Les représentations de la ville de New-York
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Les représentations de la ville de New-York
Histoire des Arts – Classe de 3ème A – Mme Busset & M David SUJET 4 : Thématique : Arts, créations, cultures Sujet : Représentation de la ville Œuvres : 1- “L’Arrivée à New-York”, extrait de Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline, Gallimard, 1962 (doc 1). 2- “Pluies de New-York”, extrait de Carnets, Albert Camus, Gallimard, 1965 (document 2). 3- Extrait d’Une Française à New-York, Laurence Naïm, Robert Laffont, 2007 (document 3). 4- “Check it out”, 1er mouvement, et “Heavy smoke”, 5ème mouvement de City Life, Steve Reich, 1995 (doc 4). 5- Empire State Of Mind 2, chanson de l’album The Element Of Freedom (2009) d’Alicia Keys (document 5). Problématique : Comment différents supports peuvent-ils rendre compte des l'histoire d'une ville : New-York ? Questionnaire de guide : - Présenter les œuvres. - Décrire les différents visages de New-York présentés dans les œuvres. - Comment la densité urbaine est mise en valeur dans les documents 1, 2 et 4 ? - Quelles réalités de la ville sont évoquées dans les textes (documents 1, 2, 3 et 5) ? - Quel document vous semble le plus proche de l’image que vous vous faîtes de la ville de New-York ? Pourquoi ? Pour aller plus loin : - Des sites sur la ville de New-York : http://www.cnewyork.net/ ; http://www.newyorknetguide.com/fr/ ; http://www.routard.com/guide/code_dest/new_york.htm - Le site officiel de la ville de New-York : http://www.nyc.gov/portal/site/nycgov/?front_door=true - Empire State of Mind, chanson de l’album The Blueprint 3 (2009) de Jay-Z (en featuring avec Alicia Keys) : http://www.youtube.com/watch?v=0UjsXo9l6I8 Document 1 : “L’Arrivée à New-York”, extrait de Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline, Gallimard, R/1962 Pour une surprise, c'en fut une. À travers la brume, c’était tellement étonnant ce qu'on découvrait soudain que nous nous refusâmes d'abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, tout galérien qu'on était on s'est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous... Figurez-vous qu’elle était debout leur ville, absolument droite. New York c'est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux mêmes. Mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s’allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l’Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur. On en a donc rigolé comme des cornichons. Ça fait drôle forcément, une ville bâtie en raideur. Mais on n'en pouvait rigoler nous du spectacle qu'à partir du cou, à cause du froid qui venait du large pendant ce temps-là à travers une grosse brume grise et rose. et rapide et piquante à l’assaut de nos pantalons et des crevasses de cette muraille, les rues de la ville, où les nuages s'engouffraient aussi à la charge du vent. Histoire des Arts – Classe de 3ème A – Mme Busset & M David – SUJET 4 – Page 1 Histoire des Arts – Classe de 3ème A – Mme Busset & M David SUJET 4 (suite) Document 2 : “Pluies de New-York”, extrait de Carnets, Albert Camus, Gallimard, 1965. La pluie de New York est une pluie d’exil. Abondante, visqueuse et compacte, elle coule inlassablement entre les hauts cubes de ciment, sur les avenues soudain assombries comme des fonds de puits. Réfugié dans un taxi, arrêté aux feux rouges, relancé aux feux verts, on se sent tout à coup pris au piège, derrière les essuie-glaces monotones et rapides, qui balaient une eau sans cesse renaissante. On s’assure qu’on pourrait ainsi rouler pendant des heures, sans jamais se délivrer de ces prisons carrées, de ces citernes où l’on patauge, sans l’espoir d’une colline ou d’un arbre vrai. Dans la brume grise, les gratte-ciel devenus blanchâtres se dressent comme les gigantesques sépulcres d’une ville de morts, et semblent vaciller un peu sur leurs bases. Ce sont alors les heures de l’abandon. Huit millions d’hommes, l’odeur de fer et de ciment, la folie des constructeurs, et cependant l’extrême pointe de la solitude. « Quand même je serrerais contre moi tous les êtres du monde, je ne serais défendu contre rien. » C’est peut-être que New York n’est plus rien sans son ciel. Tendu aux quatre coins de l’horizon, nu et démesuré, il donne à la ville sa gloire matinale et la grandeur de ses soirs, à l’heure où un couchant enflammé s’abat sur la VIIIème Avenue et sur le peuple immense qui roule entre ses devantures, illuminées bien avant la nuit. Il y a aussi certains crépuscules sur le Riverside, quand on regarde l’autostrade qui remonte la ville, en contrebas, le long de l’Hudson, devant les eaux rougies par le couchant ; et la file ininterrompue des autos au roulement doux et bien huilé laisse soudain monter un chant alterné qui rappelle le bruit des vagues. je pense à d’autres soirs enfin, doux et rapides à vous serrer le cœur, qui empourprent les vastes pelouses de Central Park à hauteur de Harlem. Des nuées de négrillons s’y renvoient une balle avec une batte de bois, au milieu de cris joyeux, pendant que de vieux Américains, en chemise à carreaux, affalés sur des bancs, sucent