Mise en page 1 - Tahiti Tourisme
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Fare Manihini - Front de mer - Boulevard Pomare B.P.65 Papeete - Tahiti - Polynésie française Tél. (689) 50 57 00 / 50.57.12 / Fax :(689) 43 66 19 [email protected] / [email protected] www.tahiti-tourisme.pf Tatouage Sur les traces du La collection Itea, du mot signifiant «découverte» en Reo Maohi, vous invite à voyager au cœur des richesses de Tahiti et ses Iles. Un mariage d’images et de témoignages pour mieux connaître et mieux comprendre notre culture et notre environnement. POLYNÉSIEN Tatouage Sur les traces du POLYNÉSIEN L E TATOUAGE, SEMBLE AVOIR EXISTÉ DANS TOUTES LES ÎLES FORMANT CE QU’ON APPELLE AUJOURD’HUI, LE TRIANGLE POLYNÉSIEN : POLYNÉSIE FRANÇAISE, NOUVELLE-ZÉLANDE, HAWAII, SAMOA, ÎLE DE PAQUES, ÎLES COOK. ON LE RETROUVE SOUS DES FORMES SINGULIÈRES DANS TOUS LES ARCHIPELS DE POLYNÉSIE FRANÇAISE, EXCEPTÉ AU SUD DES AUSTRALES AINSI QU’À L’EST DES TUAMOTU. SI IL ÉTAIT PRATIQUÉ À GRANDE ÉCHELLE DANS LES TEMPS ANCIENS SES ORIGINES SONT FLOUES, REMONTANT AU-DELÀ DES TRACES LES PLUS RECULÉES DE LA CIVILISATION MA’OHI, POUR SE PERDRE DANS LE TEMPS MYTHIQUE DE LA GENÈSE POLYNÉSIENNE. LES TERMES «TATOUAGE» OU «TATOO» VIENNENT D’AILLEURS DU TAHITIEN TATAU, DE TA, FRAPPER. MAIS ATTENTION À NE PAS CONFONDRE LES DIFFÉRENTES FORMES DU TATOUAGE POLYNÉSIEN. PAR EXEMPLE, LE TATOUAGE TAHITIEN ET LE TATOUAGE MARQUISIEN SONT COMPLÈTEMENT DIFFÉRENTS, AUTANT D’UN POINT DE VUE GRAPHIQUE QUE SYMBOLIQUE. EN MARQUISIEN, TATOUAGE SE DIT E PATU TIKI, QUI SIGNIFIE «FRAPPER DES IMAGES», UNE EXPRESSION RÉVÉLATRICE. C’EST D’AILLEURS AUX ÎLES MARQUISES QUE L’ART DU TATOUAGE AURAIT ATTEINT UN DÉVELOPPEMENT INCOMPARABLE DE PAR LA GRANDE RICHESSE ET L’ÉLABORATION DE SES MOTIFS. MARQUISIEN TATOUÉ, 1876. © HOARE - COLLECTION MUSÉE DE TAHITI ET SES ÎLES - TE FARE MANAHA TATTOOED MARQUISAN MAN, 1876. © HOARE - TE FARE MANAHA, MUSEUM OF TAHITI AND HER ISLANDS’S COLLECTION 3 Fonctions du tatouage Dans la société traditionnelle polynésienne, le tatouage était à la fois un habillement, un langage, un symbole de pouvoir et un titre de gloire. Il était un moyen de montrer une distinction entre les Polynésiens, marquant leur importance sociale, leur rang, leur appartenance familiale ou clanique, leur origine «géographique», leur courage et leur force. Ce repère social inscrit dans la peau servait en quelque sorte de carte d’identité à l’individu. Marie-Noelle Ottino-Garanger, ethnologue spécialiste de la culture Marquisienne, affirme que «Tout autant qu’un privilège, le fait de porter certains tatouages paraît bien avoir été aussi une obligation. Ceci s’explique par le devoir de respecter le contrat sacré qui unissait le Marquisien à ses ancêtres, à son environnement et à son univers». Un des aspects fondamentaux du tatouage, en Polynésie, était son caractère sacré. Hérité des dieux, le tatouage était porteur de pouvoir surnaturel. Certains motifs étaient censés protéger l’homme de la perte de son mana, la force divine responsable de la santé, de l’équilibre et de la fertilité et défendre des influences maléfiques. Mais un tatouage allait également bien au-delà de la vie terrestre, et c’est sur le plan spirituel qu’il trouvait peut-être sa fonction essentielle. Indélébile, donc éternel, «cette œuvre inaltérable inscrite dans leur peau témoignerait plus tard de leur origine, de leur rang et de leur héroïsme au moment de comparaître devant leurs ancêtres : les dieux du légendaire pays d’Hawaiki», rapporte Karl Von Den Steinen, médecin allemand ayant procédé, de 1897 à 1898 à un relevé scrupuleux des diverses formes d'expression artistique des Marquisiens. Les images du tatouage, porteuses de savoir, de mémoire, d'enseignement, étaient à la fois un passeport social, une barrière contre les maléfices et un droit d’entrée vers le monde de l’au-delà. 4 Un savoir-faire héréditaire, un rituel sévère Les tatoueurs, tahua’a tatau aux îles de la Société, tuhuka (ou tuhuna) patu tiki aux Marquises, étaient des personnages extrêmement importants dans la société polynésienne car ils marquaient, dans