notes différentes.
cadence : section exécutée en solo dans une œuvre
musicale. A l’origine, basée sur l’improvisation, la cadence
permet au soliste de laisser libre court à son imagination et
lui permet de démontrer sa virtuosité.
ralph vaughan williams
12 octobre 1872, Down Ampney (Angleterre) – 26 août
1958, Londres
Issu d’une famille cultivée et relativement aisée, Ralph
Vaughan Williams, petit neveu de Charles Darwin, étudie
la musique au Royal College of Music et au Trinity College
à Cambridge, notamment le piano et le violon. Très vite,
il s’intéresse au folklore, à la musique traditionnelle et
s’adonne à la direction d’orchestre. Il compose neuf
symphonies, des ballets, des opéras, de la musique
religieuse, des pièces symphoniques et concertantes.
Toute sa vie, ce musicien a milité en faveur d’un idéal
démocratique et égalitaire, à l’encontre de la société
établie.
Quelques œuvres
1910 A Sea Symphony, symphonie n°1
1912 Fantasia on Christmas Carols, musique religieuse
1936 Riders to the Sea, opéra
1954 Concerto en fa mineur pour tuba basse et orchestre, dédié à l’Orchestre symphonique de Londres pour son jubilé
le poème de george meredith (1881)
He rises and begins to round,
Elle s’élève et se met à tourner,
He drops the silver chain of sound,
Déroule des sons la chaîne argentée
Of many links without a break,
En nombreux anneaux sans les détacher :
In chirrup, whistle, slur and shake.
Claquements, sifflets, liaisons et tremblés.
For singing till his heaven fills,
C’est pour distiller l’amour de la terre
‘Tis love of earth that he instils,
Qu’elle chante au point de remplir les airs.
And ever winging up and up,
À chaque coup d’aile elle monte encor,
Our valley is his golden cup
Et de la vallée fait sa coupe d’or ;
And he the wine which overflows
Elle en est le vin qui déborde au sol
to lift us with him as he goes.
Pour nous emporter avec son envol.
Till lost on his aerial rings
Quand elle se perd en notes légères,
In light, and then the fancy sings.
La fantaisie chante en pleine lumière.
3
le carnaval des animaux
« une fantaisie zoologique »
Le Carnaval des Animaux est une suite musicale de
quinze pièces, composée en 1886 par Camille
Saint-Saëns.
Cet ouvrage apparait comme une parenthèse
humoristique dans l’œuvre de Saint-Saëns. En effet,
Saint-Saëns est un musicien « touche à tout » et un
compositeur prolifique. Il aborde tous les genres et
aime revenir aux sources, il opte plus volontiers pour
la sobriété que l’effusion des sentiments, il attache
également une importance particulière à la perfection
de la forme et à la maîtrise des techniques d’écriture.
Néanmoins, ce formalisme ne l’empêche pas de
s’intéresser à des formes musicales d’inspiration plus
populaire et plus humoristique.
Ainsi, il compose Le Carnaval des Animaux dans le
but de « faire rire » ses amis. En reprenant la forme
très ancienne de la suite, il s’amuse avec malice de sa
structuration. La suite enchaînait plusieurs danses de
caractères et de rythmes différents. Saint-Saëns les
remplace par la description d’animaux.
Cependant, Saint-Saëns en interdit l’exécution durant
son vivant. Il craint pour sa réputation en tant que
membre de l’Académie des Beaux-Arts.
camille saint-saëns
9 octobre 1835, Paris –
24 décembre 1921, Alger
un enfant prodige
Issu d’une famille normande, Saint-Saëns montre très jeune
des dons précoces pour la musique. A trois ans, il compose
déjà de petites pièces pour piano et joue des sonates de
Mozart et Haydn. Concertiste dès dix ans, il joue tout de
mémoire. Son premier concert, salle Pleyel, en mai 1846
est un immense succès. La presse voit en lui « l’émule de
Mozart ».
Ensuite, Saint-Saëns suit des cours d’orgue, de théorie et
de compositeur au conservatoire tout en poursuivant sa
carrière de pianiste en France et dans le monde entier.
un homme curieux et passionné
Outre sa carrière de compositeur, soliste, chef d’orchestre
et enseignant, Saint-Saëns s’intéresse à mille choses :
astronomie, philosophie, théâtre, archéologie, peinture.