avec un reste d’énergie des glaces moulées dans du carton pasteurisé, des écureuils à leurs pieds fouissant la terre à la recherche de friandises inconnues. Dans les arbres du parc, un jazz d’oiseaux salue l’apparition de la première étoile au-dessus de l’Impérial State et des créatures aux longues jambes arpentent les chemins d’herbe dans l’encadrement des grands buildings, offrant au ciel un moment détendu leur visage splendide et leur regard sans amour. Mais que ce ciel se ternisse, ou que le jour s’éteigne, et New York redevient la grande ville, prison le jour, bûcher la nuit. Prodigieux bûcher en effet, à minuit, avec ses millions de fenêtres éclairées au milieu d’immenses pans de murs noircis qui portent ce fourmillement de lumières à mi-hauteur du ciel comme si tous les soirs sur Manhattan, l’île aux trois rivières, un gigantesque incendie s’achevait qui dresserait sur tous les horizons d’immenses carcasses enfumées, farcies encore par des points de combustion. Document 3 : Extrait d’Une Française à New-York, Laurence Naïm, Robert Laffont, 2007. J'ai débarqué un jour à New York avec un film dans la tête. Je voulais tout : la vue sur Manhattan, Central Park, le pont de Brooklyn, un loft près de la statue de la Liberté cerné de grandes fenêtres en verre pour, avant mes rêves, immortaliser Chinatown. Adieu les petits studios de charme, poutres apparentes et murs en vieilles pierres. Je voilais, vite et bien dans ma vie, un appartement de film américain. La réalité n'est hélas pas la fiction. a ma première visite au trentehuitième étage d'une tour, j'ai compris que le New-York du cinéma ne serait pas celui de ma vie. Déjà un gros nuage bloquait le ciel de New York. J'étais seulement, partout, entourée de gris. Dans ces murs à peine repeints et les courants d'air glacés, l'agent immobilier s'est mis à hurler, hystérique, que c'était "l'affaire du siècle" et qu'il fallait "signer tout de suite ce bail de deux ans", me condamnant à payer deux mille dollars par mois pour soixante mètres carrés au milieu des maîtres du monde. Histoire des Arts – Classe de 3ème A – Mme Busset & M David – SUJET 4 – Page 2 Histoire des Arts – Classe de 3ème A – Mme Busset & M David SUJET 4 (suite) Document 4 : City Life compose par Steve Reich en 1995 : - “Check it out”, 1er mouvement (http://www.youtube.com/watch?v=OY5_cwN1i74) - “Heavy smoke”, 5ème mouvement (http://www.youtube.com/watch?v=73SwsvhsEjQ) Document 5 : Empire State Of Mind 2 (Broken Down), chanson de l’album The Element Of Freedom (2009) d’Alicia Keys http://www.youtube.com/watch?v=g4IiccUjGps Paroles originales : Proposition de traduction : Grew up in a town, That is famous as a place of movie scenes Noise is always loud There are sirenes all around And the streets are mean If I can make it here I can make it anywhere That’s what they say Seeing my face in lights Or my name in marquees found down Broadway J'ai grandis dans une ville qui est connue pour les scènes de films qu'on y tourne Le bruit y est toujours fort On y entend des sirènes partout Et les rues sont dangereuses Si je peux le faire ici Je peux le faire n'importe ou C'est ce qu'ils m'ont dit Voir mon visage mis en lumière Ou mon nom sur les chapiteaux à broadway Even if it ain’t all it seems I got a pocketful of dreams Baby, I’m from… Même si ça n'est pas ce qui parait J'ai une sac rempli de rêves Bébé je viens de… Refrain : New York, concrete jungle where dreams are made of There’s nothing you can’t do Now you’re in New York These streets will make you feel brand new Big lights will inspire you Hear it for New York, New York, New York Refrain : New York, une jungle de béton où les rêves se créent Il n'y a rien que tu ne puisses faire Maintenant que tu es à New York Ses rues te feront sentir comme un nouvel Homme Les lumières t'inspireront Ecoute ça pour New York New York On the avenue, there ain’t never a curfew Ladies work so hard Such a melting pot on the corner selling rock Preachers pray to God Hail a gypsy cab Takes me down from Harlem to the Brooklyn Bridge Someone sleeps tonight with a hunger For more than from an empty fridge Dans les avenues, il n'y a pas de couvre-feux Les femmes y travaillent dur Il y a un tel melting pot qu’à tous les coins de rue on y vend du rock, Les prêcheurs prient Dieu Héler un taxi gitan Qui m'emmène de Harlem au pont de Brooklyn, Quelqu'un dormira ce soir avec la faim au ventre A cause d'un frigo vide I’m going to make it by any means I got a pocketful of dreams Baby, I’m from… Je vais le faire quelqu’en soit le chemin J'ai une sac rempli de rêves bébé je viens de… Refrain Refrain One hand in the air for the big city Street lights, big dreams, all looking pretty No place in the world that can compared Put your lighters in the air Everybody say yeah, yeah yeah Refrain Une main en l'air pour la grande ville Des rues de lumières, de grands rêves, tout y est joli Aucun endroit au monde qu'on puisse comparer Vos briquets en l'air Tout le monde dit : yeah yeah yeah Refrain Histoire des Arts – Classe de 3ème A – Mme Busset & M David – SUJET 4 – Page 3
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