tous les sens du terme, chaque étape de la vie des individus. Le métier de tatoueur était bien souvent hérité de père en fils. Il fallait être capable de transmettre la connaissance des rituels religieux et une grande dextérité. Les instruments utilisés étaient des peignes d’os, de nacre ou de dents et des maillets à l’aide desquels on incrustait dans la peau de la suie de noix de bancoul, mélangée à de l’eau ou de l’huile de noix de coco. La taille des lames du peigne dépendait de la taille des surfaces à couvrir. La cérémonie du tatouage revêtait des airs de festivité Il pouvait y avoir de deux à douze pointes, certains affirment même avoir vu des peignes avec 36 pointes ! L’artiste dessinait le motif sur le corps à l’aide d’un bâtonnet de charbon de bois et incorporait ensuite son encre. La cérémonie du tatouage, véritable rite au son des tambours, des flûtes et des conques, revêtait des airs de festivité. Des chants étaient prononcés durant le temps du tatouage. Karl Von Den Steinen estime que l’on faisait ainsi car les chants «appelaient à la persévérance et promettaient une douce récompense». Mais il faut savoir qu’un tatouage coûtait cher aux familles. Celles-ci devaient rémunérer les tuhuka avec des cochons, un casse-tête, du tapa… C’est pourquoi certaines classes sociales, en bas de l’échelle, ne pouvaient se faire tatouer faute de moyens. 7 Symbolique des motifs Aux Marquises, les corps pouvaient être entièrement recouverts de tatouages, y compris le visage. Les motifs marquisiens ont un style particulièrement géométrique. Le tiki, premier homme devenu un ancêtre déifié, est beaucoup représenté. De nombreuses figurations dérivées de tiki existaient. Pour l’œil novice, il est pratiquement impossible de reconnaître l’aspect d’un tiki, tant il est stylisé de différentes manières ! Il en va de même pour les motifs d’animaux et de plantes, très géométriques également. Tortue, lézard, raie, murène, tête de poisson, bambou, racine de banyan, feuille de cocotier, tout l’univers et toutes les préoccupations des marquisiens se donnaient à «lire» sur leurs corps. Aux Marquises, les corps pouvaient être entièrement recouverts de tatouages, y compris le visage. Pour bien distinguer le tatouage marquisien du tatouage tahitien, il apparaîtrait que dans l’archipel des îles sous le Vent, le visage n’était jamais tatoué. Les motifs les plus courants étaient des formes géométriques abstraites (cercles, croissants, rectangles) et figuratives (animaux, végétaux) tatoués sur les bras, les jambes et les épaules. Les fesses pouvaient être entièrement recouvertes d’encre, lors du rite de passage de l’adolescent à l’adulte. 8 Renouveau Aujourd’hui, il est particulièrement difficile de remonter aux origines et aux significations du tatouage puisqu’il n’a pas été pratiqué pendant près d’un siècle et demi. En effet, en 1819, le code Pomare, du nom premier roi polynésien convertit au catholicisme, en a interdit la pratique. La mise en valeur du corps et l’attrait sexuel que représentait le tatouage étaient autant d’éléments insupportables aux yeux des missionnaires qui inspirèrent cette interdiction. Il faudra attendre les années 1980 avant de voir la renaissance de cet art en Polynésie française, grâce au concours des tatoueurs samoans, présents à la fête du Tiurai - actuel Heiva - de 1982 et des personnalités comme Tavana Salmon. Il faudra attendre les années 1980 avant de voir la renaissance de cet art en Polynésie En faisant redécouvrir le savoir-faire ancestral du tatouage, ces artistes, ont pu ouvrir la voie aux Polynésiens dans la sauvegarde de cette coutume. Depuis une quinzaine d’année, on assiste donc à un véritable renouveau du tatouage. Certes l’esthétique et les motivations ont changé. Le caractère sacré et religieux s’est estompé, mais le sens profond de cette pratique demeure : marquer dans sa peau et de façon durable une histoire, un souvenir, une expérience. Et plus que jamais, le tatouage polynésien porte aussi une affirmation identitaire avec la volonté de revendiquer, aux yeux de tous et par une inscription durable, l’appartenance à la culture polynésienne. 