Caricaturiste doué, il publie des ouvrages scientifiques et
politiques et reçoit des doctorats honorifiques.
Quelques œuvres
1874 La Danse macabre, poème symphonique
1886 Symphonie n°3
1877 Samson et Dalila, opéra
1878 Requiem
1908 L’Assassinat du Duc de Guise, toute première musique spécialement composée pour le cinéma
Illustration de Pascale Bordet pour l’album Le Carnaval des Animaux, texte d’Eric Emmanuel Schmitt, édité chez Albin Michel, 2014 (p.4 et p.5)
4
sommaire des quinze pièces
introduction
Les trilles du piano imitent le roulement du tambour
comme dans une marche militaire ou la cymbale au cirque.
Les montées des violons et des violoncelles annoncent la
suite des festivités.
marche royale des lions
Marche majestueuse sur un rythme très strict, aux
sonorités vaguement orientales.
Le piano et les cordes imitent le rugissement du lion que
viennent entrecouper des sonneries de fanfare.
poules et coqs
Musique purement imitative, ce qui est rare au XIXe siècle.
Les cordes aigües font entendre le caquètement des
poules, le piano et la clarinette, le cocorico des coqs.
hémiones (petits ânes sauvages du désert)
Ce mouvement fait appel à un motif de quatre notes (les
quatre pattes de l’animal) dans un tempo très rapide pour
reproduire la vélocité de l’animal.
les tortues
Thème très lent aux violoncelles et altos qui jouent à
l’unisson.
Pastiche du thème du French cancan (Orphée aux Enfers
d’Offenbach).
l’éléphant
Mouvement comique, avec un thème très lent tenu par la
contrebasse. C’est une valse à trois temps.
volière
Mouvement très gracieux. Le thème à la flûte et aux
cordes créent un tapis sonore imitant le battement d’ailes
des oiseaux.
les pianistes
Caricature des bêtes de concours que sont les pianistes.
Ils sont représentés par leurs exercices quotidiens
(gammes...)
les fossiles
L’alternance lent / vif ainsi que les appoggiatures (notes
ajoutées permettant de mettre en relief la note à laquelle
elles sont liées) imitent les mouvements des kangourous.
Evocation des animaux disparus mais également de vieux
airs de l’époque (Danse macabre de Saint-Saëns luimême, J’ai du bon tabac, Ah vous dirais-je maman,
Au clair de la lune). La clarinette reprend Le Barbier de
Séville de Rossini dans le but de caricaturer l’opéra italien.
aquarium
le cygne
les kangourous
Thème tournoyant, monde de l’imaginaire notamment avec
les notes jouées au xylophone.
personnages à longues oreilles
Le braiement de l’âne est reproduit par les violons.
le coucou au fond des bois
Mouvement satirique dans lequel la clarinette répète vingt
et une fois le même motif sur les deux mêmes notes.
Magnifique solo de violoncelle, très poétique.
L’unique pièce qui ne fut pas interdite d’exécution par
Saint-Saëns durant son vivant.
final
Clôture sous forme de défilé. Les animaux réapparaissent
plus ou moins brièvement : les hémiones, les fossiles, les
poules et coqs, les kangourous, les ânes et les lions (par
la tonalité utilisée).
5
la version d’eric-emmanuel schmitt
Il existe différents textes pour accompagner Le Carnaval
des Animaux de Camille Saint-Saëns dont le plus célèbre
est très certainement celui de Francis Blanche (plusieurs
petits textes truffés de jeux de mots).
Dans la production de l’Opéra de Limoges, le choix s’est
porté sur le texte d’Eric-Emmanuel Schmitt qui permet un
voyage au cœur même de la création musicale. L’écrivain
montre comment le compositeur arrive à créer des
animaux à partir d’instruments, comment il compose un air
avec le braiement de l’âne, le silence du cygne. Pour cela,
quatre personnages interviennent :
• Camille Saint-Saëns lui-même, qui déplore son célibat
• et trois très belles femmes : Pia Nissimo*, Irène de
Saint-Cope*, Alma Zurka* qui poussent le compositeur
a avoir toujours plus d’imagination afin de leur faire
éprouver différents animaux.
