Abstract-N-21 - Intox. au Tarka - Société de Toxicologie Clinique
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Intoxication accidentelle au Tarka ®: à propos d’un cas. C. Tournoud , L. Berthelon1, H. Rahmani2, N. Dumoussaud2, O. Martinet2, F. Flesch1, P. Sauder2 1 Centre Antipoison et de Toxicovigilance 2 Service de Réanimation Médicale Nouvel Hôpital Civil, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, 67000 Strasbourg 1 Introduction Nous présentons un cas d’intoxication sévère accidentelle par Tarka LP®, association de vérapamil et trandolapril. Cas clinique Une femme de 30 ans ingère, en 3 heures, en raison de céphalées violentes, 6 cps de Tarka® (1080 mg vérapamil, 12 mg trandolapril). Elle avait été traitée auparavant pour HTA en postpartum, traitement arrêté depuis. Le jour même, suite à un AVP avec TC et choc frontal au niveau du volant, elle présente des céphalées, qu’elle pense être dues à une poussée hypertensive, d’où la prise répétée de Tarka®. Elle présente dans les heures suivantes, un malaise avec perte de connaissance, chute tensionnelle à 60/27 mmHg, bradycardie sinusale à 55/mn. Malgré le remplissage vasculaire, la TA reste basse, avec survenue d’une bradycardie jonctionnelle, nécessitant un traitement par Isuprel et Noradrénaline. A l’admission en réanimation, la TA est à 80/31 mmHg (sous 1,31 µg/kg/mn de NA), la T° à 33.9°C. L’ECG montre un RSR à 84/mn (sous Isuprel) avec BAV 1er degré, BBD incomplet, sous décalage diffus de ST, QT allongé à 409 ms. Le bilan biologique met en évidence une acidose métabolique lactique (pH 7,22, lactates 9 mmol/l), une hypokaliémie (2,53 mmol/l), une hyperglycémie (4,64 g/l). Un traitement par insulinothérapie est institué (bolus de 150 UI) sans modification hémodynamique notable. Le profil hémodynamique est celui d’un choc vasoplégique hyperkinétique. L’évolution est progressivement favorable permettant le retour à domicile 4 jours après l’intoxication. Un dosage sanguin de vérapamil à H8 a mis en évidence une concentration à 480 ng/ml (théra : 100 à 300 ng/ml, toxique > 600 ng/ml). Discussion et conclusion La gravité des intoxications volontaires par vérapamil est bien connue. Le tableau clinique associe un état de choc vasoplégique ou cardiogénique ainsi que des troubles de la conduction. La dose toxique est mal déterminée : la plus petite dose mortelle rapportée est de l’ordre de 0,75g (chez une femme insuffisante rénale). La symptomatologie n’est pas strictement corrélée à la dose ingérée et, dans le cas présent, malgré une concentration plasmatique de vérapamil à peine supra-thérapeutique, l’intoxication était sévère avec, possiblement une majoration de l’hypotension par le trandolapril.
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