11 LES FRÈRES SALMON, TATOUEURS À PAPEETE THE SALOMON’S BROTHERS, TATTOIST IN PAPEETE TAVANA SALMON “ ” Metua à l’origine du renouveau du tatouage NÉ D’UNE MÈRE TAHITIENNE ET D’UN PÈRE NORVÉGIEN, TAVANA SALMON, A ÉTÉ L’UN DES ACTEURS PRINCIPAL DU RENOUVEAU CULTUREL DU TATOUAGE MAORI DANS LE PACIFIQUE. POUR LUI, TOUT COMMENCE EN 1960 DATE À LAQUELLE IL FAIT PLUSIEURS FOIS LE MÊME RÊVE SUR LA PRATIQUE DU TATOUAGE PAR LES TUPUNA, LES ANCIENS. RENCONTRE. 12 “ J’ai découvert que les Tahitiens étaient réputés pour être les plus tatoués dans le Pacifique “ Vo t re p arco u rs ? TAVANA SALMON : J’ai appris tout seul à tatouer en faisant des recherches dans les anciens livres d’histoires à Hawaii. J’ai découvert que les Tahitiens étaient réputés pour être les plus tatoués dans le Pacifique. Ensuite, j’ai pu retrouver les motifs grâce à ces recherches et à la rencontre de gens dont le savoir-faire avait été préservé, notamment chez les Samoans. Comm ent êtes vo u s p ar v enu à re t ro u ver la trace de ces anciennes p ra t i q u e s ? Les témoignages des anciens n’ont pas toujours été faciles à récolter puisque l’évangélisation avait réussie à occulter la pratique du tatouage et converti les maori au christianisme. Le terme maori étant pour moi l’ensemble des Polynésiens, qu’ils soient de Nouvelle-Zélande, Tahiti, les Marquises, les Tuamotu ou les Australes. Mon objectif premier visait, essentiellement, le tatouage tahitien et non le tatouage marquisien qui a cette différence d’attribuer des symboles, propres à chaque famille, selon le rang qu’elle occupait dans la société marquisienne ou à sa caste. Avant, chaque île avait ses motifs, les Marquisiens, les Tahitiens, les Paumotu et les Mangareviens etc. Selon tels motifs,on pouvait identifier l’origine de la personne.Le tatouage marquisien est très présent aujourd’hui, contrairement au tatouage tahitien. P o u r q u o i l e s Po l y n é s i e n s s e t a t o u a i e n t d a n s l e s t e m p s a n c i e n s ? C’était une pratique obligatoire à partir de 12 ans pour les femmes et 14 ans pour les garçons. Les femmes commençaient tôt cette pratique car elles supportaient bien la douleur du peigne. Elles se faisaient tatouer les fesses avec l’encre noire. Pour les mères de ses femmes, cela voulait dire qu’elles étaient prêtent pour le mariage. 15 “ La douleur était importante dans le tatouage. L’homme devait passer par cela pour montrer qu’il était un guerrier “ A l’époque de nos ancêtres, c’était une façon de présenter, non pas la fille mais la femme qui avait atteint sa majorité et capable d’enfanter. Les femmes étaient tatouées uniquement sur la main, les fesses et les pieds, tandis que le visage était sacré. Cette partie du corps était réservée uniquement aux grands aito et les tahua nui. Pour les Tahitiennes, le tatouage était donc surtout une marque de beauté et de fécondité. Comm ent se passait la cérémoni e du tatou age ? La douleur était importante dans le tatouage. L’homme devait passer par cela pour montrer qu’il était un guerrier. Il n’y a aucune comparaison entre la douleur d’une machine et celle du peigne. La preuve en est qu’il y a seulement Teve comme tahitien encore vivant qui a le corps entièrement tatoué à la main. Il a terriblement souffert ! Les femmes supportaient mieux la douleur que les hommes car elles connaissaient la douleur d’enfanter donc elles étaient plus fortes. Aujourd’hui, il y a toujours plus d’hommes tatoués que de femmes tatouées. Cependant, les femmes polynésiennes choisissent très bien leurs motifs. Ce n’est pas pour rien qu’elles ont la réputation d’être les plus belles femmes du monde. Elles ont un sens inné pour l’esthétisme ! Les tahitiennes ne voulaient pas d’un homme non-tatoué pour mari. Elles appelaient ces hommes des papatea, cela voulait dire «peau blanche» ! 