Le récit que je vous propose raconte une histoire, certes,
mais une histoire qui, au lieu de cheminer à côté des
notes, ouvre nos oreilles pour mieux les entendre. La
musique ne décrit pas le monde comme la peinture,
la photographie, le cinéma ; elle a sa vie propre, son
charme singulier ; pourtant elle peut se plaire à reproduire
des événements de la nature - le braiement de l’âne, le
chant du coq ou du coucou -, à suggérer des formes,
des mouvements, des couleurs et à se moquer des airs
passés en les transformant en tortues, en éléphants et en
dinosaures.
Eric-Emmanuel Schmitt
* Irène de Saint-Cope : en musique, une syncope est un procédé rythmique
qui consiste à démarrer un son sur un temps faible et à le poursuivre sur le
temps fort suivant.
Alma Zurka : la mazurka est une danse de salon d’origine polonaise, à
trois temps et très rythmée. Les accents se déplacent sur les temps faibles.
Pia Nissimo : pianissimo, nuance musicale très faible et douce.
« C’est assez amusant »,
dit Irène de Saint-Cope,
« et plutôt convaincant.
Je crains que tu n’achoppes
sur mon prochain désir,
celui de voir surgir
toute une basse-cour.
Attention, troubadour,
cette fois, ces bestioles
qui partout caracolent,
désordonnées, frivoles,
excitées, plutôt folles,
quoique sans camisole,
n’ont plus rien, ma parole,
qui permette ou cajole
une inspiration molle.
Fais-moi poules et coqs,
et là, j’aurai un choc! »
Illustrations de Pascale Bordet pour l’album Le Carnaval des Animaux, texte d’Eric Emmanuel Schmitt, édité chez Albin Michel, 2014.
6
ecouter, voir, lire ...
*Ouvrage disponible à la Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges
ouvrages - cd
• C. Saint-Saëns, Le Carnaval des Animaux, texte E.-E.
Schmitt, illustrations P. Bordet, récitant A. Roumanoff,
Albin Michel, 2014
• C. Saint-Saëns, Le Carnaval des Animaux, texte
C. Norac, illustrations O. Tallec, Orchestre du Théâtre
royal de la Monnaie de Bruxelles, Sarbacane, 2005*
• C. Saint-Saëns, Le Carnaval des Animaux, texte
F. Blanche, illustrations E. Houdart, récitant F. Morel,
Ensemble orchestral de l’Isère, Magnier, 2006*
• R. Vaughan Williams, Symphony n°5 in D ; The Lark
Ascending, Orchestre symphonique de Londres,
Chandos, 1987*
•
•
liens
• Le Carnaval des Animaux, Orchestre philharmonique
de Mexico, adaptation A. Tahon
https://www.youtube.com/watch?v=AdDe7-o3Jk0
• Le Carnaval des Animaux, Royal Symphonic
Orchestra, piano : V. Troon, R. Elms, partition
https://www.youtube.com/watch?v=5LOFhsksAYw
• The Lark Ascending, BBC symphony orchestra,
violon solo T. Little, dm Sir A. Davis
https://www.youtube.com/watch?v=UJjwtXf9Q6U
J. Bonnaure, Saint-Saëns, préface J.-F. Heisser, Actes
Sud, 2010*
Dictionnaire encyclopédique de la musique, R. Laffont,
« Bouquins », 1998
situer ...
1835
1872
1886
1914
Le Carnaval des Animaux
Naissance de
Le Carnaval des Animaux,
C. Saint-Saëns
texte E.-E. Schmitt
C. Saint-Saëns
Naissance de
The Lark Ascending
R. Vaughan Williams
Lucia di Lammermoor
G. Donizetti
Une Saison en Enfer
A. Rimbaud
Gaspard de la nuit
Portieux
A. Bertrand
E. Boudin
2014
R. Vaughan Williams
L’œuvre
E. Zola
Le Roi des Juifs
A. Glazounov
Les Caves du Vatican
Une Nuit sur le mont
A. Gide
P. Modiano
Prix Nobel de littérature
Le Petit Prince
M. Lévinas
chauve
Le Chandelier
A. de Musset
L’Arlésienne
G. Bizet
M. Moussorgski
L’Echange
P. Claudel
The Grand Budapest Hotel
W. Anderson
7
opéra de limoges
Anne Thorez
Chargée des actions éducatives et culturelles
05 55 45 95 11
[email protected]
Conception et rédaction : Anne Thorez | août 2015
Illustration de Pascale Bordet pour l’album Le Carnaval des Animaux, texte d’Eric Emmanuel Schmitt, édité chez Albin Michel, 2014.