16 “ Le tatouage est l’expression de l’identité maori ! Comm ent les p o l yn és i en s o nt accueilli s le re n o u veau du tat ouage ? Lorsque j’ai réintroduit le tatouage, il y avait beaucoup de critiques, les gens n’ont pas tout de suite voulu me croire lorsque j’affirmais que le tatouage était répandu aux temps de nos tupuna. C’est avec la publication de certaines recherches et notamment les écrits des navigateurs et autres auteurs que les mentalités ont changé. E t le ta t o u a g e a u j o u r d ’ h u i ? Je suis content que les jeunes tatoueurs maori arrivent à vivre de leur art mais il ne faut pas oublier de respecter les tupuna. Jadis, les tahua tatau étaient payés avec de la nourriture, des pe’ue et des plumes rouges qui avaient beaucoup de valeur. On appelait cela les O, c’était trois plumes rouges avec une corde tressée. C’était un cadeau de très grande valeur que l’on pouvait t’offrir, car ces plumes rouges d’oiseaux étaient rares. La jeunesse maori est attachée au tatouage car il traduit leur identité. Le nombre de tatoués aujourd’hui, est plus important qu’avant. Les mentalités ont changé face à cet art culturel. Le nombre de maori tatoués, en Nouvelle-Zélande, à Hawaii, à Tahiti est de plus en plus important.Cependant, il faut que la jeunesse se renseigne sur leur tupuna avant de se faire tatouer quelque chose. Il ne faut pas prendre cela à la légère. Les tahitiens sont riches, de par leur culture, leur richesse naturelle et le tatouage est l’expression de l’identité maori ! 19 “ SIMÉON HUUTI, tatoueur Pour que vive l’âme des Marquises… BIEN QUE DÉTACHÉ DES ANCIENNES OBLIGATIONS RELIGIEUSES, LE TATOUAGE MARQUISIEN A CONSERVÉ SA FORCE CULTURELLE ET SON ORIGINALITÉ DEVENANT LE SYMBOLE FORT D’UNE IDENTITÉ, CHOISIE ET VALORISÉE. PORTRAIT DE SIMÉON HUUTI, TATOUEUR MARQUISIEN. 21 O riginaire de l’île de Ua Pou, aux Marquises, Siméon tatoue depuis 12 ans.Le métier de tatoueur n’est «plus» héréditaire et pourtant, chez les Huuti, comme aux temps anciens, c’est un peu une histoire de famille.Le frère de Siméon,Efraima,déjà tatoueur,lui a montré les techniques de bases. Mais c’est seul que Siméon a évolué dans son métier, et dans son style.Passionné par le tatouage,Siméon est aussi fier de représenter la culture de son archipel, les Marquises. «Le tatouage est originaire des Marquises. Dans mes créations, je m’inspire des motifs marquisiens traditionnels et leurs symboliques. Mais ce que j’aime, c’est mélanger les influences polynésiennes : Hawaii, Samoa, Nouvelle-Zélande. Car quelque part, nous sommes tous liés.» Pour Siméon, le tatouage polynésien actuel est une affaire de création contemporaine.Le lien avec le passé est toujours là, mais il est principalement affectif. «L’inspiration de nos tatouages d’aujourd’hui n’est pas la même que celle de nos ancêtres, puisque nos préoccupations et croyances sont différentes. Mes tatouages sont modernes. On adapte les motifs anciens pour qu’ils correspondent à nos goûts.» Reste que le tatouage marquisien, même contemporain, jouit d'un prestige international par la richesse des motifs et l'histoire qui les entoure. Si la fonction du tatouage polynésien est désormais essentiellement esthétique, parfois, dans les esprits des tatoueurs comme des tatoués, des croyances anciennes refont surface, comme des superstitions… «Dans mes tatouages, je fais toujours apparaître un tiki. Les tiki sont un peu l’emblème des Marquises et protègent toujours une partie de nos îles. Certains disent qu’ils sont malveillants. Moi je crois que cela dépend des intentions que l’on a leur égard. Si on les respecte, ils nous respecteront.» Mais pour Siméon, le tatouage c’est aussi une histoire de rencontre, de partage.«Je suis fier de tatouer parce que c’est quelque chose que les gens vont porter toute leur vie.» Une belle preuve de confiance mutuelle. Chanson accompagnant la cérémonie du tatouage «TON COLLIER PEUT CASSER, LE FAU * PEUT ÉCLATER, MAIS TON TATOUAGE EST INDESTRUCTIBLE, C’EST UN JOYAU ÉTERNEL QUE TU EMMÈNERAS DANS LA TOMBE.» * BOIS DE PURAU TEXTES : TAHITICOMMUNICATION © PHOTOS : LUCIEN PESQUIÉ - PAGES 5, 14, 17, 18 • LES FRÈRES SALMON : TATOUEURS SUR PAPEETE - COUVERTURE, PAGES 6, 9, 10 • KALANI TENIARO - PAGE 13 • LAURENT FLORES - PAGE 20 22 Editions TAHITICOMMUNICATION : 00 (689) 83 14 83 - [email protected]
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